26 Février 2016
LHASSA, bientôt station de ski …
Le projet d’une station de ski à Lhassa, la capitale de la région autonome du Tibet, est inclus dans le cadre du 13ème plan quinquennal du pays (2016-2020).
Entouré par des glaciers et montagnes enneigées, le Tibet dispose d’avantages naturels pour développer plusieurs activités et sports d’hiver.
La région chinoise compte cinq sommets qui culminent à plus de 8000 m, 70 sommets dépassant les 7 000 m, et pas moins de 1000 sommets à plus de 6000 m.
« Avec une altitude moyenne de 4 500 mètres d’altitude, cette région unique jouit d’une grande richesse en ressources naturelles uniques pour les compétitions à l’air libre », a déclaré NyimaTsering, directeur adjoint du bureau local des sports.
Né au Tibet dans l’est de la préfecture de Qamdo, Nyima,47 ans, s’efforce depuis plus de 15 ans à perfectionner la pratique des disciplines alpines, visant à faire de la région un centre d’alpinisme himalayen et un paradis pour les sports de plein air et d’extérieur.
Directeur de l’école de ski du Tibet et guide alpinisme, l’homme a déjà grimpé trois fois le plus haut sommet du Qomolangma – le mont Everest.
« Comme la Chine au pied de la montagne, la région du Tibet a également un long chemin à parcourir », a souligné Nyima, ajoutant qu’il espérait « voir des visages tibétains » lors des Jeux olympiques d’hiver en 2022. »
Un contrat a été signé entre les bureaux des sports du Tibet et de la province du Heilongjiang dans le but de former les talents locaux.
L’entraîneur Azhaa croit fort aux potentiels des Tibétains dans le domaine sportif.
Citant l’exemple de Dorje, l’un des quatre skieurs tibétains ayant participé à la récente Coupe de ski Sohu 2016 et qui s’est classé huitième dans l’épreuve masculine.
« Ces quatre athlètes s’entraînent seulement depuis 3 mois, et ils ont fait du bon travail. Il faudra compter sur eux à l’avenir », a-t-il confié.
le Tibet a aussi un long chemin à parcourir », a-t-il affirmé. (tibet.fr)
26 Février 2016
Taiwan informe le Premier ministre tibétain de ne pas faire de demande de visa
DELHI, 22 février. Les autorités taïwanaises avaient exhorté le Premier Ministre tibétain en exil (Sikyong) Docteur Lobsang Sangay à ne pas participer au forum religieux de Taipei, la semaine dernière, afin d’éviter la colère de la Chine, rapporte le LA Times.
Selon Bob Fu, le fondateur de Chine Aid, qui sponsorise l’événement, les autorités avaient demandé en décembre que Rebiya Kadeer, l’activiste ouïghoure, et Docteur Lobsang Sangay, le Premier Ministre tibétain ne demandent pas de visa pour participer au Forum, pour lequel 99 personnes venant de 26 paysont été accueillies.
« Si l’on veut parler de la liberté de religion en Chine et si l’on ne parle pas des minorités tibétaine et ouïghoure, la discussion sur la liberté religieuse est incomplète. » a souligné Fu lors du Forum, jeudi dernier 18 février 2016.
Il a également ajouté que « tout le processus de demande de visa semble politique. »
Le Ministère des Affaires étrangères de Taiwan et le Bureau d’immigration ont déclaré qu’ils n’avaient aucune information concernant ce que leurs bureaux aux USA auraient pu dire aux demandeurs de visas. «Nous ne sommes pas en mesure de commenter quoique ce soit, nous nous occupons seulement du processus de délivrance des visas. »
Plus tôt ce mois-ci, une Fondation de Taipei représentant le Dalai Lama témoignait également que des officiels taïwanais auraient annoncé que le Sikyong devrait éviter le Forum.
« Taiwan est dans une situation difficile à cause de la pression chinoise. » a fait savoir Bari Dawa Tsering, directeur de la Fondation religieuse de Sa Sainteté le Dalai Lama. « Bien sûr, nous espérons que Sangay pourra y assister. Mais Taiwan est petit et proche de la Chine, leur souhait est de pas ajouter de problème. » (tibet.fr)
26 Février 2016
Au moins 2081 prisonniers politiques tibétains, selon le Tibetan Centre for Human Rights and Democracy
Bien que le nombre total de prisonniers politiques au Tibet ne puisse être estimé de façon précise, les informations disponibles montrent qu’au moins 2 081 Tibétains sont toujours en prison, y compris 967 moines et nonnes, a déclaré le Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie (TCHRD), basé à Dharamsala, Inde, dans son rapport annuel 2015 publié le 19 février 2016. L’organisation a déclaré qu’au moins 68 d’entre eux avaient été emprisonnés en 2015.
Le rapport intitulé « Situation des Droits de l’Homme au Tibet », publié en tibétain, chinois et anglais, accuse la Chine d’utiliser les lois, comme celles sur la Sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme, pour justifier son oppression et les violations des droits au Tibet. Il affirme aussi que la Chine « donne la priorité à la rhétorique plutôt qu’au fond » quand il est question du respect des droits du peuple tibétain.
Selon le rapport, la Chine a utilisé les lois et les politiques de « surveillance massive » afin de cibler en particulier des personnalités religieuses ainsi que des leaders de la Communauté.
Selon la Directrice du Centre, Mme Tsering Tsomo, tandis que 12 Tibétains s’étaient auto-immolés au cours des quatre derniers mois de 2014, le nombre en 2015 s’est élevé à 9 [1]. « La diminution du nombre peut être attribuée à des mesures cruelles, telles que la criminalisation de l’acte pacifique et la punition des familles et amis des immolés », dit-elle.
Le rapport accuse également la Chine de prendre des engagements à profusion, tels que le traitement des questions relatives aux changements climatiques, [engagements] qu’elle ne tient pas.
Le rapport annuel 2015 de 194 pages couvre les questions de la liberté religieuse, les droits civils et politiques et la dégradation de l’environnement du Tibet, en raison de l’exploitation irresponsable de ses ressources par la Chine.
Traduction Tibet-Info par Monique Dorizon
[1] Ces chiffres de 12 immolations fin 2014 et 9 en 2015 cités par le TCHRD ne correspondent pas au dossier de l’Administration Centrale Tibétaine, qui mentionne, comme notre dossier sur Tibet-info, le nombre de 5 immolations fin 2014 et 7 immolations en 2015.
26 Février 2016
Shokjang, écrivain tibétain condamné à trois ans de prison
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DHARAMSHALA, 19 février : Druklo, Tibétain, écrivain et activiste, de son nom de plume Shokjang, connu pour l’expression audacieuse de ses points de vue critiques à l’égard du Gouvernement chinois, vient d’être condamné à trois ans de prison par la Cour publique de la Préfecture de Malho, ce 17 février 2016, selon Gu Chu Sum, le mouvement qui rassemble les anciens prisonniers politiques tibétains .
Cette sentence survient presque un an après son arrestation, le 19 mars l’an passé. Gu Chu Sum indique qu’il y a quelques jours, un groupe d’environ 40 Tibétains, incluant sa famille et des amis venus officiellement lui rendre visite à Rebkong, ont pu lire les charges retenues contre Shokjang. Aucun jugement ou procédure normale conduite par une Chambre de justice n’a eu lieu, selon une information transmise du Tibet.
Les charges retenues contre Shokjang comprennent les instigations à une manifestation d’intentions séparatistes en 2008, des contacts avec d’autres groupes séparatistes en exil ainsi que la rédaction de nombreux articles considérés à l’encontre de la sécurité générale et des réseaux sociaux.
Ce père d’un enfant de quatre ans avait pu rencontrer brièvement sa famille après que le verdict fut donné. Il est dit qu’il s’est écrié qu’il souhaitait faire un autre appel de cette condamnation. Sa famille a remis un formulaire légal, croyant au consentement de la décision de la Cour et à soumettre dans les dix jours. Auparavant, sa famille avait été autorisée à lui apporter de la nourriture et des vêtements, mais depuis début décembre 2015, rien n’a plus été autorisé.
Druklo avait déjà passé un mois en détention suite à sa première arrestation en avril 2010. Il avait été arrêté en même temps que Tashi Rabten – Theurang -, autre écrivain renommé, accusé d’être le meneur de manifestations d’ étudiants de l’ Université des Minorités de l’Université deLanzhou.
Des Tibétains, écrivains dont Tashi Rabten (Theurang), avec qui Shokjang avait été arrêté en 2010, ont lancé un appel pour la libération immédiate de Shokjang. Theurang, dans un article traduit dans High Peaks Pure Earth, écrivait au sujet de Shokjang, » Il a toujours su affirmer ses opinions et son courage et ses aspirations pour la liberté n’ont jamais variées. Il consacre son temps et son intelligence au combat contre l’obscurantisme et l’oppression. Quand un esprit ou une voix comme celle-ci est baillonnée ou réduite au silence, pour un temps ou pour toujours, c’est un nuage d’obscurantisme et d’oppression conduisant à un règne de terreur, qui se répand sur le pays . »
Shokjang, considéré comme l’un des écrivains importants de sa génération à l’intérieur du Tibet, a publié trois ouvrages. Celui qui s’intitule ‘The Courage of Path’ – » Le Courage du Chemin » – interdit par la Chine. (tibet.fr)
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26 Février 2016
Suppression des études tibétaines à l’Université de Copenhague
En début de semaine dernière l’Université de Copenhague a annoncé la fermeture de son département d’études tibétaines, citant comme motif l’insuffisance des fonds attribués. La décision de la prestigieuse Université de la capitale danoise est considérée comme une atteinte à «1200 ans d’esprit scientifique», a déclaré un membre du corps enseignant, récemment remercié.
Jan-Ulrich Sobisch, professeur agrégé du département, s’adressant au journal du Campus a développé: «Nous perdons ici 1200 ans de travaux de savants et médiateurs sur la souffrance humaine et comment la soulager. Peu de traditions si anciennes subsistent encore aujourd’hui, et la tradition tibétaine est l’une d’elles. »
L’Université a prévu dans sa mesure de réduire ses dépenses de 300 millions de couronnes (DK).
En effet, le Gouvernement danois a annoncé l’an dernier qu’il réduirait le financement de la recherche de 22 milliards à 1,2 milliard DK.
D’après son site officiel, l’Université perd ici plus de 500 membres du personnel. Près de la moitié d’entre eux ont été licenciés et le reste a décidé de démissionner.
Le statut politique apatride du Tibet ainsi que l’absence de liens commerciaux avec le Danemark ont fait du Département d’Etudes Tibétaines une proie facile de la coupe budgétaire.
Peu de commentaires positifs sont ressortis sur le site de l’Université. Un certain Roisin Elder a écrit : « Ceci est clairement la présence de la Chine, penchant la tête par dessus l’épaule du Danemark. C’est un développement récent et ces destructions d’emplois ne sont pas tant une décision économique qu’un moyen facile d’apaiser le géant totalitaire. »
Un autre message de Ngawang Lungtok y voit une décision terre à terre : «Ce n’est ni triste ni surprenant. C’était inévitable. Personne ne se soucie d’antiques études qui n’offrent pas plus la sécurité de l’emploi qu’un vrai pays pour les appuyer »
Les professeurs du Département d’Etudes Tibétaines sont sans emploi et les 12 étudiants intervenants sont maintenant sans cursus à poursuivre à l’Université de Copenhague. (tibet.fr)
26 Février 2016
Le Dalai Lama : « Je suis en bonne santé »
En s’adressant à un public d’environ 3 000 personnes au Palais des Congrès de Minneapolis dans le Minnesota, le leader Spirituel tibétain, Sa Sainteté le Dalaï-Lama, assurait ce dimanche qu’il était en bonne santé.
Le Dalaï-lama avait reçu un traitement pour la prostate à la Clinique Mayo de Rochester. Des officiels du Minnesota avaient alors vivement recommandé à ses fans, adeptes et Tibétains du monde entier, de rester calme et d’être heureux.
En remerciant les Tibétains et ses adeptes d’avoir prié et mis en place des rituels pour son rétablissement, le Dalaï-lama a confirmé l’efficacité de leurs prières. «Je suis en bonne santé et il ne sert à rien de s’inquiéter. Vos prières ont probablement été ‘entendues’, comme une connexion spéciale entre des étudiants et leur professeur» s’est exprimé le Dalaï-lama.
En parlant de paix, d’amour, d’harmonie et de sa santé, le Dalaï-lama s’est exprimé face à son audience en révélant que la tranquillité d’esprit était le plus important pour réussir à garder un corps sain. « Quand j’enlève mes lunettes, on me dit souvent que je ressemble à un homme de 60 ans. Qu’en pensez-vous ? » a demandé le Dalaï-lama avec un grand sourire, au Palais des Congrès.
Selon la Fondation américaine tibétaine du Minnesota, ils avaient initialement demandé une audience avec le Dalaï-lama à la Clinique Mayo mais ce dernier a finalement décidé de voyager à Minneapolis et de gracieusement offrir trois heures d’enseignement.
« Son expression sur son visage, ses rires et la position limpide de son corps révèle que Sa Sainteté le Dalaï-lama est sain et heureux comme jamais, » analysa Namgyal Rabten, un membre de la Fondation.
« Sa Sainteté est venue à la clinique Mayo pour son check up annuel. Étant au Minnesota, nous nous sommes senti si chanceux de le voir chaque année ! Mais parfois c’est inquiétant quand nous entendons parler de Sa Sainteté faisant une visite à l’hôpital, » s’exprimait Tenzin Donsel, un autre membre de la Fondation.
Pour des raisons de sécurité, la date de départ du leader spirituel tibétain n’est pas connue. Cependant, il est prévu qu’il se rende au Madison le 8 mars prochain, lors d’un programme religieux organisé par l’Association tibétaine du Wisconsin, selon les officiels du Dalaï-lama de Dharamshala, en Inde.
*Tendar Tsering est un journaliste tibétain basé dans le Minnesota, aux U.S.A. Il est un ancien journaliste à phayul.com. (tibet.fr)
21 Février 2016
Violences entre des activistes environnementaux et des braconniers Han et Tibétains au bord du lac Qinghai
Des activistes environnementaux tibétains sont entrés en conflit à deux reprise cette semaine avec des Chinois Han et des Tibétains pêchant illégalement dans un lac au nord ouest de la province chinoise du Qinghai, subissant un passage à tabac pour leur tentative de stopper le braconnage, rapporte des sources.
Le 12 février, un groupe d’activistes volontaires a été attaqué par des braconniers dans un endroit dénommé Chik Nga Chik après qu’ils soient allés vérifiér les rapports de pêche du lac, a témoigné un habitant de la région au service Tibet de la RFA vendredi.
Les braconniers, qui avaient le visage couvert pour cacher leur identité, ont plus tard été identifiés comme Tibétains, a rapporté une source de RFA sous couvert d’anonymat.
« C’est vraiment triste lorsque certains Tibétains essaient de protéger les poissons rares dans le lac, alors que d’autres essaient de les pêcher, » déclare une source.
« Cela met les Tibétains volontaires dans une situation difficile, puisqu’ils sont maintenant les victimes des braconniers chinois et tibétains. » annonce t-elle.
Trois jours plus tôt, un autre groupe de volontaires a été agressé par des pêcheurs chinois à Karla au bord du lac Qinghai,selon un membre du groupe à RFA, également sous couvert d’anonymat.
« Les Tibétains volontaires ont été sévèrement battus », a t-il dit, ajoutant que « Les policiers ont aussi été agressés par les pêcheursà leur arrivée. »
Trois Tibétains ont été sévèrement blessés lors de l’attaque, et deux véhicules et une moto appartenant au groupe ont été également endommagés,toujours selon cette source.
Les incidents concernant la pêche illégale ont augmenté ces dernières années autour du lac Qinghai ou du lac Kokonor, avec des Tibétains locaux intensifiant les activités de surveillance en réponse, ont rapporté des sources à RFA dans des compte-rendu récents.
Le 26 juin 2015, Kawa Nyingchak – un activiste environnemental et écrivain de livres pour enfants-s’est noyé dans le lac Qinghai alors qu’il essayait de transporter des filets utilisés par les braconniers chinois qu’i voulait remettre à la police.
Les directives du Gouvernement central chinois exhortant à la protection de l’environnement du Tibet sont souvent bafouées au niveau local par les migrants Hans de la région, témoignent les experts. (tibet.fr)
21 Février 2016
La Commission américaine des droits de l’homme du Congrès demande à la Chine de ne plus persécuter les familles et amis des immolés
Deux membres américains du Congrès ont, ce 4 février, exprimé leur profonde inquiétude face aux persécutions de la Chine sur les Tibétains et à l’homicide présumé de certains Tibétains. En effet, des rapports communautaires et sociaux concernant les Tibétains prouvent qu’ils avaient protesté en sacrifiant leur vie contre l’autorité chinoise.
Ainsi, dans une lettre à l’Ambassadeur chinois en poste à Washington DC, les membres du Congrès, Jim McGovern (D-MA) et Joseph Pitts (R-PA), Co-présidents de la Commission Tom Lantos des Droits de l’Homme, ont demandé des informations sur le nombre, les noms et l’emplacement des Tibétains qui avaient été retenus et reconnus coupables ou dont le sort restait inconnu en raison de leur appartenance présumée à une auto-immolation.
Ils ont aussi demandé l’accès pour la Croix-Rouge Internationale afin de pouvoir visiter ces derniers, toujours en prison ou en détention préventive. De plus, ils ont recommandé vivement à Pékin de modifier leur politique de criminalisation et d’annuler les condamnations actuelles.
Au moins 143 Tibétains ont sacrifié leur vie pour protester contre la gouvernance du Tibet par la Chine. En effet, depuis 2009, la plupart d’entre eux ont succombé de leurs brûlures en s’immolant. Ils avaient appelé à une fin des politiques répressives mises en œuvre par le Gouvernement chinois au Tibet et pour le retour du leader spirituel du Tibet en exil, le Dalaï-lama. (tibet.fr)
21 Février 2016
Exercice conjoint de simulation de catastrophe à la frontière entre la Chine et l’Inde
(Tibetanreview.net, 10 février 2016) – Les troupes chinoises et indiennes stationnées à la frontière ont mené un exercice d’entraînement conjoint en vue de faire face à une éventuelle catastrophe dans la région de Chushul Moldo le 6 février dernier, témoignant ainsi d’une amélioration des relations entre les deux pays à la frontière contestée avec le Tibet. « Les exercices sont destinés à mettre en œuvre un accord de coopération transfrontalière entre la Chine et l’Inde, pour sauvegarder la paix et la stabilité dans la région, » selon les propos du Ministre de la Défense chinois relayés par thehindu.com, le 8 février.
L’exercice a eu lieu le long de la frontière est du Ladakh, et a associé une équipe de 30 soldats de l’armée indienne conduite par le colonel Ritesh Chandra Singh et une équipe chinoise menée par le colonel Qu Yi. « L’exercice s’est appuyé sur l’éventualité d’une catastrophe à la frontière et sur la coordination d’une mission de secours mixte, » d’après un officier de l’armée indienne (timesofindia.com, 8 février).
Répondant au nom de code Coopération Sino-indienne 2016, l’Exercice Tactique Conjoint (JET), est le premier du genre entre les deux pays, constate le dnaindia.com en date du 8 février. Le journal ajoute que l’exercice faisait partie des initiatives en cours entre l’Inde et la Chine pour assurer une meilleure interaction entre les troupes stationnées le long de la Ligne de contrôle actuelle (LAC) dans le souci d’assurer la paix et la tranquillité à la frontière. « Cette interaction accrue entre les troupes indiennes et chinoises à la frontière est une étape très positive vers le renforcement de la confiance et l’instauration de relations entre les deux armées, » aurait déclaré le colonel SD Goswami, porte-parole du Ministère de la Défense au quartier général du secteur nord.
L’article du timesofindia.com indique que l’exercice faisait suite à une visite en Chine d’une délégation de hauts responsables de l’armée indienne conduite par le Lieutenant-Général DS Hooda, chef du secteur nord.
Lors d’une rencontre en mai 2015, le Premier Ministre indien Narendra Modi et le Premier Ministre chinois Li Keqiang se sont mis d’accord pour initier des visites annuelles entre leurs armées, élargir les échanges entre les commandants des postes frontière, et mettre en œuvre une assistance militaire, fait observer l’article de thehindu.com.
La Chine revendique plus de 90 000 km² actuellement sous le contrôle de New Delhi dans la zone est de l’Himalaya. L’Inde affirme que la Chine occupe 38 000 km² de son territoire sur l’Aksai Chin, à l’ouest.
Comme ailleurs, la situation le long de la frontière entre l’Inde et le Tibet occupé par la Chine dans la région du Ladakh, n’a jamais été facile, et il a été fait état de nombreuses incursions par les troupes chinoises. En septembre 2015, un conflit âpre a opposé les deux armées après le démantèlement par les troupes indiennes d’un mirador construit par l’Armée Populaire de Libération (APL) à Burtse, dans la plaine de Depsang, au Ladakh, sur la Ligne de contrôle actuelle (LAC).
En avril 2013, les troupes indiennes et chinoises ont engagé un important bras de fer quand ces dernières ont franchi la frontière et pénétré sur 19 kms en territoire indien, dans le secteur de Daulat Beg Oldi (DBO) sur la LAC, où elles ont établi un camp de tentes. Les 20 jours de confrontation se sont terminés le 5 mai 2013, date à laquelle les troupes des deux côtés ont repris leurs positions d’avant l’incursion. (tibet.fr)
21 Février 2016
La Commission électorale tibétaine accusée de vouloir évincer le candidat pro-Indépendance
(TibetanReview.net, Le 7 février) – La Commission électorale tibétaine en exil a décidé de limiter la course électorale finale du Sikyong (Premier Ministre), pour le poste de responsable exécutif en exil de l’Administration tibétaine à Dharamshala, en Inde. À la place, il y aura seulement deux candidats. Ils ont déjà été critiqués par le candidat sortant lors du sondage précédent. En effet, ce candidat avait remporté plus d’un tiers des votes lors de ce sondage, en octobre 2015.
Le sondage final aura lieu le 20 mars et les deux candidats feront campagne contre l’autonomie du Tibet, en accord avec l’autorité chinoise. À contrario, le candidat évincé M. Lukar Jam Atsok, défend le combat pour l’indépendance du Tibet sous l’emprise de la Chine.
Tandis que la première élection du Sikyong, tenue en 2011 avait eu lieu avec plusieurs candidats, la commission électorale a décidé qu’il y aurait seulement deux candidats à l’élection actuelle à moins que le nombre de votes remportés lors du sondage précédent par un troisième candidat ne soit dans une marge de 20% du deuxième candidat gagnant la plupart de nombre de votes. Le sondage précédant contenait alors cinq candidats à Sikyong.
Après la déclaration de la commission électorale des listes finales de candidats au Sikyong ainsi que le 16ème Parlement tibétain en exil, M. Lukar Jam s’est adressé à la presse lors d’une conférence le 3 février, pour alerter sur son évincement des élections, selon un démenti politique pour le mouvement de pro-indépendance. Il a aussi suggéré que la commission électorale avait abusé de son pouvoir en voulant restreindre le nombre de candidats au Sikyong d’une façon arbitraire.
Ainsi, M. Lukar Jam est actuellement le président du Mouvement Gu-Chu-Sum, une association d’anciens prisonniers politiques dans le Tibet gouverné par la Chine.
Le membre du Congrès américain et le Co-président du Comité électoral tibétain du Congrès Dana Rohrabacher ont aussi critiqué la commission électorale tibétaine qui selon eux, « ne respectaient pas les règles » mises en place pour cette élection.
En écrivant au Secrétaire d’État John Kerry et à l’Administrateur USAID Gayle Smith le 1er février, Rohrabacher s’exclama: « J’écris pour exprimer mes préoccupations à l’encontre des règles bafouées lors de cette élection. Ces règles semblent avoir pour effets de limiter le pouvoir démocratique, la liberté d’expression et la libre association, au même moment où le mouvement CTA souhaite une réélection. »
« Étant donné l’assistance continue (19 millions de dollars en 2014 et 6 millions de dollars en 2016), je crois que le gouvernement américain continue aussi à contrôler comment le CTA fonctionne y compris si sa direction actuelle respecte les règles standards démocratiques. »
Ceci a mentionné le fait que la Commission électorale avait aussi été critiquée par des Tibétains et des partisans du Tibet à propos des règles mises en place pour la Campagne électorale, qui ont été conçues pour favoriser les candidats sortants. (tibet.fr)
21 Février 2016
Mort des suites de tortures en prison
Un Tibétain vient de décéder des suites de tortures infligées par les autorités chinoises alors qu’il purgeait une peine de 13 ans de prison, sentence appliquée pour avoir refusé de hisser
le drapeau chinois, selon les sources qui ont informé le service tibétain de Radio Free Asia.
Le corps de cet homme connu sous le nom de Trigyal, vient d’être rendu à sa famille, précise Driru Samdrub, un Tibétain résidant en Europe, qui a de bons contacts dans la région.
“Il est décédé suite à de sévères tortures durant sa détention dans une prison chinoise ” selon Samdrub.
Trigyal était l’un des trois hommes du village de Mukhyim dans la région rebelle de Driru (en chinois, Biru), un Comté marqué par beaucoup de condamnations suite aux multiples refus de hisser le drapeau chinois en 2014. Les résidents de ce Comté avaient été informés de l’ obligation de placer le drapeau chinois sur chacune de leur maison lors d’une Campagne gouvernementale destinée à montrer avec force leur loyauté à Pékin. Un certain nombre parmi plus de 1 000 résidents avaient protesté en jetant les drapeaux dans une rivière proche.
Alors que Trigyal se voyait appliquer une peine de 13 ans de prison en 2014, les deux autres Tibétains, Ngangdrak et Rigsal, étaient condamnés chacun 10 ans de geôle, selon la source qui avait informé RFA dans un précédent rapport.
Driru est l’un des trois Comtés limitrophes de la Région Autonome du Tibet, Nagchu (Naqu), préfecture que Pékin considère comme “politiquement instable.” Les autorités chinoises craignent que cette instabilité politique dans la région puisse contaminer d’autres secteurs du Comté.
La Campagne de loyauté
Environ 1 000 Tibétains de cette région de Driru avaient été détenus quand les autorités chinoises avaient lancé, en septembre 2014, la répression de la manifestation à la suite de l’ instauration de la Campagne de loyauté, selon la même source.
La campagne s’est intensifiée tôt en octobre 2014, quand les villageois avaient refusé de hisser le drapeau national chinois, les jetant plutôt dans une rivière ce qui avait entraîné une descente rapide et meutrière des forces de sécurité; riposte lors de laquelle la police chinoise avaient fait feu sur une foule sans armes.
Les forces de sécurité chinoises avaient été accusées d’avoir tué quatre Tibétains des villages concernés et d’ en avoir blessé 50 autres en 2013, durant la résistance opposée par les habitants de cette région de Driru à la même Campagne gouvernementale destinée à les forcer de prouver leur loyauté à l’Etat chinois.
Bachen Gyalwa, le responsable du village de Ushung du Comté de Driru dans la ville Gyashoe Yangshok était tué le 21 novembre 2014 “ sur les ordres de la police locale chinoise obéissant aux autorités du Parti Communiste” selon le communiqué du Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et de la Démocratie, ONG basée en Inde .
Des manifestations sporadiques provoquent les lois de Pékin et se sont poursuivies dans ces régions peuplées de Tibétains depuis les premières qui avaient touché la région en 2008.
Photo non datée de Trigyal, Tibétain contestatairedes suites de tortures dans les geôles chinoises
Photo fournée par un aimable correspondant de RFA
Rapport de Sonam Wangdue pour le service tibétain de Radio Free Asia. Traduit en anglais par Karma Dorjee et écrit en anglais par Brooks Boliek. (tibet.fr)
13 Février 2016
Le Dalai Lama souhaite une joyeuse fête de Losar à tous, en rassurant sur son état de santé
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Le leader spirituel banni du Tibet, sa sainteté le Dalaï-lama, s’est exprimé le 4 février à l’occasion de la fêtée du Losar, la Nouvelle année tibétaine. Il salua les tibétains au Tibet et en exil, en les rassurant qu’il se portait très bien depuis son traitement préventif de la prostate, aux États-Unis. La Nouvelle année tibétaine célèbre cette année le Singe de feu, pour le cycle actuel de 60 ans dans le calendrier tibétain. Ce cycle a commencé le 9 février.
En effet, le Dalaï-lama subit actuellement un traitement dans la clinique Mayo à Rochester, dans l’état du Minnesota. «Voilà le moment pour moi de subir un traitement préventif de la prostate. Je voudrais profiter de cette opportunité pour transmettre mes salutations à notre peuple, ordonnés et laïcs, jeune et vieux, en particulier ceux situés à l’intérieur du Tibet, ainsi que ceux partis en exil,» a-t-il été cité.
Notons que de nombreuses personnes au Tibet et en exil lui avaient consacré des prières et rituels, depuis que son traitement avait commencé, pour lui souhaiter de retrouver une bonne santé. Le Dalaï-lama a ainsi exprimé ses remerciements face à eux. Et il annonça: « Je veux vous annoncer que je vais très bien. Le traitement dure seulement quelques minutes par jour, mais cela prendra du temps pour le terminer . Cela n’est rien de compliqué ou de sérieux et il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Je suis complètement détendu : c’est presque comme si je prenais des vacances! J’occupe mon temps à faire mes récitations, le matin et le soir, en lisant l’Écriture sainte. Ne vous inquiétez plus! »
Souhaitant à tout le monde ‘tashi delek’, le Dalaï-lama s’est expliqué : « ‘Tashi’ signifie, puisque tout le monde veut être heureux et personne ne veut être malheureux, que la cause du bonheur est de donner de l’importance et de la joie aux autres. Si vous créez des causes de bonheur et vivez votre vie en étant utile et en ne faisant pas de mal aux autres, cela sera une vie remplie de sens, une vie qui sera essentiellement ‘tashi’.
« ‘Delek’ est le résultat de la création de la cause du bonheur, signifiant: De l’accomplissement du bonheur momentané. Le ‘lek’ signifie: L’accomplissement de l’illumination ultime ». Ainsi, il a demandé à tout le monde d’essayer de vivre en accord avec la signification de ‘ Tashi Delek ‘.
Il a aussi remercié les nombreuses personnes du monde entier, y compris des figures spirituelles, des scientifiques et même des petits enfants, qui lui avaient écrit pour lui souhaiter un bon rétablissement. (tibet.fr)
13 Février 2016
NOUVEL AN TIBETAIN : LES VOEUX DU DALAÏ LAMA POUR 2143, L’ANNEE DU SINGE DE FEU
Tibetan New Year’s Message from His Holiness the Dalai Lama © gyalwarinpoche
Le nouvel An Tibétain, l’année du singe de feu.
« En ce lieu, je suis un traitement préventif des dérèglements de la prostate, et je tiens à saisir cette opportunité pour transmettre mes salutations à notre peuple, ordonnés et laïcs, jeunes et vieux, en particulier à ceux de l’ Intérieur du Tibet, ainsi qu’à tous ceux qui sont en exil.
A l’approche du nouvel an tibétain, je tiens à vous souhaiter « Tashi Delek ».
La raison pour laquelle je tiens à vous dire cela aujourd’hui parce que depuis que je suis ici, pour y suivre un traitement , de très nombreuses personnes qu’elles soient au Tibet ou qu’elles soient en exil, qui nourrissent à mon égard force dévotion et foi, ont décidé de consacrer et de dédicacer des prières et des rituels à mon endroit.
Je tiens à tous vous remercier.
Aujourd’hui, c’est comme si j’étais ici parmi et avec vous tous, et je tiens à vous dire que je vais très bien.
Le traitement ne demande que quelques minutes par jour, mais requiert du temps pour arriver à terme. Il n’y a rien de complexe ou de sérieux.Il n’y a rien à craindre. Je suis détendu et tout à fait tranquille. C’est presque une période de repos. Mon temps se partage entre mes prières quotidiennes du matin et mes lectures des textes le soir.
Je veux, je tiens à vous dire de ne pas du tout vous inquiéter.
Durant le temps du Nouvel An tibétain, il est notre coutume de nous saluer les uns les autres et de nous souhaiter « TashiDelek ».
Et ce n’est pas seulement une occasion d’offrir une Chema , de boire du Chaang et de jouer.
Selon » Le Chant des Noms de Manjushri », « Tashi » signifie puisque tout le monde veut être heureux et que personne ne veut être malheureux, la cause du bonheur est de prodiguer abondement et sans compter bienfaits et joie aux autres. Si vous créez les causes du bonheur, et que viviez votre vie qui soit bienfaisante tout autour de vous et que vous ne leur fassiez pas de mal, voilà une sens de vie significatif, voilà une vie essentiellement «Tashi ».
« Delek » est le résultat consécutif à la création des causes du bonheur, « De » comprend la réalisation du bonheur spontané et « lek » signifie l’accomplissement de l’illumination ultime.
Je tiens à vous souhaiter à tous « Losar Tashi Delek », et, dans le même temps, vous demande, vous prie, s’il vous plaît, de vous consacrer à conduire votre vie à hauteur du sens et de la signification de « Tashi Delek ».
Le personnel de l’hôpital s’occupe ici de moi avec un soin permanent et une attention particulière. Je suis calme et détendu et bien plus de cela, de nombreuses personnes que je connais de par le monde entier, sur la voie de la spiritualité ou pas, de nombreux scientifiques, et même de jeunes enfants m’ont écrit pour me me souhaiter le meilleur possible.
Je tiens à les remercier tous.
Je remercie tous ceux qui ont prié pour moi et déployé des efforts en mon nom.
Je vous remercie.
Chema : boite rectangulaire en bois contenant de l’orge grillé et des aliments préparés avec du beurre.
Chaang : ou nectar des dieux, bière tibétaine à base principalement de grains semi-fermentés de millet et, ou d’orge auquel on ajoute levure, farine, gingembre, aconit … et qui va macérer un temps conséquent …
Losar
» Chère Sainteté, vous êtes notre âme, vous êtes au cœur du Tibet. Chaque fois que vous marchez, le parfum de la paix se propage partout dans le monde, quand vous souriez, vous allumez la bougie qui chasse l’obscurité. Chaque fois que vous parlez à tous, vos mots deviennent le chemin de notre vie. Notre génération est si heureuse d’avoir grandi sous votre sainte-direction. Tashi Delek Votre Sainteté. »
Calendrier tibetain 2016
D’un côté la joie et la bienveillance, les plus absolues, les plus sincères et courageuses, porteuses d’espoirs inébranlables, d’espoirs d’autant plus indéracinables parce que sans racines autres que le vent immarcescible de l’amour total et de la compassion réalisée pour tout le règne du vivant sans exception, qui s’étend bien au delà et à l’infini de l’au-delà pour qui sait voir et ressentir, aidés et conduits en cela par d’incommensurables grands maitres, et conduits jusqu’à l’expérimentation de la bonté sans limite, bien au delà des classifications bien réduites au seul genre humain, d’un côté la joie et la bienveillance absolue, sincère et courageuse, de l’autre, sans pour autant risquer de sombrer dans les accrocs du blâme et de la vitupération dispensateurs de dualité fatale et régressive, de l’autre côté, donc, des comportements néfastes, haineux, souvent violents et toujours iniques, le spectre des coolies de la faiblesse disgracieuse et destructrice érigées en ligne politique par un pouvoir fou, ivre de puissance, ivre de sa puissance, en crescendo continu, puissance toujours un cran en deçà encore de ce qu’elle sera le lendemain, crescendo infini et insane, toujours plus, encore et encore, more and more, comme tous les grands junkies, encore et toujours plus jusqu’à ce que, prévisible et fatal, parce qu’il en a été ainsi, et qu’il en sera toujours ainsi, ainsi de toutes les dictatures, jusqu’à ce que les limites basculent, que le mouvement s’inverse, que le sol se dérobe, que le temps suspende son vol, et que se noue la tragédie libératrice.
Tashi Delek !
De même qu’il fut des moments dans l’histoire des peuples où leurs dirigeants demandaient ou exigeaient, sous peine de sanctions, aux populations qui en détenaient, de rendre, de remettre les armes, de les restituer à l’autorité seule habilitée à en détenir – et à en user et le plus souvent à en abuser .. – de venir déposer donc leurs armes, Pékin a ordonné aux commerçants, et on peut sans craindre l’exagération, a ordonné aux populations de remettre aux autorités chinoises d’une grande province du Tibet-occupé, où résident d’importantes populations tibétaines, de remettre les portraits, tous les portraits et représentations du Dalaï-lama qu’ils auraient en leur possession, et pour se faire et le justifier, comparant sa sainteté le Dalaï-lama, comparant le prix Nobel de la paix aux pires dirigeants de la planète, et assimilant toute représentation, image ou photographie du Dalaï-lama à des armes.
A l’aube du nouvel an lunaire, les campagnes s’intensifient contre le chef religieux et spirituel du Tibet-occupé. Campagnes qui ont pour corolaire obligé les continuelles campagnes de tentatives de mise-au-pas Han et la répression des tibétains.
L’on aura un aperçu de l’immense affection des tibétains pour le Dalaï-lama, lorsque, dans cette vidéo – à 7mn15 – l’orateur tibétain de haut-rang qui s’adresse au Dalaï-lama et l’accueille à la clinique Mayo, où le chef spirituel du Tibet-occupé est en traitement, fond littéralement en larmes.
Joyeux Nouvel An tibétain 2143
» Donc, en cette Année du singe, il serait peut-être approprié de veiller à maitriser notre propre esprit et à le discipliner de tout ce dont l’observation du singe peut nous mettre en garde, cette appétence bondissante et changeante qui va d’une distraction à l’autre et conduit, in fine, aux perturbations mentales, cette pusillanimité querelleuse et désordonnée. »
Que cette Année du Singe apporter la santé mentale de base dans nos vies et dans ce monde !
Puissent tous les êtres qui ont en partage cette planète extraordinaire être bienheureux, s’accomplir et se réaliser dans la conscience de l’écologie des que tissent l’interdépendance entre tous les êtres humains, tous les êtres sensibles devenus tous plus conscients et plus solidaire encore et toujours davantage envers l’autre, tous les autres et réciproquement et envers le monde auquel ils sont consubstantiellement et karmiquement liés.
Losar Tashi Delek 2143
13 Février 2016
Des étudiants tibétains et musulmans rassemblés pour l’égalité
Dans un exemple d’entraide entre communautés, étudiants tibétains et musulmans ainsi que leurs parents se sont réunis dans une manifestation pour exiger un meilleur financement de l’éducation des minorités dans la province du Qinghai au nord-ouest de la Chine.
Rassemblés le 24 janvier devant les bureaux du gouvernement du Xining, capitale de la province, les manifestants ont appelé en particulier à une enquête sur les activités du chef de département de l’éducation de la préfecture, a déclaré une source locale de RFA.
« Les manifestants étaient des parents et des étudiants d’origine musulmane et tibétaine appartenant à une école locale appelée l’école Gangjong, »
« Ils réclament que le Parti communiste chinois accorde les mêmes chances aux minorités»
Des photos de la manifestation circulant sur les réseaux sociaux ont montré des manifestants portant une banderole « Nous protestons contre la suppression du droit à l’éducation des minorités dans les zones frappées par la pauvreté et pour la mise en œuvre de la politique d’éducation nationale « .
Sous l’administration de Ma Trilung, chef du département de l’éducation, le niveau de langue parlée et écrite des tibétains de la région a drastiquement chuté.
Fondée en 2005 avec l’aide des entreprises locales, l’école Gangjong donne des cours de tibétain, chinois et anglais entre autres sujets aux étudiants musulmans et tibétains des zones voisines.
Selon les sources, même si le gouvernement central chinois a promis un soutien financier et des équipements supplémentaires, le département de l’éducation du comté a retenu et détourné les fonds promis ainsi que «rabaissé l’importance de l’enseignement du tibétain à l’école»
« Les autorités scolaires sont allées à Xining à plusieurs reprises pour faire appel mais sans succès. » a expliqué une source, ajoutant: « Alors maintenant, les parents et les élèves de l’École Gangjong ont organisé une manifestation pour protester, demandant une enquête par des autorités supérieures du gouvernement
Le droit de la langue a reçu une attention particulière pour réaffirmer l’identité tibétaine au cours des dernières années, les autorités chinoises préférant souvent l’enseignement en chinois mandarin et la fermeture des cours de tibétain non contrôlés par l’État. (tibet.fr)
13 Février 2016
Pékin censure la résistance tibétaine jusqu’au Bangladesh
L’ambassadeur de Chine a obtenu qu’une exposition sur les auto-immolations de Tibétains soit cachée à Dacca.
La troisième édition de la Dhaka Art Summit se tenait du 5 au 8 février à Dacca, la capitale du Bangladesh. Un événement non commercial de qualité organisé par une fondation privée et destiné à promouvoir les artistes du Sud-Est asiatique.
Ritu Sarin et Tenzing Sonam avaient été sélectionnés pour leur travail sur l’auto-immolation des Tibétains en Chine. Ce couple d’Indiens d’origine tibétaine, réalisateurs chevronnés vivant à Dharamsala, où se trouve le gouvernement tibétain en exil, mettait en scène cinq lettres d’adieu envoyées par des candidats au suicide.
Ce travail, intitulé «Derniers Mots», ne représentait qu’une petite partie de leur installation «Brûler contre la mort de la lumière» présentée aux studios de la Khoj, à New Delhi, en décembre. C’était encore trop visiblement pour l’ambassadeur chinois au Bangladesh, Ma Mingqiang, qui a, selon la conservatrice citée dans la presse indienne, «explosé de colère» lors de sa visite, samedi, et demandé que les œuvres soient retirées «faute de quoi il faudrait en accepter les conséquences».
Contactés par les organisateurs, les artistes ont accepté que les cadres soient recouverts d’un papier blanc pour ne pas mettre en péril le Dhaka Art Summit, mais ils dénoncent le «harcèlement» des autorités chinoises jusque dans un pays étranger.
Les cinéastes ont mis en ligne sur leur page Facebook les photos des œuvres censurées, avec la traduction de chaque lettre en anglais, et ce commentaire: «Quelque part, nous pouvons être fiers que les derniers mots de Tibétains immolés ont encore le pouvoir de déranger et de bouleverser le Parti communiste chinois. C’est pourquoi nous devons continuer à faire entendre notre voix.»
Selon eux, c’est le deuxième incident de ce genre. En 2009, les autorités chinoises avaient obtenu du gouvernement bangladais la fermeture de l’exposition «Dans l’exil, Tibet 1949-2009», organisée par l’association des étudiants pour le Tibet libre. Le Bangladesh, pays en voie de développement, est très dépendant des investissements de son immense voisin.
Laurence DEFRANOUX – Libération
13 Février 2016
La tyrannie imposée par la majorité tibétaine.
Par Kaysang, publié sur le site du Tibetan Feminist Collective
Notre système de gouvernement en exil se présente comme une démocratie, mais les récents évènements ont prouvé que c’était tout le contraire. Oui, Sa Sainteté le Dalaï Lama a amené un changement fondamental et radical dans le système de gouvernement en le faisant passer d’une théocratie à une théocratie parlementaire, c’est-à-dire à un système qui, espérait-il après avoir délégué ses pouvoirs politiques, deviendrait véritablement démocratique. La vérité, c’est que nous avons échoué à transformer sa vision d’une communauté en exil pluraliste et démocratique en réalité. Nous votons pour nos chitues (représentants au Parlement) depuis des décennies, et allons procéder à la troisième élection du Katri/Sikyong. De nombreux changements se sont produits, et je pense que la participation a été beaucoup plus élevée que les fois précédentes grâce aux médias sociaux et à la facilité d’accès à l’information qu’ils procurent à ceux qui la cherchent et la diffusent. Vu de l’extérieur, il semblerait que l’environnement politique tibétain s’est mis à ressembler d’avantage à la démocratie à laquelle nous aspirons. Dans la mesure où je participe à notre soi-disant démocratie, et en tant que personne élevée dans ce système d’exil où l’on nous explique que la démocratie nous a été « accordée », et que notre société est véritablement démocratique, il m’était impossible de ne pas avoir certaines attentes et de croire en un certains nombre de choses concernant notre « mangtsoe chitsok » (démocratie sociale). Ma foi dans ce système a été ébranlée au fur et à mesure que je l’ai découvert et que j’ai commencé à développer mon esprit critique à l’égard de ces problèmes, esprit que le système éducatif n’enseigne ni n’encourage.
En raison des conflits et des controverses actuels au sein de l’organisation politique en exil, j’ai été amenée à me demander si notre peuple comprenait véritablement le sens de la démocratie. Réduisons-nous la démocratie au simple droit de voter pour un dirigeant de notre choix ? Accepterons-nous une démocratie multipartite et une opposition à la majorité qui se fasse entendre ? Cela signifie-t-il simplement la règle de la majorité comme nous avons tellement l’habitude de le croire –en témoigne le slogan si courant dans nos interactions personnelles à l’intérieur d’un groupe d’amis et que nous utilisons pour mettre les choses au vote quand nous devons prendre des décisions très terre-à-terre, comme par exemple le choix d’un restaurant pour le dîner : ‘mangtso rey, mangwa doepa, ghari yoepa jheya rey’ (c’est la démocratie, on doit se plier à la majorité) ? Reconnaissons-nous l’importance de protéger les minorités sous toutes leurs formes, qu’elles soient religieuses, ethniques ou politiques ? Sommes-nous d’accord avec le fait qu’une démocratie devrait garantir à son peuple un espace sûr où exercer le droit de débattre de points de vue extrêmement conflictuels ? L’establishment politique de l’élite tibétaine acceptera-t-il les dirigeants pro-Rangzen et leurs partisans au sein des instances gouvernementales ?
Quand l’actuel Sikyong a pris ses fonctions en août 2011, je me rappelle l’enthousiasme et l’espoir qu’il avait suscité, tout particulièrement chez les jeunes. Et malgré mes propres doutes, je dois admettre que l’élection d’un Sikyong séculaire m’avait semblé constituer une étape tout à fait positive vers la démocratie. La récente série de désastres causés par notre gouvernement est bien la preuve que nous sommes toujours profondément enlisés dans des politiques d’exclusion non démocratiques. Et pourtant Sangay a l’audace d’encourager les Tibétains et les groupes de soutien tibétains à mettre en évidence la démocratie tibétaine sur la scène internationale, et à la donner en exemple comme étant presque la quintessence de la réussite, allant jusqu’à mettre notre système en parallèle avec celui de l’Égypte de Moubarak (au cours du discours d’ouverture de la Réunion Régionale pour l’Asie du Réseau Tibet International, cette année). Pour reprendre son propre exemple, « Les Egyptiens ont le droit de vote, mais Moubarak a le droit de décompte des voix ». Mais alors, la différence entre nos systèmes est ténue. Et confronté à l’absurdité de ses déclarations face aux récentes élections, et à la faculté du gouvernement à tenir des propos incendiaires contre ceux qui ne se plient pas à tout ce que le CTA (Administration Centrale Tibétaine) considère approprié (l’exemple le plus récent étant la déclaration du Kashag (Conseil des Ministres) du 10 décembre dernier contre les propos « délirants » critiquant Sa Sainteté), Sangay nous a conté quelques fables pour enfants afin de meubler 3 minutes avec des non-réponses totales pour ensuite, en s’en allant, me demander si j’étais pas satisfaite de sa réponse.
Si on mettait la question au vote, cent pour cent de la population en exil dirait probablement que tout le monde devrait avoir le droit à la liberté de parole, de croyance et d’expression tant que les mots, les croyances et les actes ne portent pas préjudice à autrui. C’est ce que nous avons appris en grandissant. Toutefois, ce que nous constatons dans la pratique dans notre société va à l’encontre de cette croyance même. Les différences de points de vue et les divergences d’opinion sont parfaitement naturelles dans toute société, et sont l’essence même d’une démocratie, mais nous sommes tellement bien parvenus à encourager une homogénéité de pensée, de langage, d’habitudes et de politiques dans notre communauté que nous nous rapprochons dangereusement du bord d’une falaise appelée intolérance, au-delà de laquelle seule sommeille la « tyrannie de la démocratie » (Tocqueville). Les Tibétains ont été si bien nourri du discours uniforme sur le Tibet et l’identité tibétaine, -discours bien intégré par eux-mêmes et la communauté internationale- que tout écart à ce fil conducteur commun est perçu comme contraire au Tibet.
Ce discours se tient désormais de plus en plus en conformité avec la volonté politique de rechercher une autonomie véritable sous la domination chinoise. Cette Voie du Milieu, proposée par Sa Sainteté et tournée de telle sorte par les hommes politiques que l’enjeu est devenu pour eux de suivre notre tsawe lama (lama-racine) coûte que coûte, plutôt que de se ranger à une idéologie politique en accord avec leur propre conscience, et dont ils puissent décider de manière critique. J’en veux pour preuve très claire la « résolution unanime » adoptée par les Membres du Parlement le 18 septembre 1997 :
« Extrait de la Résolution Officielle N° 12/4/97/46 adoptée par les députés de l’Assemblée du Peuple Tibétain :
Il est résolu à l’unanimité que-
1…. Tous les Tibétains, à l’intérieur comme à l’extérieur du Tibet, ont été sollicités, du 2 septembre 1995 au 31 juillet 1997, pour faire des propositions concernant la procédure et les options du référendum. Sur la base de l’écrasante majorité des suggestions reçues, les représentants de l’Assemblée du Peuple Tibétain implorent Sa Sainteté le Dalaï Lama de retirer son appel à un référendum, et font appel à sa sagesse pour décider de temps à autre de l’avenir de la cause tibétaine et des moyens d’y parvenir. »
Il n’y a eu aucun référendum. Les gens ont choisi d’abdiquer leur pouvoir politique et de laisser, à la place, leur foi en notre chef spirituel décider de l’avenir politique du Tibet.
Il est difficile de ne pas soulever un certain nombre de questions. Qui a été sollicité pour ces « propositions » ? Quel a été la portée du sondage au Tibet même, sachant que la population tibétaine vivant en dehors du Tibet est considérée comme étant inférieure à 5% de la population totale ? A combien de personnes se monte exactement « l’écrasante majorité » ? Qu’en est-il de ceux qui ne souhaitaient pas abandonner Rangzen ? Tout ceci remonte à environ vingt ans. Que dirait de nos jours la « majorité écrasante » ? Combien de jeunes ont été consultés à l’époque ? Qu’en est-il des aspirations de toutes les personnes qui, comme moi, étaient trop jeunes, alors, pour comprendre la politique mais commencent maintenant à prendre d’avantage de responsabilités dans le mouvement ? Que ressent actuellement la « majorité écrasante » au Tibet, tout particulièrement après les évènements qui ont suivi 2008 et les changements considérables de sentiment politique que cela a entraîné au plus profond d’eux-mêmes ? Ce sont là des interrogations auxquelles ceux qui détiennent l’autorité au sein de l’Administration Centrale Tibétaine se doivent d’apporter une réponse.
Ces questions revêtent une importance encore plus grande vu l’écrêtement flagrant de la pluralité politique, religieuse et de pensée à l’intérieur de notre communauté.
Les partisans de Rangzen sont persécutés au niveau social depuis des années. Une de mes amies indiennes a vu une femme qu’elle ne connaissait même pas lui hurler d’arrêter de mettre son nez dans nos affaires parce qu’elle avait remarqué mon amie à des évènements organisés par des groupes pro- Rangzen. J’ai moi-même été interpelée à de nombreuses reprises par des gens qui me disaient ironiquement : ‘Alors tu dis que tu vas nous rendre notre indépendance’ (‘Tah kherang rangzen lenki yin lapki yoe repa’) simplement parce que j’avais été bénévole à l’association Étudiants pour un Tibet Libre au lycée et à l’université. Ce ne sont peut-être que d’infimes exemples, mais qui ont le pouvoir de vous affecter profondément lorsqu’ils se répètent tous les jours, année après année. Le plus effrayant encore est de s’apercevoir qu’ils sont le résultat des efforts délibérés et concertés des hommes politiques qui se servent du nom de Sa Sainteté et s’efforcent en réalité soit de changer l’opinion publique, en insistant constamment sur les ‘souhaits de Sa Sainteté’ au cours des cérémonies officielles et dans leurs discours, soit de transformer de l’intérieur les organisations pro-Rangzen en exil. Mais Sa Sainteté souhaiterait-elle vraiment voir son nom servir d’arme suprême pour opprimer les tenants de points de vue politiques et religieux différents ?
En ce qui me concerne, je n’adhère ni à l’un ni à l’autre. Pour moi, la politique du Umay-lam (la Voie du Milieu) est logique quand on pense pragmatisme dans le maintien des relations diplomatiques, mais les organisations Rangzen jouent un rôle clé en maintenant la vitalité du mouvement tibétain, en réfutant la légitimité de Pékin et, en nous permettant, avec un peu de chance, d’acquérir un jour suffisamment de poids au travers de campagnes fructueuses pour finalement amener les Chinois à la table des négociations. C’est une aide à la politique officielle du gouvernement tibétain qui a échoué à élaborer des plans d’actions pratiques pour à la fois reprendre un peu le dessus dans les processus de dialogue, et à attirer les nombreux jeunes Tibétains vers cette politique officielle fondamentale. Faire le tour des colonies et monter dans des bus uniquement pour endoctriner les étudiants, ça ne peut pas fonctionner. L’appel à Rangzen est forcément vu comme radical et ridicule, et interprété comme allant à l’encontre des principes de non-violence, marque de fabrique du mouvement tibétain. L’ironie réside dans le fait que les militants œuvrant pour Rangzen ont toujours été ceux qui ont activement cherché des solutions à notre problème ; ce sont eux, en fait, qui ont étudié les principes de l’action directe non-violente au travers d’innombrables livres, et les ont mis en pratique en créant un institut (l’Institut Action Tibet), en formant les jeunes à la résistance non-violente (au travers de programmes tel Lhakar, auquel j’ai participé, où personne n’essaie de faire de l’endoctrinement –on n’y parle même pas d’idéologie), en permettant aux individus d’utiliser cette formation pour organiser des campagnes contre le gouvernement chinois, et en donnant les moyens aux Tibétains d’acquérir des compétences dans le domaine de la sécurité numérique. Beaucoup de ceux haut placés utilisent la non-violence dans le seul but de ne rien faire de concret lorsqu’il s’agit de faire avancer le mouvement et de l’empêcher de péricliter. Il semblerait que, pour eux, non-violence soit synonyme de non-action. Nous sommes des réfugiés politiques, un peuple dont le pays meurt, étranglé par la Chine. Il ne suffit pas que l’Administration Centrale Tibétaine s’occupe des exilés ; elle doit aussi commencer par chercher des façons de se donner la possibilité de négocier au niveau politique et d’impliquer activement les jeunes.
Enfin et surtout, je vois l’énorme potentiel de notre mouvement à se développer si nous pouvions –aussi impossible que cela me semble à l’heure actuelle- nous souvenir que les moins de 5% de la population pris dans une lutte idéologique ne servent pas vraiment notre but ultime : l’allègement des souffrances des Tibétains du Tibet qui mènent une vie que nous pouvons à peine imaginer. Je crois qu’on obtiendrait des résultats formidables si le gouvernement tibétain parvenait à oublier sa peur de contrarier les Chinois et à trouver un moyen de travailler avec les organisations pro-Rangzen sur des campagnes conjointes à plus grande échelle. Il est fort probable que ces points de vue reflètent ma tendance à tout voir de manière positive dans la vie, certains pourraient même y voir de la naïveté. Après tout, je ne suis pas une experte en politique. Mais une chose dont je suis sûre, c’est que notre société est à tel point polarisée par des politiciens calculateurs et des protecteurs autoproclamés du bien commun du peuple tibétain au nom du ‘respect des souhaits du Dalaï Lama’ et de ‘l’unité,’ que je redoute même d’oser plaider pour plus de tolérance dans notre communauté de peur d’être cataloguée, en plus, comme radicale, ce qui s’est d’ailleurs déjà produit (on a parlé de moi plusieurs fois, ‘pour plaisanter’, comme de ‘l’aptuk’ de Lukar Jam). Les partisans d’Umay-lam passent, il me semble, complètement à côté de son concept de base, la voie du milieu, et les défenseurs de Rangzen sont quant à eux convaincus qu’il n’y a pas d’autre solution que la leur. Les deux camps ont pourtant l’air d’oublier que dans le mille-feuille si complexe de ce débat idéologique, aucun ne triomphera de l’autre dans un avenir proche. (tibet.fr)
* Note: Les opinions exprimées dans cet article sont celles de son auteur.
13 Février 2016
La Chine décide que le précieux cordyceps tibétain – champignon / chenille tibétain – est dangereux pour la santé
TibetanReview.net, le 7 février 2016 – Les régulateurs chinois de l’alimentation et de médicaments ont déclaré que le cordyceps, ou caterpillar fungus, était un danger pour la santé de l’homme, rapporte le site scmp.com le 5 février, citant un rapport en chinois provenant du site internet officiel Chinanews.com. La déclaration nuit potentiellement à la source principale de revenus de beaucoup de fermiers et nomades tibétains. Le cordycpes est l’un des ingrédients les plus prisés et les plus chers dans la médecine traditionnelle chinoise. Il est connu pour renforcer les défenses immunitaires et pour freiner le développement de cellules cancéreuses. Il est souvent donné aux personnes âgées.
Le rapport annonce que de récentes recherches menées par l’administration en charge de l’alimentation et des médicaments, montrent que les produits issus du cordyceps, comme de la poudre et des tablettes, contenaient une dose excessive d’arsenic.
Le rapport souligne également qu’alors que la limite standard nationale pour les substances nocives était de un milligramme par kilogramme, le taux trouvé dans les compléments alimentaires se situait entre 4,4 et 9,9 mg/kg, soit près de 10 fois la limite autorisée. On ne sait pas pourquoi le cordyceps, plus que les procédés de production ou d’autres ingrédients utilisés, a été déterminé comme étant la source de l’arsenic contenu dans les compléments alimentaires testés.
L’administration a annoncé que la consommation de ces produits sur une longue période pourrait augmenter le risque de cet élément chimique accumulé dans le corps.
Le Cordyceps, appelé par les Tibétains yartse gunbu (herbe d’été, ver d’hiver), est la fructification formée à partir d’un champignon parasite qui se développe dans l’organisme d’une chenille; il se récolte dans les régions montagneuses du Tibet, principalement mais aussi du Népal, du Bhoutan et de l’Inde himalayenne. Les gouvernements chinois locaux régulent et collectent des taxes auprès des Tibétains pendant leur récolte saisonnière et de violentes disputes ont été rapportés parmi les collecteurs durant la saison. (tibet.fr)
13 Février 2016
PARRAINAGE du Dzong de Lhundsé par Villeneuve Loubet : annonce officielle
Dernière minute : Après l’ exposé de Monsieur Lionnel Luca sur la situation actuelle que connaît le Tibet, le Conseil Municipal de Villeneuve Loubet vient de voter à l’unanimité
le Parrainage du Dzong de Lhundse* par la Commune de Villeneuve Loubet
France Tibet et tous nos amis du Tibet adressent leurs chaleureux remerciements à Monsieur Lionnel Luca et à tous les membres du Conseil municipal de Villeneuve Loube.
Tashi Delek
jeudi 11.02. 2016
Au début de Conseil municipal retransmis en direct sur Internet à 17h sur
www.villeneuveloubet.fr
Monsieur le Député-maire, Lionnel LUCA, va évoquer
le parrainage de Villeneuve-Loubet avec le Dzong de Lhundsé**
et son contexte
Vous pourrez également le visionner en différé.
* Architecture
Les dzong constituent un exemple d’architecture défensive militaire. De nombreux dzong présentant des enceintes et des tours de guet, ont été construits au cours de l’histoire millénaire du Tibet. La fonction défensive de ces citadelles est aussi illustrée par leur implantation à flanc de colline ou au sommet d’une montagne, comme les fortifications de Tsaparang, de Tingri et de Gyantsé. Ces caractéristiques défensives existent aussi dans l’architecture de nombreux palais et constructions religieuses
** Le dzong de Lhuntsé
Le dzong de Lhuntsé est une forteresse située dans le sud du Tibet dans le conté de Lhuntsé dans la région du Loka. Les rois de la dynastie Phagmodrupa ont régné au XIIIème siècle dans une région du Loka et ils construisirent une chaîne de forts le long du Brahmapoutre sur des cimes inexpugnables.
En 1959, le Dalaï Lama fut contraint de fuir Lhassa. Sur la route qui allait finalement le mener en exil en Inde, le Dalaï Lama atteignit Lhuntsé le 26 mars 1959.
La première intention du Dalaï Lama était de faire une halte au dzong de Lhuntsé, et d’y dénoncer l’accord en 17 points, réaffirmé son gouvernement comme le seul légitime du Tibet et de tenter d’initier des négociations avec les autorités chinoises. Mais les nouvelles des bombardements du Norbulingka et des mitraillages de la foule sans défense des Tibétains devant le palais du Norbulingka l’amenèrent à considérer la négociation comme utopiste, et la fuite en Inde comme la seule issue. Le 26 mars, la décision fut prise donc d’un départ pour l’Inde.
Au dzong de Lhuntsé, les officiels tibétains s’arrêtèrent 2 jours, le Dalaï Lama y dénonça l’accord en 17 points et annonça la formation de son propre gouvernement comme seule autorité légalement constituée du Tibet. Plus de 1 000 personnes participèrent à la cérémonie.
13 Février 2016
La construction ferroviaire reliant Chengdu à Lhassa va être accélérée cette année
Cette année, la Chine accélère la construction d’une seconde ligne de chemin de fer au Tibet, dans le but de réduire le temps de voyage entre Lhassa et Chengdu ; celui-ci passerait de trois jours actuellement par la route à moins de 15 heures, rapporte le journal officiel China Daily le 30 janvier dernier. La construction de ces 1 629 kilomètres de chemin de fer reliant le Sichuan au Tibet sera achevée vers le début 2030, mentionne le rapport. Les travaux de construction du chemin de fer ont commencé l’année dernière.
« Le Gouvernement va commencer cette année une enquête préliminaire et des recherches pour le projet de chemin fer reliant Kangding (en tibétain: Dartsedo) et Lyingchi (Nyingtri), et accélère la construction ferroviaire Sichuan-Tibet dans la 13ème période du plan quinquennal (2016-2020) », déclarait Lobsang Gyaltsen, président du Gouvernement de la Région Autonome du Tibet, à la quatrième session de la 10ème Assemblée Populaire de la Région Autonome du Tibet, le 27 janvier.
Il a été également rapporté plus tôt que Yin Li, Gouverneur par intérim du Sichuan, avait envoyé un message similaire à la quatrième session de la 12ème Assemblée Populaire du Sichuan à Chengdu.
Le rapport indique que le projet de relier les capitales du Tibet et du Sichuan sera divisé en trois sections de l’ouest à l’est : Lhassa-Lyingchi, Lyingchi-Kangding et Kangding-Chengdu.
Plus de 74 % de la ligne ferroviaire franchira des ponts ou passera dans des tunnels. Elle passera à travers les montagnes, avec le point le plus élevé culminant à plus de 7000 mètres au-dessus du niveau de la mer.
« C’est comme la plus grande montagne russe du monde. Avec une durée de vie nominale de 100 ans, il est considéré comme l’un des projets ferroviaires les plus difficiles à construire sur Terre », a déclaré Lin Shijin, ingénieur civil en chef à la China Railway Corp.
Ce dernier a déclaré que le chemin de fer est un projet qui en vaut la peine, bien que les constructeurs aient à surmonter de multiples difficultés, telles que les avalanches, les glissements de terrain, les tremblements de terre, la chaleur terrestre, des grottes karstiques et des courants souterrains.
La construction de la ligne ferroviaire devrait coûter au moins 100 millions de yuans (14 millions d’euros) par kilomètre, similaire au coût de construction de chemins de fer à grande vitesse sur les plaines, a déclaré Zhao Jinxue, évaluateur de risques de construction ferroviaire pour une compagnie d’assurances à Chengdu.
Pendant ce temps, dans son souci constant d’intégrer davantage le Tibet, la Chine poursuit l’installation d’un plus grand nombre de liaisons entre des provinces et des villes de Chine avec Lhassa, par la ligne existante Qinghai-Tibet. Le Ministère des Chemins de Fer du pays a récemment annoncé la décision de lancer un service ferroviaire de Shenyang, province du Liaoning, à Lhassa le 1er février 2016, selon le rapport du journal tibéto-chinois en ligne eng.tibet.cn le 30 janvier.
Ce sera la première fois que les habitants vivant dans le nord-est de la Chine seront en mesure d’aller en train au Tibet. Le train passera à travers neuf provinces sur environ 4000 km aller, mentionne également le rapport. Le trajet durera 50 heures environ. (tibet.fr)
13 Février 2016
« Droits et libertés » : le Tibet classé au deuxième rang parmi les pires territoires de la Planète, selon Freedom House
DHARAMSHALA, le 29 janvier 2016
Dans son rapport annuel « La liberté dans le monde », Freedom House a classé le Tibet à la deuxième place des pires lieux en ce qui concerne les droits politiques et les libertés civiles.
Précédé seulement d’un -1 par la Syrie, elle-même ravagée par la guerre, le Tibet sous occupation chinoise a reçu le score de 1 sur une échelle où 100 représente le meilleur niveau.
L’organisation américaine pour les Droits humains et la Démocratie a donné un 7 au Tibet pour les droits politiques et les libertés civiles, 1 étant le plus libre et 7 le moins libre.
Selon cette organisation, la liberté dans le monde a reculé ces 10 dernières années, phénomène dû aux pressions économiques, et les troubles en résultant conduisent les gouvernants à lutter contre la contestation. En parallèle, les migrations et le terrorisme ont alimenté la xénophobie au sein des démocraties.
Le rapport de Freedom House indique :
« Le Gouvernement chinois continue d’appliquer sa nouvelle politique de colonisation à grande échelle, accompagnée de transferts économiques et d’entreprises. Cela dans le but de modifier la démographie des régions minoritaires, en particulier au Tibet, en Mongolie Intérieure et dans la région autonome Ouïgoure du Xinjiang. »
Le rapport montre l’absence de participation aux processus électoraux et aux décisions politiques dans ces régions.
Le rapport de Freedom House a ainsi évalué l’état des libertés en 2015 dans 195 pays et 15 territoires.
Chaque pays et territoire se voit attribuer de 0 à 4 points sur un ensemble de 25 indicateurs, le tout aboutissant à une note sur 100.
L’organisation Freedom House a condamné également la Chine qui continue de sévir contre les avocats et journalistes des Droits de l’homme et des partisans des droits des minorités en 2015. » (tibet.fr)
6 Février 2016
PEKIN : deux condamnations à mort pour les responsables du meurtre du grand Maître Akung Rinpoche
Pékin (AP)- En 2013, un tribunal chinois a condamné deux hommes à la peine de mort pour le meurtre de Akong Rinpoche. Une figure religieuse connue, qui avait fondé le premier monastère bouddhiste tibétain d’Occident, ainsi qu’un réseau international de retraites spirituelles.
Thubten Kusal, un homme tibétain qui avait travaillé au monastère de Akong au Royaume-Unie, en tant qu’artiste depuis 9 ans, a mortellement poignardé Akong, son neveu et son chauffeur à son domicile dans la ville de Chengdu, suite à un différend financier de 415 000$, selon un communiqué paru dimanche par la Cour intermédiaire populaire de Chengdu.
Thubten et un autre homme, Ciren Banyue, ont été condamné à la peine de mort tandis qu’un troisième homme fut quant à lui, condamné à la prison pour trois ans pour avoir caché les poignards utilisés dans les meurtres. Thubten et Ciren ont déclaré qu’ils prévoyaient de faire appel.
Le monastère Kagyu Samye Ling, qui est basé dans le sud-ouest de l’Ecosse avec des succursales en Europe et en Afrique, a nié les déclarations de Thubten.
Né en 1939, Akong a été reconnu à l’âge de 2 comme lama et entra au monastère Dolma Lhakhang avant de fuir vers l’Inde lorsque les forces chinoises éradiquaient le soulèvement tibétain de 1959. Il a déménagé en Grande-Bretagne quelques années plus tard. Puis en 1967, Il étudia à l’Université d’Oxford et fonda son centre bouddhiste à Dumfriesshire en Ecosse.
Le moine, qui était devenu un citoyen britannique, maintenait des relations amicales avec le gouvernement chinois. Il avait visité le pays à plusieurs reprises afin de s’occuper de projets caritatifs. Akong était en voyage pour une mission de collecte de fonds quand il a été poignardé.
Traduction France Tibet
+ d’information sur Akong Rinpoche
6 Février 2016
Succès pour un concours de langue tibétaine dans le Qinghai
Un concours d’une semaine testant les compétences linguistiques tibétaines a eu lieu avec « apparemment » l’approbation des autorités locales dans un comté à population tibétaine du nord-ouest de la province du Qinghai en Chine. Les finalistes ont remporté des prix conséquents : une voiture, des motos, et de l’argent, selon une source locale.
Le concours s’est déroulé malgré les préoccupations officielles sur des événements similaires dans d’autres régions, la compétition a attiré plus de mille participants venus de Nangchen (en chinois, Nangqian), un comté de Yulshul (Yushu) Préfecture autonome tibétaine, nous apprend un résident.
Le concours a été organisé par l’Association de la promotion de la langue maternelle de Dzanyin à Nangchen, et s’est déroulé du 20 au 25 janvier dernier.
« Les compétences ont été testées en demandant aux concurrents d’identifier des termes de vocabulaire tibétains avec l’aide de cartes illustrées, et les participants ont été classés en fonction de leurs compétences à faire correspondre les images aux termes et leur connaissance de ces termes dans les deux formes classiques et contemporaines « , a déclaré la source.
Les candidats étaient des étudiants et des laïcs n’ayant reçu aucune éducation formelle. Des moines bouddhistes des monastères à proximité ont aidé à la réalisation du concours.
« Les finalistes avec une bonne maitrise de la langue ont reçu différentes récompenses, » a déclaré la source.
« Le grand gagnant a reçu une voiture, les finalistes à la deuxième et troisième places ont gagné des motos, de l’argent… »
Identité nationale
l’Association de la promotion de la langue maternelle de Dzanyin a été fondée en 2012, elle a été créée par les résidents de Lingru et de Dotram du canton de Nangchen et des villages voisins et « avaient déjà organisé, par le passé, plusieurs de ces événements pour promouvoir le vocabulaire tibétain et la langue » a déclaré la source de RFA.
Les droits linguistiques sont devenus, au cours des dernières années, un centre d’intérêt particulier dans les efforts des Tibétains pour réaffirmer leur identité nationale. Les autorités chinoises donnant souvent la préférence à l’enseignement en mandarin et la fermeture des classes de langue tibétaine enseignée en dehors du système éducatif contrôlé par l’État.
Les programmes organisés de manière informelle dans les régions tibétaines sont parfois considérés comme des « associations illégales » contestant la règle de Pékin, avec des mesures de sécurité renforcées dans le comté de Pema (Banma) dans le Qinghai conduisant les habitants de la région à prendre des cours en secret par peur des arrestations.
Rapporté par Lobsang Choephel. Traduit par Karma Dorjee. Rédigé en anglais par Richard Finney. Traduit en français par France Tibet
6 Février 2016
L’État approuve les cours de langue tibétaine à Tawu
Certaines classes qui faisaient la promotion de l’étude de langue tibétaine, enseignée par des professeurs d’Université, ont réalisé un grand pas en avant. En effet, elles ont eu l’approbation de l’État dans le Sichuan (Chine occidentale), selon le Service tibétain de Radio Free Asia ( RFA).
Ainsi, les cours ont eu lieu pendant les vacances d’hiver : ils ont attiré environ 200 étudiants à Tawu (Daofu), dont la Préfecture Autonome tibétaine est Geshe Yarma Tsering. Un moine originaire du monastère Drepung de l’Inde du sud ainsi que certaines personnes de Tawu y ont participé, selon le Service tibétain de RFA.
« Basé sur les compétences en langue des différents étudiants, les classes ont été divisées en quatre niveaux : avancés, dialectiques, intermédiaires et débutants, » selon Tsering.
« Les étudiants tibétains originaires de Tawu ont beaucoup aimé ce cours intensif. Ils étaient très attentifs pendant les enseignements, » explique Tsering, ajoutant que les nombreux cours intensifs ont été aussi bien appréciés par les parents que par les étudiants.
Certains cours ont été enseignés par Tawu Gyaltse, étudiant à l’Université du Nord-ouest du Lanzhou (capitale de Gansu) et par deux de ses amis universitaires, représentant probablement l’approbation des collectivités locales pour cette initiative. La fin du cours d’hiver d’une durée de vingt jours à Tawu a été marquée par une cérémonie finale présidée par Tawu Nyatso, maître du monastère Geshe Paljor, selon Tsering. Des prix ont alors été délivrés aux étudiants les plus performants.
« Les cours bilingues sont devenus une nécessité pour vivre dans la société moderne, » déclare le professeur Tawu Gyaltsen, en abordant les étudiants lors de cet événement.
« L’enseignement de la langue tibétaine devrait être promu et renforcé par des cours tout au long de l’année,» expliquait Gyaltsen.
Les droits à la langue maternelle sont devenus un point central pour les Tibétains, leur permettant de réaffirmer l’identité nationale, ces dernières années. Hélas, les autorités chinoises ont régulièrement empêché les cours de langue de se produire argumentant qu’ils étaient hors système éducatif (contrôlé par l’État).
Ces cours de langue donnés de manière informelle sont typiquement considérés comme étant « des associations illégales, » avec des mesures de sécurité serrées comme à Pema (Qinghai). En effet, il y a eu dans ce lieu des résidents qui ont récemment tenu des cours de langue dans le secret, par peur des arrestations. (tibet.fr)
6 Février 2016
PEKIN / LHASSA : Le Tibet fermé aux visiteurs étrangers, avant une période sensible…dès le 25 février 2015.
Le Tibet fermé dès avant le mois de mars 2016 … Y a-t-il de quoi être étonné ? Pékin n’a nul besoin d’en préciser les raisons … Chaque anée cette date ravive les rancoeurs des Tibétains, qu’ils vivent sur le Plateau – nomades ou citadins – ainsi que ceux de la diaspora …
Alors que toutes les Communautés tibétaines en exil peuvent manifester dans de grands rassemblements officiels, leur opposition à cette colonisation qui veut à tout prix cacher son nom, il n’ en est pas de même au Pays des Neiges .
Interdiction formelle de faire apparaître TOUT ce qui pourrait ressembler à une tentative de réminiscence de l’exil forcé du Dalaï Lama vers l’Inde, dès mars 1959. Durant les premières années, le jeune leader religieux et politique, récemment intronisé, fut rapidement suivi par environ 100 000 Tibétains ; tous installés à Dharamsala constituent maintenant une Communauté active autour du Dalaï Lama qui, il y a quelques années, décidait de renoncer à son rôle politique .
Cependant Les Tibétains ne reconcent pas à la défense de leurs droits fondamentaux, considérablement violés par le Gouvernement chinois, et ce en dépit de la Constitution
chinoise .
Mars est donc en effet un mois très, très sensible …
Interdire l’accès du Tibet à tous les visiteurs, n’est-ce pas de la part de Pékin une mesure de précaution terrible, qui peut permettre toutes les exactions, à l’ abri de tous les regards, comme cela s’est produit en d’autres circonstances assez semblables.
Le Bureau
Le Gouvernement chinois vientd’annoncer que la Région Autonome du Tibet sera fermée pour tous les voyageurs venant de l’étranger et ce à compter du 25 février, peu de jours en amont de quelques dates anniversaires politiquement sensibles, incluant les émeutes de mars 2008, qui avaient éclaté sur le Plateau du Tibet, en regard des Jeux Olympiques de Pékin alors en préparation.
Selon une une information de tripadvisor, la totalité de la Région Autonome du Tibet (TAR ) sera fermée dès le 25 mars, les autorités ayant délivré une notification à toutes les villes importantes et tous les Comtés pour les informer de l’obligation faite à tous les visiteurs étrangers de quitter la région avant la date limite.
Il n’est pas encore précisé quand cette région, qui dépend largement de l’industrie du tourisme, sera en mesure de rouvrir aux voyageurs « sacs à dos « Cependant les agences de tourisme envisagent que cette réouverture au tourisme pourrait se produire la première semaine d’avril.
Phelim Kine, Directeur Député de la section Asie de Human Rights Watch’s a tweeté, “Something to hide?” « quelque chose à cacher » dès que le Gouvernement chinois eut décidé de fermer toute la région à tous les touristes étrangers.
Selon le TCHRD,- Centre Tibétain des Droits de l’Homme et de la Démocratie-, en 2008, 2300 Tibétains avaient été arrêtés par les autorités chinoises dans différentes parties du Tibet. L’ Administration Centrale Tibétaine (CTA) affirme de son côté que plus de 140 Tibétains avaient trouvé la mort lors de la répression bien que, selon d’autres sources, le nombre serait plus élevé.
Depuis, ce sont 143 Tibétains qui ont eu recours à l’auto-immolation en signe de protestation contre l’ oppression chinoise au Tibet. (tibet.fr)
6 Février 2016
La Chine publie sa liste de «Bouddhas vivants authentiques»
La Chine vient de publier sa première liste des «Bouddhas vivants authentiques», précisant qu’ un nombre croissant de Bouddhas frauduleux utilisaient leur statut pour escroquer de l’argent aux croyants.
Pékin a pris l’ initiative inhabituelle de se préoccuper des questions de réincarnation en donnant les noms, les photos et les lieux de résidences des 870 Bouddhas « authentiques » sur le site de l’Administration d’Etat pour les Affaires religieuses, selon Xinhua News Agency. C’est une initiative qui a été saluée par l’un des hommes figurant sur la liste. « En tant que Bouddha authentique, je me sens vraiment heureux à ce sujet» déclarait Drukhang Thubten Khedrup à l’agence de presse gérée par l’Etat.
Selon l’agence des Affaires religieuses de la Chine, le système a été inauguré pour contrer les « faux » Bouddhas qui discréditent le bouddhisme tibétain en escroquant de l’argent aux croyants.
Cependant, le système de répertoire spirituel a déjà été critiqué et considéré comme un autre moyen de contrôler les affaires tibétaines. «Cette base de données de Bouddhas vivants et l’ensemble de règles concernant la réincarnation constituent clairement une mesure préventive de la part du Gouvernement pour contrôler ce qui se passera après le Dalaï Lama, » déclarait Nicholas Bequelin d’Amnesty International, au Time magazine en décembre 2015,à l’annonce de la liste. Cette liste officielle est également considérée comme un moyen de confirmer les choix de l’Etat pour les autres nominations religieuses.
Tenzin Gyatso, le 14 ème et actuel Dalaï Lama, est – selon la croyance bouddhiste tibétaine – une réincarnation d’un précédent Lama qui a décidé de renaître à nouveau, pour continuer son travail. Il est basé en Inde depuis qu’il a fui le Tibet après l’échec du soulèvement de 1959. En 1995, le 14ème Dalaï Lama et Pékin ont nommé deux jeunes garçons différents pour le même titre de Panchen Lama, le deuxième rôle le plus important dans le Bouddhisme tibétain.
Lors du 20 ème anniversaire de l’intronisation du Panchen Lama en décembre, maintenant âgé de 25 ans, Pékin le présentait comme l’unique, titulaire officiel de ce rôle.
Traduction France Tibet
Note de France Tibet :
* Gendhun Choekyi Nyima : Panchen Lama reconnu selon les rituels du Bouddhisme tibétain et dont on est sans nouvelles depuis sa disparition, concommitente de la condamnation à mort de Tenzin Delek Rinpoche et de son assistant pour avoir aider à la reconnaissance de la réincarnation.
* Gyancain Norbu — Wikipédia : Panchen Lama nommé par tirage au sort falsifié et cérémonie montée de toute pièce par Pékin dont l’ opposition à toute religion est pourtant manifeste et éloignée de toute concession dans ce domaine depuis Mao .
D’après Wikipédia : Le Panchen-Lama est considéré comme une émanation du Bouddha Amitabha (« de lumière infinie »), alors que le Dalaï-Lama est considéré comme une émanation du Bodhisattva de la Compassion, Avalokiteshvara.
D’après Jeffrey Hopkins, « Le Dalaï-Lama est le dirigeant spirituel et politique du Tibet, tandis que le Panchen-Lama est le chef de la région de Shigatsé » au Tibet
6 Février 2016
Sichuan : Les photos du Dalai Lama interdites de vente et d’affichage avec obligation pour les commerçants de les remettre aux autorités chinoises avant la date limite du 2 février
Les autorités de la province du Sichuan ont demandé aux commerçants de la région de remettre tout leur stock de photos du chef spirituel exilé le Dalaï-Lama, avec de «lourdes sanctions» pour ceux qui ne respecteraient pas cette demande avant le 2 février.
L’ordre, qui a été publié le 31 janvier dans trois départements, ajoute également que les photos ne peuvent plus être vendues ou affichées dans les boutiques et magasins.
« Au cas où une boutique ou un magasin possédant des photos du Dalaï-Lama ne les aient pas rendues volontairement au Bureau de la discipline culturelle du comté de Draggo d’ici au 2 février, ces derniers s’exposeraient alors, en cas de retard ou ne non restitution, à de sévères sanctions. » indique l’ordre dont le service tibétain de Radio Free Asia a pu obtenir une copie.
Avant l’émission de l’ordre le 31 janvier dernier, on estime que 40% des magasins du Comté ont vendu ou affiché la photo du Dalaï-Lama.
Le Dalaï Lama a fui le Tibet, pour trouver exil en Inde, lors de l’échec du soulèvement national de 1959 contre la domination chinoise. Depuis, au Tibet, afficher une photo du Dalai Lama ou célébrer son anniversaire en public est lourdement puni par les autorités.
Cependant les politiques interdisant l’affichage de la photo du Dalaï Lama ont été appliquées de manière très inégale dans les Préfectures tibétaines des provinces chinoises de l’ouest et dans la Région Autonome du Tibet (RAT). Par exemple les autorités ont parfois permis de montrer publiquement son image lors de grands rassemblements religieux dans les monastères de la région.
Traduction France Tibet
Une province chinoise abritant une importante population tibétaine a lancé une campagne de confiscation des images du dalaï lama, le chef spirituel tibétain en exil, comparé par un expert chinois à Saddam Hussein, a rapporté mercredi la presse chinoise.
«C’est une campagne récurrente contre la pornographie et les publications illégales avant le Nouvel an chinois», a commenté un responsable de la propagande de la province du Sichuan (sud-ouest), Gou Yadong, cité par le quotidien officiel Global Times.
Tous les commerçants de la province, voisine du Tibet, ont été priés de remettre d’ici mardi aux autorités les photos du dalaï lama qu’ils vendent régulièrement sous le manteau, en dépit de l’interdiction officielle.
Immense ferveur
Bête noire des autorités communistes, accusé de vouloir l’indépendance du Tibet, le dalaï lama jouit néanmoins d’une immense ferveur auprès des Tibétains, très nombreux à posséder son portrait. Des commerçants du Sichuan n’hésitaient pas ces dernières années à afficher son portrait.
Une «brigade d’application de la loi» a été mise sur pied, comprenant des policiers et autres fonctionnaires, chargée de collecter les images interdites.
Un expert cité par le journal n’a pas hésité à comparer le dalaï lama, prix Nobel de la paix, à Saddam Hussein, l’ancien dictateur irakien exécuté en 2006 pour crimes contre l’humanité.
Portraits de dirigeants
«Accrocher son portrait à la vue des Chinois, c’est comme accrocher le portrait de Saddam Hussein à la vue des Américains», a avancé cet expert, Lian Xiangmin, du Centre de recherches en tibétologie de Chine, basé à Pékin.
«Les habitants sont plutôt invités à accrocher des portraits des dirigeants passés et actuels du pays», a indiqué le responsable régional de la propagande, en allusion à Mao Tsé-toung et ses successeurs. (afp/nxp)
https://www.lematin.ch/monde/Les-portraits-du-dalai-lama-confisques-au-Sichuan/story/28249186
6 Février 2016
Discours du Premier Ministre tibétain sur les effets de la mondialisation
DHARAMSHALA : Sikyong Dr Lobsang Sangay s’est adressé à plus de 10 000 étudiants dans le cadre du Conclave National des Etudiants indiens, également connu sous le nom du Parlement des étudiants indiens ( Bharatiya Chatra Sansad) venus de toute l’Inde au campus du MIT de Pune le 29 janvier.
C’était le 6ème Conclave de l’ Organisation étudiante, considérée comme l’une des plus grandes au monde. Dr Lobsang Sangay, qui est également un membre de la direction de l’organisation, a félicité les autres intervenants parmi lesquels : Shri Venkiah Naidu, Shri Sitaram Yechury, Shri Mahesh Bindra et quelques autres avec la remise des écharpes traditionnelles et des prix au nom de l’organisation.
S’adressant au public, Sikyong a évoqué la réalité de la mondialisation et ses conséquences particulièrement dans les domaines de l’environnement et du réchauffement climatique. « La mondialisation est une réalité et l’Inde doit en faire partie. Mais, si la mondialisation est une réalité, il y a également une autre réalité. Qui est que nous n’avons qu’une seule Terre que nous pouvons appeler notre maison. Si nous épuisons toutes les ressources naturelles telles que l’eau et les forêts pour la mondialisation, alors nous n’aurons plus de maison, » a t-il déclaré.
Faisant allusion aux conséquences inquiétantes pour les centaines de millions de personnes qui dépendent de l’eau, Sikyiong a annoncé que les guerres dans le futur pourraient être causées par l’imminente pénurie d’eau douce.
« Auparavant les guerres étaient des guerres de territoire, aujourd’hui elles sont causées par l’énergie comme nous le montrent les guerres au Moyen-Orient. Toutefois, beaucoup d’experts pensent que dans le futur, les guerres seront menées pour le contrôle de l’ eau. De Maharashtra à toute l’Inde, la situation en eau douce est critique. »
« La Chine représente 19% de la population mondiale, mais détient seulement 11 à 12% d’eau douce, ce qui signifie que 7 à 8% de la population chinoise, soit autour de 400 millions de personnes sont face à une pénurie d’eau. En Asie du Sud, Inde, Pakistan et Bangladesh, la situation est encore pire. La question des suicides des fermiers est intrinsèquement liée à la pénurie d’eau. »
« Dans un tel contexte, l’Himalaya et le plateau tibétain ont une importance vitale car après les deux Pôles, la troisième plus grande réserve de glace se trouve en Himalaya et sur le Plateau tibétain avec 46 000 glaciers et 150 000 km carrés de glace. »
Cependant, Sikyong déplorait que les réserves de glace du Plateau tibétain soient aussi en train de fondre rapidement en raison du réchauffement climatique qui pourrait entraîner de graves répercussions.
« 50% de la glace et des glaciers himalayens et du Plateau tibétain ont déjà fondus durant ces dernières années. Selon la Nasa, d’ici 2050, les 50% restants des glaciers du Plateau pourraient fondre. Les glaciers au Tibet et sur le Plateau tibétain sont la principale source d’eau douce pour beaucoup des grands fleuves d’Asie, le Bhramapoutre, la Yamuna, le Gange, l’Indus, le Mekong, le Salween, l’Irrawady, le fleuve jaune, etc. » déclarait le Sikyong, à cet égard que va t-il arriver à tous les fermiers et pécheurs qui dépendent de ces rivières pour leur subsistance.
Le Sikyong a également évoqué l’intérêt grandissant, particulièrement en Inde du Nord Est, concernant la construction de barrages par la Chine sur les rivières du Tibet. « Je me suis rendu à Guwahati il y a 3 ans. Quand j’en ai parlé, j’ai reçu des réponses assez tièdes. Toutefois, quand j’y suis retourné l’année dernière, les locaux étaient très intéressés par ce que j’avais à dire. Parce que ce dont j’avais parlé il y a 3 ans était devenu réalité. La quantité d’eau du fleuve Bhramapoutre a commencé à diminuer en raison des barrages et des projets hydroélectriques au Tibet. [ réalisés par Pékin, ndlr] »
Reconnaissant la nécessité de la mondialisation, le Sikyong a appelé à la modération dans notre utilisation quotidienne de ressources afin de diminuer notre empreinte carbone sur la planète. Sikyong a mis l’accent sur l’adage « Pense globalement et agis localement » afin de rappeler à chacun ses devoirs dans le but de sauvegarder l’environnement pour la santé et la durabilité de la Terre.
« Si nous n’agissons pas maintenant, la mondialisation ne sera pas seulement un obstacle, mais sera également la cause du réchauffement climatique dans le monde entier et particulièrement en Asie et en Inde » a t-il conclu.
Parmi les intervenants de ce Conclave, il faut citer le lauréat du prix Nobel Kailash Satyarthi, le ministre de la Défense, Manohar Parrikar, le fondateur d’Infosys Naranyan Murthy, le champion olympique Abhinav Bindra, la présidente de Pepsico Indra Nooyi, le joueur de tennis indien Leander Paes, ainsi que Kiran Bedi *.
Suite à son engagement à Pune, le Sikyong s’est rendu à Calcutta où il s’est adressé à l’Organisation des Entrepreneurs (EO) pendant une réunion intitulée « Activité d’apprentissage avec Lobsang Sangay » le 30 janvier. L’EO est un réseau de plus de 11 000 dirigeants d’entreprises de 48 pays. (tibet.fr)