23 Avril 2016
L’ancien prisonnier politique Jigme Gyatso explique la torture chinoise devant la Commission exécutive sur la Chine du Congrès américain
Malgré les réformes, les autorités chinoises permettent encore les aveux sous la contrainte et la torture généralisées des détenus.
La Commission exécutive du Congrès américain sur la Chine (CECC) a organisé, le 14 avril 2016, une audience portant sur la torture systématique couramment utilisée dans les centres de détention de la Chine communiste. Ce qui a été exposé est décevant et inquiétant. Les témoins ont fourni des détails de ce qu’ils avaient personnellement vu et vécu.
Le but principal de la torture en Chine est d’extorquer des aveux de crimes. Elle est également utilisée pour casser la volonté du sujet et l’humilier.
Jigme Gyatso (Golog Jigme), moine tibétain, originaire de la province du Sichuan, a travaillé dans la province du Gansu avec le réalisateur Dhondup Wangchen, emprisonné six ans pour avoir réalisé un film sur la vie tibétaine.
Jigme Gyatso a lui aussi été arrêté et sévèrement torturé pendant deux mois en 2008, et de nouveau, mais moins brutalement, en 2009 et 2012. Il a résumé sa première incarcération de 2008 ainsi :
« Pendant un mois et 22 jours, j’ai été torturé en permanence. J’ai été forcé de rester dans la « chaise du tigre » … jour et nuit. … Mes bras ont été menottés devant moi sur une petite table en métal, et mes jambes étaient pliées sous le siège et attachées à la chaise avec des menottes en fer. Mes articulations ont souffert horriblement et à un moment mes pieds sont devenus tellement enflés que tous mes ongles sont tombés. J’ai encore des cicatrices sur mes poignets et chevilles datant du temps où la chaise a été retournée et suspendue au plafond, pendant des heures. J’ai été privé de sommeil et on me donnait très peu à manger, et j’avais incroyablement soif … ».
Lors de l’échange du Comité des Nations Unies contre la torture avec la Chine à Genève en novembre 2015, Jigme Gyatso a entendu un fonctionnaire chinois défendre la « chaise du tigre » comme étant une protection et une sécurité pour les détenus. « Je passais des jours et des nuits dans une telle chaise ; c’était une horrible torture », a-t-il dit.
A la fin de l’audience, le Président Smith a fait remarquer que l’affirmation selon laquelle ces entraves protégeaient le détenu était « absurde ».
Jigme Gyatso a raconté qu’il a également été battu avec des bâtons de bois et des appareils électroniques . Ses mains étaient enchaînées derrière son dos et il fut suspendu à un tuyau au plafond.
Il n’a jamais été formellement arrêté ou inculpé et n’a jamais été jugé. Il a été détenu au secret sans rencontrer d’avocat ou bénéficier d’un traitement médical. Dans sa troisième détention en 2012, il était certain que les autorités allaient le tuer. Il a réussi à s’échapper et, après s’être caché pendant 20 mois, a fui en Inde et a finalement obtenu l’asile en Suisse.
23 Avril 2016
Des Tibétains qui avaient manifesté contre la confiscation de terrains sont poursuivis par la justice dans le Sichuan…
Une procédure a été mise en route à l’encontre de trois Tibétains, dans la province du Sichuan dans l’ouest de la Chine. Ils étaient détenus depuis l’année dernière pour avoir tenté de récupérer des terres saisies par les autorités locales. Ils furent rejoints par un quatrième homme qui avait été libéré précédemment mais qui fut mis une nouvelle fois en détention, selon certaines sources.
Les quatre hommes faisaient partie du groupe de Tibétains qui réoccupèrent brièvement les terres communautaires en question confisquées auparavant. Ces événement ont eu lieu dans la ville de Thangkor dans le comté du Dzoege -en Chinois, Ruo’ergai- de la Préfecture tibétaine de Ngaba -Aba – et de la préfecture autonome du Qiang, rapportent ces sources à l’antenne tibétaine de Radio Free Asia.
Une source, qui a accepté de parler sous le couvert de l’anonymat a identifié les hommes : Jigie Kyab, Rinchen Dorje, Phurko et Kurde Yeshe. « C’est le 31 mars que trois Tibétains qui étaient incarcérés et une autre personne qui avait été libérée précédemment sont poursuivis par le Tribunal populaire de Dzoege » nous confie la source. (Ndlr : Le Tribunal Populaire local ou Cour Populaire locale est le tribunal qui gère le droit pénal et le droit civil.)
La source nous informe également que : « Seuls quatre membres de chaque famille de chaque accusé avaient étés autorisés à assister au procès et ils furent soumis à une fouille approfondie avant de pouvoir accéder à la salle d’audience ».
Au cours du procès, il fut demandé à chaque accusé lequel d’entre eux était responsable du marquage etde la clôture des terres litigieuses. Les terres en question leur avaient été confisquées il y a cinq ans de cela, alors que depuis aucune exploitation n’ait été réalisée sur ces terres, les autorités locales les utilisant plutôt pour les louer à des particuliers.
« Pendant le procès, Jigie Kyab demanda au Tribunal de bien vouloir épargner Rinchen Dorje, en raison de son mauvais état de santé et d’aller en prison à sa place tandis que Rinchen Dorje demandait la même chose pour Jigie Kyab qui est encore jeune et qui a toute la vie devant lui » rapporte encore cette source.
Manifestation à Chengdu
Les pièces justificatives relatives aux demandes des Tibétains concernés par les terres confisquées avaient été confiées à Kyab qui dut vivre clandestinement dans le but de pouvoir présenter le dossier de la Communauté à des autorités provinciales plus haut placées, selon les dossiers antérieurs de RFA.
Kyab joua également un rôle dans une manifestation regroupant une vingtaine de Tibétains de la zone du Thangkor, manifestation qui eut lieu le 28 janvier 2015 à Chengdu, capitale de la province du Sichuan.La police mis fin rapidement à cette protestation, dont le but était la récupération des terres confisquées et gardait en détention 11 Tibétains. La manifestation avait eu lieu devant des bâtiments du Gouvernement : le Congrès populaire du Sichuan dans lequel se tenait une réunion des officiels. Parrallèlement, une autre source confirmait à RFA que ces quatreTibétains étaient bien poursuivis par la justice.
« Les quatre sont poursuivis et il est dit que le verdict tombera d’ici une semaine » toujours selon une source de Thangkor.
La réquisition de terres rurales à des fins de transactions immobilières lucratives est une pratique courante des autorités locales au travers de toute la Chine et génère des milliers d’ « incidents de masse » chaque année. Beaucoup d’entre eux aboutissent à une répression violente, une détention des principaux organisateurs et une pression intense imposée à la population locale pour qu’elle se plie aux souhaits du Gouvernement.
Rapporté par Lobe Socktsang pour le service tibétain de RFA. Traduit par Karma Dorjee, écrit en anglais par Richard Finney.
à lire aussi : Une famille tibétaine battue pour avoir refusé de vendre ses terres
23 Avril 2016
Mini Tashi a pris son envol … « Baby Tashi is born »…
Mini Tibet Ballon : Mini Tashi est né, Baby Tashi is born… !
Heaven Crawley, propriétaire et instigatrice du projet anglais TIBET BALLOON (http://www.tibetballoon.org.uk/) vient d’écrire « Baby Tashi is born! » sur son blog https://www.facebook.com/tibetballoon/.
Il faut dire qu’avec son mari, Paul Dopson, elle mène depuis deux ans un vrai combat pour faire admettre dans les rencontres de montgolfières son ballon aux couleurs du drapeau du Tibet. Depuis sa première présentation à Brighton (Angleterre) elle a souvent dû faire face à des obstacles créés par les autorités chinoises dans les différents pays où ont eu lieu des rassemblements de montgolfières : des pressions directes ou indirectes vennues de l’Ambassade de Chine, dépêchant ses officiels vers les organisateurs .
En France ce fut le cas lors du fameux rassemblement annuel de Chamblay en Lorraine, ce dernier 17 juillet 2015 : nous ne pouvons que féliciter et remercier Philippe Buron-Pilâtre, l’organisateur du Lorraine Mondial Air Ballons, d’avoir su prendre cette position très ferme face à ces intimidations chinoises répétées et de s’en être expliqué très clairement devant les médias.
Jean-Claude Rey et Georges Roche, deux instigateurs d’animations lors des manifestations tibétaines organisées par France-Tibet, se sont lancés un défi en voyant cette superbe montgolfière baptisée « Tashi » : réaliser une reproduction en modèle réduit radiocommandé. Le projet s’est rapidement concrétisé avec l’aide du Sam-Clap, le secteur modélisme de l’UFOLEP. Une fois les autorisations de Heaven Crawley accordées, la maquette a été envoyée à la société allemande Bölling qui se chargeait de la mise en oeuvre.
C’est donc ce samedi 16 avril 2016 que Georges a pu prendre livraison de « Mini Tashi » chez Richard Bölling à Brigachtal (Forêt Noire). Dès le début, Richard fut enthousiasmé par ce projet
« Portez haut les couleurs du Tibet ! »
L’enveloppe de 7 mètres de haut et de 80m3 équipée d’une nacelle avec deux brûleurs, les bouteilles de gaz et la radiocommande était prête à prendre son envol. Le temps était très incertain pour ce premier essai, mais comme par magie, dès la sortie de l’enveloppe colorée… le soleil a fait son apparition et le vent est tombé :
« Tragt stolz die Farben des Tibet in die Höhe! »
s’exclamait Richard tout heureux de voir voler la 720ème mini-montgolfière réalisée dans son atelier !
De nombreuses manifestations destinées à faire connaître la culture tibétaine accueilleront ce Mini-Tibet-Ballon. France Tibet est d’ores et déjà invitée pour la présentation officielle de « Mini Tashi » lors d’un rassemblement de mini-montgolfières le samedi 7 mai 2016 avec l’association Mini Ballon Passion et l’UFOLEP Dordogne à Coulaures, la première commune du département à avoir parrainé la ville de Darchen située au pied du Mont Kailash, la montagne sacrée du Tibet.
23 Avril 2016
Le Tibet apprend les ficelles de la démocratie
Les bulletins de vote ont parlé. Lobsang Sangay, le Premier ministre du Tibet a été réélu comme « Sikyong » (Premier ministre) pour diriger les réfugiés tibétains au cours des cinq prochaines années. Dans les temps anciens, l’Oracle d’État parlait au «chef spirituel» le Dalaï Lama et lui donnait des instructions sur la façon de mener les affaires de l’Etat.
Maintenant, les temps ont changé, et bien que certains puissent regretter l’ancien temps, la démocratie, décidée par le Dalaï Lama en mars 2011, est plus appropriée pour un Etat moderne.
La démocratie
Le leader incontesté du Tibet a pensé que le temps était venu pour le Tibet de devenir une démocratie dirigée par un chef choisi par le peuple, au lieu d’une incarnation divine régnant en vertu de son droit imprescriptible. Ce fut une des grandes mesures du Dalaï Lama, et cela a fortement irrité Pékin.
La direction chinoise actuelle ne croit pas à la démocratie. Bien que le Parti communiste gouverne au nom du «Peuple», la participation des masses est absolument injustifiée.
La Commission électorale tibétaine en exil ne dévoilera les résultats officiels que le 27 avril prochain. Mais des sites web privés donnent Lobsang Sangay vainqueur avec 33 234 votes, tandis que son adversaire Penpa Tsering arriverait seulement à 24 752 votes en sa faveur, sur environ 90 000 électeurs enregistrés.
La beauté de la démocratie est souvent le facteur anti-titularisation contre les politiciens au pouvoir. Mais les choses sont différentes au Tibet, où il y a un immense respect pour la hiérarchie établie. En fait, beaucoup pensent que le Dalaï Lama a dû forcer vers la voie de la démocratie face aux réticents.
Au cours de la récente campagne, les Tibétains ont compris les aspects du processus. Ceci explique sans doute la réaction du Professeur Samdhong Rinpoche, le premier élu directement dans cette fonction de Premier ministre élu. Il a indiqué à un journal de Delhi, qu’il avait boycotté le processus électoral parce que cette dernière campagne s’était éloignée des idéaux.
« Le Gouvernement en exil a été fondé sur les principes de Swaraj du Mahatma Gandhi. Il ne portait pas sur la concurrence où l’opposition », a-t-il déclaré.
Eh bien, la démocratie est la démocratie, avec ses bons et mauvais côtés. Le Dalaï Lama a ri quand il a demandé aux deux candidats au cours d’une audience: « Comment se déroule le match de boxe? »
A la fin de la campagne, de façon impromptue, Dicki Chhoyang, la ministre de l’information et des relations internationales, oeriginaire du au Canada, avait démissionné et déclarait son intention de voter pour Tsering.
Dans sa déclaration, elle a énuméré « quelques traits de caractères personnels » qu’elle jugeait important pour le Sikyong. Sa liste était intéressante: la motivation et le dévouement à l’intérêt collectif, la capacité de penser de manière globale et avec une vision à long terme, être honnête, avoir l’esprit d’équipe, etc.
Qualités
Le Premier ministre en exercice manquait-il de ces qualités ? Maintenant que les gens ont parlé, on ne peut qu’espérer que toute la Communauté va s’unir autour du nouveau Sikyong.
Certes, tout n’est pas parfait dans la société tibétaine en exil, mais est-ce qu’une société parfaite existe ? Quelques jours après le vote final, le Dalaï Lama a parlé des conditions de santé déplorables dans certains établissements tibétains en Inde, et a demandé à la nouvelle administration de fournir de meilleurs soins et services.
« Les bonnes apparences de bien-être ne vont pas aider. Ce sera la gloire vide », a-t-il ajouté.
Avenir
Un autre domaine auquel le Sikyong devra se pencher sérieusement sur les événements au Tibet.
Les dissensions sont apparues récemment dans la direction chinoise. Le South China Morning Post a rapporté que Zhu Weiqun, l’interlocuteur des Envoyés spéciaux du Dalaï Lama et un autre, intransigeant sur les affaires du Tibet, ont été accusés d’avoir pris des pots de vin énormes « pour accorder des homologations à des personnes pour devenir Bouddhas vivants.»
Le Hong Kong Daily cite quotidiennement un site chinois à l’étranger, Bowen Press, qui croit que Zhu est sous enquête pour avoir prétendument accordé le statut de « Bouddha vivant » – de « lama réincarné »- en échange d’argent.
Si cela est avéré, ce serait un énorme changement ; Zhu, après tout, avait préconisé que le Parti Communiste était le seul habilité à décider de la réincarnation du Dalaï Lama et a promis de suivre strictement les politiques.
Dans de nombreux domaines, la direction chinoise à quelques pas d’avance sur Dharamsala. Prenez l’exemple de la véritable marée de touristes continentaux, qui en envahissant le Plateau du Tibet a changé de manière irréversible le « Toit du Monde ». Plus de 50 millions de visiteurs annuels ont été le prétexte pour étendre l’infrastructure frontalière, construire à la hâte des lignes de chemins de fer, des routes et des aéroports … tous menant en Inde.
Le nouveau chef devra être en mesure de prendre en compte ces questions en relation avec New Delhi et Pékin. Le fait que le Dalaï Lama ait « imposé » un système démocratique est important pour l’Inde. Ce système correspond au système de valeurs de l’Inde. Il devrait définitivement être encouragé par Delhi, et avec le Dalaï Lama qui vieillit, il est crucial d’avoir un interlocuteur solide, quelqu’un qui peut parler au nom de la Communauté tibétaine et avoir de l’influence au Tibet.
Est-ce que Lobsang Sangay sera à la hauteur ? Seul l’avenir nous le dira.
23 Avril 2016
Shokjang, Tibétain, écrivain emprisonné fait appel de sa peine de prison, en se référant au texte : « Protégé par la Constitution de la Chine ».
Un écrivain tibétain, Shokjang, aussi appelé Druklo, a été emprisonné le 17 février par le Tribunal intermédiaire de Rebjong – Tongren en chinois – dans le district de Malho (Huangnan), une préfecture du Qinghai, province du Nord-Ouest chinois, selon une source [qui garde l’anonymat ] du service tibétain de RFA (Radio Free Asia).
Shokjang vient de protester contre sa condamnation auprès de l’instance supérieure du Qinghai, dans un recours de 17 pages, dont une copie est parvenue à RFA, dans laquelle il démontre la protection de ses écrits par la loi en Chine.
Ecrivant en tibétain et en chinois, Shokjang ajoute que la Constitution chinoise garantit la liberté d’expression, écrite en particulier, selon cette source qui témoigne sous couvert de l’anonymat.
« Il serait prêt à s’excuser si l’un de ses écrits avait enfreint la Constitution sans le savoir », complète cette source.
« Il a aussi mentionné que sa femme et ses enfants comptent les minutes et secondes jusqu’à son retour, en espérant une décision rapide et positive de la Cour d’Appel. »
La famille de Shokjang n’a pas été autorisée à lui rendre visite depuis sa mise en détention.
Dans un récit antérieur auprès de RFA, une source de la région avait détaillé la détention secrète de Shokjang, le 19 mars 2015, coïncidant avec l’enlèvement d’un de ses amis.
« Avant sa détention, il avait raconté l’accroissement des forces armées et de sécurité chinoises, dans la région de Rebgong, et de leurs activités de répression sur les Tibétains ».
Shokjang avait écrit ce mois-là sur la situation dans les écoles de Kangtsa – Gangcha -, du district de Tsojang (Haibei) appartenant à la Préfecture Autonome Tibétaine du Qinghai.
Shokjang fait partie des 23 journalistes et 83 bloggers que le Parti Communiste Chinois a mis derrière les barreaux, d’après le rapport de Reporters Sans Frontières (RSF), paru fin 2015.
La traduction de la lettre intégrale de Shokjang est disponible sur: « Un blogger populaire tibétain affirme son innocence dans une lettre en prison ».
23 Avril 2016
Les candidats au poste de Sikyong présentent leurs excuses pour leur comportement criticable.
A la suite d’une remarque récemment faite par le Dalai Lama sur le déclin moral de la société tibétaine ainsi qu’une critique de la campagne des candidats au poste de Sikyong, lesquels faisaient en filigrane la promotion d’idées divisionnistes comme le régionalisme, les deux candidats se sont adressés ensemble à la presse lors de la conférence de presse ce 7 avriafin d’ appeler la population tibétaine à l’unité et à la cessation des attaques personnelless qui se poursuivent sur internet parmi certains de leurs partisans.
Penpa Tsering, prenant la parole le premier a remis les choses dans leur contexte : « Durant la célébration du centenaire de Mentseekhang le 23 mars dernier, Sa Sainteté le Dalai Lama a exprimé son sentiment quant au déroulement de la campagne et au comportement des Tibétains, les deux axés sur la division et la critique ; et je tenais à lui présenter mes plus profondes excuses pour lui avoir causé ce désagrément. » Il ajoutait ensuite qu’il n’avait aucun grief vis à vis de son rival et que les Tibétains devaient maintenant se focaliser sur l’avenir puisque le passé ne peut être changé.
Lobsang Sangay présentait lui aussi ses excuses à Sa Sainteté : « Je suis désolé d’avoir attristé Sa Sainteté le Dalai Lama et je fais le serment que le Kashag avancera avec conviction en gardant à cœur ses conseils. Nous atteindrons ces nobles idéaux auxquels il aspire. »
En conclusion, les deux candidats au Poste de Sykiong ont rappelé leur profond regret d’avoir déçu les Tibétains résidant au Tibet.
17 Avril 2016
PARIS / SENAT : Le groupe d’études Tibet présente l’ouvrage « Nouvelle réalité : l’âge de la responsabilité universelle » co-écrit par le Dalaï Lama et Sofia Stril-Rever
Présentation au Sénat :
Ce mercredi 6 avril 2016, le groupe d’études sur le Tibet du Sénat recevait Madame Sofia Stril-Rever, co-auteur avec le Dalaï Lama de l’ouvrage : « Nouvelle réalité : l’âge de la responsabilité universelle »
En présence de plusieurs Sénateurs et de représentants de la presse, le Sénateur André Gattolin animait cette présentation. qui débutait par une projection du discours filmé de 8mm du Dalaï-Lama à Oxford, réalisé par Sofia Stril-Rever et déjà présenté en décembre lors de la Conférence COP 21 également par Madame Sofia Strill-Rever et Maître Patricia Savin.
Ce message du Dalaï Lama relate son engagement pour une « responsabilité universelle ». Sofia Stril-Rever commentait son travail de co-écriture avec Sa Sainteté le Dalaï-Lama sur la responsabilité universelle et présentait ce manifeste.
Matthieu Ricard évoquait le déficit d’altruisme qu’il faut dorénavant considérer comme l’origine des problèmes environnementaux auxquels il faut d’ores et déjà faire face.
Maître Savin apportait un éclairage juridique sur les contraintes environnementales liées aux engagements internationaux et à l’après COP21.
Devant les dangers menaçant la planète, le Dalaï-Lama appelle les hommes à modifier leur vision du monde en acceptant le concept bouddhiste d’interdépendance et de responsabilité universelle. Ainsi, chacun serait en mesure de changer le monde et, par conséquent, le sort de l’humanité toute entière.
LE LIVRE MANIFESTE DU DALAÏ-LAMA
PAROLES INÉDITES SUR NOTRE RESPONSABILITÉ UNIVERSELLE
ET LA PROTECTION DE LA VIE, HUMAINE ET NON HUMAINE
L’effondrement de la biosphère à l’échelle planétaire fait planer une menace d’extinction sur la vie terrestre. Cette crise est révélatrice d’une Nouvelle Réalité.
Le Dalaï-lama exhorte chacun à se transformer par la paix intérieure, l’altruisme et la compassion.
La prise de conscience de nos interdépendances, intuition singulièrement moderne de la sagesse bouddhiste ancestrale, est partagée désormais par le pape, les scientifiques et les philosophes.
Pour survivre à ce millénaire, l’humanité doit réaliser que tout est relié, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Le Manifeste de la Responsabilité universelle est un texte inédit mettant en lumière la communauté de destin de l’humanité.
Écrit à partir d’entretiens exclusifs avec Sofia Stril-Rever, ce livre d’engagement personnel et politique est porteur d’espoir pour le monde. Le Dalaï-lama offre sa contribution à la réflexion contemporaine sur les responsabilités humaines et les devoirs envers les générations futures.
Prix Nobel de la paix en 1989, le 14e Dalaï-Lama est reconnu internationalement pour sa promotion des valeurs humaines, son dialogue avec les scientifiques et son engagement en faveur d’une éthique laïque.
Sofia Stril-Rever est écrivain, indianiste, biographe du Dalaï-Lama et interprète de mantras sacrés.
L’éditeur : Les Arènes
A propos des intervenants :
* Vénérable Matthieu Ricard, interprète du Dalaï-Lama, moine bouddhiste, écrivain, engagé dans l’aide humanitaire au Népal et au Tibet, à la tête de l’Association Karuna Setchen.
* Sofia Stril-Rever, indianiste, biographe du Dalaï-Lama, écrivaine
* Me Patricia Savin, avocate, Docteure en droit de l’environnement, Présidente d’Orée
17 Avril 2016
L’écrivain et prisonnier politique Shokjang fait appel de sa condamnation dans une lettre ouverte
mardi 12 avril 2016 par Monique Dorizon , Rédaction
Shokjang, aussi appelé Druklo, a été condamné à 3 ans de prison et 2 ans de suspension de ses droits politiques, le 17 février 2016, par la Cour populaire intermédiaire du Comté de Rebgong [1] [2].
Cette condamnation avait suscité la tristesse des internautes et des témoignages de son innocence.
Shokjang a été secrètement arrêté le 19 mars 2015, en même temps qu’un de ses amis, Tashi Rabten (Teurang), depuis libéré [3].
Shokjang est connu pour ses articles portant sur les problèmes tibétains contemporains, notamment la politique ethnique chinoise et la relocalisation des nomades. Précédemment à sa détention, il avait écrit "à propos de la présence accrue des forces de sécurité armées chinoises dans la région de Rebgong et de la répression exercée sur les Tibétains", a déclaré une source.
Le mois de son arrestation, Shokjang avait également écrit un article sur la situation d’une école du Comté de Kangtsa [4].
Shokjang fait partie des 23 journalistes et 83 blogueurs que le Parti communiste chinois a mis derrière les barreaux en 2015 [5].
Dans une lettre manuscrite de 17 pages, datée du 24 février 2016, rédigée en tibétain, Shokjang fait appel de sa condamnation devant la Haute Cour populaire du Qinghai, en faisant valoir que ses écrits sont protégés par la loi chinoise. Cette lettre a circulé dans les réseaux sociaux chinois.
Dans sa lettre au tribunal provincial, Shokjang explique en termes clairs la manière arbitraire et illégale avec laquelle il a été détenu, interrogé, inculpé et condamné.
Vers minuit, le 16 mars 2015, alors qu’il était descendu dans un hôtel de la ville de Rebgong, deux officiers brandissant des armes à feu, l’un portant l’uniforme du Bureau de la Sécurité Publique (PSB) et l’autre un uniforme de la Police armée, ont fait irruption dans sa chambre et fouillé ses affaires.
Le 19 mars, il a été arrêté par des agents de police du Comté de Rebgong et emmené au Centre de détention du Comté le 20 mars. Ce ne fut que le 5 mai que les autorités ont admis qu’ils avaient arrêté Shokjang.
Le 21 juillet 2015, la Cour populaire intermédiaire de Malho [6] a organisé un procès, mais celui-ci a dû être ajourné pendant plus de sept mois car Shokjang refusait d’accepter qu’il avait commis un crime. Un deuxième procès a eu lieu le 17 février 2016, lors duquel il a été condamné à trois ans d’emprisonnement et privé de ses droits politiques pendant deux ans.
Le texte de la lettre de Shokjang expose l’absurdité des accusations portées contre lui et révèle un partage de sentiment avec les Chinois et les Tibétains qui subissent de semblables épreuves.
Dans sa lettre ouverte, il écrit : "La Chine est un vaste pays avec 56 nationalités différentes, et les Tibétains sont l’une des plus grandes minorités. Je suis un citoyen chinois, et en tant qu’intellectuel tibétain, je dois être concerné par les vies précieuses de mon propre groupe. Si faire cela est qualifié d’« instauration du séparatisme », rien n’est plus risible".
"Je pourrais allégrement et volontairement purger ma peine, mais je ne veux plus jamais être une personne qui ne tient pas compte de la vie de ses frères et sœurs. S’il faut le faire, je ferais la même chose pour nos frères et sœurs chinois".
La lettre ouverte de Shokjang détaille pour la première fois les éléments de l’affaire menée contre lui, que la Cour populaire de Malho au Qinghai décrit comme une "incitation à la scission de la nation".
Dans sa lettre, Shokjang fait une analyse nuancée et sophistiquée contre le fait de qualifier ses écrits de "séparatistes", en se concentrant sur l’utilisation du mot "instigation" ou "incitation" au "séparatisme" " :
"Si l’on parle « d’instigation » au séparatisme, je n’ai pas écrit un seul mot de séparatisme, encore moins instigué celui-ci. Si j’écris au sujet d’un incident dans lequel je souffre d’un préjudice, et qui devient une accusation non fondée contre moi, et si j’écris un appel à la cour au sujet de l’incident, cela ne fait pas de moi un séparatiste. Impuissant, soumis à une punition qui s’insinue en vous plus vous y pensez, je fais appel auprès de la Cour populaire supérieure afin de chercher l’objective vérité".
Shokjang rappelle que la Constitution chinoise garantit la liberté d’expression, permettant d’exprimer son point de vue par écrit.
Dans son argumentation précise et motivée, Shokjang souligne que son droit à l’expression écrite est inscrit et protégé par la Constitution chinoise. Il écrit que s’il est un "séparatiste", alors, le sont aussi potentiellement, les touristes chinois et tibétains qui postent sur les médias sociaux des observations au sujet de leurs expériences au Tibet : "Si de telles situations dans la sphère culturelle se transforment en questions politiques graves, questions de séparatisme national, cela fait-il des visiteurs des deux nationalités postant sur Internet des photos et d’autres observations sur la situation au monastère de Kumbum des auteurs de séparatisme ? Selon cette logique, seule une minorité de la population ne serait pas considérée comme séparatistes ou instigateurs de séparatisme".
Shokjang fait aussi part de l’approche pacifique des Tibétains face à leur situation, en soulignant que la raison pour laquelle il a reproduit l’extrait d’un livre sur les manifestations de 2008 rédigé par un autre écrivain tibétain, Tagyal (nom de plume : Shokdung, lui aussi emprisonné), est que : "Je ne veux plus voir une telle effusion de sang tragique. Je ne me battrai jamais pour obtenir mon propre bonheur en versant le sang des autres".
Une source demandant l’anonymat rapporte "qu’ il a présenté des excuses au cas où ce qu’il avait écrit aurait violé les dispositions spécifiques de la Constitution à son insu".
"Il a également dit que sa femme et ses enfants comptent les minutes et les secondes jusqu’à son retour, et qu’il espère donc une décision rapide et positive de la Cour d’appel", a déclaré la source. "La famille de Shokjang n’a pas été autorisée à lui rendre visite depuis qu’il a été arrêté", a-t-elle ajouté.
Shokjang est toujours emprisonné à Rebgong et n’a toujours pas été transféré dans une prison.
Voir le texte intégral traduit en anglais de la lettre de Shokjang.
Sources : Radio Free Asia, 4 avril 2016, International Campaign for Tibet, 4 avril 2016, TCHRD, 7 avril 2016.
[1] Rebkong ( རེབ་གོང་ en tibétain, Tongren ou 同仁县 en chinois), est situé dans la "Préfecture Autonome Tibétaine de Huangnan (Malho en tibétain)", région tibétaine de l’Amdo et dans l’actuelle province chinoise du Qinghai. Localiser Rebkong (Tongren ou Huangnan) sur cette carte
[2] Voir le cas de Shokjang sur le site Tibetlib.
[3] Voir le cas de Tashi Rabten sur le site Tibetlib.
[4] Kangtsa (Jiangzhaxiang en chinois) est un district du xian de Zoigé ( Ruò’ěrgài ou 若尔盖县 en chinois), dans le nord de la région tibétaine du Kham, à la limite de l’Amdo, dépendant de la "Préfecture Autonome Tibétaine et Qiang" de Ngaba, dans l’actuelle province chinoise du Sichuan. Localiser Kangtsa (Jiangzhaxiang) sur cette carte.
[5] Voir l’article (en anglais) "China Holds 23 Journalists, 84 Bloggers in 2015 : Press Freedom Report" sur Radio Free Asia.
[6] La "Préfecture Autonome Tibétaine" de Malho (en chinois Huangnan, 黄南藏族自治州) est située dans l’actuelle province du Qinghai, autrefois région tibétaine de l’Amdo.
Localiser la "Préfecture Autonome Tibétaine de Malho" sur cette carte
17 Avril 2016
Des Tibétains, employés du gouvernement, arrêtés pour avoir manifesté contre leurs licenciements
jeudi 14 avril 2016 par Monique Dorizon , Rédaction
Une quinzaine de Tibétains (ou 29 ?), employés du gouvernement, ont été arrêtés dans le Comté de Machu, suite à la réclamation faite auprès des autorités locales en vue de revoir la décision de leur licenciement.
Selon les médias, le 8 avril 2016, les manifestants, visage caché, devant les bureaux administratifs de Machu, portaient une bannière sur laquelle était inscrit : "Arrêtez d’employer ceux de l’extérieur, ça doit changer, pour parvenir au bien commun. Ce n’est pas de l’opposition politique", faisant ainsi part de leur opposition au recrutement de personnes extérieures au Comté.
"Ils ont demandé une révision de la décision de les licencier de leur emploi", a déclaré une source sous couvert d’anonymat.
La source a également ajouté qu’au lieu de prendre en compte leur demande, les autorités locales chinoises les ont rapidement arrêtés et les ont emmenés dans une prison ou un centre de détention à Machu.
Les Tibétains détenus, dont les noms ne sont pas connus, avaient tenu un poste de bas niveau dans les différents bureaux gouvernementaux, y compris le service forestier, au cours des trois ou quatre dernières années.
"Après avoir travaillé dur dans ces départements pendant tout ce temps, le gouvernement du Comté de Machu a émis une instruction mettant fin à leur emploi sous prétexte qu’ils ne possédaient pas les qualifications requises pour leur poste", raconte la source faisant aussi des allégations de corruption et de favoritisme dans l’embauche des remplaçants.
La source a révélé que certains remplaçants venaient de l’extérieur du Comté et avaient des liens avec des fonctionnaires influents du Comté et que les autres étaient sous-qualifiés pour ces emplois, n’ayant pour niveau que l’enseignement primaire. "Certains candidats ont également été embauchés en ayant payé d’autres pour se présenter aux examens à leur place", a-t-il ajouté.
Une source rapporte que les manifestants ont été battus par la police qui a aussi endommagé et confisqué leurs téléphones portables et récupéré leurs bagues en or.
Un autre groupe est venu les soutenir le 9 avril mais il a, lui aussi, été mis en détention. En date du 12 avril 2016, tous les manifestants sont maintenant libérés et autorisés à rentrer chez eux. Il leur a été dit de venir plus tard au Bureau du Comté de Machu pour y exprimer leurs opinions et inquiétudes.
Dans le passé, les Tibétains ont protesté contre les malversations dans l’attribution des emplois du gouvernement ou lors des examens d’entrée pour les emplois gouvernementaux.
Le 28 décembre 2014, des centaines d’étudiants tibétains et leurs parents se sont rassemblés devant le gouvernement local de bureaux du Comté de Luchu à Kanlho pour protester contre une malversation lors d’un examen d’entrée pour un poste au gouvernement.
De même, en juillet 2006, des dizaines de Tibétains avaient manifesté devant les bureaux du gouvernement à Xining, Province du Qinghai, accusant les autorités de favoritisme et de discrimination lors de l’attribution des quelques emplois vacants.
Source : Radio Free Asia, 8 avril 2016, Phayul, 9 avril 2016, Radio Free Asia, 12 avril 2016.
Voir également les articles :
"Discrimination chinoise vis-à-vis des Tibétains sur le marché de l’emploi", du 16/02/2012 ;
"Des étudiants de Machu, en Amdo, manifestent contre le gouvernement chinois", du 16/04/2013.
17 Avril 2016
Un moine tibétain libéré après avoir été détenu au secret pendant des années
Les autorités de la province de Gansu au nord-ouest de la Chine ont libéré un moine tibétain détenu au secret depuis presque 5 ans et elles ont averti sa famille et ses soutiens qu’aucune photo de lui ne devait être prise à sa libération, selon des sources de la région et en exil.
Aku Tenzin Gyatso, un moine du monastère de Labrang dans le Gansu, avait été arrêté après avoir salué la libération du chanteur populaire Tashi Dondrub, rapporte au service tibétain de RFA une source vivant dans la région.
« Il a ensuite disparu pendant plusieurs années », selon ce témoin anonyme.
Dondrup, chanteur réputé, avait été arrêté en décembre 2009 et détenu pendant un an et demi pour avoir chanté des chansons jugées politiquement sensibles par les autorités chinoises, selon le témoignage récent de diverses sources s’adressant à RFA.
Il avait été libéré en juin ou juillet 2011, probablement au moment où Gyatso fut arrêté.
« Au début du mois, les proches de Gyatso ont reçu une information selon laquelle il serait libéré très prochainement de la prison sise près de la ville de Lanzhou au Gansu, » nous apprend la même source.
« Libéré le 7 avril [ 2016 ], il est arrivé chez lui vers 22h le même jour » précise-t-elle.
Ses soutiens masculins n’avaient pas le droit de le saluer à son retour, mais les femmes avaient la permission de l’accueillir chez lui, rapporte un Tibétain vivant en exil, citant des contacts de la région.
« Les personnes autorisées à le voir, ont été averties de ne pas prendre de photographies ; des menaces complètent cet avertiisement : si des photos de Gyatso étaient trouvées en circulation plus tard, tous les gens présents lors de son retour seraient tenues pour responsables » témoigne Yangtso, une source de RFA en exil.
Gyatso avait déjà été détenu en 2008 après avoir participé à des manifestations à Ngabo, dans la Préfecture autonome tibétaine de Kanlho – chin. : Gannan – et au monastère de Labrang, nous apprend cette même source de RFA au Tibet.
« Il avait ensuite disparu pendant plusieurs mois sans que ses proches sachent où il se trouvait, mais plus tard, il fut libéré, » ajoute t-elle.
Après avoir été autorisé à rester avec sa famille, Gyatso pourra prochainement retourner à Labrang, déclare Yangtso.
17 Avril 2016
Le Dalaï-lama rentre chez lui, accueilli chaleureusement par les Tibétains
DHARAMSHALA, le 11 avril : Le leader tibétain, Sa Sainteté le Dalaï-lama, est arrivé aujourd’hui à Dharamshala, après un déplacement d’une semaine dans la capitale indienne et un court passage à Dehradun où il inaugurait un centre de retraite. Plusieurs personnes l’attendaient à l’aéroport de Kangra pour lui souhaiter la bienvenue, même s’il manquait les principaux officiels : Sikyong Lobsang Sangay et le porte-parole Penpa Tsering qui selon le protocole CTA, devaient recevoir le leader tibétain à l’aéroport Gaggal.
Le Ministre des Finances, Tsering Dhondup, a récemment repris les rênes du Département de la Sécurité après la démission de Kalon Dongchung Ngodup, le 6 avril. Il était lui aussi à l’aéroport de Kangra avec des personnels du bureau privé du Dalaï-lama.
L’absence des deux leaders, selon une source fiable, faisait partie de l’instruction du Dalaï-lama de ne pas les recevoir. Une source de Phayul, qui souhaite rester anonyme, rappelle que Sa Sainteté « avait demandé aux deux leaders de rester à l’écart d’une possible rencontre dans les jours à venir ». Il a aussi ajouté que les tentatives des deux Tibétains concernés – d’offrir des excuses au Dalaï-lama – n’ont pas été « reçues dans une lumière appropriée ».
Après beaucoup de spéculations sur la débâcle de la conduite des deux candidats au poste de Sikyong, [ Premier Ministre] pour la durée de la campagne et les inadéquations indiquées dans leur mandat tenant leurs bureaux respectifs – censure de toutes les sphères de l’État tibétain – ont été décernés contre les deux concernés.
Sa Sainteté, lors d’un discours public récent, a exprimé son inquiétude sur la prestation de l’Administration Centrale Tibétaine [ CTA].
Les deux candidats de Sikyong ont tenu une conférence de presse le 7 avril où à la fois le titulaire Sikyong et le président de TPIE [ Parlement Tibétain en Exil ] ont exprimé des remords et excuses officielles face aux Tibétains et à Sa Sainteté le Dalaï Lama .
Le leader tibétain est reparti aujourd’hui à Dharamshala, après un voyage d’une semaine à Delhi où il a honoré de sa présence certains organismes comme l’Institut Indien pour la Technologie, l’Ecole Springdale, l’Université Jawaharlal Nehru, et plusieurs autres.
17 Avril 2016
Un moine tibétain arrêté pour l’écriture d’un livre sur les auto-immolations a été libéré après deux ans.
Un moine tibétain vient d’être libéré en début de mois, après avoir été détenu durant deux ans pour avoir écrit un livre sur les auto-immolations au Tibet. Tritsen, âgé de 29 ans, a écrit son livre sous son nom de plume « Tri Bhoe Trak ». Il fut libéré le 19 mars, selon des sources tibétaines en exil.
Aucune information n’est disponible sur son état de santé ou ni sur les événements menant à la condamnation actuelle. Egalement, aucun détail n’est disponible sur la durée et les conditions de sa détention, ni même s’il a eu le droit d’engager un avocat pour se défendre. Bien qu’aucune information ne soit confirmée sur les charges exactes, certaines sources indiquent qu’il a été condamné pour les motifs suivants: « provocation de conflits sociaux » et « incitation au séparatisme ».
TCHRD avait rapporté plus tôt au sujet de la disparition de Tritsen, après qu’il ait été arbitrairement arrêté le 11 mars 2013 par la police armée, alors qu’il était en route vers Gade – Ch: Gande – du Comté de Golok (Ch: Guoluo), Préfecture autonome tibétaine dans la province du Qinghai.
Tristen était moine au monastère de Tongkyap avant sa détention. Il a été arrêté le 11 mars 2013, quelques jours après la publication et la distribution de son livre « Denpai Khalang » (Eng: Breath of Truth) au monastère de Tongkyap, le 8 mars 2013. Sa détention a été suivie d’une répression générale sur le monastère, le 15 mars 2013, quand un groupe de fonctionnaires du Comté de Gade a ordonné la remise des noms des moines qui avaient facilité l’obligation financière pour la publication du livre. Leurs efforts ont échoué car aucun des moines n’a avoué. Le 17 mars 2013, une grande répression a été lancée sur le monastère où une centaine de personnel de sécurité et des fonctionnaires du Comté de Gade a été déployée et une campagne « d’éducation patriotique » lancée au monastère.
Le livre de Tristen contenait des textes sur des manifestations d’auto-immolation par les Tibétains et en particulier une présentation biographique sur Lama Soeba, l’abbé du monastère Tongkyap qui est mort en s’immolant pour protester, le 8 janvier 2012. Lama Sheba était un lama réincarné et l’une des plus hautes personnalités religieuses tibétaines à commettre l’auto-immolation en signe de protestation.
Tristen est né et a grandi à Gyagor Mema, un camp nomade du village de Dokha dans le comté de Gade. Sa famille est composée de sa mère Phakmo, qui vit près du monastère de Tongkyap.
17 Avril 2016
Les vacances approchent : envie de découvrir le Tibet ?…
Le Tibet sous la botte chinoise
À Lhassa, en franchissant les portes du Pothala, l’ancien palais du dalaï-lama, on entre dans un monde de prières. Prières qui n’exaucent pas les vœux de ce pieux peuple tibétain. Dans un couloir, j’aborde un Tibétain, qui parle dans un bon anglais, et qui me confie en avoir assez de l’occupation chinoise.
Le palais est divisé en deux sections, une blanche et une rouge. La blanche était la résidence du dalaï-lama. La rouge logeait jusqu’à 400 moines. Il y a déjà eu 10 000 moines vivant aux abords du palais.
Pékin, qui envoie des colons arrogants qui aiment se croire supérieurs aux indigènes tibétains, a compris que sa conquête a une valeur touristique. Le régime communiste a cessé de raser des monuments bouddhistes.
Est-ce une consolation? Au cours d’une seconde visite en 2012, le Pothala était désormais vidé totalement de ses moines. Les guides étaient tous chinois, et chargés de nous communiquer la version officielle de Pékin. Les Chinois aiment se présenter en «libérateurs» du Tibet… Une propagande grossière. En réalité, les Tibétains croulent sous le labeur et utilisent encore le yak comme moyen de traction. Pas étonnant que des militants pro-Tibet chahutent les officiels chinois en voyage à l’étranger.
La force du régime
Dans les hôtels où les touristes logent, il n’y a pas de micros cachés… parce qu’on ne prend même pas la peine de les cacher! Le régime communiste veut que vous vous sachiez épiés en permanence pour vous intimider.
Maintenant que la Chine vide Lhassa de ses moines, ces derniers sont entassés dans un monastère de haute montagne. Ce peuple se meurt, et le monde entier s’en moque. Et tout ça pourquoi? Mao pensait trouver du pétrole au Tibet. Il n’y en a pas. La Chine est restée pour le bois et le potentiel hydroélectrique. Mais c’est surtout pour le plaisir de soumettre un peuple plus faible que le géant asiatique s’entête.
De la Chine au Tibet, je garderai toujours le souvenir de ce soldat à peine adulte qui venait nous narguer, pour nous montrer sa supériorité, et essayer d’extirper des pots de vin et des cigarettes. De crainte d’aller en prison, nous nous sommes humiliés à lui donner un paquet de Marlboro… sans quoi il nous l’aurait fait payer. C’est beau, hein?
Quelques images significatives …qui nous parviennent via facebook …
https://www.facebook.com/rewo1959/posts/226845601007342?pnref=story
10 Avril 2016
Manifestation et arrestation d’ environ 16Tibétains étudiants diplomés, réclamant l’arret de la discrimination face à l’emploi …
Plus de seize jeunes Tibétains viennent d’être arrêtés dans le Comté de Marchu, Province de l’Amdo au Tibet, là où ils avaient organisé une protestation pacifique à l’encontre du Gouvernement chinois local concernant la discrimination au travail visant des Tibétains ainsi que le choix des autorités favorisant des » étrangers « .
L’arrestation est survenue lors de la manifestation de ce groupe de Tibétains, étudiants de troisième cycle dans le Comté Marchu – Province de Gansu en Amdo, région située à l’est du Tibet – le vendredi, le 8 avril 2016.
Les sources précisent que le Gouvernement chinois local venait de récemment publier un avis dans plusieurs bureaux, incluant le département forestier, annonçant qu’ il ne sera plus permis aux étudiants de troisième cycle de travailler dans les bureaux gouvernementaux de ce Comté. La plupart des Tibétains pouvaient y travailler pendant 3-4 ans.En conséquence, ces Tibétains se trouvent désantagés puisque ne se voyant pas assigné un travail par le Gouvernement, en raison de leur état de Tibétain. Les autorités abusent de leur position et les postes sont attribués à des postulants étrangers à la région. Des examens de recrutement de fonctionnaires sont mis en place de façon partiale, désavantageant injustement les Tibétains qui ont travaillé pour le Gouvernement durant 3 ou 4 années.
Les photographies reçues par le TPI montrent donc un groupe d’au moins 15 Tibétains, diplômés universitaires risquant l’ arrestation alors qu’ils manifestent contre cette discrimination au moment de l’emploi. Ils sont installés face à un bâtiment gouvernemental, déployant une large banderole sur laquelle il est possible de lire qu’ ils réclemant l’ arrêt de cette méthode favorisant les étrangers : » Stop outsiders ; cela doit changer ; les postes gouvernementaux doivent bénéficier à tous. Nous n’avons pas enfreint la loi. »
Leur plainte dénonce aussi le fait que le Gouvernement local use de discrimination à l’encontre des minorités, leur infligeant des punitions plus fréquentes et plus sévères tout en favorisant les les étudiants étrangers à le région.
Les diplômés protestataires affirment aussi craindre les fonctionnaires locaux qui prennent des dessous-de-table ou recherchent d’autres avantages en échange de la nomination qui finalise les études : « depuis leur arrestation, leurs conditions et position restent inconnus. »
10 Avril 2016
Un Tibétain se suicide en prison pour échapper à la torture
Un Tibétain détenu par la police chinoise pour des raisons inconnues s’est suicidé en prison pour échapper à la torture que lui faisaient subir les gardiens de prison, selon le témoignage d’une source vivant dans la région.
Tashi Deyang, une trentaine d’années, est mort le 11 mars dernier au centre de détention Tsangshul dans la commune de Markham – chin. Mangkang- dans la préfecture de Chamdo – chin. Changdu – en région autonome du Tibet,selon une source locale au service Tibet de RFA.
Il a été arrêté peu avant le 10 mars, jour anniversaire du soulèvement de Lhassa en 1959, nous apprend RFA grâce à une témoignage anonyme.
« Il a été sévèrement battu et torturé pendant sa détention et il est devenu tellement désespéré qu’il a mis fin à ses jours, » indique la source. La manière dont il s’est suicidé n’est pas connue.
Suite à la mort de Tashi, un groupe de Tibétains a manifesté devant le poste de police. Plus tard, les autorités ont arrêté toutes les personnes qui avaient pu être reconnues grâce à une vidéo prise pendant la manifestation, selon la même source.
« Tous les Tibétains travaillant hors de Markham ont reçu l’ordre de retourner chez eux dans les 15 jours, » a t-elle ajouté.
Internet bloqué
La nouvelle de la mort de Tashi n’a pas été communiquée de suite à cause de la censure des outils de communication imposée par les autorités chinoises dans la région, et les raisons de la détention de Tashi n’ont pas été immédiatement claires.
« Internet a été bloqué dans la commune de Markham pour quelques temps et il a été difficile d’avoir plus d’information sur les raisons de la détention de Tashi, » témoigne la source.
Le nombre de Tibétains détenus suite à la manifestation après la mort de Tashi n’est pas davantage connu.
« Les forces du Gouvernement assignées dans différentes zones de Markham enquêtent et surveillent les activités des familles tibétaines. » a t-elle ajouté.
Des manifestations sporadiques contre le régime de Pékin et appelant au retour du Dalaï Lama continuent dans les zones chinoises de populations tibétaines depuis les larges protestations qui ont balayé la région en 2008.
10 Avril 2016
« Les guerres sont obsolètes » selon le Dalai Lama
BANGALORE : Le 14ème Dalaï-Lama a été témoin de l’anéantissement du Royaume des Neiges du Tibet lorsque les communistes chinois ont envahi et occupé son pays. Soixante ans plus tard, le Tibet appartient toujours à la Chine.
Sa Sainteté a vu pendant la majeure partie de sa vie des guerres devenant peu à peu le nouveau paysage du monde.
« La Guerre – ou n’importe quelle forme de combat organisé – développé en parallèle de la civilisation, semble faire partie de l’histoire et du tempérament humain. »
Mais sommes-nous toujours si primitifs, si brutaux pour nous en tenir à la croyance que pour maintenir la paix, nous devons tuer ? Comment la violence peut-elle mener à la paix ?
L’homme qui incarne la Compassion assure: « Le monde change et nous avons compris que nous ne pouvons pas résoudre les problèmes humains avec des armes. Les conflits résultant des divergences d’opinions devraient être remaniés progressivement par le dialogue. »
Pourtant il y a eu peu de dialogues ; au lieu de cela, nous entendons dire que l’incapacité à faire ce que dicte le plus grand tyran, finira par la mort pour les dissidents. Les actes de meurtre aléatoires sont vus comme nécessaires; et les victimes innocentes font partie du lot des guerres.
« Évidemment, les guerres produisent des conquérants et des conquis, mais seulement temporairement, » raisonne Tenzin Gyatso.
« Les victoires oules guerres ne peuvent pas durer très longtemps. De plus, notre monde est devenu si interdépendant que la défaite d’un pays a des répercussions sur tout le reste du monde et mène directement ou indirectement à la souffrance et à la perte de chacun d’entre nous. »
Nombreux sont ceux qui ont horreur de la guerre, préférant à cette dernière des solutions plus douces. Ainsi, les forces militaires des Nations pourraient améliorer la société, si l’idée de l’aide et du service était la norme, plutôt que d’abaisser les enfants d’autrui, pour que les nôtres puissent survivre. Une telle pensée, non équilibrée, n’est plus fonctionnelle.
Le Dalaï-Lama indique : « Aujourd’hui, dans un monde si interdépendant, le concept de guerre semble anachronique, provenant d’attitudes démodées. Nous parlons toujours de réforme et de changement. Beaucoup de traditions du passé ne sont d’ailleurs plus adaptées au présent et sont même contre-productives, déjà reléguées aux poubelles de l’Histoire.
La guerre devrait, elle aussi, être expédiée aux poubelles de l’Histoire. »
10 Avril 2016
Première élection municipale pour les Tibétains de Dharamsala
Mardi dernier, les Tibétains de la ville de Dharamsala, au Nord de l’Inde, ont pu participer pour la première fois aux élections municipales. Plus de 200 personnes étaient inscrites sur les listes, cependant le nombre de votants reste flou. Certains auraient assisté au discours de l’ancien Premier ministre de l’Himachal Pradesh, Prem Kumar Dhumal tandis que d’autres se seraient rendus à la réunion du Ministre du logement et du développement urbain, Sudhir Sharma.
Le Conseil municipal de Dharamsala est devenu une Société municipale en septembre 2015 ; il s’agit seulement du deuxième cas, après la capitale de l’ Etat de Shimla, à bénéficier de ce statut administratif. Les principaux partis politiques, tels que le « Congrès National Indien » et le BJP – Parti du Peuple indien – et quelques autres, auraient présenté un total de 113 candidats afin d’obtenir un des 17 sièges de la société.
La participation tibétaine dans le processus électoral de l’Inde avait progressé au cours de la dernière élection générale en avril 2014, lorsque la Commission électorale de l’Inde avait émis une ordonnance s’adressant aux agents électoraux, afin qu’ils recensent les Tibétains nés dans le pays avant juillet 1987 et leurs enfants, en tant qu’électeurs. Cet ordre faisait suite à la décision de la Haute Cour du Karnataka en 2013 qui considérait que les Tibétains nés en Inde au cours de cette période et leurs enfants étaient des citoyens et avaient droit à un passeport. La Haute Cour de Delhi avait rendu une décision similaire en 2010.
Malgré tout, seuls les deux Tibétains ayant pétitionné et intenté un procès se sont vu remettre un passeport. Et le Gouvernement indien demande toujours aux Tibétains de s’enregistrer avec leurs enfants en tant qu’étrangers, les considérant comme réfugiés temporaires. Le Dalai Lama étant le seul a avoir officiellement reçu l’asile politique, une position réaffirmée dans la politique de rapprochement avec la Chine commencée par l’Inde en 2014.
Plus tôt dans l’année, le 10 janvier, des Tibétains, vivant dans la colonie de Tashi Jong près de Baijnath-Paprola, non loin de Dharamshala, avaient signalé avoir été empêchés de voter lors d’une élection municipale. A cette époque, l’ un d’entre eux avait déclaré que le responsable électoral local avait avoué avoir été chargé par le Sous-commissaire de Dharamshala d’empêcher les Tibétains de voter.
Traduit par Maxime Belhache pour France Tibet
Source Tibetan Review
Photographie : Tsering Yangzom, Tibétain exilé âgé de 36 ans attend son tour pour déposer son bulletin de vote, lors de la session électorale municipale de Dharamshala à Bhagsu Nag, en Inde ce 27 mars 2016. Pour Yangzom, c ‘est donc la première fois qu’il participe à des élections indiennes après que les Tibétains se soient vus attribuer le droit de vote en Inde en 2014.
10 Avril 2016
La Chine contrôle le niveau d’eau du Mékong depuis plus de deux décennies. Une pratique qui ruine le mode de vie des populations des pays en aval, selon la société civile.
La Chine a relargué l’eau d’un barrage du Yunnan (Chine) affirmant que cette pratique avait pour objectif de réduire la sécheresse pour les pays en aval du Mékong. Mais cette pratique a causé une élévation brutale des niveaux d’eau du fleuve, ce qui a eu un effet conséquent sur les populations locales.
En réponse, le Réseau du peuple thaï des huit provinces du Mékong (The Network of Thai People in Eight Mekong Provinces) a organisé à Bangkok, au siège du service volontaire thaïlandais, un séminaire intitulé « Mékong : à qui appartient ce fleuve ? La Chine nous sauve-t-elle réellement de la sécheresse ? ». Lors de ce débat, Montree Chanthawong, de la Fondation pour la Restauration Ecologique (Foundation for Ecological Recovery), a déclaré que la Chine contrôlait arbitrairement le Haut Mékong depuis 23 ans. Par conséquent, la récente crue brutale du Mékong n’avait rien de nouveau, mais le problème est que la Chine affirme qu’elle agit ainsi au bénéfice des pays en aval, ce qui selon lui n’est absolument pas vrai :
« Les raisons d’être des six barrages sur le Mékong en Chine sont la production d’électricité, la navigabilité des bateaux de marchandises et le stockage de l’eau au cours de la saison des pluies. La Chine ne s’est jamais souciée des populations locales ».
Depuis que la Chine a construit ses six barrages, le niveau d’eau fluctue de manière imprévisible.
Disparition des zones de pêche
Il ajoute qu’avant le premier barrage, celui de Manwan construit en 1993, le niveau d’eau s’élevait et s’abaissait de manière naturelle et prévisible. Mais depuis que la Chine a construit ses six barrages, le niveau fluctue de manière imprévisible. Cela affecte directement le mode de vie local dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, du tourisme et du fonctionnement des écosystèmes.
Ormbun Thipsuna, du Conseil Communautaire des sept sous-districts du Mékong, déclare que selon les études écologiques, le Mékong était concerné par au moins 20 zones de pêche sur le territoire thaïlandais. Auparavant, les populations locales délimitaient ces zones et convenaient de ne pas empiéter les unes sur les autres. Mais cela n’est plus possible depuis que la fluctuation des niveaux d’eau a entraîné la destruction de la plupart des zones de pêche.
À l’issue du séminaire, le Réseau du peuple thaï des huit provinces du Mékong a lu une déclaration demandant aux gouvernements des six pays du Mékong – Chine, Thaïlande, Cambodge, Laos, Birmanie et Vietnam – de prendre en compte les communautés locales de l’aval du fleuve et de reporter les futures constructions de barrage sur le Mékong.
Source : Kornkritch Somjittranukit / Prachatai Civil society condemns China for controlling Mekong
Photo : International Rivers
30/03/2016 by AL TERASIAin A LA UNE
10 Avril 2016
Clarification détaillée du Gouvernement Tibétain en Exil au Parlement Tibétain
Le Premier Ministre Tibétain, Sikyong en tibétain, Dr Lobsang Sangay a présenté une clarification au nom du 14ème Kashag (ndlr : Gouvernement tibétain en exil) au Parlement tibétain.
Cette clarification portait essentiellement sur l’opinion exprimée par Sa Sainteté le Dalai Lama lors de la célébration du centenaire du Mentseekhang le 23 mars (ndlr : le Mentseekhang, Institut de médecine et d’astrologie tibétaine a pour but l’enseignement de l’astrologie et de la médecine tibétaine, la recherche médicale ainsi que les soins aux malades indépendamment de leurs origines ou opinions). Sa Sainteté le Dalai Lama a exprimé son inquiétude concernant la perte de moralité du peuple tibétain ainsi que la situation sanitaire préoccupante et le manque de mesures préventives sanitaires dans les colonies tibétaines.
En s’adressant au Parlement tibétain le Premier ministre admet le constat de la moralité en décomposition du peuple tibétain mis en évidence suite aux récentes élections tibétaines.
« De nos jours, la perte de moralité est un phénomène que l’on constate dans la quasi-totalité des communautés. Il est cependant déplorable de voir que ce phénomène touche aussi la Communauté tibétaine dont le leader Sa Sainteté le Dalai Lama prodigue des conseils et des préceptes moraux poussant à l’élévation morale et à la compassion. » déclarait Dr Lobsang Sangay.
« C’est d’autant plus fâcheux que le Gouvernement chinois a utilisé les problèmes relatifs aux élections pour critiquer le Gouvernement tibétain en exil. Le New York Times a même publié un article sur le sujet. Cette évolution est dangereuse pour le mouvement tibétain et nous devons la surveiller » poursuit Lobsang Sangay, tout en stipulant que tous ceux qui ont participé à l’élection devraient garder cela à l’esprit.
Quant à la préoccupation de Sa Sainteté le Dalai Lama à propos de la situation sanitaire de la communauté tibétaine, Dr Lobsang Sangay rajouta « Le Gouvernement Tibétain en exil accorde la plus grande importance aux observations de Sa Sainteté le Dalai Lama sur les conditions de santé des Tibétains. Après avoir reçu l’avis de Sa Sainteté le 23 mars, le Kashag (ndlr : le Gouvernement en exil) s’est concerté; il en a émergé une série de directives et conseils pour le Ministre de la Santé » affirma le Sikyong qui annonce une campagne sur les trois prochaines années ayant pour but de conférer aux Tibétains un système de santé publique robuste en promettant des résultats concrets.
Outre ces deux sujets, Dr Lobsang Sangay évoquait les efforts du Kashag pour réduire la pauvreté au sein de la communauté tibétaine, insistant sur le sort des Tibétains âgés qui sont le plus souvent dans des maisons de retraite.
Enfin le Sikyong soulignait les changements économiques et politiques qui ont lieu en Chine, en Inde et dans les autres pays voisins et donc de l’impact de ces mutations sur le mouvement tibétain. Il exprimait sa solidarité avec le peuple tibétain résidant au Tibet, plus particulièrement avec ceux qui s’immolent par le feu ainsi qu’avec les Tibétains prisonniers politiques. Il expliquait aussi qu’il n’y avait pas eu de changements dans les politiques de répressions policières du Gouvernement chinois et que les Tibétains vivant à l’extérieur du Tibet, dans le monde libre, devraient faire plus d’efforts pour aider et répondre aux aspirations des Tibétains au Tibet. « C’est uniquement grâce au courage des Tibétains à l’intérieur du Tibet que les Tibétains en dehors du Tibet peuvent marcher la tête haute » affirme le Sikyong.
10 Avril 2016
Les autorités chinoises imposent de nouvelles contraintes aux monastères bouddhistes au Tibet
Les autorités chinoises ont imposé de nouvelles restrictions aux monastères dans la province du Qinghai, intensifiant ainsi une interdiction déjà existante concernant l’affichage de photo du Dalai Lama, selon des sources dans la région et en exil.
Les restrictions concernent le monastère de Rongwo et d’autres monastères dans le comté de Rebgong (chin. : Tongren), dans la province tibétaine autonome de Malho (chin. : Huangnan), dans la province du Qinghai au nord ouest de la Chine, a rapporté un natif de Rebgong, qui vit aujourd’hui en exil en Europe.
« Durant le mois de mars cette année, les autorités chinoises ont imposé des restrictions sans précédent concernant l’affichage de photo du Dalai Lama dans le monastère de Rongwo à Rebgong et dans d’autres monastères », a t-il témoigné au service Tibet de RFA.
Les autorités ont imposé quatre restrictions au monastère de Rongwo, qui a été fondé au 14ème siècle et qui se situe à 124 km de Xining, la capitale de la province. Ces restrictions doivent également être appliquées dans d’autres institutions bouddhistes de la région, ajoute t-il.
Le premier mandat exige que les monastères suivent précisément le commandement des comités locaux en appliquant les règles, a t-il rapporté.
Les autorités chinoises ont mis en place des comités de gestion début 2012 dans la plupart des monastères bouddhistes tibétains, les plaçant ainsi directement sous le contrôle des officiels du gouvernement qui sont en permanence installés dans les monastères.
Cette politique a été mise en place pour s’assurer que les moines et le nonnes ne participaient pas à des activités appelant à l’indépendance du Tibet ou à perturber l’ordre social en organisant des protestations ou des immolations.
« Le fait que des membres du parti ou du gouvernement soient postés dans les monastères est sans précédent au Tibet, d’autant plus à ce point là » a rapporté Human Rights Watch en mars 2012 dans une déclaration suite à la mise en place de cette politique.
Dans le cadre d’une précédente politique, les monastères tibétains étaient administrés par les soi-disant comités de gestion démocratique dont les membres étaient nommés et sélectionnés par les officiels locaux du parti communiste, bien que l’organisme lui même soit composés de moines élus par leur propre communauté.
Autres directives
Une seconde condition spécifie que les dépositaires des sanctuaires et des temples doivent approuver les instructions du comité de gestion pour les tenir responsables de cette politique, rapporte une source.
Une troisième directive exige que les moines en charge des temples et des sanctuaires doivent s’occuper de la sécurité de toutes les statues et autres biens et empêcher les moines à participer à toute activité qui pourrait apporter le déshonneur sur leur monastère, a t-elle ajouté. Ces activités incluent toute protestation contre la politique chinoise au Tibet et participation à des auto-immolations.
144 Tibétains vivant en Chine se sont immolés depuis le début en 2009 d’une vague de vives protestations. La plupart des réclamations motivant ces protestations avaient pour objet la liberté du Tibet et le retour du 14ème Dalai Lama, quoiqu’une poignée de ces auto-immolations se sont produites à l’étranger.
La dernière directive exige que toutes le statues et photos du Dalai Lama soient enlevées des sanctuaires et des temps, rapporte la source. Si quelqu’un viole cette règle, il sera renvoyé du monastère et pourra être remis aux autorités et poursuivi.
« Les sanctuaires et les temples qui refusent de suivre ces instructions pourront être fermés, » a t-il ajouté. « Toutes ces restrictions ont été imposées cette année, mais elles étaient prévues depuis plus d’un an. »
Dans les monastères de Rebgong, un membre local du gouvernement est assigné à un ou deux moines afin de les éduquer sur les règles officielles et la politique sur une base régulière comme détaillé dans la brochure du gouvernement.
Les officiels sont tenus pour responsables pour les activités des moines qu’ils instruisent au cas où ils offenseraient la politique chinoise, rapporte une source au Tibet.
Le Dalai Lama, dont les photos sont interdites dans les zones tibétaines par les autorités chinoises, a fuit le Tibet pour aller s’exiler en Inde en 1959 . Depuis, il est vilipendé par les leaders chinois, le qualifiant de dangereux séparatiste qui cherche à faire imploser la région gouvernée par Pékin.
Cependant, le Dalai Lama, déclare qu’il cherche seulement « une significative autonomie » pour le Tibet en tant que partie de la Chine tout en garantissant la protection de la langue, de la culture et de la religion de la région. (tibet.fr)
4 Avril 2016
Un prisonnier tibétain libéré avec des blessures invalidantes au dos
Les autorités de la province du Sichuan au sud-ouest de la Chine ont relâché un manifestant tibétain qui avait été incarcéré huit ans en prison ; cependant, il est désormais incapable de marcher sans aide en raison de blessures invalidantes au dos, indiquent les sources tibétaines.
Ngoega, 61 ans, a été libéré le 20 mars et renvoyé dans le secret à son domicile à Sershul – en chinois, Shiqu – dans le comté de Kardze (Ganzi) de la préfecture autonome tibétaine, a déclaré un moine tibétain vivant en Inde, du service tibétain de RFA.
« Parce qu’aucune annonce n’ a été faite, les Tibétains et ses amis locaux ont manqué l’occasion de le saluer chaleureusement à son arrivée », déclarait Péma Wanggyal, de RFA, citant des sources dans la région.
« Cependant, des centaines de Tibétains de Kardze affluent maintenant pour accueillir Ngoega avec des réceptions en continue », ajoutait Wanggyal.
Après sa libération de prison, Ngoega présente des blessures au dos subies pendant sa détention qui causent l’aggravation de ses douleurs, « il ne peut à peine bouger sans assistance », a ajouté Wanggyal.
Lorsque des manifestations contestant la domination de Pékin se sont développées dans les régions tibétaines en 2008, Ngoega, membre de la famille Chukha de Kardze, était l’un des nombreux Tibétains locaux détenus par les autorités, sur des soupçons de conduite de manifestations locales, précise Wanggyal.
« La police chinoise l’a détenu dans le centre de détention du comté de Kardze et Dartsedo pendant quelques semaines avant qu’il soit condamné par le tribunal populaire intermédiaire de Kardze le 30 octobre de cette même année, à huit ans de prison. »
« Après cela, Ngoega fut confiné dans la prison Deyang près de Chengdu – capitale de la province du Sichuan – et il vient d’ être libéré ce 20 mars »
En 1990, Ngoega avait distribué des textes religieux et des photos du Dalaï-Lama, chef spirituel en exil aux moines d’un monastère local et à la communauté laïque, rappelle Wanggyal.
« Il fut également l’un des principaux organisateurs une cérémonie dédiée à la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï Lama à Kardze en 2001 ».
Soixante-dix photos du Dalaï Lama, vilipendé par les autorités chinoises comme un dangereux séparatiste cherchant à séparer les régions tibétaines de Chine du contrôle de Pékin, avaient été découvertes par la police lors de la fouille de la chambre de Ngoega, après son arrestation en 2008, se remémore Wanggyal. (tibet.fr)
4 Avril 2016
Alité pendant des années, suite à des tortures en prison, un Tibétain meurt à l’âge de 85 ans
Un Tibétain âgé, maltraité durant plus de 16 ans par ses gardiens de prison chinois, est mort, sans avoir pu remarcher et laissé grabataire depuis sa libération, selon une source d’information.
Gyaye Phuntsok, 85 ans, est mort le 21 Mars, suite à des années de coups et tortures en prison, d’où il sortit infirme, relate un Tibétain, vivant en Inde, du service tibétain de RFA (Radio Free Asia).
« Il a subi des sévices très longtemps en prison », explique Yeshe Tenzin de RFA, citant une source de Chabcha (en chinois,Gonghe), une région de la province du Qinghai, au Nord-Ouest de la Chine, où vécut Phuntsok.
« Il a souffert un long moment de graves problèmes de santé, qui s’est détériorée finalement, et il est mort chez lui à 85 ans », explique Tenzin.
Il avait rencontré le Dalai-Lama
Phuntsok avait été repéré par la police et les services chinois, après un voyage en Inde en 1992 afin de rencontrer le Dalai-Lama, chef spirituel en exil, nous détaille Tenzin.
« A son retour, il construisit un temple sur une île du lac Qinghai, mais il fut arrêté, suite à la saisie par la police de textes religieux ramenés d’Inde, accompagnés de messages personnels de Sa Sainteté le Dalai-Lama. »
« Phuntsok a été condamné, en 1998, à deux ans de prison où il endura une telle torture que ses deux jambes restèrent handicapées, au point de ne plus jamais le maintenir debout » ajoute Tenzin.
Le Dalai-Lama, âgé de 80 ans, dont les photos sont proscrites par les autorités chinoises dans les régions Tibétaines, a fui le Tibet pour s’exiler en Inde en 1959. Honni par les dirigeants chinois, il est perçu, selon eux, comme un dangereux séparatiste qui cherche la scission, par la région pseudo autonome, du pouvoir de Pékin.
Pourtant, dans ce qu’il appelle la Voie du Milieu (un compromis en sorte), le Dalai-Lama a dit lui-même rechercher seulement « une autonomie significative » du Tibet dans la Chine, avec la protection des langues, religions et cultures de la région. (tibet.fr)
4 Avril 2016
Deux Tibétains sans doute tués par balles par la police chinoise et de nombreux blessés graves…suite à un vol de yacks …
La police chinoise a ouvert le feu à balles réelles sur des Tibétains dans la commune de Horshul, du Comté de Serta – en chinois Seda – dans la Préfecture Autonome de Kardze, de la Province de Sichuan, blessant plusieurs personnes et parmi les blessés, deux morts, après une confrontation avec les Tibétains du village.
L’incident s’est produit le 30 mars, quand un Tibétain du lieu a stoppé un commerçant musulman conduisant un camion chargé de yaks, certainement volés à des Tibétains de la division 2, du village d’Horshul, selon le Vénérable Golog Jigme, ancien prisonnier politique tibétain basé en Suisse. » Un habitant de la commune d’ Horshul a été le témoin du chargement d’une vingtaine de yaks dans le camion d’un conducteur musulman. Quant à la question posée au conducteur sur l’objet d’une possible vente, le conducteur se trouvait dans l’incapacité de nommer le vendeur ; le témoin stoppait alors le véhicule et récupérait le bétail, avant d’être embarqué lui même par la police » rapporte Jigme.
Des Tibétains du village se sont immédiatement saisis du camion mais le commerçant musulman revenait avec la police qui, à son tour, reprenait le camion aux Tibétains. Une tentative d’ explication de la situation a mal tourné lorsque la police a ouvert le feu entraînant des blessures fatales pour deux Tibétains. La connivence présumée entre la police et le voleur a intensifié la tension dans la région. Les images reçues de Horshul montrent des pieds meurtris et sanglants avec des marques de balles. La police a aussi ouvert le feu dans le voisinage, causant des blessures à un nombre encore indéterminé de personnes, incluant deux Tibétains qui ont dû être admis dans un hôpital plus important de Chengdu. Les deux Tibétains qui auraient succombé sur le champ à leurs blessures sont Ngage et Sophel, visés à la poitrine et aux jambes, selon la même source. Cependant, à ce jour, il n’y a aucune confirmation de leur décès.
L’ONG SFT – Étudiants pour un Tibet Libre – basée à Dharamshala a condamné ce jour ces graves incidents de violations des droits de l’homme qui se sont produits la semaine passée à l’intérieur du Tibet. Dans un court laps de temps – quelques jours – l’ arrestation de trois Tibétains pour avoir simplement échangé des points de vue au sujet des élections générales tibétaines qui se sont déroulées récemment, via le microsite de messagerie Wechat et la condamnation d’ un homme d’affaires tibétain préconisant la langue tibétaine, sur la charge » d’incitation au séparatisme « .
Ce groupe d’ étudiants a créé une parodie au cours de laquelle des récompenses ont été attribuées au Président chinois en exercice dans les catégories : » Meilleure protection des libertés fondamentales par l’oppression » et » la plus démocratique des gouvernances sous un régime totalitaire » parmi d’autres prix.
Rinzin Choedon, Coordinateur de SFT déclarait à Phayul, » À la lumière des incidents récents qui se sont déroulés à l’intérieur du Tibet, nous avons décidé de produire en urgence une parodie de Xi, ordonnant les multiples violations de droits de l’homme que le gouvernement dirige à l’intérieur du Tibet. Nous dénonçons fermement les incidents malheureux comme les arrestations de trois Tibétains dans le Golog et l’arrestation de Tashi Wangchuk ainsi que les politiques véhémentes de la Chine et ses conséquences. Nous condamnons ces événements désastreux. » (tibet.fr)
4 Avril 2016
Trois Tibétains du village de Matoe ont été arrêtés en relation avec les élections tibétaines en exil
DHARAMSHALA, le 31 mars : En relation avec les récentes élections tibétaines en exil, trois Tibétains du village de Matoe,de la province de Qinghai, ont été arrêtés par la police chinoise, ce mercredi autour de 10h00 (heure locale), a rapporté la radio Voix du Tibet.
Trois Tibétains, deux hommes et une femme, Samdup (40 ans), Rongshar (29 ans) et Lhadon, ont, selon les sources, été arrêtés par quatre officiers de police chinoise.
Ils ont été arrêtés pour avoir participé à une discussion de groupe, via l’application de messagerie WeChat, avec des personnes externes au Tibet, selon une source de la radio.
Des Tibétains locaux indiquent, selon la même source, qu’ils ont été arrêtés pour avoir discuté de sujets liés à l’élection tibétaine en exil de 2016.
Ils sont actuellement tous retenus à la maison d’arrêt du village de Matoe. Les autorités n’autorisent pas les visites aux amis et familles.
Samdup est actuellement chef adjoint des divisions 1, 3 et 5 du village Kyareng, d’environ 150 familles. Lhadon est mère de deux enfants, sa fille Dharkar (11 ans) et son fils Tsegyam (8 ans). Le plus jeune de tous, Rongshar, a une femme nommée Yangkyi. (tibet.fr)
4 Avril 2016
31 mars 1959 : Le jour de l’arrivée du Dalaï-Lama en Inde
Nous sommes le 31 mars 1959,
Le jour de l’arrivée du Dalaï-Lama en Inde. Lui et le groupe de fidèles qui l’accompagne sont exténués. Et pour cause : ils marchent depuis deux semaines.
Ils ont fui le Tibet, évidemment ?
Oui. Un Tibet sous domination chinoise depuis la prise de pouvoir de Mao Zedong. Depuis 1951, grâce à un accord entre Mao et le 14ème Dalaï-Lama, la région bénéficiait quand même d’une autonomie relative et de la liberté religieuse, ce qui n’était pas rien sous le régime naissant de la République populaire ! Mais tout doucement, puis brutalement, la Chine a renié cet accord et imposé ses réformes et son système totalitaire au Tibet. A Lhassa, le 10 mars 59, les Tibétains craignent pour l’intégrité physique de leur chef et une foule de 30.000 personnes se masse autour de la résidence du Dalaï-Lama pour le protéger. Le lendemain, des membres du gouvernement tibétain proclament l’indépendance du Tibet…
Ça ne plait pas aux Chinois ?
Oh non ! L’armée chinoise intervient et la situation dégénère. On ne connait pas le nombre exact de morts, mais ils se comptent par dizaines de milliers. Pendant les émeutes, le Dalaï-Lama décide de fuir, le 17 mars. Il part donc avec quelques-uns de ses fidèles vers l’Inde. C’est un périple à travers les sommets enneigés. La troupe est poursuivie par l’armée chinoise…
Il est attendu en Inde ?
Oui. Par le Premier ministre Nehru qui lui accorde l’asile. A lui et aux milliers de Tibétains qui l’ont suivi en Inde. A Dharamsala, le Dalaï-Lama a établi un gouvernement en exil. Il y vit toujours. Au Tibet, la répression chinoise s’est amplifiée après son départ. Le Dalaï-Lama continuera de se battre pour la liberté de son pays, comme lorsque la Chine, quelques années plus tard, imposera sa révolution culturelle. Mais ça, c’est une autre histoire…
Pour en savoir davantage sur la suite des événements … un bon résumé :
http://cercletibetverite.unblog.fr/2014/09/10/
4 Avril 2016
«Je me souviens d’un matin au Tibet…» Matthieu Ricard
Rencontré il y a quelques mois à l’occasion de la sortie de son livre «Visage de Paix, Terres de sérénité», le moine boudhiste Matthieu Ricard nous avait écrit ce texte sur la montagne.
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«Je me souviens d’un matin au Tibet…»
De la terrasse de mon ermitage, j’embrasse le cercle presque parfait de l’horizon. Dominant l’échelonnement des contreforts, la majestueuse chaîne himalayenne se déploie sur plus de deux cents kilomètres. En contrebas, à l’ouest, s’ouvre une verdoyante vallée, avec ses hameaux disséminés dans les rizières en terrasses et, au sud-ouest, la colline d’un lieu saint couronné d’un monastère qui émerge à l’aube des brumes dormantes étirées par le vent qui se lève. L’immensité et la beauté de ce paysage sublime imprègnent l’être comme un élixir.
À chaque instant, les jeux de lumières, les configurations nuageuses, et les pensées de l’observateur émerveillé changent. La montagne est immuable. Sous la clarté argentée de la pleine lune, enflammée de rose et d’orange par les premiers rayons du soleil, aujourd’hui comme lors de mon premier voyage, voilà bientôt un demi-siècle, la montagne demeure. En sa présence apaisante, les pensées sauvages du méditant novice font peu à peu place à la sérénité, la présence attentive, la bienveillance et la liberté intérieure.
Le plus souvent, le silence est si parfait que l’on entend les voix des paysans à plus d’un kilomètre ainsi que le crépitement sourd du front de pluie qui se rapproche et augmente lentement en intensité avant de nous atteindre. On comprend qu’une telle situation favorise l’épanouissement de la méditation et de l’observation des pensées qui surgissent de nulle part et se dissolvent comme le son d’une cloche qui s’estompe. La montagne est ainsi un havre de paix où l’apprenti ermite peut s’initier en toute quiétude à la pratique spirituelle. Chaque instant vaut son pesant d’or et rapproche le pratiquant de la nature ultime des choses. La fraîcheur du moment présent nourrit le cœur du méditant de qualités bienfaisantes.
Je me souviens d’un matin au Tibet. Assis au bord du lac Manasarovar — le Lac de l’Éternelle Fraîcheur — à 4 300 m d’altitude, j’entendis l’appel de deux canards écarlates. Je les cherchais des yeux à la surface de l’eau, sans parvenir à les localiser. Finalement, je les aperçus dans le lointain, à quelque 300 mètres de moi. Dans le silence presque parfait du lieu, leurs cris avaient voyagé sur l’eau calme et semblaient avoir été émis tout près de moi.
Le ciel, d’un bleu profond et lumineux, se mêlait au miroir du lac. Au sud, à 7 800 m d’altitude, s’élevaient les neiges étincelantes du Gurla Mandatha. Au Nord, on apercevait la pyramide parfaite du Mont Kaïlash, la Montagne de Cristal, l’un des lieux sacrés les plus vénérés d’Asie.
La méditation était aussi bien au dehors qu’au dedans et ne demandait aucun effort. Loin de nous couper du monde, la solitude des montagnes devient un puissant moyen de s’ouvrir aux autres, de prendre conscience de l’interdépendance de toute chose et d’engendrer un amour sans limite envers tous les êtres.
«Visage de Paix, Terres de sérénité», de Matthieu Ricard. Editions de La Martinière présenté par Matthieu Ricard, invité du Grand Bivouac à Albertville, en octobre 2015
4 Avril 2016
Un jeune moine qui s’était auto-immolé est relâché après 3 ans de prison
DHARAMSHALA, le 29 mars. Un moine tibétain du Monastère de Ngoshul a survécu après sa tentative d’auto -mmolation du 7 novembre 2012. Après être resté trois ans et trois mois dans une prison chinoise, à la suite de son geste, il a été libéré ce 7 mars 2016.
Les blessures de brûlures du corps de Samdup dues à son auto-immolation et son emprisonnement dans une cellule éloignée privée de lumière naturelle, lui ont causé une cécité légère, selon un rapport de la radio Voix du Tibet.
Samdup, alors âgé de 16 ans avec Dorjee, 15 ans et Dorjee Kyab 16 ans – tous trois du même monastère – se sont tous les trois auto-immolés pour protester contre le Gouvernement chinois à Ngoshul, Canton de Gomang, Préfecture Autonome tibétaine de Ngaba dans le Sichuan.
Les trois moines adolescents se sont embrasés devant le Bureau local de la Sécurité publique vers 15h00 (heure locale) en novembre 2012. Ils appelaient à la liberté du Tibet et au retour de Sa Sainteté le Dalaï-Lama au Tibet.
Malheureusement, Dorjee, le plus jeune des trois, a succombé sur place à ses blessures. Samdup et Dorjee Kyab ont été tout de suite emmenés à l’hôpital de Ngaba pour leur hospitalisation. Suite à leur arrestation, le lieu de leur détention restait inconnu.
Après les nouvelles de la diffusion de la mort de Dorjee, les Tibétains locaux ainsi que des moines sont allés au village de Ngoshul pour se recueillir mais ont été arrêtés par des officiels chinois. Le monastère, après l’incident, a été placé sous de sévères restrictions. 145 Tibétains, tant au Tibet qu’en exil, ont recouru à l’auto-immolation, comme une ultime forme de protestation contre la loi de Pékin au Tibet. (tibet.fr)
4 Avril 2016
Woeser : Shugden plus un moyen de gagner de l’argent qu’une religion…
Tsering Woeser utilise son blog « le Tibet Invisible, » – ensemble de poésies, recherches historiques et plates-formes médiatico-sociales – pour donner la voix aux millions de Tibétains qui voient leur liberté d’expression bafouée. Dans un récent commentaire au Service mandarin de RFA, elle s’exprime sur le rôle de la politique dans le conflit séculaire du Bouddhisme tibétain en rapport avec les décisions prises par le PCC (Parti Communiste Chinois).
Ainsi, Reuters a mis en ligne un article le 21 décembre dernier écrit par trois de ses journalistes les plus aguerris. Il s’intitule: « La Chine finance une secte Bouddhiste ayant comme objectif mondial de salir le Dalaï-lama. » (article complet)
« Une enquête de Reuters a constaté que la secte religieuse derrière les protestations contre le Dalaï Lama avait le soutien du Parti Communiste Chinois. Le groupe apparait comme un des instruments de la longue campagne de Pékin pour discréditer le Dalaï-lama » indique l’article.
En effet, le nom de cette secte Bouddhiste est Dorje Shugden, raccourci en Shugden.
Les problèmes avec cette secte ont d’abord commencé à apparaître aux 17ème et 18ème siècles, mais cela n’a commencé à être connu que dans les années 1990.
Le Dalaï-lama, se basant sur des années d’études et d’enseignements bouddhistes s’est exprimé à ce sujet. Il pense que si les moines et partisans voulaient être de vrais adeptes de l’école Gelugpa, ils devraient renoncer à la vénération d’esprits comme Dorje Shugden et baser leur pratique sur la doctrine bouddhiste.
Le problème de Shugden a ainsi duré pendant 300-400 ans durant cinq incarnations du Dalaï-Lama.
Cependant, un examen plus détaillé, avec l’intention d’examiner ces expériences, ne sont souvent seulement accessible qu’ aux méditants. Des mots très précis sont habituellement utilisés pour décrire de telles expériences mais ils sont fréquemment mal compris en général.
Toutefois, ce n’est pas seulement à propos des esprits, la croyance religieuse étant en soi une chose très personnelle.
Il ne fait aucun doute que les êtres humains ont adoré toutes sortes d’esprits, des dieux, des animaux et des totems de plantes à travers l’Histoire.
Mais si vous êtes un adepte du Bouddhisme tibétain et que vous vous appuyez sur les dieux et les esprits plutôt que sur la doctrine bouddhiste, si vous les voyez comme plus importants que Bouddha lui-même, alors il y a un problème.
Les adeptes de la pratique Shugden sont des fondamentalistes de la secte Gelugpa car ils ne reconnaissent que l’école Gelugpa comme étant la vraie forme du Bouddhisme. Ils sont intolérants et rejettent les écoles Nyingma, Kagyu et Sakya ainsi que les autres écoles du Bouddhisme tibétain, les voyant comme non authentiques.
Le Dalaï-lama ne veut pas voir de conflits internes entre ces écoles qui cherchent à diviser le Bouddhisme tibétain. De plus, il voit dans le fondamentalisme de ces adeptes de Shugden, une intolérance religieuse.
Des moines financés par la Chine
En indiquant que les adeptes de l’école Gelugpa devraient laisser tomber leur pratique sectaire de Shugden, cela donne en réalité de plus en plus de liberté religieuse aux croyants. C’est donc l’abandon de quelque chose de négatif qui cède au positif.
Il faut aussi noter que la pratique de Shugden ne constitue pas vraiment une croyance religieuse. Le Bouddhisme tibétain prend ses sources dans les enseignements transmis par le monastère Nalanda, ou par une Université [400 Av. J.-C 1200]. Ce serait triste et épouvantable si la richesse de ces enseignements devaient être réduite à l’adoration d’un dieu et à la protection d’une seule âme [plutôt qu’au salut de tous les êtres sensibles].
C’est pourquoi le Dalaï-Lama a réagi pour définir l’école Gelugpa comme ayant autorité. Ceci est la première réforme majeure du Bouddhisme tibétain depuis celui de Tsongkhapa [1357-1419].
Contrairement à aujourd’hui, le Tibet était à l’époque, entièrement sous l’autonomie de Tsongkhapa et il n’a pu seulement apporter ces réformes radicales et rétablir le Bouddhisme à son état original que par le fait que les affaires religieuses faisaient partie du domaine religieux. Ces réformes de conduites ont été mises en place durant une ère de prospérité sans précédent.
La question de Shugden a souvent été notifiée comme étant simplement un problème religieux, limitant l’école Gelugpa à cette problématique, bien que les écoles Nyingma, Kagyu et Sakya aient été profondément aliénées par le désir de certains adeptes de Shugden souhaitant supprimer toutes les autres écoles du Bouddhisme tibétain. Ils méprisaient Shugden, le considérant comme le symbole du Mal.
Mais d’autres forces ont dû s’impliquer, tant manifestement que secrètement, transformant les réformes du Dalaï-Lama en un véritable bras de fer transformant cette question religieuse en une affaire politique.
Comme signalé dans le rapport de Reuters: « Un document interne du Parti communiste montre que la Chine intervient dans ce conflit. Le document du parti, publié aux officiels [en 2014], indique que la question de Shugden fait partie ‘d’un front important dans notre lutte contre la clique du Dalai Lama. »
Qu’en est-il du point de vue des Tibétains ? Un intellectuel tibétain m’a un jour dit : « Il y a beaucoup de bonnes choses à propos des Tibétains mais aussi beaucoup de faiblesses, notamment le fait d’être étroit d’esprit et des querelles fratricides infinies entre les différentes écoles religieuses. Ceci se poursuit aussi en exil … Et ils peuvent être aussi cupides. Certains des adeptes de Shugden le considèrent comme une vache à lait perpétuelle. » Et ils ont raison.
Certaines personnes obtiennent leur gagne-pain grâce à Shugden. Certains deviennent même riches grâce à l’investissement de la Chine et d’autres sont promus dans des fonctions plus élevées. Comme le rapport de Reuters l’indique, la Chine a payé pour que des moines seniors de Shugden planifient et coordonnent les activités des adeptes de la secte à l’étranger, [ ces manipulateurs ] contrôlés et financés par l’unité idéologique du PCC, dirigeant le Département de Travail du Front Uni.
Pour beaucoup de Tibétains, Shugden n’est pas qu’une croyance religieuse désormais; c’est surtout le beurre et l’argent du beurre.
Tsering Woeser
4 Avril 2016
Tibet : la police chinoise détient un Tibétain qui encourage l’enseignement de la langue tibétaine
Pour avoir exprimé son inquiétude sur son SinaWeibo (ndlr : SinaWeibo est un site de micro blogging chinois, un système hybride entre Twitter et Facebook surnommé le « Twitter chinois ») sur l’impossibilité pour les jeunes Tibétains à pratiquer et parler couramment leur langue maternelle en raison de la politique d’éducation du Gouvernement chinois, les autorités chinoises ont mis en détention cet entrepreneur tibétain et l’ont déclaré disparu depuis le 27 janvier. La loi chinoise permet aux forces de l’ordre de garder quelqu’un en détention pendant un maximum de 30 jours, ce délai passé le procureur doit fournir des chefs d’accusations pour prolonger l’incarcération, sinon le détenu doit être libéré. Cependant Tashi Wangchuck n’a pas été libéré, ce qui rend sa détention illégale, nous rapporte le nytime.com le 10 mars.
Dans son post sur son micro-blog, Tashi Wangchuck, qui vit avec ses parents à Yushu une ville de la province de Qinghai, a souligné le manque d’enseignement de la langue tibétaine et a fait ressortir que les enfants tibétains étaient dans l’impossibilité de maîtriser leur langue maternelle, une crainte partagée par toute la communauté tibétaine.
Le rapport nous indique que la famille de Tashi Wangchuck a tenté de contacter la police de Yushu et le Centre de détention de la ville, où la famille le pense détenu, mais les autorités ont refusé de leur donner un droit de visite, ainsi qu’une raison à propos de l’incarcération.
Ce rapport nous apprend également qu’un officier de police de Yushu, l’ officier Zhang, contacté par téléphone, certifie que son unité, le guobao, est en charge du dossier. Cependant lorsque des détails lui furent demandés, il répondit qu’il devait vérifier s’ils parlaient bien de la même personne.
Dans ses posts, Tashi Wangchuck exprimait son inquiétude sur l’extinction progressive de la culture tibétaine. Par exemple, le 20 janvier, il partagea sur son blog un article, pour lequel un commentateur en ligne demanda à Khampa télévision, chaîne télévisée officielle locale tibétaine, d’en stopper la diffusion, précisant que « la culture tibétaine dont vous parlez n’existe que pour des buts d’exhibition et commerciaux ».
Son dernier post, le 24 janvier, était le re-post d’un commentaire qui exhortait le Corps législatif et la Commission du Conseil législatif de la province du Qinghai à améliorer l’enseignement bilingue et à embaucher plus de fonctionnaires bilingues.
Le rapport cite également que les opinions de Tashi furent relayées dans un article dans le New York Times, courant novembre 2015. Tashi fut aussi le sujet d’un documentaire de neuf minutes qui mettait en valeur ses efforts pour soutenir l’enseignement de la langue tibétaine, en utilisant des moyens légaux. Son nom fut cité une autre fois dans un article dépeignant comment les autorités chinoises au Tibet utilisaient les fameux festivals de chevaux pour leur propagande.
Le rapport soulignait bien que Tashi n’était pas un militant pour l’indépendance tibétaine mais qu’il cherchait simplement à préserver la culture tibétaine. En 2015 il se rendait à Pékin pour obtenir de l’aide afin de tenter une action de justice contre des officiels sa région mais sa démarche ne put aboutir.
Dans la plupart des écoles des régions tibétaines, la langue tibétaine est enseignée dans une seule classe, l’équivalent de l’enseignement d’une langue étrangère dans notre système scolaire, la langue principale étant le mandarin, nous informe le rapport.
« Mon but est de changer un peu les choses, d’insister pour préserver un pan de la culture de notre nation » dit il. « L’intégralité du groupe ethnique tibétain et sa culture sont en passe de disparaître. »
Tashi fut détenu deux brèves fois, par le passé. Il y a plus de dix ans, il fut arrêté pour avoir essayé de rejoindre l’Inde illégalement. De plus en 2012, il fut incarcéré pour avoir mis en ligne des commentaires qui critiquaient la saisie de terres par des officiels de la région.
Pour subvenir à ses besoins, Tashi possédait un magasin et utilisait Taobao (ndlr : un site de vente en ligne comme Amazon par exemple) pour vendre ses produits au travers de la Chine. Il vendait des produits régionaux comme le champignon chenille (ndlr : champignon utilisé dans la médecine traditionnelle tibétaine comme tonique) récolté sur les hauts plateaux du Tibet. Taobao est une filiale du groupe Alibaba qui en 2014 fit une vidéo dans laquelle Tashi fit une apparition, nous informe le même rapport. (tibet.fr)