(TibetanReview.net, 27 mai 2015) – Les partisans d’un Tibet indépendant, que des éléments internes au groupe de soutien à la campagne du Gouvernement tibétain en exil pour un Tibet autonome sous autorité chinoise cherchent à marginaliser, se sont réunis en conférence les 23 et 24 mai à New Delhi. Parmi la centaine de participants on comptait des militants, des étudiants et des représentants de la communauté venus d’Inde, du Népal, des États-Unis et d’Europe.
« Nous avons réaffirmé notre foi inébranlable en notre objectif de lutte, à savoir l’indépendance, que nous obtiendrons d’une manière ou d’une autre. Nous avons discuté de tellement de façons d’y parvenir. Dans le même temps, nous avons considéré que la méthode à utiliser était, pour nous, la non-violence.Dans les pas de Sa Sainteté le Dalaï Lama, nous parviendrons à un Tibet libre et indépendant, » selon les propos de l’activiste Tenzin Tsundue cités par l’agence de presse ANI (Asian News International) le 5 mai.
Le 23 mai dernier a marqué le 64ème anniversaire de l’Accord en 17 points imposé par la Chine et signé à Pékin parune équipe non autorisée du Gouvernement tibétain, accord qui fut utilisé pour annexer le Tibet.La Chine est cependant revenue sur chacune des dispositions de cet accord, qui promettait un statut sous la forme ‘d‘un pays, deux systèmes’ pour le Tibet. Le point culminant fut le soulèvement tibétain de 1959 et la dénonciation de cet accord par le Dalaï Lama après sa fuite en Inde.
Deux débats ont eu lieu au cours de la conférence en collaboration avec le Centre International de l’Inde.La liste des participants à ces discussions, avec pour thème « la sécurité du Tibet et de l’Inde « , et » l e Tibet au seuil de la Mondialisation « , s’établit comme suit : Mohan Guruswamy, analyste stratégique, TCA Gopalchari, ancien ambassadeur, Claude Arpi, spécialiste du Tibet, Bharat Karnad, analyste de la sécurité et analyste stratégique, le professeur Ashis Nandy, sociologue, et Rajiv Vora, adepte de Ghandi. Vikram Sood, ancien chef de RAW (Research and Analysis Wing, services de renseignements indiens, NDLT), inscrit, n’était pas présent lors des débats.
Les organisateurs espèrent inciter davantage de Tibétains à accepter l’indépendance comme objectif ultime, dans l’intérêt à long-terme de la nation tibétaine.
Le principal invité était le Dr Arun Kumar, Membre du Parlement indien. M. Serta Tsultrim, Tibétain en exil, faisait partie de ceux qui ont assisté à la conférence organisée par des particuliers grâce à des financements privés. La conférence a mis à l’honneur M. Lhasang Tsering de Dharamshala, M. Sonam Wangdue des États-Unis, M. Gonpo Trinley, récent ancien prisonnier politique du Tibet, en reconnaissance de leurs contributions à la lutte pour l’indépendance.
Traduction France Tibet
27 Mai 2015
CHONE ( TIBET), 27 mai 2015 : Sangye Tso, une Tibétaine de 36 ans mère de deux enfants s’immole par le feu
Une Tibétaine du Comté de Chone, dans la région autonome tibétaine de Kanlho est décédée des suites de son auto-immolation, comme un geste ultime de protestation contre l’occupation chinoise du Tibet et de la politique totalitaire appliquée en cette partie du monde.
Sangye Tso, 36 ans, est mère de deux enfants. Elle s’est immolée par le feu aux environs de 4h du matin, heure locale, devant un bâtiment de la police armée, non loin du monastère de Tashi Choekhorling.
Les policiers sont intervenus derechef en emportant le corps carbonisé avant de le rendre à la famille, mais en prenant soin de déployer un grand nombre d’agents autour et dans la maison de Sangye Tso.
Hier, sa famille s’était inquiétée après avoir pris connaissance de son message sur WeChat, un logiciel de messagerie instantanée. Le contenu du message n’est pas connu du fait des renforcements de la politique répressive sur les moyens de communication.
Le Gouvernement tibétain en exil a organisé ce jour un service de prières en hommage aux derniers immolés, dont Tenzin Gyatso, il y a une semaine.
France Tibet (www.tibet.fr)
24 Mai 2015
Les Tibétains interdits de quitter la Chine jusqu’au 15 juillet
D’après RFA, les agences de tourisme du Sichuan ont reçu l’ordre de refuser les inscriptions de Tibétains dans leurs programmes de voyages à l’étranger. L’office de tourisme de Chengdu ( la capitale provinciale ) aurait décrété l’interdiction, obligeant les agences à modifier leurs livrets d’information et à refuser aux Tibétains tout départ à l’étranger, au moins jusqu’au 15 juillet. Pour le moment les informations ne proviennent que des réseaux sociaux et des agences elles-mêmes.
Notons toutefois que cela s’opère dans le contexte de l’anniversaire des 80 ans du Dalaï Lama. Pour les Tibétains c’est un anniversaire important qu’ils tiennent tout particulièrement à marquer. En réaction les autorités du Sichuan ont déployé un grand nombre d’agents de l’ordre sur le futur lieu de la célébration. Ces derniers ont tellement pris leur mission patriotique à coeur qu’ils ont fait monté la tension dans la communauté tibétaine, le paroxysme a été atteinté ce mercredi par l’immolation par le feu de Tenzin Gyatso, l’un de ces nombreux Tibétains baptisé du nom du Dalaï Lama lui-même.
Les Tibétains de Chine, subissant la paranoïa du pouvoir quant à tout rassemblement d’importance, auraient pu vouloir fêter l’anniversaire du Dalaï Lama à l’étranger, et bien voici que les zélés fonctionnaires sichuanais décident de leur damer le pion. De leur côté agissent-ils pour paraître comme des membres suivant strictement la ligne du Parti? Dans le contexte d’une campagne anti-corruption qui fait un parallèle dictatorial avec la fidélité au pouvoir, il est juste de se poser la question. Une campagne qui terrifie les fonctionnaires et les poussent au zèle.
De plus, la Chine n’en est pas à son coup d’essai quand il s’agit d’interdire des vacances religieuses aux Tibétains, ou aux étrangers, l’année dernière elle avait interdit aux Indiens, Bouddhistes ou Hindouistes tout comme aux Tibétains et à tous les étrangers sauf quelques rares exceptions – très triées sans aucun doute – de se rendre en pélerinage au Mont Kaïlash, lors de la période sainte de Saga Dawa; le lieu n’était accessible qu’aux Chinois dignes de confiance.
D’ailleurs nombre de pèlerins ou touristes arrivés à Kathmandu en avril 2015 avec l’espoir de se rendre au Mont Kailash avaient été rapidement informés qu’aucun accès ne serait autorisé : circulez …
Un tibétain de 35 ans, Tenzin Gyatso, s'immole par le feu
Tenzin Gyatso, un tibétain âgé de 35 ans, originaire de l'est du Tibet, canton de Khangstar dans le comté de Tawu, a sacrifié au rituel de la protestation radicale contre l'occupation du Tibet, contre la main-mise depuis 1959 de la puissance Han voisine qui s'est appropriée les hauts-plateaux dans toute leur superficie et le sous-sol avec, qu'en taupes et fourmis acharnées dotées de moyens colossaux qu'ils sont, ils creusent en toute joyeuseté obnubilée de gros bénéfices prévisibles à réinvestir dans de plus folles réalisations encore dont ils sortent des tiroirs, qui réservent encore un tas de - mauvaises - surprises, les plans tout prêts qui n'en attendaient que l'occasion, tout en génocidant, mais en clamant le contraire, joyeusement et dans une grande allégresse de financiers-visionnaires, les populations d'origines qui voient leur pays subir une métamorphose à la chinoise, une modernisation qui ne les concerne pas, accompagnée d'une politique de peuplement à grande vitesse qui vomit sur le pays-occupé des populations de Hans par centaines de mille qui s'y installent.
Tout un monde à la chinoise s'y développe et s'y est développé jusque dans des proportions telles que c'en est devenu irrémédiable. La culture religieuse tibétaine y est stukéfiée et, rutilance du factice, le Han s'y régale par milliers. Les Hans découvrent leur Eldorado. Ainsi disparaissent les civilisations !
C'est mercredi-soir, à vingt heures locale, qu'en signe de protestation contre le déploiement massif de forces de sécurité chinoises dans le comté de Tawu comté où les Tibétains ont prévu de célébrer le 80e anniversaire du leader tibétain en exil de Sa Sainteté le 14 e Dalaï-lama, que cet homonyme de Sa Sainteté, non loin d'un lieu de réunion des responsables des forces gouvernementales qui craignent ces festivités et en anticipent le quadrillage à mettre en œuvre et les moyens coercitifs à employer, c'est là que cet homme, que ce père de quatre enfants, s'est mis le feu.
La gendarmesque chinoise sur les lieux a rapidement mis la main sur les restes calcinés de Tenzin Gyatso et l'a soustrait à une population de tibétains qui se regroupait. Branle-bas de combat, quadrillage, surveillance et haro sur tous les moyens de communications, plus rien de l'état de Tenzin Gyatso n'a pu filtrer.
Mais l'information de son geste d'hyper-résistance radicale pour la libération du Tibet-occupé et le retour du Dalaï-lama sur ces hautes-terres-occuppées a filtré, s'est faufilée. Nous est parvenue. L'on n'arrête pas le vent, ni les nuages, et nombres savent y prêter l'oreille et déceler dans leur apparence anodine, le message que ceux qui les envoient leur confient.
Ses quatre enfants et sa compagne, Sonam Dolma, sont dans la peine.
Dans ces régions, et dans d'autres probablement, sont mises en place, et, actuellement, à l’œuvre, de la part des autorités chinoise occupantes, qui se savent désarmées devant une telle obstination de résistance et devant tant de courage et d'abnégation, des campagnes d'intense rééducation politique populaire dont l'on devine la teneur, campagnes assurées par de très zélés et très motivés fonctionnaires aux profils de nervis rompus à toutes les pratiques qui conjuguent dernière brutalité avec chantage et harcèlement psychologique.
Tant que durera la répression politique, la répression religieuse, la marginalisation économique, la discrimination sociale, l'assimilation culturelle, la destruction de l'environnement ...
Un Tibétain de 35 ans s'est immolé par le feu pour protester contre la politique répressive des autorités chinoises, le troisième cas rapporté depuis début avril.
Tenzin Gyatso était "bouleversé" par le durcissement des mesures de contrôle à l'approche du 80e anniversaire du dalaï lama, chef spirituel tibétain exilé et bête noire de Pékin, ont rapporté Radio Free Asia (RFA) et l'ONG International Campaign For Tibet.
Alors qu'il accomplissait son geste de désespoir à Daofu, localité d'une région tibétaine de la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine), "des forces de sécurité se sont précipitées pour éteindre le feu et l'emmener", a indiqué à RFA une source locale.
Les forces de police de la préfecture de Ganzi, chargée de Daofu, ont affirmé n'être au courant d'aucune tentative d'immolation.
Au moins 140 Tibétains se sont immolés par le feu depuis 2009, avec un pic en novembre 2012 lors du dernier congrès du Parti communiste chinois.
DHARAMSHALA, May 21: A Tibetan man from Khangsar township in Tawu County, eastern Tibet, has set himself ablaze, becoming the 140th Tibetan to self immolate to protest against Chinese government authorities since 2009.
Tenzin Gyatso, 35, set himself afire on Wednesday evening (8PM local time) in protest against massive deployment of Chinese security forces in Tawu County where Tibetans have been planning to celebrate the 80th birthday of the exiled Tibetan leader the Dalai Lama .
Sources said Gyatso carried out the fiery protest outside the venue of the meeting of governmental officials. Policeman arrived at the site immediately and took away the charred remains of Gyatso. Due to heavy restriction on communication it is not know if he is alive or dead.
Chinese authorities in the county are weary of protests that stem from huge gatherings of Tibetans. Officials from various government departments have carried out various campaigns to "politically reeducate" the Tibetans.
Gyatso is a father of four and married to Sonam Dolma.
The last person to self immolate in Tawu is Kalsang Yeshi.Yeshi died after setting ablaze his body Dec 22 right in front of the police post in the premises of the monastery.
The Tibetan government in exile maintains that the self immolations “represent a new threshold of Tibetan despair and resentment” and attributes the current crisis in Tibet to China’s policies of “political and religious repression, economic marginalization, social discrimination, cultural assimilation and environmental destruction in Tibet.” However, China blames the Tibetan spiritual leader His Holiness the Dalai Lama for instigating the self-immolation protests inside Tibet.
Le 17 mai 2015, après avoir passé 7 ans en prison, Palden Thinley, moine du monastère de Kardze (Ganzi), Province du Sichuan, a été libéré.
Il a été ramené chez lui le lendemain, vers 3 heures du matin, en secret, afin d’éviter que les habitants l’accueillent en organisant une réception de bienvenue. Il était accompagné de deux officiers de police.
Mais les Tibétains ont attendu toute la nuit jusqu’à son retour chez lui.
Palden Thinley, aujourd’hui âgé de 26 ans, avait été emprisonné en 2008 pour son rôle dans la manifestation du 18 mai 2008 à Kardze avec 5 autres personnes, libérées depuis.
Ce jour-là, vers dix heures du matin, bravant les nombreuses forces de police déployées, et les fortes restrictions imposées aux déplacements, lui et quatre de ses camarades sont entrés dans la ville de Kardze et ont distribué en grande quantité des documents portant sur l’indépendance du Tibet. Ils ont organisé une manifestation pacifique et crié des slogans appelant à l’indépendance du Tibet.
Ils ont été ensuite arrêtés par le personnel de police de la région, battus très brutalement, presque à mort, et emmenés en prison.
Détenu, Palden Thinley avait ensuite été condamné à 7 ans de prison par la Cour populaire intermédiaire de Kardze.
La condition physique actuelle de Palden Thinley n’est pas connue. Des témoignages reçus en mars 2014 le décrivaient en très mauvaise santé ; les autorités lui refusant les soins médicaux appropriés ou une admission à l’hôpital. (Monique Dorizon - facebook)
20 Mai 2015
Séisme au Népal: pour les sinistrés, le calvaire continue
Des scènes aux tristes airs de déjà-vu. Les sauveteurs s'activent, les survivants campent dans les rues et les ruines s'ajoutent aux ruines. Le Népal a subi mardi 12 mai un nouveau tremblement de terre, après le séisme du 25 avril dernier. Une nouvelle secousse violente de magnitude 7,3 qui a fait un peu plus de 80 morts selon un dernier bilan, dont 65 au Népal, 17 en Inde ainsi qu'une personne au Tibet, chez le voisin chinois.
Des milliers de Népalais ont repassé une nouvelle nuit dehors, entre mardi et mercredi, rapporte notre correspondant régional Sébastien Farcis. Ce dernier a pu joindre, à Katmandou, des Népalais rencontrés lors de ses différents reportages sur place après le premier séisme, qui avait fait plus de 8 000 morts et près de 18 000 blessés il y a moins de trois semaines.
Comme lors du premier séisme le 25 avril dernier, les habitants ont dormi en plein air, dans la rue, après le second séisme de mardi. Ils ont installé les matelas dans le jardin ou sur les trottoirs, dressé des tentes au-dessus de leurs têtes et dormi à la belle étoile. Avec un sentiment accru de découragement. La vie commençait à peine à reprendre des airs de normalité, les Népalais venaient de retourner au travail, et de nouveau, il faudra tout recommencer.
De secousses en répliques, la population se prépare à ne pas dormir dans les maisons qui restent encore debout pendant au moins trois jours, de peur qu'elles ne s'effondrent. Depuis la première secousse de mardi midi, 12 répliques supérieures à 4 sur l'échelle de Richter ont fait trembler la terre népalaise. La situation est particulièrement grave là où se situe l'épicentre, à 76 km de Katmandou. Une région qui avait déjà été durement frappée par le premier tremblement de terre.
« Tout le monde devra donc être relogé »
Les modestes ressources de l'Etat népalais, engagées dans le déblaiement des bâtiments touchés par le premier séisme, doivent désormais être consacrées à la recherche et au sauvetage des victimes du second séisme. « Nous nous étions concentrés sur la distribution d'aide, mais depuis hier nos ressources sont déployées à nouveau sur des opérations de recherches », a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur népalais.
Nayan Sindhuliya, jeune écrivain de la classe moyenne de Katmandou, fait partie d'un groupe surnommé le Yellow House, qui avait réagi dès le lendemain du premier séisme pour aider les sinistrés. Symbole de l'abattement qui mine désormais le Népal, aujourd'hui, même lui se sent découragé. « Le séisme d'hier nous a fait perdre toute confiance, avoue-t-il à notre correspondant. Comme la première fois, ce sont les deux districts de Sindhou Palchok et Dolakha qui ont été les plus touchés. »
Nayan a lui aussi recommencé à dormir dehors. « Les dégâts matériels pourraient être encore plus importants qu'après le premier séisme, car les maisons fragilisées se sont cette fois écroulées. Dans ces deux districts, il n'y aura plus rien debout et tout le monde devra donc être relogé. Je n'ai plus la force de travailler aujourd'hui. Nous nous y remettrons sûrement demain, s'il n'arrive rien aujourd'hui », confie-t-il, à bout.
« Faire face avec patience et courage »
Près de Charikot, dans l'est du pays, un hélicoptère militaire nord-américain qui participait aux opérations de sauvetage après le premier séisme a disparu. Six Marines étaient à son bord, ainsi que deux militaires népalais. L'armée népalaise tente de localiser l'appareil.
Le ministre de l'Intérieur redoute de nouvelles victimes dans le district de Dolakha. Deux importants immeubles endommagés par le premier séisme sont par ailleurs tombés mardi dans la capitale. Des glissements de terrain sont signalés dans les zones les plus affectées, notamment dans la région de Gorkha proche de l'épicentre du séisme du 25 avril. « Il nous faut faire face avec patience et courage », a déclaré le Premier ministre Sushil Koirala ce mardi.
La Croix-Rouge fait état de nombreuses victimes potentielles à Chautara (district de Sindhou Palchok) où elle gère un hôpital de campagne. « Des dizaines de personnes sont soignées pour des blessures et plus d'une dizaine ont subi une intervention chirurgicale », a indiqué sa porte-parole Nicola Jones à l'Agence France-Presse. « On a deux hôpitaux de campagne ; un qui est de la Croix-Rouge norvégienne, et un autre de la Croix-Rouge canadienne, dans une autre région à côté de Dhunchet », explique à RFI Benoît Carpentier, porte-parole de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
La mousson ne facilitera pas la tâche
Les hôpitaux de la Croix-Rouge « se sont mis tout de suite en place pour pouvoir accueillir les patients qui arrivaient, ajoute M. Carpentier. Les personnels de la Croix-Rouge népalais, eux, ils ont repris un peu plus d’activités de premier secours... Et sur les nouveaux bâtiments qui ont pu être détruits, on a encore une vision assez pauvre de l’étendue des dégâts. C’est vrai que l’avantage, si on peut parler comme ça, c’est qu’on a déjà des équipes qui sont sur place avec des hôpitaux qui sont fonctionnels, des structures assez conséquentes. »
Benoît Carpentier ne le cache pas, « c’est mentalement fatiguant ». « Il y a eu des inondations, encore la semaine dernière, du côté de Chautara, donc ça complique encore plus la tâche. Et il faut faire le plus vite possible parce qu’il y a des villages qui vont être complètement isolés dans très peu de temps à cause de la mousson. »
L’Administration Centrale Tibétaine appelle à la libération du Panchen Lama à l’occasion des 20 ans de sa dispariti
DHARAMSHALA 17 mai : les Tibétains et leurs soutiens ont observé aujourd’hui à l’école du TCV la journée de solidarité internationale avec le Tibet, qui coïncide avec le 20ème anniversaire de la disparition forcée du 11ème Panchen Lama.
Le Département de l’information et des relations internationales (DIIR) du gouvernement tibétain en exil a donné une conférence publique sur le Panchen Lama, diffusé un documentaire “l’enfant volé du Tibet”, et monté une exposition photo sur les immolations de Tibétains.
Penpa Tsering, président du parlement tibétain, Thupten Samphel, directeur de l’institut politique tibétain, Sonam Norbu Dagpo, secrétaire du DIIR pour les relations internationales, et Tsering Tsomo, directrice du Centre tibétain pour les droits de l’homme et la démocratie, ont parlé des “inquiétudes sur la disparition forcée du 11ème Panchen Lama”.
Le président du parlement tibétain a dit que les actions du gouvernement chinois montrent clairement qu’ils privent délibérément le Panchen Lama, âgé de 26 ans, de la possibilité d’étudier les textes religieux et d’achever son éducation monastique. “Je crois que les efforts du gouvernemnt chinois pour garder le Panchen Lama dans un lieu tenu secret sont destinés à le priver de tous les enseignements religieux dont il a besoin pour enseigner aux futures générations de Tibétains. Et je suis sûr que l’un de leurs efforts serait aussi de refuser au Panchen Lama la possibilité d’apprendre le tibétain afin qu’il ne soit pas en position de communiquer directement avec le peuple tibétain à l’avenir.”
Il a aussi appelé le gouvernement chinois à reconsidérer le maintien en détention du Panchen Lama et à le libérer immédiatement. Tsering Tsomo, directrice du TCHRD, a parlé des conséquences judiciaires de la disparition forcée du Panchen Lama selon les lois internationales pour les droits de l’homme. Elle a dit que la Chine utilise la réincarnation comme une arme politique. Elle a aussi fait remarquer que de nombreux écrivains et chanteurs tibétains étaient emprisonnés pour avoir écrit des articles et chanté des chansons sur le garçon porté disparu, reconnu en 1995 par Sa Sainteté le Dalai Lama. De nombreux immolés tibétains ont aussi appelé à la libération du 11ème Panchen Lama.
Tsomo a également appelé le gouvernement chinois à donner des informations sur l’état de santé et la situation de Jadrel Rimpoche, qui a conduit la recherche du 11ème Panchen Lama.
Le directeur du TPI, Thupten Samphel, a interpelé sur la revendication du gouvernement chinois qui affirme être l’autorité légitime pour choisir la réincarnation du Panchen Lama. Le secrétaire du DIIR Sonam Norbu a lu la déclaration du Département de l’information et des relations internationales sur la journée internationale de soilidarité avec le Tibet.
Le 10ème Panchen Lama n’avait que 52 ans quand il est décédé dans des circonstances mystérieuses après avoir prononcé un discours public où il critiquait durement et ouvertement les politiques du gouvernement chinois. Le 11ème Panchen Lama, Gedun Choekyi Nyima, avait seulement 6 ans quand le gouvernement chinois a enlevé le jeune lama. Même après 20 ans de détention, les autorités chinoises n’ont donné aucune information vérifiable ou preuve de santé physique et mentale du 11ème Panchen Lama. (tibetan.fr)
20 Mai 2015
Sikyong parle de l’avenir du Tibet avec des universitaires chinois
Washington D.C. — Le Sikyong, Dr Lobsang Sangay, chef politique du peuple tibétain démocratiquement élu, a parlé hier à environ 40 universitaires et étudiants chinois à Washington DC sur le thème de “Faire attention à l’avenir du Tibet ?”.
La rencontre a eu lieu lors d’un dialogue organisé par “Initiatives for China” (IFC), un mouvement populaire pour la démocratie en Chine ; le modérateur était le Dr Yang Jianli, fondateur et président de l’IFC, universitaire d’Harvard et proche du Dr Sangay.
Dans son allocution, le Sikyong a souligné l’importance de l’interaction entre Chinois et Tibétains pour restaurer la confiance et l’amitié historiques. Dernièrement, cela a été tendu, en conséquence de la propagande continue du gouvernement chinois pour créer l’incompréhension et la discorde, a t’il noté.
Sans simplifier à outrance l’essence de la question tibétaine, le Sikyong a expliqué que la question tibétaine pouvait être décrite par l’erreur, la défiance, la voie du milieu et l’incompréhension. Il a dit que l’occupation du Tibet par les forces communistes chinoises et la répression ininterrompue du peuple tibétain par le gouvernement chinois est une erreur.
“Si vous regardez en arrière, l’histoire au moins depuis la dynastie des Tang jusqu’à la dynastie des Qing et à l’époque du Kuomintang, le Tibet a envahi la Chine et les armées chinoises sont aussi venues au Tibet. Mais l’armée chinoise n’est jamais restée au Tibet aussi longtemps, la répression n’a jamais été aussi dure, et par conséquent je pense que même dans un contexte historique c’est une erreur” a t’il dit.
Selon le raisonnement de Sikyong, cette erreur est à l’origine de la discorde. “Au lieu de corriger cette erreur, le gouvernement chinois a poursuivi ses politiques de répression, d’assimilation culturelle, de discrimination sociale, de marginalisation économique, et de destruction de l’environnement au Tibet, ce qui a conduit à la défiance du peuple tibétain envers le gouvernement chinois”.
Le Sikyong Dr Lobsang Sangay a mis en exergue le temple du Jokhang comme type même de la défiance qui prévaut au Tibet suite à l’occupation et à la répression chinoise.
"Le Jokhang est le joyau le plus sacré pour les bouddhistes tibétains. Son intérêt réside dans la statue de Bouddha qu’il abrite, qui a été amenée au Tibet par Wencheng, une princesse chinoise qui a épousé le roi tibétain Songtsen Gampo. Pendant des siècles, les Tibétains ont vénéré le temple. Cependant, si vous visitez le Jokhang aujourd’hui, il y a des caméras de surveillance et des tireurs d’élite perchés partout sur les toits, ce qui fait que les Tibétains appréhendent d’aller au Jokhang maintenant. Ce changement radical dans le comportement du peuple tibétain envers le Jokhang interroge : comment un lieu d’adoration sacrée est-il devenu un poste de police redouté ? Peut-être est-ce le meilleur exemple de défiance entre les deux peuples qui est apparu en raison de l’occupation chinoise du Tibet” a affirmé le Sikyong.
Parlant de la voie du milieu, le Sikyong a dit que cette approche, vision de Sa Sainteté le Dalai Lama est mise en oeuvre par l’Administration Centrale Tibétaine pour répondre à la défiance durable.
“La voie du milieu cherche une véritable autonomie pour le peuple tibétain dans le cadre de la constitution chinoise. Le gouvernement chinois prétend toujours que les Tibétains visent l’indépendance, et c’est pourquoi nous nous attachons à ne pas défier la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine” a expliqué le Sikyong, ajoutant que cette proposition est aussi raisonnable et modérée qu’elle peut l’être pour résoudre le problème.
Le Sikyong a conclu son discours en réaffirmant aux universitaires chinois le profond engagement de Sa Sainteté le Dalai Lama et du peuple tibétain dans la non-violence pour résoudre la question du Tibet.
Ce dialogue fait également partie des efforts constants de Sikyong Dr Lobsang Sangay pour renforcer la confiance mutuelle et la compréhension entre les peuples chinois et tibétain, en espérant arriver à une issue positive pour la question tibétaine. (tibetan.fr)
20 Mai 2015
Une Tibétaine remporte la médaille d’or pour la Chine aux championnats asiatiques de lutte
DHARAMSHALA, 15 mai : Une lutteuse tibétaine de 28 ans a gagné la médaille d’or pour la Chine dans la catégiorie femmes 63 kg aux championnats asiatiques de lutte qui se sont déroulés à l’Aspire Dome de Doha, au Qatar, du 6 au 10 mai. Shelok Dolma, (Xiluo Zhuo Ma), 27 ans, a réussi un jeté tardif de 4 points contre la japonaise Kanako Murata et remporté la victoire par 4 à 4. Murata avait réussi à se défendre contre Shelok pendant 5 minutes et 45 secondes, mais avec les secondes qui tournent la lutteuse tibétaine a pu convertir ses jetés et gagner l’or.
Née dans une famille modeste de la région tibétaine de Nyingtri au Kongpo, Shelok Dolma a été retenue pour intégrer l’équipe nationale chinoise de lutte en 2010, année où elle a été sélectionnée pour la compétition nationale de lutte et a aussi participé à la compétition féminine mondiale de lutte en Turquie dans la catégorie des 67 kg.
Shelok avait remporté l’or pour la Chine dans la catégorie lutte féminine freestyle 67 kg lors des championnats mondiaux de lutte à Istanbul, en Turquie, en 2011.
Elle a gagné une médaille d’or en lutte féminine catégorie 63 kg lors des 12èmes jeux nationaux chinois à Shenyang en 2013. (tibetan.fr)
20 Mai 2015
Répression au monastère de Labrang et dans la région de Sangchu
Des sources locales rapportent une nouvelle répression policière dans le Comté de Sangchu. Les autorités chinoises s’intéressent particulièrement aux moines du monastère de Labrang.
"Alors que chaque moine ne peut garder qu’un seul téléphone mobile, la police a commencé à utiliser cela comme moyen d’espionnage et à garder un œil sur les moines, leurs conversations et leurs allées et venues", a-t-il été déclaré à Tibet Post International.
"Dans tout le Tibet, les autorités chinoises ont placé des points de contrôle et des barrières de sécurité pour contrôler qui peut ou non passer dans certaines régions". "Toutefois, la sécurité du monastère de Labrang est accrue d’autant plus que les moines ne peuvent plus recevoir de colis ou du courrier sans qu’ils soient d’abord ouverts et passés au crible par la police".
Avant 1989, les Chinois avaient des pratiques similaires pour les monastères de Sera et Drepung à Lhassa. Maintenant, ils s’en prennent au monastère de Labrang.
Une source locale, qui choisit de rester anonyme, a affirmé que "ceci a créé de gros problèmes aux moines du monastère de Labrang. Des élèves de toutes les régions du Tibet viennent étudier au monastère de Labrang, mais la police a commencé à expulser de nombreux moines du monastère, leur refusant l’hébergement".
En outre, de nombreux collégiens et lycéens venaient auparavant au monastère pendant leurs vacances pour étudier la musique, le bouddhisme et d’autres sujets. Ceci est maintenant interdit par les autorités chinoises.
Des habitants ont signalé qu’ils utilisent généralement la technologie moderne, les téléphones cellulaires, email etc… pour accéder aux informations internationales, et les autorités chinoises ont commencé à suivre l’activité en ligne de la population locale, enregistrer les informations échangées et dépister la "propagande".
Les Chinois ont commencé la surveillance des habitants et des moines grâce à des caméras de vidéosurveillance, par le biais des messages téléphoniques et des appels, créant de graves problèmes pour les habitants.
Une autre source locale a déclaré que "la police a arrêté au hasard de nombreux habitants, les a sévèrement battus, nous a interrogés, puis les a avertis de ne jamais parler de l’arrestation ou bien la prochaine fois ce serait pire".
Quand la terre tremble, dans un pays qu'on aime et que tout porte à croire que les répliques vont se poursuivre, il est difficile de se concentrer sur la préparation de festivités.
C'est ce que vit l'Association pour l'art et la culture du Tibet (Apact), à but humanitaire et exclusivement composée de bénévoles, qui viennent en aide aux réfugiés tibétains en exil dans les camps installés depuis 55 ans en Inde et Népal.
Elle fêtera ses 30 ans les 10 et 11 octobre prochains à la MJC du Laü à Pau, et a déjà tracé les grandes lignes de cette semaine du Tibet particulière. Aujourd'hui, l'urgence est au Népal, qui compte ses morts après les violents tremblements de terre des 25 avril et 12 mai.
2 300 euros envoyés
Ce 14 mai, avec la mobilisation de donateurs qu'elle remercie, l'Apact a fait un 1er envoi de 2 300 euros de soutien. Cette somme ne sera pas envoyée sur le compte bancaire du Premier ministre, selon la circulaire imposée aux banques par la Nepal Rastra Bank.
Elle ira à 100 % sur place, comme pour tous les dons reçus dans le cadre de ses actions pour le Tibet, grâce à deux correspondants locaux. Comme si cela ne suffisait pas, dans la nuit du 7 mai, un petit cyclone a balayé Mainpat et causé des destructions et des dommages.
Or c'est là, à Mainpat, que l'Apact concentre ses actions. Lors de l'assemblée générale du 5 mai, à Billère, portant sur l'exercice 2014, ce sont 103 998 euros qui ont été consacrés à ce camp de réfugiés, répartis en parrainage (73 268 euros) et en réalisations (30 730 euros).
Réussir la fête de 2015
Une exposition de photos, « Mainpat de 1985 à 2015 », lui rendra hommage en octobre 2015. Le deuxième camp aidé se situe à Dharamsala (52 500 euros). Viennent ensuite le Népal (17 973 euros) et d'autres sites. D'où l'importance de réussir la fête de 2015, de s'assurer la fidélité des donateurs privés et partenaires institutionnels, et de convaincre de plus en plus de parrains. L'association gère actuellement 684 parrainages individuels d'enfants, étudiants, handicapés ou personnes âgées, pour lesquels il est demandé 38 euros par mois.
Pour connaître les actions menées sur place et les projets, l'Apact tient une permanence à la Cité des Pyrénées, 29 rue Berlioz à Pau, le mardi de 15 h 30 à 19 heures. Ses réunions mensuelles ont lieu le 1er mardi du mois à 20 heures, à la Pépinière, 4-8 rue Schuman.
Le séisme au Népal met en lumière le danger des barrages de l’Himalaya
Le développement de l’énergie hydro-électrique au Tibet s’accompagne de risques énormes à cause des importants risques de tremblements de terre. De plus, ces projets ne sont peut-être pas nécessaires, disent les experts. Bien que le bilan précis des dégâts au Népal soit encore incomplet, il est probable que le puissant tremblement de terre du mois dernier ait endommagé gravement une douzaine de projets hydro-électriques. Cela devrait servir d’avertissement pour les projets de l’autre côté de la frontière avec le Tibet, une zone elle aussi traversée de failles sismiques très actives. En novembre dernier, le premier barrage important du Tibet, à Dram ( Zangmu en chinois ) a commencé à produire de l’électricité à large échelle. En dehors de risques associés aux barrages existants et à venir du Tibet, surtout concentrés sur le Yarlung Tsampo (qui devient le Brahmapoutre une fois en Inde) il y a peu d’indications que ces barrages soient réellement utiles, remarque Fan Xiao, géologiste et ingénieur en chef du Bureau des Mines au Sichuan *. La région, dit-il à thethirdpole.net, n’a ni la population, ni l’économie, ni la demande pour cette électricité ; on pourrait la vendre au reste de la Chine, ou aux pays voisins l’Inde et le Népal, mais la viabilité économique de ces projets est compromise par les coûts importants de transport de cette énergie, dont une grande partie serait gaspillée en raison des distances en question. Ajoutez-y les dégâts pour le Tibet sur les plans géologique, environnemental et social, et les inconvénients dépassent les avantages, conclut M. Fan Au Népal pendant de temps on ne connait toujours pas l’étendue des dégâts causés aux barrages par ce tremblement de terre de 7,9 d’intensité. M. Lu Chun, président de la Société des Trois Défilés, a indiqué que la priorité était aux secours, pas à l’évaluation immédiate des dégâts. Cette Société des Trois Défilés a reçu l’autorisation de construire un barrage au Népal pour un coût de 1,6 milliard de dollars, à peine quelques semaines avant le tremblement de terre. En dépit de son énorme potentiel, le Népal ne produit que 800 MW grâce à l‘hydro-électricité, à comparer à des besoins de l’ordre de 1400 MW. L’Inde jouit actuellement d’une situation de monopole pour la construction de barrages au Népal, mais l’arrivée des sociétés chinoises pourrait changer la donne. M. Yang Yong, géologue et directeur de l’Institut Hengduan de Recherches sur la Montagne a expliqué à thethirdpole.net que dans la région du Yarlung Tsampo les tremblements de terre et les éboulements étaient choses courantes. Cela pourrait aggraver les répercussions d’un tremblement de terre et augmenter les risques liés aux catastrophes naturelles. M. Yang Yong rappelle qu’en 2000 il a été le témoin d’un éboulement qui a entrainé la formation d’un lac de 4 milliards de mètres cube (pour plus de détails lire http://www.thethirdpole.net/worlds-largest-hydropower-project-planned-for-tibetan-plateau/ Deux mois plus tard, ce barrage naturel a cédé, ce qui a paralysé les transports et touché un million de personnes. Le gouvernement chinois affirme qu’il y a besoin de nouveaux barrages pour doper l’économie et fournir de l’électricité, au moment où les fumées des centrales à charbon étouffent les grandes villes du pays. Dans le 13ème plan (2016 à 2020), des barrages importants sont prévus sur le Yarlung Tsampo, le Jingsha (ou Haut-Yangtse), le Lantsang (Mékong) et la Nu (Salouen).Le site de cette Société des Trois Défilés annonce que la prochaine Conférence Mondiale sur les Centrales Hydro-électriques aura lieu cette année en Chine, en raison du développement incroyable de ce secteur dans le pays. D’après les statistiques du Conseil Chinois de l’électricité pour Mars, la Chine dispose aujourd’hui d’une capacité de production hydro-électrique de plus de 300 Gigawatts, bien plus qu’aucun autre pays. (tibet.fr)
Traduction Ranjung Dorje
16 Mai 2015
Information de l'association Tashidelek Bordeaux
Chers amis du Tibet,
Grâce à la mobilisation de vous tous, les réfugiés tibétains qui dormaient sous le pont sont hébergés maintenant.
Voici l'article partagé sur notre facebook par l'association Pierre Blanche:
Quelques photos de Mainpat après le passage d'une grosse tempête.
Nouvelles de Mainpat :
Tout d’abord Mainpat a ressenti les effets des 2 tremblements de terre du Népal. La terre a tremblé mais il n’y a pas eu de gros dégâts, juste quelques fissures de plus, l’électricité et internet coupés. Cela nous indique cependant la force des 2 tremblements de terre au Népal, celui du 25 avril et celui du 12 mai.
Dans la nuit du 7 mai un petit cyclone a balayé Mainpat et a causé des destructions et des dommages.
1-Le toit de l’OPH a été en grande partie détruit. Les tôles ont volé ou ont été tordues, laissant le dernier étage sans protection…. Et la mousson va arriver vite.
2-De très nombreux arbres ont été déracinés et arrachés. Leur chute a causé de nombreux dégâts. Les habitants s’emploient à déblayer.
3-Un pylône électrique a été détruit causant une coupure électrique de quelques jours
4-Mainpat s’est donc retrouvé sans électricité, sans internet. Il n’y a pas eu de blessés.
Dear Ama Phuntsok Dolma la,
Bonjour!
First of all we are very sorry for late reply or silence.
Here in Mainpat on 7th May 2015 night happened a storm (type of cyclone) and caused quite a destruction and damage like
1. OPH new staff quarter roof sheet destroyed some(attached photos),
2. uprooted and blew many trees and
3. A electric poll destroyed which cut off light for many days,
Here in mainpat we are facing problem of electricity and internet connection in our office due to that storm or cyclone. So, there has been no light and internet since. right now i am in Ambikapur, near by town for my medical check up and i am acknowledging. Though light came on after many days our internet problem still continues. So we couldn't open or mail to Central Offices on time. We will be in touch again once internet starts working in our office.
Therefore, kindly reply if you can help for O.P.H staff quarter repairing.
Best
Tenzin Norzin(Mr)
Office Secretary
Mainpat
14 Mai 2015
Destruction de maisons tibétaines considérées comme "illégales" au Qinghai
Les autorités de la Province du Qinghai ont entrepris la démolition d’un village tibétain comprenant des maisons considérées comme construites sans autorisation officielle, laissant de nombreuses familles sans-abri.
Le raid du 5 mai 2015 sur le village de Benshul Jeyna, Comté de Mangra, était le deuxième. Il a été conduit par le chef de la municipalité de Sumdo.
"Il est venu avec des fonctionnaires des bureaux locaux d’application de la sécurité et de la loi, mais aussi avec les chefs de 16 villages de la région, et l’intention de démolir les maisons tibétaines", rapporte une source tibétaine, parlant sous condition d’anonymat.
"Ils ont dit que les maisons construites dans le village étaient« illégales », ajoute la source". "Les travaux de démolition ont commencé le 5 mai et se poursuivront pendant une semaine".
Le raid sur Benshul Jeyna, le plus grand des 16 villages de nomades du Comté de Mangra, est "la cause de pertes importantes pour les habitants tibétains, qui avaient mis « beaucoup d’argent et d’efforts » dans la reconstruction des maisons démolies dans un raid similaire l’an dernier", a poursuivi la source.
"Les résidents, y compris les femmes du village, ont crié et protesté contre les agissements des autorités, les qualifiant d’inéquitables et injustes", a-t-il dit.
Le nombre de maisons tibétaines concernées n’est pas connu.
Les raisons du choix de Benshul Jeyna plutôt que d’autres villages à proximité ne sont pas claires, mais la terre agricole est souvent saisie par les gouvernements locaux avides pour des transactions lucratives, déclenchant des milliers de manifestations chaque année.
Le 20 avril 2014, les autorités du Comté de Kyegudo, ont rasé au bulldozer plusieurs usines de briques exploitées par des Tibétains en réponse à la demande d’usines chinoises rivales.
Le 14 avril 2010, Kyegudo a été frappé par un fort séisme, qui a détruit en grande partie la ville principale du Comté et tué près de 3 000 habitants selon les chiffres officiels.
Beaucoup de maisons reconstruites plus tard par des familles tibétaines sur leurs propres terres et avec leurs ressources ont ensuite été démolies par les autorités, qui ont qualifié ces structures "d’illégales".
Des réglements discriminatoires sur les passeports violent le droit à voyager
Le Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie (TCHRD), basé à Dharamsala, a exprimé ses préoccupations au sujet des restrictions imposées depuis 2012 par le gouvernement chinois aux Tibétains pour se rendre à l’étranger, en confisquant leurs passeports, au mépris du droit de se déplacer, y compris de partir de son pays, reconnu par la Chine.
Le 29 avril 2012, le Secrétariat du Parti de la "Région Autonome du Tibet" a émis des "principes directeurs" sur la mise en application d’une réglementation des passeports, imposant d’importantes restrictions sur la possibilité des Tibétains d’obtenir un passeport.
Des exemplaires de ce document ont également été envoyés à la Direction politique du Poste de commandement militaire et de la Force aérienne du Comité du Parti de la "Région Autonome du Tibet" à Lhassa.
Le document exige que tous les passeports, même ceux qui sont toujours valables, soient saisis et le nouveau passeport électronique obtenu après une "enquête rigoureuse", y compris l’examen de chaque demande d’un nouveau passeport.
En outre, le TCHRD a noté que la demande est examinée par la Sécurité publique au niveau du Comté, du Canton, de la Préfecture, et au niveau régional après que la demande a été faite au Bureau de la sécurité publique local (PSB).
Dans certains cas, la demande est réexaminée par le bureau local du PSB en charge des voyages, puis à nouveau par le chef du Bureau. Les gouvernements du village, du Comté, de la Préfecture, et du niveau régional doivent également examiner la demande.
Ceux auxquels est donné un passeport doivent signer un contrat dans lequel ils promettent de ne pas nuire à la sécurité ou aux intérêts de la Chine. Toute participation à des actes criminels se traduira par la suppression du passeport. Le document exige que toutes les personnes qui reviennent d’un voyage à l’étranger donnent leurs passeports aux autorités les ayant émis dans les sept jours suivant leur retour.
"Les règlements relatifs aux passeports existants ainsi que les « principes directeurs » violent le droit à voyager à l’étranger. Retirer tous les passeports et faire en sorte que les gens demandent de nouveaux passeports afin de gravement restreindre leur possibilité de voyager n’est pas nécessaire pour remplir l’objectif du gouvernement.
La République populaire de Chine aurait pu accomplir la même tâche administrative d’introduction de passeports électroniques en attendant que les anciennes versions arrivent à expiration et en délivrant les passeports électroniques lorsque les gens auraient demandé de nouveaux passeports", a déclaré le TCHRD.
"Cela aurait été plus facile pour les personnes espérant voyager à l’étranger et les autorités chargées de délivrer de nouveaux passeports n’auraient pas eu à traiter de demandes supplémentaires. En outre, les Tibétains du Népal étaient tenus de laisser leur passeport. En conséquence, ils ont été incapables de retourner au Tibet ou de quitter le Népal jusqu’à ce qu’ils reçoivent un nouveau passeport".
En 2014, la Chine a en outre imposé des restrictions aux Tibétains désirant se rendre à des cérémonies religieuses et des sites sacrés [1].
Le chanteur Lo Lo, prisonnier politique, est en très mauvaise santé
Lo Lo, chanteur tibétain, qui purge actuellement six ans de prison dans une prison chinoise de la province du Qinghai, serait en très mauvaise santé.
Lolo est actuellement détenu dans une prison de la ville de Siling, Province du Qinghai. Les membres de sa famille sont très préoccupés par son état de santé qui se détériore.
Les autorités chinoises ont refusé d’autoriser les membres de la famille à lui rendre visite en prison, lui fournir des vêtements et de la nourriture.
Le 19 avril 2012, Lolo a été arrêté une première fois pour un album contenant des chansons avec des paroles politiquement engagées telles que "Hissez le drapeau tibétain, enfants du Pays des Neiges" [1].
Dans la chanson, Lo Lo chante aussi pour le "retour du sauveur" au Tibet et les "retrouvailles du peuple tibétain".
Après une courte détention, il a été libéré, mais de nouveau arrêté et condamné le 23 février 2013 pour ce qui est considéré comme "crimes" par les autorités : des chansons appelant à l’indépendance du Tibet.
L’arrestation de Lolo fait partie d’une vaste campagne de répression contre les intellectuels tibétains, écrivains et artistes, y compris les chanteurs et cinéastes.
Depuis les nombreuses manifestations contre la Chine à travers le Tibet en 2008, des chanteurs tibétains, des écrivains, des artistes qui promeuvent l’identité nationale et la culture tibétaines sont devenus des cibles faciles de la répression en cours. Ils peuvent être soutenus par l’action Tibet Lib.
Mise à jour sur la situation au Tibet après le tremblement de terre
Au Tibet, au moins 20 personnes ont été déclarées décédées, quatre disparues et 58 blessées à la suite d’un tremblement de terre dévastateur qui a frappé le Népal le 25 avril 2015, a rapporté l’agence officielle de presse Xinhua le 27 avril.
En outre, 1 191 maisons et un temple se sont effondrés, tandis que 5 828 maisons et 54 temples avaient subi quelques dommages. Au total, plus de 200 000 personnes auraient été affectées par le tremblement de terre (…)
Le 26 avril 2015, le site d’informations eng.tibet.cn a signalé qu’un certain nombre de Comtés du Tibet avaient été touchés par le tremblement de terre, dont ceux de Nyalam, Kyirong, Tingri (Dingri), Saga, Drongpa (Zhongba), Yatung (Yadong ou Dromo), Lhatsé (Lhazé) et Purang (Burang) situés dans les Préfectures de Ngari, Shigatsé, Gyantsé, Lhoka et Nyingtri, le long de la ceinture de l’Himalaya [1].
Les Comtés de Nyalam et Kyirong étaient apparemment les plus touchés sur le côté tibétain. Le site officiel Chinadaily.com.cn a rapporté le 26 avril qu’environ 7 000 personnes avaient été relogées dans le Comté de Nyalam tandis qu’environ 5 000 du Comté de Kyirong avaient été évacuées. Xinhua a déclaré qu’un total de 24 800 personnes avaient été déplacées dans la Préfecture de Shigatsé. Six des morts et 17 des blessés signalés seraient originaires de Kyirong. Parmi les quatre disparus de Nyalam, un était du Népal.
Cinquante-quatre temples auraient subi des dommages à Shigatsé, sans que des victimes ne soient signalées. Les routes de Shigatsé au siège du Comté de Nyalam et de là à la ville frontalière du Tibet de Dram [2] près de la frontière du Népal, seraient gravement endommagées, ce qui gêne les efforts humanitaires et de sauvetage. Certains endroits demeurent inaccessibles à cause des glissements de terrain. Au Tibet aussi, il y a eu des répliques du tremblement de terre. Les médias officiels chinois ont parlé d’un séisme de magnitude 5,9 ayant touché le Comté de Tingri à Shigatsé à 17h17 le 25 avril tandis qu’un tremblement de terre de magnitude 5,3 avait ébranlé le Comté de Nyalam à 01h42 le même jour.
Source : Tibetan Review, 27 avril 2015 et tibet-info.net
12 Mai 2015
Nouveau séisme au Népal: la menace de la mousson et des répliques
La terre a de nouveau tremblé ce mardi 12 mai au Népal. Un violent séisme de magnitude 7,4 sur l'échelle de Richter a frappé l'est du pays, moins de trois semaines après le précédent. Le ministère de l'Intérieur népalais fait état d'au moins 40 morts et d'un millier de blessés. Le bilan pourrait s'alourdir en raison d'un grand nombre de bâtiments déjà fragilisés par le précédent séisme et les multiples répliques qui ont suivi, menaçant à tout moment de s'effondrer.
La nature semble s'acharner sur le Népal qui peine à se relever du précédent tremblement de terre. Même si le séisme semble avoir fait beaucoup moins de victimes que le précédent, la situation reste préoccupante pour un grand nombre de rescapés qui se comptent par millions dans plus de 40 districts touchés.
La population endeuillée et les milliers de blessés doivent également faire face à d'importantes pertes matérielles. Des centaines de milliers de bâtiments ont été partiellement ou totalement détruits. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacés et ont tout perdu. L'aide humanitaire d'urgence n'est d'ailleurs toujours pas arrivée dans les villages les plus isolés perchés dans les montagnes, accessibles par hélicoptères uniquement.
De nombreuses organisations arrivées sur le terrain après le premier séisme ont pu immédiatement venir en aide aux victimes. Selon les ONG qui viennent en aide aux plus fragiles, près d'un million d'enfants auraient actuellement besoin d'une aide d'urgence.
Depuis le dernier séisme, les Népalais sont fatigués et traumatisés. Car hormis les deux plus importants séismes, les rescapés doivent continuer à vivre dans un environnement extrêmement dangereux. Des dizaines de répliques atteignant parfois 6 sur l'échelle de Richter ont été enregistrées depuis le 25 avril.
La mousson complique la situation
L'épicentre du séisme a été localisé 80 km à l'est de Katmandou, à mi-chemin entre la capitale et l'Everest, non loin de la frontière avec le Tibet. Les informations sur l'étendue des dégâts arrivent au compte-gouttes. D'après les organisations humanitaires présentes sur place plusieurs immeubles se sont effondrés à Chautara, une ville proche de l'épicentre et pas très éloignée du camp de base de mont Everest. Cette région a déjà été durement touchée par le séisme du 25 avril 2015.
Avec un épicentre à seulement 19 km de profondeur, le séisme a été ressenti jusqu'à New Delhi, située à 1000 km de distance. Les équipes de secours rapportent également d'importants glissements de terrain, trois en tout dans le district de Sindhupalchok, à la frontière avec le Tibet. La situation est d'autant plus difficile à gérer pour les organisations déployées sur place, que c'est le début de la saison des moussons.
Les pluies incessantes entraînent des glissements de terrain et rendent la vie extrêmement difficile aux milliers de personnes qui vivent dans des tentes par peur des répliques ou parce qu'elles ont perdu leurs maisons.
Des séismes prévisibles
Les tremblements de terre peuvent être prévisibles, puisqu'il s'agit ici de la chaîne himalayenne. Selon les scientifiques, cela fait 50 millions d'années que l'Inde et le Sud du Tibet convergent à cet endroit à une vitesse d'environ 2 cm par an. La croûte terrestre est soumise à une poussée continue et lorsque la tension devient trop forte, elle finit par casser. Les géologues expliquent qu'il s'agit d'un réajustement.
La terre cesse donc de trembler lorsque ce réajustement de la faille ou le glissement atteint 10 à 15 mètres. Pour l'instant on en est loin. Les données recueillies suite au premier tremblement de terre fin avril indiquent que la faille n'a glissé que d'environ trois à cinq mètres. On peut donc s'attendre à de nouvelles secousses plus ou moins importantes dans la région. Mais il est impossible de déterminer la date exacte des catastrophes.
Discours de Sikyong Lobsang Sangay et Monsieur Robert BADINTER, Ancien Ministre de la Justice Lors du RASSEMBLEMENT EUROPEEN POUR LE TIBET à PARIS le 14 mars 2015.
Sikyong Lobsang Sangay :
Je veux remercier chacun de vous, qui êtes ici aujourd’hui, à Paris, pour faire une déclaration, depuis Paris, jusqu’à Lhassa, jusqu’à Pékin, pour dire que les amis européens sont ici, avec le peuple tibétain, et bientôt, nous irons à Lhassa et à Pékin. D’ici, nous le disons haut et fort. Au moment où nous sommes arrivés, le vent a commencé à souffler, et je pense que c’est un bon signe, car beaucoup d’entre vous ont des drapeaux tibétains, et le vent les agite. Alors le gouvernement chinois verra que le drapeau tibétain flotte très haut à Paris et un jour prochain, nous hisserons ce drapeau sur le toit du Potala, où sera Sa Sainteté le Dalai Lama.
Nous savons qu’en Europe, et particulièrement en France, plus de 600 municipalités hissent le drapeau national tibétain chaque année le 10 mars. Continuez à hisser le drapeau tibétain chaque année aussi haut que vous le pouvez, afin que les gens à Pékin le voient, et ils se souviendront que ce drapeau va venir jusqu’au Tibet, un jour prochain, et vous y serez tous nos invités.
On dirait que le soleil approuve.
En réalité, je suis ici pour partager avec vous un chapitre assez triste de l’histoire du Tibet. Il y a sept jours, une femme de 47 ans, d’une famille de nomades, s’est immolée. Elle s’est brûlée, et elle est morte, à 3 heures du matin. Dans le calendrier lunaire, c’était le 15ème jour de la pleine lune du nouvel an tibétain. Tibétains de l’intérieur et en exil, partout, nous avons commencé notre nouvelle année tristement, avec une Tibétaine qui est morte en s’immolant par le feu. Elle est l’une des 136 Tibétains à s’être immolés. L’an dernier, ils ont été 11 TIbétains à s’immoler par le feu. En tout 136. Parmi eux il y avait des moines et des nonnes, mais la plupart de ces 136 immolés Tibétains étaient des laïcs, des nomades et des fermiers, des pères et des mères, des étudiants et des enseignants, de tout le Tibet. Même après 56 années d’occupation chinoise, de répression et d’assimilation, les Tibétains de l’intérieur disent haut et fort avec leurs vies : “nous voulons que notre chef, Sa Sainteté le Dalai Lama, revienne au Tibet, et nous avons besoin de liberté au Tibet”. Ce qu’ils disent, c’est que l’occupation est inacceptable, et que la répression est insupportable. Voilà le message depuis le Tibet.
Malgré cela, au lieu d’écouter les voix tibétaines, douloureuses, tristes, désespérées, et déterminées, le gouvernement chinois impose au peuple tibétain des politiques encore plus répressives. Par exemple, à présent les Tibétains doivent avoir une carte d’identité avec une puce haute technologie de deuxième génération. Les Tibétains, où qu’ils aillent au Tibet, sont contrôlés dans de nombreux centres villes. Vous devez montrer votre carte d’identité, et quand on la passe au lecteur, on sait d’où vous venez, et connaît toutes vos données biographiques, qui sont enregistrées dans cette puce. Maintenant les Tibétains disent que votre carte d’identité est comme votre ombre, vous ne pouvez pas bouger sans elle. Même les touristes chinois qui sont allés au Tibet disent que le Tibet est comme une zone de guerre. Il y a trop de présence militaire, trop de policiers, trop d’espions en civil, trop de gens sur les toits qui vous regardent, trop de caméras de surveillance qui vous suivent. Voilà la situation au Tibet. Cela ressemble beaucoup à l’Afrique du Sud pendant l’apartheid, à la situation en Corée du nord, à ce qu’était l’Allemagne de l’est. Le système de grille, les caméras de surveillance, les espions qui suivent les Tibétains partout, c’est inacceptable. Dans chaque grand monastère du Tibet, il y a ce qu’on appelle un comité de direction démocratique, qui consiste en un contrôle du monastère par les membres du Parti communiste : qui entre, qui sort, qui devient ou qui est autorisé à devenir moine ou nonne, ou encore qui devrait être expulsé du monastère.
Nous connaissons tous Sa Sainteté le Dalai Lama, nous le vénérons tous, nous l’avons tous vu, entendu, rencontré, certains ont même eu la chance de lui serrer la main et de recevoir sa bénédiction. Mais les Tibétains de l’intérieur disent : “il est notre chef le plus vénéré, il nous appartient autant qu’à vous. Vous l’avez rencontré, vous l’avez vu, vous l’avez entendu, nous voulons l’entendre, nous voulons le rencontrer ; c’est tout ce que nous voulons.”
Voilà maintenant 56 ans que le Tibet est occupé, des centaines et des milliers de Tibétains sont morts. Chaque jour les générations subissent cette domination, sans que leurs rêves, leurs aspirations soient exaucés, sans que leur impatience de rencontrer le Dalai Lama soit comblée. Et cependant la troisième génération de Tibétains, la première, la deuxième, maintenant la troisième génération de Tibétains, qui est jeune, qui est née et a grandi sous l’occupation chinoise, qui n’a pas rencontré Sa Sainteté la Dalai Lama, qui n’a pas rencontré les Tibétains en exil, est pourtant dans la rue, demandant quels sont ses droits, ses libertés. Et le rassemblement d’aujourd’hui à Paris, en France, est plein de significations, parce que la France est le pays de la révolution française, le pays depuis lequel le mot, le terme de liberté est devenu si célèbre dans le monde. Et ce que disent les Tibétains, c’est “nous voulons la liberté”, comme les Français. Nous voulons la liberté que vous avez. D’où notre appel pour la liberté des Tibétains. En même temps, nous sommes ici pour rappeler à la France et à l’Europe que la liberté est ce que vous avez, la liberté est ce que nous voulons. J’ai appelé les dirigeants français à soutenir la liberté au Tibet. Si vous ne pouvez pas nous soutenir, vous devrez répondre du mot liberté devant les Français et devant le reste du monde.
Egalité est un autre mot rendu très célèbre par la révolution française. L’égalité est aussi ce que nous pensons être le message depuis le Tibet. Par conséquent, depuis la France, depuis Paris, la déclaration que nous faisons sera pour la liberté et l’égalité. Par conséquent, j’appelle les dirigeants français à nous soutenir pour la liberté et l’égalité. Si vous ne nous soutenez pas, expliquez au reste du monde le principe même sur lequel la révolution française s’est fondée, le principe même inscrit dans votre constitution. C’est votre responsabilité, notre devoir est de venir ici et de faire appel à vous. Et je suis absolument certain que les dirigeants français se mobiliseront pour la liberté et l’égalité au Tibet.
C’est aussi le rassemblement européen pour le Tibet. Et dans la constitution de l’Union européenne, la démocratie et les droits de l’homme sont considérés, sont déclarés comme partie intrinsèque et intégrante de l’Union européenne. C’est exactement ce que disent les Tibétains. Nous voulons la démocratie, nous voulons des droits de l’homme. S’il vous plait, votre constitution le dit, vous l’avez déclaré, alors soutenez notre démocratie et soutenez nos droits humains. Je suis sûr que les dirigeants européens soutiendront la démocratie, la liberté et les droits de l’homme du peuple tibétain. Si vous ne le faites pas, alors relisez encore votre constitution, et expliquez au reste du monde pourquoi vous ne nous soutenez pas.
En ce sens, je veux vraiment remercier les nombreux européens ici, dans cette assemblée. Je vois beaucoup d’entre vous, qui êtes de très vieux amis, vous êtes avec nous depuis des décennies, et certains doivent se demander “comment se fait-il que les Tibétains nous appellent depuis les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Allemagne, de toute l’Europe, pour venir à Paris ?". Nous vous avons demandé de venir ici une fois encore, une fois de plus, et la prochaine fois nous irons ensemble jusqu’à Lhassa. Mais nous pourrions avoir à marcher encore et encore, nous devons rappeler à tous les dirigeants en Europe, et en France, que ce que veulent les Tibétains est exactement ce que vous avez.
Dernièrement, le gouvernement chinois a fait une déclaration quelque peu amusante, une déclaration perturbante. Des membres du Parti communiste ont déclaré pendant l’assemblée nationale que la réincarnation de Sa Sainteté le Dalai Lama sera décidée par le Parti communiste chinois. Ils veulent une réincarnation du Dalai Lama, et le Dalai Lama ne peut pas arrêter la réincarnation du Dalai Lama. Maintenant si vous lisez les medias chinois, ou n’importe quel media occidental, pendant des décennies, le gouvernement chinois et les dirigeants du Parti communiste ont critiqué Sa Sainteté le Dalai Lama, encore et encore, tout le temps. Nous savons tous, quand Sa Sainteté le Dalai Lama a rencontré Mao Zedong en 1964, que Mao s’est approché de Sa Sainteté et lui a chuchoté à l’oreille “la religion est un poison”. Voilà ce qu’il a dit. Et lui, Sa Sainteté le Dalai Lama a été appelé, il est qualifié de séparatiste. Des dirigeants chinois l’ont aussi qualifié de diable. Et ils veulent la réincarnation du diable ! Ils veulent maintenant le réincarnation du séparatiste ! Indépendamment de cela, il n’y a aucune logique dans ce qu’ils disent. Parce que la religion est une question de foi, que cela vient du coeur et de l’esprit, vous ne pouvez pas la forcer par les armes, vous ne pouvez pas l’acheter. Du premier au 14ème Dalai Lama, les Tibétains ont toujours choisi les Dalai Lama. Jamais les Chinois n’ont choisi le Dalai Lama. Tout à coup, ils sont intéressés ; un Parti communiste qui dit qu’il choisira le prochain Dalai Lama, c’est presque comme si Fidel Castro disait qu’il choisirait le prochain pape et que tous les chrétiens devraient le suivre. Il n’y a ni rime ni raison derrière cette logique. Sa Sainteté le Dalai Lama a dit : “le Parti communiste chinois est très intéressé par ma réincarnation. S’ils sont si intéressés, s’ils croient vraiment dans la réincarnation, qu’ils trouvent d’abord la réincarnation de Mao Zedong, Deng Xioping et Shou Enlai. Car ils ont fait plus que moi pour la Chine. Ensuite ils pourraient discuter de la réincarnation du Dalai Lama.”
Je pense que les dirigeants chinois n’ont pas une idée très claire de ce qu’est la réincarnation. La réincarnation, c’est l’incarnation dans la ré-incarnation. Cela signifie que si vous quittez votre mission et votre vision en exil, vous naîtrez en exil pour poursuivre la mission et la vision du précédent Dalai Lama. Selon cette logique, Sa Sainteté le Dalai Lama renaîtra en exil pour continuer la lutte pour la liberté du peuple tibétain et à diffuser le message du Bouddha dans le monde. Si la question tibétaine n’est pas résolue, Sa Sainteté le Dalai Lama ne renaîtra pas en Chine où il n’y a pas de liberté religieuse, parce que la photo du Dalai Lama y est interdite. Pourquoi Sa Sainteté le Dalai Lama irait-il en Chine et y renaîtrait-il ? Sa Sainteté le Dalai Lama ne peut pas non plus renaître au Tibet parce que le Tibet est occupé, le Tibet subit la répression, les Tibétains ne peuvent pas rencontrer, rendre grâce et prier Sa Sainteté le Dalai Lama. Alors il renaîtra logiquement en exil. Aussi, je pense que le gouvernement chinois devrait lire la définition de la réincarnation, et savoir que 14 Dalai Lama sont venus dans ce monde et à chaque fois, nous, les Tibétains, avons choisi le Dalai Lama, et nous choisirons également le prochain Dalai Lama. Mais Sa Sainteté le Dalai Lama aura 80 ans cette année, il est en très bonne santé, il garde une forme très solide. J’ai voyagé avec lui, nous étions fatigués à la fin de la journée, mais pas lui. Alors les dirigeants chinois seront sûrement déçus, Sa Sainteté vivra très très longtemps.
Laissez-moi vous dire, quand on voit tous ces drapeaux tibétains qui flottent haut grâce au vent, ces drapeaux ouigours, allemand, de l’Union européenne, je vois un drapeau britannique, d’ici c’est beau, je dois vous le dire. Je suis sûr que vous avez tous froid et que vous pensez “quand va t’il s’arrêter de parler ?”. En voyant tous ces gens ici, les drapeaux qui flottent, ça me donne vraiment de l’inspiration pour continuer. Alors j’espère que vous avez apporté vos couvertures parce que je vais être ici jusqu’à minuit. Pas d’applaudissements si vous voulez que je finisse…
Je veux terminer, étant donné le vent frais, je veux parler rapidement de l’environnement du Tibet. Le Tibet est important, pas seulement pour 6 millions de Tibétains, mais aussi pour le reste du monde, en particulier en Asie. Le Tibet est appelé "le toit du monde". Le Tibet est aussi appelé "le troisième pôle". Après l’Antarctique et l’Arctique, le Tibet possède la troisième réserve de glace. La différence, c’est que lorsque les glaces de l’Antarctique et de l’Arctique fondent, l’eau va dans les océans. Quand la neige et les glaciers tibétains fondent, l’eau douce s’écoule dans les fleuves. Les dix plus grands fleuves d’Asie prennent leur source au Tibet. Le Yang Tse, le plus célèbre fleuve de Chine, avec ses trois énormes barrages. Le fleuve jaune, creuset de la civilisation chinoise. Ces deux fleuves prennent leur source au Tibet. Le Mekong, qui coule vers les pays d’Asie du sud-est comme le Laos, le Cambogde et la Thaïlande ; nous connaissons tous le delta du Mekong au Vietnam, il part du Tibet et fournit l’eau douce à ces pays. Le Salouen. Le Brahmapoutre, qui part du Tibet vers l’Inde et le Bangladesh, la ligne de vie du Bangladesh. L’Indus et le Sutlej, traversent l’Inde et le Pakistan. Ce sont des fleuves vitaux pour l’Asie, et grâce à ces fleuves, plus d’un milliard de personnes dans cette région ont de l’eau. On peut dire que le Tibet est la source d’eau potable de tous ces pays.
Le plateau tibétain, le toit du monde, est aussi vital pour le climat. La brume qui se forme sur le golfe du Bengale et l’océan Indien forme des nuages qui viennent buter sur le plateau tibétain, et affecte la mousson en Asie du sud et du sud-est. Un retard de la mousson, une mousson précoce, sont dus au plateau tibétain. Le Tibet est vital pour la région. Au bilan, soutenir le Tibet, ce n’est pas seulement soutenir six millions de Tibétains, c’est soutenir l’environnement et l’eau pour plus d’un milliard de personnes dans cette région. Des scientifiques disent qu’avant qu’une guerre soit menée sur le terrain, aujourd’hui c’est une guerre pour l’énergie, et bientôt la guerre sera menée pour l’eau. Car 20% de la population mondiale est chinoise, mais la Chine ne détient que 12% des réserves d’eau potable. 8% de la population chinoise représente plus de 400 000 Chinois, qui subissent la rareté de l’eau potable. Et la situation est pire au Bangladesh. La situation en Inde, au Pakistan est pire. Et la situation dans les pays d’Asie du sud-est est pire. Etant donné la crise de l’eau dans cette région particulière, le Tibet est vital. Malheureusement, le gouvernement chinois construit non pas un ou deux, mais dix ou vingt barrages sur les fleuves tibétains. Et quelques uns sur le Brahmapoutre, le cordon vital de l’Inde et du Bangladesh. Des rapports disent que la mafia chinoise détourne des fleuves tibétains vers la Chine au lieu de les laisser couler vers l’Asie du sud et du sud-est. Si c’est le cas, on voit clairement la crise qui monte dans cette partie de la région.
Le soutien au Tibet est un soutien à l’environnement. Le soutien au Tibet est un soutien à la liberté, à l’égalité, à la démocratie et à la justice. Enfin, le soutien est au Tibet est un soutien à la non violence. Depuis des décennies, nous sommes engagés dans la voie de la non violence. Pourtant, au Tibet, si trois ou dix personnes se rassemblent et manifestent, de manière pacifique et non violente, ils sont arrêtés, emprisonnés, torturés, et bien souvent ils ne sortent pas de prison, ils disparaissent. Cependant, la non violence est notre quotidien. 136 Tibétains se sont immolés, nous n’encourageons pas les immolations. Nous n’encourageons pas les immolations en tant qu’acte, mais nous soutenons leurs motivations. Sur les 136 immolés tibétains, aucun d’eux, pas un seul d’entre eux n’a blessé un seul Chinois, une personne ou un bien.
Aujourd’hui, nous sommes rassemblés ici en solidarité avec les Tibétains de l’intérieur. Si on tenait un rassemblement similaire à Lhassa, 99% d’entre vous irait en prison. J’ai laissé 1% parce que souvent dans ce genre de manifestations au Tibet, 1% sont des espions chinois. Nous sommes ici l’esprit libre, librement, pour dire ce que vous voulez, notre souhait de liberté, d’égalité et de démocratie, de droits humains pour les Tibétains. Les Tibétains au Tibet ne peuvent pas le faire. C’est pourquoi nous le faisons ici. Et votre message, votre rassemblement ici, c’est une grande inspiration pour les Tibétains de l’intérieur. Ils seront encouragés, car ceci est un message d’espoir pour les Tibétains. Ils regardent, ils écoutent, ils nous suivent, ils veulent savoir ce que les Tibétains en exil et leurs amis dans le monde font pour le Tibet. S’ils entendent que des milliers d’entre eux se sont rassemblés et se sont exprimés pour le Tibet et pour le peuple tibétain, pour la lutte non violente, leur esprit sera fort. Et leur espoir sera vivant. Le message d’espoir est très important et c’est pourquoi je veux remercier les organisateurs de ce rassemblement, qui ont déployé beaucoup d’efforts, tous les volontaires, particulièrement chacun d’entre vous qui avez pris le temps et surmonté les obstacles pour venir jusqu’à Paris.
Enfin, je crois fermement... Récemment j’ai accordé plusieurs entretiens aux medias, j’ai eu plusieurs pourparlers, et le débat s’est souvent engagé pour dire : vous n’êtes pas allés en Amérique, vous êtes allés à Dharamsala pour une tâche apparemment difficile, certains disent une tâche impossible. Mais non, la justice et la liberté pour le Tibet sont possibles. Et pas seulement possibles, cela arrivera très bientôt. Pourquoi ? Parce qu’on a dit la même chose à Nelson Mandela. Quand il a passé 27 ans en prison et 8 ans à l’isolement total à Robben Island, des experts, les medias ont dit que Nelson Mandela ne peut pas se libérer tout seul et qu’il fallait oublier l’idée de restaurer la démocratie en Afrique du Sud. Non, Nelson Mandela est descendu dans les rues d’Afrique du Sud et la démocratie a été restaurée. Jusqu’à une période très récente, on avait fait une croix sur Aung San Suu Kyi, elle était assignée à résidence et on a dit qu’elle ne pourrait jamais être libérée. Elle est libre, elle est venue en Europe, elle y a reçu le prix Nobel de la paix. Je dois partager une histoire : quand j’ai eu le privilège de rencontrer l’ancien président polonais Lech Walesa, il a partagé cette histoire avec moi : il a dit que lorsque l’Allemagne était divisée, le chancelier et le ministre des affaires étrangères d’Allemagne de l’ouest lui ont rendu visite, et le ministre des affaires étrangères a demandé à Lech Walesa "que pensez-vous de tous ces grands rassemblements autour du mur de Berlin ?" Et Lech Walesa lui a répondu "le mur de Berlin va tomber, préparez-vous". Le ministre des affaires étrangères d’Allemagne de l’ouest a alors dit "oh, nous aimons les ennuis de cette sorte, mais ça n’arrivera pas au cours de ma vie." Deux semaines plus tard, le mur de Berlin tombait. De la même façon, à l’heure des réseaux sociaux, en ces temps de printemps arabes, à l’époque du Sahara occidental et du Timor oriental, quand l’Irlande du nord peut signer l’accord du vendredi saint, tout est possible, n’importe quoi est possible. En particulier, l’histoire du Tibet, la lutte non violente du Tibet est également possible. Quand cela arrivera, ce sera l’une des plus belles histoires du 21ème siècle. Quand cela arrivera, ce sera le succès de la non violence, le succès de la liberté, de l’égalité, de la démocratie, ce sera le succès des droits de l’homme, le succès de ce rassemblement de Paris. Vous aurez contribué à ce succès, c’est pourquoi je veux remercier, au nom des 6 millions de Tibétains, nos amis de partout. Soyez avec nous, manifestez avec nous, encore quelques fois, juste quelques fois de plus. Nous y arriverons, très bientôt. Merci beaucoup, Tashi Delek !
Monsieur Robert BADINTER, Ancien Ministre de la Justice
" Mes chers amis, je m’interrogeais sur ce qu’à PARIS , vous rassemblés, Français, Tibétains, Citoyens d’autres Nations, je pourrai vous faire entendre et j’ai délibérément décidé parce que nous sommes ici à Paris, dans cette ville qui a vu naître la Déclaration des Droits de l’Homme, j’ai voulu précisément rappeler l’Esprit de tant d’années et de décennies d’entretiens et de discussions avec Sa Sainteté le Dalai Lama de façon à ce qu’il soit à cet instant et par ma voix présent parmi nous et avec nous.
Le message que le Dalai Lama Tenzin Gyatso a toujours enseigné, et j’en suis le témoin est un message de spiritualité et d’humanité dans un monde qui est marqué par le matérialisme quand ce n’est pas par la cupidité et par la cruauté quand ce n’est pas la barbarie.
Par ce qu’à l’orée de sa vie, le Dalai Lama a vu son pays le Tibet, envahi et écrasé par une puissance étrangère il est devenu, au delà de la cause des Tibétains qui nous est si chère, un messager de la paix universelle, cette condition première qui fait le bonheur des peuples.
L’humanité pour le Dalai Lama, elle s’exprime dans le respect constant de la dignité et des droits de l’autre de nos frères humains. Pour Tenzin Gyatso, les Droits de l’Homme sont la charte politique de l’humanité toute entière. Ils sont les droits de TOUS les êtres humains PARTOUT dans le monde, ces droits précieux et fragiles, comme nous le rappelle l’Histoire, ils ne se conçoivent, dans son message, qu’universels et indivisibles. Car, que seraient les Droits de l’Homme s’ils n’appartenaient qu’aux sociétés riches et développées alors que des milliards d’êtres humains vivent dans la misère, la maladie, l’ignorance ?
Et où… auprès de qui…l’être humain accablé trouvera-t-il refuge ou secours sinon dans la solidarité de ses frères et sœurs ?
Ce message qui inspire l’enseignement et la vie du Dalai Lama, il prend toute sa dimension par la spiritualité. Face à la violence dans le monde, le Dalai Lama a toujours opposé les seules forces qui vaillent : celle de l’Esprit et celle de la justice.
Si le Dalai Lama, incarnation en exil d’une nation occupée et opprimée a maintenu haut et fort les droits du peuple tibétain, c’est parce qu’il a choisi de faire de la non-violence une arme spirituelle a nulle autre pareille. Oui, nous croyons comme le Dalai Lama qu’une cause juste doit pour l’emporter faire appel inlassablement à la conscience humaine parade à la violence mortelle.
A cet égard le Dalai Lama s’inscrit directement dans la filiation de Gandhi. Je me souviens, il y a quelques années de cela, que les dirigeants chinois exaspérés par sa force tranquille, ont dénoncé le Dalai Lama comme « un loup caché sous la robe d’un moine ». C’est d’ailleurs le terme de « simple moine » qu’utilisait le Dalai Lama, lui-même pour se qualifier au moment où il recevait à Oslo le Prix Nobel de la Paix !
Et si pour ceux qui connaissent le Dalai Lama, nous voyons bien la robe, nous ne distinguons pas les traits du loup….et disons le simplement, les dirigeants chinois nous paraissent peu qualifiés pour jouer le rôle du Petit Chaperon Rouge ! La vérité est plus sage : Le Dalai Lama Tenzin Gyatso est un HOMME DE PAIX ! Il sait que la résistance spirituelle d’un peuple opprimé à travers le temps, à travers les épreuves, finit toujours par remporter la victoire. Le Dalai Lama croit à la force du Droit ; et parce que la cause des Tibétains nous le savons comme lui est juste, elle finira par triompher de ses oppresseurs.
Ce qu’il demande pour le peuple Tibétain, (il ne demande même pas l’indépendance parfois je le regrette) il ne demande pour le Tibet que :
La sauvegarde de son identité culturelle si importante dans le concert des civilisations et le respect des droits fondamentaux de tous et donc des Tibétains.
Mettre un terme à un régime d’oppression et à un génocide culturel
Instaurer un régime d’auto- gouvernement et construire un état de droits au Tibet.
Il n’y a rien là qui ne menace l’intégrité de la République Chinoise ni sa souveraineté internationale ! Aussi mes amis, nous continuerons inlassablement à soutenir par les voies du Droit et la force spirituelle de la justice, tous ensemble, sans violence ni provocation, mais avec résolution et constance, la juste cause des Tibétains."
12 Mai 2015
Le Premier Ministre Lobsang Sangay prendra part à un dialogue avec des chercheurs chinois à Washington.
Le Premier Ministre a quitté Dharamshala hier pour une visite d’une semaine aux États-Unis et au Canada.
Lobsang Sangay prendra part aujourd’hui 12 mai à un dialogue avec des chercheurs et des étudiants chinois à Washington. Le dialogue est organisé par Initiatives pour la Chine, un mouvement politique populaire créé pour promouvoir une transformation pacifique de la Chine vers la démocratie.
Le Premier Ministre a été spécialement invité par le Dr Yang Jianli, fondateur et président d’Initiatives pour la Chine, dans l’espoir de renforcer la confiance et la coopération entre le peuple tibétain et les communautés chinoises à travers le monde.
Outre ce dialogue, Lobsang Sangay inspectera la formation diplomatique suivit par les fonctionnaires de l’Administration centrale tibétaine (CTA) à Washington.
Suite à cela, il partira pour Toronto, Canada, où il assistera à un gala avec des dignitaires canadiens. Il donnera également une conférence publique à la communauté tibétaine de Toronto.
Afin la fin de sa visite sur le continent Américain se fera à New York, où il discutera des questions d’intérêt pour le Tibet avec les responsables de la ville.
Le retour en Inde est prévu le 18 mai. (source tibet.fr)
12 Mai 2015
La police surveille à nouveau le Monastère de Labrang dans la région tibétaine de l’Amdo.
Un journaliste du National Geographic à Thame chez Mingma
Le gel se pose sur les abris assemblés de bric et de broc dans l’urgence par les habitants de Thame pour se préparer aux prochaines gelées nocturnes.
A une altitude de 3820 mètre au-dessus du niveau de la mer, Thame est l’un des villages les plus reculés du Népal. Traditionnellement, il se fait ravitailler via les étroits sentiers himalayens par les convois de yaks ou de binômes de porteurs aux dos ployés. L’impressionnant tremblement de terre du 25 avril a balayé à travers tout le Népal les villages montagneux tel celui de Thame tandis que leur isolement naturel rend leur accès aux aides humaines et matérielles extrêmement difficile.
Aide humanitaire au Népal: ONG et gouvernement s'accusent mutuellement
Les opérations de secours se poursuivent au Népal dans les zones reculées mais la coordination entre le gouvernement népalais et les grandes ONG est loin d’être parfaite. Mardi 5 mai, le gouvernement népalais a reproché à certains pays et à certaines organisations humanitaires d’avoir envoyé du matériel qui ne correspondait pas aux besoins de la population népalaise. Les ONG, elles, dénoncent les lenteurs administratives.
Avec nos envoyés spéciaaux à Katmandou, Richard Riffonneau et Daniel Vallot
Officiellement c’est le gouvernement népalais qui doit coordonner l’aide humanitaire puisque le Népal est un pays souverain. Mais dans la réalité, le gouvernement est très largement dépassé. Il a été incapable de faire face au drame. Alors ce sont de fait deux institutions qui s’occupent concrètement de cette coordination et de l’organisation de cette aide. D’un côté il y a les Nations unies, par le biais de l’OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs), le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, et de l’autre côté il y a l’armée népalaise. Elle a joué un rôle très important, notamment dans les premiers jours pour aider le gouvernement et l’administration à gérer la crise. Ces deux institutions ont finalement remplacé le gouvernement et l’administration népalaise dans la gestion de cette crise.
L'Inde et de la Chine
Il y a aussi des pays qui agissent de leur côté, de manière autonome. C'est le cas de l’Inde et de la Chine, les deux grands voisins du Népal. Cette organisation un peu disparate pose de nombreux problèmes et une polémique entre le gouvernement et les organisations internationales est née sur la façon dont l’aide est acheminée dans les zones sinistrées : l’engorgement de l’aéroport de Katmandou, les lenteurs de l’administration népalaise -et notamment des douanes-, etc. Beaucoup d’ONG se sont retrouvées dans une situation ubuesque. Elles avaient du personnel sur place, du matériel également sur le tarmac de Katmandou mais pour des raisons administratives n’ont pas pu acheminer ce matériel jusqu’aux personnes sinistrées.
Du matériel inadapté aux besoins ?
Une ONG britannique rencontrée dans le district du Sindhupalchowk a ainsi été obligée d’obtenir au préalable une autorisation des autorités locales, ce qui a déjà pris beaucoup de temps, avant de retourner à Katmandou avec ce feu-vert administratif, pour en obtenir un deuxième et avoir enfin le droit de faire atterrir le matériel, sans qu’il reste bloqué durant des jours à Katmandou. Cette ONG est spécialisée dans la distribution de tentes, et c’est précisément de tentes que la population népalaise a le plus besoin aujourd’hui. Le gouvernement népalais a répondu mardi 5 mai à ces critiques en reprochant à son tour à certains pays et à certaines organisations humanitaires, sans trop les nommer, d’avoir envoyé du matériel qui ne correspondait pas aux besoins de la population népalaise.
Tibétains détenus et battus pour avoir protesté contre des travaux près d’un site sacré
De plus en plus de projet d’exploitation minière font face au Tibet et en Chine à des confrontations brutales entre la population et les responsables locaux. Les projets baignent très régulièrement dans des affaires de corruption et de détournement d’argent publique qui remplissent les poches des responsables locaux.
Les autorités chinoises ont réprimé des villageois qui protestaient contre des travaux routiers liés aux plans d’exploitation minière d’une montagne sacrée dans le canton de Gonjo au Tibet, la détention et le nombre de tibétains est encore inconnu mais de nombreuxvillageois sont grièvement blessé, selon les sources.
La construction de la route menant à la montagne Mini près du village d’Awong en Chamdo (en chinois, Changdu) avait repris sur ordre de la préfecture depuis le 2 Avril après avoir déjà été bloqué l’an passé par des problèmes d’opposition au projet.
« Les tibétains de ce canton sont opposés au projet de mine sur un site sacré et appels les autorités à y renoncer » nous précise Tashi Lamsang, source RFA, citant des contacts dans la région de Gonjo.
« En conséquence, le plan a été temporairement arrêté », a déclaré Lamsang.
Lorsque des responsables Tibétains locaux ont approuvé un projet distinct de développement d’installations d’accès à des sources d’eau chaude, les travaux sur la route ont repris, un groupe de 10 représentants des villages ont approchés ces responsables locaux pour demander une explication.
« Ils ont été informés que l’ordre de démarrage des travaux avait été donnée par Norbu Dondrub, le chef du canton de Gonjo, et ont été invités à se taire en échange d’argent en compensation», a déclaré Lamsang.
Les Tibétains ont ensuite été placés en surveillance lorsqu’ils ont menacés de nouvelles manifestations.
« Cela a conduit à un affrontement entre les Tibétains et la police, et de nombreux Tibétains ont été blessés » « L’hôpital de l’administration locale a refusé de traiter ceux qui avaient été blessés, les forçant à se rendre à la place dans une clinique privée pour obtenir de l’aide ».
Les chiffres exacts de ceux qui ont été arrêtés ou blessés dans l’affrontement ne sont pas encore disponibles.
Un groupe de commerçants de la région de Gonjo ont ensuite été détenu dans la capitale régionale du Tibet Lhassa après s’être rendu au bureau de liaison de la ville de Chamdo afin de plaider pour la fin de l’exploitation minière dans leur ville natale.
« Ils ont menacés les autorités que si les travaux de voirie et de l’exploitation minière n’étaient pas arrêtés, ils feront appel aux autorités du gouvernement central de Pékin ».
Les régions tibétaines de Chine sont devenus une source importante de minéraux nécessaires à la croissance économique de la Chine, et les opérations minières conduisent régulièrement à des conflits avec les Tibétains qui accusent les entreprises chinoises de perturber des sites spirituelle et de polluer l’environnement.
Propos rapportés par Lobe Socktsang pour le service tibétain de RFA. Traduit par Karma Dorjee. Rédigé en anglais par Richard Finney et traduit en Français par France-Tibet (tibet.fr)
4 Mai 2015
Népal: l’aide humanitaire attendue dans les zones isolées
Au Népal, la situation humanitaire reste très préoccupante plus d’une semaine après le tremblement de terre qui a ravagé le pays et causé la mort d'au moins 7 200 personnes . C’est le cas en particulier dans la région de Sindhupalchok, la plus violemment touchée par le séisme. Une région isolée, qui commence tout juste à recevoir l’aide humanitaire dont elle a besoin.
Avec nos envoyés spéciaux au Népal dans la petite ville de Chautara,Richard Riffonneau et Daniel Vallot
C’est sur un brancard, et encadrée par des policiers et des soldats népalais qu’elle arrive au poste de secours. Cholakumari habite l’un de ces villages, coupé du monde depuis plus d’une semaine. Elle a perdu sa maison dans le tremblement de terre, et c’est la première fois depuis le drame qu’elle reçoit des soins médicaux :
« J’ai des douleurs à la tête et aux jambes, et je ne peux plus marcher. C’est la police qui m’a amenée ici, ils m’ont portée depuis mon village et puis ils m’ont emmenée dans une voiture. Mais il y a encore beaucoup de gens là-haut qui n’ont pas vu de docteur et qui ont besoin de soins », témoigne Cholakumari.
Dans un coin de la tente, le Docteur Nikee Shrestha essaie de mettre un peu d’ordre dans les boîtes de médicaments jetés à la hâte sur une table brinquebalante. Depuis le tremblement de terre, elle n’a quasiment pas cessé de soigner les blessés venus des villages alentour : « Chaque jour, nous recevons entre 150 et 200 personnes. C’est le minimum. Nous avons trois lits, mais ça fait seulement trois jours que nous les avons. Avant, on soignait les gens à même le sol. »
Ce lundi un hôpital de campagne de la Croix-Rouge norvégienne doit prendre le relais des médecins népalais. L’aide internationale arrive enfin à Chautara mais elle mettra encore beaucoup de temps à parvenir aux villages situés plus au Nord. Des villages qui restent aujourd’hui encore totalement coupés du monde extérieur.
20 activités illégales liées à l’indépendance du Tibet
Les autorités chinoises du Canton de Rebkong ont émis une liste de 20 « activités illégales liées à l’indépendance du Tibet« , selon des sources de la région.
La liste, qui a fuité auprès de l’organisation Tibet Post International (TPI) et présente des interdictions déjà en place contre les manifestations par auto-immolation et le plaidoyer en ligne pour l’indépendance du Tibet, interdit les activités, y compris la publication et la diffusion d’articles, de livres, de vidéos et d’enregistrements audio visant à promouvoir des « objectifs séparatistes ou s’opposant au gouvernement de la Chine« , a déclaré une source anonyme.
« Des associations illégales constituées au nom de la langue tibétaine, l’environnement et l’éducation sont interdits. Sont aussi interdits l’organisation de réunions ou de rassemblements de manifestation soutenant l’égalité des langues ou la protection des animaux« , a ajouté cette même source.
La personne a également révélé que les nouvelles règles stipulent que « Quiconque viole ces directives sera puni conformément à la loi. Ceux qui organisent ou mènent des activités illégales seront sévèrement punis conformément à la loi« . La liste montre clairement la mise en danger systématique des droits de l’homme du peuple tibétain par le gouvernement chinois.
Voici cette liste – traduite par Tibet Post International – des activités illégales et les notes explicatives du gouvernement chinois :
Inciter ou louer des actes radicaux tels que l’auto-immolation.
Mettre des banderoles, des affiches, des dépliants ou des discours pour l’indépendance du Tibet.
Écrire, dessiner, annoncer, vendre ou distribuer des livres, de l’art, des enregistrements audio ou des vidéos approuvant le séparatisme ethnique ou les vues nationalistes qui s’expriment avec trop de force.
Constituer des organisations ou pratiquer des activités illégales au nom de la langue tibétaine, l’environnement ou l’éducation.
Inciter, planifier ou mener des activités illégales, dont les manifestations ou rassemblements faits sous la bannière de l’égalité des langues, la sécurité alimentaire ou la protection des animaux.
Utiliser les réseaux sociaux y compris QQ et WeChat pour envoyer, télécharger ou diffuser des images, audios ou vidéos qui contiennent des informations relatives à l’indépendance du Tibet. Ou, en utilisant les médias sociaux ci-dessus, répandre des rumeurs qui portent atteinte à l’unité nationale ou créent des troubles sociaux et la division ethnique. Mais aussi, laisser les autres voir ou utiliser des messages sur votre téléphone portable ou votre ordinateur liés à l’indépendance du Tibet au lieu de les supprimer immédiatement.
Fournir des informations à des groupes séparatistes extérieurs tout en maintenant des relations avec eux.
Lire, regarder ou écouter les informations relatives à l’idée de l’indépendance du Tibet dans les journaux, la télévision ou la radio appartenant à un groupe extérieur au pays.
Voyager légalement ou illégalement en dehors du pays afin de participer à des événements religieux.
Accrocher des images du 14ème Dalaï Lama ou de personnes qui luttent pour l’indépendance du Tibet dans les lieux publics.
Placer des autocollants, des affiches ou des bannières et / ou jouer de la musique qui implique un soutien pour l’indépendance du Tibet dans les automobiles.
Prier avec une lampe à beurre et des offrandes de fumée, psalmodier ou libérer des animaux pour les immolés ou présenter ses condoléances à leurs familles.
Projeter de recueillir des dons de groupes séparatistes et de personnes extérieures.
Faire connaître des vues nationalistes qui s’expriment avec trop de force et discuter de l’indépendance du Tibet dans les écoles.
Utiliser la force de la religion et ses principes tout comme la race afin de déstabiliser l’ordre social. En outre, sous la bannière de l’ethnicité, les activités illégales envers les responsables gouvernementaux comprennent les avertissements, la vengeance envers eux et de les considérer comme des ennemis.
Continuer à maintenir le contact avec les forces séparatistes à l’extérieur et ne pas prêter attention aux décisions visant à maintenir la stabilité sociale, et projeter ou forcer les autres à manifester contre le gouvernement.
Encourager ou projeter d’organiser des cérémonies de prières pour le 14e Dalaï Lama dans les monastères et les lieux publics lors de festivals et autres fêtes.
Encourager ou organiser des rassemblements pour prier pour le 14e Dalaï Lama sous prétexte de religion et de tradition.
Créer intentionnellement des rumeurs sur l’indépendance du Tibet par la diffusion de messages, images, audio ou vidéo, d’un type d’activités religieuses et traditionnelles habituelles. Envoyer des informations tendancieuses sur des activités légales – y compris les campagnes de rééducation, la fermeture des organisations illégales et la poursuite des criminels – à l’extérieur de l’état et faire connaître des équipements à des forces extérieures.
Les autres activités illégales comprennent : la participation à des festivals où des forces extérieures exercent des activités liées à l’indépendance du Tibet. La déstabilisation de l’ordre social sous prétexte de forcer les autres à ne parler que la langue tibétaine et de tuer, de vendre ou de libérer des animaux.
Les 20 points précisent les activités illégales de la force séparatiste pour l’indépendance du Tibet.
– Quiconque contrevient à ces directives sera puni conformément à la loi.
– Ceux qui organisent ou procèdent à des activités illégales seront sévèrement punis conformément à la loi.
– Ceux qui sont impliqués dans des activités illégales par la force ou l’incitation par d’autres seront rééduqués et aidés afin de reconnaître les conséquences de la nature des activités illégales. Ils seront ensuite mis sous surveillance et leurs mouvements seront limités.
– Ceux qui sont à la tête des activités illégales verront leurs prestations familiales immédiatement arrêtées de versement.
– Les représentants du gouvernement ne seront pas sévèrement punis s’ils sont poursuivis en vertu de ces directives.(tibet.fr)
3 Mai 2015
Au Népal, une semaine après le séisme, le décompte macabre se poursuit
Huit jours après le terrible tremblement de terre du 25 avril dernier, les autorités ont encore revu le bilan des victimes à la hausse. Elles parlent désormais de 7 040 morts et de plus de 14 000 blessés mais ce bilan est provisoire car il reste encore de nombreux disparus. Le pays a été dévasté ; les secours tardent à arriver en dehors de la capitale Katmandou et la population s'impatiente.
Le bilan des victimes « devrait s'aggraver », a prévenu dimanche un responsable du Centre national des opérations d'urgence à Katmandou. Le ministre des Finances a renchérit un peu plus tard en annonçant que le bilan des victimes serait « beaucoup plus elevé ». « Les répliques sont incessantes et nous estimons que le bilan humain définitif sera beaucoup plus élevé » d'autant que de nombreux villages encore inacessibles ont été complètement détruits a encore expliqué le ministre, Ram Sharan Mahat.
Une semaine après la secousse du samedi 25 avril, les autorités népalaises n'ont quasiment plus d'espoir de retrouver des rescapés dans les décombres même si ce samedi 2 mai un vieil homme (101 ans) a été retrouvé vivant dans les décombres de sa maison. Mais des centaines de personnes sont toujours portées manquantes dans le pays.
Des populations coupées du monde
Parmi celles ci, une centaine de touristes étrangers sont toujours portés disparus. Ce dimanche matin, les équipes de recherche ont annoncé avoir retrouvé une cinquantaine de corps, dont ceux de randonneurs étrangers dans le district de Rasuwa, au nord de Katmandou. « Les opérations de sauvetage se poursuivent, mais la priorité est maintenant d'apporter de l'aide » aux survivants qui n'ont pas encore reçu de secours de première nécessité, a indiqué dimanche à l'Agence France-Presse le porte-parole du ministère népalais de l'Intérieur, Laxmi Prasad Dhakal.
Les secours se concentrent en particulier sur les populations coupées du monde dans les régions les plus durement touchées autour de l'épicentre, à 70 kilomètres de la capitale. « De nombreux villages reculés ont été touchés » et des milliers de sans-abri dorment dans la rue au milieu des gravats faute de tentes, selon le porte-parole du ministère. Une situation qui provoque le mécontentement de la population qui s'impatiente de la lenteur ses secours.
Des routes presqu'impraticables
Il est vrai que les routes, par lesquelles est acheminée l'aide internationale, ont souvent été endommagées. C'est le cas de celle qui mène de Katmandou au district de Sindhupalchowk qu'ont empruntée nos envoyés spéciaux Richard Riffoneau et Daniel Vallot. Une route sinueuse et étroite où les dépassements sont souvent difficiles et qui a subi des dégâts importants avec le séisme : par endroit le bitume a été comme éventré par le tremblement de terre et il faut effectuer de longues manœuvres pour contourner ces obstacles.
Des difficultés qui contribuent sans doute à freiner l’acheminement des secours. La route est surplombée par la chaîne de l’Himalaya, dans le lointain. Au-dessus, des collines sur lesquelles on voit des tâches de couleur : ce sont les bâches sous lesquelles dorment les habitants de la région par crainte des répliques. Ils se plaignent de ne toujours pas avoir reçu d’aide humanitaire : « Nous savons que des tentes ont été distribuées mais nous ne savons pas qui les a reçues, nous ne savons pas à qui nous adresser pour avoir de l’aide », disent les habitants.
Partout, les habitants livrent les mêmes récits : le premier tremblement de terre, puis une seconde secousse, particulièrement violente, le lendemain. Les destructions, les blessés et parfois la mort.
Les habitants restent prostrés devant les amas de briques et de bois que sont devenues leurs maisons, et ils regardent passer les convois qui acheminent l’aide humanitaire népalaise ou internationale. Car dans ces villages, l’aide ne s’arrête quasiment jamais. L’aide doit en effet parvenir en priorité aux habitants des zones situées plus au nord de Sindhupalchowk. Ceux-là ont été durement touchés par le séisme, mais la destruction des routes les plongent dans un isolement total depuis plus d’une semaine. Ils sont privés d’eau, d’électricité, de nourriture et de soins médicaux.
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/2min/20150503-nepal-seisme-decompte-macabre-hausse-sindhupalchowk-/
1er Mai 2015
Le Népal tente de contrôler les fonds qui arrivent dans ses banques. (RFI Asie)
Le gouvernement essaie de contrôler l'utilisation de fonds pour les secours et l'assistance aux victimes du tremblement de terre. La Banque centrale a ainsi émis une directive qui ordonne, à chaque individu ou organisation qui souhaite créer un compte bancaire dans ce but humanitaire, d'obtenir l'autorisation du gouvernement. Une mesure qui risque de ralentir cette assistance et qui fait des remous.
Avec notre envoyé spécial à Katmandou, Sébastien Farcis
Selon cette directive, tout nouveau compte ouvert au Népal pour recueillir des fonds en faveur des victimes devra être approuvé par l'administration départementale et ceux créés à l'étranger recevoir l'accord du consulat népalais. Les personnes qui n'auront pas reçu cette autorisation verront leur argent gelé puis transféré vers le fonds du Premier ministre pour les secours.
Cette nouvelle a jeté un froid dans le monde des associations locales, et surtout auprès de ces nombreux petits groupes de citoyens qui se sont mobilisés ces derniers jours pour aider les victimes abandonnées à elles-mêmes. Ces personnes cherchent à faire au plus vite, alors que les grandes ONG ont du mal à faire atterrir leur matériel dans le petit aéroport de Katmandou et mettent donc du temps à se déployer.
Objectif de transparence
Ces bénévoles ont besoin de créer des comptes bancaires spéciaux pour être le plus transparent possible auprès de leurs donneurs népalais ou étrangers. Or l'obtention de cet accord public peut prendre des jours, dans une administration surchargée.
Cette initiative semble avoir été prise dans le but d'éviter des afflux d'argent douteux au Népal, mais cela risque en fait d'entrainer encore plus d'opacité. Les bénévoles vont essayer d'envoyer des fonds sur leurs comptes personnels pour éviter ces contrôles. Ce matin, il y avait déjà une importante mobilisation sur les réseaux sociaux népalais contre cette directive. Il est est donc possible que le gouvernement revienne dessus dans les jours qui viennent.
■ Un patrimoine millénaire anéanti
Dans les rues de la capitale, les pelleteuses sont à pied d’œuvre pour dégager les accès aux bâtiments détruits. L’un des sites emblématiques de la ville, la tour historique de Dharhara, a été totalement détruite. Reportage de nos envoyés spéciaux Richard Riffonneau et Daniel Vallot.
De Dharara et de son escalier en spirale, il ne reste aujourd’hui que des décombres. Un pilier de pierre blanche et des monceaux de briques. Ici les secouristes n’ont quasiment plus d’espoir de retrouver des survivants, mais les recherches se poursuivent afin de récupérer les corps des personnes qui se trouvaient à l’intérieur et qui n’ont pu être dégagées.
« Au moment du séisme, il y avait plus de 200 personnes dans la tour. En tous cas, 200 personnes avaient des tickets d’entrée. Et finalement, on en a retrouvé qu’une cinquantaine. »
Les policiers présents sur le site surveillent les opérations de déblaiement. Ils ont pour mission également d’éloigner les curieux venus constater sur place l’étendue des dégâts.
« Je me sens vraiment triste quand je vois ça. Cette tour était la première chose que l’on visitait quand l’on venait à Katmandou, que l’on soit étranger ou Népalais. C’était une richesse pour le Népal, et sa destruction c’est une grande perte pour nous. »
Autour des décombres, des centaines de personnes viennent contempler les restes d’un édifice qui faisait partie du patrimoine de la ville et qui est devenu l’un des symboles les plus marquants des destructions provoquées par le séisme.
Népal: après le séisme, le chaos règne à Katmandou
Quatre jours après le séisme qui a frappé le Népal, la population de Katmandou commence à perdre patience, épuisée par les répliques, la baisse des réserves alimentaires et l’absence de logement. Le gouvernement reconnait des erreurs dans sa gestion de la catastrophe.
« Il y a eu des défaillances dans la gestion des opérations de secours ». C’est ce qu’a reconnu mardi soir le ministre népalais de l’Information, en soulignant que la catastrophe était « sans précédent », et en promettant d’« améliorer tout cela à partir de mercredi ». Mais ce mercredi matin, la population de Katmandou a commencé à perdre patience, épuisée par les répliques, la baisse des réserves alimentaires et l’absence de logement – cela fait quatre jours que les gens dorment dehors. Il y a eu des échauffourées entre habitants et police anti-émeute.
Depuis le séisme, plus de 100 000 personnes ont quitté Katmandou pour rejoindre leurs familles dans le reste du pays, en longues files d’autocars et de camions. 300 000 autres personnes devraient faire de même. Le gouvernement avait promis de mettre à disposition des bus spéciaux, en vain. Et tôt ce mercredi matin, rapporte notre envoyé spécial à Katmandou, Sébastien Farcis, une radio a annoncé qu’un ensemble d’ONG allait mettre à disposition 500 bus pour faciliter le départ vers les provinces. Des milliers d’habitants espérant pouvoir enfin partir, se sont alors rassemblés avant l’aube devant la gare routière formant une queue de plus d’un kilomètre de long.
En fin de matinée, seulement 40 bus étaient arrivés, les quelques conducteurs qui travaillent encore faisant parfois grimper les prix. Les sinistrés ont commencé à se battre pour monter dedans. La colère est montée et des échauffourées ont donc éclaté avec la police anti-émeute déployée pour que la situation ne dégénère pas – d’autant que la gare est située près du Parlement. Certains manifestants ont alors pris d’assaut un camion transportant de l’eau potable pour donner les bouteilles à la foule.
Cela montre le niveau de tension, de fatigue et d’inquiétude dans Katmandou. Depuis quatre nuits, une grande partie des habitants de la capitale dort sous des bâches, dans des parcs, dans les jardins des maisons ou sur les trottoirs, car plus personne n’ose rentrer chez soi, par peur que les habitations s’écroulent en cas de forte réplique. Mardi déjà, une manifestation s’était tenue devant la résidence du Premier ministre pour condamner un gouvernement que certains jugent « totalement absent ». (RFI Asie)
1er Mai 2015
Craintes pour les « invisibles » réfugiés tibétains du Népal
Ou comment évaluer le nombre de disparus et savoir où chercher les victimes du séisme alors que le Népal ne connaît pas le nombre de sa population. La BBC ci-dessous évoque des tibétains apatrides vivant dans l’illégalité au Népal car sans papier. Mais Le Népal, comme l’Inde, n’applique aucun traité international des réfugiés.
La journaliste de la BBC parle bien de ces quelques Tibétains ayant des papiers népalais et de la pression chinoise, nous préciserons toutefois qu’il s’agit là des premiers exilés. Sachez que le Népal possède une loi du sol quant à l’attribution de la nationalité qu’il n’applique plus aux tibétains. L’administration de Kathmandou n’a pas attendu l’arrivée des maoïstes au pouvoir pour marginaliser, dans l’illégalité, nombre de Tibétains nés au Népal. En effet, ces tibétains apatrides n’auront pas de possibilité d’accéder à la propriété, ni d’avoir leur propre commerce, tout du moins selon la tolérance et le degré de corruption des fonctionnaires rencontrés. Quant aux jeunes tibétains, ils savent que pour avoir un avenir il faut aller étudier en Inde.
Pour autant, tous les népalais ne sont pas recensés et un nombre indéfini d’entre eux n’a pas de papiers non plus. (tibet.fr)
APACT
Association Humanitaire exclusivement composée de bénévoles qui vient en aide aux réfugiés tibétains qui mènent la vie de l'exil et du dénuement dans les camps installés depuis 60 ans en INDE et au NEPAL.