28 Juillet 2018
Annie Lemaire présidente d'honneur et fondatrice de l'association Auvergne Mainpat Tibet est décédée le 24 Juillet.
 
  
15 Juillet 2018
Le Tibet menacé par le lithium de nos batteries.

 
Un minerai précieux pour l’économie planétaire…
Le lithium  est un des composants essentiels des batteries. Qu’il  s’agisse  d’équiper des téléphones mobiles, des ordinateurs ou des  voitures, le  même métal revient. On trouve du lithium un peu partout  dans le monde  mais il n’est pas toujours simple à exploiter et les  ressources ne sont  pas infinies. La demande est telle que de 350 dollars  la tonne en  2003, le précieux minerai coûtait dix fois plus cher dix  ans plus tard.  Cotée à la bourse de New York, la société chilienne qui  exploite les  principaux gisements du pays a vu son cours passer de 3 à 4  dollars au  début des années 2000 à près de 50 dollars aujourd’hui. Les  convoitises  sont donc bel et bien suscitées autour des principaux  gisements en  exploitation : dans les Andes et au Tibet.
D’autant  que nombre d’observateurs affirment que les ressources de  notre planète  en lithium ne permettront pas de répondre à la croissance  de la  demande en batteries dans les décennies à venir. En clair, il n’y  aura  pas assez de lithium pour produire les batteries d’un monde où les   voitures électriques remplaceraient les voitures à essence !
… mais dangereux pour l’environnement !
Et cette  exploitation ne va pas sans dommages pour l’environnement.  L’extraction  dégage du CO2 mais ce n’est pas le seul problème, loin de  là.  En 2009, 2013 puis en 2016, des épisodes de pollution dans  la rivière  Liqi (Tibet) ont entraîné la mort d’animaux, des maladies et  des  problèmes de peau chez les habitants. Le cours d’eau est évidemment à   proximité d’un gisement.
Difficile de savoir d’où venait la pollution aquatique : un bassin de   déchets d’extraction a pu déborder, certains solvants utilisés sont   également montrés du doigt. Enfin, sous certaines formes, le lithium   lui-même peut-être particulièrement toxique. Les locaux parlent   de centaines de yaks retrouvés morts. A plusieurs reprises, les   protestations de la population se sont fait entendre et les autorités   ont ordonné l’arrêt temporaire de la production.
Inexpliqués,  ces épisodes de pollution ont régulièrement ponctué la  dernière  décennie d’exploitation. Quoiqu’il en soit, deux compagnies  continuent  d’investir au Tibet pour agrandir leurs mines à ciel ouvert  et de  nouveaux axes de communication (routes, voies ferrées) sont créés.  En  faisant baisser les coûts de transport de ces matières premières,  les  gisements de lithium du Tibet ne sont pas prêts de fermer…
Rappel

La  Chine prévoit d’intensifier son activité  d’extraction du lithium sur  le plateau tibétain, mais cela ne va pas  sans risques sanitaires et  environnementaux.
On  le sait, la Chine n’est pas un exemple  en terme de développement  durable, et les choses ne vont pas en  s’arrangeant. Les géologues  chinois ont découvert récemment une nouvelle  région très riche en  lithium, minéral essentiel à la fabrication des  batteries, dont la  demande liée à l’industrie automobile explose.
La  découverte des lacs asséchés de la  région autonome du Tibet ont permis  aux scientifiques chinois d’évaluer  leur concentration en sels de  lithium, qui serait égale pour certains  d’entre eux à celle que l’on  peut trouver en Amérique latine, dans la  Cordillère des Andes, ce qui  en font des gisements prisés par les  industries.
Le  principal problème de l’extraction du  lithium de ces lacs salés est la  pollution engendrée : les cancers dans  la région se multiplient,  mettant en cause les solvants utilisés pour la  production. En plus de  cette contamination, le lithium se retrouve dans  les sources d’eau  potable, et c’est également une catastrophe pour les  locaux. Une  pétition avait même été signée il y a peu par de nombreux  habitants de  la région, qui s’alarmaient d’une situation s’aggravant  rapidement,  surtout au niveau de la pollution de l’eau. Bien entendu, en  plus de  l’eau, c’est également l’air et le sol qui sont pollués par des  usines  déployées dans une région encore vierge de toute  industrialisation il y  a quelques années.
La  Chine fait la sourde oreille, et  exploite ces réserves sans respecter  les réglementations  environnementales. Surtout que depuis quelques  temps la demande mondiale  en lithium explose. Le principal acteur de  cette augmentation est  l’industrie automobile : les batteries des  véhicules électriques  contiennent une très grande quantité de lithium.  L’Etat chinois l’a  compris, et compte bien accentuer ses efforts dans  l’extraction du  minéral. Il lui faut donc aller le chercher dans des  régions très  éloignées et difficilement accessibles du Tibet, où les  conséquences  pour les populations locales sont désastreuses. Malgré  tout, la Chine,  avec 13 % de la réserve mondiale de lithium, est loin  des 73 % du Chili.
Les  réserves en Lithium du Tibet sont tout  de même au centre des  intentions des différents investisseurs chinois  et mondiaux (comme  Warren Buffet qui avait acheté une partie du capital  de BYD, un  fabricant chinois de voitures électriques et de batteries).  L’avenir du  véhicule électrique se joue donc en partie au Tibet. La  Chine voisine  maintient quant à elle sa position de leader mondial de  fabricant de  batteries, avec une croissance annuelle de 33 %.
 
 
 
Illustration sur l’ article d’ origine : Lac de Zhabuye (Tibet) © Tiandi
image du second article https://www.caradisiac.com/L-extraction-du-Lithium-au-Tibet-extremement-polluante-74897.htm
 
7 Juillet 2018
Célébrations du 83 ème anniversaire du Dalaï Lama, en présence de différents Ministres du Gouvernement tibétain en exil

 
Cinq   des six ministres du Gouvernement Tibétain en Exil, officiellement   connu sous le nom d’Administration Centrale Tibétaine – CTA – sont   actuellement en visite officielle à travers le monde, afin d’ assister   aux célébrations du 83 ème anniversaire du Dalaï Lama, ainsi qu’ à   d’autres engagements officiels .
Avec   le Président Lobsang Sangay, au Ladakh, qui va se joindre aux   célébrations du 83 ème anniversaire du Dalaï Lama samedi, le Ministre de   l’Education, le Dr Pema Yangchen, est le seul membre du Gouvernement –   Kashag – qui siègera au sein du Gouvernement  politique tibétain en   exil. Elle doit assister aux festivités, ici, le 7 juillet.
Le Ministre de l’Intérieur, Sonam Topgyal Khorlatsang, est en visite aux États-Unis et au Canada. Il est prévu qu’il assistera à la célébration du 83ème anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama organisée par la communauté tibétaine de New York et du New Jersey.
Karma   Gelek Yuthok, Ministre des Cultes et de la Culture, est en visite   officielle en Suisse, en Autriche et au Royaume-Uni, dans le cadre de la   visite du programme du Kashag dans les communautés tibétaines, selon   les  déclarations du CTA. Il participera à l’événement  » Merci la Suisse et l’Autriche « , organisé par le Bureau du Tibet.
Le   Ministre de la Sécurité, Phagpa Tsering, est en voyage officiel en   Nouvelle-Zélande et en Australie où il rencontrera et échangera avec les   Communautés tibétaines basées à Auckland, Melbourne et Canberra.
Le   Ministre de la Santé, Choekyong Wangchuk, est actuellement au Japon   jusqu’au 8 juillet. Il s’est déjà rendu à Taïwan où il a célébré   l’événement «Merci Taiwan». Il devrait rencontrer des Parlementaires et des partisans du Tibet dans ces pays, a indiqué le CTA. Le   6 juillet, il assistera à un service de prière organisé par le Bureau   de Liaison de Sa Sainteté le Dalaï Lama pour libérer un grand nombre de   poissons  dans la rivière pour marquer la longue vie de Sa Sainteté,   marquant le 83 ème anniversaire du leader tibétain.
Le   Ministre des Finances, Karma Yeshi, effectue une visite de 15 jours   dans les pays européens en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en   Espagne. En   France, Karma Yeshi assistera à la fête d’anniversaire officielle de  Sa  Sainteté le Dalaï Lama à l’Assemblée Nationale ainsi qu’avec les   Communautés tibétaines en plus de tenir des réunions avec les membres de   l’AET, ce 7 juillet. 
Traduction France Tibet /  PE
Image extraite de l’ article accompagné d’ une vidéo en tibétain  :
 http://www.phayul.com/news/article.aspx?id=40593&article=Dalai+Lama+visits+Leh+Jhokhang+Shrine%3a+Video&t=1&c=1
 
7 Juillet 2018
Inéxorablement, la Chine impérialiste avance en Arunachal Pradesh, construisant de nouvelles routes et des camps militaires

Nouvelle   route en cours de construction dans l’étroite vallée de Tsari Chu. Vue   sur un poste-avancé de l’armée de libération des peuples | Vinayak  Bhat
 
 
 
 
Des images-satellite   montrent les avancées de l’Armée chinoise de libération du peuple, au   moins 5 Km dans le territoire national indien avec une base militaire   dans la stratégique vallée de Tsari Chu.
New Delhi : la menace d’une escalade à la suite du face à face du Doklam   s’était amenuisée après les rencontres de Wuhan et Qingdao entre le   Premier Ministre Narendra Modi et le Président chinois Xi Jinping. Le   problème, bien qu’irrésolu, semble avoir été mis en veille.
Mais le  Doklam n’est pas la seule zone que la Chine a tenté de  découper en  tranche un territoire limitrophe (le Bouthan en étant un  autre) afin de  se donner un avantage tactique. Le Général en chef Bipin  Rawat avait  auparavant commenté cette approche chinoise de  ralentissement de son  expansion.
La vallée de Tsari Chu en Arunachal Pradesh est une autre de ces zones.
Les images  satellite montrent avec évidence l’avancée chinoise de 5  Km dans ce qui  devrait être le territoire indien. La Chine peut avoir  profité de  l’absence des forces militaires indiennes et du grand  isolement de la  vallée
La présence  de la l’armée chinoise de libération des peuples est  désormais bien  établie. Une nouvelle route accessible en jeep est en  cours de  construction, la rive de la rivière est aménagée et une  nouvelle  construction post-Doklam, en partie souterraine, a été repérée.
ThePrint s’efforce de comprendre l’intérêt de zone par l’imagerie satellite.
Le Ministère des Affaires Etrangères indien s’est refusé à tout commentaire.
Image   retraçant la route de pèlerinage tibétaine en Inde. Notez deux marques   bleues représentants deux avant-postes de l’ALP construits avant et   après 2000 | Vinayak Bhat
 
 
Modifier les frontières
Tsari Chu,  ou Gelen Bung est un rivière sacrée tibétaine consistant  en une route  circum-ambulatoire vers le Mont Dakpa Sheri, ou montagne du  pur  Christal dans la Région Autonome du Tibet. Les bouddhistes  considèrent  comme un devoir pieux la visite du monastère de Yulmed et  pratique des  koras autour du Mt Sheri l’année du Singe, soit tous les 12  ans.
Cette route  de pélerinage de 70 Km pour les Tibétains qui passe par  le village de  Longju, premier village indien lorsque fut dessiné la  ligne MacMahon  dans les années 1900, tandis que Taksing était quant à  lui le dernier  village indien sur la voie de pélerinage.
Aujourd’hui,  la Chine clame Longju comme sienne, tandis que Taksing  reste attacher  en Arunachal Pradesh, côté indien de la frontière  disputée. Jusqu’en  1959, Longju était sur le sol indien.
La vallée  de Tsari Chu possède également une grande valeur  stratégique puisque le  village de Migyitün, désormais appelé Zharixiang,  est une petite  commune frontalière sur la ligne MacMahon Il est perçu  comme sur la  route d’entrée dans l’Arunachal Pradesh.
La rivière  sépare deux cantons, ceux de Taksing et de Limeking, dans  le district  de l’Upper Subansiri. Depuis son indépendance, l’Inde n’a  pas produit  d’effort d’amélioration des infrastructures dans cette zone.  Encore  aujourd’hui, ce territoire indien reste reculé malgré son  importance  militaire.
Le 25 août  1959, lors de l’incident de Longju, un poste des  Fusilleurs d’Assam  s’était fait attaquer par l’armée chinoise qui  l’avait rasé sans qu’il y  ait eu de provocation adverse. Cela reste un  événement important de  l’histoire militaire où, étonnement, la Chine  n’avait essuyé aucun  revers.
En décembre  1960, à la retraite chinoise de Longju suite à une  épidémie tuant 100  soldats, le Premier Ministre Jawaharlal Nehru voulait  occupé de nouveau  la zone mais fut dissuadé par l’Armée qui invoquait  des problèmes  logistiques .
Avantage à la Chine
Les chinois ont pris un complet avantage de situation de domination depuis les années 1900.
La  confusion sur la frontière sino-indienne et la conséquence de   l’attitude désinvolte de l’Inde a incité la Chine, et tout spécialement   l’Armée de libération du peuple, d’accaparer doucement le territoire   indien.
Sur 60 ans,  doucement mais sûrement, la Chine a occupé illégalement  une partie de  la vallée de Tsari Chu, clamé légalement par l’Inde comme  son  territoire.
Occupation illégale d’un poste militaire
Fin des  années 1 990 et au début des années 2 000, l’Armée de  libération du  peuple a débuté une campagne d’amélioration des routes  frontalières,  tout particulièrement dans le Tibet oriental, à proximité  de la vallée  de Chumbi, du Bhoutan et de l’Arunachal Pradesh.
Dans le  même temps, dans la zone de Tsari Chu, l’Armée de libération  du peuple a  établi un poste avancé à 3 Km de la frontière côté indien. A  cette  époque, ce poste était tout au plus un baraquement administratif  sur  une piste pour jeep.
Situé sur  la rive orientale de la rivière, à une altitude de 2 700 m,   l’avant-poste possédait trois bâtiments placés en forme de C, avec un   poste d’écoute légèrement à l’écart.
Avec le  temps et la continuelle indifférence indienne, l’armée de  libération du  peuple a été encouragée à prolonger la piste avec un pont  et une autre  « hutte » à 2 600 m d’altitude sur la rive occidentale.
Un Bataillon
Due à une  pauvre résolution des images satellites que j’ai étudié  attentivement,  les activités s’intensifient dans le temps. Toutefois, il  devient très  clair qu’avant décembre 2013, un bataillon a été  secrètement installé  par l’armée de libération du peuple, 500 m  au-dessus, dans un frêle  coude de la vallée Tsari Chu.
Avant-poste chinois à 3 100m d’altitude. De chaque côté l’important dénivelé est visible | Vinayak Bhat
 
Il est  évident, d’après les images satellite, que cette situation, à  l’est de  la rivière, est extrêmement avantageuse pour la ligne défensive  dans  cette vallée étroite, avec des falaises de chaque côté, face à  l’Inde,  avec un dénivelé non loin des 500 m.
La  construction a possiblement pu être tenue secrète du fait de  couverture  forestière. La Chine a été attentive à ne pas éclaircir la  zone de  façon à ne pas révéler l’avant-poste aux satellites. Malgré  tout, elle  échoua a camouflé deux « huttes » qui démontrent un  déploiement de plus  de 600 m sur les rives.
2 images montrent des « huttes » le long de la rivière Tsari Chu. Notez deux ponts dans l’image du bas | Vinayak Bhat
 
Un nouveau  pont a été également construit non loin de l’ancien pont  et la route  améliorée pour tous les temps et pour supporter une lourde  densité de  circulation.
De Récentes incursions
En 2017, particulièrement après le conflit du Doklam, la Chine a amélioré ses infrastructures dans la zone.
Le  principalement poste militaire comporte au moins 10 baraquements  en  plus des anciens bâtiments en forme de C. Un petit générateur   hydro-électrique a été installé pour fournir l’électricité à l’ensemble   du complexe. Une nouvelle surface d’entraînement a été créée.
L’image  satellite du 27 février 2018 montre une amélioration de la  route et  beaucoup de nouveaux bâtiments pour des véhicules ont été  observés.
Les rives  ont été alignées avec du béton et un revêtement en pierre  pour éviter  l’érosion et renforcer la route pour qu’elle supporte des  poids plus  grands.
poste   du bataillon. Remarquez la petite jetée sur la rivière – peut-être un   revêtement pour évite l’érosion du sol | Vinayak Bhat
 
Une  nouvelle route d’environ 1,5 Km est en cours de construction  entre la  rivière et l’avant-poste 500 m au-dessus. Au 27 février 2018,  est une  route pour jeep qui sera sans doute prochainement recouverte   d’asphalte.
 
Cette   image du 27 Février 2018 montre une route en construction dans le  coude  de l’étroite vallée. En bleu, un avant-poste de l’armée de  libération  du peuple | Vinayak Bhat
 
De  nouvelles constructions, débutées en juillet 2017, ont été  observée  vers le poste du bataillon. Certaines de celles-ci semblent  être en  partie souterraine.
L’Armée de libération du peuple semble s’être ancrée profondément dans le territoire indien.
ajouts   au camp du bataillon en 8 mois. Pas d’activité en mars 2017,   déforestation en avril 2017, début probable de la construction en   octobre 2017 et fin en février 2018 | Vinayak Bhat
 
Conclusion
La vieille  politique chinoise de grignotement, qui est très efficace  en mer  méridionale de Chine, est aussi employée dans la région  himalayenne par  l’Armée de libération du peuple.
L’Inde ne  peut simplement pas se permettre d’être complaisante. Elle  doit  intensément développer cette région frontalière avec de meilleures   infrastructures et des facilités logistiques.