Le géant de l’informatique Google a annoncé une bonne nouvelle pour ses utilisateurs tibétains à la sortie de son dernier système d’exploitation Android 6.0 (Marshmallow). Le dernier OS dispose en effet d’une nouvelle police intégrée qui prend en charge l’affichage de l’alphabet tibétain.
L’Institut d’Action Tibétain (IAT), qui a plaidé pour le développement de l’écriture tibétaine dans les téléphones android, a déclaré sur son site Internet : «Actuellement, le nouvel OS est disponible uniquement sur les appareils Nexus vendus par Google, mais devrait bientôt être disponible sur Motorola et Android One en Inde par l’intermédiaire de Samsung et Huawei, et par le biais de firmwares(logiciel embarqué), open-source (code source ouvert) tels que Cyanogen. »
C’est un changement opportun pour les utilisateurs d’Android. Auparavant, ils devaient installer les polices tibétaines soit en reprogrammant leur téléphone ou en installant de nombreuses applications de police séparées. Ce nouveau développement signifie que l’iPhone d’Apple n’a plus le monopole du système d’exploitation en langue tibétaine.
« L’écriture tibétaine est utilisée pour le tibétain, dzongkha, sikkim, sadakhi et balti, et est intimement liée à une identité qui relie des millions de personnes à travers le Tibet, le Bhoutan, l’Inde, le Népal, la Mongolie et le Pakistan. Considérée comme hautement sophistiquée et idéale pour la transmission d’enseignements philosophiques complexes, la langue tibétaine détient l’une des plus grandes réserves de canons bouddhistes ainsi qu’une vaste littérature contemporaine. » a exposé IAT.
L’organisation tibétaine sur les technologies de l’information a également encouragé les développeurs à inclure, dès l’usine, la police tibétaine de google « Noto » pour Xiaomi, Cyanogen et tous les OS basés sur Android, de sorte à améliorer l’accès pour les Tibétains et ceux qui utilisent cette police à travers le monde.
IAT explique que cela pourrait servir de fil d’Ariane aux Tibétains vivant sous l’oppression et la censure chinoise :« Ce développement va permettre aux Tibétains d’utiliser plus de logiciels open-source pour se connecter et communiquer avec leurs amis et leur famille, à travers le monde, en utilisant leur propre langue » (tibet.fr)
31 Janvier 2016
La Chine sévit contre les efforts de maintien de l’ héritage linguistique des Tibétains
Des autorités chinoises de Pema, village de la Préfecture de Golog , dans la province de Qinghai, ont clairement interdit aux Tibétains locaux de faire fonctionner des ateliers améliorant leurs connaissances et leurs compétences dans l’usage de leur propre langue. En effet, les autorités chinoises suggéraient que de telles réunions relevaient du statut d’ association illégale. Par ailleurs, la tenue de classes privées pour c etenseignement de la langue tibétaine, dans beaucoup de communes de la région, a été réalisée en secret, en raison de la désapprobation officielle et des mesures de répression visant de tels efforts volontaires, rapportait Radio Free Asia, le 20 janvier dernier.
Ainsi, la langue du Tibet a été réduite à n’ être enseignée qu’ en tant que sujet de langue seulement et ce dans un système éducatif par ailleurs totalement altéré. Les Tibétains ont alors tenu des ateliers autour de leur propre langue et organisé des cours pendant les vacances scolaires; ainsi que des heures hors du temps scolaire; afin de préserver leur héritage linguistique. Mais la Chine a sévi contre de tels efforts au cours des dernières années, fermant des classes et sanctionnant leurs organisateurs et professeurs.
« Dans le climat restrictif de cette année, beaucoup de nos ateliers annuels de langue tibétaine n’ ont pu être tenus. Dans certaines communes, les programmes d’études de langue tibétaine fonctionnent dans le secret » selon un rapport citant une source locale s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Ainsi, le rapport explique qu’au cours des sept dernières années, le programme – Save the Language Association ; Programme d’initiatives volontaires locales – organisait durant un mois, pendant les vacances d’hiver, un stage intensif de langue tibétaine pour les étudiants de tous âges, dans les écoles de la région. Mais des déclarations publiques récentes; émanant d’ officiels chinois, considèrent de tels groupes d’études comme « des associations illégales « , encourant des risques de détention ou d’arrestation, toujours selon ce rapport.
En effet, ce dernier nous montre que les mesures de répression à l’ encontre de l’ étude de la langue faisaient partie d’une répression globale visant les Tibétains. Cette répression inclut aussi l’interdiction des images représentant le le Dalaï-lama, leader spirituel banni du Tibet, ainsi que des restrictions pour tous les rassemblements publics organisés par des monastères lors de prières .
Le rapport note aussi qu’il y a deux ans, les autorités chinoises de la région de Pema avaient contraint des monastères de la région ainsi que des résidents, à s’engager à être fidèles au Parti Communiste Chinois ( PCC). En outre, les autorités faisaient subir des contrôles stricts et imposants sur les flux médiatiques de la région ainsi que sur l’identification des moines.
Les efforts de la Chine pour forcer les Tibétains à adopter l’identité culturelle et nationale chinoises, à l’ encontre de leurs valeurs traditionnelles principales, ont été nombreux, souvent à grande échelle. En conséquence, de plus en plus de protestations apparaissent dans de nombreuses régions tibétaines historiques aujourd’hui devenues des régions appartenant à la République Populaire de Chine. (tibet.fr)
31 Janvier 2016
Chine : « Sans fin »… tel sera le programme de surveillance instauré au Tibet
15 novembre 2015, le Barkhor, dans le vieux quartier de Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet, en Chine.
Au centre de la cour où les femmes tibétaines lavent les vêtements, une cabine a été construite. Le Barkhor, l’un des foyers de dissidence pendant les émeutes voit la présence des paramilitaires remplacée par ces cabines faisant partie d’un vaste système de réseaux de surveillance, visant à gérer la société sans lacunes, sans angles morts, sans espace, selon les médias d’Etat.
21.000 FONCTIONNAIRES EN POSTE DEFINITIF DANS TOUS LES VILLAGES DU TIBET.
(New York) – Les autorités chinoises étendent le programme de surveillance intensif dans les villages à travers la Région Autonome du Tibet (RAT). Un programme qui devait prendre fin en 2014, a déclaré Human Rights Watch. Ce régime « d’équipes de responsables du Parti», mise en place en Chine, deviendra permanent.
Les droits fondamentaux à la liberté d’expression, de réunion pacifique, de religion et de vie privée sont déjà très limités dans la RAT. Le prolongement de ce régime vise à supprimer tout signe de dissidence ou de critique parmi les Tibétains. Depuis le soulèvement en 2011, les équipes ont mené une surveillance intrusive des Tibétains, dans les villages, en les questionnant au sujet de leurs opinions politiques et religieuses. Puis en soumettant des milliers d’entre eux à une politique d’endoctrinement avec la création d’unités de sécurité partisane ayant pour but de surveiller les comportements et de collecter les informations qui pourraient mener à la détention ou autre sanctions à leur égard. Les rapports officiels décrivent les équipes comme persécutant les villageois et les obligeant à montrer publiquement leur soutien pour le Parti Communiste au pouvoir, et à s’opposer au Dalaï Lama.
« LA DÉCISION DU GOUVERNEMENT CHINOIS D’ÉTENDRE SON PROGRAMME DE SURVEILLANCE AU TIBET, N’EST NI PLUS NI MOINS, QUE LA CONTINUITÉ D’UNE VIOLATION DES DROITS HUMAINS »
a déclaré Sophie Richardson, directrice de recherche sur la Chine au sein de la division Asie de Human Rights Watch.
En 2011, le gouvernement central, toujours dans l’effort de prévenir une récidive des manifestations qui se sont propagées à travers le plateau tibétain en 2008, a lancé une campagne Orwellienne de « grille. » La campagne consiste à envoyer quelques 21.000 fonctionnaires du Parti Communiste de cantons et zones urbaines pour vivre en équipe de quatre ou plus dans chacun des 5.000 villages de la RAT. Ce système a coûté plus de 25% du budget du Gouvernement régional. Il était censé durer trois ans. C’était sans précèdent, en termes de durée et de taille, en Chine. Dans le passé, les émissaires de Gouvernement et des administrations n’ont été que rarement, voire jamais, en poste pendant de longues périodes.
Le but des équipes de fonctionnaires basées dans les villages a été décrit comme visant l’amélioration des services et des conditions matérielles dans les villages ; mais en 2011, selon le chef du Parti de la RAT, leur exigence première était de transformer chaque village en « forteresse » dans « la lutte contre le séparatisme », une référence au soutien à l’indépendance du Tibet et au Dalaï Lama. Cela se réalise par la mise en place de nouvelles organisations du Parti Communiste dans chaque village, établissant tout à la fois des systèmes de sécurités locales, une collecte d’informations sur les villageois, ainsi que l’application d’autres mesures variées. Les fonctionnaires ont également été employés pour mener à bien la rééducation des Tibétains dans les villages sur le thème » Apprécier la gentillesse du Parti « « Feeling the Party’s Kindness » et autres sujets.
Les équipes basées dans les villages sont composées de fonctionnaires du Parti, de responsables gouvernementaux, de membres des entreprises gouvernementales et d’unités de travail, de membres de la Police Armée du Peuple et les Forces de Sécurité Publique de cantons et des zones urbaines de la RAT. Les médias d’Etat officiels affirment que les membres de ces équipes sont indispensables pour mener à bien les soi-disant « cinq devoirs », dont trois sont des opérations politiques ou de sécurité, « maintenir la stabilité sociale » et la réalisation du programme éducatif « feeling the Party’s Kindness » avec les villageois. Les deux autres fonctions comprennent la promotion du développement économique et la distribution des « bénéfices» aux villageois.
Le slogan officiel utilisé pour décrire l’objectif des fonctionnaires dans les villages est :« tous les villages deviennent des forteresses, et chaque citoyen en est un gardien. » Les équipes recrutent et forment les nouveaux membres du Parti et établissent la « base du maintien de la stabilité » des organisations telles que les équipes de défense ou les équipes de patrouille. Dans la quatrième année de ce système à Nagchu, l’une des sept zones de la préfecture de la RAT, les équipes ont organisé 1.686 séances d’éducation politique, 45 903 « visites de propagande éducative aux ménages » et recruté 1 194 nouveaux membres du Parti. Depuis quatre ans, les équipes de la Municipalité de Shigatse ont recruté 10.030 nouveaux membres du Parti, tandis que les équipes du quatrième groupe installé dans la Préfecture de Lhokha ont tenu 3 625 séances destinées « à exposer les crimes haîneux réactionnaires de la clique du quatorzième Dalaï Lama. »
De plus, les équipes « détectent et arbitrent les conflits sociaux » ce qui implique d’agir pour régler et contenir des différends entre les villageois ou entre les familles. Ce sont des préoccupations officielles en Chine, car de petits litiges pourraient conduire à des troubles plus larges ou à « l’instabilité ». L’objectif est d’empêcher les Tibétains de ces villages de présenter des pétitions aux fonctionnaires.
Les équipes participent également à des « activités culturelles » comme la construction de salles de réunion et de salles de lecture pour la diffusion de la littérature officiellement approuvée, de films et de représentations théâtrales visant à inculquer « les valeurs socialistes fondamentales » en dissuadant de conserver « les vieilles traditions.» Les activités économiques incluent la réduction de la pauvreté, la disposition d’une protection sociale dans les monastères, les formations professionnelles, les prêts aux petites entreprises et la voie de l’enrichissement. »
Le programme devait prendre fin en octobre 2014, et aucune annonce publique n’a été faite. Mais en décembre 2014, les autorités de la RAT ont publié un communiqué qui fait référence au « système mis en place : des villages où sont installés les fonctionnaires » en évoquant des suggestions sur les moyens de consolider et d’étendre les excellents résultats initiaux, tout en notant qu’il ne devrait y avoir « aucun changement. »
En août 2015, un communiqué publié sur un site Web gouvernemental en langue tibétaine déclarait que les autorités de la RAT avaient appelé les équipes de travail « à être constamment en poste dans leurs Comités de village. » Il est ajouté « qu’en entendant cette annonce, les masses rurales étaient enchantées, déclarant que les zones rurales avaient connu une amélioration grâce au Parti et aux meilleures politiques gouvernementales appliquées. »
Depuis ce temps, les médias d’Etat au Tibet ont publié une série de rapports faisant référence au « quatrième groupe » de fonctionnaires basé dans les villages et à la quatrième phase du travail. En novembre 2015, lors d’une réunion exceptionnelle, le départ du cinquième groupe a été officiellement annoncé. Cela confirme qu’aucune date de fin n’a été fixée pour le programme.
Des rapports distincts dans les médias officiels à propos des plans de construction de villages de la TAR indiquent que le système des fonctionnaires postés dans les villages est destiné à être permanent. Ces rapports indiquent qu’entre 2014 et 2015, le Gouvernement de la RAT a construit 20.092 nouveaux bâtiments à titre de bureaux ou à usage résidentiel pour des fonctionnaires travaillant dans ces villages et cantons. Ce seront donc 12.008 bâtiments à leur usage quiseront construits d’ici à la fin de 2016. Le coût total de ces bâtiments représentera 5.265 milliards de yuans (US$ 810 millions). C’est le plus grand et le plus cher projet de l’histoire concernant les constructions dans la Région Autonome du Tibet, selon un rapport apparu dans les médias officiels. Ce chantier signifie qu’il y aura une moyenne de six nouveaux bâtiments gouvernementaux dans chaque village de la RAT. Ce qui changera radicalement la nature des villages desTibétains, qui jusqu’à présent, n’ont jamais eu de bureaux gouvernementaux ou de résidents fonctionnaires du Gouvernement.
« Le programme de surveillance de la Chine viole ouvertement et massivement les droits fondamentaux des Tibétains protégés par la législation chinoise et internationale » a déclaré Sophie Richardson. « Les autorités centrales et régionales de la Chine devront mettre fin aux aspects répressifs de ce régime, immédiatement ».
Human Right Watch. (tibet.fr)
31 Janvier 2016
La télévision chinoise signale un ratissage de sécurité
Un enregistrement est apparu sur les réseaux sociaux tibétains en exil, montrant des policiers cagoulés de noir, en opération dans différents commerces du Comté de Dzoge, dans l’est du Tibet, et harcelant des Tibétains. L’enregistrement, diffusé en décembre, provient d’une télévision publique en langue tibétaine .
Protection de l’« équilibre social »
Selon le rapport, traduit par Tibet Watch, les officiels de la sécurité publique « enquêtent pendant plusieurs jours, sur l’équilibre social afin d’éviter des incidents, pour le bien-être de la population ». Il précise que « toutes les rues, hôtels, restaurants, salles de spectacle et cyber-cafés » ont été « répertoriés pour l’équilibre social ». monopolisant 45 véhicules et 70 personnes participaient à la manoeuvre.
La vidéo montre des policiers équipés de cagoules, caméras et bâtons, s’introduisant dans des commerces, y compris des cyber cafés. Ils ont été vus vérifiant des papiers d’identité et enjoignant des Tibétains à enlever leurs écouteurs. Le rapport révèle que tous les commerces ayant commis une faute ont été fermés immédiatement et « des mesures prises pour la rééducation et la réforme ».
Intimidation
Le comté de Dzoge de la préfecture de Ngaba, est une des régions les plus agitées du Tibet et le lieu de nombreuses protestations l’année dernière.
L’activité en ligne est très surveillée par le Gouvernement chinois au Tibet et de plus en plus en Chine. Les citoyens chinois et tibétains sont forcés de prouver leur identité lors de la création de comptes sur les réseaux sociaux ou lorsqu’ils s’installent dans des cyber cafés. Le choix de montrer cette opération ciblant un cyber-café sur une chaîne publique constitue un signal à destination des Tibétains des risques qu’ils encourent en cas d’ utilisation d’internet pour des activités en soutien à la liberté au Tibet. (tibet.fr)
Les modifications rapides subies par les prairies au Tibet menacent la principale réserve d’eau d’Asie et les moyens d’existence des nomades.
A l’extrême nord du plateau tibétain, des dizaines de yaks paissent dans des prairies évoquant un tapis élimé. Les pâturages ont été tellement broutés que le sol est par endroit à nu, et de profondes crevasses zèbrent le paysage saupoudré de neige. Le propriétaire et éleveur des bêtes, Dodra, émerge de sa maison habillé d’un ample vêtementnoir et d’un chapeau de cowboy, et arborant un sourire doux teinté d’inquiétude.
« Les pâturages sont en piteux état, et n’offrent pas le type de plantes qui permettent d’engraisser le bétail et de le rendre résistant, » explique Dodra. « Les yaks sont tout maigres et produisent peu de lait. »
Cette famille de huit dépend des yaks pour la quasi-totalité de sa subsistance –le lait, le beurre, la viande et le combustible. Dodra a été contraint de renoncer à la moitié de ses bêtes il y a dix ans lorsque le gouvernement chinois a imposé une réduction drastique de la taille des troupeaux. Malgré les compensations financières reçues par la famille, personne ne sait combien de temps elle va pouvoir tenir.
« Nous parvenons tout juste à survivre ces temps-ci, » raconte-t-il. « Nous vivons au jour le jour. » Si les pâturages continuent à se détériorer, « nous perdons notre unique moyen de subsistance. »
Les défis auxquels doivent faire face Dodra et les éleveurs tibétains vont à l’encontre des commentaires élogieux des médias d’état chinois sur la santé des pâturages au Tibet –une zone couvrant 1,5million de km²– et avec le vécu de millions de nomades là-bas. Depuis les années 90, le gouvernement a mis en place une série de mesures qui ont conduits les éleveurs, autrefois mobiles, à vivre dans des colonies, et a réduit considérablement le pâturage du bétail. Selon le bilan officiel, ces mesures ont contribué à la restauration des prairies et à l’amélioration du niveau de vie des nomades.
Mais de nombreux chercheurs affirment que les éléments disponibles prouvent le contraire, à savoir que ces mesures nuisent à l’environnement et aux éleveurs. « Les prairies tibétaines sont loin d’être sauvées, » affirme Wang Shiping, écologiste à l’Institut de Recherche sur le Plateau Tibétain (ITPR) à l’Académie Chinoise des Sciences (CAS) de Pékin. Une bonne partie du problème provient du fait que ces mesures ne sont pas dictées par la science, et ne prennent pas en compte les changements climatiques et les variations régionales. »
Les implications de cette controverse dépassent largement le plateau tibétain, qui s’étend sur 2,5millions de km² -une superficie plus grande que le Groenland- et est en grande partie contrôlé par la Chine. Les prairies, qui constituent pratiquement les deux-tiers du plateau, emmagasinent l’eau qui alimente les plus grands fleuves d’Asie. Ces mêmes prairies servent aussi de gigantesque réservoir de carbone, dont une partie pourrait s’échapper dans l’atmosphère si la tendance actuelle continue. La dégradation des prairies « aggravera le réchauffement climatique, menacera les ressources en eau pour plus 1,4 milliard d’individus, et affectera les moussons en Asie », explique David Molden, directeur général du Centre International pour le Développement Intégré en Montagne (ICIMOD), à Katmandou (Népal).
De tels motifs d’inquiétude m’ont poussée, l’an dernier, à effectuer un voyage de 4 700 km de Xining, en bordure nord-est du plateau, jusqu’à Lhassa, cœur du Tibet (cf. ‘Trek à travers le Tibet’). J’ai traversé des paysages variés et remonté le Fleuve Jaune et le Yang –Tsé jusqu’à leurs sources, rencontrant en chemin éleveurs et scientifiques. Ce voyage m’a permis de constater que les prairies sont loin d’être en aussi bonne santé que le prétendent les rapports officiels du gouvernement, et que les scientifiques peinent à comprendre comment et pourquoi les prairies se modifient.
Entourés de clôtures
Le crachin s’est mis à tomber peu de temps après notre départ de Xiningalors que nous roulions sur une portion de route nouvellement construite le long du Fleuve Jaune. Alors que notre Land Cruiser atteignait une partie du plateau située à 3 800m d’altitude, la vue s’est dégagée et s’est offerte à nous une région vallonnée, recouverte d’une épaisse couche de prairies alpines la faisant ressembler à un gigantesque terrain de golf. Nous avons croisé des troupeaux de moutons et de yaks, des tentes blanches et des nomades aux vêtements colorés –plus les clôtures en fil de fer barbelé qui découpent la zone de pâturage en petits îlots.
Cette partie du plateau tibétain, connue sous le nom de Comté de Henan, jouit d’abondantes pluies de mousson chaque été. Cela permet aux éleveurs qui y vivent d’avoir des troupeaux en bonne santé et de gagner correctement leur vie. « Nous avons suffisamment pour vivre, et le bétail est bien entretenu, » raconte Gongbu Dondrup, éleveur.
Mais la vie est bien différente depuis que le gouvernement a entrepris de clôturer les pâturages il y a environ dix ans, continue Dondrup. Avant cela, l’été,il conduisait son troupeau vers les meilleures pâtures, en altitude, puis il redescendait l’hiver. Désormais, il doit garder les yaks sur un terrain de 80 hectares alloué à sa famille par le gouvernement. Les prairies ont l’air râpées, et le gouvernement le pousse à réduire encore plus la taille de son troupeau. « Je ne sais pas combien de temps on va pouvoir continuer, » avoue-t-il.
Le projet de clôtures est le dernier d’une série de mesures prises par la Chine concernant les pâturages.Après l’annexion du Tibet en 1950, la jeune république révolutionnaire de Chine a nationalisé la terre et les troupeaux. De grosses fermes d’État étaient en compétition pour maximiser la production, et le nombre de têtes de bétail sur le plateau a doublé en vingt ans pour atteindre pratiquement 100 millions à la fin des années 70. Mais au cours des années 80, alors que la Chine allait dans le sens d’une économie de marché, le gouvernementa basculé dans l’extrême inverse : en privatisant les pâtures et en réattribuant les yaks à des ménages individuels, Pékin espérait que le changement inciterait les Tibétains à mieux gérer leurs terres et donc à accroître leur productivité.
Malgré la privatisation, les nomades ont continué à utiliser les terres collectivement –souvent en groupes dirigés par les anciens du village. Le gouvernement a alors commencé à limiter les troupeaux, et à construire des clôtures pour séparer les familles et les villages. « Cela a totalement modifié les traditions d’élevage sur le plateau, transformant un mode de vie nomade en une existence sédentaire. » observe Yang Xiaosheng, directeur du bureau de gestion des pâturages du comté de Henan.
Utilisé à bon escient, le recours aux clôtures peut certainement s’avérer intéressant, reconnaît YöntenNyima, chercheur à l’Université de Chengdu. Dans la mesure où un nombre croissant de nomades mènent désormais une vie sédentaire –tout au moins une partie de l’année- cela aide à contrôler le niveau d’utilisation des pâturages dans les zones à forte population, indique-t-il. « Le recours aux clôtures est un moyen efficace d’interdire une parcelle de prairie aux animaux. » De nombreux éleveurs reconnaissent également que cela leur facilite la vie : ils n’ont plus besoin de passer leurs journées à arpenter les collines pour rassembler leurs yaks et leurs moutons, et s’ils s’absentent quelques jours, ils ne se font pas de souci puisque les animaux ne risquent pas de s’échapper.
Mais ce confort a un prix, explique Cao Jianjun,écologiste à l’Université Normale du Nord-Ouest de Lanzhou.Les pâturages clôturés périclitent souvent au bout de quelques années. Dans une étude de 2013, Cao et ses collègues ont mesuré la croissance de la variété de laîche préférée des yaks selon deux scénarios : pâturages clôturés, d’un côté, et, de l’autre, parcelles de terre beaucoup plus grandes gérées par des communautés pouvant aller jusqu’à 30 familles. Malgré des densités de bétail identiques dans les deux cas, la laîche repoussait deux fois plus vite dans les pâturages plus vastes, où les animaux étaient en liberté et où les plantes pouvaient plus facilement récupérer1. Cela corrobore l’expérience des éleveurs du comté de Henan qui affirment que leurs terres ne permettent plus de nourrir autant de bêtes que par le passé.
Inquiétudes au sujet de l’eau
L’avenir des herbages nous a paru encore plus sombre lorsque, quittant le comté de Henan, relativement riche, nous nous sommes aventurés dans les territoires arides plus à l’Ouest, situés à une altitude beaucoup plus élevée. Au bout de 700 kilomètres, nous avons atteint le district de Madoi, aussi appelé qianhu xian (‘le comté aux mille lacs’), là où commence le Fleuve Jaune. Bien que la région ne reçoive qu’environ 328 millimètres de pluie en moyenne chaque année, soit à peu près la moitié de ce que le Henan reçoit, Madoi a été autrefois l’un des comtés les plus riches du plateau –connu pour ses poissons, la qualité de son bétail et ses mines d’or.
Maintenant, les zones humides s’assèchent et des dunes de sables remplacent les prairies, ce qui veut dire moins d’eau à s’écouler dans le Fleuve Jaune. Des changements aussi importants sur le plateau ont contribué aux pénuries d’eau récurrentes en aval : le Fleuve Jaune est souvent à sec bien avant de se jeter dans la mer, du jamais vu avant 1970.
En 2000, la Chine a cherché à protéger cette région, ainsi que les zones adjacentes qui alimentent le Yangtsé et le Mékong, en créant la Réserve Naturelle Nationale Sanjiangyuan (aussi appelée Source des Trois Rivières), une zone grande comme les deux-tiers du Royaume-Uni.
Pratiquement un-dixième du territoire fait partie des zones au cœur de la réserve où toute activité, y compris l’élevage, est interdite. Le gouvernement dépense des centaines de millions de dollars américains chaque année à chasser les nomades de ces zones centrales, à installer un maillage en acier pour stabiliser les pentes, et à planter des variétés d’herbes produites artificiellement pour restaurer les parties érodées. A l’extérieur de ces zones centrales, les responsables ont interdit le pacage sur ‘les prairies fortement dégradées’, là où la végétation recouvre normalement moins de 25% du sol. Les terres ‘modérément dégradées’, là où le couvert végétal est de 25% à 30%, peuvent être broutées la moitié de l’année.
Près de la source du Fleuve Jaune, les dunes de sable ont remplacé les pâturages luxuriants.
Ces mesures – et les initiatives connexes pour limiter le nombre de têtes de bétail et pour clôturer les zones de pacage- n’ont pas facilité la vie des éleveurs, explique Guo Hongbao, directeur de l’agence pour l’élevage du comté de Nagchu au sud duplateau tibétain.« Les nomades ont fait des sacrifices pour protéger les pâturages, » explique-t-il. Mais il reconnaît aussi que ces stratégies ont payé. Guo et d’autres responsables citent des études satellitemontrantque le plateau a reverdi au cours des trois dernières décennies². Cet accroissement de la végétation, sans doute le résultat combiné des restrictions de pacage et des changements climatiques, » a eu un effet étonnamment bénéfique sur le climat en freinant le réchauffement en surface, » poursuit Piao Shilong, modélisateur du climat à l’Université de Pékin.
Pourtant les écologistes affirment que ces mesures s’intéressent uniquement à la biomasse de surface et ne sont donc pas un bon indicateur de la santé des pâturages. « Les espèces végétales ne se valent pas toutes, » précise Wang. « Et les satellites ne voient pas ce qui se passe sous terre. »
Ceci est particulièrement vrai des variétés delaîche qui prédominent sur la majeure partie du plateau tibétain, et qui constitue la nourriture préférée du bétail. Ces variétés, appartenant au genre Kobresia, ne dépassent pas deux centimètres, et forment un tapis racinaire dense et étendu qui contient 80% de la biomasse totale.
L’étude des pollens dans les sédiments lacustres révèlent que les Kobresia et autres laîches dominantes sont apparues il y a environ 8 000 ans, à l’époque où les premiers Tibétains ont commencé à brûler les forêts pour en faire des pâturages pour le bétail3. Ce qui a contribué à la création de l’épais tapis racinaire qui recouvre ce vaste plateau, tapis qui a stocké 18,1 milliards de tonnes de carbone organique.
Mais les Kobresia sont progressivement remplacées par d’autres types de végétaux, au risque d’entraîner la libération du carbone, et contribuer ainsi au réchauffement planétaire. Régulièrement, au cours de notre voyage vers Lhassa, nous avons longé des champs recouverts des fleurs rouges et blanches de la Stellera chamaejasme, aussi appelé poison du loup. « Elle fait partie d’une dizaine d’espèces toxiques qui infestent les pâturages de Chine, » explique Zhao Baoyu, écologisteà l’Université des Sciences et Techniques d’Agronomie et de la Forêt du Nord Ouest à Yangling.Zhao et ses collègues estiment que les adventices toxiques ont parasité plus de 160 000 km² de pâturages au Tibet, tuant ainsi des dizaines de milliers d’animaux chaque année4.
Les éleveurs signalent aussi l’apparition de nouvelles graminées et adventices au cours des dernières années. Même si la plupart ne sont pas toxiques, elles sont nettement moins nourrissantes que les pâtures de Kobresia, rapporte Karma Phuntsho, spécialiste en gestion des ressources naturelles à l’ICIMOD. « Certaines zones du plateau peuvent sembler verdoyantes à un œil non averti, » explique-t-il. « Mais c’est un ‘désert vert’ qui a peu de valeur. »
Dans une étude non publiée sur le nord-est du Plateau Tibétain, les chercheurs ont découvert que des pâtures de Kobresia qui n’avaient pas été broutées depuis plus d’une décennie avaient été envahies par des adventices toxiques et des graminées peu appétentes et beaucoup plus hautes : la proportion de laîche était tombée de 40% à 1%. « La Kobresia n’a aucune chance si elle n’est pas broutée, » prévient Elke Seeber, doctorante au Muséum d’Histoire Naturelle Senckenberg à Görlitz, en Allemagne, qui a mené des expériences sur le terrain pour un projet soutenu par la Fondation Allemande pour la Recherche (DFG).
« Les politiques ne sont pas dictées par la science, et ne prennent pas en compte les changements climatiques et les variations régionales. »
Les changements dans la composition de la végétation ont des implications importantes sur le stockage à long terme du carbone, indique Georg Guggenberger, spécialiste des sols à l’Université Leibniz de Hanovre et membre du projet. Dans les pâtures de Kobresia relativement peu broutées, jusqu’à 60% du carbone fixé par la photosynthèse est absorbé par les racines et par le sol et non par la végétation aérienne –soit trois fois la quantité constatée dans les parcelles non broutées5. Ce carbone organique souterrain est beaucoup plus stable que la biomasse de surface qui se décompose normalement en l’espace de deux ans et libère le carbone emmagasiné dans l’air. Donc un glissement de la laîche Kobresia à des graminées plus hautes sur le plateau entraînera la libérationd’un puits de carbone resté enterré depuis des millénaires, conclut Guggenberger.
Ceux qui critiquent les restrictions sur le pâturage au Tibet disent que le gouvernement les a appliquées dans l’absolu, sans véritable étude et sans intégrer les découvertes scientifiques. Dans certains cas, elles sont cohérentes, reconnaît Tsechoe Dorji, écologiste à l’ITPR de Lhassa, qui a grandi dans une famille d’éleveurs de l’Ouest du Tibet. « Une interdiction de pacage totale peut se justifier dans des régions fortement dégradées, » explique-t-il, mais il est opposé au système simpliste utilisé par le gouvernement pour classifier la santé des prairies. Système qui considère uniquement le pourcentage de terres recouvertes de végétation et utilise le même seuil pour toutes les zones, sans ajustement à l’altitude ni aux niveaux d’humidité naturelle.
« Les pâtures avec un couvert végétal de 20%, par exemple, pourraient être fortement dégradées à un endroit, mais parfaitement normales ailleurs, » précise Dorji. Cela signifie que certaines prairies classées comme fortement dégradées se portent bien –et que l’interdiction de pâturer nuit en fait à l’écosystème. « Une politique de pâturage radicale qui ne tient pas compte des variations géographiques mène tout droit au désastre, » affirme-t-il.
Aller de l’avant
La politique de pâturage de la Chine n’est que l’un de plusieurs facteurs responsables de tels changements dommageables, disent les chercheurs. La pollution et le réchauffement climatique ainsi qu’un programme routier démesuré et d’autres projets de construction d’infrastructures ont pesé sur l’état des pâturages.
Dix jours après notre départ de Xining, nous avons eu un aperçu de l’avenir du Tibet en arrivant à Nam Tso,gigantesque lac glaciaire dans la partie sud du plateau. Là, Dorji et Kelly Hopping, étudiante de deuxième cycle à l’Université du Colorado à Fort Collins, vont de l’avant en entourant de petites parcelles de prairies de structures en plastique ouvertes sur le dessus qui augmentent la température de manière artificielle. Ces expériences sont importantes dans la mesure où le Tibet est un point sensible en matière de changement climatique ; la température moyenne du plateaugrimpe de 0,3 à 0,4° tous les dix ans depuis 1960 – environ deux fois la moyenne mondiale.
Au cours d’essais effectués sur les six dernières années, ils ont remarqué que la Kobresia pygmae, l’espèce de laîche dominante, produit moins de fleurs et fleurit beaucoup plus tardivement en situation de réchauffement climatique. Ces changements peuvent, selon Dorji, « compromettre son succès reproductif et sa compétitivité. »
« Une politique de pâturage radicale qui ne tient pas compte des variations géographiques mène tout droit au désastre. »
Sur le site expérimental, les pâtures chauffées artificiellement ont été colonisées par des arbustes, des lichens, des plantes toxiques et des espèces de graminées peu appétentes, explique Hopping. Mais quand les chercheurs ont ajouté de la neige à certaines parcelles chauffées, la Kobresia n’a pas perdu de terrain par rapport aux autres plantes, ce qui laisserait penser que la perte d’humidité du sol peut être responsable de la mutation des espèces. Une élévation des températures accroît l’évaporation déjà potentiellement très élevée en altitude. « Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les espèces à système racinaire peu profond comme la Kobresia appréciée du bétail, indique-t-elle.
Piao explique que « cette interaction entre température et précipitations illustre la complexité des réponses de l’écosystème face aux changements climatiques. »Mais selon lui, les chercheurs disposent encore de trop peu d’informations pour construire des modèles qui pourraient prévoir de manière fiable comment le réchauffement climatique affectera les pâturages. Pour remédier à cette situation, Wang et ses collègues ont commencé en 2013 à Natchu, une expérience prévue pour s’étaler sur 10 ans : ils y utilisent des lampes à infrarougepour chauffer des parcelles de prairies par paliers précis, de 0,5°C à 4°C. Ils y modifient également la pluviométrie, et ils mesurent toute une série de facteurs, comme la croissance des végétaux, la composition de la végétation, le cycle des nutriments et le carbone contenu dans le sol. Ils espèrent ainsi améliorer les projections sur le changement des pâturages –et aussi déterminer s’il existe un point de non-retour qui amènerait à une faillite irréversible de l’écosystème.
Perspectives pour le plateau
Au bout de quinze jours de voyage, nous avons finalement atteint la périphérie de Lhassa. C’était la fin de la journée, les éleveurs rassemblaient leurs moutons et leurs yaks à l’ombre des sommets enneigés. Eux-mêmes et les autres membres des communautés pastorales sur le plateauvivront des moments difficiles dans les décennies à venir, prévoit Nyima. On ne se préoccupait pas du changement climatique il y a dix ans lorsqu’on a mis au point les mesures concernant les pâturages, et ainsi « de nombreuses communautés pastorales sont mal préparées aux changements environnementaux, » explique-t-il. « Il est urgent de les prendre en considération et d’identifier des stratégies d’adaptation judicieuses. »
Pour commencer, les chercheurs aimeraientpouvoir effectuer un relevé détaillé du couvert végétal et de la composition de la végétation dans des endroits clés subissant différents régimes climatiques. « Les informations formeraient une base de référence pour mesurer les changements à venir, » indique Wang. Nombre de scientifiques seraient aussi en faveur de modifications à l’interdiction du droit de pacage et à la politique de mise en place de clôtures qui ont nui aux pâturages. Dorji estime que le gouvernement devrait abandonner la pratique simpliste de la « politique uniforme » sur le plateau, et reconsidérer si chacune des régions, individuellement, est suffisamment dégradée pour justifier une interdiction de pacage. « A moins que les prairies soient fortement dégradées, une autorisation de pacage raisonnable permettrait de restaurer les écosystèmes, » ajoute-t-il.
Mais les scientifiques ne comptent pas sur une mise en place rapide de ces réformes. Les politiques menées au Tibet sont moins déterminées par des données scientifiques que par la quête du pouvoir et des financements, estime un chercheur installé à Lhassa et qui souhaite garder l’anonymat par peur de répercussions politiques.Les fonctionnaires locaux vont souvent faire du lobbying à Pékin pour leurs gros investissements et leurs projets coûteux au nom du weiwen (‘maintien de la stabilité’). La résistance au contrôle de la Chine sur le Tibet ne fléchissant pas, le gouvernement est davantage préoccupé par le maintien de la stabilité politique, et il n’attend pas des fonctionnaires locaux qu’ils apportent un soutien scientifique aux projets,reconnaît le chercheur. « Aussi longtemps que c’est pour weiwen, tout est permis. »
Mais des fonctionnaires, tel Guo, affirment que leurs politiques visent à aider le Tibet. « Bien que des améliorations puissent sans conteste être apportées à certaines mesures, promouvoir le développement économique et protéger l’environnement restent nos objectifs principaux, » rappelle-t-il.
Très loin de Lhassa, les éleveurs comme Dodra disent ne pas voir les bénéfices des politiques gouvernementales. Quand nous quittons la maison de Dodra, à l’issue de notre visite, toute la famille nous raccompagne dans la cour –sa belle-mère faisant tourner un moulin à prière et ses enfants suivant derrière. Il a arrêté de neigé, et le ciel a pris une couleur pure, bleu cobalt. « La terre a été bonne pour nous depuis des générations, » explique Dodra en regardant, mal à l’aise, ses pâturages. « Maintenant tout s’écroule –mais nous n’avons pas notre mot à dire sur la meilleure façon de sauver notre terre et notre avenir. » (tibet.fr)
Nature529, 142-145 (14 janvier 2016)
Références
Cao, J., Yeh, E. T., Holden, N. M., Yang, Y. & Du, G. J. Arid Environ.97, 3–8 (2013). Show contextArticle
Shen, M. et al. Proc. Natl Acad. Sci. USA112, 9299–9304(2015). Show contextArticle
Miehe, G. et al. Quat. Sci. Rev.86, 190–209 (2014). Show contextArticle
Lu, H., Wang, S. S., Zhou, Q. W., Zhao, Y. N. & Zhao, B. Y.Rangeland J.34, 329–339 (2012). Show contextArticle
Hafner, S. et al. Glob. Chang. Biol.18, 528–538 (2012). Show contextArticle
Dorji, T. et al. Glob. Chang. Biol.19, 459–472 (2013). Show contextArticle
25 Janvier 2016
Mainpat in Surguja district is a popular tourist destination in this region. It is also referred as “Shimla of Chhattisgarh”. Tourists visit Mainpat for beautiful landscape, waterfall and Buddhist monastery. Mainpat is also a home for Tibetan refuge. Biphan Khoksa, through this report tries to give you a glimpse of Mainpat.
La future publication d’un livre à l’origine de l’interrogatoire et de menaces sur un moine
Dans le Comté de Malho, Lhu Konchok Gyatso, moine tibétain, a été brièvement détenu en relation avec ses projets d’impression d’un livre sur ses 54 jours de voyage à travers l’Himalaya vers le Népal en 1994. Il désirait obtenir une audience auprès du Dalaï Lama.
Après avoir étudié quelques années au monastère de Drepung Gomang, dans le sud de l’Inde, Lhu Konchok Gyatso est revenu à Malho, au Tibet, en 2000. Il y a deux ans, il a commencé à écrire ce livre. Conscient des risques pris, il envisageait malgré tout de le publier en mars 2016.
Lhu Konchok Gyatso, 37 ans, moine du monastère de Malho Dechen a été arrêté par la police le matin du 18 décembre 2015 après que les autorités aient été averties qu’il envisageait de publier un livre sur son voyage en Inde intitulé "54 jours".
Avant son arrestation, le personnel de la sécurité a "fait une descente" dans sa chambre, vers 2h00 du matin, saccageant sa chambre et vérifiant soigneusement ses affaires, y compris son ordinateur portable et son téléphone mobile.
Il a été emmené au poste de police du Comté de Chentsa, puis transféré au bureau de la sécurité de Malho. Il y a été détenu pendant 6 jours pour interrogatoire.
Les autorités lui ont déconseillé de publier son livre et l’ont menacé de prison pour non obéissance. "La police chinoise l’a menacé de l’arrêter de nouveau et de l’emprisonner s’il poursuivait ses projets de publication ou de distribution sous n’importe quelle forme", rapporte une source anonyme, ajoutant : "son téléphone mobile et son ordinateur portable ont aussi été confisqués" et non restitués.
Il y a dix ans, Karan Madhok, reporter pour Slam Online, avait rencontré Thakpa Kunga, jeune homme de 17 ans, qui après une matinée remplie de méditation et d’exercices philosophiques, séchait régulièrement la prière avec ses camarades réfugiés du Tibet, pour aller transpirer sur les terrains de basket. Ils s’extirpaient alors de leur monastère à 2000 mètres d’altitude dans les montagnes de l’Himalaya du côté de l’Inde, pour aller tâter le ballon sur le playground voisin, sans même prendre le temps de quitter leurs robes. Rares étaient ceux qui étaient chaussés de baskets, la plupart évoluant en tongs.
Dix ans plus tard, Kunga a continué son chemin pour devenir moine, suivant ses études à Dharamshala, ville bien plus grande mais toujours proche de McLeod Ganj, son monastère initial. Ce parcours n’a pas empêché le jeune homme d’amplifier sa passion pour le basket. Tous les ans, il dispute le Martyr’s Memorial Basketball Tournament, championnat principalement organisé pour les réfugiés tibétains ayant fui le régime chinois, tout comme l’ont fait Kunga et près de ses 150 000 congénères (dont 94 000 vers l’Inde), depuis un massif exode tibétain en 1959.
Le basket, c’est comme méditer. Ça me permet d’évacuer toutes mes tensions. Quand vous jouez au basket, vous oubliez tous vos problèmes. » Thakpa Kunga
En parcourant l’Himalaya, le reporter a pu découvrir de nombreux réfugiés tibétains : des moines prêts à tout pour atteindre le nirvana, des réfugiés avec des histoires pleines de danger et de peur, des jeunes gens pleins d’ambitions voulant profiter de l’économie montante de l’Inde… Mais beaucoup étaient réunis par une passion commune, le basketball.
Le Tibet est la deuxième plus importante province chinoise. Celle-ci se trouve sur le plateau le plus haut du monde et a été le sujet de très nombreuses disputes entre l’Inde et la Chine qui, depuis 1950 a obtenu la complète souveraineté de la région. Pourtant, beaucoup de Tibétains s’y sont opposés, se battant pour sortir de cette domination imposée. Comme souvent dans ces conditions, la violence est apparue inéluctable aux yeux des différents protagonistes. Les jeux olympiques de Pékin ont ainsi permis de dévoiler cette problématique à la face du Monde, quand des centaines de Tibétains furent tués ou arrêtés en raison de manifestations allant à l’encontre des olympiades. Ces dix dernières années, 140 moins tibétains se sont publiquement immolés pour protester contre le gouvernement chinois.
En 1959, Tenzin Gyatso, le 14e Dalai Lama s’est alors exilé en Inde pour se protéger, conseillant à tous ses disciples de le suivre à McLeod Ganj. Beaucoup de Tibétains se sont ainsi retrouvés réfugiés. Suivre le Dalai Lama était pour beaucoup le meilleur moyen possible d’envisager une nouvelle vie, et c’est toujours d’actualité. Près de 2500 Tibétains tentent encore l’expédition chaque année, traversant les montagnes dans la nuit pour éviter de se faire prendre. A Dharamshala, une commission, le CTA (Central Tibetan Administration), a d’ailleurs été spécialement élaborée pour accueillir ces nombreux exilés.
Aujourd’hui, deux discours sont proéminents au sein de la population tibétaine. Il y a ceux qui demandent une totale indépendance par rapport à la Chine, et ceux comme le Dalai Lama qui luttent dans un premier temps essentiellement pour obtenir une autonomie. Cela dit, aucune des deux approches ne semble fonctionner tant la Chine reste ferme sur ses positions, et tant elle tient à conserver le monopole sur toutes les ressources exploitables sur le territoire tibétain.
Retour en Inde à Dharamshala, juste à côté du CTA, où a été construit le Gangyi Court, playground moderne et rénové sur lequel se déroule le Martyr’s Tournament chaque année. Le jour des finales, le coin est alors rempli. De jeunes fans portant les T-Shirts de leurs idoles NBA, mêlés à des moines en robe, grouillent alors près du terrain, pendant que quelques drapeaux prônant l’indépendance du Tibet flottent dans les airs.
Parmi ces fans Tsetan Tenzin, 30 ans, préparateur de médicaments à base de plantes tibétaines à l’hôpital de la ville et fervant supporter de la Example Team, éliminée en début de tournoi. Né au Tibet, il a suivi ses parents à l’âge de sept ans pour rejoindre la frontière et ne les a jamais revus depuis. Sa passion pour le basket est alors née à Mussoorie, dans le Nord de l’Inde. Cette pratique l’a facilement suivi lorsqu’il a déménagé à Dharamshala quelques années plus tard.
On joue énormément au basket à Dharamshala, parce que comme ça, au milieu des montagnes, il n’y a pas de meilleur endroit pour les gros matchs. Les Tibétains adorent la NBA. Mon joueur préféré est Stephen Curry, comme lui, je shoote beaucoup de loin. Au Tibet les gens jouent beaucoup au basket, notamment à l’école. C’est donc normal que les réfugiés, quand ils arrivent en Inde, continuent à jouer. » Tsetan Tenzin
La Chine, avec 1,3 milliards d’habitants, détient la plus large base de fans NBA au Monde. Même si ce sport a toujours été populaire, la draft de Yao Ming avec le premier choix par les HoustonRockets en 2002, les a poussés sur le devant de la scène. La CBA (ligue chinoise) est en pleine émergence avec d’anciennes gloires NBA comme Stephen Marbury qui viennent en plus de toucher pas mal d’argent, marquer l’esprit des fans. Une statue de bronze a même été construiteà l’effigie de l’ancien joueur des Nets en plein centre de Pékin, grâce à la participation financière de près d’un million de fans.
Dans l’ombre de la CBA, la NBL qui même si elle dispose de beaucoup moins d’argent que sa grande sœur, est désormais bien installée en tant que deuxième ligue la plus importante du pays. Depuis cette année, elle dispose à Lhasa d’une équipe tibétaine accueillant ses adversaires chinois dans une salle que l’on appelle « le terrain le plus haut de la planète », à 3659 mètres d’altitude. Même si à première vue, cette initiative pourrait paraître positive d’un point de vue économique, les Tibétains n’apprécient pas. Elle est en effet le symbole d’une politique que les autochtones refusent. Ceux-ci estiment en effet, et à priori à juste titre, qu’en poussant le développement d’infrastructures ultra-modernes dans la région tibétaine, la Chine détériore l’environnement par ce qu’ils appellent un génocide culturel.
Bien que la commission internationale des droits de l’Homme ait plusieurs fois protesté contre ces initiatives communistes tuant peu à peu une façon de vivre, un langage et une spiritualité propres à la région tibétaine, le gouvernement chinois n’entend rien à ce jour. En expliquant ce phénomène à de nombreux leaders d’organisation humanitaires par divers voyages autour de la planète, l’actuel Dalai Lama a pu remporter le Prix Nobel de la Paix en 1989. Ainsi, en organisant le Martyr’s Tournament, Wangden Krab, habitant toujours à McLeod Ganj tient à revendiquer certaines idées bien précises.
Ce tournoi permet aux Tibétains de se rappeler qu’ils sont issus d’un peuple de martyrs qui ont dû sacrifier leur pays natal. La plupart des jeunes Tibétains d’ici sont nés en Inde ou sont arrivés très tôt. Avec ce tournoi, on veut qu’ils se remémorent leurs ancêtres, afin que la jeunesse soit toujours unie et sensible concernant cette cause. Nous nous battons toujours pour une totale indépendance. Nous parlons bien sûr sans arrêt à tous les gouvernements mondiaux de la situation actuelle critique du Tibet, impliquant la perte de la liberté d’expression et le non-respect des droits de l’Homme, mais ceci reste sans conséquence. Un paquet de Tibétains ne se projette toujours pas en Inde. Ils rêvent encore de leur terre natale. » Wangden Krab, organisateur du Martyr’s Tournament
Il faut dire que Wangden Krab a de qui tenir. Son grand père a du subir trente ans de prison après s’être battu dans la guerre face à la Chine dans la fin des années 50, tandis que son père fut lui aussi arrêté lors d’une manifestation contre la déforestation. Ces éléments ont poussé le jeune Krab à migrer vers l’Inde en 1999, à l’âge de seize ans.
Dans les écoles tibétaines d’ici, il y a toute sorte de joueurs, des grands, des petits, des bons, des mauvais, mais tous s’essaient au basket et sont assoiffés d’apprendre ce sport. C’est un sport freestyle, avec moins de cadre et de règles que ce que les gens imaginent. Il n’y aucune limite dans le basket. Tout le monde peut venir sur le terrain et jouer. » Wangden Krab
De par son histoire, McLeod Ganj présente une communauté très variée de réfugiés tibétains, de travailleurs indiens, de moines et de touristes qui vivent dans une relative harmonie. La culture tibétaine y est extrêmement préservée. La plupart des enfants réfugiés parlent encore le langage de leurs parents, connaissent les chansons populaires, parlent des « freedom fighters » tibétains, et rêvent de Lhasa comme d’une terre promise.
Régulièrement, quand la période approche, le tournoi est au centre des discussions. Des jeunes, des moines, mais aussi des travailleurs hommes ou femmes ne parlent alors plus que de l’évènement. Chez les filles c’est d’ailleurs l’équipe du Tibetan Medical and Astrological Institute de Men-Tse-Khang qui s’est imposée cette année, en étant vêtue des couleurs du Miami Heat. Les garçons de ce même institut, qui portaient tous sur leur maillot d’échauffement un slogan « Free Tibet » avec le portrait du Dalai Lama, ont d’ailleurs joué un grand rôle au cours de la finale, encourageant l’équipe féminine de bon cœur. Mais après ce match décisif, c’est une toute autre émulation qui monta dans les gradins à l’approche de la finale masculine entre Dhasa, équipe comprenant majoritairement des Tibétains de seconde génération, nés en Inde et les Nomads, jeunes joueurs réfugiés depuis beaucoup moins longtemps.
Dans cette rencontre, l’intensité est vite montée, chaque équipe insistant sur des drives compliqués au milieu d’une foule de défenseurs. Pas de dunks, mais des lay-ups très athlétiques souvent ponctués par des and-1. Pourtant, c’est finalement grâce à une série de shoots longue distance que les Nomads ont construit petit à petit leur avance, attisés par la foule qui hurlait à chaque missile provenant de derrière la ligne à 3-points. C’est dans un tonnerre d’applaudissements et sous un nuage de drapeaux tibétains, que ces derniers se sont finalement imposés de trois petits points pour boucler ce grand tournoi.
Même si au vu de la politique extrémiste de la Chine au Tibet, le basket ne sera sûrement pas suffisant pour servir de ciment nécessaire pour rapprocher le peuple tibétain et le gouvernement chinois, il apparaît que ce sport peut être utile à une autre échelle. Pas Chinois, pas Indiens, les Tibétains sont coincés dans un purgatoire dans lequel ils ne bénéficient d’aucune vraie terre à eux d’un point de vue géographique. Tout ce qu’ils ont, c’est leur communauté, leur culture, leur spiritualité… mais aussi le basket. C’est ainsi que ce sport participe à son échelle à la survie du patrimoine tibétain et qu’il donne envie à de nombreux fans à travers le Monde de s’intéresser aux problématiques inhérentes au Tibet depuis maintenant plus de soixante ans.
25 Janvier 2016
THAME / THAMETENG ( NEPAL ) : Des nouvelles de nos amis Sherpas, après notre appel de dons
Exceptionnellement, en avril et mai 2015, et à la suite du terrible séisme d’avril 2015 qui a bouleversé le Népal, nous avions lancé un appel pour apporter notre soutien.
Les habitants de ces deux villages et hameaux avoisinants, situés en altitude, dans la vallée de l’ Everest représentent une centaine de familles.
Il était nécessaire d’attendre la fin de la mousson pour organiser la visite d’ une petite équipe conduite par le Docteur Mingma Tshering, originaire de cette zone reculée.
Exceptionnellement, en avril et mai 2015, et à la suite du terrible séisme d’avril 2015 qui a bouleversé le Népal, nous avions lancé un appel pour apporter notre soutien.
Les habitants de ces deux villages et hameaux avoisinants, situés en altitude, dans la vallée de l’ Everest représentent une centaine de familles.
Il était nécessaire d’attendre la fin de la mousson pour organiser la visite d’ une petite équipe conduite par le Docteur Mingma Tshering, originaire de cette zone reculée.
Les habitants de ces deux villages et hameaux avoisinants, situés en altitude, dans la vallée de l’ Everest représentent une centaine de familles.
Il était nécessaire d’attendre la fin de la mousson pour organiser la visite d’ une petite équipe conduite par le Docteur Mingma Tshering, originaire de cette zone reculée.
Voici donc quelques nouvelles de la collecte à laquelle vous avez participé, soit par notre site tibet.fr, via paypal ; soit par courrier postal ou lors de quelques projections du documentaire « Népal, un pays meurti » , réalisé spécialement pour cette circonstance par notre ami voyageur Alain.
Grâce à votre réactivité, c’ est un total de 5000 € que France Tibet a pu faire parvenir via Western Union …- sans publicité,- mais simplement parce qu’il me fallait choisir un moyen qui soit le plus sûr et le moins onéreux pour ce type de transaction.
Certes, c’est une somme bien modeste si l’on compare à celles récoltées par de grands organismes.
Cependant, avant le début de l’ hiver, chaque famille a accueilli avec le sourire le Docteur Mingma et recevait avec gratitude les 5 000 roupies népalaises. Dans l’ensemble, ce petit pactole a été le plus souvent converti en deux denrées indispensables, le riz et le lait en poudre, achetés dans les boutiques et sur le marché hebdomadaire de la petite cité montagnarde de Namche Bazar, en aval sur le cours du torrent Dud Khosi.
Notre choix était de toucher toutes les familles et chacun a accepté de signer le reçu ou d’apposer son empreinte digitale pour les plus âgés qui n’ont pas connu l’école .
Un autre don récent de 200 € a permis, il y a seulement quelques jours, de payer le transport, par le gros hélicoptère russe – moyen classique au Népal – puis les porteurs, d’ un lot conséquent de médicaments déposés à Kathmandu par deux associations allemande et française.
Le Gouvernement du Népal vient juste d’annoncer enfin la mise en route de la reconstruction avec les fonds reçus des grandes ONG. Les conditions actuelles de blocus entre l’Inde et le Népal, ralentissant le transport aérien domestique, isolent encore ces habitants du Pays Sherpa.
Voilà donc, réapprovisionné pour l’ hiver, le petit Hôpital de Kundé créé par Sir Edmung Hilary.
Les liaisons internet étant elles aussi aléatoires, il nous a fallu attendre pour recevoir ces quelques photos.
Beaucoup de ces familles n’ont pu, bien sûr, reconstruire leur maison … Beaucoup de tentes et de cahutes bricolées, de bric et de broc, avec tôles et bâches …pluie, vent, neige et températures, bien au dessous de zéro degré, jusqu’en mars sans doute ..des conditions peu enviables…
Mais le sourire est là, toujours.
C’est donc avec un immense plaisir que nous vous adressons, avec ces sourires, les remerciements, les Namasté et les Tashi Delek de toutes ces familles.
Chaque responsable de famille signe ou appose son empreinte digitale
25 Janvier 2016
Des villageois tibétains capturent des braconniers
Des villageois tibétains chargés de protéger la faune dans une préfecture tibétaine de la province du Sichuan au nord-ouest de la Chine ont mis en garde à vue quatre chinois d’origine Han pris entrain de braconner des animaux en voie de disparition dans des zones protégées.
Les quatre braconniers ont été arrêtés aux alentours de 02h00 le 9 janvier dernier près du village de Basu, dans la préfecture autonome tibétaine et qiang d’Aba , et ont été rapidement remis aux autorités locales.
« Les Tibétains ont confisqué deux fusils et une jeep, ainsi que les carcasses de 12 animaux » A déclaré anonymement la source de RFA.
Les animaux qu’ils avaient tués inclus des cerfs porte-musc,des moutons sauvages, des loups et des lapins selon les photos circulant sur la plate-forme de médias sociaux Weibo.
Le site internet du gouvernement provincial du Sichuan a confirmé plus tard les détentions, ajoutant que les braconniers accusés font maintenant l’objet d’un enquête menée par la police du comté de Dzoege.
Dans un autre incident du même ordre, des sources officielles ont indiqué le 12 janvier que cinq ressortissants chinois d’origine inconnue ont été placés en détention pour le braconnage de deux léopards des neiges (aussi appelés onces) près du village de Hetita dans la préfecture autonome mongole et tibétaine de Qinghai.
Aucune information sur leur détention n’a été communiquée, mais les suspects ont été trouvés avec les carcasses des deux léopards ainsi que de plusieurs vautours et mouflons.
La chasse illégale auraient eu lieu dans une réserve naturelle tibétaine du Qinghai et aurait fait partie d’autres activités de braconnage plus importantes dans la région à partir d’octobre. Selon les sources les suspects n’ont pas admis leur culpabilité mais sont toujours sous le coup d’une enquête.
La Chine est l’un des plus grands consommateurs au monde de produits issue du trafic d’animaux. Et les léopards des neiges sont très prisés par les braconniers en raison de leur superbe fourrure ainsi que leurs os et autres parties du corps qui sont fréquemment utilisés dans la médecine traditionnelle asiatique.
On estime à 6000 la population de léopards des neiges à l’état sauvage, un nombre qui diminue rapidement et difficiles à certifier en raison de la nature élusive de l’animal (surnommé « le fantôme des montagnes ») et de son habitat inhospitalier.
Les experts déclarent que les lois du gouvernement centrale chinois pour la protection de l’environnement des régions tibétaines sont souvent bafoués par des migrants chinois Han. (tibet.fr)
Dharamsala, le 19 Janvier : Sa Sainteté le Dalaï Lama a quitté mardi Dharamsala pour les États-Unis pour un traitement de la prostate à la Mayo Clinic à Rochester.
Le site officiel du leader tibétain confirme qu’il sera, après son traitement, au «repos pour environ un mois ».
« Le Dalai Lama reprendra son emploi du temps en Mars » mentionne le site
Avant son départ de l’aéroport de Gaggal tôt hier, il a déclaré aux journalistes qu’il faisait régulièrement un bilan de santé à la clinique Mayo, où il est suivi depuis 9 ans.
Le chef spirituel tibétain en ôtant ses lunettes a souligné qu’il avait également l’oeil droit légèrement enflé.
Serein il déclare : « Je vais faire mon bilan médical approfondi. Enfin, s’ils trouvent un problème, ils trouveront un traitement », at-il déclaré.
Un ancien protestataire tibétain de Lhassa a été transporté mardi vers la capitale du Sichuan, afin d’y recevoir des soins médicaux appropriés suite à d’importantes blessures reçues lorsqu’il était détenu dans une prison chinoise.
En effet, Kelsang Tsering a été relâché l’année dernière après avoir été détenu sept ans dans la prison de Chushul, juste à l’extérieur de Lhassa, pour son rôle contre l’autorité chinoise dans le soulèvement tibétain de mars 2008 (selon des sources provenant du Service tibétain de RFA).
Il vient d’être transporté dans un hôpital de Chengdu, la capitale provinciale de Sichuan, selon les sources de RFA témoignant sous couvert d’anonymat.
« Cependant, il y a très peu d’espoir pour son rétablissement, » selon les sources.
Des images de Tsering sont aussi parvenues à l’étranger. Elles le montrent face contre terre, sur un lit, le dos présentant une blessure importante et ouverte.
Cette blessure de Tsering, sans doute la conséquence de tortures lors de sa détention, n’avait pas pu être soignée après sa sortie. Sa condition reste aujourd’hui critique, selon les sources de RFA.
Tsering, sa femme et ses enfants avaient dû faire face à des conditions de vie drastiques à Lhassa après sa sortie et n’avaient que peu d’argent pour son traitement médical, d’après les sources.
Des Tibétains de tout le pays ont alors pu mettre sur pied une collecte qui a permis de rassembler environ 200.000 yuans [28 000€], afin de lui permettre de regagner Chengdu, a-t-il dit.
Rapporté par Kunsang Tenzin pour le Service tibétain du RFA’S. (tibet.fr)
18 Janvier 2016
La terre a bougé au Tibet, l’Himalaya doit s’attendre à un gros tremblement de terre prochainement.
Jeudi dernier un tremblement de terre modéré d’une magnitude de 5,3 a frappé la région de l’Amdo au Tibet et le Xinjiang tôt dans la matinée.
Selon le China Earthquake Networks Center (CENC), le tremblement de terre a frappé la zone à une profondeur de 10 kilomètres à 04h34, heure locale. Le même tremblement de terre à une profondeur de seulement 5 km avec un épicentre dans le comté de Luntai (Xinjiang) a frappé la préfecture autonome mongole de Bayingol à 05h18, heure locale.
« Le séisme a été fortement ressenti dans la région, mais aucune victime n’a été signalée à ce jour », a déclaré l’agence de nouvelle Xinhua gérée par l’Etat.
Cependant, l’Administration sismique du Xinjiang a envoyé une équipe de sept personnes à Luntai pour recueillir des informations.
« Les autorités de Luntai continueraient de recueillir des informations sur les victimes et les destructions de maison» , a déclaré un responsable local.
Les trains dans la région du Xinjiang ont été touchés par le séisme et les autorités ferroviaires doivent vérifier toutes les voies avant de rétablir les services.
Les préfectures tibétaines de Nyingtri, Shannan, Chamdo et Lhassa avaient ressenti le choc après un séisme de magnitude 6,8 sur l’échelle de Richter qui avait frappé la partie nord-est de l’Inde dont l’épicentre était situé à Manipur, le 5 janvier dernier.
L’an passé le séisme qui avait frappé violemment le Népal avait également atteint le Tibet causant de lourds dommages et des pertes humaines. Selon des témoignages, le comté de Kyirong dans la Région autonome du Tibet a eu au moins 27 morts et 4 disparus.
Cependant, les experts en gestion des catastrophes du Ministère de l’Intérieur de l’Inde, nous font part, suite au tremblement de terre de Manipur, de nouvelles plus inquiétantes et mettent en garde contre un plus gros tremblement de terre, d’une magnitude de 8,2 ou plus, qui devrait frapper la région de l’Himalaya dans un avenir proche. (tibet.fr)
18 Janvier 2016
Le Premier Ministre du gouvernement tibétain en exil appelle au dialogue, affirmant que les Tibétains sont victimes d’une répression farouche au Tibet.
Tokyo, Japon – Le dirigeant démocratiquement élu du peuple tibétain, Lobsang Sangay, a demandé à la Chine de reprendre le dialogue avec les émissaires de SS le Dalaï Lama.
Lobsang Sangay a quitté l’Inde pour sa première visite au Japon en quatre ans. Il s’est exprimé devant des journalistes lors d’une conférence de presse au temple de Gokokuji à Tokyo le samedi 9 janvier, selon les comptes-rendus des médias japonais.
Il a expliqué que les autorités chinoises avaient intensifié leur surveillance dans les territoires tibétains, exigeant des habitants d’être porteur de cartes d’identité spéciales. Il a aussi expliqué que la plupart des entreprises situées dans les territoires tibétains avaient été monopolisées par les Chinois qui s’étaient installés dans ces régions, sans aucune retombée pour les Tibétains.
Lobsang Sangay a rappelé que des prêtres et des étudiants continuaient de s’opposer à la politique de répression ethnique de la Chine. Il indiquait aussi que 142 personnes s’étaient immolées par le feu pour protester contre la répression infligée par le gouvernement chinois.
Le Premier Ministre a insisté sur le fait que les dirigeants chinois devraient comprendre la nécessité de résoudre la question tibétaine par le dialogue. Les discussions entre le Gouvernement chinois et les émissaires de SS le Dalaï Lama sont suspendues depuis 2010.
Lobsang Sangay restera au Japon jusqu’à mercredi. Il y rencontrera, entre autres, des membres de la Diète afin de leur demander d’inciter le Gouvernement chinois à reprendre le dialogue.
Le dirigeant politique du Tibet a également demandé l’assistance du Gouvernement japonais pour aider son peuple à acquérir une véritable autonomie, indiquant que la répression chinoise avait empiré sous la présidence de Xi Jinping.
Le Premier Ministre a affirmé que le dispositif de contrôle des Tibétains mis en œuvre par Pékin s’était intensifié ces deux dernières années.
Le Premier Ministre en a également appelé à Tokyo pour encourager Pékin à se comporter de manière appropriée dans la mesure où il était nécessaire pour la Chine de régler la question des droits de l’homme en interne afin de devenir un membre respecté de la Communauté internationale.
Lobsang Sangay, âgé de 47 ans, a pris ses fonctions de Premier Ministre en août 2011. Il assume le rôle de chef du gouvernement tibétain en exil depuis le retrait du Dalaï Lama de la vie politique. (tibet.fr)
18 Janvier 2016
KARDZE ( TIBET ) : Kelsang Khedrup, libéré après avoir purgé sa peine de sept ans pour «incitation à la division ethnique»
Kelsang Khedrup a été arrêté le 5 Mars 2009 sur des accusations d’«incitation à la division ethnique» et de «perturbation la paix». Après son arrestation, il a été détenu au secret pendant un an par les autorités chinoises, pratique courante exercée par la Chine au Tibet.
Sa plus jeune soeur Namsel Lhamo, également ancienne prisonnière politique vivant en exil, déclarait à la radio Voice Of Tibet (VOT) : » Kelsang est libéré après l’achèvement de sa peine, il souffre d’asthme contracte en détention et nécessite un traitement approprié. » Kelsang Khedrup est marié et à deux enfants. (tibet.fr)
LHASSA, 16 janvier (Xinhua) — La région autonome du Tibet a détecté 672 sites géothermiques avec un potentiel de production d’électricité de 800.000 kW.
Ces sites se situent le long du chemin de fer Qinghai-Tibet à Lhassa, Nyemo, Yambajan, Nagqu et près du lac Cona, dans les zones proches de la rivière Yarlung Tsangpo et des rivières Lhassa et Nyainchu, ainsi que dans les vastes régions inhabitées du nord du Tibet, a indiqué samedi le bureau régional de l’exploration géologique et minérale du Tibet.
Les ressources géothermiques possédant des températures supérieures à 150 degrés au Tibet représentent 80% du total de la Chine.
Ces découvertes sont contraires aux croyances traditionnelles selon lesquelles les ressources thermiques à températures élevées se trouvent seulement dans les régions volcaniques de basse altitude. Le Tibet a une altitude moyenne de 4.000 mètres.
La région envisage de faire des investissements importants pour exploiter l’énergie propre et renouvelable durant la prochaine décennie. (tibet.fr)
18 Janvier 2016
STRASBOURG : La venue du dalaï-lama, chef spirituel du bouddhisme tibétain et prix Nobel de la Paix 1989, est annoncée du 15 au 18 septembre prochain
Ce sera sa 4e escale dans la capitale européenne.
La dernière visite du dalaï-lama à Strasbourg remonte à octobre 2001. (Photo archives DNA)
Le leader spirituel du boudhisme tibétain avait rencontré en 2001 le maire de Strasbourg Fabienne Keller. (Photo archives – DNA)
Le représentant du dalaï-lama en Europe à Bruxelles a récemment annoncé à la municipalité de Strasbourg la venue de leur chef spirituel du 15 au 18 septembre. Et ce, dans le cadre d’un week-end d’enseignement, organisé au Zénith de Strasbourg par la fédération du bouddhisme tibétain.
Le dalaï-lama, âgé de 80 ans, devrait y faire une intervention le dimanche 18 septembre, indique le premier adjoint Alain Fontanel. Il est prévu qu’une rencontre soit organisée par la Ville sur le thème de la tolérance et de l’Europe, au palais de la musique et des congrès, deux jours avant son enseignement au Zénith, soit le vendredi 16 septembre.
Trois venues précédentes
Sa dernière venue dans la capitale alsacienne remonte à octobre 2001 : le dalaï-lama avait été accueilli au Parlement européen par sa présidente, Nicole Fontaine. Il était y était intervenu sur le thème « La religion, facteur de paix et de développement ? » pour proposer une approche pacifiste des relations internationales et du dialogue entre les religions, de Lhassa à Kaboul.
La veille, il avait été reçu la veille à l’Hôtel-de-Ville par le maire Fabienne Keller et le président de la Communauté urbaine de Strasbourg, Robert Grossmann.
Auparavant, en octobre 1996, le leader spirituel tibétain avait effectué une visite de trois jours durant lesquels il était intervenu au Parlement européen, présidé à l’époque par Klaus Hansch. Il avait aussi été reçu par Jacques Santer, président de la Commission européenne. La situation au Tibet et l’engagement des religions pour la réconciliation avaient été les deux principaux thèmes défendus. « Je vous en prie, aidez-nous », avait demandé le dalaï-lama aux députés européens.
Le lendemain, le prix Nobel de la Paix avait aussi prononcé une conférence publique au palais de la musique et des congrès (PMC) sur le sujet « Quel humanisme pour le XXIe siècle ? ». Il avait ensuite appelé les Européens à agir pour le Tibet. « Nous sommes prêts à dialoguer sur un statut d’autonomie avec la Chine, puisqu’elle ne veut pas de l’indépendance », avait-il expliqué. La Chine avait officiellement protesté contre la visite du dalaï-lama au Parlement de Strasbourg.
La toute première visite du leader spirituel bouddhiste à Strasbourg remonte à 1988: il avait été accueilli à l’époque par le maire Marcel Rudloff.
Tenzin Gyatso, 80 ans, est le XIVe dalaï-lama (c’est-à-dire l’océan de sagesse). Ce titre recouvre deux réalités : celle de chef spirituel du bouddhisme tibétain dans une chaîne ininterrompue de réincarnation (selon la tradition bouddhiste), mais aussi celle de chef d’État du Tibet, en exil depuis l’occupation chinoise de 1949. Le prix Nobel de la paix 1989, installé à Dharamsala, au nord de l’Inde, avec plus de 100 000 réfugiés tibétains, est devenu une voix spirituelle très écoutée dans le monde. Il a annoncé l’an dernier qu’il pourrait être le dernier de sa lignée, de manière à empêcher la Chine de nommer son successeur. (tibet.fr)
18 Janvier 2016
La Chine va construire 20 villes modèles au Tibet dans les 3 prochaines années
(TibetanReview le 11 Janvier 2016) – Le 9 janvier, la Chine a déclaré qu’elle allait construire 20 villes distinctives dans la Région Autonome du Tibet au cours des trois prochaines années, faisant de celles-ci des zones exemplaires pour la commodité de vie, le travail et le tourisme. Avec plus de 80% de Tibétains ethniques de la région vivant dans les zones rurales selon les rapports officiels, les bénéficiaires seraient des immigrants chinois qui définissent la population urbaine de la Région Autonome du Tibet.
Une cérémonie de pose de la première pierre a eu lieu plus tôt dans la semaine dans la ville de Jedeshol, du comté de Gonggar de Lhassa, a rapporté le journal officiel chinois Xinhua news le 9 janvier.
Le rapport a indiqué que les 20 communes étaient dans sept villes ou préfectures de de la Région Autonome du Tibet, la plupart d’entre elles ayant terminé la planification du projet.
Dans le cadre du projet, l’infrastructure de la ville, y compris les routes, sera améliorée. Le rapport déclare que la construction de villes modèles engendrera la coupe d’arbres par principe de sécurité, pas d’excavation, dans les montagnes, prévu, pas de remplissage des lacs et peu de destruction de maisons. (tibet.fr)
18 Janvier 2016
L’usage de la langue tibétaine devient l’ équivalent de celui de la langue chinoise dans un Comté du Qinghai suite aux protestations tibétaines.
Cependant notons cette curiosité administrative : l’ annonce n’est publiée pour l’heure qu’en langue chinoise… Cherchez l’erreur!
Les langues tibétaine et chinoise vont maintenant avoir un statut équivalent à Rebgong (en chinois, Tongren) dans le Comté de Malho (Huangnan) de la Préfecture autonome tibétaine du Qinghai, après qu’une tempête de protestations ait éclaté en ligne suite à la tentative d’un hôtel local d’empêcher les travailleurs tibétains de parler leur langue maternelle.
Dans un avis du 11 janvier écrit en chinois, les autorités du Comté ont ordonné aux administrations du Gouvernement, aux écoles et entreprises appartenant à l’Etat d’utiliser les deux langues : tibétain et chinois sur les sceaux officiels, les enseignes, les en-tête de lettres, et toutes autres formes de communication.
Selon l’avis, dont une copie a été obtenue par RFA, la langue tibétaine devra également être mise en évidence dans certains cas, par exemple lorsqu’il est utilisé sur une lettre ou un panneau officiel. L’avis indique également que les caractères chinois et tibétains devront être imprimés de la même taille.
L’action locale du Gouvernement intervient après que, le 7 janvier, l’hôtel Shang Yon à Rebgong interdisait aux travailleurs tibétains de parler leur propre langue sur leur lieu de travail, les menaçant d’ une amende de 500 yuans (70€ env.) pour non-conformité, selon les informations diffusées sur les réseaux sociaux.
Plainte en ligne
La douche à été froide lorsque rapidement les autorités locales ont ordonné la fermeture temporaire de l’hôtel après que des Tibétains furieux se soient plaints de cette atteinte à leur droits dans des messages sur les réseaux sociaux comme WeChat.
L’hôtel n’a eu que très peu de soutien face à ce scandale qui a touché également les Chinois Han qui en grand nombre ont pris part au débat sur internet pour soutenir les Tibétains dans ce différend.
Vendredi dernier l’hôtel a publié des excuses publiques adressées à la communauté tibétaine, en disant que ses actions avaient violé les privilèges culturels garantis par la politique de la Chine sur les groupes de nationalités minoritaires.
Bien que l’hôtel ait renoncé à sa réglementation, les mesures locaesl du gouvernement sont entrées en vigueur ce mercredi semblant aller bien plus loin que ne l’aurait espérer les Tibétains, car il s’appliquera à l’ensemble des administrations et des entreprises…
Une culture marginalisée
Les Tibétains souffrent depuis plus d’un demi siècle de la marginalisation des traditions religieuses, culturelles et linguistiques et les droits linguistiques sont devenus un point focal sur lequel les Tibétains luttent pour réaffirmer leur identité nationale.
Le 9 novembre 2012, plusieurs milliers d’étudiants à Rebgong étaient descendus dans les rues pour réclamer plus de droits, y compris le droit d’utiliser le tibétain à la place du chinois mandarin comme langue d’enseignement dans les écoles.
Les groupes formés pour promouvoir l’étude de la langue tibétaine ont été interdits car considérés comme « associations illégales » à Rebkong, cependant, en raison de la préoccupation des Chinois han sur ces questions qui peuvent constituer une menace pour le régime de Pékin. (tibet.fr)
Rapporté par Guru Choegyi et Lhuboom pour le service tibétain de RFA. Traduit par Dorjee Damdul. Rédigé en anglais par Brooks Boliekn
18 Janvier 2016
Bonnelles : 53 réfugiés tibétains accueillis au monastère
Une pause pour ces réfugiés demandeurs d’asile, qui pour la plupart, sans toit, ont vécu de longs mois sous des tentes plantées sur les bords de Seine.
« Ils vont rester là pendant toute la durée de leurs démarches, soit deux à trois mois, explique Yolande Grobon de la direction départementale de la cohésion sociale, qui coordonne les opérations. Ils seront relogés par la suite un peu partout en France, des logements leur seront attribués. »
Près de 50 bénévoles étaient réunis pour recevoir les nouveaux venus. Ayant tout spécialement appris quelques mots de tibétain, ils leur ont souhaité la bienvenue dans leur langue. « Avant, nous avions des migrants syriens, irakiens et afghans, maintenant des Tibétains arrivent, ce genre d’expérience est très enrichissante. Nous découvrons différentes cultures », raconte une bénévole. De son côté, le père Bernard Devert, président de l’association Habitat et Humanisme, est allé saluer un à un chacun des réfugiés. Guy Poupart, le maire (SE) du village, était aussi présent. « Il faut faire preuve d’humanisme, souligne-t-il. L’installation de migrants est bien perçue par les habitants. On fait abstraction de tout ce qui peut être dit. »
Chargés de sacs, les Tibétains, accueillis au monastère de Bonnelles et suivis par l’association la Pierre-Blanche de Conflans, étaient auparavant hébergés dans des hôtels. (LP/Y.F.)
Ce placement soulage l’association la Pierre-Blanche de Conflans qui accompagne les réfugiés tibétains. « Nous avons été entendus par le préfet qui a fait le nécessaire pour trouver une solution », insiste heureux Christian Souchon, le président. Tout n’est pas réglé pour autant. « Il y a toujours deux ou trois nouvelles arrivées par jour », indique-t-il. L’association suit encore plus de 150 Tibétains. Certains sont pris en charge sur la péniche « Je Sers » tandis que d’autres sont accueillis dans des familles de Conflans et des environs ou hébergés à Andrésy dans les deux maisons de l’association.
DHARAMSHALA, le 5 janvier. Un tremblement de terre de magnitude 6.8 sur l’échelle de Richter atteint la partie Nord-Est de l’Inde en début de matinée du 4 janvier. Le séisme a aussi secoué les parties sud et sud-est du Tibet.
Le centre Météorologique indien a tracé l’épicentre au niveau du village Noney à Tamenglong autour de 35 kms d’Imphal, la capitale de Manipur. La zone a subit de lourds dégâts en termes d’infrastructures ainsi que la perte de nombreuses vies. « The Times of India » témoigne d’au moins huit morts et d’une centaine de blessés, déplorant la destruction de nombreuses constructions.
Aussi, certaines zones du Tibet comme les préfectures de Nyingtri, Shannan et Chamdo ainsi que la capitale du Tibet – Lhassa – ont elles aussi ressenti le séisme, bien qu’aucune pertes humaines n’aient été déplorées jusqu’ici.
Le responsable de l’agglomération de Metok, situé dans le département du Nyingtri, a déclaré au Xinhua – Agence de presse chinoise – qu’une déclaration préfectorale avait été obtenue pour laisser libre accès au public, aux nombreux dégâts et pertes humaines. Le village de Metok (Inde) est la zone tibétaine se situant le plus proche de l’épicentre.
Le tremblement de terre au Népal de l’année dernière avait lui aussi atteint le Tibet, mais avec beaucoup plus d’effets dévastateurs. De lourds dégâts et des pertes humaines avaient été rapportés dans le village de Kyidrong dans la Région Autonome tibétaine, faisant état de 27 morts ainsi que de 4 personnes portées disparues au cours de l’année 2015. Cependant, les sources indépendantes de Phayul au Népal témoignent du manque d’aide significative dans certains lieux tibétains qui attendent toujours d’en recevoir de la part du gouvernement chinois, en plus de la bâche et des draps de couverture, après presque huit mois de la tragédie.
De plus, dans certaines lieux du Tibet, des instructions strictes ont été données aux tibétains allant à l’encontre de toute acceptation d’aide étrangère. Des officiels chinois leur promettent d’organiser des projets de reconstruction, avec des travaux commençant en mars 2016. Les tibétains ayant subit le tremblement de terre sont soustraits à résister par l’aide de l’extérieur. Ils se débrouillent désormais seuls à travers le rude hiver himalayen en cours, dans des logements de mauvaise qualité et temporaires . (tibet.fr)
10 Janvier 2016
TIBET : La liberté d’expression encore bafouée…arrestation de Konchok Gyatso, moine et auteur de l’ouvrage « 54 jours »
Konchok Gyatso, moine du monastère Lamo Dechen, a été arrêté dans la matinée du 18 décembre 2015 et placé en détention dans la prison du Comté de Chentsa où il a subi plusieurs heures d »interrogatoire au sujet de son o uvrage intitulé » 54 jours « .
Konchok a débuté la rédaction de ce livre en 2013, trois ans après son retour dans sa région natale du Comté de Chentsa,après avoir poursuivi des études de Bouddhisme au Monastère de Drepung Gomang en Inde. Cet ouvrage, ainsi que le suggère le titre, document l’ expérience de sa fuite en Inde en 1994, fuite qui a duré 54 jours.La police a perquisitionné dans sa cellule monastique et confisqué son ordinateur portable ainsi que son téléphone mobile.
Konchok, 37 ans, arrivé en Inde en 1994 s’était inscrit pour des études dans ce Monastère de Drepung Gomang. In 2000 il rentrait au Tibet.Le manuscrit était prêt pour l’impression dès mars 2015 mais le projet fut arrêté par les autorités chinoises qui alors l’avaient embarqué dans les locaux du Bureau de la Sécurité Publique de Malho et détenu durant une semaine durant laquelle il avait subi de longs interrogatoires.Konchok avait été relâché mais mis en garde contre toute publication ou distribution de son texte qui entraînerait arrestion ou emprisonment.
Son ordinateur portable ainsi que son téléphone mobile n’ont pas été restitués.Traduction France Tibet
Un hôtel de Rebkong (en chinois : Tongren) dans le Comté de Malho (ch: Huangnan) de la Préfecture Autonome Tibétaine de la Province Qinghai a interdit l' utilisation de la langue tibétaine dans les locaux de l'hôtel, selon un rapport de la radio Voice of Tibet . L'exploitant chinois de l' Hôtel Shangyul a présenté aux employés un règlement en cinq points dont l' un stipule l' interdiction de la langue tibétaine. Une amende de 500 yuans sera imposée…(tibet.fr)
10 Janvier 2016
Les Etats Unis fourniront 6 millions de dollars en 2016 en guise de support économique pour les Tibétains exilés en Inde et au Népal
(TibetanReview.net, le 23 Décembre 2015) – Le Congrès des Etats Unis a approuvé un budget de 1800 milliards de dollars pour l’année 2016, évitant ainsi la paralysie du Gouvernement et prévoyant un «fonds de support économique» de 6 millions de dollars pour la Communauté tibétaine en exil en Inde et au Népal, a annoncé l’Administration Tibétaine en Exil à Dharamsala sur son site web Tibet.net le 21 décembre 2015. Le budget est entré en vigueur le 18 décembre lorsque le président Barack Obama a signé ce projet de loi budgétaire.
La loi d’affectation budgétaire du Congrès stipule : « Grâce aux fonds alloués par cette loi sous le titre de «Fonds de support économique» pas moins de 6 millions devraient être disponibles pour des programmes de promotions et de préservation de la culture tibétaine, de développement et de résilience des communautés tibétaines en Inde et au Népal, ainsi que pour assister l’éducation et le développement des prochaines générations de dirigeants tibétains venant de ces communautés.
L’année dernière, le Congrès américain a permis une aide de 3 millions de dollars pour aider les communautés tibétaines en Inde et au Népal.
Le leader de l’Administration tibétaine en exil à Dharamsala, Sikyong Lobsang Sangay, a exprimé sa profonde gratitude envers le Gouvernement et le Congrès américain pour leur généreuse assistance envers la Communauté tibétaine.
Le Gouvernement américain a précédemment mis en place un fonds pour les départements de l’aAministration Tibétaine en Exil de l’éducation et de la santé et pour le Tibetan Computer Resource Center (TCRC) pour la sécurité sur internet. (tibet.fr)
Renforcer le numérique au Tibet: Un entretien avec l’activiste Lhadon Tethong
Rignam Wangkhang pour IFEX 9 décembre 2015 Disponible également en: EnglishEspañolعربي
Lhadon Tethong est l’une des leaders les plus éminents et les plus reconnaissables dans le mouvement pour la liberté du Tibet. Elle est d’abord devenue porte-parole sur des questions tibétaines après son discours au Concert pour la Liberté du Tibet en 1998 qui a inspiré une nouvelle génération de supporters Tibétains. Ensuite, Lhadon a travaillé comme directrice générale de l’organisation Etudiants pour un Tibet Libre (Students for a free Tibet) où elle a mené une campagne mondiale de grande envergure pour condamner le règlement Chinois sur le Tibet avant et pendant les Jeux olympiques de Beijing en 2008. En 2011, elle a reçu le premier prix annuel James Lawson pour Réalisation Non-violentepar le Centre international sur les conflits non-violents.
Une tibétaine née au Canada, elle a récemment fondé l’Institut pour l’Action au Tibet (Tibet Action Institute) qui combine des outils de communication numérique avec l’action stratégique non-violente pour construire et renforcer le mouvement tibétain pour les droits humains et la liberté.
Dans cette entrevue, Lhadon parle avec Rignam Wangkhang de son travail, de la cyber-surveillance chinoise et de l’avenir des droits numériques au Tibet.
Selon le récent rapport 2015 La liberté sur le Net de l’organisation Freedom House, la Chine était le pire prédateur de l’année de la liberté d’Internet. A quel rang classeriez-vous le Tibet?
En termes de droits numériques au Tibet, nous devons juste supposer qu’il est le pire des pires. Lorsque l’on compare la capacité d’un chinois à dire ce qu’il pense à celle d’un tibétain au Tibet, le coût pour les Tibétains et la surveillance des Tibétains sont généralement beaucoup plus grands. La Chine est très paranoïaque à propos de toute contestation de son autorité au Tibet.
Quelle est la situation générale en matière de surveillance?
Les Tibétains vivant au Tibet comprennent la surveillance. Qu’elle soit en ligne ou non, ils vivent avec ces restrictions incroyables et cette surveillance perverse à l’intérieur du Tibet central que le gouvernement chinois appelle la Région Autonome du Tibet (TAR). En dehors de la région dite TAR et dans la plupart des régions du Tibet historique qui avait été absorbée dans les provinces chinoises du Qinghai, du Sichuan, du Yunnan et du Gansu, les Tibétains ont été confrontés à l’augmentation des restrictions et de la surveillance au cours des dernières années.
Cela ne veut pas dire que vous êtes arrêté parce que vous venez de faire un commentaire en ligne. Les gens sont arrêtés à des barrages routiers et à Lhassa leurs téléphones seront pris et fouillés.
Après 2008, dans la foulée du soulèvement qui a secoué l’ensemble du plateau tibétain, les Chinois sont allés très loin avec les fouilles corporelles et les surveillances numériques. Des personnes qu’ils croyaient être les instigateurs des manifestations étaient extirpées. Les Chinois ne pouvaient pas accepter que ce fut une manifestation spontanée et une véritable expression de la frustration et de la colère des Tibétains contre leur traitement sous l’occupation chinoise.
Comment la suppression, le blocage et le filtrage du contenu d’Internet affectent-ils la liberté d’Internet à l’intérieur et à l’extérieur du Tibet?
Il est très facile pour les autorités chinoises, qui ont des ressources illimitées, de fermer les sites Web ou de rendre inaccessible leurs contenus. Un jour, le site est visible, puis le lendemain ou la minute suivante, il n’est plus accessible. Cela est vrai pour un commentaire ou pour un site Web tout entier.
Tom-Skype est une version spéciale de Skype qu’ils utilisent en Chine et au Tibet. Nous savons, par expérience, que certains mots clés sont filtrés. Vous pouvez envoyer un message qui n’arrivera jamais à destination car il a été bloqué et censuré en transit par la compagnie elle-même.
Presque tous les Tibétains utilisent WeChat [messagerie et application Chinoise de médias sociaux]. Nous savons que dans des moments très sensibles, les gens vont être arrêtés pour ce qu’ils affichent sur WeChat. Un Tibétain à Qinghai, au Tibet oriental, dans la province d’Amdo dans le Tibet traditionnel, a affiché du contenu lié au 80eme anniversaire du Dalaï Lama. Il a été arrêté, est porté disparu et plus personne n’a aucune information sur ce qu’il est devenu.
Même ceux qui s’autocensurent et qui ne font nécessairement rien de politique sont localisés et leurs canaux de communication sont écoutés. Le plus grand risque est que lorsque les Tibétains utilisent tous un seul service, comme le WeChat, il est très facile pour le gouvernement chinois de centraliser la surveillance et de cartographier les réseaux des gens.
» Le plus grand risque est que lorsque les Tibétains utilisent tous un seul service, comme le WeChat, il est très facile pour le gouvernement chinois de centraliser la surveillance et de cartographier les réseaux des gens. »
Sur cette photo publiée par l’agence Chinoise d’informations Xinhua, des prêtres tibétains essayent des ordinateurs portables sur la place devant le Palais du Potala en plein Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet dans le sud-ouest de la Chin AP Photo / Xinhua, Gaesang Dawa
Certaines personnes me disent que les Tibétains ne peuvent pas laisser la peur les anéantir et tout le monde veut reprendre l’affichage du contenu en ligne comme bon lui semble. Ils citent Amdo comme un exemple où de gens affichent tellement en ligne que le gouvernement chinois a commencé à laisser faire certaines choses faute de pouvoir arrêter tout le monde.
Les Tibétains ont besoin de s’exprimer par eux-mêmes et je pense qu’ils le font. Certaines personnes sont très directes et prennent plus de risques que d’autres qui parlent plus de manière métaphorique. D’autres personnes sont plus réticentes et, à partir de ce pays de confort et de liberté où je suis que sont les États-Unis d’Amérique, je ne peux pas dire ce que les Tibétains vivant au Tibet devraient ou ne devraient pas faire. Nous qui sommes à l’extérieur du Tibet ne devrons pas supposer que nous savons ce qui est mieux. Nous devrons plutôt essayer de comprendre ce dont ils parlent, ce qu’ils font et de les soutenir.
Comment pouvons-nous surfer dans ce paysage sans nous autocensurer?
Je pense qu’avec le cas de WeChat, la clé est de comprendre comment la technologie fonctionne et de comprendre les obstacles ou risques potentiels qui peuvent découler de son utilisation. Les Tibétains ont besoin de savoir comment le faire d’une manière plus sûre et plus intelligente en vue de protéger les sources sur le terrain et les communautés.
A partir de votre expérience personnelle, comment l’appareil de surveillance du gouvernement chinois est-il vaste et sophistiqué?
Un grand nombre d’attaques qu’ils lancent, de piratage ou d’hameçonnages visant des Tibétains ne sont pas très sophistiqués. La réalité est que la façon dont les attaques chinoises en ligne sont dirigées contre les Tibétains peut être assez rudimentaire. Parfois, parce que les Tibétains ne mettent pas à jour leur logiciel, cela devient aussi simple que cela car ils utilisent une version obsolète de Word. S’ils utilisent une version obsolète du logiciel, ils sont plus enclins à être infectés par des virus qui circulent sur le web.
Nous avons tendance à croire que les cyber-attaques chinoises doivent être sophistiquées, mais même lorsque les attaques visent les plus hauts niveaux du gouvernement américain, cela peut tout simplement s’expliquer par le fait qu’ils ont envoyé un message instantané à n’importe quel employé du gouvernement bien placé dans la hiérarchie lui faisant croire qu’il s’agit de sa mère. Ainsi, l’employé est pris au piège et en cliquant sur un lien, il laisse entrer les Chinois. Ceci est tout simplement une erreur humaine qui peut être corrigée par l’éducation et la sensibilisation de base. C’est un signe que nous avons plus de contrôle que nous le pensons.
Pour moi, la situation exige une approche holistique. Je ne pense pas que nous gagnons quelque chose en faisant peur aux gens et en les affaiblissant. C’est une bonne chose que les Tibétains ne sont pas facilement effrayés et je pense que cette réalité est le fondement le plus prometteur et le plus encourageant de notre mouvement.
Sachant cela, comment éduquez-vous les Tibétains sur ces questions et quelle a été la façon la plus efficace de le faire à ce jour?
D’abord, en se concentrant généralement sur des campagnes de sensibilisation et d’éducation du public. Nous y avons pensé comme à l’image d’une campagne de santé publique. S’il existe des moyens pour aider les gens à rester en bonne santé et en vie en ligne, alors voilà où nous allons concentrer nos efforts. Il y a une nécessité d’une sensibilisation et d’une éducation du public à une large échelle à propos de meilleures pratiques d’hygiène numérique. Nous sommes présentement en avance dans le monde tibétain en raison de notre situation.
A la suite de cela, il y a la question des formations ciblées. Nous pouvons connaître cet après-midi si une manifestation a eu lieu au Tibet la nuit dernière. Nous pouvons voir des images vidéo ou des photos de cette manifestation. Ceci est une évolution formidable. En assurant des formations ciblées des activistes tibétains et des personnes qui, activement, disséminent des informations hors du Tibet ou communiquent avec les gens à l’intérieur du Tibet, nous espérons établir les meilleures pratiques d’hygiène numériques.
LinkedIn cherche à se développer en Chine et, en raison de la pression des autorités gouvernementales, cette plate-forme, par précaution, restreint l’usage du matériel politiquement sensible en Chine. Pourquoi cela?
Je pense que c’est une honte absolue, il n’y a pas d’autre façon de le dire. Je pense que ces géants de la technologie, que ce soit LinkedIn, Facebook, Google ou Twitter, ont une incroyable influence et opportunité de pousser le gouvernement chinois dans la bonne direction. Au lieu de cela, on assiste à une course vers le bas. Les gens sont si impatients d’entrer dans le marché chinois. Nous voyons que beaucoup de sociétés de technologies exécutent tout ce que les Chinois leur demandent. La principale raison pour laquelle ces géants de la technologie sont devenus des géants est qu’ils ont construit leur succès sur un Internet libre et ouvert. De
là aller, par la suite, aider le gouvernement chinois de les interdire pour les citoyens chinois et les Tibétains est une courte vue de l’esprit.
« La principale raison pour laquelle ces géants de la technologie sont devenus des géants est qu’ils ont construit leur succès sur un Internet libre et ouvert. De là aller, par la suite, aider le gouvernement chinois de les interdire pour les citoyens chinois et les Tibétains est une courte vue de l’esprit. »
Comment créez-vous le changement en ce qui concerne la liberté de l’internet et la surveillance dans des pays comme la Chine et le Tibet qui ne possèdent pas le même potentiel de changement législatif ou judiciaire que l’Occident?
Avant toute chose, ceux d’entre nous qui vivent dans un monde libre et démocratique peuvent prêcher par l’exemple. Considérer négativement les outils de cryptage comme quelque chose que seuls les terroristes utilisent, comme au Royaume-Uni, est contre-productif pour la cause de la liberté dans le monde. C’est dans l’intérêt de nos gouvernements d’éduquer le public sur la manière dont ces outils de cryptage fonctionnent, en vue d’être plus une cultivé sur le plan numérique et de comprendre la sureté et la sécurité en ligne. Une fois que les gens comprennent ces outils et plus encore ces technologies, ils seront moins susceptibles d’avoir le réflexe d’interdire ces outils de cryptage. Ils vont comprendre l’importance pour les gens de s’exprimer en ligne de manière sécurisée.
Ensuite, des entreprises américaines, britanniques ou canadiennes comme Gamma International et Hacking Team, qui aident activement des gouvernements autoritaires à utiliser la surveillance de leurs citoyens, doivent être tenus responsables. Ces sociétés devraient être proscrites, contrôlées, soumises au paiement des pénalités, déclarées parias. Ce genre de comportement ne devrait pas être toléré mais si la volonté politique est là, c’est une autre question.
Et enfin, personne ne demande des comptes directement à la Chine. Il y a beaucoup d’outils diplomatiques dans la boîte à outils pour aider les Tibétains au Tibet et les citoyens en Chine qui luttent pour les droits et libertés et nos gouvernements ne devraient pas hésiter demander des comptes à la chine ouvertement et directement.
La monographie de Tendor Dorjee, éminent écrivain et militant tibétain, sur « L’Histoire de la lutte non-violente des tibétains » stipule que la lutte tibétaine va au travers de la résistance de transformation. Comment cela s’applique-t-il à la sphère numérique et à quoi ressemble l’avenir de la résistance au Tibet eu égard à la liberté sur Internet, à la sécurité et à l’activisme numérique?
La capacité pour les Tibétains de partager des idées, des joies et des souffrances ainsi que les espoirs et les rêves à travers ces progrès dans les Technologies de l’information et de la communication (TIC) a complètement révolutionné la lutte. Plus que jamais, beaucoup de Tibétains sont informés et connectés à leurs frères et sœurs dans tous les coins du monde.
Nous avons vu des Tibétains manier la culture comme une arme. Une arme incroyablement puissante dans la lutte. Tout ceci a été façonné et s’est propagé au travers des médias sociaux, des téléphones mobiles et de l’Internet. Nous avons cet incroyable va-et-vient entre les Tibétains de l’intérieur et les Tibétains en exil ainsi que les jeunes Tibétains qui étudient en Chine. Finalement, rien de ce que les Chinois font ne peut endiguer la marée de ce changement qui a commencé.
Les protestations de 2008 étaient essentiellement des protestations non-violentes des Tibétains aussi jeunes que ceux du collège et de tous les horizons de la vie. Non seulement les moines et les nonnes, mais aussi les enseignants, les agriculteurs, les nomades et les étudiants. Ce qui a commencé en cette période-là n’est pas fini et, en fait, la génération future est devenue forte, audacieuse et intriguée par ce qui se passe là-bas.
Je ne pense pas que quelque chose peut vraiment les stopper ou stopper les Chinois qui désirent et méritent les mêmes droits et libertés que nous avons. La question sera juste de savoir à quelle vitesse le grand changement arrive et si nos gouvernements et nous-mêmes, en tant qu’individus et organismes, aidons ou tenons debout dans la voie de ce changement. (tibet.fr)
10 Janvier 2016
La Chine renforce la présence du Parti dans les universités tibétaines
Plus de 6000 (soit 17,2%) des 36.000 étudiants dans les six établissements d’enseignement supérieur de la région autonome du Tibet sont membres du Parti Communiste Chinois, a rapporté le site d’actualités chinois eng.tibet.cn le 28 décembre dernier. Le rapport ne précise pas combien d’entre eux sont actuellement tibétains.
A titre d’exemple, par le passé la plupart des étudiants à l’Université de Lhassa étaient chinois. Les Tibétains ne constituant la majorité des étudiants que dans les quelques cours de médecine traditionnelle ou de langue tibétaine.
Le rapport déclare qu’il existe 1574 groupuscules locaux du parti communiste chinois dans le système d’éducation tibétain, dont 183 dans les lycées. On peut aussi y lire que le Parti est représenté dans tous les établissements et que leurs objectifs de produire des militants dès le lycée et des branches du Parti parmi les étudiants à l’Université avaient été réalisés.
Ma Shengchang, Directeur du département de l’éducation, a déclaré que la région autonome du Tibet «avait fourni un solide soutien organisationnel pour mettre en œuvre la politique d’éducation du Parti, axée sur l’unité de la Patrie et fermement opposée au séparatisme.» (tibet.fr)
4 Janvier 2016
« La Chine n’a pas changé, elle reste une dictature »… déclare Ursula Gauthier
La correspondante de l’hebdomadaire L’Obs Ursula Gauthier, expulsée de Chine, est arrivée à Paris vendredi 1er janvier au matin. « Cela a été un mois et demi de cirque incroyable, a-t-elle déclaré à son arrivée à l’aéroport, au milieu de la nuit. Tout ça pour un article d’analyse sur une situation, un article fait par tous les autres médias dumonde. »
« On ne doit pas évincer un journaliste qui a juste fait son travail, qui a juste écrit un article, qui connaît la situation. Je suis allée sur place, j’ai fait des reportages, j’ai rencontré des spécialistes du Xinjiang [nord-ouest de la Chine], a déclaré Ursula Gauthier. Je vaiscontinuer à écrire sur la Chine. »
La veille, alors que la journaliste venait de quitter la Chine, le ministère des affaires étrangères a assuré que la France avait « multiplié les démarches, à Paris comme à Pékin », pour tenter de convaincre la Chine de renoncer à l’expulser.
Accusé d’inaction sur ce dossier, le Quai d’Orsay a précisé qu’ont été entreprises« deux démarches successives de notre ambassadeur à Pékin, trois démarches auprès de l’ambassadeur de Chine à Paris, et une déclaration de l’Union européenne à Pékin, à notre initiative », a été faite.
Publiquement, le ministère des affaires étrangères avait jusqu’ici simplement « regretté » la décision de Pékin. Jeudi, il a réitéré ces regrets et appelé les autorités chinoises « à réexaminer la demande de Mme Gauthier afin qu’elle puisse revenirexercer sa mission en Chine ». « La France rappelle son attachement au libre exercice du métier de journaliste partout dans le monde », ajoute le ministère.
En poste depuis six ans en Chine, Ursula Gauthier a décollé jeudi soir de l’aéroport de Pékin, en partance pour Paris. Mécontent d’un article du 18 novembre sur les Ouïgours, peuple musulman, Pékin a refusé de lui délivrer une carte de presse, sésame indispensable pourrenouveler son visa. Ursula Gauthier est la première des correspondants étrangers en Chine à faire l’objet d’une mesure d’expulsion depuis celle, en 2012, visant Melissa Chan, qui travaillait pour la chaîne de télévision Al-Jazira.
Les responsables de plusieurs médias français ont publié mercredi une tribune dénonçant l’expulsion de la journaliste et la faiblesse de la réaction de la France, accusée de mener une « diplomatie de paillasson » :
« C’est l’une des rares journalistes en poste à Pékin à se rendre régulièrement dans les régions tibétaines et au Xinjiang, où les autorités chinoises sont confrontées à des mouvements de protestation récurrents qui sont invariablement réprimés. La presse officielle chinoise en souffle rarement mot, tandis que tout est fait pour dissuader les médias étrangers de se rendre sur place pour rendre compte de la situation. (…) Personne ne sait vraiment ce qui se passe non plus dans la région autonome du Tibet, car les reporters ne peuvent y exercer librement leur métier, en particulier depuis de sanglantes émeutes survenues en 2008. Tout indique qu’en raison, entre autres, de son intérêt soutenu pour les régions du Tibet et du Xinjiang, Ursula Gauthier figurait sur une sorte de liste noire de journalistes devenus indésirables, et dont il fallait se débarrasser. »
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/12/31/paris-assure-avoir-multiplie-les-demarches-pour-eviter-que-pekin-n-expulse-une-journaliste-de-l-obs_4840486_3216.html#4JOpJ0jIo4gloOrZ.99
Chine: Ursula Gauthier, la journaliste de l’OBS, rentre en France
La correspondante en Chine de l’hebdomadaire français L’Obs, Ursula Gauthier, expulsée de facto du pays suite à un article ayant déplu aux autorités chinoises, était aujourd’hui à l’aéroport de Pékin, en partance pour Paris. Mme Gauthier doit sortir du territoire chinois au plus tard le 31 décembre, les autorités locales ayant décidé que la journaliste n’obtiendrait pas le renouvellement de son visa, l’accusant d’avoir « défendu de manière flagrante » des actes terroristes dans un article, et d’avoir ainsi « provoqué l’indignation du peuple chinois ».
« Depuis un mois et demi, je n’ai pas réussi à établir un dialogue avec la Chine, c’est kafkaïen », a-t-elle déploré depuis son appartement. La correspondante, en poste à Pékin depuis six ans, s’est déclaré « fatiguée » avant, visiblement émue, de charger ses nombreuses valises dans la voiture d’une amie et de partir en direction de l’aéroport international de Pékin, où l’attendaient deux diplomates français chargés de l’assister.
Mme Gauthier devait prendre un vol direct d’Air France en direction de l’aéroport Charles-de-Gaulle de Paris, où elle devrait atterrir vendredi à 05H00 heure française (04H00 GMT).
Le ministère chinois des Affaires étrangères avait informé vendredi Ursula Gauthier que, faute d' »excuses publiques » de sa part, elle n’obtiendrait pas de nouvelle carte de presse, sésame indispensable aux journalistes étrangers afin de renouveler leur visa.
Dans son article publié le 18 novembre dernier sur le site internet de L’Obs, Ursula Gauthier écrivait notamment que l’attaque meurtrière visant des employés d’une mine dans la région troublée du Xinjiang (nord-ouest) « ne ressemble en rien aux attentats du 13 novembre » à Paris, mais était « une explosion de rage localisée » de Ouïghours musulmans, nombreux dans la région, et dont certains se plaignent de la tutelle de Pékin.
Création d’une base de données des "vrais Bouddhas vivants"
La Chine indique qu’elle va mettre en place une base de données de ce qu’elle appelle "les Bouddhas légitimes vivant en Chine" afin de dénoncer les "faux". Et l’information sera publiée en ligne pour permettre aux adeptes du bouddhisme tibétain de distinguer entre les vrais "Bouddhas vivants" [1] et les faux, a rapporté chinadaily.com.cn le 8 décembre 2105, citant Zhu Weiqun, président de l’ethnique et Comité pour les affaires religieuses et ethniques de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois.
Les véritables et légitimes "Bouddhas vivants" correspondent aux réincarnations de maîtres bouddhistes tibétains dont les reconnaissances ont été effectuées sous la supervision du gouvernement chinois athée et approuvées par lui.
En septembre 2007, l’Administration d’État pour les Affaires religieuses avait publié des règlements précisant que toutes les réincarnations de "Bouddhas vivants" du bouddhisme tibétain devaient obtenir l’approbation du gouvernement chinois [2]. En septembre 2015, un livre blanc sur le Tibet publié par le Bureau pour l’information du Conseil d’État, Conseil des ministres de la Chine, déclarait qu’il y avait actuellement 358 "Bouddhas vivants" dans la "Région Autonome du Tibet".
Dernièrement, Zhu Weiqun, parlant à la Télévision centrale chinoise, a affirmé que certains faux "Bouddhas vivants" constituent une menace pour la sécurité nationale, car ils utilisent l’argent qu’ils recueillent à parrainer des activités illégales, et même séparatistes, au Tibet. Il n’a cité aucun exemple.
Il a également dit qu’il y avait eu des informations sur de faux "Bouddhas vivants" qui bernent les gens sur leurs économies ou les attirent dans des activités sexuelles en utilisant la pratique religieuse comme excuse.
Les commentaires de Zhu Weiqun ont fait suite à des images vidéo de Baima Aose, 39 ans, décrit comme un bouddha vivant autoproclamé, ordonnant l’acteur Zhang Tielin comme Bouddha vivant lors d’une cérémonie à Hong Kong en octobre. La vidéo est devenue virale sur Internet.
Un commentaire de chinadaily.com.cn cite Baima Aose disant qu’il est devenu Bouddha vivant après qu’un Bouddha vivant du monastère de Katuo, préfecture de Kardzé [3], l’a ordonné à Hong Kong en 2012.
Le commentaire dit que Baima Aose est originaire de Quanzhou, province du Fujian ; que son nom original est Wu Darong. Il a déménagé à Hong Kong à l’âge de 8 ans. Il est maintenant président de la World Trade United Foundation, enregistrée à Hong Kong, et Zhang Tielin, l’acteur, en est le premier vice-président.
Alors que le gouvernement chinois limite l’enseignement du tibétain dans les écoles et les monastères de la "Région Autonome du Tibet", l’équité en matière d’éducation est en train de devenir un nouvel obstacle à la préservation culturelle au sein des communautés tibétaines.
Depuis 2012, l’enseignement de la langue chinoise est exigé dans toutes les écoles de la "Région Autonome du Tibet" ; cependant, ce n’est que récemment que l’ordre a été donné aux monastères de cesser de proposer des cours aux laïcs tibétains.
Les cours et les ressources de langue tibétaine en constante décroissance ont conduit à un taux d’alphabétisation tibétaine estimé à 20% dans la "Région Autonome du Tibet".
Selon des sources locales, les parents tibétains sont partagés entre la priorité de la langue tibétaine dans l’éducation de leurs enfants et la nécessité d’un haut niveau de putonghua (mandarin chinois standard) à la fois pour l’enseignement supérieur et le marché du travail en Chine continentale.
La politique éducative promouvant l’instruction chinoise est destinée à "assurer que les élèves appartenant à des minorités maîtrisent et utilisent la langue commune de base", selon le ministère de l’Éducation de la Chine. Cependant, de nombreux soutiens du Tibet voient la remise en cause de l’enseignement de la langue tibétaine dans les écoles et les communautés comme une attaque directe sur le maintien de la culture tibétaine dans la "Région Autonome du Tibet".
Plus de 61 000 signatures ont été récupérées pour une pétition qui a appelé à la création d’une école primaire de langue tibétaine dans la capitale de la province du Qinghai, Xining. La pétition, diffusée sur l’application de messagerie WeChat, a été rapidement bloquée par les censeurs.
La Constitution chinoise stipule que les régions ethniques ont le droit d’utiliser la langue locale dans les collectivités locales, les entreprises et l’éducation. Cependant, en 2002, des réglementations spécifiques relatives à cet objectif ont été retirées des lois régionales.
Alors que le gouvernement chinois soutient officiellement l’éducation bilingue, des mesures ont été prises pour saper l’utilisation de la langue tibétaine. Dans les écoles de la "Région Autonome du Tibet", la majorité de l’enseignement se fait en putonghua, le tibétain étant relégué dans un seul niveau de classe.
Les enseignants tibétains ayant un faible niveau de compétences en langue chinoise ont été remplacés par des professeurs de chinois hans, et des livres chinois contenant peu de référence à la culture tibétaine ont remplacé les textes existants. (tibet-info.net)
Tsering Woeser, écrivaine tibétaine et activiste, croit que le gouvernement chinois utilise l’éducation pour couper la prochaine génération de son identité tibétaine. "Le gouvernement pense que s’ils sont instruits à la chinoise, les gens vont changer leur point de vue", a déclaré Woeser sur son blog.
APACT
Association Humanitaire exclusivement composée de bénévoles qui vient en aide aux réfugiés tibétains qui mènent la vie de l'exil et du dénuement dans les camps installés depuis 60 ans en INDE et au NEPAL.