Les autorités chinoises ont annoncé la destruction de milliers de demeures monastiques et l’expulsion de moines, moniales et pratiquants laïques à l’Institut bouddhiste de Larung Gar, haut lieu du bouddhisme tibétain dans le Comté de Sertar (Seda, en chinois), dans la Préfecture autonome tibétaine de Kardze (Ghanzi, en chinois), de la Province du Sichuan, à l’est du Tibet.
Un document en huit points, publié par les autorités chinoises, définit une à une les étapes pour la démolition des lieux d’hébergement de milliers de moines, moniales et pratiquants laïques, de manière à réduire le nombre des résidents et à atteindre la limite de 5 000 fixée par le Gouvernement. Le document fait référence aux décisions prises lors du Sixième Forum de travail sur le Tibet, et de la Deuxième Conférence nationale sur la religion. Il stipule que l’arrêté de démolition vise à une règlementation et à une gestion adaptées de l’Institut bouddhiste de Larung Gar. Ce sont essentiellement les services préfectoraux, dirigés pour la plupart par des Chinois Han, qui se verraient chargés d’exécuter l’arrêté de démolition. En 2001, les autorités chinoises ont déjà mis en œuvre une répression similaire contre Larung Gar. Ils ont procédé à la destruction de milliers de logements et à l’expulsion des membres de la communauté monastique et des pratiquants laïques. Cela avait représenté un tel choc pour certains qu’ils en étaient morts ou s’ étaient suicidés, tandis que d’autres sont devenus mentalement fragiles. Khenpo Jigme Phuntsok, fondateur charismatique de l’Institut bouddhiste de Larung Gar est, par la suite, mort dans des circonstances mystérieuse, dans un hôpital gouvernemental chinois à Chengdu.
Le récent arrêté de démolition de quatre pages exige des services concernés –y compris les organismes administratifs et de gestion de Larung Gar- qu’ils réduisent le nombre de résidents à 5 000 d’ici le 30 septembre 2017. L’arrêté exige, de plus, que le nombre de logements démolis soit égal au nombre de religieux ou de laïcs expulsés, et de s’assurer que les deux nombres soient strictement comparés et justifiés. Le document exige une séparation claire entre les religieux et les laïcs d’une part et entre le monastère et l’institut d’autre part, de même que la mise en place d’une gestion sociale et de services sociaux au sein même de la communauté de Larung Gar.
Une ordonnance de démolition en sept points
Le document liste sept points et détaille la mise en œuvre de l’arrêté de démolition. Arrêté qui concerne les sections (ling) et unités (tsomchung) ainsi que la direction et le personnel de Larung Gar. Les sections religieuses comprennent non seulement les sections des moines et des moniales, mais également des sections séparées pour les laïcs et les non-Tibétains, comme par exemple les Chinois. Les sections sont en outre divisées en centaines d’unités, religieuses ou laïques. Le premier point du document donne des instructions détaillées sur la manière d’orienter les positions et l’idéologie des religieux aussi bien que des laïcs. A cet égard, l’ordonnance précise que moines et moniales devront être informés des décisions prises au Sixième forum de travail sur le Tibet et à la Deuxième conférence de travail sur la religion, et que devront être abordées les raisons pour lesquelles ces changements sont exigés du Monastère, la manière dont ils doivent être menés, et aussi la façon de mettre en place les lois gouvernementales relatives à ces changements, afin que les activités religieuses à l’extérieur du Monastère puissent être gérées et régulées.
Cela se passera en trois étapes :
1 – Les membres du Comité Permanent de Larung Gar, et autres moines et moniales supérieurs devront être contactés personnellement et recevoir les instructions. Tous ceux en charge de la discipline dans chacune des sections monastiques, ainsi que les responsables de l’ensemble des 18 bureaux devront être rassemblés et recevoir les instructions. Les responsables des 324 unités devront être séparés en différentes catégories et recevoir les instructions. Ce travail devra être achevé pour le 15 juin 2016.
2 – Toutes les sections et toutes les unités devront recevoir les instructions, et moines et moniales devront signer des lettres par lesquelles ils s’engagent à pratiquer leur religion conformément à la loi. Les moines et moniales devront promouvoir le matériel d’éducation officiel, telles les vidéos et les banderoles. En bref, la priorité absolue devra être le travail de promotion de la loi. Ce qui devra être accompli avant le 31 juillet 2016.
3 – Des campagnes officielles d’éducation devront avoir lieu tous les mois dans les monastères. Ces campagnes devront être réalisées pour le 31 octobre 2016. Ces campagnes seront menées par Jangchup (Xiang Qu ?), Xiang Luo, Dan Nei Kai et Zhang Ping Sen. Ce travail est confié au Département préfectoral de la propagande, au Département préfectoral du Front Uni du Travail, au Bureau préfectoral des affaires religieuses, au Bureau préfectoral de la loi et de la justice et au Gouvernement du comté de Sertar.
Le deuxième point de l’ordonnance de démolition concerne la collecte d’informations détaillées et la réalisation d’enquêtes sur les résidents des sections religieuses – pratiquants laïques, moines, moniales, personnes âgées et celles souffrant d’un handicap physique. Les informations collectées serviront à répertorier chacune des habitations des résidents, en se basant sur sa localisation spécifique et sa population en vue d’une enquête approfondie. Ce travail devra être terminé pour le 31 juillet 2016. Il est confié à Li Jiang, Zhang Ping Sen et Shui Wen. Sont chargés de ce travail : le Bureau préfectoral de la Sécurité publique, le Département préfectoral des Affaires civiles, le Département préfectoral de la Sécurité intérieure, et le Gouvernement du Comté de Sertar.
Le troisième point de l’arrêté de démolition fournit des instructions quant à la réduction du nombre de pratiquants laïques et religieux. En 2016, 2 200 résidents seront contraints de partir, parmi lesquels 1 029 pratiquants laïques qui devront quitter le monastère. Un total de 1 200 moines et moniales seront expulsés. Parmi eux 600 devront être originaires d’autres provinces. En 2016, la population totale devra être réduite à 5 000 individus. Si ces objectifs ne sont pas atteints au 30 septembre 2017, d’autres expulsions suivront. Les autorités supérieures devront être informées du nom des résidents expulsés en 2016 pour le 15 juin 2016, et, après vérifications appropriées, de celui de l’ensemble des 5 000 personnes pour le 15 juin 2016. L’expulsion de 1 200 résidents devra être achevée pour le 30 octobre 2016. La population de Larung Gar devra avoir été réduite à 5 000 d’ici le 30 septembre 2017. Elle ne devra pas compter plus de 1 000 personnes originaires d’autres provinces. Ce travail incombe à Zhang Ping Sen, Dan Nei Kai et Cui Yi Peng, et au Département préfectoral du Front Uni du Travail, au Bureau des Affaires religieuses, au Département préfectoral de l’éducation, au Bureau de la Sécurité intérieure, au Département préfectoral des affaires civiles, et au Gouvernement du comté de Sertar.
Dans le quatrième point, l’ordonnance détaille les projets de démolition de 1 500 résidences monastiques au 30 octobre 2016. Ce nombre inclut les habitations de ceux expulsés depuis 2013 et les nouvelles habitations construites illégalement à leur place, les habitations de ceux partis vivre dans des foyers pour personnes âgées, et de celles parties vivre dans des maisons d’accueil pour moniales. Ce travail incombe à Zhang Yong Dong et Ajie Bei Zhui, et au Département préfectoral du Front Uni du Travail, au Bureau préfectoral aux Affaires religieuses et de nationalité, au Bureau de la Sécurité intérieure, au Bureau préfectoral du Développement de l’Habitat dans les villages, au Département préfectoral aux Affaires civiles, et au Gouvernement du Comté de Sertar.
Le cinquième point prévoit l’installation de caméras de surveillance d’ici au 31 août 2016 pour réguler les visiteurs. La tâche a été confiée à Zhang Ping Sen et Shui Wen, ainsi qu’au Bureau préfectoral de la Sécurité intérieure et au Gouvernement du Comté de Sertar.
Le sixième point de l’arrêté de démolition requiert la séparation entre les pratiquants laïques et les religieux, avec pour conséquence de mettre les pratiquants laïques sous la surveillance et le contrôle directs des autorités gouvernementales. D’ici au 31 juillet 2016, les maisons construites entre la zone des religieux et celle des pratiquants laïques, soit une bande de 30 mètres, seront démolies. D’ici au 30 septembre 2016, des murs seront érigés entre les deux communautés. Le style et la conception des habitations occupées par les pratiquants laïques seront modifiés. Il sera créé un Bureau gouvernemental en charge des pratiquants laïques. Cette tâche est confiée à Zhang Ping Sen et Xi Wu, ainsi qu’au Département préfectoral de la Construction de logements dans les villages, au Département préfectoral des Ressources nationales, au Bureau préfectoral des Affaires civiles et au Gouvernement du comté de Sertar.
Le dernier point de l’arrêté de démolition concerne la séparation entre l’Institut de Larung Gar et le Monastère de Larung Gar. Parmi les 5 000 personnes autorisées à rester, il sera fait une distinction claire entre les étudiants du Monastère et ceux de l’Institut. Leurs noms respectifs seront enregistrés et répertoriés séparément. Parmi les 5 000 résidents, il y aura 3 500 moines et moniales, les autres étant étudiants à l’Institut. Il sera établi un comité de gestion du monastère constitué de représentants du Gouvernement et de moines qui gèreront les affaires du Monastère. Le contenu des enseignements ne pourra être que purement religieux dans les Monastères, et purement laïque à l’Institut. L’Institut sera administré comme n’importe quelle autre école gouvernementale. La date limite a été fixée au 31 août 2016. La tâche en incombe à Li Chen Ming, Jangchup (Xiang Qu ?), Dan Li Kei, et Zhang Ping Sen en relation avec le Département préfectoral du Front Uni pour le Travail, le Bureau préfectoral des Affaires religieuses, le Bureau préfectoral de la Sécurité intérieure, le Bureau préfectoral pour le Développement de l’Habitat dans les villages, et le Gouvernement du Comté de Sertar.
En conclusion, l’arrêté stipule qu’un compte rendu des activités liées aux travaux de démolition à Larung Gar devra être fait auprès du Gouvernement du Comté de Sertar et du Comité spécialement appointé à cet effet.
La répression massive de 2001
C’est le charismatique Maître bouddhiste tibétain, Khenpo Jigme Phuntsok, immensément populaire, qui fonda Larung Gar en 1980, avec la volonté d’en faire un Centre d’études bouddhistes non sectaire. En 1987, le 10ème Panchen Lama bénit l’Institut et lui donna son nom actuel de Sertar Larung Gar Ngarig Nangten Lobling. Sous Khenpo Jigme Phuntsok, Larung Gar se développa pour devenir une oasis spirituelle pour plus de 8 000 moines, moniales et étudiants laïques jusqu’à la répression de 2001. Larung Gar ressemble davantage à un campement religieux, un gar, qu’à une institution monastique. Gar dont les origines remontent au Tibet du 14ème siècle quand les communautés nomades de pratiquants religieux et laïques se formaient au Bouddhisme sous la conduite de Maîtres bouddhistes charismatiques et hautement réalisés. Ces campements religieux diffèrent des institutions monastiques bouddhistes traditionnelles en ce qu’il n’est fait aucune distinction entre moines et praticiens laïques ou hommes et femmes. Des campements religieux comme Larung Gar et Yachen Gar en particulier, ont attiré des milliers de pratiquants à travers le globe, y compris des bouddhistes chinois. Au fil des ans, Larung Gar est devenu l’un des plus importants centres pour la promotion de la préservation du bouddhisme tibétain et de la culture tibétaine.
Plus de 20 000 religieux et pratiquants laïques vivent en permanence à Larung Gar, et pour des occasions particulières, le site peut accueillir jusqu’à 40 000 adeptes. L’ordonnance de démolition prévoit de limiter le nombre total de résidents permanents à 5 000, condamnant ainsi les 75% restants à l’expulsion et à la démolition de leur logement. La répression qui touche actuellement Larung Gar ne vise pas seulement à limiter le nombre de résidents ; c’est une tentative de créer des divisions entre religieux et laïques, et d’usurper le pouvoir et l’autorité des lamas et des supérieurs des différentes sections religieuses. Ce qui permettrait aux autorités chinoises d’établir un contrôle direct sur Larung Gar, de surveiller les activités des résidents et d’imposer des restrictions notamment en ce qui concerne les pratiquants venus d’autres régions du Tibet.
En raison de leur système d’inscription moins organisé que celui des institutions monastiques traditionnelles, les gar ont échappé pendant un certain temps à un contrôle direct du Gouvernement, ou à des intrusions de la part des autorités d’Etat en charge de l’éducation politique. Mais un changement s’est opéré en 2001, date à laquelle le Gouvernement chinois a lancé une répression d’ampleur marquée par l’expulsion de 8 000 religieux et laïcs, dont 1 500 pratiquants étrangers venus de Chine, de Taïwan, de Hong Kong et de Corée. Plus de 500 policiers en arme et personnel militaire ont démoli 1 874 habitations de religieux et 2 000 cabanes de méditation. En avril 2002, le TCHRD (Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie) a diffusé une vidéo de 10 minutes montrant les destructions massives à l’Institut. La vidéo a été réalisée à partir de séquences filmées sorties clandestinement du Tibet par d’anciens résidents de l’Institut. En 2001, Khenpo Jigme Phuntsok a été contraint d’arrêter son enseignement à l’Institut et a été emmené dans un hôpital militaire du Comté de Barkham soi-disant pour y subir des traitements. On a interdit à Rigzin, son médecin personnel, de lui rendre visite à l’hôpital. Le 6 janvier 2004, Khenpo Jigme Phuntsok est mort dans un hôpital de la ville de Chengdu. Il aurait dû subir une opération cardiaque le 29 décembre 2003 dans ce même hôpital.
L’arrêté de démolition visant Yachen Gar.
Des images et des vidéos récentes qui ont circulé sur les réseaux sociaux prouvent également qu’un arrêté de destruction similaire a été délivré pour Yachen Gar, situé dans le comté de Pelyul (en chinois, Baiyu) dans la Préfecture autonome du Tibet de Kardze. On y voit des moines et des moniales démontant par avance leur habitation pour sauver leurs effets personnels des équipes de démolition du Gouvernement. En 2001, Yachen Gar a dû faire face à des destructions partielles tout comme Larung Gar.
Non seulement l’Article 36 de la Constitution chinoise garantit la liberté en matière de croyance religieuse, mais il interdit à tout organisme d’état, organisation publique ou individu d’obliger les citoyens à croire ou non en une quelconque religion, ou à discriminer les citoyens qui croient ou non en une quelconque religion. L’annonce par la Chine de cette deuxième vague de répression sur Larung Gar fait, une fois encore, de cette disposition constitutionnelle, une coquille vide.
Bouddhisme tibétain et spécificités chinoises.
La politique de base du Parti Communiste Chinois en matière de religion rend difficile, voire impossible, l’application des dispositions constitutionnelles. En 1993, lors de la Conférence nationale de travail du Front Uni et en 2001 lors de la Conférence nationale sur les Affaires religieuses, le Président de l’époque Jiang Zemin avait émis trois directives faisant autorité et qui résument l’approche de l’Etat à parti unique concernant la religion :
1) Mise en œuvre de la politique du Parti relative à la religion ;
2) Renforcement du contrôle des Affaires religieuses en accord avec la loi ;
3) Orientation de la religion pour une compatibilité avec le socialisme.
A la Deuxième conférence nationale de travail sur la religion qui s’est tenue en avril 2016, le président Xi Jinping a réitéré la même approche de la politique religieuse et insisté sur le fait que « les groupes religieux doivent adhérer à la politique du PCC, et soutenir le système socialiste et le socialisme à la chinoise. »
Le Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie lance un appel à la communauté internationale, notamment aux Nations Unies, aux Gouvernements, à la société civile –groupes et individus- pour lancer des actions afin de faire pression sur le Gouvernement pour qu’il abroge l’arrêté de démolition, et ainsi empêcher que l’Institut bouddhiste de Larung Gar ne soit l’objet de nouvelles destructions.
En mai de cette année, à l’occasion de Saga Dawa (la fête bouddhiste du Vesak), le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon a souligné le rôle du Bouddhisme dans la résolution des questions urgentes auxquelles l’humanité est confrontée, notamment les violations des droits de l’homme et les conflits violents. » L’égalité fondamentale entre tous les peuples, le devoir impératif de rechercher la justice, et l’interdépendance entre la vie et l’environnement ne sont pas uniquement des concepts abstraits réservés aux débats entre intellectuels ; ce sont des directives vivantes permettant aux bouddhistes et aux autres d’avancer sur la voie d’un avenir meilleur, » a-t-il affirmé.
25 Juin 2016
CONFLANS : Comportement « glorieux » de la Municipalité de Conflans qui, sans préavis semble-til,expulse une vingtaine de Tibétains et « benne » tentes, couvertures et sacs de vêtements…
Comportement » glorieux « de la Municipalité de Conflans qui, sans préavis semble-til, ordonne l’expulsion d’ une vingtaine de Tibétains » logés » sous le Pont et fait benner dans la foulée : tentes, couvertures et pauvres sacs de quelques vêtements.
FRANCE TIBET présente ses FELICITATIONS à Monsieur le Maire …
Sans aucun doute , Monsieur le Maire et son Conseil, avant de donner cet ordre d’expulsion…, n’avaient pas remarqueé sur leur calendrier qu’il s’agissait de la Journée Mondiale de Réfugiés.
Pas à Conflans, devons nous malheureusement constater !!
À l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, la France réaffirme son engagement aux côtés des réfugiés et des organisations qui leur viennent en aide.
Le nombre de personnes déracinées a atteint un triste record cette année encore, avec 65,3 millions de personnes, selon le rapport annuel du HCR.
À l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, la France réaffirme son engagement aux côtés des réfugiés et des organisations qui leur viennent en aide.
Elle renouvelle en particulier son soutien au haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont l’action est plus que jamais indispensable, et salue l’engagement remarquable de ses équipes partout dans le monde et des ONG qui contribuent à son action.
Parmi les personnes déracinées, 21,3 millions sont des réfugiés, ce qui représente le nombre le plus important depuis le début des années 1990. Les demandes d’asile ont aussi atteint un nouveau record en Europe, avec 1,2 million de nouvelles demandes déposées pour 2015.
La communauté internationale doit s’engager résolument dans la recherche d’une résolution globale de cette crise, dans un esprit d’humanité, de solidarité et de responsabilité et dans le respect du droit international et européen, en particulier de la convention de 1951 relative au statut des réfugiés.
Elle doit aussi s’engager pour résoudre par des solutions politiques durables les conflits et la violence que fuient les personnes déplacées. La France est mobilisée avec ses partenaires dans ce but, à titre national comme au sein du conseil de sécurité des Nations unies.
RAPPEL à lire aussi :
Et pourtant il y a quelques semaines , une solution partielle avait été trouvée à Bonnelles
Bonnelles : 53 réfugiés tibétains accueillis au monastère
Chargés de sacs, 53 réfugiés tibétains, hébergés depuis un mois dans des chambres d’hôtels à Conflans-Sainte-Honorine par la préfecture des Yvelines, ont été accueillis ce jeudi matin au monastère des Orantes à Bonnelles. Une pause pour ces réfugiés demandeurs d’asile, qui pour la plupart, sans toit, ont vécu de longs mois sous des tentes plantées sur les bords de Seine.
« Ils vont rester là pendant toute la durée de leurs démarches, soit deux à trois mois, explique Yolande Grobon de la direction départementale de la cohésion sociale, qui coordonne les opérations. Ils seront relogés par la suite un peu partout en France, des logements leur seront attribués. »
Près de 50 bénévoles étaient réunis pour recevoir les nouveaux venus. Ayant tout spécialement appris quelques mots de tibétain, ils leur ont souhaité la bienvenue dans leur langue. « Avant, nous avions des migrants syriens, irakiens et afghans, maintenant des Tibétains arrivent, ce genre d’expérience est très enrichissante. Nous découvrons différentes cultures », raconte une bénévole.
De son côté, le père Bernard Devert, président de l’association Habitat et Humanisme, est allé saluer un à un chacun des réfugiés. Guy Poupart, le maire (SE) du village, était aussi présent. « Il faut faire preuve d’humanisme, souligne-t-il. L’installation de migrants est bien perçue par les habitants. On fait abstraction de tout ce qui peut être dit. »
Chargés de sacs, les Tibétains, accueillis au monastère de Bonnelles et suivis par l’association la Pierre-Blanche de Conflans, étaient auparavant hébergés dans des hôtels. (LP/Y.F.)
Ce placement soulage l’association la Pierre-Blanche de Conflans qui accompagne les réfugiés tibétains. « Nous avons été entendus par le préfet qui a fait le nécessaire pour trouver une solution », insiste heureux Christian Souchon, le président. Tout n’est pas réglé pour autant. « Il y a toujours deux ou trois nouvelles arrivées par jour », indique-t-il. L’association suit encore plus de 150 Tibétains.
Certains sont pris en charge sur la péniche « Je Sers » tandis que d’autres sont accueillis dans des familles de Conflans et des environs ou hébergés à Andrésy dans les deux maisons de l’association.
Dans une forte réaction à une simple affirmation de la Chine du droit historique de la propriété du Tibet, son chef spirituel, le Dalaï Lama, a indiqué le 14 juin que son pays était « une terre occupée » tout en précisant que néanmoins, il ne cherchait pas l’indépendance pour celle-ci.
Lors de la réunion avec les leaders du congrès américain, après avoir été escorté avec le Comité des relations étrangères du Sénat par le chef parlementaire démocrate Nancy Pelosi et le sénateur Patrick Leahy, le Dalaï Lama a déclaré : «Nous considérons le Tibet comme une terre occupée, mais nous ne recherchons pas l’indépendance. Cependant, en même temps, c’est une réalité, le Tibet ne fait pas partie de la Chine. Continuez s’il vous plaît à nous soutenir. Nous vous sommes très reconnaissants « .
Il a exprimé sa gratitude pour le soutien que le Congrès américain avait donné sur les problèmes liés au Tibet au cours des années et il a dit : «Le Congrès a exprimé son soutien indéfectible à notre cause. Nous ne cherchons pas l’indépendance parce que nous ne voulons pas entrer en confrontation avec nos frères et sœurs chinois. Toutefois, les documents chinois révèlent que dans les 9 siècles d’indépendance tibétaine, les empires chinois et mongols ont prospéré. Ce que nous cherchons maintenant c’est une solution mutuellement bénéfique pour résoudre ce conflit. »
Il a conclu en résumant ses trois engagements, à savoir de diffuser la conscience des valeurs humaines fondamentales comme source de bonheur véritable, la promotion de l’harmonie respectueuse interreligieux, et la protection de l’identité du peuple tibétain, ainsi que la culture, la langue et l’environnement du Tibet.
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Le Dalaï Lama a ensuite été convié à un déjeuner par le président de la Chambre des représentants des États-Unis Paul Ryan et la chef parlementaire démocrate Nancy Pelosi, au cours duquel cette dernière a déclaré : «Notre déjeuner bipartite avec le président Ryan est un hommage au profond respect dont Sa Sainteté bénéficie de part et d’autre pour le message de paix, de compassion et de responsabilité qu’il apporte au monde. Chaque fois que Sa Sainteté visite le Capitole, il nous rappelle que « le changement vient par l’action», et que le Congrès doit faire sa part pour aider les Tibétains dans leur lutte pour préserver leur langue, leur culture et leur religion. »
Dans une brève remarque, le Dalaï Lama a déclaré : «Les deux Chambres du gouvernement américain sont une source d’espoir et d’inspiration. Le Président est jeune et compétent et je connais Nancy Pelosi depuis de nombreuses années ; notre amitié est immuable. Comme je l’ai déjà dit, nos supporters ne sont pas tant pro-Tibet que pro-justice ».
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Plus tard dans l’après-midi, le Dalaï Lama a assisté à une réunion avec les membres de la Campagne internationale pour le Tibet (ICT), qui, fondée en 1988, travaille à promouvoir les droits de l’homme et des libertés démocratiques pour le peuple Tibétain. Il a donné un bref récit des événements et des expériences depuis son enfance qui avaient façonné la personne qu’il était devenu, répondant à une invitation du président du conseil de ICT Richard Gere.
Richard Gere a demandé au Dalaï Lama une série de questions, dont l’une était sur les perspectives de dialogue avec les autorités chinoises, à laquelle il a répondu : « La dernière réunion était en 2010. Depuis lors, la partie chinoise a rendu clair qu’ils n’ont que peu d’intérêt à traiter avec notre organisation. Certains rapports disent que, après la crise de 2008, Hu Jintao a été conseillé de ne jamais laisser le Dalaï Lama revenir. Depuis, nous avons attendu 57 ans, nous pouvons attendre un peu plus longtemps. La détermination du peuple du Tibet est intacte. »
25 Juin 2016
KATHMANDU : Le contrôle rigoureux des frontières fait chuter le nombre de Tibétains fuyant l’occupation
Au cours des dernières années, et en raison de renforcement considérable de la sécurité sur les deux côtés de la frontière, le nombre de Tibétains fuyant l’occupation chinoise pour rejoindre le Népal ou le nord de l’Inde à considérablement baissé déclare le site web nepalitimes.com le 14 juin dernier, citant des chiffres du Ministère népalais de l’immigration (DOI).
En effet, le rapport cité par le Directeur général du Ministère népalais de l’Immigration, Kedar Neupane, confirme que moins de réfugiés tibétains ont été autorisés à entrer au Népal en raison de contrôles stricts aux frontières.
Le rapport du Ministère népalais de l’Immigration montre un total de 1 248 Tibétains qui ont sollicité des permis de sortie du Népal en 2010, contre seulement 85 demandes en 2015. Entre-temps, le nombre de Tibétains qui ont demandé un permis de sortie de l’Inde ont été signalés à 521 en 2011, 320 en 2012, 185 en 2013, et 92 en 2014. Et le nombre cette année, à la mi juin, a été signalé à 53.
Le rapport indique que, parmi les 53 applications reçues cette année, 16 ont été soumises par les réfugiés tibétains qui étaient entrés au Népal à partir des points frontaliers Kodari, Rasuwa et Gorkha, dont un enfant âgé de 13 ans.
Le rapport de Neupane explique également : «Nous mettons en œuvre une politique de contrôle stricte à tous les points frontaliers. En conséquence, le nombre de réfugiés tibétains qui entrent au Népal a diminué, ce qui explique la diminution du nombre de demandeurs de permis de sortie pour l’Inde « .
Neupane a également fait état d’une remarque récente d’un dirigeant chinois sur la baisse du nombre de Tibétains réussissant à échapper à leur patrie occupée en disant que « les Tibétains restent au Tibet à cause de la baisse de leur ferveur pour le Dalaï Lama. »
Le rapport a cité le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) indiquant que plus de 12 540 réfugiés tibétains sont abrités au Népal, bien que Katmandou ne fournisse pas de statut juridique pour ces derniers.
25 Juin 2016
Choesang Gyatso, moine tibétain, qui faisait la promotion de la langue tibétaine, à nouveau détenu
Dharamsala, 19 juin : Un moine tibétain du Comté de Mangra, déjà été brièvement détenu, a de nouveau été arrêté et semble « disparu » selon le rapport de RFA.
Le moine, Choesang Gyatso, du monastère de Lutsang dans le comté de Mangra, a été enlevé par les autorités le 29 mai dernier.
La source qui ne souhaite pas dévoiler son identité pour des raisons de sécurité indique : « Malgré les demandes de ses proches, le motif de son arrestation n’est pas connu, et aucune information n’a pu être obtenue sur le lieu et les conditions de sa détention. » ce qui devient habituel dans ce genre de kidnapping.
Choesang Gyatso, qui dirigeait une organisation faisant la promotion et l’éducation auprès des enfants nomades, avait déjà été détenu durant 30 jours et relâché par les autorités ; celles ci n’ont pas donné davantage de raison pour cette brève détention. Le moine est aussi le rédacteur en chef de la revue tibétaine « Le bruit des sabots » (The sound of hoofbeats).
La répression de la Chine sur les identités minoritaires vise des sujets clefs telles la langue et les personnes qui défendent les droits linguistiques.
13 juin 2016, par Frédéric Lemaître
En Chine, Merkel plaide pour l’état de droit
Angela Merkel a entrepris dimanche 12 juin sa neuvième visite officielle en Chine depuis qu’elle est chancelière. Signe de l’intensité des échanges entre les deux pays, l’Allemagne est le seul pays occidental avec qui la Chine tient, en principe tous les deux ans depuis 2011 de telles « consultations intergouvernementales » , soit l’équivalent d’un conseil des ministres commun.
Promue dimanche Docteur Honoris Causa de l’université de Nankin -c’est le 13ème titre de ce genre qu’elle reçoit-, Angela Merkel en a profité pour formuler indirectement quelques critiques à ses hôtes. Sans provocation -ce n’est pas son style- mais sans non plus faire une croix sur ses valeurs. A l’académie des sciences, devant un parterre d’étudiants triés sur le volet, Merkel-la-physicienne a jugé que tout progrès nécessitait de remettre en cause ce que l’on savait et que « on ne peut procéder à cette remise en question que si l’on dispose d’un environnement de liberté, de créativité et de discussion ». Pour elle, « celui qui veut le progrès doit créer et entretenir des espaces de liberté ».
Alors qu’une nouvelle loi adoptée par le Parlement chinois prévoit un contrôle renforcé des autorités chinoises sur les Organisations non gouvernementales étrangères, Angela Merkel a indiqué qu’elle s’engagerait pour qu’ »également dans le cadre de la nouvelle loi chinoise sur les ONG, les organisations de la société civile puissent continuer d’enrichir nos relations bilatérales ». Certes, le ton est modéré mais le sujet est sensible, y compris pour les Allemands. Lorsqu’un pays étranger s’en prend aux fondations politiques allemandes présentes sur son sol – comme ce fut le cas en Russie-, cela crée immédiatement un mini-conflit diplomatique avec Berlin.
Après avoir insisté sur l’importance que revêtait pour l’Allemagne, le dialogue sur les droits de l’homme que les deux pays mènent chaque année, Angela Merkel a rappelé qu’ « au coeur de l’état de de droit, prévaut la force du droit et non le droit du plus fort ». Une formule qui lui a permis d’évoquer la sécurité juridique que les investisseurs étrangers étaient en droit d’attendre en Chine. Elle a notamment indiqué que l’Allemagne et la Chine s’étaient mises d’accord sur « une renonciations réciproque à recourir à l’espionnage économique dans le cyber-espace ». Que valent ces déclarations ? La veille, le quotidien Bild avait indiqué que les services secrets allemands déconseillaient fortement à la chancelière d’utiliser son téléphone portable en Chine, de peur que ses communications soient écoutées.
Angela Merkel a également évoqué les « tensions » entre la Chine et ses voisins, notamment en mer de Chine. Plaidant pour un règlement de celles-ci, elle a indiqué que « nous nous réjouirions, si, par exemple, la Chine et les pays de l’Asean parvenaient à élaborer un code de conduite contraignant » afin d’éviter les crises à venir.
Opportunément interrogée par un étudiant sur le statut d’économie de marché que la Chine aimerait obtenir quinze ans après son entrée à l’Organisation mondiale du commerce, Angela Merkel a rappelé que c’est à la Commission européenne de décider, à l’automne 2016. En indiquant que « personne n’a intérêt à ce que la guerre commerciale s’aggrave », la chancelière semble indiquer qu’elle est favorable à un compromis. Mais plusieurs pays dont la France craignent que la reconnaissance de ce statut prive les Européens d’un puissant outil dans la lutte contre le dumping que pratique la Chine dans certains secteurs, notamment l’acier. « Nous devons parler ouvertement des problèmes qui subsistent » a déclaré Angela Merkel. « Nous devons naturellement regarder que nous avons des conditions de compétitivité loyales ».
En Chine, Merkel a donc commencé sa visite…en faisant du Merkel. Sans renoncer sur rien mais en prenant soin de ne pas brusquer ses interlocuteurs. Le temps où elle recevait la chancellerie le dalai-lama est et bien révolu. Il faut dire que les Chinois ne laissent rien passer. Le député CDU, Michael Brand, président de la Commission des droits de l’homme au Bundestag, n’a pas obtenu son visa pour la Chine. En mars, ces élu avait eu le tort de brandir le drapeau tibétain dans sa cisconscription.
18 Juin 2016
WASHINGTON / PEKIN : La Maison Blanche : « Le Tibet fait partie de la Chine »
« La position des Etats-Unis en rapport avec le Tibet n’a pas changé » a souligné la Maison Blanche après une réunion entre le président Obama et le Dalaï-lama
Les Etats-Unis considère le Tibet comme faisant partie de la Chine et ne soutient pas l’indépendance du Tibet, a déclaré, mercredi, la Maison Blanche, quelques heures après une réunion entre le président américain Barack Obama et le Dalaï-lama.
« Je réaffirme une nouvelle fois que la position des Etats-Unis en rapport avec le Tibet n’a pas changé » a souligné le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest.
a-t-il insisté.
D’après un compte-rendu de la réunion par la Maison Blanche, Obama a salué « l’engagement envers la paix et la non-violence » du chef spirituel tibétain et a exprimé son soutien pour un dialogue direct entre la Chine et le Dalaï-lama.
Le ministère chinois des Affaires étrangères avait averti les Etats-Unis qu’une telle réunion risquait de nuire aux relations diplomatiques entre Pékin et Washington, a indiqué la Maison Blanche.
La Chine considère le chef spirituel tibétain comme un dangereux séparatiste.
18 Juin 2016
PEKIN / WASHINGTON : Obama accusé d’encourager le séparatisme après sa rencontre avec le Dalaï Lama
La Chine a appelé les États-Unis à maintenir les relations bilatérales globales et à éviter toute interférence dans les affaires intérieures comme les questions relatives au Tibet.
Cette intervention chinoise survient à la suite de l’annonce d’une rencontre à huis clos à la Maison Blanche entre le président américain Barack Obama et le 14ème Dalaï Lama.
La Chine exhorte Washington à ne pas interférer dans ses affaires intérieures
LU KANG Porte-parole Ministère chinois des Affaires étrangères
« Les affaires tibétaines relèvent de la politique intérieure chinoise et aucun pays étranger n’a le droit d’y intervenir. Le 14ème Dalaï Lama n’est pas une pure figure religieuse. C’est un exilé politique engagé depuis longtemps dans des activités séparatistes sous couvert de religion.
Cette rencontre va à l’encontre de la reconnaissance par les États-Unis du fait que le Tibet est une composante inséparable du territoire chinois et de leur rejet d’une indépendance du Tibet ou d’activités séparatistes anti-chinoises. Un tel rendez-vous est dommageable à la confiance mutuelle et à la coopération sino-américaines. Nous devons dire que quiconque tente d’utiliser le Tibet pour déstabiliser la Chine sera voué à l’échec. »
Une campagne de démolition de structures non autorisées le long d’un tronçon du lac Qinghai a entraîné jusqu’à présent la destruction de plus de 600 maisons et magasins. Les propriétaires tibétains ne sont pas les seul touchés, il y a également des propriétaires musulmans et Han, selon certaines sources.
L’assaut commencé le 1er juin dans la municipalité de Tanakma (en chinois, Heimahe) dans le comté de Chabcha (Gonghe) dans la préfecture autonome tibétaine de Tsolho (Hainan), a été réalisé par des centaines de policiers dirigés par un responsable du comté et accompagnés d’engins de chantier, ont rapporté des sources de la région au service tibétain de RFA.
Plus de 600 structures, pour la plupart des magasins et des restaurants, mais également des logements privés, ont été démolies. Des démolitions devraient se poursuivre après une pause d’un week-end, évoque un résident local à RFA.
« Un tiers de ces structures appartenait aux Tibétains, les deux autres appartenant aux musulmans et chinois Han » déclare la source de RFA, parlant sous condition d’anonymat.
La raison donnée pour la destruction de ses bâtiments : des « structures illégales », a déclaré la source.
« Toutefois, les propriétaires ont indiqué qu’ils avaient formulé des demandes de permis de construire aux fonctionnaires, mais ayant refusé de leur verser des pots de vin, les autorités ont alors refusé leurs demandes ».
Enchaînés, détenus
Cinq propriétaires – trois Tibétains et deux musulmans – avaient protesté contre la destruction de leurs propriétés et ont été arrêtés par la police, mais ont été libérés après avoir été détenus pendant un jour.
« Nous craignons que les zones voisines comme Chang Shikhuk, Hodon Yangtrang et Chik Nga Chik puissent être les prochaines cibles du plan de démolition du gouvernement».
Les propriétaires tibétains à Chabcha sont souvent contraints de vendre leurs biens immobiliers à de riches hommes d’affaires qui paient des pots de vin aux autorités locales pour forcer la vente, a déclaré une source dans un précédent rapport.
« Et quand les Tibétains tentent de résister à la prise de leurs terres, les fonctionnaires du comté sévissent contre eux. »
« Il est extrêmement rare de trouver un chef de comté qui est juste et raisonnable » dans ses relations avec les Tibétains, a- t- il dit.
« Les deux fonctionnaires et les dirigeants d’entreprises exploitent la terre appartenant à la communauté nomade. »
Les Tibétains vivant en Chine se plaignent fréquemment de la discrimination politique, économique et religieuse, ainsi que des violations des droits de l’homme.
Rapporté par Kunsang Tenzin du Service Tibétain RFA. Traduit par Karma Dorjee. Rédigé en anglais par Richard Finney.
11 Juin 2016
Le Premier Ministre tibétain souligne le caractère pacifique des protestations contre les exploitations minières à Minyak et Amchok, et nie toute implication de l’Administration Centrale Tibétaine
Le dirigeant politique tibétain Dr Lobsang Sangay et M. Tempa Gyaltsen, chercheur au département de l’environnement et du développement à l’Institut Politique de Tibet, ont organisé une conférence de presse à Gangchen Kyishong afin de condamner le décret officiel publié par le gouvernement chinois dans la ville d’Amchok qui prétend que l’Administration Centrale Tibétaine est impliquée dans les manifestations contre l’exploitation minière dans le Nord-Est du Tibet.
En réponse à ces allégations, le dirigeant politique tibétain, le Dr Lobsang Sangay réplique : « La déclaration des autorités chinoises locales que l’Administration Centrale Tibétaine est liée aux manifestations contre l’exploitation minière au Tibet est non-fondée et tout simplement inacceptable. Ces manifestations ont lieu à cause de l’occupation du pays, de la répression du peuple tibétain et de la destruction de l’environnement. »
« Dans le même décret, il est dit que toute association ou toute réunion de ce genre sera punie et que les participants seront arrêtés, battus et torturés.
D’après les lois des Droits de l’Homme, tout être humain a le droit à la liberté de réunion, si cette réunion de personnes est pacifique.
Ce droit s’applique à des protestations et des manifestations pacifiques, à des associations privées ou publiques, etc.
L’association de personnes à tout niveau est un droit inhérent pour chaque individu. Par conséquent, avoir un décret officiel qui encourage le châtiment de personnes pacifiques est contraire aux Droits de l’Homme, et est inacceptable. »
Au sommet des abus commis envers les Droits de l’Homme, le dirigeant politique tibétain déplore fortement les dégâts sur l’environnement causés par les exploitations minières illégales dans les environs de Minyak et Amchok.
« En ce qui concerne l’Administration Centrale Tibétaine, notre politique et nos principes environnementaux sont suivis : tout projet doit être écologique, et ne doit pas aller à l’encontre de la sensibilité religieuse ou culturelle du peuple du Tibet, mais aussi être lucratif pour les tibétains locaux. Enfin, le projet doit être légal et obtenir le consentement des habitants des environs.
Par conséquent, les exploitations minière de Minyak et Amchok sont des violations des lignes de conduite environnementales du Gouvernement chinois et du 4e article de la Charte de l’Administration Centrale Tibétaine. »
« Premièrement, les extractions minières sont illégales. Il y a aussi eu une augmentation du nombre de dégradations de l’environnement causées par les activités minières de la Chine, par le Gouvernement chinois en général, par les autorités locales et par les entreprises privées engagées dans l’exploitation minière des zones tibétaines.
Ils n’ont pas sollicité le consentement des populations locales ni respecté leurs croyances religieuses, d’autant plus que les tibétains n’en ont tiré aucun profit » révèle-t-il en exhortant avec force le Gouvernement chinois à mettre en place des lois gouvernementales pour ces projets et à réévaluer la manière dont sont traitées les constatations pacifiques au Tibet.
Le chercheur Tempa Gyaltsen a fourni un rapport détaillé sur les dégradations environnementales résultant de deux exploitations minières, trois cas d’auto-immolation pour protester contre l’activité relative aux mines et les traitements injustes infligés aux protestataires par les autorités chinoises locales.
« Depuis 2009, il y a eu 30 cas recensés de protestation diverses contre l’activité minière au Tibet en 2016, l’année qui a vu le plus grand nombre de protestations par rapport aux années précédentes.
Il y a peu de temps, à Lhagang, dans la région de Minyak du comté de Dartsedo de la préfecture de Karze, les habitants ont organisé une manifestation de deux jours pour protester contre la contamination de la rivière Lichu, causée par l’extraction de lithium dans cette zone. La mine a temporairement cessé de fonctionner, invoquant des « problèmes environnementaux », et avec le but de « résoudre des problèmes déjà existants ».
La semaine dernière, environ 2 000 tibétains ont manifesté à Amchok contre l’extraction d’or sur la montagne sacrée Gong-Ngong Lari, dans la ville d’amchok du comté de Sangchu, de la préfecture autonome tibétaine de Kanlho. »
Le Gouvernement chinois et les autorités locales devraient prendre en compte le nombre croissant de manifestations des tibétains contre les exploitations minières et devraient changer de méthode de répression au profit d’une approche plus pacifique.
Deux tibétains d’Amchok, Tsering Dhondup et Kunchok Tsering, se sont auto-immolés sur le site de la mine pour protester contre les extractions minières allant à l’encontre de toute éthique. Comme eux, un auto-immolateur tibétain nommé Tsultrim Gyatso a dénoncé dans son testament les activités minières chinoises sur les lieux sacrés des tibétains.
Le chercheur Tempa Gyaltsen soutient l’idée que c’est la suppression de la liberté de conscience ainsi que le non-respect des croyances religieuses du peuple tibétain qui ont engendré les protestations.
11 Juin 2016
La famille d’un prisonnier tibétain craint pour sa vie
L’état de santé de Lobsang Choedar est précaire. La famille du moine de Kirti (Ngaba), incarcéré en 2009 pour son rôle dans des manifestations contre la souveraineté chinoise, s’inquiète qu’il ne survive pas les 6 ans qu’il lui reste à purger. Choedar a reçu des visites de ses proches trois fois cette année,et bien qu’ils soient emplies de fierté de son sacrifice pour le Tibet et son peuple, sa mère de 72 ans craint de ne jamais revoir son fils libre.
Depuis son emprisonnement, Choedar a protesté contre le piètre régime auquel sont soumis les quelques mille détenus en entamant une grève de la faim de 12 jours. Grève terminée lorsque ses joliets l’ont forcé à manger avant de le déplacer dans une autre partie de la prison. Choedar a essayé de rassurer sa famille en expliquant que son changement d’apparence physique était le fruit de beaucoup d’exercice en prison.
Le monastère dont est originaire Choedar a été le lieu de nombreuses auto immolations et de manifestations appelant au retour du Dalai Lama et à la fin du colonialisme chinois.
En 2011 des centaines de moines avaient été déportés pour « rééducation politique» tandis que les locaux qui tentaient de les protéger avaient été violemment dissuadés. Depuis les grandes vagues de soulèvement de 2008 d’avantage de manifestations agitent la région.
Il est bon de rappeler que depuis 2009 145 tibétains se sont immolés par le feu.
11 Juin 2016
PARIS / PAGODE DE VINCENNES : France Tibet au 16 ème Festival Culturel du Tibet et des Peuples de l’Himalaya.
Les 10, 11 et 12 juin 2016, se tient à la Pagode de Vincennes, au bord du lac Daumesnil, près de la Porte Dorée, le 16 ème Festival Culturel du Tibet et des Peuples de l’Himalaya.
Notre association FRANCE TIBET sera présente sur le site du Festival avec, comme l’an passé l‘atelier de cerfs volants pour les enfants; ils peuvent aussi apporter leurs doudous …: une ENORME surprise leur est réservée lors du Festival !!
Au Tibet, la répression continue et paraît même s’aggraver sous le règne de Xi … mais attention, il est défendu d’en parler ! Il suffit de consulter les dernières nouvelles et de prendre conscience de l’arrogance de Monsieur Wang Yi, Ministre chinois des Affaires étranges, lors de sa visite au Canada, en réponse à une journaliste !!
De cette situation préoccupante du Tibet, il sera donc question ce week-end à Paris…
Alors, au moins pour continuer à en parler, pour continuer à soutenir nos amis tibétains, retrouvons-nous nombreux ce week-end, à la Pagode de Vincennes pour ce 16ème Festival culturel du Tibet et des peuples de l’Himalay
Les temps forts de ces trois journées :
Vendredi 10 juin au soir : la toute première Nuit du Tibet à Paris, près du Lac de Daumesnil, au Bois de Vincennes, et réunira plusieurs artistes se mobilisant pour le Tibet.
Ce festival dédié au Men-Tsee-Khang, l’Institut de Médecine et d’Astrologie Tibétaines, qui célèbre son centenaire. et présente pour la circonstance une exposition sur la médecine et la culture tibétaines ainsi qu’aux races de chiens tibétains, entre autres informations.
Conférences, films et tables rondes traiteront des questions de Droits de l’Homme.
Parmi les conférenciers, Khenpo Tashi Rinpoché exposera ses douze années d’expérience de retraite spirituelle, dont trois ans dans la grotte de Milarépa, et abordera la question du stress.
Une des tables rondes, animée par Catherine Barry et Alain Wang, portera sur le thème :
« De la théocratie au Tibet à la démocratie en exil » avec Kelsang Gyaltsen, représentant du Dalaï-Lama pour l’Europe occidentale et au Parlement européen; le sénateur André Gattolin et Marie Holzman, spécialiste de la Chine et du Tibet.
Un homme tibétain libéré de prison, il y a trois ans, après avoir purgé une peine de 21 ans a disparu, à nouveau en garde à vue en Chine, selon une source tibétaine en exil.
Lodroe Gyatso, 55 ans, a été arrêté dans la capitale régionale du Tibet, Lhassa, vers minuit le 14 mai 2016 et n’a pas été revu depuis, indique un Tibétain résidant en Inde, Ngawang Tharpa, au service tibétain de RFA et citant des contacts dans la région.
« Nous ne disposons d’aucune information sur son état actuel, et il est très difficile de communiquer avec toute personne pour obtenir plus d’informations», a déclaré Tharpa.
Les nouvelles de la détention de Gyatso ne nous sont parvenues que tard en raison des restrictions sur les communications imposées par les autorités chinoises dans les régions tibétaines.
Lodroe Gyatso, du comté de Sog (en chinois, Suo) dans la préfecture de Nagchu (Naqu) en Région Autonome du Tibet, a d’abord été puni d’une peine d’emprisonnement de 15 ans en 1991 pour avoir tué un homme dans un combat, mais plus tard a vu sa peine prolongée pour s’être livré à de l’activisme politique pendant son incarcération, selon des rapports précédents de cette source RFA.
Selon cette source, le 4 mars 1995, il a appelé les autres prisonniers à protester et avait lui même crié : » le Tibet est indépendant, la Chine devrait quitter le Tibet ! » , ajoutant que Gyatso avait également distribué de la littérature de protestation en prison.
Bien que les autorités aient prévu de l’exécuter pour son militantisme, son cas ayant été soulevé par Amnesty International et l’ONU, il avait, de ce fait,été condamné à une nouvelle peine de six ans.
Gyatso avait été « gravement torturé » pendant la phase initiale de sa détention antérieure, indique Tharpa.
« Sa cellule était si petite qu’il ne pouvait même pas lever la tête, et à un moment il avait été pendu au plafond toute la nuit, avec des clous enfoncés dans les pouces, ».
Les raisons de la nouvelle détention de Gyatso et le lieu d’ emprisonnement sont encore inconnus, précise Tharpa , ajoutant même : « Ses parents et membres de la famille n’ont pas connaissance des conditions de son incarcération «
Rapporté par Lobe Satsang pour le service tibétain de RFA. Traduit par Karma Dorjee. Rédigé en anglais par Richard Finney.
11 Juin 2016
Un moine arrêté pour une revendication solitaire à Ngaba
Dharamsala, mardi 7 juin : un moine tibétain du monastère de Kirti a été arrêté alors qu’il était en train d’effectuer une revendication solitaire, autour de 16h (heure locale) dans la rue principale de la ville de Ngaba.
Lobsang Tsering, âgé de 20 ans, a brandi un portrait du chef tibétain en exil, le Dalai Lama, en défilant devant le marché de la rue principale, qui avait déjà été témoin de plusieurs manifestations dans le passé. « Puisse sa Sainteté le Dalai Lama vivre encore 10 000 ans, liberté pour le Tibet », aurait-il crié.
Lobsang a immédiatement été arrêté par la police, et a été emmené. Nous n’avons aucune information sur l’endroit où il est détenu, ni ses conditions de détention.
Lobsang, dont le père s’appelle Sherab (surnommé Ngoray) et la mère Yuko, est un moine de l’université de Dhuekhor, l’une des quatre universités principales du monastère Ngaba Kirti.
Les protestations solitaires sont, d’après les experts, les mesures les plus efficaces pour protester contre le gouvernement chinois et les forces de l’ordre implantées au Tibet. En raison de la pénalisation des auto-immolations par la Chine et des lourdes sanctions comprenant les emprisonnements des membres de la famille par les autorités chinoises, de plus en plus de revendications solitaires à fort impact émergent du Tibet. Les experts pensent également que face aux restrictions du gouvernement chinois à l’égard du peuple tibétain, l’émergence des protestations solitaires ajoute de la spontanéité à leurs actions sans avoir besoin de prévoir un plan entre les protestataires.
Ces derniers mois, plus de dix tibétains ont effectué des revendications solitaires contre le gouvernement chinois au Tibet et ont appelé le Dalai Lama « a revenir au Tibet » et à « la paix au Tibet ».
11 Juin 2016
Des Tibétains opposés à l’exploitation d’une mine d’or agressés
D’après une source tibétaine en exil, la police de la province de Gansu, dans le Nord-Ouest de la Chine, a attaqué un groupe de villageois tibétains au début du mois de juin après que ceux-ci aient protesté contre l’exploitation d’une mine d’or près de leur hameau, située sur une montagne sacrée.
Le 1er juin, les Tibétains ont donc contacté depuis Amchok, un canton du village Khelpa, dans le comté de Sangchu de la province de Gansu (en chinois, Xiahe), Amchok Yonkyab, qui réside en France et qui a averti Radio Free Asia.
« Cependant, un groupe de paramilitaires armés a fait irruption dans la ville à peu près au même moment, et il y a eu des attaques verbales puis des affrontements directs entre les forces de l’ordre et les Tibétains », relate Yonkyab, en citant des sources locales.
« Six des meneurs de la manifestation ont été roués de coups, dont un si grièvement qu’il a été conduit d’urgence dans un hôpital de Chengdu, la capitale de la province; tandis que que les cinq autres ont été emmenés dans un hôpital militaire à proximité » déclare Yonkyab, en révélant les noms de deux des cinq tibétains, Tsewang Kyab du village Angon du canton d’Amchok et Gogen du village Pung.
Les résidents des huit villages d’Amchok se sont réunis le 4 juin dans un endroit publique pour brûler de l’encens et renouveler leurs protestations contre l’exploitation minière de la montagne Gong Ngon Lari, toujours d’après Yonkyab.
« Un groupe de nombreux policiers armés est arrivé sur le site et a encerclé les tibétains, puis des tensions ont commencé à émerger. Mais sur les conseils des personnalités religieuses importantes qui étaient présentes, les tibétains ont renoncé à leur manifestation. »
Les six protestataires roués de coups sont finalement sortis de l’hôpital le 5 juin, ajoute Yonkyab.
Les appels sans réponse
La manifestation à Amchok qui a commencé le 31 mai suit quinze années de revendications restées sans réponse, afin de stopper l’exploitation de la mine de la montagne, celle-ci étant considérée comme sacrée depuis des générations par la communauté des hameaux des huit villages, d’après un rapport plus récent d’une source locale.
Il y a deux ans, Plus d’une centaine de Tibétains résidents d’autre hameaux du comté de Sangchu ont manifesté contre la saisie des terres agricoles au profit de la construction de routes qui relieraient la mine d’or à l’Etat et à l’exploitation industrielle, selon des sources récentes.
Le 2 avril 2014, les habitants du hameau de Hortsang lancèrent une manifestation en arborant des bannières, deux semaines après d’autres manifestations contre la décision du gouvernement de saisir les terres tibétaines, ce qui attira rapidement la police sur les lieux.
Le Tibet est devenu une source importante de minéraux essentiels pour la croissance économique chinoise pourtant, d’après des experts l’exploitation minière de la Chine au Tibet laisse souvent des dommages environnementaux, y compris la pollution des nappes phréatiques dont bénéficient le bétail et les humains, et la destruction des lieux sacrés.
Article de Palden Gyal pour RFA’s Tibetan service. Traduit par Karma Dorjee. transcrit en anglais par Richard Finney.
11 Juin 2016
CONFLANS STE HONORINE : Un afflux de réfugiés tibétains
Ils sont partis des montagnes de l’Himalaya et vivent aujourd’hui sur les rives de la Seine. Une centaine de réfugiés tibétain a trouvé refuge sur une péniche du nord-ouest parisien, dans la petite ville de Conflans-Sainte-Honorine. De bouche à oreille, ils se font passer le mot, et sont de plus en plus nombreux à atterrir sur ce bateau-chapelle. L’association Pierre Blanchequi les loge, les nourrit et les soigne est désormais débordée.
Orgyen Trinley Dorjé est le 17ème Karmapa, la personnalité la plus importante du bouddhisme derrière le dalaï-lama. Il est l’
Alors que le bouddhisme est considéré comme la quatrième religion en France, il ne concerne qu’une partie réduite de la population. Le karmapa estime que cette religion s’est bien développée dans notre pays, comme en témoigne la venue à plusieurs reprises du dalaï-lama. Interrogé sur la possibilité qu’il succède à ce dernier, il nous déclare qu’il n’est pas dans la tradition bouddhiste de raisonner en ces termes.
La nécessité de préserver la planète
Interrogé sur les déclarations du dalaï-lama sur le fait qu’il y ait trop de réfugiés en Europe, et en Allemagne en particulier, il considère qu’il faut avant tout régler les problèmes qui causent cet afflux de migrants. Le changement climatique est également un enjeu crucial pour le karmapa, qui y voit un problème à traiter avec la plus grande attention.
DHARAMSHALA – Le Sikyong, Lobsang Sangay, a présenté ce jour la stratégie des cinq-cinquante lors de son discours officiel au cours de la cérémonie d’investiture pour son second mandat, au Tsuglagkhang à Dharamshala.
Cette stratégie des cinq-cinquante appelle le peuple tibétain à un nouvel effort dans sa lutte pour une véritable autonomie dans les cinq années à venir tout en élaborant une stratégie pour renforcer et nourrir le mouvement tibétain sur les cinquante prochaines années.
« Sa Sainteté le Dalaï Lama nous a encouragé à maintes reprises à espérer le meilleur et à nous préparer au pire. C’est pourquoi j’ai proposé cette stratégie des cinq-cinquante, » a expliqué le Sikyong dans son discours devant plus de deux mille Tibétains, invités et membres du public.
Au cours des cinq prochaines années, il est clair que nous devrons faire le maximum afin de parvenir à une véritable autonomie, basée sur l’Approche de la Voie du Milieu, pour tous les Tibétains. Cependant, au cas où nous resterions en exil et devrions continuer notre lutte sur le long terme, nous devrons élaborer une stratégie qui nous permette de consolider et de renforcer notre cause sur les cinquante prochaines années, » a-t-il expliqué.
« Il nous faut protéger et préserver notre identité et nos traditions tibétaines uniques. Nous devons construire notre autonomie au sein du monde tibétain, à la fois dans le domaine de l’éducation et celui de l’économie, » a-t-il ajouté.
« La stratégie des cinq-cinquante est une stratégie de succès car soit nous accédons à une réelle autonomie dans les cinq ans à venir, soit la Chine évoluera positivement petit à petit dans les cinquante prochaines années, » selon le Sikyong qui a expliqué que si les Tibétains parviennent à survivre, à consolider et à renforcer le gouvernement tibétain au cours des cinquante prochaines années, cela permettra de rétablir les libertés fondamentales du peuple tibétain au vu des changements qui ne manqueront pas de se produire en Chine.
Pour que cette stratégie soit un succès, le Sikyong a indiqué que le 15ème Kashag ferait tous les efforts nécessaires sur la scène internationale et aussi en Inde pour sensibiliser à l’Approche de la Voie du Milieu.
Le Sikyong a également rendu hommage aux sacrifices des Tibétains au Tibet, y compris ceux qui se sont immolés. « Leurs sacrifices ne resteront pas vains. J’exprime ma solidarité et ma sincère reconnaissance envers la ferveur patriotique qui continue de brûler au Tibet dans le cœur de tous les Tibétains, en particulier les communautés monastiques, les intellectuels et les écrivains, les professeurs et les étudiants, les chanteurs, les fermiers et les nomades, » a-t-il souligné.
Le Sikyong a par ailleurs confirmé la Voie du Milieu comme axe politique officiel du 15ème Kashag pour résoudre la question tibétaine. « La politique de la Voie du Milieu, imaginée par Sa Sainteté le Dalaï Lama et approuvée à l’unanimité par le parlement tibétain en exil continuera d’être la politique officielle. Nous nous engageons à faire tous les efforts nécessaires pour la tenue de discussions entre les émissaires de Sa Sainteté le Dalaï Lama et les représentants du gouvernement chinois afin de résoudre la question tibétaine de manière pacifique au cours de la vie de Sa Sainteté le Dalaï Lama », a annoncé le Sikyong.
Le Sikyong Lobsang Sangay conduit la politique tibétaine depuis son élection comme Kalon Tripa en 2011 quand Sa Sainteté le Dalaï Lama a délégué toute son autorité politique. Dans les récentes élections tibétaines, Sangay a recueilli 33 876 voix, soit 57,08 % du total des suffrages exprimés.
Brève biographie :
Lobsang Sangay est né et a grandi dans une colonie tibétaine près de Darjeeling, où il a fréquenté l’École centrale pour les Tibétains. Il est titulaire d’une licence (avec mention) et d’un diplôme de droit de l’Université de Delhi. En 1992, il a été élu plus jeune membre exécutif du Congrès de la Jeunesse Tibétaine (CENTREX). Lauréat d’une bourse d’étude Fulbright, il a obtenu sa Maîtrise en 1996, et son Doctorat en 2004, ce qui fait de lui le premier Tibétain à avoir reçu un tel diplôme de la Faculté de Droit de Harvard. Sa thèse, La Démocratie en perdition : La politique de l’exil est-elle un remède? Le cas du gouvernement en exil du Tibet a obtenu le Prix Yong K. Kim en 95. En 2005, il a été nommé chercheur associé et il a été promu chercheur en titre au début des années 2011.
Sangay est spécialiste en droit international relatif aux Droits de l’Homme, en Constitutionalisme démocratique, et en Résolution des conflits. Il a participé à des centaines de séminaires à travers le monde. Il a organisé sept grandes conférences entre des intellectuels chinois, tibétains, indiens et occidentaux, y compris deux rencontres sans précédent entre Sa Sainteté le Dalaï Lama et des intellectuels chinois en 2003 et 2009 à l’Université de Harvard. En 2007 il a fait partie des vingt-quatre Jeunes Dirigeants d’Asie sélectionnés par l’Asia Society et a été choisi comme délégué au Forum Mondial pour la Justice à Vienne, en Autriche, où étaient rassemblés les principaux experts juridiques et juges venus du monde entier.
En 2011, il a été élu au poste de Kalon Tripa au cours d’une élection démocratique ouverte au sein de la diaspora tibétaine. Le 8 août 2011, pendant la cérémonie d’investiture du Kalon Tripa, Sa Sainteté le Dalaï Lama avait dit, « Quand j’étais jeune, un vieux régent, Takdrag Rinpoché, m’a transmis le Sikyong (pouvoir politique), et aujourd’hui c’est moi qui le transmets au jeune Lobsang Sangay … Par ce geste, j’ai atteint le but qui me tient à cœur depuis longtemps. » Il a été réélu Sikyong pour un second mandat en 2016 après le dernier tour des élections le 20 mars.
4 Juin 2016
PARIS / PLACE DU TROCADERO : Commémoration 27ème anniversaire du massacre de la place Tian Anmen
Dimanche 5 juin –
Paris Place du Trocadéro 16h :
Commémoration27ème anniversaire du massacre de la place Tian Anmen
Ce rassemblement est organisé par le mouvement démocratique chinois parisien.
Les réfugiés Tibétains et Ouïghours se joignent à cette commémoration.
Si vous n’avez pas pu voir le très intéressant reportage du jeudi 2 juin, sur France 3, vous pouvez le revoir pendant 6 jours à l’aide du lien ci-dessous.
(New York, le 2 juin 2016) – Le gouvernement chinois devrait cesser de nier le rôle de l’Etat dans le massacre de manifestants et de citoyens pro-démocratie non armés le 4 juin 1989 et dans les jours qui ont suivi, et reconnaître la responsabilité du gouvernement dans les meurtres, les arrestations et la persécution qui ont marqué la suppression des manifestations, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.
Le gouvernement devrait notamment mettre fin à la détention et au harcèlement de personnes qui souhaitent commémorer cet anniversaire, accepter de rencontrer des survivants et des membres de leurs familles, et libérer Yu Shiwen, un activiste détenu depuis juillet 2014 après avoir tenté de commémorer l’anniversaire du massacre.
« Les autorités chinoises ont le devoir de rendre justice aux survivants du massacre de Tiananmen et aux membres de leurs familles », a déclaré Sophie Richardson, directrice de recherches sur la Chine à Human Rights Watch.
À l’occasion du 27e anniversaire des événements du 4 juin 1989, Human Rights Watch a appelé le gouvernement chinois à prendre plusieurs mesures :
S’engager à respecter les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ;
Mettre fin au harcèlement et à la détention arbitraire de personnes qui contestent la version officielle des événements du 4 juin 1989;
Participer à une rencontre avec les membres de l’organisation Tiananmen Mothers(« Mères de Tiananmen ») et leur présenter officiellement des excuses ;
Autoriser l’ouverture d’une enquête publique et indépendante sur les événements du 4 juin 1989, et rendre les résultats publics ;
Autoriser le retour des citoyens chinois qui sont toujours en exil en raison d’activités liées aux événements de juin 1989;
Enquêter sur le rôle des hauts responsables du gouvernement et de l’armée ayant planifié ou ordonné l’utilisation illégale de la force meurtrière contre des manifestants pacifiques ; et
Publier les noms de toutes les personnes tuées en juin 1989.
Deux moines de Ngaba arrêtés pour des motifs inconnus
Dharamsala, le 27 mai. Deux moines tibétains originaires du canton contestataire de Ngaba ont été arrêtés par les autorités chinoises pour des motifs inconnus. Depuis longtemps, Ngaba est connu pour être un foyer de contestation antichinoise, rapporte le RFA ?
A ce jour, le lieu et les conditions de détention des deux moines n’ont toujours pas été révélés.
Lobsang Dhargye, appartenant au monastère de Ngaba, ainsi qu’un autre moine du monastère de Tsinang ont été placés en détention séparément. C’est au cours de la nuit du 23 mai que la police locale a arrêté Dhargye.
« On l’avais déjà arrêté une fois et il avait été condamné à une peine de 3 ans d’emprisonnement en 2011. Après avoir accompli sa peine, il est retourné au monastère de Kirti pour y poursuivre ses études » nous révèle une source anonyme.
La raison de cette arrestation demeure obscure, bien que notre témoin pense qu’elle puisse être imputée à son refus de se plier à la règle qui veut qu’un prisonnier libéré rende compte régulièrement à la police locale de ses faits et gestes. « Ce refus est sans doute la raison de cette nouvelle arrestation,» a ajouté notre témoin anonyme.
Entretemps, le 14 mai, la police chinoise arrêtait un moine du monastère de Tsinang à Ngaba. Jamyang Lodoe, le moine en question a été arrêté devant L’Hôpital Populaire du Comté de Barkham.
Selon le cousin de ce moine, Choephel, qui réside à Paris, les Tibétains de cette région imputent l’arrestation du moine à ses écrits et à la publication en ligne d’articles sur des sujets politiquement sensibles, tout autant que pour les avoir diffusés auprès d’autres Tibétains.
Depuis 2009, 146 Tibétains se sont immolés en signe de protestation contre la présence et la répression chinoises au Tibet.
Vendredi 27 mai 2016 – 19 :14
D’après Tenzin Monlam
4 Juin 2016
PEKIN / OTTAWA : Droits de l’homme … le chef de la diplomatie chinoise tance une journaliste canadienne
Le ministre chinois des Affaires étrangères a tancé mercredi à Ottawa une journaliste canadienne qui l’avait interrogé sur le bilan de son pays en matière des droits de l’homme, affirmant qu’elle » n’avait pas le droit » d’aborder ce sujet.
Mercredi, lors d’une conférence de presse en présence de son homologue canadien Stéphane Dion, le chef de la diplomatie chinoise a répondu frontalement à une journaliste canadienne qui le questionnait à propos des avancées de la Chine sur la thématique des droits de l’homme. « Votre question est empreinte de préjugés et d’arrogance », a alors répliqué Wang Yi. « C’est totalement inacceptable ».
« Ne reposez plus ce genre de questions »
D’après le ministre des Affaires étrangères chinois, « personne ne connaît mieux que le peuple chinois lui-même la situation des droits de l’homme en Chine. Vous n’avez pas le droit de parler ». En conséquence, a-t-il prévenu, « ne reposez plus ce genre de questions irresponsables ». La Chine a pour habitude de condamner les pays qui critiquent son bilan en matière de droits de l’homme mais généralement pas dans des termes aussi directs. En outre, le président chinois Xi Jinping avait admis, l’année dernière à Londres, que son pays pouvait mieux faire pour améliorer les libertés dans son pays.
Par A.M avec AFP
LOÏC TASSÉ
MISE à JOUR
Wang Yi est le ministre des Affaires étrangères de la Chine. L’image internationale de la Chine, c’est lui. Mercredi à Ottawa, devant un Stéphane Dion impassible, Wang a perdu toute contenance. En réponse à une banale question sur les droits de la personne et sur la sécurité régionale, il a engueulé une journaliste. «Votre question est totalement insupportable pour moi».
«Connaissez-vous la Chine? Avez-vous été en Chine?». «Vous n’avez pas le droit de parler ainsi».
S’agissait-il d’une colère simulée destinée à éviter de répondre aux questions? Wang Yi était-il de mauvaise humeur parce qu’il n’avait pas obtenu ce qu’il désirait avec M. Dion, entre autres dans les négociations de libre-échange? Quelle que soit la raison de cette colère, le comportement de Wang Li a terni l’image de la Chine. Il a confirmé les appréhensions sur la nouvelle dérive autoritaire du gouvernement chinois.
1. Pourquoi un ministre ne doit-il pas s’emporter contre un journaliste ?
Les ministres peuvent communiquer comme ils le veulent. Mais les réponses et la manière dont elles sont faites génèrent des répercussions médiatiques. Encore plus quand un ministre se trouve à l’étranger. Un ministre ne devrait se mettre en colère que dans des circonstances exceptionnelles. Surtout dans la culture chinoise, où éclater de colère est une des nombreuses façons de perdre la face. Il n’est pas exagéré de dire que Wang Yi a perdu la face. Plus grave, il a porté atteinte à une certaine image de la Chine. Les autres dirigeants chinois reprocheront cet écart à Wang lorsqu’il sera de retour dans son pays.
2. Qu’en est-il des droits de la personne en Chine ?
Wang prétend que les droits de la personne sont très bien défendus en Chine. Il n’a pas complètement tort. Les droits des Chinois sont plus respectés aujourd’hui qu’au temps de Mao. Le problème est que le Parti communiste chinois veut persuader les gens que sans lui, la Chine sombrerait dans le chaos. Il serait donc normal pour le Parti communiste de prendre toutes les mesures requises pour demeurer au pouvoir, y compris d’emprisonner les journalistes, d’étouffer les critiques contre le gouvernement, de censurer internet, etc. Malheureusement pour le Parti communiste, cette position est impossible à prouver. Avec le temps, elle devient même de plus en plus douteuse.
3. Pourquoi la sécurité est-elle une question chatouilleuse ?
Le gouvernement chinois s’est lancé à la conquête d’eaux territoriales en mer de Chine. Ces eaux étaient sans grande importance avant que des réserves de gaz et de pétrole y soient découvertes. Aucun des autres États de la région ne reconnaît ces territoires à la Chine. Le gouvernement chinois s’est placé dans une situation difficile sur cette question parce qu’il en a fait un enjeu nationaliste auprès de sa propre population.
4. Pourquoi la Chine veut-elle un accord de libre-échange avec le Canada ?
Pour pouvoir vendre au Canada encore plus de produits chinois, en particulier dans le domaine des services. De plus, le gouvernement chinois est très intéressé par les matières premières et par les hautes technologies du Canada. Le Canada a peu d’avantages réels à tirer d’un accord de libre-échange avec la Chine.
5. Le Canada peut-il influencer la Chine ?
Même si le Canada a en général d’excellentes relations avec la Chine, le gouvernement chinois devient de plus en plus difficile à influencer à mesure que la puissance du pays augmente.
4 Juin 2016
Comté de Draggo (Kham) : Des Tibétains protestent contre les conditions dangereuses dans leur ville
Face à des conditions de plus en plus dangereuses causées par la dégradation des infrastructures, les habitants d’une ville tibétaine pauvre dans la province du Sichuan en Chine plaident avec les autorités locales pour réparer les routes et une centrale électrique mal entretenues, selon une source locale.
La municipalité de Kharnya dans le Comté de Draggo (en chinois, Luhuo) de la préfecture autonome tibétaine de Kardze (Ganzi), a souffert pendant des années de routes dangereuses et d’une alimentation en électricité dangereuse, ce qui incite les résidents à demander de l’aide au fonctionnaires du canton, indique un résident local tibétain au service de RFA.
» Une pétition semblable a été présentée aux autorités l’année dernière mais a été ignorée, » selon un habitant parlant sous condition d’anonymat.
» Le principal problème est maintenant le manque de routes appropriées à Kharnya grâce auxquelless les résidents locaux pourraient voyager et mener des activités économiques « , a déclaré la source.
» Le trafic sur la route principale de la ville est souvent interrompu par l’érosion et les glissements de terrain fréquents causés par des mauvais travaux de construction « .
Les accidents mortels
Une centrale électrique a été construite dans la région il y a environ 10 ans, mais » la station n’est pas bien entretenue, et les habitants locaux n’en tirent guère de profit. »
Au lieu de cela, les lignes électriques traînent à l’air libre et ont causé parfois des accidents mortels.
» Par exemple, Chime Wangchuk du village de Jedak a été tué lorsqu’il a ramassé un fil couché sur le sol, et Konchok Gyaltsen du même village est devenu invalide après avoir touché un câble parasite. »
La déforestation initiée par les autorités locales a également endommagé l’environnement; la source de RFA ajoute que la coupe et le transport dangereux du bois autour de Kharnya ont également entraîné des blessures.
» Les autorités n’ont fourni aucune compensation pour ces victimes liées à la négligence du Gouvernement dans cette région, »
Ecole abandonnée
Situé à environ 130 km du siège du comté de Draggo, Kharnya abrite environ 400 familles, mais en raison de mauvaises conditions routières dans la région, aucun enseignant ne veut rester dans le canton pour enseigner, selon la même source.
» Sans enseignants, les écoles sont, de fait, désertées »
Les forces de sécurité chinoises ont afflué en grand nombre il y a deux ans pour empêcher les résidents du Comté qui souhaitaient commémorer l’anniversaire d’une répression violente contre les manifestants tibétains en janvier 2012.
Deux Tibétains avaient été tués, avec au moins 30 blessés dénombrés, dans l’incident au cours duquel des policiers armés avaient tiré au hasard dans la foule, selon des sources de rapports précédents.
Dharamshala, le 26 mai: Les médias chinois ont accusé les Etats-Unis d’être un «provocateur actif» de l’indépendance du Tibet, indiquant que tous les rapports des violations des droits de l’homme au Tibet sont «sans fondement».
Selon un éditorial du Global Timesread : « Les États-Unis sont des provocateurs actif de l’indépendance du Tibet. Compte tenu de leurs opposition à l’idéologie de la Chine, la Maison Blanche tente de saboter l’intégrité de la Chine depuis longtemps, »
Des rapports similaires ont également été publiés par la Commission du Congrès exécutif sur la Chine (CECC), le TCHRD et la Freedom House, tous montrent une augmentation des cas de violation et l’aggravation de l’état au Tibet.
Cependant, les médias chinois affirment que les pays occidentaux exagèrent toujours sur les conditions des droits de l’homme au Tibet, déclarant que l’Occident est de connivence avec les «radicaux tibétains» pour susciter l’indépendance du Tibet.
Le ministre des affaires étrangères Hua Chunying, lors de la 13ème réunion du Comité de coopération énergétique sino-russe, a déclaré le 23 mai qu’elle n’a pas de commentaire à faire concernant les rapports publiés par HRW. Hua a demandé s’ils avaient déjà visité le Tibet ou connaissaient la réalité du Tibet. (tibet.fr)
4 Juin 2016
ACHOK ( TIBET ) : Protestation non violente contre une exploitation minière qui dégrade l’environnement …
Ce 31 mai 2016, des Tibétains du Village d’ Achok, dans l’Amdo – district de Sangchu – ont mis sur pied une protestation non violente afin de bolquer l’exploitation minière installée sur ce lieu et qui depuis 10 ans a largement contribué à la dégradation de l’ environment.
Du cuivre, de l’or, de l’argent et bien d’autres minerais : si l’exploitation minière se révélait plutôt artisanale jusqu’ici sur le haut plateau tibétain, il en ira tout autrement à l’avenir puisque le plan quinquennal chinois, actuellement en vigueur, y prévoit des investissements massifs dans le secteur. « La Chine a identifié deux secteurs piliers de l’économie permettant de transformer le Tibet, source de coûts, en une source de revenus : le tourisme de masse et l’exploitation minière. » Non sans « conséquences sociales et environnementales dévastatrices », soulève le chercheur australien Gabriel Lafitte, auteur de l’ouvrage « Spoiling Tibet. China and Resource Nationalism on the Roof of the World » (Asia Arguments). Entretien.
Quelles en sont les richesses principales et le coût de l’extraction en fait-il une activité rentable ?
La Chine sait de longue date que le Tibet est riche en minerais, mais ce n’est que récemment que les géologues chinois ont pu établir exactement l’ampleur des gisements et l’exploitation qu’on pouvait en faire. Il y a 80 millions de tonnes de cuivre et 2000 tonnes d’or à extraire du plateau tibétain, ce qui représente 750 milliards de dollars aux prix actuels du marché. L’exploitation pourra prendre vingt ou trente ans, mais ce sera une industrie très rentable. Le moment est décisif pour le Tibet.
L’exploitation des ressources se fait pourtant déjà. Les Tibétains ont d’ailleurs eux-mêmes une tradition en la matière…
En effet, mais leur exploitation se fait de manière prudente et à une échelle très modeste. Ces trente dernières années, l’exploitation était surtout le fait de mineurs chinois, des paysans pauvres venant de la province du Sichuan, qui opéraient de manière artisanale. On peut assimiler ce phénomène à une ruée vers l’or, complètement hors de contrôle, techniquement illégale, mais très répandue. Les méthodes d’extraction se sont révélées ravageuses pour l’environnement et, en particulier, les rivières. Car ils utilisent des explosifs, du mercure, des tractopelles pour littéralement « mâcher » le terrain, au détriment des pâturages. Et les Tibétains ne peuvent rien dire : dès qu’ils manifestent, quelles que soient leurs raisons, c’est immédiatement vu comme une menace contre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Chine. Si nous sommes actuellement à un tournant – depuis trois, quatre ans -, c’est parce qu’on est désormais passé à une industrie d’une ampleur complètement différente.
Quelles sources d’énergie peut-on trouver au Tibet ?
Du pétrole et du gaz. Le pétrole a été extrait et exporté vers le centre de la Chine ces 25 dernières années. Plus récemment, les Chinois ont découvert du gaz, qu’ils acheminent par pipelines.
De l’uranium ?
Il y a des gisements d’uranium, que la Chine a exploités par le passé de manière très malpropre, laissant beaucoup de déchets radioactifs. Mais si l’on s’intéresse à l’énergie, on doit aussi mentionner le potentiel hydroélectrique. La Chine planifie la construction d’un nombre extraordinaire de barrages et de centrales. Ce qui est d’ailleurs directement lié à l’exploitation minière : pour extraire une tonne de cuivre, vous devez excaver cent tonnes de roche, les réduire en poudre, les cuire et les traiter chimiquement; ce processus est particulièrement énergivore. La population tibétaine profite-t-elle des retombées de l’exploitation minière ?
C’est l’aspect triste de la situation : les Tibétains ne prennent part ni à la ruée vers l’or à petite échelle de ces trente dernières années, ni à une exploitation industrielle telle qu’on la voit se développer depuis peu. Le langage de l’exploitation est chinois, les compagnies sont chinoises, la main-d’œuvre qualifiée est chinoise. Les Tibétains ne jouent aucun rôle, ils ne touchent pas de royalties ni de compensations pour la perte de leurs terres. Ils n’ont pas de formation, pas d’emploi. Mais ils doivent supporter les coûts environnementaux de l’exploitation, qui est réellement dangereuse, notamment parce que les gisements se trouvent très près des rivières. À partir du moment où vous devez pelleter cent tonnes de roche pour obtenir une tonne de cuivre, cela signifie que nonante-neuf tonnes, qui plus est traitées chimiquement, resteront sur place pour toujours. Qui va en porter la responsabilité ? Il existe, sur papier, de bonnes lois environnementales mais elles ne sont pas mises en œuvre comme elles le devraient. Les mines sont gérées par des intérêts puissants et interconnectés. Certaines, de plus petite taille, le sont par les autorités locales. Dès lors, si vous rencontrez un problème, où allez-vous vous plaindre ?
Le titre de votre livre, « Spoiling Tibet », évoque la détérioration du toit du monde. Qu’est-ce qui, outre l’exploitation minière intensive, vous inquiète ?
Le Tibet n’est pas encore détérioré jusqu’à avoir atteint un point de non-retour. Mais la politique chinoise sur plusieurs décennies a complètement modifié la logique de la terre. Il était possible pour des êtres humains de vivre au Tibet parce que ces êtres humains ont compris qu’il était essentiel d’être mobiles. C’est ce que la Chine, qui n’avait historiquement aucune expérience dans l’administration des prairies des hauts plateaux, n’a jamais compris. Elle entretient le préjugé selon lequel les nomades sont juste en train de vagabonder, d’errer avec des animaux, de vivre comme des animaux. Mais c’est elle qui amène les nomades à devoir vivre comme des animaux, entourés de clôtures, sans liberté de circuler, obligés d’aller où on leur enjoint d’aller. Ceux qui ont été réinstallés, sédentarisés, se sont appauvris et se retrouvent maintenant complètement dépendants de l’État. C’est pathétique. Il ne s’agit pas pour moi d’entretenir le cliché d’un Shangri-La, d’avoir une vision romantique sur les nomades, de les considérer comme les dernières personnes libres sur terre. Le fait est que, traditionnellement, les nomades étaient considérés comme de vrais Tibétains, ils étaient les mieux nantis. Maintenant, ce sont les plus pauvres, considérés comme ignorants, arriérés, analphabètes – même par les Tibétains. C’est un changement complet de perception.
Tout Etat moderne se doit d’offrir ces services importants à ses populations. Mais il n’y a, pour cela, aucune raison de les centraliser et d’obliger tout le monde à vivre en ville. On peut donner accès à l’éducation en utilisant les technologies et moyens de télécommunications modernes, comme cela se fait en Australie. Or, au Tibet, on ferme de nombreuses écoles primaires des zones reculées pour centraliser l’enseignement dans de grands établissements urbains. En un certain sens, la Chine revient sur une politique passée qui était plus progressiste.
photo à retrouver dans l’aarticle du 11/ 08 / 2015 :
LHASSA, 30 mai (Xinhua) — Le gouvernement de la région autonome du Tibet, dans le sud-ouest de la Chine, compte établir une nouvelle réserve naturelle sur 88,000 hectares de zone humide.
Cette réserve se situera sur la zone humide de Mitika, dans le district de Lhari de la préfecture de Nagqu, a fait savoir le porte-parole du bureau des forêts du district.
Située à une altitude moyenne de 4.900 mètres, la zone humide de Mitika possède une végétation variée. Elle constitue également un important passage de migration et un lieu de reproduction pour des animaux sauvages, tels que les grues à cou noir, espèce menacée, et les ânes sauvages* du Tibet.
Le gouvernement local a investi plus de 30 millions de yuans (4,56 millions de dollars) dans la restauration et la protection de la zone humide depuis 2010.
Le Tibet compte 47 réserves naturelles couvrant 412.200 km², soit environ 34% du territoire de la région.
* Ane sauvage du Tibet ou kyang, appelé aussi hémione : voir photo
4 Juin 2016
Un moine tibétain incarcéré pour une photo
Le moine tibétain Jampa Gelek sur une photo non datée. (Photo: RFA)
Ce 16 mai dernier, la police chinoise de Tawu, dans la province du Sichuan, arrêtait sans raison apparente un jeune Tibétain. Des sources de presse étrangères rapportent que le jeune moine de 22 ans, appelé Jampa Gelek, a été photographié devant le drapeau national tibétain et projetait de s’immoler.
L’interpellation aurait eu lieu alors qu’il faisait le tour d’un stupa près de son monastère de Nyitso vers 20h30. Il aurait ensuite été emmené dans un centre de détention de la préfecture de Dartsedo.
Aucune source n’explique comment la police chinoise a été mise au courant des plans du jeune homme avant de l’arrêter. La photographie, tout comme le projet d’immolation, dateraient de l’année dernière, sa famille l’ayant dissuadé de mener son idée à terme.
Après une perquisition de sa chambre, les autorités n’auraient trouvé comme preuve à charge qu’un slogan « Tibet Libre » sur le mur.
Traduction France Tibet
4 Juin 2016
Un trafic de bois au profit de la Chine menace la Casamance de déforestation
Images à l’appui, l’ancien ministre de l’Environnement sénégalais a dénoncé un trafic de bois illégal dans la région de Casamance. Depuis la Gambie, des trafiquants organisent le pillage des terres pour le marché chinois. D’ici deux ans, les dernières forêts du pays pourraient disparaître.
C’est un cri d’alarme que lance le Sénégalais Haidar El Ali. Cet ancien ministre de l’Environnement a alerté la communauté internationale sur le pillage de la forêt en Casamance, lors d’une conférence de presse à Dakar ce jeudi 26 mai. Cette région frontalière de la Gambie, confrontée depuis 1982 à une rébellion armée indépendantiste, est pourtant la plus boisée du pays, mais d’ici deux ans ses arbres pourraient disparaître.
En cause: un trafic de bois organisé de Gambie vers la Chine. Pour appuyer ses dires, Haidar El Ali a projeté des images filmées par un drone montrant un village gambien, Saré Bodjo, transformé en scierie géante et les a commenté:
Des centaines de milliers de troncs, pillés, hélas, avec le fait que le gouvernement sénégalais ne met pas les moyens pour surveiller le Medina-Yorofoula. Les Chinois installés en Gambie pillent et souillent notre pays.
« D’ici deux ans, ce sera trop tard »
Le bois de vène, présent en Casamance, est un bois très prisé en Asie mais sa coupe est interdite au Sénégal. Ce pillage « a atteint un seuil de non-retour et d’ici deux ans, ce sera trop tard. Nous tirons la sonnette d’alarme » a indiqué Haidar El Ali. Selon les statistiques des douanes chinoises, les importations de bois de vène provenant d’Afrique ont effectivement explosé ces dernières années. Plus de la moitié des bois rouges importés par la Chine en 2015 provenaient d’Afrique, la Gambie arrivait en deuxième position des pays exportateur alors que le territoire en comporte aucune forêt.
Le Sénégal a perdu plus d’un million d’arbres depuis 2010 tandis que les exploitants basés en Gambie ont empoché près de 140 milliards de francs CFA (plus de 213 millions d’euros) en exportant ce bois vers la Chine où la demande de meubles a explosé ces dernières années.
Un trafic juteux, au profit de la Chine
Ce trafic serait tellement juteux qu’il pousserait des émigrés sénégalais, partis faire fortune en Europe, à revenir au pays. Selon le militant écologiste, les implications sont dramatiques: la destruction des forêts « aura un impact irrémédiable sur la fertilité des sols. Le taux de précipitations chutera dramatiquement et impactera l’agriculture et le tourisme dans l’une des régions les plus pauvres du pays. »
Cette contrebande se fait, selon lui, avec la complicité de Gambiens et de Sénégalais mais aussi « d’exploitants et de Chinois mafieux qui installent le désert dans notre pays », a-t-il affirmé. En avril, une équipe du ministère sénégalais de l’Environnement qui réalisait une étude sur les ressources naturelles en Casamance avait été arrêtée en Gambie en train de prendre des images de bois coupé et entreposé, pour être relâchée au bout de 48 heures.
Un manque de volonté politique
Selon Haidar El Ali, les dirigeants doivent agir. « Ce n’est pas un combat facile parce que les intérêts en jeu sont énormes. Le gouvernement sénégalais ne met pas les moyens » pour juguler le phénomène, « c’est une question de volonté politique ».
Article rédigé par la rédaction d’iTELE avec AFP –
Photo : Vue aérienne d’un dépôt de bois à Sare Bodjo en Gambie, à un kilomètre de la frontière sénégalaise – Association sénégalaise de protection de l’environnement Oceanium
Association Humanitaire exclusivement composée de bénévoles qui vient en aide aux réfugiés tibétains qui mènent la vie de l'exil et du dénuement dans les camps installés depuis 60 ans en INDE et au NEPAL.