Un Tibétain emprisonné pendant 15 mois pour avoir posé des questions concernant la corruption du Gouvernement, a été libéré de prison dans la province du Qinghai au nord-ouest de la Chine, après avoir purgé sa peine, déclare des sources situées dans la région.
Sengdra, qui a été élu chef de la commune de Kyangche dans la préfecture de Golog (ch. Guolo) en 2014, a été libéré approximativement à 10h30 ce 18 octobre 2016, selon une source locale qui a informé le service tibétain de la RFA.
« Il s’est rendu directement au monastère de Je Kumbum puis il est retourné chez lui », ajoutait cette source anonyme.
Détenu depuis le 14 décembre 2014 au motif d’avoir conduit des « activités illégales », Sengdra avait plus tard été condamné à un an et trois mois de prison et purgeait sa peine au centre pénitencier de Dongsheng près de Xining, toujours selon cette source.
« Pendant sa période de détention, il a travaillé dur et si on compare sa condition physique maintenant par rapport à ce qu’elle était il y a un an, sa santé a décliné. Il semblait faible après sa libération, mais son corps ne porte pas de stigmate de blessure ou de coup. »
Plainte pour corruption
Avant son arrestation, Sengdra avait questionné les autorités à propos de l’utilisation faite de l’argent alloué aux projets pour sa commune, nous apprend la source de la RFA.
« Il a discuté le déséquilibre entre les fonds annoncés par le Gouvernement et ce qui avait été réellement dépensé » déclare la source, ajoutant que « Cela a pu agacer les autorités et mené à sa détention »
« Il a ensuite été accusé d’activités illégales pour les quatre dernières années et condamné à quinze mois de prison. »
Les projets de développement dans les zones tibétaines ont mené à de fréquents affrontements avec des Tibétains accusant les sociétés chinoises et les officiels locaux de dérober de l’argent, de saisir abusivement des terres et de perturber la vie des habitants.
Beaucoup de ces affrontements donnent lieu à de violentes répressions, à la détention des organisateurs et à d’intense pression sur les populations locales afin qu’elles se soumettent aux souhaits du Gouvernement.
29 Octobre 2016
LARUNG GAR : Une nuée d’officiels chinois pour sélectionner des résidents… en vue de leur expulsion
Sous les yeux de la police, une nonne quitte Larung Gar sur cette photo non datée. Image envoyée par un auditeur de RFA.
Des centaines d’officiels chinois sont descendus à l’ Institut bouddhique de Larung Gar, au Sichuan, ces derniers jours pour interroger les moines et les nonnes y résidant, à propos de leur statut de résidence. Ceci dans le but de les cibler pour une expulsion, disent les sources de la région.
Un résident de la région a informé le service tibétain de la RFA cette semaine que ces officiels, principalement venus des régions de population majoritairement tibétaine et extérieures au Sichuan, s’occupent de faire du porte-à-porte pour collecter des informations.
« Récemment, plus de 300 officiels du Gouvernement de différentes provinces et Préfectures sont arrivés à Larung Gar » selon une autre source parlant sous couvert de l’anonymat.
« Ils sont en train de collecter les noms et les informations relatifs aux villes d’origines et aux monastères des moines et des nonnes, et les enregistrent [pour sélectionner des individus pour les expulser] », informe encore notre source.
« À la demande des enseignants les plus anciens et des abbés de l’Institut, les moines et les nonnes coopèrent aux enquêtes sans signe de colère ou d’irritation », nous a-t-il dit.
Plusieurs centaines de Tibétains et de Chinois Han étudient à Larung Gar, Institut fondé en 1980 par le Maître Khenpo Jigme Phuntsok, décédé à ce jour. Il est l’un des plus grands et des plus importants centre pour l’étude du Bouddhisme tibétain.
Les ordres concernant Larung Gar sont de réduire de moitié le nombre de ses résidents pour qu’ils atteignent un nombre maximum de 5000, le 30 septembre prochain. Ils viennent « des plus hautes autorités » et le président Chinois Xi Jinping aurait porté un intérêt personnel à la question, ont indiqué nos sources dans les précédents rapports de RFA.
Des habitations détruites.
Pendant ce temps, des travailleurs chinois continuent de démolir les bâtiments dans le complexe religieux tentaculaire du comté de Serthar (en chinois, Seda) au Sichuan. Une source à Larung Gar possédant une bonne connaissance de la situation parle de 550 maisons détruites entre le 20 juillet et le 23 septembre.
Les autorités ont prévu de démolir un total de 1000 bâtiments du monastère avant la fin de l’année, disent les sources.
« La liste des moines et nonnes à expulser de Larung Gar cette année doit-être confiée aux supérieurs d’ici le 30 octobre », ont expliqué les sources de RFA.
Les groupes de défense des droits de l’homme ont dénoncé l’ordre du Gouvernement chinois concernant la destruction de Larung Gar. L’ONG Human Rights Watch (HRW) basée à New York rappelle que Pékin devait autoriser le peuple tibétain à décider de lui-même comment pratiquer sa religion.
« Si les autorités pensent que le complexe de Larung Gar est surpeuplé, la réponse est simple », a dit Sophie Richardson, la directrice de HRW dans un communiqué en juin, lorsque le plan pour détruire de larges parties des installations avait été annoncé.
« Il faut autoriser les Tibétains et les autres bouddhistes à construire plus de monastères. »
Signalé par Lhuboom pour le Service tibétain de RFA.
Traduit par Karma Dorjee. Rédigé en anglais par Richard Finney et traduit en français par François Gremaud pour France Tibet.
29 Octobre 2016
Le groupe Tibet du Parlement européen s’est réuni pour promouvoir la question du Tibet
Le Groupe d’intérêt du Tibet au Parlement Européen s’est réuni au Parlement ce 18 octobre 2016 afin de présenter et promouvoir à l’avenir, de manière plus forte et efficace, la question du Tibet. En plus de son Président, M. Thomas Mann, d’autres membres du Parlement Européen ont assisté à la réunion tels que Csaba Sógor et Laszlo Tokes, rejoints par 15 assistants parlementaires.
M. Thomas Mann a donné un bref compte rendu des réunions entre le Dalaï Lama et les députés ainsi que de la 7ème Réunion Internationale des Groupes de soutien au Tibet. M. Tokes a présenté un bref rapport sur sa participation à la réunion de la Commission des Affaires étrangères du Parlement Européen, en l’honneur du Dalaï Lama à Strasbourg.
M. Sogor a quant à lui parlé de ses implications dans les activités Tibet à Bruxelles et en Inde.
M. Tashi Phuntsok, Représentant à Bruxelles de l’Administration Centrale Tibétaine en exil ainsi que Madame Rigdzin Genkhang, EU Advocacy Officer, assistaient également à cette réunion. Ces deux représentants tibétains avaient déjà rencontré M. Preda, Vice-président du Sous-Comité des droits de l’homme. Avec le Dalaï Lama, il était l’un des membres du panel, lors de l’inauguration de la 7ème réunion du Groupe international de soutien au Tibet qui se tenait début septembre à Bruxelles.
29 Octobre 2016
La démolition du principal Institut bouddhiste tibétain ne révèle aucun changement dans la politique chinoise de répression religieuse.
Vue de Larung Gar, avant l’entreprise de démolition .
La démolition des logements monastiques et l’expulsion des moines et des nonnes continue à l’ Institut de Larung Gar, l’un des principaux centres religieux où l’on peut suivre l’enseignement du bouddhisme au Tibet : méditation et érudition bouddhistes. Cette répression chinoise, démontre que la liberté religieuse reste une réalité bien lointaine pour les croyants religieux au Tibet.
Depuis le 20 juillet, les équipes chinoises de démolition, employées par le Gouvernement, ont démoli plus de la moitié des maisonnettes : 1000 résidences monastiques à l’Institut de Larung Gar, situé dans le comté de Serthar (ch : Seda) dans la préfecture autonome de Kardze (ch : Ganzi), Province du Sichuan. L’objectif sera atteint d’ici la fin de cette année. L’ordre de démolition émis au début de cette année, exige également l’expulsion de milliers de moines et de nonnes de l’Institut. L’objectif de réduire à 5000 habitations – 2000 moines et 3000 nonnes – a nécessité l’expulsion du reste des résidents monastiques. Le nombre total de moniales, à part les pratiquants laïcs et étrangers, oscillait autour de 10 000 avant le début de la démolition, à l’Institut.
L’enjeu est la liberté de religion et de conviction de milliers de pratiquants bouddhistes, y compris Tibétains, Mongols et Chinois. Depuis sa création en 1987, l’ Institut a attiré un flux constant de disciples venus de la Chine continentale, ainsi que de Thaïlande, de Taiwan, de Hong Kong, de Singapour, de Malaisie et de Corée. Des pratiquants bouddhistes de toutes les provinces de la RPC, de cinq régions autonomes, ainsi que de quatre municipalités ont étudié à l’Institut à des moments différents. Les étudiants tibétains venaient de divers Comtés dans la région autonome du Tibet (TAR) et de zones autonomes tibétaines dont Lhassa (Ch: Lasa), Ngari (Ch: Ali), Nagchu (Ch: Naqu), et Chamdo (Ch: Changdu) dans la région autonome du Tibet; Serthar, Drango (Ch: Luhuo), Tawu (Ch: Daofu), Dartsedo (Ch: Kangding), Kardze, Derge (Ch: Dege), et Nyagrong (Ch: Xinlong) dans la province du Sichuan ; d’autres venaient également de préfectures autonomes tibétaines de Golok (Ch: Guoluo), Jyekundu (Ch: Yushu) et Malho (Ch: Gannan) dans la province du Qinghai.
Les différentes sources d’informations ont déclaré au TCHRD que les étudiants venus de Chine continentale et de pays étrangers sont également expulsés en grand nombre. A l’exception des pratiquants laïcs et tantriques qui ne sont pas touchés. Parmi eux, seuls les pratiquants âgés sont autorisés à rester. Un nombre considérable de pratiquants monastiques et laïcs avait déjà été expulsé avant le 20 juillet de cette année. Fin 2013, le TCHRD avait reçu la confirmation que les religieuses de la Région Autonome du Tibet, qui avaient étudié à l’Institut, avaient été temporairement détenues et menacées de détention pour criminalité en cas de retour et de poursuite de leurs études. En 2014, les autorités du Comté de Chamdo et Diru (Ch; Biru) ont ordonné aux habitants de rappeler les membres de leur famille : moines ou nonnes de Larung Gar ou Yachen Gar. Ces moines et nonnes avaient été menacés du retrait de leurs noms sur les listes d’enregistrement de leurs famille du Comté, s’ ils ne retournaient pas auprès d’elles.
Larung Gar est l’une des rares et premières institutions au Tibet où les principes d’égalité homme/femme sont respectés. Les religieuses ont les mêmes droits que les moines pour étudier. L’Institut fut le premier à permettre aux nonnes d’obtenir un Khenmo, l’équivalent féminin du Khenpo, similaire à un diplôme de doctorat, qui est habituellement donné après 13 ans d’études rigoureuses dans cinq domaines d’écritures bouddhistes, en particulier dans les traditions Nyingma et Kagyu du bouddhisme tibétain. En 1990, l’Institut a attribué les premiers degrés de Khenmo et depuis lors, pas moins d’une centaine de religieuses ont réussi à obtenir ce diplôme. Pour beaucoup d’autres religieuses, qui sont, soit handicapées, veuves ou divorcées, l’Institut a fourni une bouée de sauvetage en termes de subsistance.
Le démantèlement actuel de l’Institut bouddhiste de Larung Gar ressemble fortement à celui déjà effectué en 2001. L’étude de 2001 et la démolition actuelle montre que rien n’a changé au cours de ces 15 dernières années en termes de politique religieuse de la Chine ( Cliquez ici pour télécharger le rapport complet de TCHRD sur la démolition de Larung Gar en 2001). Cette deuxième démolition de Larung Gar montre bien que la Chine a peu fait pour garantir la liberté religieuse au Tibet. Les autorités chinoises continuent de rester méfiantes et paranoïaques envers les personnalités religieuses et leurs activités, même celles sans arrière-plan politique. La religion est étroitement contrôlée par une politique élaborée, faite de lois répressives, de règlements et de campagnes d’endoctrinement assurés par le Gouvernement.
L’ordre de démolition de 2016, délivrée par les autorités provinciales du Sichuan fait référence aux décisions prises lors du Sixième Forum de travail sur le Tibet, et de la Deuxième Conférence nationale sur la religion. Les résidents de Larung Gar ont stipulé que l’ordre de démolition et d’expulsion était venu des autorités supérieures sous le président Xi. Lors de la conférence sur la religion tenue à Pékin du 22 au 23avril de cette année, le président Xi Jinping a souligné que « les groupes religieux doivent adhérer à la direction du PCC et soutenir le système socialiste et le socialisme chinois. »
En 2001, lorsque les étudiants ont fait appel contre les expulsions, il leur avait été répondu que les ordres étaient venus directement de Pékin sous le président Jiang Zemin. De même qu’en2016, il n’y avait eu aucune preuve écrite à cet effet, mais les autorités locales ont maintenu qu’ils étaient simplement sous les ordres des autorités supérieures. Lors de la Conférence de travail du Front Uni National en 1993 et de la Conférence Nationale des affaires religieuses en 2001, le président Jiang avait publié trois directives faisant autorité, qui résument l’approche du Gouvernement envers la religion.
1) Mettre en œuvre des politiques religieuses du Parti ;
2) Renforcer le contrôle sur les affaires religieuses, conformément à la loi ;
3) Guide de religion pour être compatible avec le socialisme.
Le président Jiang avait également présidé le Troisième Forum de Travail sur le Tibet en 1994, durant lequel avaient été introduites des mesures visant à renforcer le contrôle sur les monastères et les couvents, en identifiant les institutions religieuses comme des « des foyers pour activités séparatistes ainsi des lieux de reproduction » . Il en résultait les concepts tels que « l’éducation patriotique » et « frapper fort » des campagnes qui ont été menées à travers le Tibetafin des forcer les moines et les nonnes à dénoncer le Dalaï Lama et àprêter serment d’allégeance au Parti Communiste Chinois, -PCC-.
Les ordres écrits émis par les autorités provinciales du Sichuan en 2001 et 2016 précisaient que seulement 1400 et 5000 résidents seraient respectivement autorisés à rester à l’Institut. Dans les deux cas, l’endoctrinement par le Gouvernement avec des campagnes « d’éducation patriotique » avaient été tenus avec rigueur jusqu’à l’arrivée des équipes de démolition et des responsables gouvernementaux qui ont identifié les résidents. De même, les responsables gouvernementaux de divers Comtés et Préfectures ont été appelés pour tenter d’ amadouer les résidents afin qu’ils quittent volontairement et retournent dans leurs villes natales respectives. En 2016, les responsables gouvernementaux auraient essayé d’amadouer certains résidents pour un départ volontaire, en échange de sommes d’argent. En 2001, les religieuses auraient été soumises aux mêmes conditions : diverses incitations comme de « l’argent, six yaks et six dri (la femelle du yack), la construction et la réparation de leur maison, des emplois et des alliances matrimoniales. »
En mars 1999, les autorités provinciales du Sichuan ont émis une circulaire critiquant la taille de l’Institut, sa gestion désorganisée, les mauvaises conditions de santé et sanitaires etaccusé l’Institut de présenter de nombreux aspects négatifs. Cette circulaire jetait donc les bases pour la démolition éventuelle et la réduction des effectifs de l’Institut, dès 2001. À la fin de juillet 2016, les autorités préfectorales de Kardze faisaient état de raisons similaires, avec des détails supplémentaires concernant la fourniture de mesures de sécurité incendie dans l’Institut. Afinappuyer leurs revendications « de sécurité incendie », les autorités en référaientà des dommages infligés à l’Institut par un gigantesque incendie en janvier 2014. La cause de l’incendie qui avait détruit environ 100 maisons et blessé des religieuses reste à ce jour inconnue. Le même mois, un autre incendie majeur avait éclaté au monastère de Lithang dans le Comté de Lithang – en Kardze -et la cause en est tout aussi inconnue.
Une récente pétition écrite par un Tibétain au Tibet a fait son chemin vers les médias sociaux. Une copie de la pétition est disponible ici. Pour rendre la pétition politiquement acceptable, il commence par des salutations et des félicitations envers les dirigeants du Gouvernement chinois et le Parti Communiste Chinois pour le travail sur les « droits de l’homme, la liberté religieuse, l’égalité et la démocratie ». L’auteur jette alors des doutes sur les raisons professées publiquement par le Gouvernement chinois pour la réduction des effectifs de l’Institut et se déclare préoccupé par les conséquences néfastes qu’elle pourrait avoir sur la préservation et la promotion de la langue tibétaine, de la culture et de la religion. L’auteur a publié une pétition quelque peu similaire en juin, dont une copie est toujours disponible sur Weibo.
La traduction de cette deuxième pétition en date du 1er octobre est la suivante :
Pétition sur le bien-être de Serthar-Larung Gar
1 Octobre 2016
Salutations à tous les grands chefs du Parti d’abord !
Aujourd’hui, je voudrais vous soumettre cette pétition pour la deuxième fois, en ce qui concerne le bien-être du grand Institut religieux de Serthar Larung Gar.
1- Au cours des dernières années, sous la direction du camarade Xi Jinping et du Parti, il y a eu des résultats positifs précis dans les domaines des droits de l’homme, de la croyance religieuse, l’égalité, le progrès démocratique et l’éducation culturelle dans notre pays. Pour cela, je voudrais exprimer ma joie extrême et mon appréciation. En outre, je tiens à exprimer ma gratitude au Parti pour la convocation du sixième Forum de travail du Tibet en 2016, exprès pour le bien-être des nationalités minoritaires, ce qui est encore une question decontentement. J’ en fais ici l’éloge et l’appréciation pour l’amour du Parti et les actes des dirigeants, y compris Xi Jinping.
2 -Cependant, lors du sixième Forum de travail du Tibet, une Résolution a été adoptée pour réduire la population de Larung Gar. Il est difficile pour moi de comprendre le but réel de la partie pour faire passer la résolution. Je suis donc en attente d’une clarification précise du Parti. Si elle vise vraiment à limiter la population monastique, la plus petite de toutes les Universités en République Populaire de Chine, comme l’Université des Nationalités du Nord-Ouest avait,l’ an dernier, inscrit plus de 30.000 étudiants. La population totale de Larung Gar est inférieure à 20.000. Il n’y a donc aucune raison de réduire la population. Si la raison était que les monastères sont différents des écoles, je dirais qu’ils sont les mêmes. Des études bouddhistes, y compris la logique sont enseignées dans les établissements monastiques. La connaissance séculaire comme la politique, militaire, économique, et la dialectique, etc., est communiquée dans les écoles. C’est le contenu de l’apprentissage qui diffère, mais les deux sont des endroits où la connaissance est transmise. Si des raisons politiques sont impliquées, alors Larung Gar n’ est pas un centre politique. Les moines et les nonnes de Larung Gar étudient les trois classifications des enseignements de Bouddha. Ils ne sont que des praticiens de la Discipline, la Concentration et la Sagesse. Personne dans l’ Institut n’ a participé à des activités politiques dans le passé et personne ne le fera à l’avenir.
3 – Pour la nation chinoise, cet Institut représente la beauté et la grandeur de la démocratie et de la liberté. Pour le Tibet, il est le centre de la culture tibétaine. Pour les Bouddhistes, il est un domaine important de la foi spirituelle. Par conséquent, le protéger et le soutenir est de la responsabilité d’une nation légitime.
4 – Si le but d’une Constitution est de respecter et de protéger la vérité et la justice et d’exterminer le mal et la tromperie, il est de la responsabilité collective des deux – le Peuple et le Gouvernement – de ne pas agir contre la lettre et l’esprit de la Constitution. Pour cette raison, je crois qu’il est important de considérer les dispositions constitutionnelles, y compris la liberté de croyance religieuse, la liberté de l’éducation et la liberté de la protection des avantages.
5 – Pour une Nation démocratique comme la RPC, il est important de consulter les souhaits de tous les croyants bouddhistes, y compris les bouddhistes tibétains sur la réforme de Larung Gar, plutôt que de prendre des décisions fondées sur les caprices d’une poignée de chefs de Gouvernement.
6- Si le travail de réforme est effectué sans respecter les souhaits de la population, alors qui va assumer la responsabilité des conséquences négatives sur l’unité entre les nationalités, l’amour et la confiance entre le Peuple et le Gouvernement ainsi que l’image de la Nation ?
7 – Larung Gar est l’un des plus importants centres culturels du peuple tibétain. La réduction des effectifs du Centre pourrait causer d’énormes dégâts au Tibet : langue, culture et religion. Nous demandons au Parti d’envisager l’avenir de notre langue et de cette culture minoritaire.
8 – Larung Gar est devenue la force de l’âme pour les croyants bouddhistes. Réduire sa taille se révélera une perte énorme pour le Bouddhisme. Je demande immédiatement au Parti d’envisager l’avenir du Bouddhisme et le bien-être des individus et de leurs droits.
9 – Larung Gar est une importante source de paix et d’harmonie pour le peuple tibétain. Il est évident qu’en raison des [enseignements] des abbés et des lamas de cet Institut, les incidents de vols, de pillages et de violences tels qu’assassinat, lutte et conflit ont diminué au cours des dernières années dans les trois provinces du Tibet. Par souci de la stabilité sociale et l’harmonie mutuelle, nous demandons au Gouvernement d’arrêter ce plan [ de destruction].
10 – Il est l’obligation et le devoir constitutionnel d’un Gouvernement légitime, comme la République populaire de Chine de mettre en œuvre et protéger la démocratie, ainsi que les intérêts et les croyances des gens. Par conséquent, ce plan viole effectivement des aspects importants de la loi et des principes démocratiques.
11 – Je demande au Parti et aux autorités gouvernementales d’envisager sérieusement ma pétition et non pas de l’interpréter comme « politiquement motivée ».
Traduction par Laëtitia Fromenteau pour France Tibet
29 Octobre 2016
Le Dalaï- Lama, bête noire du pape François et de la Chine communiste, reçu à Milan par le Cardinal Scola
Le pape actuel a montré au monde qu’il cultive les rencontres avec tous les leaders de la planète afin de faire avancer le dialogue inter-religieux constructif, selon la doxa mondialiste, de paix et d’amour universels. A cette pensée religio-pacifiste communie bon nombre des chefs religieux de la planète, dont le bouddhiste Dalaï-lama, le non-violent par excellence, le pacifisme faisant partie de la philosophie tibétaine. Mais lui, il est devenu sensiblement une bête noire tant pour le Vatican que pour les autorités laïques.
Contraint, par une décision de la Chine communiste de Mao Tsé-Toung, de s’exiler du Tibet dont il réclame l’indépendance depuis l’invasion chinoise en 1950, il vit maintenant en Inde. Il fut un grand ami de Jean-Paul II et participa à la première grande rencontre inter-religieuse d’Assise à côté du pape polonais.
Prix Nobel de la Paix en 2014, il a été fait citoyen honoraire de la ville de Milan, par le maire de Milan, Giuseppe Sala, le jeudi 20 octobre 2016, au cours d’une réception froide, sans journalistes. La peur de rétorsions pékinoises et du retournement électoral de la puissante communauté chinoise de la ville, soutien du maire actuel, paralysent la municipalité milanaise qui a préféré ne pas faire de frais. La Chine a en effet racheté les pneus Pirelli, les clubs de foot de l’Inter Milan et bientôt va s’approprier l’AC Milan. Et ce fut sous les huées des très nombreux Chinois de Milan que Tenzin Gyatso, l’actuel Dalaï-lama, est arrivé dans la puissante ville du Nord de l’Italie.
Le cardinal Scola, archevêque de Milan, a en revanche fait une entorse à la ligne de conduite affichée par Rome et le pape François qui n’a jamais voulu recevoir le Dalaï-lama au Vatican. Mgr Scola a reçu, au sein de l’archevêché milanais, ce vieillard vêtu d’orange et rouge avec plus de civilité et d’amitié que la municipalité. Avec cependant une fameuse invitation manquée qui pèse et embarrasse les deux hommes, pourtant sur la même longueur d’ondes œcuméniques. C’est celle refusée par le pape François au moine orange qui partage pourtant avec l’homme en blanc un intérêt majeur pour un de leurs thèmes les plus chers, le dialogue inter-religieux. A l’audience avec les Nobel de la Paix de 2014 et puis à la veille de la grande rencontre pour la Paix à Assise en septembre dernier, le Dalaï-lama ne fut pas invité par le pape, ouvert à tous pourtant, et aux persécutés politiques surtout. Mais cela dépendra de quel côté vient la persécutions ! Le Dalaï-lama persécuté par les communistes est mis au rencart par François comme une personne indésirable.
Et indésirable il l’est. A cause du dialogue diplomatique sur fond d’ambiguïtés doctrinales et de silence sur les persécutions instauré entre Pékin et la Rome de François, entre les communistes et un pape marxisant assujetti à l’idéologie de la paix à tous les prix. Il ne faut pas mécontenter Pékin, tel est le mot d’ordre bergoglien, à la veille d’un accord qui asservira, selon les paroles courageuses du cardinal émérite de Hong Kong, Joseph Zen, encore plus « l’Église catholique à un gouvernement athée » et reconnaîtra canoniquement une Église officielle chinoise « qui est objectivement schismatique ».
Il ne faut pas mécontenter Pékin. Aussi le pape François fuit la bête noire qu’est le Dalaï-lama même si, dans le fond, sur l’œcuménisme et le dialogue inter-religieux ce sont des frères siamois, au même discours religieusement correct, des vecteurs de la pensée unique religieuse, les instruments de la construction de la Tour de Babel revisitée du XXIe siècle :
« C’est une pensée perverse d’user les religions pour faire du mal à autrui. Impensable. » Et encore « Malheureusement il y en a qui se servent de la religion pour créer des conflits. Alors que les traits communs à toutes les religions sont la paix et la tolérance, l’amour et la compassion. »
Sont-ce des phrases de François ou du Dalaï-lama ? Elles sont du Dalaï-lama, prononcées à Milan, hier après-midi, mais de Rome les mêmes paroles sont déversées sur le monde régulièrement. La globalisation de la pensée religieuse avance à grands pas.
Vraiment ces deux hommes sont fait pour s’entendre ! Et que François doit regretter, afin de ne pas déplaire aux Chinois communistes, de ne pas pouvoir embrasser un tel défenseur de l’inter-religiosité. A que Notre Temps est dur parfois …
Francesca de Villasmundo
Le Dalaï-lama, bête noire du pape François et de la Chine communiste, reçu à Milan par le Cardinal Scola
dans Religion Catholique — par Francesca de Villasmundo — 24 octobre 201
Carlo Luyckx, président de l’Union Bouddhique Belge et vice-président du Centre d’Études tibétaines; Vincent Metten, directeur des Affaires européennes pour l’ONG International Campaign for Tibet *
Des spécialistes du Tibet et du bouddhisme adressent une réplique à la chronique de Vincent Engel.
L’article ne brille à vrai dire pas par son originalité, la plupart des idées qui y sont exposées circulant régulièrement dans certains milieux d’extrême gauche qui se font forts de relayer les thèses officielles sur le Tibet soutenues par Beijing. Vincent Engel ne se cache d’ailleurs pas d’avoir « été particulièrement aidé par les travaux d’André Lacroix », son ancien professeur d’histoire au collège, qu’il qualifie non sans une certaine tendresse de « militant de gauche de la première heure et sa vision peut être biaisée»… André Lacroix, qui est certes un idéaliste croyant se battre pour le bien de l’humanité, puise lui-même l’essentiel de son analyse dans les travaux d’une militante du PTB de longue date, ayant passé plusieurs années en Chine où elle semble avoir entièrement adopté les thèses du Parti Communiste. Dans ses écrits, elle présente la question du Tibet et le bouddhisme tibétain en parfaite concordance avec la version chinoise datant de l’époque de la Révolution culturelle, version à laquelle même le gouvernement chinois ne fait plus référence de-puis belle lurette…
Ainsi, la principale idée reçue sur le Tibet, selon laquelle celui-ci serait une partie inaliénable de la Chine depuis au moins 700 ans, est en réalité un argument central de la justification par la Chine de son invasion militaire du Tibet en 1950 et de son occupation, et n’est d’un point de vue historique pas supporté par les faits. Au XIIIe siècle, le Tibet est bien intégré à la dynastie des Yuan qui a régné de 1277 à 1367. Mais rappelons que cette dynastie est fondée par des Mongols, héritiers de l’empire de Gengis Khan qui ont notamment défait les armées des Song chinois. Comme le souligne l’historien Eliott Sperling, prétendre que l’instauration du pouvoir politique et militaire mongol sur le Tibet initie historiquement une relation d’appartenance du Tibet à la Chine revient à postuler que la dynastie mongole des Yuan se considérait comme chinoise, et qu’elle a établi son Empire comme un Empire chinois : deux propositions indéfendables… Le Tibet ne figure d’ailleurs pas comme faisant partie du domaine impérial dans les très officielles « annales des Yuan ».
Un système en transition
De même, le cliché selon lequel le régime tibétain traditionnel était un système féodal qui opprimait le peuple et reposait sur le servage n’est qu’un des éléments de l’ancienne propagande officielle. Ici, l’enjeu n’est rien de moins que la légitimité même des prétentions chinoises sur le Tibet et une tentative de justifier la nécessaire « libération » de ce peuple opprimé. Ce discours n’est en effet apparu qu’en 1955, soit 5 ans après l’invasion militaire. En 1950 il s’agissait de « libérer » les Tibétains non pas de la féodalité mais des « impérialistes occidentaux ». Cette reformulation postérieure visait à s’assurer le soutien du peuple chinois qui ne connaissait rien au Tibet. Certes, la société tibétaine était de manière générale à la fois relativement pauvre et inégalitaire, comme l’était durant la première moitié du XXe siècle la majeure partie de l’Asie, y compris la Chine. Cepen-dant, il est important de noter que le système politique et social du Tibet était en transition au moment de l’annexion chinoise, le jeune Dalaï-Lama voulant y apporter ses réformes.
« Le troisième pôle »
En ce qui concerne la théorie selon laquelle les forces occidentales soutiendraient la résistance tibétaine, le livre de Mikel Dunham, Les guerriers de Bouddha : Une histoire de l’invasion du Tibet par la Chine, de la résistance du peuple tibétain et du rôle joué par la CIA (Actes Sud, 2007), décrit fort bien comment les mouvements armés tibétains reçurent effectivement le soutien des Etats-Unis par l’intermédiaire de la CIA, notamment sous forme d’argent, de parachutage de matériel et d’armement, et de formation de résistants aux techniques de renseignement et de guérilla. Dans le contexte de guerre froide, le soutien à cette résistance s’inscrivait pour le gouvernement améri-cain dans sa stratégie d’endiguement de la puissance communiste chinoise. L’ampleur de ces mesures est cependant bien trop souvent exagéré (la CIA aurait ainsi versé 1,5 million de dollars au total aux mouvements armés tibétains, et non 1,7 par an comme parfois indiqué !) et cessa dans tous les cas dès l’instant où le gouvernement américain opéra un rapprochement avec la Chine, concrétisé par la visite du président Nixon en 1972. Les forces paramilitaires tibétaines ne purent pas faire face à la plus grande armée du monde, pour qui l’annexion du Tibet garantissait non seulement une position géostratégique dominante sur le continent asiatique, mais aussi un accès à des ressources minérales et aquatiques exceptionnelles (le Tibet est aussi surnommé le « troisième pôle » car il contient les plus larges réserves d’eaux non salées de la planète après les Pôles Nord et Sud), sans parler de « l’espace vital » pour le pays le plus peuplé du monde qui a ainsi absorbé un territoire de 3.500.000 km2 avec une population de seulement 6.000.000 de Tibétains.
La poignée de main, une adhésion ?
Une autre rumeur infondée qui refait régulièrement surface est celle de l’implication de volontaires tibétains aux côtés des nazis ; il s’agit là encore d’un mythe, qui a été démonté très clairement par Isrun Engelhardt (université de Bonn), reconnue dans les milieux scientifiques pour la qualité de ses travaux sur le Tibet et les nazis (1). Il est pourtant vrai qu’Heinrich Harrer, un alpiniste autrichien arrivé à Lhassa en 1944, donna en 1949 des cours d’anglais au Dalaï-Lama qui avait alors 14 ans ; Harrer écrivit ensuite le livre à succès Sept ans au Tibet. En 1997, juste avant la sortie du film du même nom de Jean-Jacques Annaud, il s’avéra qu’en 1938, Heinrich Harrer avait adhéré au SS, ce dont il n’avait jamais parlé dans aucun de ses livres et ce qu’ignorait en 1949 le gouvernement tibétain. Cette révélation, qui a fait la une de la presse et a conduit à adapter le film en dernière minute pour y inclure ce passé « oublié » de Harrer dont le rôle fut joué par Brad Pitt, a été bien relayée par le gouvernement chinois (2), même si Simon Wiesenthal a déclaré lors d’une interview que « Harrer n’avait pas fait de politique et était innocent de toute mauvaise action » (3). Pour démontrer la sympathie qu’éprouverait le Dalaï-Lama pour l’extrême droite, certains sont allés jusqu’à s’appuyer sur une photo où le leader spirituel tibétain serre la main de Jorg Haider, à l’occasion de l’inauguration d’un centre tibétain de santé le 14 mai 2006 en Carinthie, où Haider fut gouverneur. Cela voudrait dire que depuis que François Hollande a serré la main de Marine Le Pen lors d’une cérémonie à l’Elysée, comme on a pu le voir récemment à la télévision, il adhère aux thèses du Front National…
Propos déformés
Récemment, le Dalaï-Lama a aussi été attaqué de manière plus directe par certains de ses détracteurs l’accusant d’avoir appelé au rejet des réfugiés et au maintien d’une Allemagne chrétienne et non musulmane, dans une interview donnée au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung paru le 31 mai 2016. Ces accusations offensantes, colportées par des spécialistes de l’art contestable de prendre des parties de phrases hors de leur contexte, sont pour le moins ridicules quand on connaît le message de compassion du Dalaï-Lama, lui-même réfugié en Inde depuis plus d’un demi-siècle, et son engagement continu en faveur de la tolérance et du dialogue inter-convictionnel. Le Prix Nobel de la Paix a d’ailleurs récemment appelé les pays d’Europe à ouvrir leurs portes pour accueillir les réfugiés « qui fuient des situations immensément difficiles ». Ce qu’il a aussi dit mais qui a été déformé par ses détracteurs est que les réfugiés devraient à terme retourner dans leur pays pour l’aider à se reconstruire.
Certains ont également pu dénoncer le prétendu silence du leader spirituel Tibétain (et d’une autre Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi) sur les pogroms commis par des bouddhistes à l’encontre des Rohingyas. Or, on trouve sur internet de nombreuses condamnations publiques et catégoriques que le Dalaï-Lama a prononcées à ce sujet depuis 2012, insistant à plusieurs reprises par écrit auprès d’Aung San Suu Kyi « d’user de son influence pour parvenir à une solution pacifique». Même le site musulman al-kanz.org remarque que « les propos du Dalaï-Lama tranchent par leur fermeté avec les timides déclarations d’Aung San Suu Kyi ».
Depuis 2009, au moins 144 Tibétains se sont immolées par le feu, témoignant de l’environnement ultra-répressif et de la situation catastrophique des droits de l’homme qui continuent de régner sur le toit du monde : restrictions à la liberté de religion, torture systématique des prisonniers politiques, sédentarisation forcée des nomades, limitation de l’utilisation de la langue tibétaine, contrôle des monastères, dégradation de l’environnement, discriminations quotidiennes… Et finalement, c’est là qu’est réellement le cœur de l’intérêt pour la question tibétaine aujourd’hui.
(1) Isrun Engelhardt, The Nazis of Tibet : A twentieth century myth, in Monica Esposito (sous la direction de), Images of Tibet in the 19th and 20th Centuries, Ecole française d’Extrême Orient, coll. « Etudes thématiques », 2008.
(2) Beijng Reviewmars 1998, « Nazi authors Seven Years in Tibet ».
(3) H. Louis Fader, « Called from obscurity: the life and times of a true son of Tibet, God’s humble servant from Poo, Gergan Dorje Tharchin: with particular attention given to his good friend and illustrious co-laborer in the Gospel Sadhu Sundar Singh of India », Volume 2, Tibet Mirror Press, 2004.
Aux lecteurs et lectrices qui souhaiteraient s’informer sur le Tibet en se basant sur des sources cré-dibles, diversifiées et sérieuses, nous suggérons les ouvrages suivants : Robert Barnett (ed), Tibetan Modernities: Notes from the Field on Cultural and Social Change, Brill, 2008. Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille (ed.), Le Tibet est-il chinois ? : réponses à cent questions chinoises, A. Michel, 2002. Thierry Dodin (Eds.), Imagining Tibet: Perceptions, Projections, and Fantasies, Wisdom Publications, 2001. F. Korom (ed.), Constructing Tibetan Culture: Contemporary Perspectives, Quebec, World Heritage Press, 1997. Françoise Robin (dir.),Clichés tibétains : idées reçues sur le Tibet, Le cavalier bleu, 2011. Warren W Smith, China’s Tibet ? : autonomy or assimilation, Lanham, Md., Rowman & Little-field Publishers, Inc., 2008. Elliot Sperling, The Tibet-China conflict : history and polemics, Washington, DC, East-West Center Washington, 2004. Woeser Tsering, Mémoire interdite. Témoignages sur la Révolution culturelle au Tibet, Gallimard, 2010.
De Larung Gar, en pleine « bulldozérisation », des images de plus en plus catastrophiques nous parviennent.
Jour après jour …
Des engins de toutes natures exécutent une véritable sarabande du diable, sous le regard des nonnes, moines et laïcs impuissants devant ces expulsions brutales qui les poussent, contre leur volonté et leur vie d’ascèse réfléchie, vers le dénuement, la misère physique et morale… et toutes les conséquences trop bien connues.
Quelle barbarie ...
Comment ne pas comprendre les Tibétains poussés à l’exaspération et au désespoir, voire à l’ultime geste de l’auto- immolation…?
Comment ne pas comprendre la honte ressentie par beaucoup d’ entre nous, Français, qui nous adressons en vain à des gouvernants qui ne savent que répondre … hormis les sempiternelles lettres des cabinets concernés, missives stéréotypées qui doivent dater d’ailleurs de l’époque … de voyons : Sarkozy? non .. Chirac ? non .. . alors si loin … Mitterrand …? … Gagné!
Heureusement, à cette époque, la Première Dame de France, Danielle Mitterrand et sa Fondation France Liberté, soutenaient – en dépit de quelques grincements de dents – la cause du Tibet : accueil du Dalaï Lama à la Fondation… remise du Prix de la Mémoire en 1989 … visite du village de réfugiés et des écoles Tibetan Children Village de Dharamsala.. partie prenante pour le Tribunal Permanent des Peuples pour l’autodétermination du Tibet… aide très spécifique dans des hôpitaux parisiens pour des ex-prisonniers politiques tibétains en grande souffrance suite aux tortures subies dans les prisons chinoises, … aide à la construction du Centre d’accueil des exilés tibétains arrivant à Kathmandu…et tant d’autres actions officielles ou discrètes …
Et maintenant ?? Je cherche …
Cherchons …
Ah .. c’est vrai : il n’ y a même plus de Première Dame ..
Aurais-je oublié quelque chose ?
Oui , Messieurs ! Il vous faudrait changer de style quand vous prenez vos maroquins et vous installez dans les ors de la République …
Un peu d’ honneur ne nuirait à personne …
Tiens : « Honneur « ? … quel drôle de mot ? Périmé sans doute, en tout cas, à notre avis, honteusement bafoué après qu’ un Prince d’Arabie Saoudite se soit vu remettre notre fameuse Légion d’Honneur …
Meilleur sort pour lui que celui qui vient d’être réservé à l’un de ses cousins qui vient d’ être exécuté … seulement la 134ème personne à se voir infliger la peine capitale dans cet Etat allié de la France dans le business mais non dans les valeurs humaines.
J’ai honte …
Je ne suis pas la seule …
Quel avenir pour le Tibet dans ces conditions d’aveuglement général ?
Mais aussi quel avenir pour les valeurs dites universelles dont tant se gargarisent qu’ ils sont dans l’opposition pour les fouler au pied sitôt leur but atteint !
Paris, mercredi 18 novembre à 18h … après la manifestation devant l’Ambassade de Chine
Ci dessous : La ville monastique de Larung Gar avant l’ entreprise de démolition ordonnée par Xi et ses sbires et les images de la manifestation.
BRATISLAVA / PEKIN : « Prendre des mesures pour éliminer l’impact négatif de la rencontre avec le Dalaï Lama »… conseil chinois au courageux Président slovaque Andrej Kiska !
La Chine critique la rencontre du président slovaque avec le dalaï lama
La Chine a critiqué lundi la rencontre du président slovaque Andrej Kiska avec le dalaï lama, en demandant à la Slovaquie de prendre des mesures pour éliminer l’impact négatif de la rencontre.
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a fait ces remarques après que le président Kiska a insisté pour rencontrer le dalaï lama à l’occasion d’un déjeuner à Bratislava, dimanche dernier, malgré la forte opposition de la Chine.
« Cela va à l’encontre de l’engagement de la Slovaquie à adhérer à la politique d’une seule Chine. La Chine s’oppose fermement à cet acte et apportera des réponses appropriées », a-t-elle indiqué.
Mme Hua a déclaré que le dalaï lama s’était engagé depuis longtemps dans des activités séparatistes contre la Chine pour diviser le Tibet de la Chine. La Chine s’oppose fermement aux activités séparatistes du dalaï lama dans n’importe quel pays, sous n’importe quel nom, et s’oppose au contact des responsables étrangers avec le dalaï lama, sous toutes les formes, a-t-elle déclaré.
« Les actes volontaires et l’insistance intentionnée du président slovaque sur sa position incorrecte ont endommagé les intérêts essentiels de la Chine et le fondement politique des relations bilatérales », a-t-elle déclaré.
Mme Hua a demandé à la Slovaquie d’avoir une bonne connaissance de la nature anti-Chine de la clique du dalaï lama, de respecter les intérêts essentiels et les préoccupations majeures de la Chine, et d’adhérer strictement à la politique d’une seule Chine.
« La Chine a exhorté la Slovaquie à prendre des mesures efficaces pour éliminer l’impact négatif de cet acte incorrect pour que les relations bilatérales puissent revenir sur la bonne voie », a-t-elle ajouté.
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29 Octobre 2016
Chine : un séisme de magnitude 6,4 frappe le nord-ouest du pays
Le séisme a pour épicentre la préfecture autonome tibétaine de Yushu et s’est produit à une profondeur de 32 km
Le séisme s’est produit à une profondeur de 32 km, lundi. La probabilité de victimes est faible, selon l’Institut de géophysique américain.
Un séisme de magnitude 6,4 a frappé lundi après-midi la province chinoise reculée du Qinghai, une zone située au nord-ouest du pays où surviennent de fréquentes secousses sismiques, a indiqué l’Institut de géophysique américain (USGS).
« Faible probabilité de victimes ». Le séisme a pour épicentre la préfecture autonome tibétaine de Yushu et s’est produit à une profondeur de 32 km, selon l’USGS, qui précise que « la probabilité de victimes et de dégâts est faible ». La région de Yushu avait été secouée en avril 2010 par un puissant séisme de magnitude 6,9 qui avait provoqué la mort d’environ 2.700 personnes, selon les médias d’Etat. En 2011, un autre tremblement de terre de magnitude 5,3 avait frappé cette région de haute altitude bordant le Tibet et habitée principalement par des populations d’ethnie tibétaine. L’Administration chinoise des séismes à quant à elle fait état d’une magnitude de 6,2 et d’une profondeur de 9 km pour le séisme de lundi, situant l’épicentre dans le district de Zadoi.
image : @ ADEK BERRY / AFP
29 Octobre2016
ZURICH : Les Chinois …? « même pas peur » ! Le Dalaï Lama accueilli dans une Cathédrale comble par les autorités zurichoises et des représentants d’autres religions …
Le Dalaï-Lama a clos sa quatrième visite en Suisse samedi par une célébration dans la cathédrale de Zurich. Aux côtés de représentants d’autres religions, il a appelé à la paix dans le monde. En passant, il a révélé le secret de son apparence juvénile à 81 ans.
Il a fallu un écran géant devant le Grossmünster de Zurich pour permettre aux curieux de jeter un coup d’oeil sur le chef spirituel des Tibétains. L’assemblée a largement dépassé le millier de personnes.
De concert avec un rabbin, un imam et des représentantes de la communauté hindouiste, catholique et protestante, le dalaï-lama a dit une prière pour la paix. « Souvenons-nous qu’en ce moment même beaucoup de personnes vivent des moments terribles, malheureusement souvent au nom de la religion », a-t-il déclaré.
Et ceci alors que toutes les religions du monde prônent les mêmes valeurs comme l’amour pour le prochain et la tolérance. « J’apprécie beaucoup que cette rencontre ait été organisée. Se rencontrer est le meilleur moyen d’exprimer des valeurs communes », a-t-il ajouté.
Le dalaï-lama a appelé l’assemblée à s’engager pour la paix et à prendre soin des valeurs intérieures « et pas que du paraître ». Prendre soin des valeurs intérieures et la paix intérieure sont toutefois bénéfiques à l’apparence, a-t-il dit en pouffant. .
Pas d’opération
« Regardez-moi. Je n’ai presque pas changé depuis vingt ans et cela sans chirurgie esthétique »: méditer, trouver la sérénité et approcher les gens avec le sourire sont les secrets d’une apparence juvénile, a résumé le dalaï-lama.
Après la cérémonie, les divers représentants religieux et invités ont pris un repas commun. Une famille syrienne réfugiée avait préparé des spécialités kurdes, mais l’émincé à la zurichoise était également au menu.
De nombreux politiciens avaient pris place dans la cathédrale aux côtés de Tibétains et de Suisses. Le président du Conseil d’Etat zurichois Mario Fehr (PS) ainsi que la maire de Zurich Corine Mauch (PS) étaient présents.
Le consulat général de Chine avait protesté contre ces honneurs, mais les autorités de la Ville avaient fait savoir qu’elles rencontraient qui bon leur semblent.
La prière pour la paix a marqué le point d’orgue de la visite de quatre jours en Suisse du dalaï-lama. Ce dernier se rend par la suite en Slovaquie, en Tchéquie et en Italie.
Photo : Le dalaï-lama et l’imam Bilal Yildiz ont prié ensemble pour la paix dans la cathédrale de Zurich.
Keystone/ENNIO LEANZA
16 Octobre 2016
Héberger un réfugié chez soi : l’exemple de Michel, Caroline et Dawa
Bonnet «Free Tibet» vissé sur la tête, en jogging et tongs, Dawa, réfugié tibétain de 33 ans, sirote un café dans le salon d’un pavillon de banlieue parisienne. Il y a quelques mois, il dormait sous les ponts. Aujourd’hui, il loge chez Michel et Caroline.
Depuis un an, ce couple de 53 ans voulait ouvrir sa porte à un réfugié. Leurs trois grands enfants partis du nid, «la maison était grande pour deux». Et comme des milliers de Français, ils avaient été touchés par la crise des migrants. Pour beaucoup, la photo d’Aylan, petit Syrien de trois ans retrouvé mort sur une plage turque alors qu’il tentait de rejoindre l’Europe avec sa famille, avait provoqué l’envie d’agir.
Mais débordées par la générosité soudaine des particuliers, les associations ont eu du mal à répondre aux besoins des uns et des autres et certaines cohabitations, improvisées, se sont mal passées.
Pour soutenir ceux qui se lancent dans l’aventure, le Samu social de Paris a lancé en mai le dispositif Elan. Une équipe de professionnels épaulent les familles qui s’engagent à accueillir un réfugié pour une période de trois mois minimum, renouvelable et à mettre à sa disposition une chambre privative.
Le jour où Catherine, Michel et Dawa se sont rencontrés «Dawa nous a offert à chacun une écharpe blanche qu’il nous a passée autour du cou, c’était émouvant», raconte Michel. «C’est un signe de bonne chance», commente Dawa, sourire éclatant.
Ils ont discuté ensemble de leurs façons de vivre, de leurs habitudes alimentaires. «Il nous a dit: +je ne mange pas de cuisses de grenouilles+, on a répondu: +ça tombe bien, nous non plus+», s’amuse Michel.
Puis ils ont signé un «règlement de vie commune», s’engageant à respecter «l’intimité» des uns et des autres, Dawa à «utiliser le logement de manière prudente, diligente et soigneuse».
– Participation symbolique –
Le couple a mis à sa disposition la chambre aux murs roses de Louise, leur cadette de 24 ans, partie vivre à Paris. Dawa a posé ses valises sur une étagère et un portrait du Dalaï Lama sur la table de chevet.
«On voulait offrir à la personne un endroit agréable, stable, où il puisse se sentir bien, envisager l’avenir plus sereinement…» explique Caroline. «Mais toutes ses démarches administratives, on ne s’en occupe pas».
De son côté, le Tibétain a fait découvrir à ses hôtes quelques spécialités culinaires de son pays – les momos (raviolis), la tsampa (farine d’orge grillée) – et les a emmenés voir le Dalaï-lama lors de sa récente visite en France, «un grand moment» pour Caroline.
Si le couple accueille gratuitement le réfugié, celui-ci verse une participation symbolique au Samu social de Paris, en fonction de ses revenus -pour Dawa, employé en CDI dans la sécurité, 90 euros par mois.
Le Samu social, qui a noué des partenariats avec des associations et le diocèse de Paris a reçu quelques 70 propositions d’hébergement, parfois «farfelues», raconte Nadège Letellier, qui coordonne le dispositif: «des personnes nous disent: » je veux héberger un enfant, ou une femme syrienne qui en échange s’occupera de mes enfants… ».
Il faut donc trier les demandes et s’assurer que les binômes soient «aptes à la cohabitation». «Par exemple, certains réfugiés ne peuvent pas vivre dans une famille, parce que ça va faire ressurgir d’anciens traumatismes, des deuils», explique Mme Letellier.
Entre Caroline, professeur de français, Michel, chercheur en biologie, et Dawa, qui enseignait l’histoire et la sociologie au Tibet, le courant est passé. Aujourd’hui, le réfugié tibétain se concentre sur ses projets: progresser en français, passer le permis et faire venir sa famille.
Favorable à ce type d’initiatives, la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a lancé en août un appel à projets pour les développer. L’objectif est de compléter les dispositifs existants et de permettre ainsi l’accueil de 1.000 réfugiés supplémentaires.
Photo MARTIN BUREAU. AFP :
Dawa, réfugié tibétain de 33 ans, dans le jardin de ses hébergeurs, Caroline et Michel, le 11 octobre 2016 à Saint-Maur-des-Fossés, au sud-est de Paris
Les Sages d’antan, dans leur infinie sagesse considéraient l’Himalaya et le plateau du Tibet comme la demeure des Dieux, un lieu de pèlerinage. Nous, simples mortels, nous sommes intéressés à la science, à la technologie au point d’en être obnubilés et d’occulter la religion ainsi que les messages que les saints sages essayaient de nous relayer. Aujourd’hui il est possible que nous ayons bientôt à payer le prix de notre négligence et notre survie même est en jeu.
Après la profanation du Hindustan – zone géographique qui désigne la plaine indo – gangétique qui recouvre le nord de l’Inde, une partie du Pakistan et la quasi-totalité du Bangladesh – par les hordes d’Asie centrale du 12ème siècle au 16 ème siècle, les sages firent du Tibet leur refuge. Les Tibétains se révélèrent être des patrons dignes et fidèles permettant à leur sagesse à pénétrer jusqu’à leur mode de vie. Pendant des centaines d’années les Tibétains choisirent d’endurer l’âpre vie qu’offrait l’Himalaya pour ne pas perturber la Mère nature ainsi que l’environnement. Deux milliards d’individus vivant en aval des grandes rivières qui prennent leur source au Tibet bénéficient de la compassion et du respect pour la nature des Tibétains.
Le mal fit de nouveau surface au milieu du 20ème siècle, cette fois-ci sous la forme de la Chine et du communisme. Les religieux et pacifistes tibétains furent impuissants face à cet assaut. C’est à travers un tissu de mensonges que la Chine put s’approprier le Tibet et avec leur puissance économique comme levier, elle fit basculer le monde dans leur chemin de fausseté.
Le Tibet contribua à étancher leur soif économique et de ressources. L’air pur de l’Himalaya changea bientôt en un air fétide et corrompu par la pollution industrielle. Les prairies verdoyantes des nomades furent maculées de mines pour extraire l’or, le charbon, le cuivre et le lithium. L’eau des rivières fut pompée pour l’industrie lourde ou l’industrie minière. La déforestation priva la région de ses forêts. Des lignes ferroviaires et des routes défigurèrent les vallées tibétaines. Le climat et l’environnement tibétains ont beaucoup pâti de cette exploitation industrielle. Les neiges éternelles himalayennes ont commencé à fondre.
Le jour du jugement est arrivé pour le reste du monde. La Chine entonne un chant funèbre à Shangri La, ou le « paradis terrestre », sous couvert de discours mélodieux utilisant la gamme de l’industrialisation, de la prospérité et du développement mais qui pourrait conduire à l’extinction de la race humaine. Une première fausse note a retenti lors de la plus grande avalanche jamais connue qui a eu lieu sur le plateaudu Tibet qui s’est révélé être le cri d’agonie de Mère Nature. Le reste du monde commence à réaliser la folie que représentait la soumission aux desseins chinois, en permettant aux Chinois de chasser les Tibétains de leur pays ainsi qu’en cautionnant la domination qui imposée aux Tibétains et la décimation de leur population et religion affinées au fil du temps pour la préservation de l’environnement.
Les 40 000 glaciers d’eau douce du Tibet font qu’il est considéré comme le troisième Pôle après l’Arctique et l’Antarctique. Mais aujourd’hui ces glaciers fondent à vue d’œil pour cause la frénésie chinoise pour l’industrialisation, les activités minières ou encore l’installation d’infrastructures. Le rythme auquel les glaciers fondent est estimé à 7% et les prédictions nous disent que les deux tiers des glaciers auront disparu d’ici 2050. Il faut savoir que 46% de la population mondiale est concentrée dans les régions de la Chine, Inde, Népal, Bhoutan, Bangladesh, Pakistan, Vietnam, Myanmar, Burma, Cambodge, Laos, Thaïlande et que la vie de ces personnes dépend des rivières et cours d’eau qui trouvent leur source au Tibet. Leur vie est donc menacée, une fois les glaciers disparus, seul le chaos attend ces zones.
Etonnamment la Chine n’a que faire de ces signes avant-coureurs et persiste dans son ingérence envers l’environnement et les eaux fluviales en tuant les rivières à leur source et en mettant des barrages sur leur chemin pour produire de l’énergie hydro-électrique. Elle joue avec les barrages pour absorber les pressions des nations en aval. Son plus récent et plus surprenant coup de poker est son jeu dangereux avec l’Inde au sujet des eaux du Brahmapoutre, de l’Indus et du Gange pour protéger des organisations terroristes pakistanaises. Beaucoup pensent que le Tibet pourrait être le point de départ d’une guerre qui pourrait embraser le monde.
Le pergélisol – sol qui est gelé en permanence – tibétain contient 12 300 millions de tonnes de carbone soit 1/3 du carbone contenu dans le sol à l’échelle mondiale. Environ 10% de ce pergélisol a fondu rien que dans la dernière décennie et le principal facteur est la construction d’infrastructures Chinoise – routes et chemins de fer. La destruction du pergélisol tibétain conduirait à une émission massive de carbone dans l’air ce qui augmenterait l’effet de serre et contribuerait à rendre la terre inhabitable par les humains.
Cet amincissement des neiges éternelles et des pergélisols est lié à un réchauffement du Tibet. La température augmente d’environ 0.3 degrés Celsius par décennie. Au cours des 50 dernières années la température au Tibet a augmenté de 1.3 degrés soit trois fois plus que l’augmentation globale de la planète. Malheureusement pour l’Europe et l’Asie du nord, des vagues de chaleur ont été corrélées aux changements qu’a subi le climat tibétain. Et aujourd’hui, des corrélations sont faites entre les changements climatiques en Amérique du Nord et au Tibet.
Sa Sainteté le Dalaï Lama, ainsi qu’une poignée de Tibétains, sont les seuls à être porteurs de la lourde vérité. Lorsqu’ils signalent l’urgence de la situation et pointent la cruelle vérité, ils sont simplement décriés comme seulement plaidant pour leur indépendance, autonomie ou leurs droits alors qu’ils luttent pour une cause bien plus noble. Cette lutte est pour la survie de l’humanité et cet objectif est atteignable en permettant aux Tibétains de reprendre leur patrie et d’en prendre soin comme ils l’ont fait pendant des siècles. Cette lutte est pour chacun d’entre nous et pour les générations suivantes, une lutte digne votre soutien.
« Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble. […] la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne. »
John Donne, Poète métaphysique anglais.
Laden Tshering Samdup
A propos de l’auteur :
Laden Tshering Samdup
Laden Tshering Samdup est un business man à la retraite. Il a une maîtrise en économie obtenue à l’Institut de Birla pour les Technologies et les Sciences à Pilani, Rajastan, Inde.
Il est joignable via Boudha Peace School, Phulbari, Katmandou, Nepal.
16 Octobre 2016
LA REVOLUTION CULTURELLE AU TIBET, RÉCIT EN PHOTOS.
Le père de Tsering Woeser était officier dans l’Armée populaire de Libération à Lhassa quand la Révolution culturelle a éclaté en 1966. Il a pris de nombreuses photos d’attaques publiques contre la classe dirigeante tibétaine et les chefs spirituels. On voit ici une moniale portant une pancarte la qualifiant de contre-révolutionnaire.
En 1999, L’auteure tibétaine Tsering Woeser trouva par hasard le livre de Wang Lixiong « Funérailles célestes : le destin du Tibet » (« Sky burial: the fate of Tibet). Après l’avoir lu, elle envoya à M. Wang des photos prises par son père. Ce dernier appartenait à l’Armée populaire de Libération lorsqu’elle pénétra au Tibet dans les années 50, et il documenta les premières années de la Révolution culturelle à Lhassa dans les années 60. M. Wang lui répondit en disant « Ce n’est pas à moi, qui ne suis pas tibétain, d’utiliser ces photos pour révéler l’histoire. C’est à vous que cette tâche incombe. »
Tsering Woeser se mit alors à la recherche de celles et ceux qui figuraient sur les photos et les interviewa. En résultèrent deux livres publiés par Locus à Taïwan, en 2006 : « Mémoire interdite : Témoignages sur la Révolution culturelle au Tibet » (« Forbidden memory: Tibet during the cultural revolution »), basé sur les photos de son père, et « Souvenirs du Tibet » (« Tibet remembered »), histoire orale racontée par 23 des personnes que l’on voit sur ces photos. Dans le même temps, Tsering Woeser avait, elle aussi, commencé à prendre, avec l’appareil de son père, des photos des lieux qu’il avait lui-même photographié. Beaucoup d’entre elles ont été incluses dans une nouvelle édition de « Mémoire interdite », publiée cette année à l’occasion du 50ème anniversaire du lancement de la Révolution culturelle.
Tsering Woeser est née en 1966 à Lhassa d’une mère tibétaine et d’un père, Tsering Dorje, mi-Tibétain mi- Han, l’ethnie dominante en Chine. Mais en 1970, son père, qui avait servi comme commandant en second de la région militaire de Lhassa, fut transféré dans la province de Sichuan. Ce n’est qu’en 1990 que Tsering Woeser retourna à Lhassa où elle devint rédactrice du Journal « Littérature tibétaine ». En 2003, elle publia « Notes sur le Tibet » (« Notes on Tibet »), une collection d’essais et de nouvelles qui furent très vite interdits par le gouvernement chinois. Basée à Pékin avec son mari, M. Wang, qu’elle a épousé en 2004, elle publie articles et poèmes. Au cours de notre entretien, elle s’est exprimée sur ce qu’elle avait appris, à travers les photos de son père, de la manière dont le Tibet avait vécu la Révolution culturelle.
Comment votre père a-t-il réussi à prendre ces photos ?
En 1950, Mao Zedong a donné l’ordre à l’Armée populaire de Libération de pénétrer au Tibet, et en route, ils ont traversé la ville où habitait mon père, Derge, située dans l’actuelle préfecture autonome du Tibet de Garze, au Sichuan. A l’époque, mon père, âgé de 13 ans seulement, avait été envoyé par son propre père Han pour s’engager dans l’APL. Sa mère, elle, était tibétaine. Pendant la Révolution culturelle, mon père a servi comme officier au département politique du district militaire du Tibet. Je suppose qu’il a pu prendre des photos grâce à ses privilèges en tant qu’officier dans l ‘APL.
C’est curieux, pourtant, que mon père ait pu conserver toutes les photos qu’il avait prises, ainsi que les négatifs. Ça n’aurait certainement pas été le cas s’il avait été chargé de prendre ces photos par l’armée. Cela indique que l’activité de mon père n’était pas sur ordre des militaires.
Le 24 août 1966, à Lhassa, des textes sacrés bouddhistes furent brûlés dans le cadre de la campagne contre les « Quatre vieilleries » – les vieilles coutumes, la vieille culture, les vieilles traditions, les vieilles idées. Tsering Dorje
Très peu de gens possédaient un appareil photo à l’époque, et ils étaient encore moins nombreux à avoir l’occasion de prendre des photos d’évènements publics. Il existait plusieurs agences de presse au Tibet. Elles produisaient quantité de documentaires, photos et reportages. Et pourtant dans les journaux de l’époque, ou sur les affiches, on ne trouve aucune photo de temples en ruine ou de « séances de lutte » contre « les monstres et démons contre-révolutionnaires ». J’ai parcouru tous les numéros du Tibet Daily de 1966 à 1970 mais je n’en ai pas trouvé trace.
Que montrent les photos de votre père ?
Pour la plupart, des rassemblements de masse et des « incidents ». Par rassemblement de masse, j’entends des rassemblements à grande échelle comme la célébration par des dizaines de milliers de personnes du lancement de la Révolution culturelle par le président Mao. Les incidents incluent les destructions de temples et les séances contre « les monstres et démons ». De nombreuses personnes sont reconnaissables sur ces photos, y compris les dirigeants communistes du Tibet, le fondateur des Gardes rouges tibétains, les Gardes rouges individuels ainsi que les nobles, le clergé, et les représentants de la société tibétaine traditionnelle qui étaient la cible des « séances de lutte ». Au cours de mes investigations, je me suis concentrée sur ces personnes dans la mesure où ce sont elles qui donnent toute sa valeur aux photos. Sur une période de six ans, j’en ai interviewé 70.
En quoi vos photos et celles de votre père, prises dans les mêmes lieux, diffèrent-elles ?
En 1966 et 1967, mon père a pris des photos de rassemblements de masse, ainsi que des rassemblements de Gardes rouges et de l’APL devant le Palais du Potala. En 2012, quand je suis retournée au même endroit pour prendre des photos, deux Tibétains se sont immolés à Lhassa, en mai. De ce fait, le gouvernement a durci sa politique de ségrégation ethnique et a renforcé les mesures de sécurité contre les Tibétains, particulièrement ceux qui n’étaient pas de Lhassa. Ces mesures ont commencé à être appliquées en 2008, quand les mouvements de protestation ont éclaté à travers la région tibétaine, et ont été renforcées en 2012. En prenant mes photos, j’ai remarqué un phénomène étrange : la place du palais était remplie d’hommes en noir. Ils portaient des parapluies sur le dos et les utilisaient pour faire écran et empêcher les gens de prendre des photos si un incident éclatait. Ils étaient alignés, en rangs, et surveillaient les gens qui passaient. Ils interdisaient à quiconque de s’asseoir sur la place.
Tsering Woeser, avec l’appareil photo de son père, à Lhassa en 2013.
Autre exemple : en 2014, je me tenais là où mon père avait pris des photos devant le temple de Jokhang. Que voyait-il à l’époque ? Des Gardes rouges essayant d’accrocher un portrait de Mao sur le toit du temple où le drapeau chinois avait aussi été planté. Même si, moi, je ne voyais plus aucun portrait de Mao, le drapeau flottait toujours à la même place. Il y avait aussi quelques fidèles priant à genoux, et une foule de touristes qui les regardaient, fascinés. Sur le toit d’une maison en diagonale du temple il y avait des tireurs d’élite de la police. Depuis 2008, des tireurs d’élite ont été déployés sur les toits des bâtiments autour du temple.
Si l’on compare aujourd’hui à la Révolution culturelle, il n’y avait aucun fidèle agenouillé à cette époque, et le temple était en ruine alors que de nos jours, il offre un spectacle animé, et les fidèles peuvent prier librement. Mais ce ne sont là que des différences superficielles. La pratique religieuse est toujours strictement contrôlée. De plus on a maintenant affaire à un tourisme commercial, avec des touristes éberlués qui traitent les Tibétains comme des décorations exotiques et Lhassa comme un parc de loisirs.
Qui a fondé les Gardes rouges de Lhassa ?
Tao Changsong, né à Yangzhou, dans la province de Jiangsu. En 1960, il obtint son diplôme de l’École normale supérieure de la Chine de l’Est, et se porta volontaire pour venir s’installer au Tibet où il devint professeur de chinois au collège de Lhassa. Pendant la Révolution culturelle, il fut le principal artisan de la création des Gardes rouges de Lhassa, tout en étant Commandant du Quartier général des rebelles révolutionnaires. Après la formation du Comité révolutionnaire de la Région autonome du Tibet, il en devint le directeur adjoint, poste équivalent aujourd’hui à celui de vice-président de la Région autonome du Tibet. Il se rendit également de nombreuses fois à Pékin où il rencontra Zhou Enlai, Jiang Qing et d’autres membres clés du Comité central révolutionnaire. En 2001, je l’ai interviewé à deux reprises. Je ne lui ai pas montré les photos prises par mon père me disant qu’il ne me raconterait peut-être rien s’il les voyait, dans la mesure où il apparaissait sur l’une d’entre elles. Elle le montre à Norbulingka, résidence d’été du Dalaï Lama, à la tête d’une équipe de Gardes rouges accrochant une affiche sur laquelle est écrit « Parc du peuple ».
Rassemblement populaire à Lhassa pour obliger les « monstres et démons » à confesser leurs erreurs. Tsering Dorje
Il y avait deux « factions rebelles » à Lhassa pendant la Révolution culturelle. L’une d’entre elles était le Quartier général des rebelles révolutionnaires, l’autre, le Commandement de la grande alliance des prolétaires révolutionnaires, ou en abrégé Commandement de la grande alliance. Les deux se disputaient le pouvoir. Plus tard au cours de la Révolution culturelle, la faction du Quartier Général perdit du terrain tandis que l’autre faction prit l’entier contrôle, et le conserva même après la Révolution culturelle [qui prit fin en 1976]. Les membres du Quartier général furent exclus du Parti. Tao Changsong fit l’objet d’une enquête, suspecté d’appartenir au « trois types d’individus » – » les individus qui suivaient la faction contre-révolutionnaire Lin Biao-Jiang Qing », « les individus à forte tendance fractionniste », et « les individus se livrant à des pillages et à des vols ». Après le milieu des années 80, il travailla à l’Académie tibétaine des sciences sociales. Il occupa les fonctions de rédacteur en chef adjoint à la revue « Études tibétaines », et celles de directeur adjoint au Modern Tibetan Research Institute. Il est dorénavant à la retraite et partage sa vie entre Chengdu et Lhassa où il est estimé du gouvernement.
M. Tao est plein d’entrain, il s’exprime volontiers et a une excellente mémoire. Il a aussi su se montrer prudent quand il s’est trouvé en difficulté face à mes questions concernant la campagne des Gardes rouges contre les « quatre vieilleries » au temple de Jokhang. La déclaration qui m’a le plus marquée dans son récit concernait la répression des » seconds rebelles » [les Tibétains qui se sont révoltés en 1969] par l’APL. Selon ses propres mots, » Les tibétains sont un peu simples d’esprit. Si vous les exécutez, ils vous disent ‘Merci’. Si vous leur donnez 200 renminbi, ils vous disent aussi ‘Merci’ « .
Le Tibet a été une exception dans la pratique généralisée des purges contre « les trois types d’individus » après la Révolution culturelle. Il y a eu peu de ces purges au Tibet. Quand Hu Yaobang est venu au Tibet en 1980, il y a mis un terme. Pourquoi ? Parce qu’il y avait de nombreux Tibétains parmi eux. Hu s’est dit que si on les éliminait, le parti ne serait plus en mesure de trouver des agents fiables parmi les Tibétains. Ainsi donc, le parti n’a pas pu les éliminer. Non seulement certains d’entre eux se sont trouvés à l’abri des purges, mais ils ont même reçu des promotions. En conséquence, ceux qui ont accédé au pouvoir pendant la Révolution culturelle sont toujours ceux qui dominent le Tibet actuellement, qu’ils soient tibétains ou han.
Deux Gardes rouges à Lhassa en 1966. Tsering Dorje
Parlez-nous de celles et ceux, sur les photos, qui ont subi des séances de lutte.
Il y en avait à peu près 40. Ils appartenaient à diverses professions traditionnelles de l’ancien Tibet : moines, fonctionnaires, marchands, médecins, propriétaires terriens, etc. Les séances de lutte se déroulaient lors d’assemblées de masse, dans les rues et dans les comités de quartiers, qui menaient ces séances méthodiquement, à tour de rôle. Elles ont eu lieu sur une période allant d’août à septembre 1966. Après cette date, les divisions entre les factions les ont menées à avoir des séances de luttes séparées. Ceux auxquels on s’attaquait au cours de ces séances intégraient l’unité des « monstres et démons », où ils étaient forcés de participer à de de longues périodes de travail manuel, et à des séances d’étude au comité local qui leur était assigné.
Le plus intéressant concernant ces victimes, c’est que la plupart appartenaient à la classe supérieure, et avaient été désignées comme « cibles à conquérir » par le parti communiste entre les années 50 et l’aube de la Révolution culturelle. Et, comme ils n’avaient pas suivi le Dalaï Lama dans sa fuite, au cours du soulèvement de 1959, le parti les avaient récompensés en leur octroyant de nombreux privilèges. En d’autres termes, ils collaboraient avec parti. L’un d’entre eux, un moine, a même servi d’informateur auprès des militaires.
Mais quand la révolution culturelle a commencé, il s ont été qualifiés de « monstres et démons », et ont été l’objet d’attaques humiliantes. A la fin, la folie, la maladie et la mort ont eu raison d’eux. Certains sont morts pendant la révolution culturelle, d’autres après. Parmi les rares qui ont survécu, certains sont partis à l’étranger. D’autres, cependant, sont restés au Tibet. Ils ont accepté l’offre du parti et rejoint le système pour retrouver un statut élevé. On les trouve désormais à la Conférence consultative politique du peuple chinois, au Congrès national du peuple, et à l’Association bouddhiste, où ils remplissent les fonctions cérémonielles dont le parti a besoin.
Célébration de la fête nationale, le 1er octobre 1966 à Lhassa marquant l’anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. Tsering Dorje
Étant donné le destin subi par la majorité des victimes, les personnes que j’ai interviewées étaient essentiellement des membres de leur famille, ou dans certains cas, les disciples des moines persécutés. Ils ont partagé avec moi tellement de leurs histoires.
Comme par exemple ?
Celle de Sampho Tsewang Rinzin, un noble de Lhassa, issu d’une des familles les plus illustres du Tibet. Sampho commença à travailler pour le parti dans les années 50, et en bénéficia. Mais on s’est cruellement acharné contre lui pendant la révolution culturelle, comme vous pouvez le voir sur les photos. Les Gardes rouges qui le frappaient l’ont obligé à porter la tenue d’un ministre de haut rang du gouvernement tibétain. Tenue qui, tout en lui conférant une certaine splendeur, le couvrit de honte et lui ôta toute dignité, à tel point qu’il finit par éclater en sanglot devant tout le monde. Il mourut peu de temps après.
Il y a aussi l’histoire de cette femme, Samding Dorje Phagmo Dechen Chodron, un « Bouddha vivant » –terme erroné, nous les appelons Rinpoché. Historiquement il y a eu très peu de femmes Bouddha vivant au Tibet. C’était la plus célèbre. En 1959, elle a suivi le Dalaï Lama et s’est enfuie en Inde. Mais les cadres du parti l’ont persuadée de rentrer au Tibet. On parlait d’elle comme d’une vraie patriote qui avait « choisi de fuir les ténèbres pour s’ouvrir à la lumière ». Elle avait même rencontré Mao. Avec l’arrivée de la Révolution culturelle on la catalogua comme « monstre et démon », et elle fut humiliée au cours de séances de lutte.
Ngawang Gelek, membre des Petits gardes rouges, qui remplacèrent l’organisation des Jeunes pionniers pendant la Révolution culturelle, lors d’un rassemblement à Lhassa. Il devint par la suite commandant de la milice puis fervent bouddhiste. Tsering Dorje
Sur la photo où on la voit en train d’être frappée, elle n’avait que 24 ans. Elle était affaiblie parce qu’elle venait de donner naissance à son troisième enfant. Son mari était le fils du grand noble de Lhassa, Kashopa. Le couple finit par divorcer. C’est son ex-mari qui, après avoir vu les photos, m’a raconté ce qu’elle et ses parents avaient enduré.
A l’heure actuelle, Dorje Phagmo est vice-présidente de la Région autonome du Tibet, et membre de la Conférence politique consultative du peuple chinois. Elle apparaît souvent à la télévision lors des diverses conférences auxquelles elle participe.
Avez-vous interviewé les Gardes rouges que l’on voit sur les photos ?
Sur l’une des photos de mon père il y a une militante qui a été très cruelle pendant la Révolution culturelle. Une fois, à la tête d’une équipe, elle a mis à sac une maison. Non seulement elle a saisi les biens du propriétaire, mais elle a mis le feu à des manuscrits qui lui avaient été légués par un grand érudit tibétain, Gendun Choephel. Un autre érudit tibétain a qualifié cet acte de crime majeur contre l’histoire et la culture tibétaines. Par la suite, cette femme est devenue secrétaire du parti au comité de voisinage de Wabaling. Quand je l’y ai retrouvée, elle m’a semblée tout à fait insignifiante. Dès que j’ai abordé le sujet de la Révolution culturelle, son visage a immédiatement changé. Elle a refusé de m’accorder un entretien ou de me laisser la prendre en photo.
Il y a aussi cet ancien moine que j’ai interviewé. Il avait détruit des stupas bouddhistes et brûlé des textes sacrés au cours de la Révolution culturelle. Par la suite, il a travaillé bénévolement comme gardien au temple de Jokhang pendant 17 ans. « S’il n’y avait pas eu la Révolution culturelle, je crois que j’aurais vécu toute ma vie comme un bon moine. J’aurais porté l es habits des moines. Les temples existeraient toujours. Je me serais consacré à la lecture des textes sacrés. Mais la Révolution culturelle est passée par là. Je ne pouvais plus porter ces habits. Je n’ai jamais cherché de femme ni abandonné la vie monastique, mais je ne suis plus digne de ces habits. C’est la chose la plus douloureuse de ma vie. »
Luo Siling
16 Octobre 2016
Bilan de la 16ème session du Parlement tibétain en exil.
Alors qu’approchait la clôture de la seconde Session, fin septembre, un des 44 membres fraîchement élu du Parlement tibétain, Lobsang Dakpa, a accordé une entrevue exclusive au Tibet Post.
« Chaque année, nous avons deux sessions, cette session est la seconde de la 16ème législature et nous y discutons les rapports de chaque département. Chaque ministre expose ce qu’il a accompli, et le Parlement demande des clarifications si besoin est.”
« Ces discussions peuvent aussi servir à donner des suggestions à différents services pour améliorer le fonctionnement du Département. Le premier jour, la discussion tournait autour du dialogue actuel avec la Chine et le Premier ministre Lobsang Sangay avait expliqué de manière très détaillée la situation actuelle »
Le Parlement a rejeté la candidature au poste de Kalon du 15ème Kashag de Mme Tenzin Dhardon Sharling à 27 voix contre 14 avec deux abstentions et deux absents sur un effectif de 45.
Selon Lobsang Dakpa, le souhait de l’administration tibétaine et de plus de 65% du peuple tibétain est de trouver “un juste milieu” comme le dit le Dalai Lama.Dakpa a affirmé que :« Nous ne cherchons pas l’indépendance au niveau de l’administration, mais au niveau individuel.Tous ne partagent notre opinion sur le compromis, certains pensent que l’indépendance est nécessaire. Cependant nous sommes prêts à rester au gouvernement chinois, si cela nous permet d’avoir notre propre autorité pour préserver notre culture, la religion, la langue et toutes ces choses. «
Interrogé sur la discussion tournant autour de l’approche de la Voie du milieu, Lobsang Dakpa répond qu’il n’y avait pas eu beaucoup de discussions à ce sujet car la session était diffusée en direct, et qu’il aurait été imprudent de dévoiler des détails quand les responsables chinois sont à l’écoute. Le Premier ministre a confirmé que les détails du Plan et de l’agenda étaient déjà élaborés et qu’ils étaient prêts à réagir immédiatement si le Parti Communiste Chinois devait montrer un intérêt.
Mauvaise nouvelle pour l‘Inde : si l’on en croit l’agence Xinhua, les travaux préliminaires concernant la ligne de chemin de fer reliant le Yunnan au Tibet ont débuté. Le 20 septembre dernier, l’agence de presse chinoise a en effet annoncé le lancement des travaux de la ligne ferroviaire Yunnan-Tibet qui passera par Shangri La et le district de Dechen dans la province du Yunnan ainsi que par les districts de Markam et de Dzogong situés dans la préfecture de Chamdo de la région autonome du Tibet.
Longue de 415 km, cette ligne ferroviaire parcourra la région autonome du Tibet sur 265 Km, le reste du tracé s’effectuant dans le Yunnan. Le coût de ces travaux est estimé à 43,6 milliards de yuans soit plus de 6 milliards d’euros. La partie tibétaine représentera quant à elle 27,8 milliards de yuans. Les travaux préliminaires qui comprennent différentes enquêtes, ainsi que la réalisation du tracé, ont d’ores et déjà débuté. L’agence Xinhua a précisé que le service tibétain des chemins de fer « hâtera les travaux afférents et s’efforcera de débuter la phase de construction au cours du 14ème plan quinquennal [2020-2025] ».
Le site « China-Tibet Online « a indiqué quant à lui que « le réseau ferroviaire tibétain se rapproche pas à pas de la perfection (sic) grâce aux programmes Qinghai-Tibet et Lhasa-Shigatse et au tronçon Lhasa-Nyingchi » avant d’ajouter que « depuis sa mise en service, la ligne Qinghai-Tibet avait connu une croissance rapide en terme de transport de marchandises et était même devenue l’axe principal pour le fret ».
Bien qu’il n’en soit pas fait mention, la Chine projette vraisemblablement de prolonger la ligne Lhasa-Shigatse-Kyirong en direction du Tibet occidental et jusqu’au Xinjiang dans un futur proche (en longeant l’autoroute 219 à travers l’Aksai Chin). À propos de la ligne Yunnan-Tibet, China-Tibet Online a exprimé que « les restrictions saisonnières, touchant le transport routier, et climatiques affectant le transport aérien seront sans incidence sur la ligne ferroviaire Yunnan-Tibet qui apportera alors, après sa mise en service, des solutions en matière de transport de marchandises et de voyageurs plus adaptées entre la région autonome du Tibet et le Yunnan. Le développement rapide du trafic pourra alors entraîner la réduction des coûts de transport et permettre l’essor économique de l’industrie manufacturière ».
Comme il en a déjà été fait mention sur le blog par le passé, toute création d’infrastructure nouvelle en Chine doit respecter des normes d’utilisation tant civiles que militaires. Voilà probablement à quoi le site internet faisait référence en précisant : « en plus de cela la ligne ferroviaire Tibet-Yunnan représente un aspect fondamental dans le développement du flanc ouest de la Chine ce qui s’avère important pour la mise en œuvre d’une stratégie de développement économique dite de «leapfrogging»* et l’instauration d’un ordre public pacifié au Tibet.
« La paix sur la frontière » signifie en réalité le renforcement des infrastructures situées face à l’Arunachal Pradesh oriental alors que dans le même temps l’Inde ne reste pas non plus inactive.
D’après le Business Standard en effet « l’Armée de l’Air indienne est prête à rendre opérationnelles sept pistes d’atterrissage avancées dans l’Arunal Pradesh. Après plus de deux années de travaux de remise en état, ces pistes seront mises en service et sont destinées à accroître les capacités opérationnelles du pays. Ce projet à sept milliards de roupies a été lancé en 2009 ».
La piste avancée de Tawang, pour l’heure loin d’être achevée, rendra possible à terme l’atterrissage d’Hercules Super C130J, le tout dernier avion de transport de l’Armée de l’Air indienne.
Traduit par Éric Pegorer pour France-Tibet
*Littéralement, le « leapfrogging » fait référence au jeu de saute-mouton. Le « leapfrogging » est un concept qui permet aux pays qui se développent d’éviter de reproduire les erreurs du passé.
16 Octobre 2016
« Le livre de la joie »: Entretien entre le Dalaï-Lama et Mgr Desmond Tutu
Voici un magnifique livre qui est à mettre entre toutes les mains. À l’occasion de son 80e anniversaire, le Dalaï-Lama a reçu l’archevêque Desmond Tutu à Dharamsala, sa résidence d’exil en Inde depuis l’invasion chinoise du Tibet. Durant une semaine, ces deux grands maîtres spirituels du monde contemporain se sont rencontrés, ont échangé leurs points de vue avec l’intention « d’offrir au monde notre propre cadeau d’anniversaire : nous aimerions que ce petit livre soit une invitation au bonheur. » L’auteur Douglas Abrams les a rencontrés chaque jour et relate scrupuleusement les propos de ces échanges afin que le lecteur partage leur vision du monde et leur expérience respective, leur sagesse et leur humanité au-delà de leur foi. Chaque parole est à méditer. Leur joie est communicative. Elle force l’espérance et la remise en question. Ces deux Prix Nobel de la Paix (1989 pour le Dalaï-Lama et 1984 pour Desmond Tutu) ont un réel message qui peut changer le monde car qui peut se changer soi-même commence à changer le monde. Un vrai petit bonheur !
16 Octobre 2016
Les Etats Unis accordent 23 millions de dollars aux Tibétains exilés en Asie du Sud
Sikyong Lobsang Sangay speaks during a press conference, as Finance
Minister of the Central Tibetan Administration, Karma Yeshi, look on,
in Dharamshala, India, on 3 October 2016.
Le gouvernement des Etats Unis a accordé 23 millions de dollars aux Tibétains exilés en Asie du Sud afin d’aider à l’augmentation de leur niveau de vie.
Le Sikyong (Premier Ministre) de l’Administration Centrale Tibétaine (CTA) a annoncé cette subvention pendant une conférence de presse au siège de l’Administration Centrale en exil à Mc Leod Ganj.
L’aide a été octroyée par l’agence américaine de développement international (USAID), et elle sera effective à partir du 1er octobre 2016 jusqu’au 30 septembre 2021.
Le fonds est principalement prévu pour le développement de l’encadrement des réfugiés tibétains.
« Nous avons plusieurs projets dans le domaine des moyens de subsistance – des projets de développement pour les villages, de sociétés financières non bancaires, et aussi quelques aspects de la culture tibétaine – maintenir l’identité tibétaine est très important » a déclaré Sangay.
« Il est essentiel de construire les ressources humaines et la capacité des Tibétains comme un tout. Pour le moment nous mettons l’accent sur le CTA. Nous avons déjà commencé à donner des cours de formation aux membres seniors de l’équipe du CTA.
La première année va surtout être une année d’estimation, d’évaluation et les quatre autres seront consacrées à la mise en œuvre des programmes.
Sans participation à la mise en œuvre des programmes, il n’y aura aucun fonds pour personne. « Nous demandons à tous les Tibétains travaillant dans des domaines différents de prendre part à cette mise en œuvre. » a annoncé Sangay.
A part les fonds actuellement distribués dans le domaine de l’éducation et de la santé, les fonds seront remis individuellement aux personnes ayant de bons business plans, des entrepreneurs ayant des projets dans le domaine social et environnemental.
Il y a également des projets de construction de librairies, de cafés et de terrains de jeu.
16 Octobre 2016
« Tibet crucified by China » : coup de patte à Pékin …avec Tintin au Tibet, pendant l’exposition HERGE
Pour des millions de lecteurs dans le monde, ce fut un premier contact avec la beauté des paysages et la culture tibétaines. Le périple de Tintin sur l’Himalaya était comme la prémonition de la fuite du Dalaï-Lama, un an plus tard, en 1959.
S’il s’agit bien d’un des chefs d’œuvre de Hergé, Tintin au Tibet possède l’humour, l’esprit d’aventure et le contenu spirituel qui font les grandes œuvres.
Hergé disparut en 1983, Fanny Rodwell, présidente des studios Hergé s’est attachée à assurer la pérennité de cette passion pour le Tibet.
L’exposition Hergé n’a pas oublié d’adresser une petite pique à la Chine: « Tibet crucified by China » : voir photo.
La reine Mathilde à Paris, une escapade entre Tintin et Magritte
Paris Match ||Mis à jour le
Clément Mathieu & William Smith
La Belgique rayonne en France. Avec Magritte au centre Pompidou, avec Hergé au Grand Palais … et avec Mathilde en escapade culturelle à Paris. La reine des Belges a visité, ce mercredi 5 octobre, les expositions consacrées à deux des artistes majeurs de son royaume, qui se tiennent en ce moment dans la capitale française.
Arrivée de Bruxelles d’un coup de Thalys en tout début de matinée, Mathilde s’est rendue immédiatement au Centre Pompidou pour découvrir “Magritte – La Trahison des images”. La reine des Belges, fondue dans une robe bleue en hommage à la couleur de prédilection du surréaliste, a pu découvrir ce “nouveau regard” porté sur l’œuvre de René Magritte dans cette quasi monographie, rassemblant peintures emblématiques et dessins moins connus.
Paris Match||Mis à jour le
Clément Mathieu & William Smith
Les Aventures de Tintin et Mathilde
Après un déjeuner à l’Ambassade du Royaume de Belgique à Paris, Mathilde a découvert au Grand Palais l’exposition Hergé, consacrée au “père de la bande dessinée européenne”, et surtout des “Aventures de Tintin”. La reine a parcouru cette grande rétrospective mêlant premières esquisses, planches historiques, affiches… en compagnie de Fanny Rodwell, l’épouse du dessinateur.
Après avoir posé pour les photographes belges et français et la caméra du Royal Blog de Paris Match, la reine Mathilde a regagné Bruxelles en fin de journée.
La merveilleuse exposition que le Grand Palais consacre à Hergé jusqu’au 15 janvier 2017 présente une particularité qui n’échappe à aucun visiteur, et pour cause: elle commence par la fin! Ou plutôt, elle commence par un épisode de la vie de Hergé qui concerne le début des années 1960, bien loin donc de sa mort survenue en 1983.
C’est en effet par les peintures abstraites qu’il a réalisées à cette époque que s’ouvre l’exposition. Ce choix, semble-t-il, a été imposé à la Réunion des Musées Nationaux par la Société Moulinsart. Comme il n’est justifié nulle part, essayons de le comprendre.
Peinture ou dessin?
Sans vouloir défendre le parti pris des organisateurs, reconnaissons d’abord que le choix chronologique aurait fait courir un risque: celui de laisser entendre que le formidable dessinateur qu’était devenu Hergé aurait pu regretter, vers la fin de sa vie, de ne pas être devenu peintre… Bien qu’il ait affirmé à Numa Sadoul qu’il adorait raconter des histoires et qu’il n’aurait jamais pu le faire autrement, n’oublions pas que les visiteurs habituels du Grand Palais sont plus souvent sensibilisés à la grandeur de la peinture qu’à celle de la BD.
Le choix chronologique, auprès de cette population, laissait donc planer l’ombre d’un quiproquo. En revanche, le choix retenu impose partout l’idée que Hergé connaissait parfaitement la peinture dès le début de sa carrière et que son choix a donc été fait en pleine conscience… même si on peut penser que l’obligation de gagner sa vie et la possibilité de travailler comme illustrateur ont joué un rôle important dans cette orientation.
L’histoire de l’art revisitée
Le texte qui accompagne la salle numéro 2 confirme cette explication. Hergé, nous dit-on, été sensibilisé, bien avant sa rencontre personnelle avec l’Art moderne, « aux courants artistiques de toutes origines et de toutes époques. Dès les premières années de ses activités professionnelles au journal Le Vingtième Siècle, le jeune homme a sous les yeux des articles consacrés aux peintures et aux sculptures réalisées par ses contemporains, mais qui font aussi référence aux courants artistiques du passé, proche ou lointain. » Suit l’énumération des œuvres que Hergé y aurait découvert: « l’art précolombien, Van Gogh, Toutankhamon, Bruegel, Utrillo, Dürer, Goya, Monet, etc. »
Nous voilà convaincus, Hergé n’a pas été tenté par la peinture après avoir donné vie à Tintin, comme à regret d’une carrière picturale manquée. Il aurait pu d’emblée, par son incomparable connaissance de l’art et de son histoire, s’imposer comme un immense peintre, mais il n’a pas voulu le faire, il a choisi une autre voie, il a renoncé à l’abstraction des formes et des couleurs pour faire valoir la grandeur du dessin. Tel est le message que ce choix anti chronologique nous communique, ou plutôt la première moitié du message, car celui-ci va beaucoup plus loin.
C’est en effet toute une conception de l’histoire de l’art et de la place que pourrait y prendre Hergé qui se joue dans cette exposition. Il s’agit de rien moins que de faire valoir un nouvel âge de l’art graphique. Risquons-nous alors à essayer d’écrire l’introduction à cette exposition, tel qu’elle n’y figure pas, mais telle qu’elle s’impose dans le cheminement de la première à la dernière salle.
À la recherche de l’introduction manquante
« Il y eut une époque où le dessin et la peinture était indissolublement liés, exactement comme l’art et la science. Léonard de Vinci était savant et artiste, et il était à la fois un immense dessinateur et un peintre génial. Puis les sciences et les arts se sont séparés. Mais le dessin et la peinture sont restés longtemps liés, jusqu’au triomphe de l’abstraction. Les peintres ont alors cessé d’être dessinateurs, et la peinture et le dessin ont été disjoints, exactement comme la science et l’art quelques siècles auparavant. Hergé en a tiré la leçon, il a fait le choix du second et il a donné au dessin des lettres de noblesse oubliées depuis la renaissance. Alléluia ! »
Le retour du dessin perdu
Les nombreuses citations du regretté Pierre Sterckx reproduites tout au long de l’exposition renforcent cette impression (nul mieux que lui n’a en effet su rapprocher le dessin de Hergé de celui des plus grands dessinateurs, comme Raphaël ou Michel-Ange), ainsi que le peu de cas fait d’autres auteurs qui se sont consacrés à l’analyse de l’œuvre, comme Benoit Peeters. L’heure n’est pas à l’exégèse, mais à l’encensement. Ainsi s’explique aussi le peu de place fait aux collaborateurs les plus créatifs de Hergé, notamment à Edgar P. Jacobs, et le silence sur le fait que Tchang ne fut pas seulement un étudiant chinois des Beaux Arts, mais aussi un grand artiste. Et ainsi s’explique encore l’importance donnée dans cette exposition aux diverses publicités réalisées par Hergé. Elles sont « dessinées », même si le créateur de Tintin s’y affirme comme un bien meilleur imitateur des différents styles de son époque que comme un créateur original.
Mais alors, pourquoi ne pas avoir été plus explicite dès le début? Par peur de se voir reprocher une stratégie qui vise moins à éclairer le public -et encore moins à le divertir- qu’à valoriser l’œuvre comme un retour du dessin sur la scène de l’art, retour dont Hergé aurait été l’instigateur? Si cette raison passablement mercantile était la bonne, elle expliquerait pourquoi la décision de donner à cette exposition un ordre anti chronologique n’est expliquée nulle part…
Quoi qu’il en soit, on ne peut que se réjouir de l’occasion qui nous est donnée d’y découvrir une magnifique exaltation du travail de la main. En ce début de millénaire où chacun a tendance à ne jurer que par la performance de ses instruments numériques, il est bon de rappeler que la main est le premier outil dont l’homme s’est pourvu. Et qu’elle continue à pouvoir faire de grandes choses, comme de créer des mondes avec un simple crayon.
Serge Tisseron : Psychiatre, membre de l’Académie des technologies, docteur en psychologie HDR, Univ Paris VII Denis Diderot . Site : http://www.sergetisseron.com
05/10/2016 08:45 CEST | Actualisé 05/10/2016 18:51 CEST
Conflans Sainte Honorine – Le Maire fait fermer les bains-douches municipaux – Appel à pétition du collectif de soutien aux réfugiés, sans abri et tibétains.
Le Maire de Conflans Sainte Honorine a décidé brutalement et sans discussion, de fermer définitivement les Bains-Douches depuis le 5 septembre 2016.
Alors qu’une proposition de loi est en cours d’adoption et va rendre obligatoire :
Les bains-douches publics dans toutes les villes de plus de 15000 habitants
Les points d’eau potable dans toutes les communes.
Les toilettes publiques dans les communes de plus de 35000 habitants
Alors que l’ONU a adopté le 29 juillet 2010 la résolution suivante :
«L’accès à une eau de qualité et à des installations sanitaires est un DROIT HUMAIN FONDAMENTAL.»
Cette décision unilatérale est intervenue dans une quasi clandestinité au retour des congés.
L’existence d’un service de Bains-Douches correspond à la nécessité d’offrir un lieu d’hygiène et de dignité ouvert à tous et à un tarif très modéré.
Loin d’être obsolète, la pérennité de ce service est un élément essentiel pour garantir l’accès à la dignité des plus modestes, pour trouver un emploi, travailler, pour le respect de soi-même, il faut pouvoir se laver.
La ville de Paris offre ainsi ce service gratuitement depuis l’année 2000.
A Conflans, la présence de populations fragiles, précaires et modestes n’est pas discutable.
En 2013, il y avait 1000 personnes concernées par an et la précarité s’est aggravée depuis : bateliers, gens du voyage, sdf, réfugiés, migrants, travailleurs pauvres habitant dans leur voiture, habitat précaire sans confort minimum.
Pour autant, le Maire de Conflans persiste et impose une fermeture définitive alors que des besoins évidents sont ignorés.
Nous exigeons la réouverture des Bains-Douches à Conflans.
Le Collectif de Soutien aux Réfugiés, Sans Abri et Tibétains.
9 Octobre 2016
« Tharlo » : Une fable tibétaine avec Shide Nyima, acteur remarquable
Le Tibet, un pays à la croisée des chemins entre tradition et modernité. Vie rurale rudimentaire et tentations de la ville, sont le sujet, ainsi que la toile de fond de cette belle fable saisissante. Tharlo, un simple berger d’âge moyen, peut encore réciter par coeur des passages du petit Livre rouge du Président Mao qu’il a appris à neuf ans. Il a montré des capacités prodigieuses de mémoire à l’école primaire mais n’a pas eu de nouvelles possibilités en matière d’éducation. Quand il est envoyé à la ville pour obtenir une carte d’identité, toute une série d’événements s’enchaînent.
Écrit et réalisé par Pema Tseden, adapté de son propre roman, « Tharlo » montre le tournant de la vie de ce personnage. Obligé d’obtenir une carte d’identité officielle, Tharlo, magnifiquement interprété par Shide Nyima, s’aventure dans une ville voisine pour se procurer une photographie. Le photographe lui demande de s’arranger pour la photo, Tharlo se rend dans un salon de beauté où il charme Yangtso (Yang Shik Tso), la jeune femme qui s’occupe de ses cheveux. Ils passent une soirée au karaoké, une activité sociale dont il n’avait jamais entendu parler auparavant. De retour à son troupeau, il se retrouve sans arrêt distrait, et décide de changer sa vie en mieux, et intégre Yangtso dans ce changement.
Prise de vues en noir et blanc, scènes méditatives, un film qui nécessite un investissement de la part du spectateur. Un effort qui en vaut la peine – le film est une allégorie riche d’une nation déchirée entre le passé et l’avenir.
Film en sous-titre chinois et anglais
9 Octobre 2016
N’évinçons pas le Dalaï Lama !
Le Dalaï Lama n’a pas été invité aux rencontres interconfessionnelles d’Assise. Photo : Kristy Sparrow/Getty.
La pression diplomatique chinoise éloigne de plus en plus le Dalaï Lama de la scène internationale. Inacceptable.
« Les chefs spirituels prient pour la paix ». Ce n’est pas le genre de titre qui fait vibrer. Ça ne fait la une que lorsqu’ils prient pour la guerre. Et c’est même, malheureusement, devenu tellement courant qu’on n’y accorde plus beaucoup d’attention. Mais il s’est produit, la semaine passée, un évènement notable et de mauvais augure, quasiment ignoré des médias. Le Dalaï Lama n’a pas participé aux prières pour la paix à la grande rencontre interconfessionnelle d’Assise, où les chefs spirituels se réunissent, à l’invitation du pape, pour prier et témoigner en faveur de la paix. Y assistaient des représentants de pratiquement toutes les autres confessions dont les fidèles sont engagés dans la voie de la violence : Juifs, Musulmans, Bouddhistes japonais, Chrétiens orthodoxes – et même l’archevêque de Canterbury; Mais le Dalaï Lama, lui, n’avait pas été invité. Il a dû se contenter d’une réunion en comité restreint dans une obscure ville polonaise au cours de laquelle les participants se sont engagés à œuvrer pour la paix.
Le Dalaï Lama avait pris part à la première des grandes rencontres d’Assise, en 1986, ce qui avait créé la controverse à l’époque parmi les religieux conservateurs. C’était en effet la preuve que, sous Jean –Paul II, l’église catholique était tout à fait sérieuse dans sa volonté de reconnaître la bonne foi des autres religions. Mais cette fois-ci, il n’a pas été invité, et il semble évident que ce soit bien là le résultat de la pression chinoise. Le pape François a refusé, en 2014, de voir le Dalaï Lama, mais ce dernier est persona non grata au Vatican depuis de nombreuses années. Inciter les autres gouvernements à snober le Dalaï Lama a constitué l’une des occupations des diplomates chinois au cours des neuf dernières années, depuis que George W. Bush lui a décerné la Médaille d’Honneur du Congrès. Cette reconnaissance publique du chef spirituel tibétain semble avoir piqué au vif le gouvernement chinois et déclenché chez eux une rage sans fin. Le discours public avait toujours été empreint de colère, mais s’y ajoute désormais des pressions d’ordre privé. Les gouvernements, les uns après les autres, ont, mine de rien, annulé des réunions avec lui. Il n’est dans l’intérêt d’aucun des responsables de ces sordides petites transactions de les rendre publiques : le pays hôte aurait l’air faible et sans scrupules, les Chinois rancuniers et menaçants, et les Tibétains impuissants. Dans tous les cas, l’apparence reflète la réalité.
Ainsi donc, officiellement, il n’y a pratiquement aucune invitation qui ne soit faite. Le voile ne se lève qu’occasionnellement. En 2011, le gouvernement sud-africain l’a exclu des cérémonies organisées pour les 80 ans de l’Archevêque Desmond Tutu, tandis que le gouvernement britannique a dû ramper de manière spectaculaire après que David Cameron l’eut reçu à deux reprises en 2012.
Cette attitude est en totale opposition avec celle de la majorité du public occidental qui considère le Dalaï Lama comme l’un des chefs spirituels les plus importants et les plus bienveillants au monde de nos jours, un homme qui symbolise une véritable spiritualité de paix et de compréhension mutuelle.
Ces étalages de realpolitik sont d’un extrême mauvais goût. Le gouvernement chinois est engagé dans un bras de fer qui n’en finit pas avec le Vatican pour savoir qui devrait avoir le droit de nommer les évêques : une vieille histoire remontant à l’époque du Moyen-âge en Europe et qui se joue désormais avec une puissance asiatique. Il existe des églises officielles et d’autres clandestines. Le Vatican a, de toute évidence, fait le calcul que le prix d’une église unifiée prospère sur un marché chinois potentiellement en pleine expansion (où la plupart des chrétiens sont désormais d’obédience protestante) vaut bien quelques camouflets à l’encontre d’un homme qui est, au bout du compte, le représentant d’une religion rivale. Mais, indéniablement, cette ligne politique rabaisse l’autorité morale des deux parties.
9 Octobre 2016
Chodzin, frère de Kalkyi, Tibétaine auto-immolée, vient d’être libéré après trois de prison dans le Sichuan
Selon nos sources, un Tibétain condamné à trois ans de prison a été libéré après avoir purgé sa peine. Il avait été inculpé pour avoir eu un lien avec l’immolation de sa soeur, dans la province du Sichuan, au sud-ouest de la Chine, en 2013.
Chodzin, dont la soeur s’était immolée pour protester contre les règles chinoises,vient d’être libéré le 27 septembre et raccompagné par la police à son village dans la province de Dzamthang (en chinois Rangtang), selon le rapport d’un Tibétain vivant en exil, au service tibétain de la RFA (Radio Free Asia) jeudi dernier.
En apprenant la nouvelle de sa libération prochaine, les proches de Chodzin se sont rendus rapidement à la prison de Mianyang dans le Sichuan pour l’accueillir, raconte notre source Gyape, citant des contacts dans la région.
« Malgré cela, ils n’ont pas été autorisés à le ramener. Au lieu de cela, des officiels chinois l’ont escorté jusque chez lui ».
« Le jour suivant son retour, il est allé prier au Temple de Jonang [situé non-loin] », a dit Gyape.
Chodzin semblait « maigre et faible » à sa libération mais son état de santé actuel reste inconnu, selon Gyape.
Kalkyi, la soeur de Chodzin, 30 ans et mère de quatre enfants, s’était immolée à Barma dans la province de Dzamthang le 24 mars 2013 « pour protester contre la violente politique chinoise au Tibet et dans les provinces [chinoises] peuplées de Tibétains », avait alors rapporté une source locale à la RFA lors d’ un précédent rapport.
Selon les sources, après cette protestation, des Tibétains locaux avait emporté son corps au monastère de Jonang, où des moines et des laïcs avaient alors conduit une cérémonie funéraire.
« Plus tard, Chodzin a été accusé d’être impliqué dans la protestation de sa soeur e tcondamné à trois ans d’emprisonnement à Mianyang », toujours selon Gyape.
« Il a été libéré après avoir purgé sa peine ».
Après que les protestations généralisées aient balayé la région en 2008, des manifestations sporadiques ont continué dans les zones peuplées majoritairement de Tibétains pour lutter contre les règles imposées par Pékin.
Un total de 145 Tibétains vivant en Chine se sont immolés depuis la vague de vives protestations qui a débuté en 2009, la majorité des revendications concernent un retour à la liberté pour les Tibétains et militent pour un retour du Dalai-Lama. Ce dernier, vivant actuellement en exil en Inde, depuis sa fuite du territoire tibétain, en 1959, lors d’une tentative ratée de soulèvement national.
Rapporté par Kunsang Tenzin pour RFA’s Tibetan Service.Traduit par Karma Dorjee.
Écrit en anglais par Richard Finney. Traduit en français par François Gremaud pour France Tibet.
Johannes Eisele Facebook Twitter Email Mardi 4 octobre 2016
Lhassa — Quand le gouvernement chinois a annoncé qu’il organisait un voyage pour les médias au Tibet, j’ai sauté sur l’occasion. D’autant plus qu’un voyage similaire qui devait intervenir l’an dernier avait été annulé à la dernière minute.
M. Sonam Norbu Dagpo, Secrétaire du Département de l’Information et des Relations internationales, a été nommé porte-parole officiel de l’Administration Centrale Tibétaine, selon une circulaire publiée par le Secrétariat du Cabinet des Ministres.
Sa nomination prend effet le 3 Octobre 2016.
Avec plus de 25 ans d’expérience, Sonam Norbu Dagpo est l’un des plus hauts secrétaires de l’Administration Centrale Tibétaine. Au cours de sa longue carrière, il a joué divers rôles de premier plan dans l’Administration Centrale Tibétaine, y compris en tant que Représentant de Sa Sainteté le Dalaï Lama en Australie et en tant que membre de la délégation tibétaine qui a rencontré des représentants chinois pour résoudre la question du Tibet.
9 Octobre 2016
Anniversaire du Mahatma Gandhi : Dr Lobsang Sangay, Premier ministre tibétain réaffirme : « Nous nous engageons sur la voie de la non-violence pour résoudre le problème du Tibet »
Le Premier ministre tibétain, Dr Lobsang Sangay, a réaffirmé dimanche l’ engagement de non-violence des Tibétains, à l’occasion de la Fête nationale en Inde, Gandhi Jayanti.
Pour l’occasion, une brève cérémonie, en présence de membres du Gouvernement et des hauts fonctionnaires, se déroulait au Secrétariat du Cabinet des ministres.
« Gandhi Jayanti est un jour de bon augure. Gandhiji est le père de la lutte de la liberté des Indiens. Sa vision de la morale et de l’éthique résonne encore avec les consciences du monde entier. Par conséquent, nous, Tibétains nous nous joignons à cette Fête nationale », déclarait le Premier Ministre devant la presse.
«Aujourd’hui nous célébrons la Journée Internationale de la non-violence selon une résolution choisie par l’ Assemblée Générale des Nations Unies le 15 juin 2007. À la suite de Gandhiji, nous nous engageons dans la non-violence, comme l’a envisagé Sa Sainteté le Dalaï Lama, pour résoudre la question du Tibet», affirmait le Premier Ministre.
A nouveau, Dr Lobsang Sangay soulignait que la clé de la résolution de tous les conflits se trouvait dans la non-violence et a exhorté les Tibétains à s’ imprégner des messages de paix et de leur caractère positif pour aller de l’avant dans la lutte.
En employant la non-violence et des manifestations pacifiques contre le Raj britannique, Gandhi a mené l’Inde à l’indépendance et a inspiré des mouvements de non-violence, les droits civils et la liberté à travers le monde au cours de la première moitié du XXème siècle.
Mohandas Karamchand Gandhi, populairement connu comme G, né à Porbandar, Gujarat, le 2 octobre 1869, a été assassiné 30 janvier 1948.
9 Octobre 2016
CONFLANS STE HONORINE : Encore des recherches pour l’accueil de réfugiés tibétains …et quelques bonnes solutions.
Plusieurs solutions ont été trouvées pour l’accueil de réfugiés tibétains, en attente à Conflans Ste Honorine.
France Tibet, durant la visite du Dalaï Lama en France, a pu en rencontrer plusieurs venus faire vivre le » Village tibétain » pour la durée de la visite, à Schiltigheim.
Récemment installés, en Alsace, Mulhouse et Strasbourg en particulier, ils étaient ravis de nous faire part de leur nouvelle vie …
D’autres sont attendus ou déjà installés dans la région de Nantes.
Grâce à la détermination des amis de notre antenne France Tibet / Côte d’Azur, quatre autres jeunes Tibétains, viennent de quitter Conflans pour le sud. Ils occupent désormais une petite maison du centre du village de St Cézaire sur Saigne, au nord de Villeneuve-Loubet, ville de la Côte qui parraine déjà une commune du Tibet.
Par ailleurs et suite à des problèmes de piratage, France Tibet souhaite retrouver le contact de la personne habitant les Vosges et qui se proposait d’ accueillir des Tibétains passionnés par les chevaux.
Une autre bonne nouvelle pour l’Association d’Accueil de Conflans : comme à l’ habitude, les bénéfices récoltés par la structure organisatrice « Dalaï Lama Strasbourg » seront partagés entre plusieurs associations caritatives, dont l’Association de Conflans « La Pierre Blanche « qui vient en aide en particulier à des Tibétains demandeurs d’asile.
CONFLANS : Un toit pour les réfugiés tibétains
CONFLANS STE HONORINE : Encore des recherches et quelques bonnes solutions.
L’association la Pierre-Blanche de Conflans-Sainte-Honorine est soulagée. Elle vient de trouver une solution d’hébergement pour les réfugiés tibétains qu’elle accueille. Une soixante de places d’urgence vont être créées dans le bâtiment de l’ancien bureau d’affrètement, inoccupé depuis près de 15 ans et situé au Pointil, en bordure de l’Oise.
Les migrants sans toit vont s’y installer à partir de lundi. Cette semaine, plusieurs d’entre eux, munis de balais et de serpillières, ont nettoyé les locaux, heureux de pouvoir bénéficier d’un lieu d’hébergement. « Une convention de mise à disposition gratuite pour une durée de deux ans va être signée avec Voies Navigables de France qui est propriétaire de l’équipement », explique Christian Souchon, le président de La Pierre Blanche. En amont, des démarches ont été menées en partenariat avec la préfecture.
Les anciens bureaux, utilisés par le passé par les mariniers pour le transport fluvial des marchandises, vont être transformés en dortoirs. Une enveloppe de 20 000 € est également prévue pour installer des sanitaires. « Environ 200 Tibétains sollicitent l’aide de l’association. Si 150 sont hébergés sur nos bateaux ou dans des familles, une cinquantaine dorment encore dehors », indique Hugues Fresneau, véritable cheville ouvrière de l’association. Et face aux besoins toujours plus importants, il lance un appel à la solidarité. « Les dons de duvets et couvertures sont les bienvenus, souligne-t-il. Nous recherchons aussi des personnes qui pourraient donner des cours de français aux réfugiés ».
Les réfugiés tibétains ont nettoyé l’ancien bureau d’affrétement qui va être transformé en centre d’accueil. (LP/Yves Fossey)
leparisien.fr
Yves Fossey
Conflans. Les réfugiés tibétains accueillis par l’association la Pierre-Blanche vont s’installer dans l’ancien bureau d’affrètement, utilisé par le passé par les mariniers. LP : Yves Fossey
9 Octobre 2016
KIRTI ( TIBET ) : Jangkho, moine emprisonné pour avoir divulgué des informations sur le Tibet, libéré après 7 années et 6 mois de prison.
Dharamshala : Les autorités chinoises du Comté de Ngaba dans la région Nord Est du Tibetaine ont libéré un moine tibétain emprisonné depuis 2009 sur le chef d’accusation d’un soi-disant partage d’informations sur une auto immolation en 2009.
Jangkho, un moine du monastère de Kirti à Ngaba vient donc d’être donc relâché, après 7 ans et 6 mois d’emprisonnement, nous informait lundi une source, sous couvert d’anonymat. Il a 41 ans, est originaire du village de Jolep toujours dans le Comté du Ngaba et fut emmené par les autorités chinoises sans raison et condamné à purger une peine de prison de 6 ans ; il est libéré ce 2 septembre 2016.
Un contact au Tibet nous explique « c’est en 2009 qu’eut lieu la première immolation dans le Comté de Ngaba ; ce qui provoqua un grand mouvemen suivi de nombreuses protestation ainsi que d’autres immolations. C’est à cette période-là que Jangkho fut interpellé mais durant un an il fut impossible de savoir ez qui lui était arrivé». »
« Le 2 avril 2009, accusé de crimes séparatistes et d’avoir révélé des secrets d’État, il écopa d’une peine de six ans. »
Lors de sa sortie de prison, les autorités pénitentiaires chinoises publièrent un avis disant « Jangkho a servi 7 ans et 6 mois de prison. »
À sa libération Jangkho fut accueilli par sa famille et les villageois. Il fut accueilli par ses frères et sœurs cadets ainsi que par ses parents qui ont fêté leur 80 é anniversaire cette année, et qui tous étaient très inquiets pour lui depuis le début de son emprisonnement.
Depuis 2009, 144 Tibétains se sont auto-immolés pour protester contre la politique répressive du Gouvernement chinois à leur encontre et à l’encontre du Tibet ; sur ces 144 immolations 122 furent mortelles et les 22 restants sont, soit portés disparus, soit souffrant de brûlures graves. Un nombre certain de ces immolations eurent lieu dans la région de Ngaba et la majorité furent celles de moines de Kirti.
Le cri unanime des Tibétains qui se sont auto immolés appelle au retour de sa Sainteté le Dalaï Lama et à la liberté pour le peuple Tibétain.
La plupart des régions du Tibet subissent des répressions constantes depuis maintenant six décennies et sont soumises à des contrôles et restrictions renforcés que la Chine qualifie de « libération pacifique ». Mais la réalité que vivent et décrivent les Tibétains est toute autre : exclus des positions de pouvoir et emprisonnés.
9 Octobre 2016
Cinq Tibétains emprisonnés pour avoir participé au mouvement anti-communiste au Tibet.
Dharamshala – Un rapport officiel provenant du Tibet confirme que cinq Tibétains dont deux écrivains ont été condamnés à différentes peines de prison par le tribunal populaire intermédiaire dans le comté de Nyakchukha dans le Tibet Oriental. Deux d’entre eux ont été de nouveau arrêtés après être sorti de prison cette semaine.
Gangkye Dubpa Kyab, Samdup, Yudrang, Dransal, Shelgyal ont été condamnés pour avoir formé un groupe clandestin appelé « Marshok Gol-lan Tsogpa » (Association Anti-Parti communiste) et leur implication présumée dans un mouvement tibétain contre la répression chinoise au Tibet.
Dubpa Kyab, qui avait été brièvement libéré le 16 Septembre, fut arrêté le 17 Septembre et interrogé après que les membres de sa famille et les autres villageois ont organisé une cérémonie de bienvenue solennelle dans sa ville natale du comté de Serta comté.
Un Tibétain, âgé de 37 ans, écrivain, poète, professeur et père de deux enfants a été condamné à5 ans et 6 mois de prison, le 1er septembre 2016 et dépouillé de ses droits politiques pendant 3 ans, selon une source anonyme du Tibet Policy Institute (TPI).
Il a d’abord été détenu par la police chinoise de son domicile dans le comté de Serta, le 15 Février 2012. Sa maison a été pillée et son épouse, Wangchuk Lhamo, n’a reçu aucune explication en dépit des appels répétés au moment de la détention. Pendant 17 mois, ses allées et venues sont restés inconnus à la famille et amis jusqu’à sa condamnation le 1er Août 2013.
Dubpa Kyab a écrit de nombreux essais et poèmes sous le nom de Gang Metak. Ses poèmes témoignent de la souffrance et la douleur subie par les Tibétains lors de la répression meurtrière de 2008 et les difficultés rencontrées par les Tibétains piégés dans le réseau de corruption officielle.
Un autre écrivain tibétain, Samdup âgé de 32 ans, a également été condamné à 6 ans de prison. Et a été privé de ses droits politiques pendant 3 ans. Il a été brièvement libéré de prison le 13 Août, 2016 après avoir purgé plus de quatre ans. Il fut de nouveau arrêté le 18 Septembre.
Yudrang a été condamné à 2 ans de prison récemment et privé de ses droits politiques pendant 1 ans. Il a été arrêté, avec Samdup, le 13 Juin 2012. Son père est Sonal Gyal.
Dransal a été condamné à 3 ans et privé de ses droits politiques pendant 2 ans. D’autres détails entourant son arrestation, sa détention et sa libération restent inconnus.
Un autre Tibétain appelé Shelgyal, a été condamné à 2 ans d’emprisonnement et privé de ses droits politiques pendant 1 ans. D’autres détails entourant son arrestation, la détention et la libération sont également inconnus.
Au Tibet aujourd’hui, les Tibétains sont arbitrairement arrêtés, emprisonnés et torturés pour avoir simplement exprimé leurs souffrances sous la domination chinoise. Cependant, les autorités de Pékin affirment toujours que « le Tibet est libéré pacifiquement de la Chine », et que les Tibétains vivent dans un « paradis socialiste maoïste ».
Le Tibet a été envahi par la Chine communiste, à partir de 1949 où Pékin appelle à une « libération pacifique ». Depuis ce temps, sur les 6 millions de Tibétains, plus de 1,2 millions ont été tués, plus de 6000 monastères ont été détruits, des homicides, des viols, des arrestations arbitraires, des tortures et les traitements cruels, inhumains et dégradants ont été infligés aux Tibétains de l’intérieur.
APACT
Association Humanitaire exclusivement composée de bénévoles qui vient en aide aux réfugiés tibétains qui mènent la vie de l'exil et du dénuement dans les camps installés depuis 60 ans en INDE et au NEPAL.