28 Aout 2016
Tibet : Cinq procès pour braconnage illégal de léopards des neiges
Un tribunal de la province du Qinghai au nord-ouest de la Chine a entendu, vendredi dernier, une affaire impliquant la mort de quatre rares léopards des neiges.
Cinq personnes ont été jugées à la Cour du Comté populaire de Qilian, pour braconnage illégal, meurtres et vente d’animaux en voie de disparition.
Gan Guozhen et les quatre autres suspects avaient capturé illégalement trois petits léopards des neiges sauvages dans la province voisine du Gansu en juillet 2014 et touché 30.000 yuans – 4 000 euros environ – en fournissant les jeunes animaux à un zoo local, cinq mois plus tard. En décembre, pendant le voyage vers le zoo, les léopards sont tous morts de suffocation.
Un léopard des neiges adulte avait été attrapé et meurt en décembre 2014, en même temps que deux bharals, trois coqs des neiges, toutes espèces protégées.
En janvier 2015, la police avait arrêté les suspects lorsqu’ils transportainet les corps des animaux à Qilian, pour les vendre.
Le tribunal annoncera sa décision à une date ultérieure.
Les léopards des neiges sont des animaux protégés classés au-dessus des autres espèces d’animaux et se trouvent généralement dans le plateau de Qinghai-Tibet et le Pamir à des altitudes de plus de 3500 mètres.
Il y a moins de 5.000 léopards des neiges dans le monde entier dont environ 2.000 en Chine.
28 Aout 2016
Choeyang Kyi, athlète tibétaine termine 5ème des 20 km aux Jeux Olympiques de Rio
samedi 20 août 2016, 23h24
L’athlète tibétaine Choeyang Kyi n’a pas réitéré son parcours olympique de Londres en 2012 en terminant cinquième à la marche des 20 km hier aux Jeux Olympiques de Rio au Brésil.
La championne de la marche a terminé cinquième avec un temps de 1:29:04 bien qu’elle ait mené la course jusqu’en milieu de parcours. Les chinoises Lui Hong et Lü Xiuzhi ont gagné respectivement l’or et le bronze et María Guadalupe González est arrivée seconde en remportant l’argent.
Choeyang Kyi, qui avait remporté la médaille de bronze aux Jeux de Londres en 2012, avait ensuite reçu la médaille d’argent, suite à la disqualification de la russe Olga Kaniskina, contrôlée positive aux test de dopage.
La marcheuse âgée de 26 ans est originaire de Tsochang, dans l’est du Tibet, région de Amdo. Elle est l’une des deux athlètes représentant la Chine à Rio. Le coureur marathonien Topgye est attendu pour courir demain à la finale du Marathon chez les hommes, et pour lui, ces Jeux Olympiques de Rio seront sa dernière épreuve.
Concourant à ses premiers Jeux Olympiques, le coach de 22 ans entraîne les athlètes tibétains avec un régime spécifique composé de viande de yack, de tsampa (farine d’orge) et le traditionnel thé au beurre tibétain.
Dharamsala, samedi 20 août 2016, 23h24
28 Aout 2016
Le Président du PFT canadien a exprimé sa vive préoccupation sur la démolition de Larung Gar.
Dharamsala, le 19 août : Arif Virani, le président du groupe des Amis du Tibet du Parlement canadien (PFT), a déclaré avoir été dévasté par les nouvelles concernant la démolition continue du monastère bouddhiste de Larung Gar par le Gouvernement chinois. « Je suis dévasté d’apprendre la démolition. Plus de 5000 moines, résidents et nonnes ont été déplacés. Ils ont non seulement perdu leur maison et leur communauté religieuse, mais leur sentiment d’appartenance et de sécurité », a ajouté le membre du Parlement canadien.
Il a également exprimé son chagrin sur la mort de la religieuse tibétaine Rinzin Dolma, qui s’est suicidée le 20 juillet dernier, incapable de supporter la démolition de son Institution.
« Mes pensées sont avec le Tibet et les membres de la diaspora tibétaine à travers le monde qui sont maintenant encore plus attachés à la poursuite de leurs études bouddhistes. Je sais que l’esprit de Larung Gar et celui du Peuple du Tibet resteront forts », pendant sa prière, Arif Virania a dit que les étudiants résidents restants pourraient poursuivre leurs études dans la liberté et la sécurité.
Selon les dernières informations, les travailleurs chinois poursuivent la démolition en dépit des gouvernements, des dirigeants et des ONG appelant la Chine à arrêter cette démolition.
Dans un premier temps, les responsables chinois ciblent les moines et les nonnes de la région dite autonome du Tibet (TAR) qui se déclarent étudiants à l’Institution. Ceux du comté de Driru dans la préfecture de Nagchu furent les premiers à être expulsés avec les étudiants de Lhasa, Ngari, Nagchu et la zone de Chamdo.
28 Aout 2016
Le moine tibétain Sangga, prisonnier durant huit ans vient d’être relâché
Le moine tibétain Sangga (C) après sa sortie de prison, le 12 août 2016. Photo envoyée par un auditeur de la radio RFA.
Les autorités de la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine) ont libéré un moine tibétain après huit années de prison, en lien avec des activités qui s’opposaient aux règlements imposés par Pékin dans les zones tibétaines, selon certaines sources tibétaines.
Le , appartenant au monastère de Togden dans le village de Ngaba (en chinois, Aba), est sorti le 12 août de prison. Il s’est alors rendu dans sa maison à Ngaba The’u Chung le lendemain, selon le témoignage d’un moine tibétain vivant en Inde (Service tibétain de RFA, citant des contacts dans la région).
« Il avait été détenu dans la prison de Mianyang [près de Chengdu, capitale provinciale du Sichuan], » cite Choephel — membre exécutif de l’association Domey, basée à Dharamsala (sources RFA).
Ce moine avait été détenu 3 ans en prison en 2001 pour avoir manifester en brandissant des affiches appelant à l’indépendance tibétaine. Sangga était donc sorti de prison en 2004, explique encore Choephel.
« Mais le 13 août 2008, il a été de nouveau arrêté, par la police de cette province, alors qu’il se trouvait dans un magasin de thé dans la ville de Ngaba. Il avait alors été porté disparu durant deux mois, » selon Choephel.
« À la fin de cette période, le Tribunal Intermédiaire Populaire de Ngaba l’avait condamné, dans le secret, à huit ans de prison. »
Secrets d’état
Sangga avait été accusé « de disséminer, vers l’extérieur, des secrets d’Etat à destination des ‘forces séparatistes’, » une charge fréquemment utilisée par les autorités chinoises envers des Tibétains qui renouvellent de plus en plus souvent leurs protestations locales vers l’extérieur, selon le site d’ informations tibétaines phayul.com, le 16 août.
Il était le troisième fils d’une famille de quatre enfants. Sangga était entré dans le monastère Togden dès son plus jeune âge puis avait excellé dans sa formation et ses études, toujours selon Choephel.
« A u monastère, il était considéré comme un étudiant exemplaire » dit-il.
Des manifestations sporadiques se sont alors tenues en rapport avec la dure règle de Pékin. Elles ont continué dans les zones chinoises peuplées de Tibétains, depuis que des protestations avaient balayé la région en 2008.
C’est un total de 145 Tibétains vivant en Chine qui, successivement se sont embrasés lors d’auto-immolations, en lien avec la vague d’ardentes protestations qui avait débuté en 2009. Ainsi, la plupart des manifestations appelaient à la liberté tibétaine et au retour du Dalaï-lama au Tibet. En effet, ce dernier a vécu en Inde depuis que le Tibet a été occupé, lors du soulèvement national qui avait échoué en 1959.
Écrit en anglais par Richard Finney.
28 Aout 2016
PEKIN / KATHMANDU : Au Népal, les marchands lorgnent de plus en plus le marché chinois …
Il n’y a jamais personne à ce poste-frontière perdu dans les solitudes désertiques du plateau tibétain. Sauf quand il ouvre deux fois par an, pour permettre aux Népalais d’aller enfin commercer chez leur riche et puissant voisin chinois.
C’est une foire semestrielle au Tibet qui offre aux marchands de l’ancien royaume bouddhiste du Mustang, au Népal, cette occasion tant attendue de franchir la frontière avec la Chine, en temps normal fermée pour d’historiques raisons de sécurité.
Or beaucoup de Népalais rêvent d’un accès illimité à la Chine, et le Népal cherche à s’ouvrir de plus en plus vers la Chine pour contrebalancer la dépendance envers l’Inde, son autre écrasant voisin.
« Cette possibilité de faire du commerce est très importante pour nous car nous vivons dans une région tellement isolée », explique Pasang Gurung, un chauffeur de camion en route pour la foire.
« Notre vie est beaucoup plus simple quand nous avons accès aux clients et aux produits chinois », soupire-t-il. « Si seulement la frontière pouvait rester ouverte ! »
Mais il y a encore beaucoup à faire. Le commerce bilatéral avec l’Inde totalisait 4 milliards d’euros entre juillet 2014 et juin 2015 contre moins de 800 millions d’euros avec la Chine.
En mars, un accord entre Katmandou et Pékin a mis un terme au monopole de New Delhi sur la fourniture de pétrole et de gaz domestique au Népal. L’Inde reste tout de même le premier fournisseur du pays himalayen.
Cet accord était une parade au blocage pendant plusieurs mois par une minorité ethnique népalaise d’un point de passage frontalier clé avec l’Inde, qui avait entraîné la suspension des approvisionnements indiens et de dramatiques pénuries.
L’affaire a tendu les relations indo-népalaises, Katmandou accusant New Delhi d’orchestrer un « blocus officieux » pour soutenir les revendications de la minorité des Madhesis.
L’Inde a rejeté ces accusations, mais sa réputation au Népal en a été ternie.
Avant même ce contentieux, « l’Inde avait de toute façon la réputation d’être lente », observe Sujeev Shakya, président du Forum économique népalais, un think tank. Plusieurs projets indiens de centrales hydroélectriques sont au point mort, alors que la Chine, elle, avance ses pions et développe ses projets énergétiques sans tergiverser.
« Le sentiment est que les Chinois tiennent leurs engagements alors que les Indiens discutent », explique-t-il à l’AFP. « La Chine a gagné en crédibilité au Népal en raison du rythme auquel ses projets d’infrastructure avancent ».
A Lo Manthang, capitale du Mustang, une centrale solaire financée par la Chine a vu le jour l’année dernière, ce qui permet aux habitants d’avoir désormais le courant pendant la saison sèche quand l’hydroélectrique fait défaut.
« Si la frontière ouvre, Lo Manthang peut devenir un noeud commercial, religieux et touristique », espère Kunga Dorje Gurung, un commerçant.
– Ex-bastion des résistants tibétains –
Pendant la foire au Tibet, un millier de personnes franchissent chaque jour le poste-frontière de Korala pour aller vendre des tapis, des vêtements, du thé ou des biscuits.
Le voyage a été facilité par l’aménagement cette année d’une nouvelle route et les Népalais espèrent qu’elle incitera les Chinois à ouvrir davantage la frontière.
« Avant, tout devait être transporté par des chevaux », rappelle Tshering Phuntsok Gurung, un commerçant népalais. « Le coup de la location des bêtes et de leur nourriture faisait grimper le prix de nos produits ».
L’essor du commerce transfrontalier est particulièrement remarquable quand on pense que le Mustang fut un temps la base arrière d’une guérilla financée par la CIA pour tenter de chasser les forces chinoises du Tibet après l’échec du soulèvement de 1959.
Thutop Dadhul, un réfugié tibétain, n’avait que 17 ans quand lui et sa famille de bergers nomades se sont enfuis au Mustang pour échapper aux troupes chinoises.
Copyright © 2016 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
28 Aout 2016
LARUNG GAR : Déploiement des forces de sécurité, interdiction des rituels traditionnels et expulsions des familles des villages voisins
Alors que les autorités chinoises poursuivent leur entreprise de destruction de l’Acafémie Bouddhiste de Larung Ga, dans le Comté de Serthar, les Tibétains résidant dans la ville voisine sont contraints d’ abandonner leurs habitations et leurs terres, ce afin de faire place nette en vue du développement commerciat planifié.
Les résidents expulsés de leurs terres dans la ville de Nubsursont tout aussi les familles relativement bien installées que les moins bien loties. Les familles tibétaines les plus pauvres ont résisté en tentant d’installer des tentes de fortune sur leurs terres maiselles viennent d’être forcées à dégager et leurs tentes enlevées.
Les terres confisquées aux Tibétains de Nubsur se situent à moins d’un demi mile de l’Acafémie Bouddhiste de Larung Gar, où les équipes chinoises de démolition sont occupées à détruire de larges parties du Centre d’ études bouddhistes, forçant ainsi des milliers de résidents, moines et laîc, à évacuer leurs habitations.
Les rituels bouddhistes, qui se déroulaient normalement à cette époque de l’année, sont strictement interdits, par crainte des habituels et immenses rassemblements de foules lors de ces festivités.
Traduction France Tibet
Poursuite de la démolition du centre bouddhiste de Larung Gar, expulsion de ses occupants et vente forcée de terres à proximité dans un objectif touristique
mercredi 24 août 2016 par Monique Dorizon , Rédaction
Alors que la démolition des résidences pour étudiants de l’Académie bouddhiste de Larung Gar [1] dans le Comté de Serthar [2] se poursuit, la Chine oblige les moines et les nonnes qui, à l’origine, étaient venus des villes et préfectures de Lhassa (ལྷ་ས་), Ngari (སྒར་), Nagchu (ནག་ཆུ་རོང་) et Chamdo (ཆབ་མདོ་), dans la « Région Autonome du Tibet« , à rentrer chez eux.
Les membres des familles des moines et des nonnes de ces régions ont reçu l’ordre de venir à Larung Gar afin de reprendre leurs parents chez eux. Les habitants avaient déjà été soumis à de constantes restrictions de la part des autorités. Ils avaient été convoqués et « harcelés avec des questions et des cours « d’éducation politique »« . Cela avait duré pendant des semaines, voire des mois dans certains cas.
Les moines et les nonnes venus du Sichuan, du Qinghai et du Gansu sont encore à expulser, bien que cela ne soit qu’une question de temps puisque le plan du gouvernement chinois est de réduire le nombre de nonnes et de moines à un maximum de 5 000 avant septembre 2017. Le nombre d’occupants avant la démolition était estimé à plus de 10 000.
Les propriétés démolies appartiennent principalement à des religieuses et des personnes âgées. À ce jour, plus de six cents moines et nonnes ont été laissés sans abri.
La nonne bouddhiste Rigdzin Dolma s’est donné la mort le 20 juillet 2016 pour protester contre la destruction de l’Académie de Larung Gar.
Rigdzin Dolma était étudiante à l’institution lorsque ces événements ont commencé. Elle a laissé une note dans laquelle elle écrit qu’elle ne pouvait plus supporter de regarder le harcèlement chinois contre des bouddhistes innocents qui étudiaient tout simplement au monastère.
Pour les moines et des nonnes de Driru [3], parmi les premiers à être expulsés, leurs familles ont été averties des conséquences graves s’ils ne respectaient pas l’ordre d’expulsion, y compris la menace d’interdiction de prendre part, lors de la saison estivale, à la cueillette du champignon cordyceps [4], source majeure de revenus pour les populations locales.
Les cérémonies annuelles de 10 jours se déroulant à l’Académie bouddhiste de Larung Gar ont été interdites par les autorités chinoises par crainte de grands rassemblements à proximité du site de démolition en cours.
Selon une source, les cérémonies ont été déplacées au monastère de Shoru et ont été autorisées pendant une journée seulement, le 15 août.
« Ces cérémonies destinées à dissiper les obstacles se déroulaient pendant dix jours à Larung Gar, mais elles y ont été interdites cette année en raison des démolitions en cours et des tensions dans la région« , a déclaré la source.
La source a également ajouté que, dès que les cérémonies ont été terminées, les moines et les nonnes ont reçu l’ordre de retourner à Larung Gar, qui, selon de nouvelles vidéos sur les médias sociaux, est encore en cours de démolition.
Les Tibétains vivant dans la municipalité de Nubsur, à moins d’un kilomètre de l’Académie de Larung Gar, ont été obligés de vendre leurs terres en échange d’une compensation symbolique.
« Les Tibétains ne voulaient pas vendre leurs terres, mais ont été contraints de s’en séparer et ont ensuite été expulsés de la région« , a déclaré la source en ajoutant que les autorités chinoises ont planifié la construction d’un complexe touristique sur les terres confisquées.
Toutefois, ces futurs hôtels et restaurants ne pourront être tenus que par les Chinois hans, et non les Tibétains.
Les États-Unis, l’Administration Centrale Tibétaine, et Human Rights Watch ont condamné le gouvernement chinois pour la démolition de l’institution bouddhiste.
Sources : The Tibet Post, 10 août 2016, Tibetan Review, 13 août 2016, Phayul, 18 août 2016.
28 Aout 2016
CHINE / TIBET : le tout et son contraire avec de grandes fêtes de propagande à Lhassa et l’ interdiction des cérémonies rituelles à Larung Gar et autres villes.
Le Festival Shoton en exil à Dharamsala
Le festival Shoton se tiendra au Tibet, à Lhassa
La région autonome du Tibet (sud-ouest de la Chine) prévoit d’organiser une série d’événements culturels dans le cadre du festival traditionnel Shoton, à Lhassa, capitale du Tibet.
Le festival Shoton, également connu comme fête du yaourt, est un événement d’une durée d’une semaine qui se tient depuis le 11e siècle. C’était à l’origine un événement religieux, lors duquel les habitants locaux offraient du yaourt aux moines après leur retraite de méditation.
Le festival se déroulera cette année du 1er au 7 septembre, a fait savoir vendredi Wu Yasong, maire adjoint de Lhassa.
Cet événement mettra en scène des représentations de l’opéra tibétain, proposera des randonnées, des expositions du Bouddha, des peintures et des photos, a indiqué M. Wu.
« La fête montrera comment Lhassa a préservé ses traditions et sa culture ethniques, et comment elle a réalisé son important développement économique ces dernières années », a-t-il souligné.
L’année dernière, plus de 200.000 bouddhistes et d’autres croyants se sont rendus à Lhassa pour le festival.
LHASSA, 19 août (Xinhua)
ATTENTION :
Image du Festival SHOTON de Dharamsala
28 Aout 2016
LARUNG GAR : En raison des démolitions imposées et de vives tensions, les cérémonies rituelles sont interdites
Les cérémonies annuelles, qui se déroulent habituellement sur 10 jours à l’Académie Bouddhiste de Larung Gar, ont été interdites par les autorités chinoises par crainte d’un grand rassemblement au voisinage du site en cours de démolition, rapporte Radio Free Asia.
Selon une source d’informations, les cérémonies ont été déplacées vers le Monastère Shoru et n’ont été autorisées que pendant une seule journé, ce 15 août. « Ces cérémonies sont censées dissiper les obstacles et doivent rituellement être exécutées pendant dix jours à Larung Gar même, mais viennent d’être interdites cette année, en raison des démolitions en cours et des rapports tendus qui existent dans cette zone, » précise la même source.
Il est aussi précisé qu’aussitôt les cérémonies terminées, moines et nonnes ont reçu l’ordre de retourner à Larung Gar, qui selon les nouvelles vidéos apparaissant sur les médias sociaux, est toujours en cours de démolition.
Ce plan de démolitions vise à réduire l’ importance de cette Académie de 10 000 à 5 000 étudiants avant 2017.
Les Tibétains vivant dans la Commune Nubsur, à moins d’un kilomètre de l’ Institution, sont forcés à vendre leurs terres, en échange d’une compensation symbolique.
« Les Tibétains ne souhaitaient pas vendre leur terre, mais ils sont forcés de s’en défaire puis sont alors expulsés de la zone », toujours selon cette source, qui précise que des plans sont prêts en vue de la construction d’un complexe touristique sur les terres confisquées.
Cependant, les activités de ces hôtels et restaurants planifiés ne seront accessibles qu’ aux Chinois hans, pas aux Tibétains.
28 Aout 2016
LARUNG GAR : Brutalité de la destruction du site monastique … et cérémonie interdite
Peu d’images mais quelle brutalité inhumaine …
Merci, Monsieur Xi Xiping, de dévoiler aussi bien ce dont vous êtes capable …, pas mieux que Mao*.
A ce sujet, il serait bon que les autorités chinoises méditent sur le passé *…
https://www.facebook.com/francoise.guerin.186/posts/506400366236039?pnref=story
* Sans doute la coïncidence des dates – 40 ans de la mort de Mao – permet de compléter notre jugement avec cet article de la plume de la journaliste Ursula Gautier dans le Nouvel Obs.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160817.OBS6412/la-chine-de-mao-les-cannibales-de-la-revolution.html
28 Aout 2016
PARIS / AMBASSADE DE CHINE : Soutien à LARUNG GAR : PETITION … et ces quelques images de la manifestation contre la démolition de la ville monastique
Pour ceux de nos lecteurs qui n’ ont pu, pour différentes raisons, participer à cette manifestion de soutien à Paris, nous vous proposons de rejoindre par votre signature l’ensemble des défenseurs de la cause du Tibet, particulièment opposés à la destrution de ce haut lieu des Etudes bouddhistes,
Merci de diffuser largement cette pétition aupès de vos amis et via vos réseau
NE BAISSONS PAS LES Bras « NEVER GIVE UP »
Notons aussi maintenant que les étudiants installés à Larung Gar ne sont plus seulement des Tibétains religieux ou laïcs, femmes et hommes, mais aussi des Chinois Hans, religieux ou laïcs, femmes et hommes, qui poursuivent une recherche spirituelle ou souhaitent donner plus de sens à leur vie, en ce lieu de grande spiritualité et en suivant ces enseignements traditionnels, inexistants ou presque, par ailleurs en Chine.
Cette nouvelle attitude peut aussi expliquer la violente réaction du Premier chinois Xi Xiping à ce qui peut sans doute lui apparaître comme une forme de dissidence, voire une tendance subversive, comme c’est le cas pour les pratiquants de Falun Gong.
https://www.change.org/p/united-nations-human-rights-council-save-larung-gar-world-s-largest-buddhist-monastery-home-to-10-000-facing-demolition/u/17597573?tk=vDJsG-aKAXTjDJhCxyBt4J3Iv-sHJcBLwzzMBRq7gYM&utm_source=petition_update&utm_medium=email
28 Aout 2016
Décès de Khenrab Tharchin, Tibétain prisonnier politique qui s’était oppose à “une campagne de rééducation patriotique”
Un moine tibétain prisonnier politique qui fut incarcéré pour avoir refusé de participer à « une campagne de rééducation patriotique » est mort lundi 8 août 2016, dans l’ouest de la région Autonome du Tibet en Chine, nous rapporte Radio Free Asia.
Khenrab Tharchin avait la quarantaine, son emprisonnement remonte à 2008 et au cours de czttz incarcération, il subit tortures et passages à tabac nous informe une source tibétaine au Népal.
Il fut relâché en 2013 car son état de santé était précaire et malheureusement cela a continué à se dégrader.
« Il est décédé alors que ses proches l’emmenaient à l’hôpital » nous informe cette même source.
Tharchin est originaire du village de Drushe du canton de Shelkar dans le comté de Dingri de la préfecture Shingatsé en Chine, dans le sud-ouest.
À l’époque de son incarcération en 2008, il était l’un des moines du monastère de Dingri Shelkar Choedhe qui s’opposèrent à une campagne de rééducation politique forcée imposée par les autorités chinoises, nous signale cette même source.
C’est en avril 2008 que les autorités chinoises lancèrent une série de campagnes de rééducation patriotiques dans les monastères et couvents bouddhistes à la suite de troubles qui avaient eu lieu un mois plus tôt. Mais ces campagnes n’ont fait qu’amplifier les troubles qui avaient débutés à Lhassa, la capitale du Tibet, et eurent pour conséquences des émeutes, des incendies, des pillages et meurtres ethniques.
Ces campagnes avaient pour objectif in fine de contrôler les pratiques religieuses, de supprimer le soutien apporté à leur chef spirituel en exil le Dalaï Lama et d’étouffer tout désir d’indépendance ou d’autonomie pour le Tibet.
Ces programmes de rééducation étaient conduits par des équipes envoyées par les autorités chinoises qui investissaient les institutions religieuses et dispensaient des cours sur l’histoire du Tibet, selon la version officielle du Gouvernement chinois, sur les pratiques religieuses ainsi que sur la loi. En cas de refus d’obtempérer, moines ou religieuses risquaient l’incarcération ou l’expulsion.
Opposition Ouverte
Tharchin avait 32 ans lors de son arrestation, il était alors membre du Comité démocratique de gestion du monastère. Selon un article du 1er juin 2008 du site tibétain d’information Phayul.com ce Comité, créé par les autorités chinoises, devait s’assurer que les moines ne troublaient pas l’ordre public en manifestant ou en s’immolant par le feu.
C’est alors que l’un de ces cours de rééducation avait lieu que Tharchin s’est opposé ouvertement au discours tenu par l’équipe envoyée par les autorités chinoises disant qu’il ne pouvait pas dénoncer le Dalaï Lama comme l’exigeait la Campagne, selon l’article. Onze autres moines s’étaient alors joints à lui pour manifester leur opposition à cette Campagne.
Cette nuit-là, les forces de sécurité ont attaqué le monastère de Dingri Shelkar et arrêtèrent les 12 moines ; » nous ne savons pas où ils furent emmenés » nous dit l’article.
Ce n’est que plus tard que l’on apprit que les autorités avaient condamné trois des moines à 18 mois de prison et Tharchinreçut une peine de cinq ans.
Tharchin a d’abord effectué sa peine dans un établissement à Shingatse puis fut transféré à la prison de Chushul (Qushui) en périphérie de Lhassa.
Reportage de Sangye Dorjee pour le service tibétain de Radio Free Asia. Traduit par Karma Dorjee.
14 Aout 2016
Catastrophes naturelles au Tibet : la nouvelle norme ?
Inondation à Tsolho où des dizaines d’animaux sauvages ont été emportés dans la boue.
Trois catastrophes naturelles différentes en un mois sur le plus haut plateau du monde.
Une avalanche glaciaire de 600 millions de mètres cubes sur les pâturages d’été d’Aru, comté de Ruthok, le 17 juillet dernier a causé la mort de neuf personnes, et enterré vivants plus de 110 yaks et 350 moutons. Ruthok est l’un des sept comtés de la préfecture de Ngari dans la Province Autonome du Tibet (TAR), au nord ouest du Tibet, en bordure du Xinjiang au nord et du Ladakh(Inde) à l’ouest.
Très loin de Ruthok, aux confins nord est du Plateau tibétain, des coulées de boues et des glissements de terrain ont fait deux morts et blessé plus de trente Tibétains le 9 du même mois. Cette coulée de boue inhabituelle a également tué des dizaines d’animaux sauvages et de têtes de bétail dans les quatre comtés de Tsolho (TAR) dans la préfecture de la province de Qinghai.
A peu près à la même date, une sécheresse anormale a touché les comtés de Chumarleb et de Matoe (réserve d’eau des principaux fleuves d’Asie comme le Fleuve Jaune, le Yangtsé et le Mékong), et asséché le lit de la rivière entraînant la mort de centaines de poissons. Ironiquement, la population locale s’est vue contrainte de boire l’eau des lacs et celle boueuse des rivières bien que le Tibet soit le ‘Château d’eau de l’ Asie’.
Une avalanche glaciaire, des coulées de boue et une sécheresse au cours du même mois de juillet, c’est trop en trop peu de temps. Les populations tibétaines locales s’inquiètent de cette multiplication des catastrophes naturelles qui pourrait, malheureusement, devenir la ‘nouvelle norme au Tibet’.
Mais quelle est la raison derrière cette accumulation de catastrophes naturelles au Tibet ces derniers mois ou ces dernières années ?
« Les changements climatiques et l’activité humaine mettent en péril le fragile environnement du plateau » écrit Jane Qi (Double threat for Tibet, Nature, 19 août 2014), qui détaille les causes de cette évolution.
Le Tibet est le plus grand plateau du monde et le plus élevé. C’est là que les sommets majestueux de la planète se dressent vers le ciel et que de puissants fleuves jaillissent pour ensuite traverser la majeure partie de l’Asie et faire vivre plus d’un milliard d’êtres humains dans les états riverains, avec une influence sur les régimes climatiques jusqu’en Europe. Mais sous l’effet d’un accroissement de la température deux fois supérieur à la moyenne mondiale, les 46 000 glaciers du plateau fondent à grande vitesse, et les cours d’eau s’assèchent très rapidement.
Bien que le plateau tibétain soit confronté aux très graves répercussions du changement climatique, il y a une absence totale de programmes d’éducation et de sensibilisation du public sur la façon d’atténuer le changement climatique et de s’y adapter. Ces dernières années, l’essentiel des politiques chinoises liées à l’environnement visent à résoudre les problèmes de pollution urbaine et côtière plutôt qu’à protéger les fragiles régions à minorités ethniques que sont le Tibet et le Xinjiang.
La population locale de Tsolho a imputé la récente coulée de boue dans la région à la surexploitation minière et au percement excessif de tunnels dans les montagnes. L’impact du changement climatique a été exacerbé par l’ampleur croissante de l’extraction des ressources et la construction de barrages dans les régions tibétaines. L’activité minière, cause d’éboulements et responsable de la dégradation des pâturages et de la pollution de l’eau, est devenue la préoccupation majeure à la fois pour la terre et pour le peuple tibétain. Selon le bureau Environnement et Développement de l’Institut politique du Tibet, plus de 30 mouvements de protestation en lien avec l’environnement ont été recensés au Tibet depuis 2009.
Des scientifiques chinois se sont, eux aussi, fait l’écho des conséquences désastreuses de la surexploitation minière au Tibet. Jane Qing cite un rapport de l’Académie des sciences chinoise indiquant que « les mines tibétaines ont produit 100 millions de tonnes d’eaux résiduaires en 2007 et 18,8 millions de tonnes de déchets solides en 2009. Dans la mesure où la plupart des mines sont des puits à ciel ouvert sans réelle surveillance environnementale, la pollution de l’air, de l’eau et du sol y est particulièrement préoccupante. »
L’édition 2009 du Tibet Handbook s’était fait l’écho d’un évènement tout aussi alarmant. L’auteur du guide de voyages y écrit que » les collines autour de Chumarleb ont été sérieusement érodées par les 70 000 à 80 000 chercheurs d’or chinois itinérants qui viennent ici pendant les mois d’été. L’absence totale de lois régissant les prospecteurs est aggravée par le manque de forces de police affectées à leur surveillance ». Un témoignage de première main. Il s’agit là du même secteur où est survenue la récente sécheresse et où la désertification est devenue un problème inquiétant.
Le rapport sur l’évaluation de la situation environnementale publié par l’Institut du plateau tibétain en 2015, lance un avertissement clair concernant les catastrophes naturelles au Tibet comme les glissements de terrain, les crues torrentielles et les tempêtes de neige. Malgré cela, le gouvernement chinois poursuit sa politique d’expansion et d’accélération de l’exploitation minière et de la construction de barrages au Tibet.
Ce qui redouble par là même la probabilité d’un accroissement des catastrophes naturelles, et en aggrave dans le même temps l’impact. Les inondations à Trashigang, comté de Lhatse (3 août 2016) au centre du Tibet sont l’une des catastrophes les plus récentes. Fort heureusement elles sont imputables à la rupture d’une digue et non à celle d’un barrage, comme s’est empressée de le rapporter la presse de Xinhua.
Légende photo : Le barrage hydroélectrique de Tsenmo, comté de Rebkong, province de Qinghai. La population locale s’inquiète d’une éventuelle rupture du barrage suite à de fortes pluies ou à un tremblement de terre. Rupture qui aurait pour conséquence d’emporter des milliers de maisons situées en aval.
La montée des eaux fluviales due à des précipitations de plus en plus fréquentes et à une fonte rapide des glaciers pourrait causer la rupture de barrages et engendrer des catastrophes naturelles au Tibet, en Chine et en Asie. Le Tibet compte probablement le nombre le plus important de barrages au monde et le gouvernement chinois investit massivement dans la construction de nouveaux barrages géants. Le projet hydroélectrique de Suwalong avec une capacité nominale de 1,2 gigawatt est le dernier de la liste de ces méga-barrages sur ce plateau à forte activité sismique.
Les populations tibétaines locales ont été témoin de l’augmentation brutale des températures et de l’amplification des catastrophes naturelles au cours des dernières années. Mais le manque d’informations et d’infrastructures pour en atténuer l’impact et permettre de s’adapter à l’évolution des régimes climatiques mondiaux laisse les Tibétains désarmés et vulnérables.
En attendant, le gouvernement chinois continue de construire des voies ferrées et des barrages pour accélérer l’exploitation des plus de 3 000 réserves minérales attestées découvertes au Tibet.
Traduction France Tibet
* Zamlha Tempa Gyaltsen est chercheur en environnement à l’Institut politique du Tibet.
14 Aout 2016
La Chine interdit le festival tibétain pour avoir refusé l’ordre d’étendre le drapeau Chinois
Les autorités chinoises auraient interdit aux villageois d’un comté tibétain dans la province du Sichuan, de tenir leur festival annuel début août, alternant entre courses de chevaux et d’autres événements, après avoir refusé d’exécuter des ordres pour étendre les drapeaux nationaux chinois. Les drapeaux devaient survoler le monastère de Dargyé et les maisons des Tibétains dans les villages environnants de Karze (en chinois : Ganzi ou Garze), dans le Comté de la Préfecture de Karze, a rapporté le service tibétain de Radio Free Asia (à Washington) le 5 août dernier.
Le festival annuel commence avec le Sangsol, impliquant la combustion de genièvre parmi les chants de prières et la tenue de rituels pour apaiser les divinités de la montagne afin d’assurer des précipitations en temps opportun et une bonne récolte. Les courses hippiques étaient suivies d’activités religieuses.
Le monastère comme les communautés laïques auraient refusé d’accepter l’ordre du gouvernement chinois, en disant que cela n’a jamais fait partie de la tradition.
Les autorités ont réagi en interdisant le festival lui-même, qui comprenait les activités Sangsol et d’autres rites religieux, ainsi que les courses de chevaux, la danse du lion des neiges, les représentations d’opéra tibétain et ainsi de suite…
Les Tibétains ont dit avoir déjà dépensé beaucoup d’argent pour se préparer à cette fête.
14 Aout 2016
Une nonne Tibétaine se suicide face à la démolition en cours de Larung Gar
DHARAMSHALA, le 9 Août : Une nonne Tibétaine, qui étudiait à la plus grande Académie Bouddhiste du Tibet, dans la région du Serthar, est décédée le 20 Juillet dernier, selon certaines informations, en se suicidant le jour où le gouvernement Chinois a démarré la démolition de l’institution.
D’après une source RFA (Radio Free Asia), Rinzin Dolma s’est pendue car elle ne supportait plus de voir son académie démolie par les autorités. Elle avait un logement sur Pema Khado Road, à l’intérieur du complexe Larung Gar, et figurait parmi les étudiants réguliers de l’institution.
« Elle a laissé une lettre dans laquelle elle écrit ne plus pouvoir endurer la douleur du harcèlement continuel des Chinois à l’encontre d’innocents Bouddhistes étudiant paisiblement à l’institut », nous explique cette source, sur les motifs de son geste.
A côté de sa lettre, elle a légué un peu d’argent au profit de l’institut.
Selon plusieurs médias, plus de 600 structures ont été détruites par le gouvernement Chinois, arguant de travaux nécessaires de rénovation, depuis le 20 Juillet dernier, au lancement des opérations de démantèlement. Des sources indiquent la démolition de 100 à 250 maisons chaque jour par les travailleurs chinois.
Sur place, les autorités Chinoises ont également imposé des restrictions et un étroit contrôle des réseaux téléphoniques et Internet, afin de freiner le flux d’informations provenant du site de démolition.
Ainsi menée, la destruction vise à couper les forces vives du centre, en les faisant passer de 10 000 à 5000 personnes en 2017.
L’an dernier, plus de 600 membres du centre ont été sommés de partir et, dans le même temps, 400 membres de plus de 60 ans ont été expulsés.
De la même façon, 2001 avait vu le démantèlement similaire de l’Institut Serthar. Plus de 8000 étudiants avaient été expulsés par la force, et environ 2000 logements des moines et nonnes furent démolis cette année-là.
14 Aout 2016
Un moine tibétain contestataire qui avait été porté disparu a été retrouvé en détention dans une prison chinoise
La Chine a de nouveau emprisonné un moine bouddhiste tibétain à Ngaba (en chinois : Aba) dans la province du Sichuan. En septembre 2015, Jampal Gyatso 22 ans avait manifesté en solitaire dans la rue principale de Ngaba en prônant une image du leader spirituel banni du Tibet : le Dalaï-lama et criant des appels à la liberté pour le peuple tibétain. Arrêté et détenu, il était porté disparu depuis cette date, selon le Service tibétain de Radio Free Asia, (Washington, le 1er août). Plusieurs Tibétains, témoins de la scène de protestation, avaient également été détenus pour avoir crié leur soutien à ce moine.
Le rapport cite ainsi que Jampal Gyatso avait été condamné à un procès secret, sans possibilité donnée à ses parents – ou à d’autres membres de sa famille – d’assister à l’audition ou de choisir un avocat pour le représenter. Il purgea ainsi durant 3 ans une peine de prison. Puis la famille du moine a appris le 1er août qu’il serait jugé, sans que la date du son procès ne soit connue.
Jampal Gyatso dit être détenu dans une prison du comté de Maowun (Mao), située à environ 350 km du chef-lieu de Ngaba. Il n’y a cependant aucune information au sujet de sa santé ni sur d’autres conditions.
Le rapport indique aussi que ce moine est originaire du village n°3 de l’ agglomération de Meruma du Ngaba, comme son père Surya, sa mère Tare Kyi, son frère et sa soeur.
14 Aout 2016
Chine: prison avec sursis pour un militant des droits de l’Homme
Un tribunal chinois a condamné mardi 2 août à trois ans de prison avec sursis un militant des droits civiques organisateur de manifestations répétées, nouvelle victime d’une répression des voix dissidentes dans le pays.
Dans la foulée d’un procès expéditif, Zhai Yanmin (photo) a été reconnu coupable de « subversion de la puissance d’Etat », a indiqué l’agence officielle Chine nouvelle, citant le verdict d’un tribunal de Tianjin (nord).
On lui reprochait notamment d’avoir brandi des bannières et crié des slogans fustigeant les autorités lors de quatre manifestations depuis 2014. M. Zhai était en détention depuis plus d’un an dans l’attente de son procès.
Il avait été arrêté à l’été 2015 au moment même où plus de 200 militants et avocats spécialistes des droits civils étaient interpellés à travers le pays pour être interrogés.
Le cabinet pékinois Fengrui, au centre de cette campagne de répression, est connu pour avoir défendu de nombreux intellectuels dissidents et porté des cas sensibles devant les tribunaux.
Une douzaine de juristes et militants avaient ensuite été formellement placés en état d’arrestation pour « subversion », encourant une peine maximale d’incarcération à perpétuité.
M. Zhai, sans emploi, a été le premier d’entre eux à être condamné, avant une salve de nouveaux procès attendus plus tard cette semaine.
L’avocat Zhou Shifeng, emblématique associé du cabinet Fengrui, doit notamment être jugé dans les prochains jours, selon le journal hongkongais SCMP.
Depuis l’arrivée du président Xi Jinping en 2013, ONG et experts dénoncent un durcissement croissant de la répression contre les voix critiques à l’égard du régime communiste, qui réduit drastiquement les moyens d’action légaux des militants.
Le tribunal de Tianjin a estimé mardi qu' »à travers ses rassemblements illégaux et provocateurs dans des lieux publics », Zhai Yanmin avait « attaqué le système juridique national ». Avec plusieurs avocats, « il a comploté pour renverser le pouvoir de l’Etat », poursuivait-il.
Zhai a « reconnu » les faits, et livré des témoignages incriminant Zhou Shifeng et un autre avocat, Li Heping, affirme Chine nouvelle, ce qui pourrait expliquer la relative clémence de la sentence.
Selon les médias, des bannières, livres et « enregistrements audio et vidéo » ont été présentés comme éléments à charge lors du procès de Zhai, qui a seulement duré quelques heures.
Son épouse, Li Ermin, placée mardi en résidence surveillée, a été empêchée d’assister à l’audience, a déclaré à l’AFP un ami du couple, tandis que de nombreux policiers entouraient le tribunal pour en éloigner les journalistes.
L’AFP n’a pas pu déterminer si M. Zhai avait été libéré immédiatement, et les autorités de Tianjin n’offraient pour l’instant aucune précision.
Mme Wang Yu, autre célèbre avocate de Fengrui également emprisonnée depuis un an, a de son côté été libérée sous caution, annonçait lundi la chaîne de télévision hongkongaise Phoenix.
6 Aout 2016
Nyima Lhamo, nièce de Delek Rinpoche, a pu donner sa première conférence de presse depuis son évasion du Tibet occupé vers l’Inde…
Nyima Lhamo a évoqué son oncle mort en prison et sa propre évasion du Tibet.
Nyima Lhamo, qui a rejoint Dharamasala en Inde du Nord la semaine dernière après un voyage de 18 jours depuis le Tibet, a pu s’exprimer devant les médias le 28 juillet. L’événement a été organisé par le Département de L’information et des des Relations Internationales de l’Administration Centrale tibétaine, le gouvernement du Tibet en exil.
Dans une déclaration, Nyima Lhamo a pu décrire les circonstances au moment de la mort de son oncle, le prisonnier politique le plus en vue du Tibet. Elle a aussi décrit les réactions à sa mort ainsi que de son arrestation et sa détention en meme temps que celles de sa mère, Tenzin Delek la soeur de Rinpoche, seulement quelques semaines plus tard.
LA DÉCLARATION DE NYIMA LHAMO
Je suis Nyima Lhamo et je suis née à Lithang dans le Kham. J’ai 26 ans et je suis la nièce de Tenzin Delek Rinpoche. C’est un merveilleux sentiment d’être ici et de connaître la liberté dont je rêvais toujours.
Malgré tous les défis et des privations, j’ai réussi à sortir du Tibet. Mon Oncle Tenzin Delek Rinpoche avait beaucoup souffert beaucoup avant de décéder dans une prison chinoise l’année dernière. De même beaucoup de Tibétains à l’intérieur du Tibet ont souffert et continuent de souffrir en raison des répressions imposées par l’autorité chinoise. J’ai accepté tous les défis avec l’espoir de partager avec vous la souffrance de Tibétains au Tibet.
Je suis extrêmement heureuse de pouvoir parler devant vous aujourd’hui. Merci beaucoup de votre écoute. Je suis sûr que tous ici êtes bien conscients du cas de mon oncle. J’avais fait parvenir des informations par Geshe Nyima alors que j’étais au Tibet. Donc je n’entrerai pasdans les détails.
J’ai deux points à exposer et l’ espoir de les partager avec vous tous aujourd’hui.
Premièrement, je parlerai de la situation avant et peu après la mort de Rinpoche ; après cela je parlerai de la situation en cours à Lithang en relation avec le cas de Rinpoche.
Dix jours avant que Rinpoche ne décéde, ma mère et ma tante ont été appelées pour voir Rinpoche dans Chengdu. Cependant, on ne leur a pas permis de le rencontrer. Un jour, j’ai reçu un appel de ma mère disant que Rinpoche était décédé. J’ai immédiatement informé les villageois et environ 300 personnes se sont réunies près des Bureaux de Comté de Lithang afin d’exiger que le corps de Rinpoche soit rendu pour les rituels finaux. Après des appels répétés, enfin, neuf personnes ont été autorisées à se rendre à Chengdu pour assurer le retour du corps de défunt Delek Rinpoché.
Avec beaucoup de difficulté, j’ai réussi à atteindre Chengdu. Les véhicules allant vers Chengdu ont été tous bloqués et complètement vérifiés . J’ai donc dû surmonter beaucoup de difficultés pour atteindre Chengdu. Enfin j’y suis arrivée, j’ai rencontré ma mère et nous avons commencé à contester la décision des autorités pénitentiaires qui nous empêchaient de voir le cadavre de Rinpoche. A l’aide d’une écharpe, j’ai fait une tentative de suicide en essayant de me pendre. Cependant, j’ai été stoppée par le personnel de prison et ai pu finalement obtenir l’autorisation pour accès pour voir le cadavre. Là, j’ai remarqué que les lèvres de Rinpoche étaient noires. Mais son corps avait été couvert. Observant cela, nous avons accusé les autorités d’avoir tué Rinpoche par empoisonnement.
Comme vous le savez tous, ma mère et moi avons été retenues pendant 18 jours dans Chengdu. La raison donnée pour notre détention était d’ éviter de répandre des secrets d’Etat au monde extérieur. Pendant la détention, nous avons été interrogées afin de savoir si nous avions partagé des informations sur la mort de Rinpoche. Je leur ai répondu que j’avais reçu de nombreux appels d’interlocuteurs inconnus et que leur disais vraiment que Rinpoche avait été assassiné.
Durant la détention, on nous a demandé de signer un document et ma mère a refusé en disant qu’elle ne pouvait pas lire. Si le document concernant Rinpoche, même sous la menace d’une à feu, elle n’allait pas signer. Elle a expliqué que Tenzin Delek Ripoche était non seulement son lama, mais aussi un lama tibétain hautement respecté et suivi par beaucoup. Donc elle n’avait aucune autorité pour signer le document.
Les autorités posent trois conditions dans le document présenté pour signer.
Ces conditions étaient :
1. Nous ne partagerions pas d’informations sur Rinpoche au Tibet.
2 Nous ne partagerions pas d’informations ou ne discuterions de la mort de Rinpoche à n’importe quelledemande du public ou du monde extérieur. Évidemment, nous avons refusé de signer ces conditions. Nous avons été averties que si nous n’acceptions par ces conditions, tous les membres de la famille seraient mis en prison. Cependant, il nous a été dit que le responsable de notre village avait signé ces conditions en notre nom et nous avons été strictement informés de suivre ses directions. C’est ainsi que ma mère et moi avons pu sortir de la détention.
Après la mort de Rinpoche, les autorités chinoises continuent à discréditer Rinpoche par :
1. Ne pas permettre à sa famille et villageois de conduire des services de prière pour Rinpoche.
2. Selon la tradition, les adeptes et des amis de Rinpoche ont planifié de construire un stupa pour rendre hommage à leur dernier gourou. Mais les autorités n’ont pas permis
2. Selon la tradition, les adeptes de Rinpoche et des amis ont planifié de construire un stupa pour rendre hommage à leur dernier gourou. Mais les autorités n’ont pas permis la construction du stupa.
3. Il n’est pas permis d’ afficher la photo de Tenzin Delek Rinpoche dans aucun monastère dans Lithang.
4. Les autorités distribuent des brochures et dispensent des informations erronnées à la TV, disant par exemple Tenzin Delek Rinpoche est un faux lama, un criminel et qu’il était prétendument une menace pour » la stabilité sociale ».
5. Nous avons entendu dire que les autorités de Nyagchuka (Nagchu) essayent de manipuler la réincarnation de Tenzin Delek Rinpoche comme les autorités chinoises l’ont déjà fait dans le cas du Panchen Lama.
6. Tout ce qui appartenait à Rinpoche en prison et à sa famille a été de force confisqué et il a été déclaré que tout serait brûlé.
En raison de cette situation insupportable, j’ai pris tous les risques pour fuir le Tibet afin de parler au monde. Je suis pleinement consciente qu’en parlant de Tenzin Delek Rinpoché je risque la vie de ma famille et de mes parents au Tibet.
Mon espoir est que les allégations contre Tenzin Delek Rinpoché puissent faire l’objet d’une enquête approfondie conformément à la loi chinoise et internationale, et que la Chine révèlent les véritables circonstances qui ont conduit à la mort de Tenzin Delek Rinpoché.