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Décembre 2015
20 Décembre 2015

La Chine approuve la construction de trois nouveaux barrages sur le Brahmapoutre.

Sushma Swaraj, Ministre des Affaires Étrangères, a déclaré ce jeudi que la Chine avait donné son accord à la construction de trois nouveaux barrages sur le Brahmapoutre, dans la région du Tibet, en plus du projet hydroélectrique de Zangmu, opérationnel depuis octobre.

Dans une réponse écrite à une question posée au Conseil des États, elle indique : « Le ‘Programme du 12ème plan quinquennal pour le développement économique et social national de la République Populaire de Chine’ révèle que les autorités chinoises ont approuvé la mise en œuvre de trois nouveaux projets hydroélectriques sur le cours principal du Brahmapoutre dans la Région Autonome de Tibet. »

Selon elle, les rapports précisent que Zangmu, entré en exploitation en octobre, est une centrale hydroélectrique au fil de l’eau d’une puissance de 510 MW.

Sushma Swaraj rappelle que le gouvernement indien, en collaboration étroite avec les différents gouvernements des autres états indiens utilisateurs des eaux du Brahmapoutre,  notamment celui d’Assam,  continue à contrôler le débit de l’eau du fleuve pour être en mesure de détecter rapidement toute anomalie, et ce afin que des mesures préventives et correctives puissent être prises pour sauvegarder les moyens  d’existence des habitants des états d’Inde concernés.

« Différentes questions liées aux fleuves transfrontaliers font l’objet de discussions avec la Chine dans le cadre du Mécanisme d’Experts (ELM) établi en 2006 entre l’Inde et Chine, » a-t- elle signalé, ajoutant que la 9ème rencontre de l’ELM s’était tenue à Pékin en mai 2015.

« En vertu du Mémorandum d’entente sur le renforcement de la coopération en matière de fleuves transfrontaliers, signé en 2013, le gouvernement indien reçoit de la Chine des données hydrologiques sur le Brahmapoutre. »

La ministre a indiqué qu’en tant qu’état riverain situé en aval, avec des droits d’accès reconnus aux eaux du fleuve, l’Inde avait communiqué son point de vue et ses inquiétudes aux autorités chinoises, y compris aux plus hauts niveaux du pays.

« L’Inde a exhorté la Chine à garantir qu’aucune activité en secteur amont du fleuve ne porte atteinte aux intérêts des états situés en aval, » a-t-elle fait savoir.

Sushma Swaraj a aussi déclaré que la question avait été abordée lors de la visite du Premier Ministre, Narenda Modi, en Chine au mois de mai.

« Les deux camps se sont mis d’accord pour renforcer la coopération en matière de fourniture de données hydrologiques durant la saison des crues, et pour échanger leurs points de vue sur d’autres questions d’intérêt commun au travers de l’ELM, » a-t-elle ajouté. (tibet.fr)


20 Décembre 2015

La chine emprisonne 2 moines tibétains protestataires.

DHARAMSHALA: Deux moines tibétains adolescents du monastère Kirti ont été condamnés à de la prison avec sursis par un tribunal chinois local de la préfecture de Tashiling, dans la région de Sichuan en Chine. Les sentences ont été prononcées fin octobre après six mois de détention arbitraire par les autorités face à une protestation pacifique organisée séparément par les deux moines contre le gouvernement chinois en mars cette année.

Gedun Phuntsok (18 ans) a été condamné à quatre ans de prison tandis que Losang Kelsang (19 ans) a été condamné à trois ans et demi. Ils sont actuellement détenus à la prison de Mianyang près de la Ville de Chengdu où la majorité des prisonniers politiques est actuellement retenue. 

En effet, Phuntsok a été arrêté par des forces de l’ordre chinoises pour avoir protesté dans la rue principale de Ngaba, le 8 mars dernier. Ainsi, il portait un portrait de Sa Sainteté le Dalaï-lama avec un Khatag jaune (l’écharpe cérémoniale tibétaine) sur sa tête appelant à la liberté et à l’égalité au Tibet. Il conseillait vivement au gouvernement chinois d’accepter que Sa Sainteté le Dalaï-lama puisse retourner au Tibet.

Aussi, Lobsang Kelsang a été arrêté par des forces de l’ordre chinoises après avoir protester à Ngaba, le 17 mars. Il portait lui aussi un portrait de Sa Sainteté le Dalaï-lama et remuait des drapeaux de prière en l’air, appelant à la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-lama et à la liberté pour tous les tibétains.

Phuntsok et Kelsang sont des cousins originaire de Chukle Gabma dans le village de Cha. Phuntsok est le fils de Tragya et Riko tandis que Kelsang est le deuxième de trois enfants de Tsering et Dechen. (tibet.fr)


20 Décembre 2015

PARLEMENT EUROPEEN : Un Rapport critique la détérioration de la situation des droits de l’homme au Tibet, au Turkestan de l’est et en Chine.

La question du Tibet semble avoir interpellé le Parlement Européen alors que COP 21 se termine sans qu’aucun Gouvernement présent n’ait mentionné l’ importance du Plateau tibétain pour la Planète et l’impact infernal de la détéroration de l’environnement à ces altitudes : déforestation, relocalisation des nomades et interdiction de pâturages, barrages en nombre et travaux pharaoniques pour le détournement des fleuves vers le Nord de la Chine, exploitations minières non respectueuses de l’environnement, ouvertures d’autoroutes et de la voie ferrée Tangula-Express afin d’assurer le transport intensif des ressources vers Pékin; voici pour l’essentiel.
 Nous voudrions bien nous réjouir de cette prise de conscience … mais que craignons – nous ?
 Que ce Rapport demeure un voeu pieux … et tombe rapidement aux oubliettes … malheureusement comme tant d’autres. La liste serait longue, trop longue !
 Combien de fois avons-nous lu ces molles demandes et encouragements à reprendre le dialogue avec le Dalaï Lama ou ses représentants …
Combien de fois, en ce qui concerne notre association France Tibet, lors d’échanges et au hasard de rencontres avec élus et même membres du Gouvernement, avons – nous eu l’ impression que nos propos bien qu’ entendus, ne soient pas écoutés. Il est même souvent trop simple de lire dans les pensées de nos interlocuteurs : la réponse pourrait se résumer à cette simple formule  « Ne pas gêner ‘nos amis’ chinois »  …Eh oui, ne nous y trompons pas !!
Il est même étonnant de constater, aujourd’ hui même 16 décembre 2015, cette mise au jour sensationnelle  » d’ une filière d’immigration clandestine  » ayant assuré le passage de milliers de supposés étudiants chinois s’ installant en France* .
Rappelons que pourtant l’Université du Mans avait mis au point un logiciel spécial pour la sélection d’étudiants parlant le français au départ des universités chinoises … logiciel vite détourné !  Il y a fort longtemps qu’ à l’ Université d’Orléans, l’arrivée d’étudiants chinois peu enclins à suivre les études avait été repérée.
 Faut – il oser en tirer les conclusions qui s’imposeraient à moins informé ?
 Nous nous posons aussi cette question : parmi TOUS  ces étudiants, combien d’ étudiants issus des minorités tibétaines,  ouighoures ou de Mongolie ..
 Il est clair que nous pouvons très certainement, sur plusieurs années, les compter sur les doigts d’UNE main !
Que dire aussi de ces fameux Institut Confucius qui s’installent dans nos Universités sous prétexte de culture chinoise et y sont souvent auus i subventionnés par les Unviversités qui les accueillent.
Rappelons ces derniers faits datés de juin 2015 **: à Stuttgart, un groupe Tibet a pu convaincre l’ Université allemande de rompre le lien avec l’Institut de propagande chinoise Confucius :  » L’Université des médias de Stuttgart en Allemagne a fermé son Institut Confucius, soutenu par la Chine, sous la pression de l’association « Etudiants pour un Tibet Libre (SFT) » dont le siège est à New York. Le rapport a noté qu’il s’agit de la neuvième université qui abandonne ses liens avec l’Institut. »
 
 En somme il nous reste beaucoup …beaucoup de sujets de préoccupations …
 Espérons, en cette période de voeux,  que ce Rapport  ne reste pas lettre morte…
Le Bureau de France Tibet
 
 BRUXELLES, le 16 décembre 2015 : Aujourd’hui, à l’unanimité, le Parlement européen a approuvé son rapport sur ses Relations avec la Chine et critiqué la détérioration de la situation des droits de l’homme au Tibet, au Turkestan de l’est et en Chine.
Le rapport établi par la Commission des affaires étrangères du Parlement « déplore la détérioration de la situation humanitaire au Tibet, qui a conduit à une augmentation des cas d’immolation ; note avec préoccupation les mesures de criminalisation récemment adoptées concernant l’auto-immolation qui vise à punir ceux qui auraient été associés aux immolés. »
Depuis février 2009, 142 Tibétains de tous horizons se sont immolés pour protester contre la politique de la Chine au Tibet qui porte atteinte à la culture et à l’identité tibétaine.
  
Le rapport dit encore « s’inquiète vivement que le gouvernement chinois poursuive sa politique intransigeante contre le peuple tibétain, en particulier en rejetant  » La Voie du milieu prônée par le Dalaï-Lama qui vise ni l’indépendance ni la séparation mais une véritable autonomie dans le cadre de la Constitution de la République populaire de Chine ; en appelle le gouvernement chinois à ré-engager un dialogue avec les représentants Tibétains ; proteste contre la marginalisation de la culturetibétaine par le PCC et appelle les autorités chinoises à respecter les libertés d’expression, d’association et de religion du peuple tibétain.
Le rapport a exprimé sa  En somme beaucoup de sujets  au sujet de plans de la Chine de faire du chinois la principale langue d’enseignement dans les écoles tibétaines.
 
M. Donald Tusk, le Président du Conseil européen à la fin du 17e sommet avec la Chine lors de la Conférence de presse conjointe le 29 juin avec le premier ministre chinois Li Keqiang « a encouragé la Chine à reprendre un dialogue constructif avec les représentants du Dalaï Lama. »
 
Le rapport a critiqué la limitation des pratiques religieuses et a dit qu’il « ne peut pas comprendre ou accepter l’interdiction des photos du Dalaï Lama en Chine ; craintque le droit pénal de la Chine soit maltraité visant à persécuter les Tibétains et les bouddhistes, dont les activités religieuses sont criminalisées avec le « séparatisme ». »
Le rapport « déplore la réinstallation forcée de plus 2 millions de nomades Tibétains et éleveurs depuis 2006 dans le soi-disant « New socialiste Village », car ils sont coupés de la prospérité, de l’éducation et de soins médicaux. » Le Parlement est vivement préoccupé par l’afflux des populations Han Chinoises au Tibet.
 
Les parlementaires européens ont exprimé leur préoccupation au sujet des cas de torture, disparitions et détentions arbitraires et le refus d’accès aux soins médicauxaux prisonniers dont Tenzin Delek Rinpoché (décédé) et de 10 autres prisonniers tibétains éminents.
Le rapport appelle à une enquête détaillée de tous les décès dans le cas de la prison.
 
Le Parlement européen « est profondément préoccupé par la dégradation de l’environnement du Tibet ; souligne que le plateau tibétain se réchauffe très vite et que cela peut entraîner la fonte des glaciers du Tibet, dont beaucoup nourrissent les plus grands fleuves d’Asie.
Le Parlement européen critique les restrictions imposées par la Chine pour les diplomates et les journalistes qui voudraient visiter le Tibet et le Xinjiang. Il a déclaré queles citoyens chinois, y compris les diplomates et les journalistes n’ont aucune restriction de voyage dans les États membres. Il a appelé le principe de réciprocité.
  
Le rapport s’est félicité que les Tibétains « libres » ( en exil ) affirment leur identité culturelle à travers le mouvement Lhakar (‘white mercredi’) de porter des vêtements tibétains, de ne parler que tibétain et de ne manger que de la nourriture tibétaine chaque mercredi
554 parlementaires européens ont voté en faveur de ce rapport, 50 ont voté contre et 99 abstentions.
 Bruxelles 16 décembre 2015

Paris : Une école de commerce a fait venir illégalement en France des milliers de Chinois

FAITS DIVERS Les enquêteurs ont mis au jour une filière d’immigration clandestine articulée autour d’une école de commerce parisienne…

C’est « l’une des plus grosses filières d’immigration clandestine chinoise jamais mises au jour en France », révèle Le Figaro. Les services spécialisés de la Direction de la police aux frontières (DCPAF) ont découvert un système qui a permis d’acheminer chaque année vers la France entre 500 et 1.000 clandestins chinois, essentiellement des garçons âgés de 20 à 25 ans.

Au cœur de cette filière illégale figure une école de commerce privée, située dans le 15e arrondissement parisien, et dont la direction est en fait « une équipe d’escrocs chevronnés qui multipliaient des dossiers de fausses inscriptions pour « recruter » en toute illégalité des cohortes de jeunes Chinois candidats à l’exil », écrit le quotidien.

« La délivrance de diplômes plus vrais que nature »

Pour ne pas porter préjudice aux étudiants scolarisés dans cet établissement, Le Figaro a décidé de taire son nom. Mais il raconte tout le reste. La cellule constituée en Chine pour rabattre de jeunes Chinois. Les attestations d’inscription qui leur étaient envoyées depuis la France afin qu’ils puissent demander un visa.

Puis les « certificats de scolarité », les « bulletins de notes » et « la délivrance de diplômes plus vrais que nature » qui leur permettaient de s’établir durablement dans le pays, à la faveur d’un titre de séjour « étudiant »… Alors même que ces « diplômés » n’ont jamais mis les pieds dans une salle de classe. Evidemment, ces services n’étaient pas gratuits. « Les tarifs des prestations frauduleuses étaient calqués sur ceux des véritables inscriptions, variant entre 2.800 et 4.200 euros, en fonction des diplômes choisis », explique Le Figaro.

Un million d’euros

Depuis 2013, le réseau a ainsi encaissé un million d’euros. Mais ce n’est pas tout : « Les policiers ont établi que les responsables de l’école utilisaient les chèques émis sans ordre par les étudiants de pacotille pour lessiver de l’argent en espèce venant du banditisme et notamment de vieux « caïds » de la banlieue est », ajoute Le Figaro. Au final, quatorze membres du réseau ont été interpellés, au premier rang desquels figure Bruno C., 56 ans, le directeur de l’école, déjà connu pour des affaires d’escroquerie, de banqueroute, de fraude fiscale et d’extorsion de fonds.

Victoire pour SFT : Premier Institut Confucius fermé en Allemagne



 

17 Décembre 2015

PARIS / Salle Olympe de Gouges, 18 décembre 2015 : Célébration du 26ème anniversaire de la remise du prix Nobel à Sainteté le Dalai Lama en 1989

La célébration du 26ème anniversaire de la remise du prix Nobel à Sainteté le Dalai Lama en 1989.

Programme :

17h00 – Accueil du public

- Présentation du programme par le Secrétaire général de la Communauté tibétaine de France.

17h3 – Début des festivités

-  Mise en place du portrait de Sa Sainteté le Dalai Lama sur l’estrade.
-  Minute silence (recueillement) en hommage à tous les martyrs tibétains qui se sont immolés pour la cause du Tibet et à toutes les victimes des attaques terroristes de Paris.

17h35 – Prière de solidarité dédiée aux victimes des attentats de Paris.

17h45 – Bougie d’hommage allumée par l’invité d’honneur.

17h48 – Hymnes nationaux tibétain et français chantés par les étudiants de l’école Pelyon.

17h55 – Lancement du livret des membres de la Communauté tibétaine de France par le Secrétaire du Bureau du Tibet à Paris.

17h58 – Discours de l’invité d’honneur.

18h05 – Déclaration du Kashag publié à l’occasion du 26ème anniversaire du prix Nobel de la paix, lu par le Secrétaire du Bureau du Tibet à Paris.

18h12 – Discours du Président de la Communauté tibétaine de France.

18h22 – Chants et danses traditionnels par les artistes de la Communauté tibétaine et d’autres associations.

19h30 – Offrande de khatas à tous les artistes et participants par le Président de la Communauté tibétaine de France.

19h35 – Discours de remerciements par le vice-président de la Communauté tibétaine de France. Fin des célébrations.

Jusqu’à 21h20 : GORSHEY, danses pour tous.

 

Le Vendredi, 18 Decembre 2015

Lieux : Salle Olympe Gouges 15, Rue Merlin, Paris 75011

 

Metro : 2 – Pere Lachaise

organisé par : Bureau du Tibet, Paris et La Communauté Tibétains de France

 
 

17 Décembre 2015

Un prisonnier politique libéré à Machu

Machu

Jigme Gyatso, lors de son arrivée à Machu, sa ville natale.

Ce premier décembre dans la ville de  Machu, un prisonnier politique tibétain a été libéré après avoir purgé sa peine de prison de trois ans.

Jinpa Gyatso, moine supérieur du monastère Ling Mura Mayul Samten Choekhor à Machu, est rentré dans sa ville natale ce jeudi, accueilli par des moines et la population locale alignés sur le bord de la route, lui présentant des écharpes cérémonielles traditionnelles (khata).

Le moine de 43 ans a été arrêté le 24 Octobre 2012 et condamné en avril 2013 pour avoir propagé hors du Tibet des informations sur les traitements inhumains infligés par les responsables chinois et pour avoir distribuer son pamphlet « Manifeste de la vérité » dans le comté de Machu.

Selon les sources, il a été soumis à d’ importantes séances de  torture lors de son emprisonnement dans la ville de Baiyin du Comté de Jingyuan (province du Gansu). Torturé au point qu’il a perdu tous ses cheveux et est apparu physiquement affaibli.

Jinpa était activement impliqué dans la préservation et la promotion de la langue tibétaine. Il a formé en 2009 une organisation pour la renaissance de la langue. Il soulignait la nécessité pour tous les Tibétains de parler leur langue et prenait le temps de l’enseigner. Pendant les vacances d’hiver, son organisation donnait également des cours et des ateliers sur la langue tibétaine aux étudiants.

Jinpa, avec ses associés, avait commencé à publier un journal dédié aux articles et essais en langue tibétaine. Les autorités chinoises avaient interdit le journal citant des «raisons politiques», et conduisant également à une première arrestation le 30 mars 2012. (tibet.fr)
 
 

17 Décembre 2015

Les soutiens du Dalaï Lama au Tibet font face à des menaces de persécution

DHARAMSHALA, 4 décembre : Le commissaire allemand des Droits de l’Homme et de l’Aide Humanitaire, Christop Straesser, nous apprend que les soutiens du leader tibétain Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet sont en danger constant, ajoutant que sur le plateau tibétain, il n’existe pas de liberté religieuse.

Dans son interview au Deutsche Welle, il annonce : « Ce que nous percevons n’est sûrement qu’une partie de la réalité dans cette région. Mais, étant donné les discussions tenues en Allemagne depuis plusieurs dizaines d’années, nous avons l’impression que les soutiens du Dalaï Lama ne sont pas autorisés à pratiquer librement leur religion car le Dalaï Lama est considéré en Chine comme quelqu’ un cherchant prétendument l’autonomie du Tibet. »

Straesse, qui faisait partie d’une délégation d’officiels des Droits de l’Homme allemands,en visite au Tibet, a témoigné du danger constant dont était victime des Tibétains soutenant le Dalaï Lama. « Cela mène aussi à plus d’arrestations et à des situations très inconfortables pour ces gens. »

Il a aussi clarifié le fait que de tels actes étaient clairement une violation du droit de liberté religieuse.

Straesser a également rapporté avoir fait part aux leaders chinois que le leader spirituel du Tibet ne cherchait pas à diviser la Chine mais seulement à obtenir une véritable autonomie.

Il a critiqué la détérioration de la situation des droits de l’ Homme en Chine ajoutant que : « Cette année, une série de mesures avait prétendument été prise pour des raisons de « sécurité et de contrôle ». Par exemple, durant l’été 2015, plus de 300 avocats et leurs équipes, travaillant sur des cas de droits humains et civils ont été arrêtés et 30 d’entre eux sont toujours emprisonnés. (tibet.fr)

 
 
 

13 Décembre 2015

Pourquoi le Tibet a déjà du mal à digérer l’arrivée de KFC à Lhassa ?

 
La chaîne de restauration rapide Yum! Brands a annoncé l’implantation prochaine du tout premier KFC dans le centre-ville de Lhassa, dans la région autonome du Tibet. En 2004 déjà, le Dalaï Lama lui-même s’était opposé à ce projet.

Quelques mois après avoir ouvert son premier restaurant au Myanmar (la Birmanie), KFC a mis le cap sur Lhassa. Jeudi 10 décembre, le groupe de restauration rapide américain Yum! Brands a annoncé qu’il ouvrirait prochainement sa première enseigne Kentucky Fried Chicken au Tibet, suscitant l’inquiétude de l’ONG Free Tibet, dix ans après l’échec d’un projet d’installation dans la région.

Selon l’agence de presse Chine Nouvelle, le nouveau restaurant KFC sera installé dans le centre commercial Shenlishidai, situé dans le centre-ville de Lhassa. La cité historique, chef lieu de la région autonome du Tibet et capitale du royaume du Tibet depuis le VIIe siècle, est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

« Nous avions déjà des restaurants rapides au Tibet »

Le futur restaurant ouvrira ses portes fin janvier 2016, a fait savoir Chen Biao, directeur du centre commercial, cité par l’agence Chine Nouvelle. Situé sur deux étages, il couvrira une superficie de 540 mètres carrés.

« Avant que KFC ait choisi d’entrer au Tibet, nous avions déjà des restaurants rapides tels que Dicos », a raconté le directeur du centre commercial à Chine Nouvelle, ajoutant que les clients, au Tibet, acceptent bien le poulet frit et les hamburgers.

L’agence de presse ajoute que KFC prévoit également de construire un entrepôt frigorifique de près de 5 hectares dans la banlieue de la ville, en prévision de sa future expansion dans la région.

 Un développement économique à la sauce tibétaine?

Un porte-parole de Yum! Brands a indiqué à l’AFP que le restaurant servirait aussi bien « les consommateurs locaux (que) les touristes », et que, en plus de créer des emplois, il incorporerait « des éléments de décor locaux », et « soutiendra(it) le développement d’une chaîne d’approvisionnement sur place ».

Néanmoins, comme le Dalaï Lama, qui en 2004 s’était lui-même vivement opposé à un premier projet d’installation de KFC au Tibet au nom de la protection des poulets, dont l’abattage « cruel » « viole les valeurs tibétaines« , certains restent sceptiques devant les arguments de l’enseigne. C’est le cas de l’ONG Free Tibet:

« En principe, il n’y a rien de mal à voir une entreprise occidentale s’installer au Tibet. Mais cela a toujours été une source d’inquiétude car jusqu’à présent, très peu (de firmes étrangères) se sont montrées soucieuses d’apporter des bénéfices au Tibet et aux Tibétains », a réagi Alistair Currie, porte-parole de l’ONG.

KFC doit s’adapter, exige Free Tibet

Au-delà des « éléments de décor », Free Tibet demande à KFC de s’assurer que soient recrutés sur place des Tibétains, qu’ils soient formés et promus correctement, et que le restaurant utilise la langue tibétaine –et non pas seulement le chinois mandarin.

« Yum! Brands doit prouver que ses engagements ne sont pas superficiels et de convenance. Pour l’instant, le compte n’y est pas », insiste Alistair Currie.

Nombre de Tibétains se plaignent de restrictions imposées à leurs traditions bouddhistes, d’une répression de leur culture, et de discriminations économiques de la part des Chinois Han — majoritaires en Chine — arrivés en masse sur le plateau himalayen ces dernières décennies. Ce que Pékin réfute, pointant ses investissements de modernisation de la région. (tibet.fr)

 
 

13 Décembre 2015

PARIS / SENAT : Le groupe d’information internationale sur le Tibet se penche sur la crise climatique au Tibet

À l’heure où la France accueille la 21e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21), le groupe d’information internationale sur le Tibet, à l’invitation de son Président M. Michel RAISON, sénateur (Les Républicains – Haute-Saône) a entendu, ce mercredi 9 décembre, conjointement avec le groupe d’étude sur la question du Tibet de l’Assemblée nationale, Mme Dicki CHHOYANG, ministre des Affaires étrangères de l’Administration centrale tibétaine et M. Matthieu RICARD, moine bouddhiste tibétain, auteur et photographe sur l’impact du réchauffement climatique sur l’Himalaya, dans le cadre d’une conférence intitulée, « Himalaya : le troisième pôle ».

Mme Dicki CHHOYANG s’est réjouie de l’opportunité offerte par la COP 21 pour présenter le défi environnemental du peuple tibétain. « Cette question dépasse le seul Tibet, car elle concerne également les peuples en aval du plateau et plus largement le reste du monde», a dit la ministre. « En effet, le Tibet, à la fois réservoir d’eau et ‘faiseur de pluie’, subit le double impact climatique sur ses glaciers et le pergélisol, cette partie du sol congelé qui représente 70 % du plateau et renferme une quantité importante de carbone», a-t-elle expliqué.

M. Matthieu Ricard a précisé que le Tibet, situé au cœur de l’Asie, en alimente les six plus grands fleuves (40 % de la population mondiale). Le carbone emprisonné dans le pergélisol qui est stocké sous forme de méthane, est, sous cette forme, dix fois plus actif que le CO2 pour détruire la couche d’ozone. À ce phénomène, qui ne peut être réversible que par une forte glaciation, s’ajoute une déforestation massive qui engendre de l’érosion et des crues destructrices. « Il ne s’agit donc pas seulement de soutenir le peuple tibétain. Le réchauffement climatique de cette région constitue un enjeu majeur pour la planète, qui nécessite une prise de conscience immédiate et suppose une responsabilité universelle. Car il faut s’attendre à gérer très prochainement des flux de millions de réfugiés climatiques. »

Puis, M. Vincent METTEN, Directeur des Affaires européennes d’International Campaign for Tibet (ICT), a présenté le nouveau rapport de l’ONG tibétaine sur la crise climatique actuelle au Tibet. Ce rapport, intitulé, « L’or bleu du plus haut Plateau – L’ Eau du Tibet et le changement climatique planétaire », fait le constat critique de la politique chinoise de gestion unilatérale de l’eau et propose notamment d’inclure le peuple tibétain dans le processus de recherche de solutions, de chercher un équilibre entre les sciences modernes et les savoirs traditionnels (importants mais ignorés) et demande l’implication des pays environnants et la participation du gouvernement chinois aux engagements mondiaux.

MM. Jean-Patrick GILLE, député (Socialiste, Républicain et Citoyen – Indre-et-Loire), Noël MAMÈRE, député (Écologiste – Gironde) et André GATTOLIN, sénateur (Écologiste – Hauts-de-Seine) ont déploré les conséquences de cette gestion de l’eau productiviste et unilatérale, l’indissociable lien entre environnement et dignité humaine et les vrais risques, pour les peuples nomades du Plateau, de la destruction du pergélisol et de l’écosystème des prairies.

À M. Alain ANZIANI, sénateur (Socialiste et Républicain – Gironde), qui s’interrogerait sur la politique de peuplement chinois au Tibet, la ministre a indiqué que la stratégie chinoise pour régler la question tibétaine était clairement l’assimilation, par l’installation de nombreux colons et, depuis peu, par une politique d’encouragement des mariages mixtes (Han/Tibétain) assortis de traitements préférentiels.

À Mme LIGNIÈRES-CASSOU, députée (Socialiste, Républicain et Citoyen – Pyrénées-Atlantiques), qui s’enquérait de la santé et des activités du Dalaï Lama, la ministre a rappelé que « Sa Sainteté, qui a pris sa retraite de manière volontaire, se consacre dorénavant pleinement à son rôle spirituel en cherchant toujours à favoriser le dialogue entre les différentes fois, la promotion des valeurs humaines et la défense de la culture tibétaine ». (tibet.fr)

Pour consulter la liste des membres du groupe d’information internationale sur le Tibet :

http://www.senat.fr/groupe-interparlementaire-amitie/ami_634.html

Contact(s) presse :

Thierry MUNIER
t.munier@senat.fr

Vendredi 11 décembre 2015


13 Décembre 2015

« Troisième pôle » menacé, conséquences désastreuses pour plus d’un milliard d’habitants.

Everest

 

KEVIN FRAYER/AP

Le mont Everest dans la lumière, au Népal.

Le réchauffement climatique frappe aussi les glaciers du Tibet, « château d’eau » de l’Asie, avec des conséquences désastreuses pour plus d’un milliard d’habitants

Le Tibet fait toujours rêver. Mais « le toit du monde » se réchauffe encore plus rapidement que le reste de la planète. « À l’heure où la COP21 se réunit à Paris, je suis venu dire que la question environnementale frappe violemment le Tibet », a expliqué Dicki Chhoyang, la ministre des Affaires étrangères du gouvernement tibétain en exil, au cours d’une rencontre mercredi 9 décembre à Paris avec le groupe d’information international sur le Tibet au Sénat. « Les informations que nous possédons sur la fonte des glaciers ne vont pas uniquement toucher le Tibet mais toute une masse de population dans les pays voisins ; l’Himalaya, source des six grands fleuves de l’Asie, le faiseur de pluie et le château d’eau de l’Asie, est menacé. »

 À relire aussi :  La pollution étouffe Lhassa, le « toit du monde »

Prenant la parole après la responsable politique tibétaine, Matthieu Ricard, moine bouddhiste tibétain, auteur et philosophe, rappelle les caractéristiques du Tibet : « 30 % du territoire de la Chine, sept fois grand comme la France, peuplé de six à sept millions de Tibétains et d’autant de Chinois, possédant plus de 250 minéraux précieux, un potentiel hydroélectrique majeur et situé au cœur de l’Asie. Le réchauffement climatique au Tibet est un enjeu majeur pour notre planète. »

Proche du dalaï-lama, « incarnation du lien entre notre culture tibétaine et la France », selon les termes de Dicki Chhoyang, Matthieu Ricard tient à souligner « que même des scientifiques et climatologues chinois qui ont trouvé refuge en Europe partagent cette opinion ».
« UN ENJEU PLANÉTAIRE »

LE TIBET EST UN RÉSERVOIR D’EAU DOUCE. À relire aussi : La Chine construit un parc touristique au Tibet

En écho, Vincent Metten, directeur des affaires européennes de l’Organisation non gouvernementale International Campaign for Tibet, basée à Bruxelles, a présenté un nouveau rapport sur la thématique de « L’eau et le changement climatique au Tibet ».

En introduction de ce rapport très fouillé, une citation du Dalaï-Lama rappelant que « le plateau tibétain doit être protégé non seulement pour les Tibétains mais aussi pour la santé environnementale et la viabilité du monde entier ». Les auteurs soulignent aussi que le « Tibet est un réservoir d’eau douce et une ressource essentielle pour les dix nations les plus densément peuplés au monde vivant autour du plateau », avant de dénoncer une politique chinoise qui « donne l’impression de vouloir conserver l’environnement mais qui en réalité dévaste le Tibet ».

Et de dénoncer la politique chinoise de dérivation des eaux, de déforestation, de sédentarisation des nomades, de construction de nombreux barrages, d’intense urbanisation, d’exploitation minière…

Pour conclure sur une série de recommandations destinées à Pékin et à la communauté internationale, Campaign for Tibet demande une meilleure collaboration avec les nomades qui savent mieux que quiconque comment préserver leur environnement, un moratoire sur la construction des barrages comme sur le déplacement et la sédentarisation des nomades.

Enfin, l’ONG demande « aux principaux gouvernements donateurs, y compris l’Union européenne, de maintenir et si possible augmenter leur aide aux Tibétains via des programmes ciblés ». (tibet.fr)


13 Décembre 2015

Conflans Ste Honorine ( 78) : Dicki Chhoyang, ministre des Affaires étrangères du Tibet, auprès des réfugiés de son pays.

Coïncidence heureuse ce mercredi à Conflans-Sainte-Honorine. Deux événements marquants ont eu lieu peu avant midi à la péniche « Je sers » où sont accueillis les réfugiés tibétains. Dicki Chhoyang, la ministre des Affaires étrangères du Tibet, est venue s’enquérir de leur situation et Christian Souchon, le président de l’association La Pierre Blanche, qui les accompagne dans leurs démarches de demandeurs d’asile, a annoncé qu’une solution d’hébergement d’urgence avait été trouvée.

« La préfecture a réquisitionné 50 places d’hôtel pour les Tibétains qui dorment sous des tentes, a-t-il indiqué. Plus personne ne dormira dehors. » Cette information a été saluée par des applaudissements nourris tant parmi les réfugiés que parmi la délégation officielle. Dès ce jeudi soir, les personnes installées dans un camp de fortune sur les bords de Seine bénéficieront d’un lit au chaud dans des hôtels de la ville ou encore de Pierrelaye (Val-d’Oise).

Réunis pour déjeuner, les réfugiés ne s’attendaient pas à ce genre d’information et encore moins à une visite officielle. En fait, la ministre a profité de sa venue en France, pour la Cop21, pour effectuer une visite discrète dans les Yvelines. « Je viens remercier l’association, explique-t-elle avant de s’adresser aux Tibétains. La priorité est d’apprendre le français, cela vous permettra de vous intégrer », a-t-elle insisté. Elle a ensuite partagé le repas aux côtés de bénévoles de la Pierre Blanche auxquels elle a offert « la Khata », une écharpe traditionnelle en soie.

L’association accueille des réfugiés tibétains depuis 2011. Demandeurs d’asile en France, ils sont aujourd’hui près de 250 à bénéficier de l’aide des bénévoles. Mais l’hébergement pose problème. La Pierre Blanche ou des familles leur offrent un toit, cependant certains n’ont pas cette chance. « La préfecture a trouvé 50 places dans des hôtels pour un mois mais nous recherchons une solution pérenne, indique le président. Je dois rencontrer le préfet à cet effet la semaine prochaine. »

***FRANCE TIBET ATTIRE VOTRE ATTENTION SUR LE FAIT QUE SI 50 PLACES D’HOTEL ONT BIEN ETE ATTRIBUE POUR LES REFUGIES TIBETAINS, D’UNE PART CECI N’EST QUE TEMPORAIRE, MAIS SURTOUT, CONTRAIREMENT A CE QU’AFFIRME CET ARTICLE, TOUS LES TIBETAINS NE SONT PAS SORTIS D’AFFAIRE.

SELON LES ESTIMATIONS DE LA PIERRE BLANCHE ET ET DU COMITE DE SOUTIEN AUQUEL FRANCE TIBET PARTICIPE, 70 TIBETAINS NE SONT TOUJOURS PAS RELOGES.***(tibet.fr)


13 Décembre 2015

La Chine ne prend plus les défenses des éléphants…

Publié le 10 décembre 2015 à 17:15 / Monde

C’est un pas de pachyderme qui vient d’être franchi. Selon l’ONG Save the éléphants, en dix-huit mois, le prix de l’ivoire vendu illégalement a été divisé par deux en Chine. La cause ? Le président chinois Xi Jinping, dans le cadre de sa politique de lutte contre la corruption, s’était engagé à mettre fin au commerce de l’ivoire. L’enjeu est de taille : selon l’ONG IFAW, 35 000 éléphants sont tués chaque année pour leur ivoire et il est évident que la demande chinoise et donc le prix de des défenses y sont pour beaucoup.

En Occident, les massacres d’éléphants révoltent les opinions publiques. En témoigne l’indignation des Espagnols en 2012 après la découverte d’une photo du roi Juan Carlos posant un éléphant qu’il venait d’abattre. Son image en est sortie sérieusement écornée, au point d’entrer dans une spirale d’impopularité qui a abouti à son abdication deux ans plus tard. Cet été encore, l’opinion internationale s’est indignée de la mort du Lion Cecil, tué illégalement par un dentiste américain. De ce point de vue, les Chinois forment dans ce domaine-là un monde à part, comme l’atteste par exemple leur goût pour les fourrures – y compris celle de l’ours polaire – et l’ivoire.

Dans une Chine de plus en plus riche, le prix de l’ivoire – très recherché comme symbole de bonne fortune en affaires – avait triplé entre 2010 et 2014, jusqu’à atteindre une valeur moyenne de 2 100 dollars par kilo. Quand on sait que le poids d’une défense d’éléphant adulte peut atteindre 50 kilos, on peut comprendre la tentation des braconniers. Mais c’est justement cette « explosion » du prix de l’ivoire qui a poussé le dirigeant chinois à agir, notamment  grâce à des campagnes destinées au grand public. Une politique qui a semble-t-il porté ses fruits : en novembre, le prix a chuté à 1 100 dollars selon l’étude.

Pour le fondateur de Save the Elephants, Douglas Hamilton, le mouvement engagé doit s’inscrire dans la durée : « Je suis très enthousiaste, mais également très inquiet car je sais que cela peut changer en fonction de l’intérêt porté à cette cause (…) Ce que nous pouvons constater de manière large c’est que l’abatage illégal d’éléphants continue dans le plus grande partie de l’Afrique, même si certains territoires sortent du lot. » Et le défenseur de l’éléphant de détailler la démarche des contrebandiers, dévoilant un modèle économique fondé sur un raisonnement d’un cynisme digne du méchant de James Bond. Selon lui, ce n’est pas un simple marché confrontant offre et demande : « Certains acteurs de ce marché auraient acheté de l’ivoire en tablant une sévère diminution de nombre de pachydermes voire leur extinction, espérant ainsi se retrouver maîtres d’un stock d’ivoire dont ils pourraient profiter ». « Si le président Xi que tout cela serait désormais illégal, leur investissement devient une prise de risque trop importante ».

Depuis l’annonce du président chinois, sculpteurs d’ivoire et vendeurs, déjà victimes du ralentissement du marché, se plaignent. Avec la campagne anti-corruption, les ventes d’objets de luxe dont l’ivoire – sont en baisse. Lucy Vigne et Esmond Martin, les chercheurs qui ont mené l’étude commandée par l’ONG Save the elephants, n’ont pas vu le moindre objet en ivoire changer de mains alors qu’ils ont sillonné huit villes chinoises pendant plusieurs semaines. Selon un rapport de l’IFAW, le nombre de personnes ayant tenté d’acheter de l’ivoire est tombé de 7% en 2013 a seulement 1% en 2015. Une étude WaildAid a également démontré une augmentation du nombre de personne estimant problématique le braconnage des éléphants, de 47 % en 2012 à 71 % en 2014.

Si ces résultats sont imputables aux efforts des nombreuses ONG, les associations ne sont plus seules sur ce front. Les médias d’Etat chinois, des entreprises privées et  quelques personnalités se sont également mobilisés. En mars dernier, la chaîne de télévision Chinal Central diffusait une publicité réunissant Yao Ming, célèbre joueur de basketball chinois, David Beckham et le Prince William. Le spot a été rediffusé 71 fois par jour. En tout, les médias locaux auraient investi 42 millions de dollar dans la lutte contre le commerce de l’ivoire.

Malgré ces avancées, pour certains, le compte n’y est toujours pas. Grace Gabriel, directrice régionale pour l’Asie d’IFAW, pense que le gouvernement chinois n’est pas allé au bout de sa démarche. Il semblerait que le Parti  ne soit pas enclin à racheter les stocks restants d’ivoire légal de façon à résoudre le problème à la racine. Certains membres du gouvernement chinois préféreraient laisser les stocks s’épuiser au fil du temps.

Par un effet pervers, cette politique court-termiste risque de déclencher une « frénésie d’achat », prévient Grace Gabriel, car les acheteurs pourraient être poussés à échanger le plus d’ivoire possible avant son interdiction. « Le moindre report de la mise en place de cette interdiction est une perspective dangereuse », juge le militant. Il faut savoir que la Chine détient un petit stock d’ivoire légal acheté en 2008, vendu peu à peu aux artisans sculpteurs, un commerce légal qui aurait en réalité couvert un vaste réseau de vente illégale.

Avec une lucidité qui confinait à la prescience Romain Gary avait eu des mots prophétiques dans sa Lettre à l’éléphant : « Si l’homme se montre capable de respect envers la vie sous la forme la plus formidable et la plus encombrante – allons, allons, ne secouez pas vos oreilles et ne levez pas votre trompe avec colère, je n’avais pas l’intention de vous froisser – alors demeure une chance pour que la Chine ne soit pas l’annonce de l’avenir qui nous attend, mais pour que l’individu, cet autre monstre préhistorique encombrant et maladroit, parvienne d’une manière ou d’une autre à survivre. » Il se peut donc que l’éléphant survive… et que la Chine nous surprenne. (tibet.fr)

 
 

10 Décembre 2015

Il y a 26 ans … A OSLO, le 10 décembre 1989, le Dalaï Lama recevait le Prix Nobel de la Paix.

Nobel

 

Et les souhaits du Dalaï Lama restent bien sûr  toujours d’actualité…

A visionner …

http://www.ina.fr/video/CAB89052178

Discours d’Oslo de Sa Sainteté le Dalaï Lama,

10 décembre 1989

 

Mes frères, mes soeurs,

C’est à la fois un honneur et un plaisir que de me trouver parmi vous aujourd’hui. Je suis très heureux de voir dans cette assemblée tant d’amis de vieille date venus de tous les coins du monde ; et je vais me faire ici de nouveaux amis que j’espère avoir encore l’occasion de retrouver par la suite.

Lorsque je rencontre des gens venant de différentes parties du monde, je constate immanquablement que nous sommes, au fond, tous semblables : nous sommes tous des êtres humains. Nous pouvons être vêtus différemment, avoir une couleur de peau différente, parler des langues différentes. Voilà pour les apparences. Mais fondamentalement, nous sommes tous les mêmes êtres humains. C’est cela qui nous lie les uns aux autres, qui nous permet de nous comprendre, de devenir des amis, de nous sentir proches les uns des autres.

M’interrogeant sur ce que je pourrais vous dire aujourd’hui, j’ai choisi de vous faire part de certaines de mes réflexions au sujet des problèmes qui se posent à nous tous en tant que membres de la famille humaine. Du fait que nous partageons cette petite planète qu’est la terre, nous devons apprendre à vivre en paix et en harmonie les uns avec les autres, et avec la nature. Ce n’est pas seulement un rêve, c’est une nécessité. Nous dépendons les uns des autres à tant de titres que nous ne pouvons plus vivre en communautés isolées et ignorer ce qui se passe hors de chez nous. Nous devons nous entr’aider en cas de difficultés, et nous devons partager les avantages qui nous échoient C’est un être humain ordinaire qui s’adresse à vous, un simple moine. Si vous trouvez quelque utilité à ce que je vais dire, alors j’espère que vous essayerez de le mettre en pratique.

Je souhaite également vous faire part des sentiments qui sont les miens face au sort tragique du peuple du Tibet Le Prix Nobel est une distinction que les Tibétains ont certainement méritée par leur courage et leur détermination jamais démentie durant quarante années d’occupation étrangère. En tant que porte-parole libre de mes compatriotes captifs, j’estime que c’est un devoir de parler en leur nom. Ce n’est ni la colère ni la haine de ceux qui sont responsables des souffrances immenses imposées à notre peuple, de la destruction de notre pays, de l’anéantissement de notre culture, qui me poussent à parler. Ceux-là aussi sont des êtres humains qui luttent pour trouver le bonheur, et ils ont droit à notre compassion. Mais je veux vous mettre an courant de la situation dramatique qui caractérise aujourd’hui mon pays et de l’espoir qui anime mon peuple, car dans notre lutte pour la liberté, la vérité est la seule arme dont nous disposions.

Comprendre que nous sommes tous essentiellement les mêmes êtres humains, qui recherchons le bonheur et essayons d’éviter la souffrance, fait naître en nous le sens de la fraternité, un sentiment chaleureux d’amour et de compassion pour autrui. Cette prise de conscience est indispensable pour survivre dans un monde qui se contracte sans cesse. En effet, si nous ne recherchons égoïstement que ce que nous pensons être dans notre seul intérêt, en faisant fi des besoins d’autrui, nous risquons non seulement de porter atteinte aux autres, mais à nous-mêmes également. Voilà qui est devenu évident au cours de ce siècle. Nous savons qu’une guerre atomique, de nos jours, serait une forme de suicide, ou que de polluer l’air et les océans en ne pensant qu’aux avantages immédiats, revient à détruire ce qui est essentiel à notre survie. Alors qu’individus et nations deviennent de plus en plus interdépendants, nous n’avons d’autre recours que de développer ce que j’appelle un sens de la responsabilité universelle.

Nous formons aujourd’hui une grande famille. Ce qui se produit à tel endroit de la planète nous atteint tous. Et bien entendu, pas uniquement quand il s’agit d’événements malheureux, mais également d’événements heureux. Non seulement sommes-nous au courant de ce qui se passe ailleurs, grâce aux extraordinaires moyens de communication modernes, mais de plus, nous sommes directement atteints par des événements qui se produisent au loin. Nous éprouvons de la tristesse quand des enfants meurent de faim en Afrique de l’Est. De même, nous ressentons de la joie quand une famille se trouve réunie après avoir été séparée pendant des dizaines d’années par le Mur de Berlin. Nos récoltes et notre bétail sont contaminés, notre santé et notre existence menacées lorsqu’un accident survient dans une centrale nucléaire située très loin dans un autre pays. Notre sécurité est renforcée quand la paix est rétablie entre deux pays d’un autre continent qui étaient en guerre.

Pourtant, guerre et paix, destruction ou protection de la nature, violation ou défense des droits de l’homme et des libertés démocratiques, misère ou bien-être matériel, existence ou non de valeurs morales et spirituelles, compréhension ou non à l’égard d’autrui ne constituent pas des phénomènes isolés que l’on peut analyser et aborder séparément les uns des autres. Ils sont en fait interdépendants, à tous les niveaux, et doivent être compris dans cette optique complémentaire.

La paix, au sens d’absence de guerre, ne signifie pas grand chose pour quelqu’un qui est en train de mourir de faim ou de froid. Elle ne soulagera en rien les souffrances d’un prisonnier politique soumis à la torture. Elle n’apportera aucun réconfort à ceux qui ont perdu des êtres chers dans les inondations causées par un déboisement incontrôlé pratiqué dans un pays voisin. La paix ne peut s’installer de façon durable que là où les droits de l’homme sont respectés, où les gens ont de quoi manger, où individus et nations sont libres. Or la véritable paix avec soi-même et avec le monde n’est réalisable que par la paix de l’esprit. De même que les phénomènes dont je viens de parler sont interdépendants, ainsi, par exemple, un environnement de bonne qualité, la richesse et la démocratie sont peu de chose en regard de la menace de guerre, notamment de la guerre nucléaire : de même, le développement matériel ne suffit pas à assurer le bonheur de l’homme.

Certes, le progrès matériel est important pour l’avancement de l’humanité. Au Tibet, nous n’avons porté que trop peu d’attention au développement technologique et économique, et nous comprenons aujourd’hui que ce fut une erreur. Pourtant, le progrès matériel sans progrès spirituel peut aussi entraîner des problèmes graves. Dans certains pays, l’on accorde une trop grande place à des considérations extérieures aux dépens du développement intérieur. Tous deux me paraissent importants et doivent aller de pair, en assurant un équilibre judicieux entre l’un et l’autre. Les visiteurs étrangers décrivent les Tibétains comme des gens heureux, enjoués. Ces qualités font en effet partie de notre caractère : elles ont été forgées par des valeurs culturelles et religieuses prônant l’importance de la paix de l’esprit qui découle de l’amour et de la bonté envers tous les êtres vivants, qu’ils soient des êtres humains ou des animaux. La paix intérieure, voilà la clef. Si vous possédez cette paix intérieure, les problèmes extérieurs n’entameront pas votre sens profond de sérénité et de paix. Un tel état d’esprit permet d’aborder n’importe quelle situation avec calme et modération, tout en préservant son bonheur intérieur. Voilà ce qui est important. Quelle que soit votre aisance matérielle, sans cette paix intérieure les circonstances peuvent encore et toujours vous inquiéter, vous troubler ou vous rendre malheureux.

Il est, par conséquent, de la plus grande importance de bien saisir cette relation entre une attitude de paix intérieure et les événements du monde, et d’essayer de résoudre les problèmes d’une façon équilibrée en tenant compte de ces divers aspects. Ce n’est certes pas aisé. Maïs on ne gagne rien à tenter de résoudre un problème si, ce faisant, on en crée un autre, tout aussi grave. Nous n’avons donc en réalité pas le choix : nous devons susciter un sens de la responsabilité universelle, non seulement au sens géographique, mais également pour ce qui est des divers problèmes auxquels notre planète se trouve confrontée.

Cette responsabilité ne revient pas uniquement aux dirigeants de nos pays ou à ceux que nous avons désignés ou élus pour assumer telle ou telle fonction. Elle revient à chacun de nous, individuellement. La paix, par exemple, commence dans le cœur de chacun de nous. Si nous avons la paix intérieure, nous sommes en paix avec ceux qui nous entourent Quand notre communauté est dans un état de paix, elle peut être en paix avec les communautés voisines, et ainsi de suite. Quand nous éprouvons de l’amour et de la bonté envers autrui, celui-ci se sent aimé, entouré de sollicitude, et de plus, nous contribuons ainsi à accroître notre propre bonheur et notre paix intérieure. Ces sentiments d’amour et de bonté peuvent être développés consciemment grâce à certaines pratiques. Pour certains, la manière la plus efficace consistera à pratiquer une religion. Pour d’autres, des pratiques non religieuses conviendront mieux. Ce qui compte, c’est que nous fassions, et cela s’applique à chacun de nous, un effort authentique pour assumer nos responsabilités les uns à l’égard des autres, et envers le milieu naturel dans lequel nous vivons.

Ce qui se passe actuellement autour de nous me semble très encourageant. Les jeunes de nombreux pays, notamment dans le Nord de l’Europe, ont demandé avec insistance que l’on mette fin à la destruction de l’environnement menée au nom du progrès économique et qui risquait d’être lourde de conséquences redoutables. Et voilà les dirigeants politiques du monde entier qui commencent à prendre des mesures concrètes pour traiter le problème. Le rapport présenté au Secrétaire Général des Nations Unies par la Commission Mondiale sur L’Environnement et le Développement (Rapport Brundtland) a constitué une étape importante et a fait comprendre aux gouvernements que le problème était devenu urgent. Les efforts qui ont été déployés pour rétablir la paix dans des régions déchirées par la guerre et pour défendre le droit à l’autodétermination de certains peuples ont eu pour conséquence le retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan, et l’établissement d’une Namibie indépendante. Sans relâche, des peuples ont agi de façon non violente pour amener bien des bouleversements spectaculaires, de Manille aux Philippines jusqu’à Berlin en Allemagne de l’Est, permettant ainsi à plusieurs pays de se rapprocher d’une véritable démocratie. La guerre froide tire apparemment à sa fin et l’espoir renaît partout. Les efforts courageux du peuple chinois pour amener des changements du même ordre ont malheureusement été brutalement écrasés en juin dernier. Mais ces efforts eux aussi sont une source d’espoir. La puissance militaire n’a pas anéanti le désir de liberté et la détermination du peuple chinois d’y parvenir. Je suis frappé d’admiration pour ces jeunes gens, à qui l’on a appris que « le pouvoir vient du canon des fusils » et qui choisissent comme arme la non-violence.

Ce que révèlent ces changements positifs, c’est que la raison, le courage, la détermination et l’inextinguible désir de liberté peuvent finalement triompher. Dans la lutte qui oppose d’une part les forces de la guerre, de la violence et de l’oppression, et de l’autre la paix, la raison et la liberté, ce sont celles-ci qui gagnent du terrain. Voilà qui nous remplit, nous Tibétains, de l’espoir qu’un jour, nous serons à nouveau libres, nous aussi.

Que l’on me décerne, ici en Norvège, le prix Nobel, à moi, un simple moine venu du lointain Tibet, nous remplit aussi, nous Tibétains, d’un nouvel espoir. Cette distinction signifie que, bien que nous n’ayons pas attiré l’attention sur notre situation tragique en recourant à la violence, nous n’avons pourtant pas été oubliés. Elle signifie également que les valeurs qui sont les nôtres, notamment notre respect pour toute forme de vie et notre croyance dans la puissance de la vérité, sont aujourd’hui reconnues et encouragées. C’est de plus un hommage rendu à mon guide, le Mahatma Gandhi, dont l’exemple est une source d’inspiration pour tant d’hommes. Le Prix décerné cette année est aussi le signe que le sens d’une responsabilité universelle s’affirme. Je suis profondément touché par l’inquiétude que ressentent sincèrement tant de personnes dans cette partie du monde pour les souffrances du peuple tibétain. C’est là une source d’espoir, non seulement pour nous Tibétains, mais pour tous les opprimés. Comme vous le savez, le Tibet est sous occupation étrangère depuis quarante ans. Aujourd’hui, les troupes chinoises stationnées au Tibet comptent plus de 250 000 hommes. D’après certaines sources, ce chiffre serait deux fois plus élevé. Pendant tout ce temps, les Tibétains ont été privés de leurs droits les plus fondamentaux, le droit à la vie, le droit de se séparer, de s’exprimer, de pratiquer une religion pour ne citer que ceux-là. Plus d’un million de personnes, sur une population de 6 millions, sont mortes des conséquences directes de l’invasion et de l’occupation chinoise. Même avant la Révolution Culturelle, de nombreux monastères, des temples et des bâtiments historiques ont été détruits. Ce qui subsistait a été presque entièrement anéanti pendant la Révolution Culturelle. Je ne souhaite pas m’étendre sur ce sujet pour lequel il existe une documentation abondante. Ce qu’il est important de savoir cependant, c’est qu’en dépit de la latitude (limitée d’ailleurs) donnée depuis 1979 pour reconstruire certaines parties de certains monastères, en dépit d’autres actes symboliques de libéralisation, les droits fondamentaux du peuple tibétain sont toujours et systématiquement violés. Ces derniers mois, la situation, déjà déplorable, s’est aggravée.

Si le gouvernement et le peuple indiens n’avaient pas si généreusement accueilli et soutenu notre communauté en exil, si nous n’avions pas reçu l’aide d’organismes et de personnes privées de nombreuses régions du monde, il ne resterait plus guère aujourd’hui de notre nation que quelques fragments épars. Notre culture, notre religion et notre identité nationale auraient bel et bien disparu. Les choses étant ce qu’elles sont, nous avons reconstruit en terre d’exil des écoles et des monastères, et créé des institutions démocratiques pour servir notre peuple et sauvegarder les fondements de notre civilisation. Forts de cette expérience, nous sommes résolus à établir une démocratie pleine et entière dans un futur Tibet libre. Nous veillons à préserver notre identité et notre culture, tout en développant notre communauté en exil dans un esprit moderne. Nous apportons ainsi un espoir à des millions de nos compatriotes vivant au Tibet.

Ce qui nous inquiète le plus actuellement, c’est l’afflux massif de colons chinois au Tibet. Dès les premières décennies de l’occupation, un nombre considérable de Chinois avaient été transférés dans la partie est du pays, dans les provinces tibétaines d’Amdo (Qinghaï) et du Kham, dont le gros du territoire avait été annexé par les provinces chinoises avoisinantes. Or, depuis 1983, un nombre sans précédent de Chinois ont été encouragés par leur gouvernement à immigrer dans toutes les régions du Tibet, y compris le Tibet central et l’ouest du pays, que la République Populaire de Chine qualifie de « prétendue Région Autonome du Tibet« . Les Tibétains sont ainsi rapidement ramenés à une minorité insignifiante dans leur propre pays. Cette évolution, qui menace la survie même de la nation tibétaine, ses traditions et son héritage spirituel, peut encore être arrêtée et renversée. Mais il faut faire vite, avant qu’il ne soit trop tard. Un nouveau cycle de manifestations, suivies de violentes répressions a commencé au Tibet en septembre 1987, et a abouti à l’imposition de la loi martiale dans la capitale, Lhassa, en mars 1989. Ces manifestations étaient pour une large part menées en réaction à cet énorme afflux d’immigrants chinois. Les informations qui parviennent à notre communauté en exil font état de marches et d’autres formes pacifiques de protestations qui se poursuivent à Lhassa et dans d’autres localités du Tibet, et cela en dépit des peines sévères et des traitements inhumains infligés aux Tibétains arrêtés pour avoir exprimé leurs griefs. Le nombre de Tibétains tués par les services de sécurité pendant les émeutes de mars, et ceux qui sont morts en détention par la suite, n’est pas connu ; il dépasserait 200. Des milliers de personnes ont été mises en garde à vue ou arrêtées et emprisonnées, la torture est pratiquée couramment.

Du fait que cette situation s’aggravait et pour éviter de nouvelles effusions de sang, j’ai proposé ce qu’il est convenu d’appeler le Plan de Paix en cinq points pour le rétablissement de la paix et des droits de l’homme au Tibet. J’en ai précisé les détails dans une allocution prononcée à Strasbourg en 1988. Je croîs qu’il fournit un cadre raisonnable et réaliste pour des négociations avec la République Populaire de Chine. Pourtant, jusqu’ici, les dirigeants chinois n’ont pas voulu y répondre de façon constructive. Or, la répression brutale du mouvement démocratique chinois en juin dernier me confirme dans mon opinion que tout règlement de la question tibétaine n’aura de sens que s’il est assorti de garanties internationales appropriées.

Le Plan de Paix en cinq points traite les principaux problèmes que j’ai exposés ici dans la première partie de mon allocution. Il prévoit :
- 1) la transformation de tout le Tibet, y compris les provinces d’Amdo et du Kham à l’est, en une zone d’Ahimsa (non-violence) ;
- 2) l’abandon par la Chine de sa politique de transfert de population ;
- 3) le respect des droits fondamentaux et des libertés démocratiques du peuple tibétain ;
- 4) la restauration et la protection de l’environnement au Tibet ; et
- 5) l’amorce de véritables négociations sur le futur statut du Tibet et sur les relations entre les peuples tibétains et chinois. Dans la déclaration que j’ai faite à Strasbourg, j’ai proposé que le Tibet devienne une entité politique démocratique pleinement autonome.

Je souhaite saisir cette occasion pour expliquer ce que l’on entend par zone d’Ahimsa ou par refuge de la paix, cette notion étant la clef de voûte du Plan en cinq points. Je suis convaincu qu’elle sera de la plus grande importance, non seulement pour le Tibet, maïs pour la paix et la stabilité en Asie. Mon rêve serait que le plateau tibétain devienne un refuge de liberté où les hommes pourraient vivre en paix et en harmonie avec la nature. Ce serait l’endroit où, du monde entier, l’on pourrait venir rechercher en soi-même la véritable signification de la paix, loin des tensions et des pressions qui s’exercent ailleurs. Le Tibet pourrait ainsi devenir un lieu de réflexion où l’on s’appliquerait à promouvoir la paix et à la renforcer.

Voici quels sont les éléments essentiels pour instaurer la zone d’Ahimsa proposée dans le Plan en cinq points :
- le plateau tibétain serait démilitarisé ;
- la fabrication, le stockage et les essais nucléaires y seraient interdits ;
- le plateau tibétain serait transformé en une biosphère, il deviendrait le plus grand parc naturel du monde. Des lois rigides seraient appliquées pour en protéger la faune et la flore. L’exploitation des ressources naturelles serait soigneusement réglementée afin de ne pas causer de dommages aux écosystèmes ; une politique de développement durable serait adoptée pour les régions habitées ;
- la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire, ou d’autres technologies qui entraînent des déchets dangereux seraient interdites ;
- la politique et la gestion des ressources naturelles consisteraient à promouvoir la paix et la protection de l’environnement. Les organisations qui auraient pour objectif de défendre la paix et de protéger la vie sous toutes ses formes seraient les bienvenues au Tibet ;
- l’établissement au Tibet d’organisations régionales et internationales pour la défense et la protection des droits de l’homme serait encouragée.

La situation du Tibet en altitude, sa superficie (qui est équivalente à celle de la Communauté Européenne), son histoire unique et son héritage de profonde spiritualité, le rendent idéalement apte à devenir ce sanctuaire de paix au coeur de l’Asie. De plus, ce nouveau rôle coïnciderait avec celui, historique, du Tibet comme nation bouddhiste pacifique et comme état tampon séparant les deux grandes puissances du continent asiatique, souvent en rivalité.

Afin de réduire les tensions actuelles en Asie, le Président de l’Union Soviétique, Monsieur Gorbatchev, a proposé la démilitarisation de la frontière sino-soviétique pour en faire une « frontière de la paix et du bon voisinage ». Le gouvernement du Népal avait précédemment proposé que ce pays de l’Himalaya, en bordure du Népal, devienne une zone de paix, bien que sa démilitarisation n’ait pas été envisagée.

Pour assurer la paix et la stabilité en Asie, il est indispensable de créer des zones de paix pour séparer les grandes puissances du continent, qui sont des adversaires potentiels. La proposition du Président Gorbatchev, qui comportait également le retrait complet des troupes soviétiques de Mongolie, contribuerait à réduire les tensions et les risques d’affrontement entre l’Union Soviétique et la Chine. Il faudra aussi créer, c’est évident, une véritable zone de paix pour séparer les deux pays les plus peuplés du monde, l’Inde et la Chine.

L’établissement d’une zone d’Ahimsa au Tibet nécessiterait le retrait des troupes et le démantèlement des installations militaires chinoises. Ces mesures permettraient alors à l’Inde et au Népal de retirer à leur tour leurs troupes et installations militaires des régions himalayennes en bordure du Tibet. Des accords internationaux seraient nécessaires à cet effet. Tous les états d’Asie trouveraient leur intérêt à un tel arrangement, notamment l’Inde et la Chine, car leur sécurité en serait augmentée et le fardeau économique que représente le maintien d’armées importantes dans les régions reculées réduit

Le Tibet ne serait pas la première zone stratégique à être démilitarisée. Certaines parties de la péninsule du Sinaï, territoire égyptien qui sépare Israël de l’Egypte sont démilitarisées depuis quelque temps déjà. Bien entendu, le Costa Rica reste le meilleur exemple d’un pays entièrement démilitarisé.

Le Tibet ne serait pas non plus la première région à être transformée en réserve naturelle ou biosphère. De nombreuses réserves ont ainsi été créées partout dans le monde. Certaines régions hautement stratégiques ont été transformées en « parcs naturels pour la paix ». Comme exemples, je mentionne le Parc de la Amistad, sur la frontière entre le Costa Rica et le Panama, et le projet « Si a la Paz » sur la frontière entre le Costa Rica et le Nicaragua.

Quand je me suis rendu au Costa Rica au début de 1989, j’ai eu l’occasion de constater qu’un pays peut se développer avec succès sans armée, et devenir une démocratie stable, engagée à maintenir la paix et à protéger la nature. Ceci me conforte dans ma conviction que ma façon de concevoir l’avenir du Tibet n’est pas seulement un rêve, mais bien un projet réalisable.

Permettez-moi de terminer sur une note personnelle de remerciement qui s’adresse à vous tous qui êtes là, ainsi qu’à nos amis qui n’ont pas pu nous rejoindre aujourd’hui. L’inquiétude que vous avez manifestée devant le sort tragique des Tibétains et le soutien que vous nous avez apporté nous ont tous profondément touchés, et continuent à nous donner le courage nécessaire dans la lutte que nous menons pour la liberté et la justice, non pas avec des fusils, mais avec des armes puissantes que sont la vérité et la détermination. Je sais que je parle au nom de tout le peuple tibétain lorsque je vous remercie, et vous demande de ne pas oublier le Tibet qui vit une période sombre de son histoire.

Nous aussi espérons pouvoir apporter notre pierre au développement d’un monde plus pacifique, plus humain et plus beau. Le futur Tibet libre cherchera à aider ceux qui en auront besoin où qu’ils soient, à protéger la nature, et à promouvoir la paix. Je crois que notre capacité toute tibétaine de combiner les qualités spirituelles avec une attitude réaliste et pragmatique nous permettra d’apporter une contribution originale, à notre façon, si modeste soit-elle. C’est l’espoir qui est le mien ; c’est ce pourquoi je prie.

Pour conclure, j’aimerais faire ici avec vous, une courte prière. Elle est pour moi une source d’inspiration et de détermination.

Aussi longtemps que persistera l’espace,
Aussi longtemps que subsisteront les êtres vivants,
Que je puisse moi aussi demeurer
Pour dissiper la souffrance du monde.

Merci

Oslo, le 11 décembre 1989.


5 Décembre 2015

Une famille tibétaine battue pour avoir refusé de vendre leurs terres

DHARAMSHALA, le 2 décembre: Quatre membres d’une famille tibétaine dans le petit village de Dzamthang dans la région de Sichuan ont été brutalement tabassés par des autorités chinoises après qu’ils aient (avec d’autres familles) refusé de vendre leur terre. En effet, leur terrain est sollicité par des autorités chinoises locales pour construire une cabanon de police ainsi que pour d’autres utilisations officielles, selon un rapport de Radio Free Asia.

Les membres de la famille (soutenus par d’autres familles) ont protesté contre la tentative du gouvernement d’acheter avec toute puissance les terres de la région lundi dernier (le 30 novembre). La source de RFA mentionne dans une interview lors de la manifestation pacifique: «Il y a au minimum quatre protestataires qui ont fuit: Tare Kyi, Samlha, Ratna Dargye et Lukyi. Sévèrement blessé, Samlha s’est échappé dans des conditions critiques, »

Le terrain est inestimable pour les familles de la région car ils vivent de l’agriculture et de l’élevage. « Les propriétaires sont des familles pauvres. Cette terre est donc leur principale source de revenu, » expliqua RFA.

Aucunes informations complémentaires sur les familles ou sur les terres en question ne sont disponibles actuellement.

Ces incidents par des officiers chinois de confiscations des terres ont été en hausse cette année au Tibet. Ils ont été mis en évidence lors du cas d’usurpation des terres de Thangkor, dans la région de Dzoege début octobre, où les autorités chinoises ont expulsés énergiquement plus de vingt familles de leurs terres et de leurs pâturages nomades. Les maisons ont été démolies sous le prétexte d’une initiative environnementale de « Créer une ville verte » selon les autorités chinoises.

Les officiers chinois n’avaient pas fourni d’assurances de délocalisation ni de compensation aux nomades tibétains touchés. Quelques tibétains qui avaient été arrêté ont désormais été relâchés. Cependant, Jigjey Kyab, Tsepak, Phurko, Sonam Gyatso et Shetruk sont toujours en détention préventive. Actuellement, on suppose que le lieu de leurs détentions est situé dans la région de Marthang. (tibet.fr)

 
 
 

5 Décembre 2015

L’ ONG «TIBET TROISIEME PÔLE» présente à Paris afin d’exposer la crise climatique au Tibet, lors de COP 21

3POLE

Dharamshala, le 3 décembre : Avec l’ouverture de COP21,  la Conférence sur le climat à Paris, les dirigeants du monde entier, les écologistes et les ONG vont tenter de parvenir à un accord significatif sur le climat. Différentes campagnes pour  le changement climatique ont été conduites par l’équipe  » Tibet Troisième Pôle «  et dénoncent  les changements climatiques que connaît le Plateau Tibétain, en raison de la destruction de l’environnement.

Tempa Gyaltsen, chef exécutif du Bureau de l’Environnement au sein de l’Administration Centrale Tibétaine – CTA –  et certains délégués tibétains présents à Paris, ont pu, ce mardi, informer sur « l’impact du changement climatique sur le Plateau Tibétain » et  Kalon Dicki Chhoyang, Ministre de l’Information et des Relations internationales, rejoindra  Paris dès vendredi afin de délivrer à son tour un exposé sur les questions climatiques au Tibet.
Lobsang Yangtso, un membre de l’équipe de  » Tibet Troisième Pôle  » présent à la conférence a déclaré à Phayul : « Nous avons rencontré quelques écologistes chinois de Pékin. Nous avons envisagé de construire avec eux un réseau afin de pouvoir travailler ensemble à l’avenir. Nous avons également rencontré Abhishek Shrestha, Directeur du Programme Justice climatique, avec qui nous avons discuté des problèmes environnementaux au Népal et au Tibet ».
« Nous avons également partagé les mêmes préoccupations sur les programmes de développement qui ne pourraient pas aider les populations locales, » a t-elle ajouté.
Cette équipe, représentant une coalition de plus de 185 groupes de soutien au Tibet  à travers le monde, a pu aussi rencontrer d’autres écologistes et ONG afin d’ expliquer les préoccupations  concernant le plateau tibétain en raison de l’exploitation minière excessive, de la déforestation et de la dérivation des fleuves.
Lobsang considère comme un point très positif le fait qu’elle ait pu remettre, dès le premier jour de ces rencontres de la  société civile et des ONG de la CCNUCC, le 1er décembre, le rapport intitulé « TIBET, le défi environnemental », récapitulant les défis environnementaux au Tibet » personnellement à François Hollande, Président de la France.
Avec toute cette équipe, Tempa Gyaltsen et John Isom du Centre de Justice pour le Tibet sont installés dans un stand organisé par l’Administration Centrale Tibétaine, au sein même de la Conférence des Nations Unies, afin de distribuer des documents variés : affiches, dépliants et livres exposant la situation sur le Plateau Tibétain.
« La Chine et le Tibet devraient dépasser le problème politique et travailler sincèrement ensemble dans le seul but d’ assurer la protection du Plateau Tibétain face au changement climatique et à la destruction de l’environnement » déclarait Tempa s’adressant à Tibet.net. (tibet.fr)

 
 
 

5 Décembre 2015

KIRTI : Deux moines bouddhistes tibétains du monastère de Kirti arrêtés pour des raisons mal déterminées.

moines

 Dharamsala – Deux moines bouddhistes tibétains du monastère de Kirti du Comté de Ngaba, région agitée du nord-est du Tibet ont été arrêtés par la police chinoise pour des raisons mal déterminées,  le 30 novembre 2015.

« Les deux moines ont été arrêtés par la police chinoise à deux moments différents, dans le même monastère du Comté de Ngaba, dans la région de l’Amdo du nord-est du Tibet, dans le Comté d’Aba de la Préfecture autonome tibétaine de Qiang, dans le nord-ouest de la province du Sichuan» selon les explications de Losang Yeshe et Kanyag Tsering, du monastère de Kirti en exil, fournies au Tibet Post International.
« Lobsang Gephel, 28, a été arrêté et extrait de son monastère par la police, selon le Vénérable Tsering,» ajoutant qu’ il est détenu dans la ville du Comté. Mais aucun autre détail n’est disponible. »

C’est un ancien prisonnier politique, déjà arrêté en mai 2011, finalement condamné à 3 ans de prison après avoir été retenu en garde à vue pendant une longue période. Il avait été libéré à la fin de 2013.« Gephel originaire de la division no. 2 du district pastoral Me’uruma, est l’aîné des 9 enfants du couple Orgyen Tsering et Kyi Lhamo », déclare encore le  Vénérable Tsering. Très jeune il avait rejoint le monastère ; actuellement, il en est le directeur de la faculté de médecine.

Les sources indiquent aussi qu’ « un autre moine, âgé de 49 ans Drukdra a été également été arrêté et extrait de sa chambre par la police, la nuit du lundi 30 novembre 2015.»  Lui aussi est également un ancien prisonnier politique, arrêté en 2008 et condamné à 1 an et 4 mois, originaire du Canton de Soruma.
Des centaines de Tibétains, dont des écrivains, des blogueurs, des chanteurs et des écologistes, ont été arrêtés ou sont emprisonnés depuis 2008, après avoir tenté d’exprimer leurs points de vue ou de partager des nouvelles sur la situation du Tibet avec le monde extérieur, et fourni une preuve supplémentaire de la répression généralisée contre la liberté d’expression au Tibet.
Des manifestations sporadiques s’opposant au régime répressif chinois ont continué au Tibet depuis les manifestations massives qui ont balayé la région en 2008, avec plus de 140 Tibétains qui se sont à ce jour immolés en résistance à la répression de Pékin et afin d’appeler pour la liberté au Tibet et pour le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama. (tibet.fr)
 
 
 

5 Décembre 2015

La Chine nie torturer des prisonniers lors du Comité Anti Torture (CAT)

Dharamsala, le 20 Novembre : la Chine a démenti l’emprisonnement ou la torture de détenus politiques en indiquant que l’usage de la torture est interdit.

« Le Gouvernement chinois interdit la torture et poursuit tout membre du personnel ou organes de l’Etat pour les activités de torture » a déclaré Li Wensheng, directeur général adjoint du département des affaires juridiques au sein du ministère de la sécurité publique, à Genève, au Comité des Nations unies contre la torture (CAT) pour conclure l’examen de deux jours sur le cas de la Chine.

Malgré les experts des Nations Unies pressant les responsables chinois sur des allégations de brutalité de la police chinoise en particulier sur les prisonniers politiques, la délégation chinoise a nié les mauvais traitements sur des prisonniers détenus dans les postes de police ainsi que les décès en garde à vue.

Les responsables chinois ont également réfuté les allégations de l’utilisation de chocs électriques et des chaises d’interrogatoire en les déclarant comme un moyen de «garantir la sécurité des détenus, pour les empêcher de s’échapper, de s’auto-mutiler ou d’attaquer d’autres personnes».

«La délégation chinoise a largement nié l’existence de problèmes liés à la torture, et est même apparue pour appliquer différentes normes respectant ce qui constitue la torture selon le droit international. «Ceci est inacceptable », a déclaré Kai Müller, chef de l’équipe de défense auprès des Nations Unies au sein de l’ONG International Campaign for Tibet, à Genève.

Mandie McKeown, du Réseau international Tibet a indiqué, « ce fut une semaine agitée avec les membres de l’équipe, y compris Golog Jigme, ayant un contact direct avec les membres du Comité, qui nous a permis de parler directement des questions clés et les a incités à les aborder directement pendant le CAT. Les médias étaient aussi vraiment très intéressés, en particulier par la réaction de Golog Jigme face aux réponses de la Chine, ayant lui-même subi la torture».

Golog Jigme, ancien prisonnier politique tibétain résidant actuellement en Suisse, a exprimé sa déception après que les fonctionnaires chinois aient réfuté toutes les allégations de maltraitance des prisonniers politiques. «De retour au Tibet, je suis habitué à la propagande chinoise et à entendre des mensonges à chaque fois qu’il y avait des communications par le gouvernement chinois, » a-t-il indiqué à Reuters.

« Je peux honnêtement dire qu’il n’y avait pas la moindre vérité dans tout ce qu’ils ont dit aujourd’hui. En ce qui concerne la chaise d’interrogatoire, qui a été très débattue aujourd’hui, ils ont prétexté qu’il en allait de la sécurité de la personne détenue… Regardez mes blessures, mes mains et les pieds, en fait, c’était une torture brutale », a déclaré Jigme.

Poète tibétain et activiste, Tenzin Tsundue, a déclaré : « j’ai été moi-même victime d’incarcération chinoise quand je fus arrêté au Tibet et emprisonné pendant trois mois il y a plusieurs années. J’ai également été témoin de prisonniers de conscience maltraités dans une prison de Lhassa. La Chine peut acheter le silence international sur les droits de l’homme, mais ils ne peuvent pas taire la vérité, le peuple chinois le sait intimement ».

Le Groupe de plaidoyer tibétain, une coalition de plusieurs groupes, a cependant exprimé sa satisfaction que la Chine ait été obligée de s’exprimer sur la question de la mort de Trulku Tenzin Delek, bien que la Chine ait nié que sa mort soit due à un manque de traitement médical.

Les rapports de divers groupes de défense des droits ont montré que les conditions des droits de l’homme en Chine, au Tibet et au Xinjiang se sont détériorées.

Le rapport annuel 2015 de la bipartie du Congrès-Exécutif de la Commission sur Chine (CECC) a marqué l’année 2015 comme «une autre année sévère pour les droits humains en Chine».

Traduction France Tibet

Lire en complément  :

US Torture Watchdog Questions China

By Tenzin Samten  /  November 20, 2015;

The Chinese government reported that they are working on combating torture through better training of prison guards and audio and video recordings of interrogations. “Our efforts have produced major progress in our combat against torture,” said Wu Hailong, China’s ambassador who heads its delegation of 39 senior officials to the UN body.

The UN committee raised several issues, including the use of interrogation chairs, electric shocks, weighted leg cuffs on detainees, and also inquired whether detainees had access to medical facilities and why prisoners were held in solitary confinement.

The evasive nature of China’s report on torture, which included few specifics, prompted the UN members to raise direct questions about the detention of many of Chinese lawyers since the crackdown on lawyers in July. They also demanded details on the number of political prisoners in Tibet. George Tugushi, member of the committee was quoted as saying, “Please explain the deaths that have occurred in Chinese detention facilities because people were unable to obtain (medical) treatment on time, based on a number of reports the committee has received.”

Wu Hailong, said his team would respond to the frank and sharp questions from the UN body the following day.

As for the questions relating to the Tibetan political prisoners, a deputy director of the State Ethnic Affairs Commission, Jin Chunzin, replied that there are no such cases of political prisoners. “The allegation of cruel treatment of suspects from ethnic minority groups is groundless” she asserted.

Regarding the treatment of prisoners with reference to solitaconfinement practices in Chinese prisons, Mr Li of the Public Security Ministry of China said that it was a management matter and not a punitive measure. They denied using iron interrogation chairs. They admitted using chairs known as “tiger chairs” but claimed they were for the safety of the detainees.

The New York Times reported that Golog Jigme, a Tibetan monk, who has been a victim of Chinese torture and this year received asylum in Switzerland, expressed shock after the hearing and said, “It is incredible that a country like China, which is highly regarded in the international community, would come here and use this platform to tell lies.”

Thus China’s indifference towards giving an open and honest account of situations inside China left many international right groups aggrieved.

– See more at: http://www.contactmagazine.net/articles/un-torture-watchdog-questioned-china/#sthash.ECIkRq5a.dpuf

La Chine interrogée sur la torture dans ses prisons

mardi 1er décembre 2015 par Monique Dorizon , Rédaction

A Genève, le 17 novembre 2015, les fonctionnaires chinois ont été questionnés par les membres du Comité des Nations Unies contre la torture sur la généralisation de la torture dans les prisons du pays, la répression contre les militants et surtout les prisonniers politiques et les décès en détention.
Le gouvernement chinois a indiqué qu’ils luttaient contre la torture grâce à une meilleure formation des gardiens de prison et des enregistrements audio et vidéo des interrogatoires. « Nos efforts ont produit des progrès importants dans notre lutte contre la torture« , a déclaré Wu Hailong, Ambassadeur de Chine, dirigeant la délégation de 39 hauts fonctionnaires à l’organe de l’ONU.

Le Comité de l’ONU a soulevé plusieurs questions, y compris l’utilisation de chaises d’interrogatoire, de chocs électriques, de lourdes entraves aux pieds pour les détenus, et a également demandé si les détenus avaient accès à des installations médicales et pourquoi des prisonniers étaient maintenus à l’isolement.

La nature évasive du rapport de la Chine sur la torture, qui comprend quelques spécificités, a incité les membres de l’ONU à poser des questions directes au sujet de la détention d’un grand nombre d’avocats chinois depuis la répression sur les avocats en juillet 2015. Ils ont également demandé des précisions sur le nombre de prisonniers politiques au Tibet.
George Tugushi, membre du Comité a demandé : « S’il vous plaît, pourriez-vous expliquer les décès survenus dans les établissements de détention chinois ; ces personnes ayant été incapables d’obtenir un traitement (médical) à temps, ceci sur la base d’un certain nombre de rapports reçus par le Comité« .
Wu Hailong a déclaré que son équipe allait répondre le lendemain aux questions nettes et précises de l’organisme des Nations Unies.

De même, pour les questions relatives aux prisonniers politiques tibétains, une directrice adjointe de la Commission d’État des affaires ethniques, Jin Chunzin, a répondu qu’il n’y avait pas de tels cas de prisonniers politiques. « L’allégation de traitement cruel de suspects appartenant à des groupes ethniques minoritaires est sans fondement« , a-t-elle affirmé.

En ce qui concerne le traitement des prisonniers soumis aux pratiques de l’isolement dans les prisons chinoises, M. Li du ministère de la Sécurité publique de la Chine a déclaré qu’il s’agissait d’une question de gestion et non pas d’une mesure punitive. Ils ont nié l’utilisation des chaises d’interrogatoire en fer. Ils ont admis l’utilisation de chaises dites « chaises du tigre » [1], mais ont affirmé qu’elles étaient là pour la sécurité des détenus .

Le journal New York Times a rapporté que Golog Jigme [2], moine tibétain, victime de la torture chinoise et qui a obtenu cette année l’asile en Suisse, a exprimé son choc après la réunion et a dit : « Il est incroyable qu’un pays comme la Chine, très considéré dans la communauté internationale, vienne ici et utilise cette plateforme pour dire des mensonges« .

Ainsi, l’indifférence de la Chine à donner un compte rendu ouvert et honnête de la situation à l’intérieur de la Chine a laissé de nombreux groupes internationaux de défense des droits avec le sentiment d’avoir été lésés. (tibet.fr)

Source : Contact, 20 novembre 2015.

 
 
 

5 Décembre 2015

La mission environnementale de Karuna-Shechen

Alors que la COP 21 se tient à Paris, les événements tragiques qui ont eu lieu dans la capitale française doivent nous inciter plus que jamais à manifester davantage de considération pour autrui, à faire preuve de solidarité et, en ce qui concerne l’environnement, à inclure les générations futures dans la sphère de notre compassion.

Il a souvent été dit que les politiciens pensent aux prochaines élections, tandis que les hommes d’État pensent à la prochaine génération. Il est temps pour les politiciens de se comporter comme des hommes d’État responsables. Sinon, ils seront maudits par les générations à venir qui diront : « Vous saviez, et pourtant, vous n’avez rien fait ».

La question de l’environnement est complexe sur le plan scientifique, économique et politique. Mais en définitive il s’agit d’une opposition entre altruisme et égoïsme. Si nous ne nous soucions pas du destin des générations futures et des millions d’autres espèces qui sont nos concitoyens dans ce monde, nous n’avons guère de raisons de nous préoccuper de l’environnement. Mais il ne peut en être ainsi. Nous n’avons pas le droit de mettre en péril le sort de milliards et de milliards d’êtres humains qui naîtront après nous et de provoquer la 6e extinction majeure des espèces vivantes sur la planète depuis que la vie est apparue sur Terre.

Il est facile de dire que ce problème est grave mais qu’il n’est pas encore trop tard pour faire quelque chose. Sûrement quand nous avons déjà un pied au-dessus du précipice, il n’est pas trop tard, mais il pourrait l’être très bientôt.

Nous pouvons admettre que les êtres humains sont tous pour la plupart des gens de bonne volonté et aspirent à bâtir un monde meilleur. Ceci peut être accompli grâce à l’altruisme. Si nous avons plus de considération pour l’autre, nous mettrons en place une économie attentionnée, nous pourrons promouvoir l’harmonie dans la société et remédier ainsi aux inégalités. Nous ferons tout ce qu’il faut pour ne pas dépasser les limites de la planète au sein de laquelle l’humanité et le reste de la biosphère pourraient continuer à prospérer si nous ne détraquons pas le système.

Nous sommes fondamentalement interdépendants et sommes donc tous dans le même bateau. II importe donc de rehausser le niveau de notre coopération et de notre solidarité.

L’association Karuna-Shechen s’efforce de mener à bien des projets efficaces, utile et bien ciblés dans les domaines de l’éducation, de la santé, des services sociaux et de la préservation de l’environnement, projets qui répondent aux besoins des populations les plus desservies du Tibet, du Népal et de l’Inde du nord.

Les glaciers de l’Himalaya, au Tibet, au Népal, au Bhoutan et en Inde constituent le troisième des pôles de notre planète malade. Le problème est que ce pôle fond trois à quatre fois plus vite que les pôles Nord et Sud. On dénombre 40 000 glaciers de diverses tailles sur le plateau tibétain. Tous fondent rapidement. Au réchauffement général qui affecte l’ensemble de la planète s’ajoute le phénomène de la pollution qui, se déposant sur la neige, fonce la couleur des glaciers, si bien qu’ils absorbent davantage la lumière, ce qui accélère le processus de fonte.

Au total ce sont maintenant 400 lacs glaciaires qui au Népal et au Bhoutan menacent de briser leur digue naturelle et d’inonder les régions peuplées des vallées en contrebas. Une fois ces inondations passées, et après que la surface des glaciers aura encore diminué, surviendra la sécheresse, puisque les torrents et les rivières cesseront d’être alimentées par la neige fondue. On comprendra que nous sommes donc hautement concernés par les questions environnementales et les changements climatiques.

47 % environ de la population mondiale, en Chine, en Inde et dans d’autres pays dépend pour son agriculture, son approvisionnement en eau et donc pour sa survie du bassin hydrographique (Indus, Brahmapoutre, Yangtsé, le Fleuve Jaune, Salouen, Mékong) délimité par le plateau tibétain. Les conséquences de l’assèchement de ces grandes rivières seront désastreuses.

A notre humble niveau, Karuna-Shechen s’efforce tout particulièrement d’apporter l’électricité solaire dans des villages isolés, d’encourager l’agro-écologie et la production d’aliments biologiques qui sont plus durables pour l’environnement local. Nous mettons également en œuvre des programmes de collecte des eaux de pluies, pour éviter d’épuiser les nappes phréatiques en creusant des puits profonds qui finissent par provoquer le tarissement des puits et des sources naturelles, comme cela se produit de plus en plus au Népal depuis quelques années. Nous avons également construit un certain nombre d’écoles, pour environ 12,000 enfants, en utilisant du bambou à la place de matériaux qui nécessitent une haute consommation d’énergie. Dans les provinces du Bihar et du Jarkhang, en Inde, nous avons mené à bien à création de 6 000 jardins potagers, où les agriculteurs cultivent une grande variété de légumes et de fruits pour subvenir à leurs besoins, pour pallier ainsi la hausse des monocultures qui appauvrissent la qualité du sol et réduisent considérablement la biodiversité.

Tout ceci n’est qu’une goutte dans l’océan, mais si nous faisons tous les efforts dans la bonne direction, nous serons effectivement capables de construire un monde meilleur. (tibet.fr)

Pour plus d’information sur les activités humanitaires de Matthieu Ricard

 
 
 

5 Décembre 2015

Miss Tibet suivie par des espions chinois lors du Concours de beauté Miss Monde

DHARAMSHALA, le 27 novembre 2015 : L’élue Miss Tibet,Pema Choedon, a prétendu que deux hommes non identifiés ont continué à la suivre pendant ses voyages. Elle préparait sa participation à Miss Monde, Concours de beauté se déroulant à Manille, dans les Philippines, le mois dernier.

« J’ai été suivie par deux hommes asiatiques pendant mes vols, autant à l’aller qu’au retour des Philippines, lors de ma participation au Concours de Miss Monde 2015, » affirma Pema Choedon, une étudiante anglaise de lettres à l’Université Jawaharlal Nehru, à New Delhi (Inde).

L’aventure semble un peu tirée par les cheveux, ressemblant au scénario d’un film. Mais en analysant les propos de Pema Choedon, cet événement soulève en toute justice un doute raisonné.

Pema Choedon, s’exprimant au journal Phayul, raconta son voyage via la compagnie Air India, le 9 octobre, depuis l’aéroport international d’Indira Gandhi jusqu’à Hong-Kong d’où elle est montée à bord d’un autre avion la connectant à Manille, dans les Philippines. Dix-sept jours après le Concours de beauté, elle prit le même parcours pour retourner chez elle avec la même compagnie Air India, depuis l’aéroport international à Hong-Kong Ninoy Aquino et de nouveau changement de vol pour New Delhi le 25 octobre. Sur tous ses quatre vols, elle a remarqué ces deux hommes asiatiques, gardant une distance sûre tout en continuant de la suivre.

« Je ne m’attends pas à ce que les gens croient obligatoirement ce que je dis mais je pense que cela dépasse la peur que peut connaître une femme voyageant seule. Cela lance une problématique plus importante : si une personne peut être prise pour cible et suivie aussi facilement, j’ai bien peur que quelqu’un de malsain, en dépensant beaucoup d’argent, aille engager des espions comme ces deux hommes. Ils auraient alors les moyens de faire des actes beaucoup plus graves, » expliqua Pema.

« J’ai essayé de leur parler pendant le vol mais ils ne m’ont pas répondu et m’ont remis en place immédiatement. Puis, quand nous avons atteint New Delhi IGI, je me suis de nouveau approchée d’eux, me sentant frustrée d’être poursuivie, mais ils sont partis en courant : une personne normale n’aurait jamais fait ça ! Mon agent de voyage m’a raconté que c’était extrêmement difficile pour deux personnes d’entrer dans les quatre mêmes vols avec les quatre mêmes dates, encore plus avec le trajet que j’ai choisi, ce n’était pas un parcours ordinaire. Ces hommes n’avaient pas de bagages et portaient les mêmes vêtements lors des quatre vols.»

Pema décrit les deux hommes comme deux hommes asiatiques, l’un gros et petit et le deuxième plus sombre avec de longs cheveux portant en permanence une casquette. Le jour de l’évènement, elle a posté sur Facebook aux alentours de 18h dans la soirée : « Quand je les ai vus pour la quatrième fois à l’aéroport d’Indira Gandhi, j’ai été convaincue qu’ils me suivaient. Ils ressemblaient à des espions chinois. »

L’accusation d’une mission de surveillance par une équipe d’espionnage chinoise est peut-être sans fondement en termes de preuve concrète mais l’évidence est là. L’histoire de Pema n’est pas un cas isolé. En effet, les participantes au Concours Miss Monde ont été mises sous pression. Lors de deux  Concours de beauté différents le mois dernier, deux autres participantes ont été contraintes de se retirer du Concours Miss Monde, le lien entre ces deux affaires étant la Chine.

Miss Canada Anastasia Lin est une immigrante du Canada. On lui a refusé un visa pour participer au concours Miss Monde de 2015 en Chine. La Chine a refusé de fournir une quelconque explication en dehors de cette sentence : « La Chine ne permet pas à des persona non grata de venir en Chine. » Lin avoua,malgré les menaces à l’encontre de sa famille en Chine, qu’elle continuerait à parler des violations des Droits de l’Homme dans son pays natal, comme auparavant, étant par ailleurs avocate en Droits.

Dans un cas similaire de pression commis par la Chine, Miss Taiwan Ting Wen Yi a été éjectée du Concours Miss Monde tenu à Vienne, en Autriche, après qu’elle ait refusé de porter une écharpe marquée Miss Chinese Taipei. Elle avoua aux journalistes : « Je leur ai dit 30 000 fois que Taïwan est Taïwan. Je suis née à Taïwan, mon écharpe inscrit désormais Taïwan, je représente Taïwan et je vais utiliser le nom de Taïwan lors de mon apparition à Miss Monde. »

L’interprétation de la Chine face à n’importe quel événement mondial ou social, vécu comme une attaque sur sa nationalité, n’est pas nouvelle. Une telle paranoïa de l’Etat a été montré maintes et maintes fois dans l’histoire récente. L’évènement sur les Concours de beauté n’a fait que consolider cet autre visage de la Chine, celui d’un pays voulant diriger d’une main de fer, légitimement ou autrement. (tibet.fr)

 
 
 

5 Décembre 2015

Des ONG s’allient pour faire parler du Tibet à la conférence mondiale COP21 à Paris

Parallèlement à la Conférence COP21 sur le changement climatique, qui vient de commencer à Paris, une coalition d’ONG tibétaines s ‘est réunie ce dimanche 29 novembre pour sensibiliser le public à l’importance du Tibet dans le climat mondial.

L’Association des Femmes Tibétaines (Tibet Women Assocation), les Etudiants indiens pour un Tibet Libre (Students for Free Tibet) en coordination avec le Réseau International pour le Tibet (International Tibet Network) ont organisé un spectacle de rue à Dharamsala pour expliquer la crise climatique au Tibet.

Le récit de la pièce se déroule au travers des yeux d’un yack nommé Tashi touché par les destructions environnementales sur le plateau tibétain.

Tashi y parle de sa famille nomade, perturbée par la  « force de déportation des nomades », famille avec laquelle il a parcouru les vastes prairies maintenant ravagées par l’exploitation minière outrancière. Il raconte également comment la Chine a détourné des fleuves pour répondre à sa demande en eau et en électricité. Tashi termine son histoire, avec des mots forts comme  « Les rivières du Tibet sont la bouée de sauvetage de l’Asie » ou  « Justice climatique pour le Tibet ».

Lobsang Tseten, coordinateur du programme chez SFT, a déclaré : « Notre ordre du jour est de soulever les questions pressantes sur la crise climatique au Tibet. Nous demandons au public réuni ici d’expliquer à ses dirigeants que la Chine doit être tenue responsable de ses actes ».

Norzin Dolma, responsable de l’environnement chez TWA, et qui participe à la conférence de Paris en tant que membre de « Tibet le Troisième Pôle » déclarait dans un communiqué de presse que : «  pour faire face à la pénurie d’eau, la Chine fait avancer la construction de méga-barrages et ses projets de dérivation de l’eau à un rythme sans précédent. Ces projets perturberont non seulement l’approvisionnement en eau de milliards de personnes en Asie du Sud mais verront le déracinement et le déplacement de milliers de Tibétains et la destruction des écosystèmes fluviaux de la région.»

Les représentants tibétains vont appeler les dirigeants du monde à examiner le problème du réchauffement climatique, mais aussi à exiger de la Chine qu’elle mette fin à ses politiques environnementales irresponsables au Tibet.

Des événements similaires ont également été organisés par les ONG dans la capitale indienne New Delhi. Les acteurs ont donné une représentation de théâtre de rue  jouée face au Bureau de l’ONU puis, rejoints par plus de 200 Tibétains, ils ont manifesté pour le climat au Tibet.

ITN avec sa « semaine d’action climat » fait pression sur les ambassades de 11 pays situés en aval, à savoir le Cambodge, la Thaïlande, le Myanmar, le Vietnam, le Népal, le Bangladesh et le Pakistan, etc.. afin de former une alliance et confronter la Chine. Ils ont également rencontré des représentants des ambassades des États-Unis et d’Australie.

« Au cours des cinq derniers jours, nous avons rencontré des officiers politiques des ambassades du Népal, États-Unis, Australie, des agents d’information de l’ONU et Shri Jairam Ramesh, ancien ministre de l’Environnement et des Forêts, afin de souligner la nécessité d’un forum multilatéral des pays en aval pour faire pression sur la Chine en vue d’ une utilisation et d’ un partage responsable de l’eau »,  déclarait Dhardon Sharling, membre du Parlement tibétain en exil. « Le clou de notre campagne de sensibilisation d’une semaine a été de faire notre communication dans les 11 nations en aval du Tibet ainsi qu’en Chine », a t-elle dit

« Nous appelons à une union des pays asiatiques en aval afin d’engager avec la Chine la discussion sur les questions climatiques et le partage de l’eau », a déclaré Tenzin Jigdel, Coordinateur International chez ITN. (tibet.fr)

 
 
 

5 Décembre 2015

Des chanteurs et des poètes tibétains présents au Samanvay Indian Language Festival

New Delhi, le 28 novembre : Six exilés tibétains écrivains et musiciens ont participé à l’Indian Languge Festival (ILF) organisé par Samanvay, une institution sous l’égide du gouvernement indien.

C’est la première fois qu’un grand groupe d’artistes tibétains est invités à l’ILF qui se déroule au centre des congrès India Habitat Centre.

Les chanteurs tibétains Loten Namling, Jamyang Tashi et Sonam Dolma ont chanté durant la cérémonie inaugurale du festival jeudi, tandis que les écrivains tibétains Tsering Wangmo Dhompa, Tenzin Tsundue et Bhuchung D. Sonam ont participé au premier atelier du festival le vendredi.

Présentant le thème principal du festival « Intérieur/extérieur : écrire les rêves et réalités de l’Inde », les écrivains tibétains ont lu leurs textes et discuté des questions de l’identité, de l’écriture en anglais et leur expérience de l’exil.

« En tant que personne forcée à quitter son pays et contrainte à apprendre l’anglais en exil, je me sens comme si j’étais en «bardo»* ou dans un état intermédiaire entre la mort et la renaissance. Je pense que je ne suis ni quelqu’un de l’intérieur, ni quelqu’un de l’extérieur» témoigne Bhuchung D. Sonam.

Plus d’une centaine de poètes, écrivains et traducteurs de plusieurs langues indiennes ont participé à l’ILF qui attire un grande nombre d’intellectuels et d’étudiants indiens.

Le Samanvay ILF offre un espace aux engagements socio-culturels et promeut la diffusion de connaissances gratuites. Il englobe également le maintien de recherches sociales et touche les enfants des communautés défavorisées. (tibet.fr)

*bardo : dans le bouddhisme tibétain, état suivant la mort durant lequel les prières sont susceptibles d’orienter la nouvelle naissance

 
 
 

5 Décembre 2015

Les Tibétains à Conflans – une situation dramatique

Tentes

Sous la pression des associations et de citoyens, le Maire de Conflans, Laurent Brosse, avait finalement accepté l’année dernière qu’une cinquantaine d’entre eux puissent passer la nuit (uniquement pour la nuit, ils devaient quitter la salle dans la journée ) au chaud et à l’abri dans la salle Eugène Lecorre pour désengorger la péniche « Je sers » dont les capacités d’accueil sont limitées.

Cette ouverture avait été obtenue après l’arrêté municipal d’interdiction de l’ utilisation de la passerelle, qui ne se préoccupait pas de ce qu’allaient devenir les personnes qui y étaient. La mairie ayant fait détruire la salle Eugène Lecorre cet été, cette solution provisoire n’est donc plus possible.

D’autre part, le maire de Conflans a publiquement refusé d’accueillir les migrants et réfugiés sur la commune, sous prétexte que c’est à l’Etat d’intervenir.

Le nombre de 25 000 migrants que la France s’est engagée à accueillir, rapporté à la population de Conflans, représente à peine 20 personnes. 20 personnes pour une ville de plus de 30000 habitants, est-ce déraisonnable de penser que l’on puisse trouver des solutions de logement ?

Des citoyens de Conflans, devant les conditions épouvantables dans lesquelles vivent ces Tibétains, en accueillent certains chez eux, ne se cachant pas devant des arguments du type « ce n’est pas à moi de m’en occuper », mais tout simplement par souci d’humanité. Ils se substituent au devoir premier et non tenu de tout responsable digne de ce nom : protéger les plus démunis.

La mairie de Conflans n’a apparemment pas la même logique : quand on interroge le Maire, il nous est répondu « j’ai alerté la préfecture », lorsqu’il nous répond… Quand on voit quelqu’un de blessé au bord d’une route, on ne se dit pas « c’est aux pompiers d’intervenir, je les alerte et je m’en vais », on lui porte déjà secours et assistance. L’alerte est une chose, mais en attendant des gens dorment dehors sous des tentes en hiver, chez nous à Conflans.

Est-ce acceptable et tolérable ? : NON

S’il se produit un accident grave ou un décès, entendra-t-on « j’avais alerté la préfecture » ?

Depuis  la situation n’a cessé de se dégrader : des Tibétains dorment sous des tentes en face de Conflans dans des conditions indignes d’un pays qui est parmi les plus riches de notre planète, et d’un département qui est le deuxième le plus riche de France.

Il est vrai qu’ils sont moins visibles que lorsqu’ils étaient sur la passerelle et que les Conflanais ne sont pas forcément au courant de cette ignominie : nous conseillons à Monsieur le maire de traverser la Seine et d’aller voir les conditions dans lesquelles vivent actuellement ces personnes.

Avec les conditions climatiques extrêmes (froid, vent), il y a déjà eu des dégâts : branches tombant sur les tentes, blessant certaines personnes, un cas de tuberculose…. Sans compter les agressions dont ils pourraient être victimes.

Nous considérons qu’il s’agit de non-assistance à personnes en danger.

Il y a pourtant des locaux libres, non utilisés depuis des années, qui pourraient être mis à disposition pour l’hiver : aux Boutries, sur le site Thalès, des centaines de m2 de bureaux non utilisés.

Monsieur le maire et conseiller départemental : il y a des possibilités de logements, c’est juste une question d’humanité et de volonté politique : ouvrez les bâtiments publics, faites appliquer la loi de réquisition, c’est une urgence absolue !

 
 
 

5 Décembre 2015

Sangye, Tibétain de 29 ans, arrêté par les autorités chinoises à Karze

Sangye, Tibétain de 29 ans a été arrêté par les autorités suite à une manifestation en solo contre le gouvernement chinois vendredi 27 novembre dernier. Sa protestation s’est déroulée sur la place principale du marché dans le comté de Karze. Nous n’avons actuellement aucune information de l’endroit où il a été emmené et de son état de santé ce qui inquiète ses proches.

Sangye distribuait pendant sa manifestation des drapeaux de prières appelant à la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï Lama. Il a été immédiatement arrêté par les autorités de police sur place.

Sangye est né dans un petit village appelé Tardo, situé dans la région du Kham. Il vit actuellement dans le village de Rabaa dans le canton de Dhardo avec sa femme et son enfant nouveau-né.

Un des membres de sa famille s’est exprimé devant les médias : «Nous espérons obtenir rapidement des informations sur son état actuel. Nous voulons que Sangye nous revienne en bonne santé comme il l’était lors de sa manifestation». (tibet.fr)

 
 
 

5 Décembre 2015

La délégation tibétaine du « 3ème pôle » arrive à Paris

La délégation du Tibet exige une action forte face aux désordres climatiques

La délégation du Tibet ainsi que des partisans tibétains sont actuellement en train de se joindre aux milliers d’activistes en faveur de l’environnement et des Droits de l’Homme. Ils se réunissent à Paris lors de la Conférence des Nations Unies sur les Changements Climatiques, la COP21. De même que les Nations insulaires arctiques et du Pacifique, le Tibet est en première place face aux changements climatiques mondiaux. En effet, le Tibet se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. L’augmentation des températures, la modification des modèles de précipitation, la fonte des glaciers et le climat extrême affectent directement les Tibétains ainsi que la faune, la flore et tous les autres écosystèmes du Tibet.

« Nous sommes ici à Paris, pour montrer la solidarité tibétaine et pour se joindre à une avancée majeure, à un accord fort sur le climat à Paris. Nous sommes ici pour demander une insertion majeure des politiques qui protègent entièrement les Droits de l’Homme et renforcent l’efficacité à long terme des actions face au réchauffement climatique,» annonça Norzin Wangmo, de l’Association tibétaine des Femmes.

« Le Tibet est aussi fragile que l’Arctique, mais le réchauffement climatique avance désormais deux fois plus vite au Tibet qu’au niveau mondial. Le plateau tibétain doit être protégé car c’est une région vulnérable. Mais la Chine méprise totalement ce lieu si unique en construisant des centaines de méga-barrages et en étudiant un large panel de projets miniers destructifs qui détruirait cet écosystème exceptionnel et si important. »

Ainsi, depuis l’invasion du Tibet en 1949, les Tibétains ont été exclus de pouvoir gouverner ce fragile plateau tibétain, connu souvent comme « le Troisième Pôle » en raison des nombreux champs de glace qui contiennent la majeure partie des réserves d’eau douce en dehors des régions polaires. En effet, le Tibet est la principale source des dix systèmes fluviaux principaux d’Asie, fournissant l’irrigation, le pouvoir et l’eau potable, à plus de 1.4 milliards de personnes en Asie – presque 20 % de la population mondiale.

« Les politiques de la Chine concernant le développement d’infrastructures, de centres miniers -à l’instar de l’urbanisation rapide de ce pays- ont aggravé la dégradation environnementale, ce qui est en train d’affecter la quantité et la qualité des prairies et des ressources en eau du Tibet, » exprima Dhondup Phuntsok, membre de l’association Française d’Étudiants pour un Tibet libre.

« Cette importante délégation tibétaine à Paris analysera les solutions possibles pour que le peuple tibétain -particulièrement les paysans nomades tibétains- soit impliqué dans la prise de décisions et le management des ressources naturelles du plateau. »
« L’impact du changement climatique et la dépression écologique au Tibet ne sont pas des problèmes régionaux, ils le sont aussi au niveau mondial. Ainsi, face à l’appel de l’Action Climatique pour le Tibet entendu à Paris, des Tibétains et partisans du Tibet Libre du monde entier ont manifesté dans la rue en tenant des banderoles: Marches contre les nombreux désordres du Réchauffement Climatique. » déclara Mandie McKeown, Coordinateur de Campagnes pour le Réseau du Tibet au niveau International.

« De l’Australie au Royaume-Uni, de l’Inde au Mexique, nous ainsi que les militants tibétains, avons tous en commun l’ambition d’un nouvel accord sur le changement climatique. »

Par conséquent, la campagne « Le 3ème pôle du Tibet » invite les leaders mondiaux à s’engager face à l’urgence des problèmes climatiques, et particulièrement:

– Pour étudier un accord obligatoire à Paris qui limitera le réchauffement climatique à 1.5 degrés et conserverait ainsi le respect des Droits de l’Homme, en reconnaissant et en coopérant avec la connaissance et les pratiques indigènes pour s’adapter et atténuer les changements climatiques.

Pour appeler la Chine à interrompre ses politiques environnementales irresponsables au Tibet. La Chine doit cesser la construction de méga-barrages sur les sources asiatiques et donner l’intendance des prairies du Tibet aux paysans nomades tibétains.
Nous recommandons vivement aux 10 nations asiatiques en aval du Tibet de former un forum multilatéral faisant pression sur la Chine pour demander une trêve immédiate relative à tous les projets concernant les barrages et les centres miniers au Tibet. Cela conduirait à un partage de l’eau plus sécurisé dans le Sud et le Sud-Est de la région asiatique sauvegardant ainsi la nourriture, l’eau et la sûreté écologique et économique du pays tibétain. (tibet.fr)

 
 
 

5 Décembre 2015

Un centre de protection sauve plus de 300 antilopes tibétaines

XINING, 28 novembre (Xinhua) — Un centre de protection pour antilopes tibétaines établi en 2004 dans la réserve naturelle nationale de Hoh Xil a contribué à protéger plus de 300 antilopes tibétaines du braconnage, a-t-on appris du centre.

Ces animaux vivent principalement dans la région autonome du Tibet, la province du Qinghai et l’ouest de la région autonome ouïgoure du Xinjiang. La région de Hoh Xil sur le plateau Qinghai-Tibet est un habitat idéal pour cette espèce gravement menacée d’extinction.

Les femelles enceintes et les jeunes du troupeau migrent en juin dans la région de Hoh Xil à partir de l’ouest du Qinghai et du nord-est du Tibet pour donner naissance, avant de repartir en septembre.

Il existait auparavant plusieurs millions d’antilopes tibétaines sur le plateau, mais le braconnage et la présence humaine excessive dans leur habitat ont engendré une chute de leur population.

Depuis 1979, l’animal est reconnu comme espèce menacée et est protégé par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.

Les responsables chinois de la protection des animaux ont lancé une campagne pour lutter contre le braconnage de l’antilope en 1999 dans la région de Hoh Xil, une réserve englobant la plus grande zone de terres inhabitées en Chine. (tibet.fr)

 
 
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