Les autorités chinoises de la préfecture de Chamdo ont obligé des nomades tibétains à quitter leurs terres après la découverte de réserves minérales. Les familles ont été placées dans des maisons le long d’une autoroute.
D’après un habitant sur place voulant garder l’anonymat, ce déplacement de nomades fait suite à une dizaine d’années d’exploitation de cuivre, de plomb et d’or autour de la montagne Yulung dans le comté de Jomda. Il déclare au journaliste : « l’année dernière, des officiels chinois ont découvert des réserves supplémentaires dans la zone de Lhato, derrière la montagne Yulung. »
En conséquence, dès le début 2017, ils avaient confisqué aux nomades la plupart de leurs terres et ont placé des barrières autour de la zone d’exploitation minière. Les autorités ont ensuite prévenu les Tibétains qu’ils ne pourraient s’y rendre pour ramasser le yartsa gumbu
, réputé pour ses vertues médicinales et une importante source de revenues pour les Tibétains de la région.
« En plus de cela, ils ont perdu leur cheptel de nomades, transmis de génération en génération. »
C’est entre 400 et 500 familles qui ont été touchées par la saisie de leurs terres. Il leur a été donnée une maigre compensation financière en regard de ce qu’elles avaient perdu.
« Par le passé, les Tibétains ont demandé de nombreuses fois aux autorités chinoises d’arrêter leurs opérations minières dans cette zone, car elles polluent l’environnement et leurs déchets provoquent des maladies. Mais les chinois n’ont jamais répondu à leurs plaintes, » dit le Tibétain.
D’autres ont aussi été forcés hors de chez eux
En avril 2017, environ 200 familles tibétaines d’une zone de Chamdo ont été ordonnées de quitter leur domicile pour permettre la construction d’un projet non dévoilé du gouvernement. Ils ont été déplacés à leurs frais vers un nouveau lieu de vie. Les familles vivent désormais dans deux villes de chaque côté de la Salouen, Gyalmo Ngulchu en Tibétain, dans les comtés de Dzogang (Zuogang) et Pashoe (Basu en chinois).
Et en Juin 2014, la police a arrêté 60 Tibétains du villages de Dzogang suite à des protestations contre les projets d’exploitation de l’or. Un Tibétain s’était poignardé et jeté du toit pour s’opposer au projet.
Les régions tibétaines sont devenues d’importantes ressources en minéraux pour la croissance économique chinoise, et les opérations minières ont conduit à l’opposition des Tibétains qui accusent les entreprises chinoises d’extraction de violer la spiritualité des lieux et de polluer l’environnement.
Reportage de Dawa Dolma pour RFA’s Tibetan Service. Traduit du Tibétain à l’anglais par Dorjee Damdul. Ecrit par by Richard Finney. Traduction en Français par France Tibet
20 Janvier 2018
La Chine et ses voisins : Comme le Brahmapoutre, le Mékong est menacé par les barrages chinois
Les Hiet, pêcheurs cambodgiens, ont de plus en plus de mal à vivre grâce aux poissons du Mékong : l’immense fleuve qui nourrit des dizaines de millions de personnes est menacé par les nombreux barrages du puissant voisin chinois.
Cet homme de 32 ans, membre de la communauté musulmane Cham, vit sur son bateau dans la province de Kandal, dans le sud du Cambodge. Ses prises diminuent d’année en année.
« Nous ne savons pas pourquoi il y a moins de poissons aujourd’hui », raconte à l’AFP celui qui a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
Le constat est largement partagé tout le long de l’immense fleuve qui prend sa source sur le plateau tibétain, traverse la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam avant de se jeter dans la mer de Chine méridionale.
Avec plus de 4.800 kilomètres de long, le Mékong abrite la biodiversité aquatique la plus importante du monde après l’Amazone, avec notamment 1.300 espèces de poissons.
Et il est vital pour la survie des 60 millions de personnes vivant directement du fleuve en Asie du Sud-Est.
Pourtant, c’est plus au nord que tout se joue: les dirigeants chinois détiennent entre leurs mains l’avenir du fleuve. Le Premier ministre Li Keqiang se rend d’ailleurs mercredi à Phnom Penh, la capitale cambodgienne, pour un sommet régional qui y sera consacré.
Pékin a déjà construit six barrages sur le cours supérieur du Mékong et investi dans plus de la moitié des 11 barrages prévus plus au sud, d’après l’ONG de défense de l’environnement International Rivers.
Les groupes environnementaux estiment que les barrages représentent une grave menace pour l’habitat des poissons et perturbent les migrations et l’écoulement des principaux nutriments et sédiments – sans parler du déplacement de dizaines de milliers de personnes victimes d’inondations.
Si les habitants des pays les plus au sud dénoncent une baisse des stocks de poissons à cause des barrages, les experts estiment qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions complètes étant donné le manque de données de base et la nature complexe de l’écosystème du fleuve.
– Intérêt de la Chine –
En contrôlant le débit en amont, la Chine possède un moyen de pression incroyable. Ainsi en 2016, Pékin a permis au Vietnam d’atténuer les effets d’une grave sécheresse en ouvrant les vannes.
Et les pays d’Asie du Sud-Est ne peuvent pas tenir tête à la Chine sur le plan géopolitique, rappelle Thitinan Pongsudhirak, expert en politique étrangère à l’Université Chulalongkron de Bangkok.
La superpuissance régionale a assis son autorité sur le dossier grâce au forum régional naissant, appelé coopération Lancang-Mékong (LMC). La Chine a offert, pour contenter ses voisins, des investissements le long du Mékong et des prêts à taux réduit.
Cela permet à Pékin de continuer à « saper l’habitat et les moyens de subsistance de millions de personnes en aval », ajoute-t-il.
Les dirigeants des six pays du Mékong participeront au forum LMC cette semaine au Cambodge.
« Nous sommes inquiets que la Chine cherche surtout à mettre en avant ses propres intérêts plutôt que d’instaurer une véritable coopération », explique Maureen Harris, responsable d’International Rivers en Asie du Sud-Est.
Jusqu’ici, les entreprises chinoises ont investi des milliards de dollars dans de nombreux barrages mais n’ont réalisé aucune évaluation environnementale et sociétale complète.
Les appels à la protection du fleuve sont jusqu’ici restés lettre morte en Asie du Sud-Est, où les gouvernements sont impatients de répondre aux besoins énergétiques et ne veulent pas résister à la Chine ou renoncer à de gros contrats.
« Une grande partie des bénéfices seront récoltés par les intérêts financiers et commerciaux impliqués et ce sont les communautés le long du fleuve qui seront affectées », ajoute Maureen Harris.
Ceux qui dépendent directement du Mékong, comme Sles Hiet, n’ont pas droit au chapitre.
« Même s’il y a moins de poissons, nous continuerons car nous n’avons pas d’autres emplois et pas de terres à cultiver », rappelle-t-il. « Nous dépendons uniquement du fleuve Mékong ».
image du village de pêcheurs https://shoesyourpath.com/cambodge-a-pieds-le-long-du-mekong-de-kratie-a-phnom-penh/
image sur le site de la Voix du Nord
Des femmes récupèrent dans les filets le poisson pêché dans le Mékong dans la province de Kandal au Cambodge, le 5 janvier 2018
20 Janvier 2018
PHNOM PENH : Un sommet pour sauver le Mékong, menacé par les barrages chinois
Un sommet des pays riverains du Mékong, mercredi 10 janvier 2018, à Phnom Penh, au Cambodge, pour évoquer la disparition progressive des poissons dans ce fleuve qui nourrit des dizaines de millions de personnes, menacé par les nombreux barrages chinois.
Un sommet régional des pays riverains du Mékong s’est ouvert mercredi 10 janvier au Cambodge pour tenter de régler les inquiétudes liées au fleuve. L’immense cours d’eau, long de près de 4 800 km et qui nourrit des dizaines de millions de personnes, est menacé par les nombreux barrages du puissant voisin chinois.
De nombreux pêcheurs cambodgiens ont de plus en plus de mal à vivre grâce aux poissons du Mékong, pourtant vital à la survie des 60 millions de personnes en Asie du Sud-Est. Il abrite en outre la biodiversité aquatique la plus importante du monde après l’Amazone, avec notamment 1 300 espèces de poissons.
Pourtant, c’est plus au nord que tout se joue : les dirigeants chinois détiennent entre leurs mains l’avenir du fleuve. Le Premier ministre Li Keqiang se rend d’ailleurs mercredi à Phnom Penh, la capitale cambodgienne, pour participer au sommet dédié au fleuve.
Pékin a déjà construit six barrages sur le cours supérieur du Mékong et investi dans plus de la moitié des 11 barrages prévus plus au sud, d’après l’ONG de défense de l’environnement International Rivers.
La mainmise chinoise
Les groupes environnementaux estiment que les barrages représentent une grave menace pour l’habitat des poissons et perturbent les migrations et l’écoulement des principaux nutriments et sédiments, sans parler du déplacement de dizaines de milliers de personnes victimes d’inondations.
Si les habitants des pays les plus au Sud dénoncent une baisse des stocks de poissons à cause des barrages, les experts estiment qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions complètes, étant donné le manque de données de base et la nature complexe de l’écosystème du fleuve.
En contrôlant le débit en amont, la Chine possède un moyen de pression incroyable. Ainsi en 2016, Pékin a permis au Vietnam d’atténuer les effets d’une grave sécheresse en ouvrant les vannes.
Et les pays d’Asie du Sud-Est ne peuvent pas tenir tête à la Chine sur le plan géopolitique, rappelle Thitinan Pongsudhirak, expert en politique étrangère à l’Université Chulalongkorn de Bangkok.
La superpuissance régionale a assis son autorité sur le dossier grâce au forum régional naissant, appelé coopération Lancang-Mékong (LMC). La Chine a offert, pour contenter ses voisins, des investissements le long du Mékong et des prêts à taux réduit.
La rencontre, dans l’Himalaya, entre une petite fille en souffrance et un moine plein d’amour. Un documentaire rayonnant récompensé dans de nombreux festivals.
Formé par le dalaï-lama, le moine bouddhiste Lobsang Phuntsok a été abandonné tout bébé par sa jeune mère célibataire. Recueilli par ses grands-parents, cet enfant turbulent et rebelle a ensuite été envoyé dans un monastère, où il a découvert un rapport différent aux autres. Dans son Himalaya natal, il a fondé la communauté Jhamtse Gatsal – « le jardin de l’amour et de la compassion », en tibétain. Celui-ci accueille quatre-vingt-cinq enfants orphelins ou abandonnés, dont la petite Tashi, 5 ans. Lobsang Phuntsok est persuadé que l’amour peut aider la fillette à surmonter sa violence et sa colère.
La rencontre, dans l’Himalaya, entre une petite fille en souffrance et un moine plein d’amour. Un documentaire rayonnant récompensé dans de nombreux festivals.
14 Janvier 2018
Des images satellites montrent que la Chine pollue le Brahmapoutre
(TibetanReview.net, 15 déc. 2017) – Les travaux en cours sur un projet chinois qui comprend un nouveau barrage (à un stade avancé d’achèvement) couvrant toute la largeur de la rivière Yarlung Tsangpo et un tunnel par lequel l’eau est détournée. Cela pollue la rivière Siang dans l’Etat d’Arunachal Pradesh, dans le nord-est de l’Inde. Rapporté par telegraphindia.com le 14 décembre.
La Chine a longtemps nié être responsable de la couleur de la rivière Siang qui devient noire. Faisant référence aux dernières images satellitaires publiées le 12 décembre par Digital Globe, le vendeur américain d’images spatiales, le rapport indique que la construction de nouveaux barrages massifs sur le Yarlung Tsangpo dans le Tibet gouverné par les Chinois avec un tunnel souterrain était la principale cause de turbidité.
Selon le reportage, les images donnent des indications claires de l’exécution par les Chinois du détournement de la rivière vers le désert aride de Taklamakan au Xinjiang.
L’image satellite montre de la colle en résine polymère pulvérisée dans la zone du projet par un système anti-poussière, ce qui pourrait être à l’origine de la noirceur des eaux du Brahmapoutre et du Siang, d’après le rapport.
Le rapport indique que les images montrent un barrage de 200m bloquant complètement les eaux du Yarlung Tsangpo, connu sous le nom de Siang après son entrée dans l’Arunachal et comme la rivière Brahmpoutre dans le reste de l’Inde. Il indique que l’eau pénètre dans deux bras de rivière de 50 m vers l’ouest de la rivière, et ressort après avoir coulé sur 900 m en aval dans deux petits points de sortie.
Le rapport cite une source anonyme indiquant que le projet en construction se trouvait à 60km à l’Est du canton de Shannan (tibetain: Lhokha) dans la préfecture du même nom au Tibet.
Le Yarlung Tsangpo est originaire du glacier Angsi dans le comté de Purang, dans la préfecture de Ngari (préfecture chinoise: Ali), au Tibet occidental. Il traverse une grande partie du sud du Tibet avant d’entrer en Inde.
14 Janvier 2018
L’armée chinoise s’installe derrière la frontière avec l’Arunachal Pradesh
. Par le Col. Vinayak Bhat (en retraite), le 4 Janvier 2018.
Le nouveau casse-tête indien loin du Doklam : des troupes chinoises aperçues près de la zone d’incursion de Tuting. Il y a également des signes de la présence de 2 brigades supplémentaires de l’Armée Populaire de Libération (A.PL.) dans la ville de Nyingchi [au Tibet, NdT], et une nouvelle voie ferroviaire qui pourrait être opérationnelle cette année.
New Delhi : L’incursion et la tentative des Chinois de construire une route dans le secteur de Tuting dans l’état de l’Arnachal Pradesh constituent un souci de plus pour l’Inde car elles sont étayées par la présence massive de troupes et des infrastructures de l’Armée Populaire de Libération comme cela s’est passé au Doklam.
Les images satellitaires consultées par ThePrint montrent que la Chine a construit des installations susceptibles d’héberger des milliers de soldats de l’A.P.L. et des progrès rapides ont été accomplis dans l’établissement d’une liaison ferroviaire permettant d’acheminer des renforts en un temps record.
entre le Bhoutan et le Myanmar/Birmanie : l’Arunachal Pradesh indien
L’incursion dans le secteur de Tuting a été découverte le 28 décembre, quand des ouvriers chinois ont été aperçus entrain de construire, en toute illégalité, 1 km de voie à l’intérieur du territoire de l’Inde, à l’endroit précis où le Brahmapoutre quitte le Tibet pour pénétrer en Inde.
Un peu plus tard, une patrouille de l’Armée indienne a fait arrêter les travaux et les équipements de construction des Chinois sont restés sur place, du côté indien de cette frontière controversée.
En octobre dernier, ThePrint avait révélé que des images satellites exclusives montraient des troupes chinoises amassées du côté du plateau du Doklam, et ceci bien que, après deux mois d’un face à face acharné, une solution pacifique ait été trouvée le 28 août. Le plateau du Doklam est la zone tri-frontalière entre l’Inde, la Chine et le Bhoutan.
On pense que deux brigades de l’Armée Populaire de Libération – à savoir les Brigades de Montagne 52 et 53 – sont cantonnées dans la ville de Nyingchi, district de Mainling. Cette région très accidentée possède des montagnes dont l’altitude oscille entre 4 000 et 5 000 mètres. La plupart de ses villes et villages se regroupent le long du Brahmapoutre, ou Yarlung Tsanpo comme on l’appelle du côté chinois.
Alors que les jonctions avec Lhassa vers l’ouest et Chengdu vers l’est étaient médiocres par le passé, la construction de routes et de voies ferrées a bondi à la fin des années 90. Les images satellite de Google Earth réalisées le 14 novembre 2017 fournissent un aperçu stupéfiant des infrastructures construites par les Chinois dans cette zone lointaine .
De logements et des garages flambant neufs
Un nombre impressionnant de casernes, de bâtiments et d’entrepôts a été construit pour l’A.P.L. dans la région de Nyinchi au cours des 4 dernières années. Des photos satellite récentes révèlent de nouvelles constructions – selon toute probabilité à destination de l’Armée Populaire de Libération – à proximité de l’aéroport de Mainling.
Il y a 5 vastes bâtiments de trois étages en forme de C, ainsi que 16 grands hangars pouvant abriter aussi bien des véhicules à chenilles que des véhicules à roues. Ces garages et ces bâtiments pourraient desservir une force de quasiment 2 brigades mécanisées. La région de Nyingchi peut aisément accueillir une force comportant une division de plus.
Si l’on considère les divisions du Doklam et de Nyingchi (sans parler d’une division supplémentaire) de l’Armée Populaire de Libération, il faudrait au moins 4 corps d’armées indiens de haut niveau pour combattre sur ce terrain montagneux si un ratio de 1 :6 ou 1 :9 est considéré comme suffisant.
Une nouvelle ligne ferroviaire
La Chine a planifié une ligne ferroviaire entre Lhassa et Nyingchi le long du Brahmapoutre, sensée être achevée à l’horizon 2021. Des rapports disent que cette ligne pourrait atteindre Nyingchi dès 2020, avec une année d’avance.
Vinayak Bhat/ThePrint
Cependant, les images satellite les plus récentes révèlent un tournant inattendu. Des travaux sur la nouvelle gare de Bayi dans la région de Nyingchi sont en cours. Les fondations de la gare et la voie sont achevées.
La plupart des ponts et tunnels le sont également, ce qui laisse supposer que la voie sera opérationnelle dès décembre 2018, si ce n’est même dès le mois de juin de cette année. Il en résultera qu’un trajet de Lhassa à Nyingchi prendra environ 3 heures. Nyingchi, située à peine à 15 km de la frontière, constituerait donc pour l’Inde une sérieuse menace en termes de sécurité.
Une nouvelle route
La nouvelle route menant de Lhassa à Nyingchi a été récemment achevée, d’après des articles du People’s Daily. Cette route, d’une longueur de 410 km traversant des zones à une altitude pouvant aller jusqu’à 3000 m, peut être parcourue en moins de 5 heures.
C’est une autoroute moderne à deux fois deux voies, pouvant assurer un trafic important à une vitesse moyenne de 80 km/h.
Un nouveau barrage
Un nouvel ouvrage hydro-électrique est installé sur la Nyang depuis 2014, aux abords de la ville de Nyangchi. L’ immense réservoir en amont sur la Rivière Nyang a provoqué l’abandon de nombreux petits villages et le déplacement de ses habitants.
Vinayak Bhat/ThePrint
L’héliport
La piste qui fut autrefois sur le territoire de l’Inde Britannique a été promue au rang d’héliport avec des hangars et des surfaces en dur pouvant accueillir au moins 10 hélicoptères de grande taille. Un grand nombre de ceux-ci, pour la plupart des Mi-171 a pu être observé à l’héliport à diverses reprises.
Il y a peu, des hélicoptères d’attaque ont même pu y être observés.
Vinayak Bhat/ThePrint
Un aéroport modernisé
Un aéroport à double vocation a été bâti près de Nyingchi en 2004, avec une piste de 3 km de long sur 60 m de large. Il était principalement utilisé par l’aviation civile et occasionnellement par des avions militaires de reconnaissance.
Cet aéroport a été récemment modernisé avec l’adjonction d’une aire de trafic de 200 m de longueur pour 150 m de largeur et d’un hall d’arrivée. Le point carburant situé derrière les pistes a également été modernisé.
Le Colonel (en retraite) Vinayak Bhat est un vétéran des services secrets de l’Armée Indienne avec une vaste expérience dans l’analyse de l’imagerie satellite. Il a été employé comme interprète en chinois et est un spécialiste de l’Armée Populaire de Libération et des forces armées du Pakistan. Twitter : @rajfortyseven
14 Janvier 2018
L’application iOS du Dalai Lama téléchargée plus de 6500 fois depuis son lancement
Le leader spirituel tibétain qui possède une forte présence sur les réseaux, va encore la renforcer avec le lancement officiel de son application pour iOS appelée simplement « Dalai Lama » jeudi prochain (le 21 décembre, ndt). La date coincide avec la Ganden Ngachö, l’anniversaire de Je Tsongkhapa, fondateur de la lignée Gelukpa.
La nouvelle application a toutes les fonctionnalités existantes de sa version web, dalailama.com en ce qui concerne le contenu, mais avec une interface utilisateur beaucoup plus lisse et facile pour les utilisateurs accédant au contenu via des appareils mobiles. « Restez à jour avec ce que fait Sa Sainteté, ses voyages et ses enseignements. Obtenez des nouvelles officielles, des vidéos et des photos du bureau de Sa Sainteté, y compris des flux vidéo en direct quand ils sont disponibles « , a déclaré le site officiel.
Depuis son lancement, l’application gratuite a été téléchargée 6663 fois et affiche une note de 4,4 sur 5 sur l’App Store au moment du reportage. L’application est compatible avec iOS 10.0 ou ultérieur sur iPhone, iPad et iPod touch. La version Android devrait être lancée prochainement.
Exsangus, utilsateur de l’application a laissé la critique suivante : « C’est une application dont notre monde a tant besoin en ce moment. Il y a tellement de contenu merveilleux, y compris de longues vidéos de conférences données par le Dalaï Lama, qui enseigne la compassion et la bienveillance. Télécharger cette application n’a pas seulement amélioré ma vie, mais la vie de ceux qui m’entourent. Il y a très peu d’applications qui peuvent rendre le monde meilleur. C’est l’une d’elle. »
Un autre utilisateur Zappoblappo a écrit: « J’adore cette application ! Cela me procure de la joie, m’aide à améliorer mon point de vue sur la vie et fournit un lien social incroyablement pratique au Dalaï Lama. »
L’application Dalai Lama, cependant, comme sa version Web a été interdite dans le Tibet et la Chine occupée et n’est pas disponible dans l’Appstore en Chine. Alors que l’interdiction semblait inévitable à la Chine qui interdit tout contenu lié au dirigeant tibétain exilé, le groupe de défense des droits de l’homme Campaigns for Tibet’s President a fait une remarque à la société de technologie connue pour sa docilité avec Pékin. Il a interrogé le PDG d’Apple, « Hey @tim_cook, l’application Dalai Lama serait-elle disponible pour les Tibétains au #Tibet et en Chine? », a tweeté Matteo Mecacci.
10 Janvier 2018
Tashi Wangchuk, accusé d’«incitation au séparatisme» risque 15 ans, droit garanti par la constitution chinoise…
Un Tibétain jugé en Chine pour avoir tenu à sa langue [ tibétaine ], dans un documentaire
Tashi Wangchuk, dont le procès s’est déroulé jeudi, risque quinze ans de prison pour avoir affirmé à visage découvert dans une vidéo que Pékin menait une politique larvée de sinisation de sa minorité ethnique dans un documentaire
La vidéo ne dure que neuf minutes, mais elle est exceptionnelle, tant sur le fond que sur la forme. Diffusée fin 2015 par le New York Times, elle raconte l’histoire de Tashi Wangchuk. Du début à la fin, on suit ce Tibétain de 32 ans qui tentait alors, par tous les moyens légaux, d’alerter l’opinion publique sur le recul de sa culture et de sa langue face au mandarin, l’officielle de la Chine et que Pékin impose de plus en plus dans les régions tibétaines où, théoriquement, l’éducation dans les écoles est censée être bilingue. Tourné en partie dans sa province natale de steppes du Qinghai, d’où est également originaire le dalaï-lama, le mini-documentaire avait frappé par la beauté de ses images. Mais surtout, Tashi Wangchuk avait pris un risque fou en s’exprimant face à la caméra à visage découvert.
Deux ans après ce courageux témoignage complètement inédit en Chine, Tashi Wangchuk a été jugé jeudi pour «incitation au séparatisme» lors d’un procès qui n’aura duré que quatre heures et demie. Le Tribunal populaire intermédiaire de Yushu, sa ville d’origine, n’a pas encore rendu son jugement. Mais le Tibétain risque quinze ans de prison pour s’être confié au journal le plus puissant de la planète. «Tashi a dit qu’il était innocent et qu’il n’avait aucune motivation séparatiste, a expliqué à Libération l’un de ses deux avocats, Liang Xiaojun, qui le défend depuis la mi-2016. Qui sait quand tombera le verdict. Cela fait déjà deux ans qu’il est en détention, mais le dénouement pourrait toutefois intervenir assez vite.»
Calvaire.
L’issue du procès, elle, fait peu de doute. En Chine, les affaires abordant les questions sensibles, comme celle des droits des 56 minorités ethniques reconnues par le régime communiste, s’achèvent presque toujours sur un verdict de culpabilité. Son calvaire avait commencé dès la mise en ligne du film. «En politique, quand une nation veut en éliminer une autre, elle doit d’abord faire disparaître sa langue et son écriture», disait-il dans la vidéo. Deux mois après, ce commerçant qui vendait des produits artisanaux et des champignons médicinaux à Yushu avait été mis en prison. Jeudi, la vidéo a été diffusée lors du procès. Et présentée par les juges comme la principale pièce à charge. «Après sa mise en ligne sur Internet, elle a été partagée par de nombreux médias étrangers, ainsi que par des sites antichinois […]. En la propageant de cette façon malicieuse, ils ont diabolisé l’image internationale de la Chine», a affirmé le tribunal. «M. Tashi avait insisté pour être nommément cité dans ces interviews. Selon lui, c’était la seule façon pour que son témoignage fasse sens pour les lecteurs», s’est défendu le New York Times dans un récent article. Selon le quotidien américain, le Tibétain n’a jamais milité pour l’indépendance de sa région, mais pour une autonomie politique et culturelle dans le giron chinois, comme c’est théoriquement le cas.
Après la chute de l’empire chinois en 1911, la région avait toutefois été de facto indépendante pendant les quatre décennies suivantes. Mais la Chine est intervenue militairement au Tibet en 1950. Depuis, Pékin assure avoir apporté de meilleures conditions de vie, y compris en matière d’éducation. «En 2012, le Tibet est devenu la première région de Chine où les enfants bénéficient d’une scolarité obligatoire entièrement gratuite pendant quinze ans […]. L’éducation bilingue, avec le tibétain comme langue principale, est très développée au Tibet», lit-on par exemple dans un livre officiel publié en 2014.
«Bidon».
Mais de nombreux Tibétains accusent le gouvernement chinois de mener une politique de sinisation. Celle-ci se caractérise selon eux par une répression religieuse et culturelle, avec des programmes gouvernementaux pour sédentariser les Tibétains nomades et attirer des Chinois hans (l’ethnie majoritaire dans le pays) sur ces hauts plateaux. «Dans toutes les régions tibétaines, de l’école élémentaire au lycée, il n’y a plus qu’un seul cours dans notre langue, raconte Tashi Wangchuk dans le mini-documentaire. Désormais, la seule façon d’étudier la culture tibétaine, c’est de devenir moine.»
Bien avant le procès, l’affaire avait déjà pris une tournure internationale avec les condamnations de Human Rights Watch et d’Amnesty International. Cette dernière a dénoncé un procès «bidon». De leur côté, un journaliste du New York Times et cinq diplomates occidentaux ont tenté de pénétrer jeudi dans la salle d’audience, sans succès. «A l’entrée, on nous a dit qu’il n’y avait que vingt-quatre sièges et qu’ils étaient déjà tous pris !» témoigne l’un d’eux, joint jeudi par téléphone à son retour à Pékin. Seuls trois proches de l’accusé, sur la petite douzaine qui attendait dehors, ont pu assister à la séance.
image :Tashi Wangchuk à Yushu, le 24 juillet 2015. Photo Gilles Sabrie. The New York Times-Redux-REA
1er Janvier 2018
SARNATH / BENARES ( INDE) : « Utiliser l’intelligence humaine pour promouvoir la Paix et non la violence » demande le Dalaï Lama lors de la conférence sur « L’esprit dans l’école philosophique indienne… »
Sa Sainteté le Dalaï Lama, chef spirituel tibétain a demandé samedi au monde de résoudre les conflits par le dialogue et d’utiliser l’intelligence humaine pour promouvoir la paix, et non la violence.
En inaugurant une Conférence internationale de deux jours sur «L’esprit dans l’école philosophique indienne de la pensée et de la science moderne», Sa Sainteté a souligné : «Maintenant nous entrons dans le 21ème siècle et depuis des centaines d’années, nous avons utilisé l’intelligence humaine d’ une manière vraiment destructive. Le concept de guerre existe chez les êtres humains, pas chez les animaux. Maintenant, cette pensée centenaire est dépassée selon la nouvelle réalité. Notre merveilleuse intelligence est devenue un outil de la colère et demeure égo centrée.»
Nous avons tous le même langage humain et le même cerveau aussi nous pouvons partager notre expérience pour promouvoir la paix intérieure,»déclare Sa Sainteté, ajoutant que la paix intérieure est la clé du bien-être physique.
Sa Sainteté a également parlé des dangers d’un deuxième niveau de différences telles que les pays et les religions, et a souligné que notre avenir dépend du bien-être des autres.
«7 milliards d’êtres humains doivent coexister sur cette planète. L’avenir de l’est, l’ouest et le nord et le sud dépendent les uns des autres. Les frontières nationales ne sont plus si pertinentes compte tenu des nouveaux problèmes tels que le réchauffement global et les changements climatiques », déclarait-il.
Il demandait aux participants de discuter des moyens d’introduire l’ idée de la compassion parmi la jeune génération. «Notre objectif principal est de discuter de la façon de présenter à la jeune génération, davantage d’esprit de compassion combiné à l’intelligence.»
Apprendre à gérer nos émotions ne concerne pas le nirvana ou la prochaine vie. mais juste le fait d’ atteindre le bonheur et la santé dans cette vie, précise-t-il.
Réitérant son engagement le plus récent à faire revivre les anciennes connaissances indiennes, Sa Sainteté a déclaré: «La connaissance de l’esprit et de la psychologie indienne est très pertinente aujourd’hui. La pratique de shamatha et vipasana, inclut automatiquement la connaissance des émotions de l’esprit. Le but même de vipasana est d’analyser la réalité et celui de shamatha de canaliser notre énergie mentale. Ceux-ci proviennent traditionnellement de textes religieux. Maintenant, nous devrions les considérer comme un sujet académique pour nous aider à affronter nos émotions destructrices.»
Le lauréat du prix Nobel, âgé de 82 ans, a encouragé les participants à faire des efforts sérieux pour promouvoir la paix intérieure et le sentiment d’unité des 7 milliards d’êtres humains pour un 21ème siècle paisible.
«Ce siècle devrait être un siècle de dialogue pour inaugurer un monde pacifique. J’espère que ce genre de conférence examinera et discutera sérieusement de la crise actuelle. C’est le début du 21ème siècle, nous faisons des efforts avec vision et plan systématique, il y a possibilité de certains changements. »
La conférence de deux jours qui s’est tenue à l’Institut Central des Hautes Etudes Tibétaines a réuni plus de 150 délégués indiens et environ 70 délégués étrangers.
Image 1 : Sa Sainteté le Dalaï Lama inaugure une conférence de deux jours sur «L’esprit dans l’école philosophique indienne de pensée et de science moderne» à l’Institut Central des Hautes études Tibétaines, Sarnath, Varanasi, 30 décembre 2017./DIIR
Images 2 et 3 :Sa Sainteté le Dalaï Lama s’exprimant lors de la Conférence internationale sur «L’esprit dans l’école philosophique indienne de pensée et de science moderne» à l’Institut central des hautes études tibétaines, Sarnath, Varanasi, 30 décembre 2017. Photo / Tenzin Jigme /
1er Janvier 2018
INDE / CHINE : BRAHMAPOUTRE et EAUX BOUEUSES … explications transfrontalières sur fond de vues satellitaires !
La Chine a riposté mercredi aux affirmations des médias indiens concernant les eaux boueuses du Brahmapoutre, provenant du Tibet occupé et traversant l’Arunachal Pradesh en Inde, expliquant que les projets de tunnels n’ en étaient pas responsables mais causés mais par des tremblements de terre dans les régions tibétaines en novembre.
La porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, rappelait qu’un séisme de magnitude 6,9 survenu à la mi-novembre a frappé la région près du Comté de Mainling, au Tibet, entraînant une turbidité dans le cours inférieur de la rivière. Elle précise : « Après le tremblement de terre, nous avons surveillé la qualité de l’eau du Yarlung Zangpo (nom tibétain pour Brahmapoutre) et les résultats ont montré que cette qualité répondait aux normes de l’eau de classe III. »
« Cette présence de boues est causée par des facteurs naturels, ce n’est pas un accident d’origine humaine, j’ai remarqué que les autorités professionnelles indiennes ont fait une analyse et éclaircit la situation », précisait la porte parole, faisant référence aux rapports sur les glissements de terrain de deux chercheurs du Centre national des Sciences biologiques (NCBS) et Ashoka Trust pour la recherche en écologie et environnement (ATREE). Les résultats de la recherche indienne montrent que les glissements de terrain induits par le séisme sur la rivière ont duré plus de trois semaines et ont entraîné une turbidité dans les tronçons inférieurs de la rivière Siang – nom local du Brahmapoutre – dans l’Arunachal Pradesh.
« Cet événement n’ implique aucun jeu déloyal. Cependant, la turbidité induite par les glissements de terrain disparaît généralement en moins d’une semaine. Nous examinons donc la situation à l’aide d’images satellitaires, car la zone touchée ne se trouve pas sur notre territoire. Nous obtiendrons bientôt une image plus claire», a déclaré à l’Indian Express, Pradeep Kumar, de la gestion des rivières dans la Central Water Commission.
Des chercheurs indiens ont également fait référence à des images capturées le 10 décembre [ 2017 ]par le satellite Sentinel-2 de l’Agence spatiale européenne , images qui montrent la progression des glissements de terrain ainsi ainsi que des blocages de la rivière Yarlung-Tsangpo à trois endroits dans le district de Bayi, dans le Tibet occupé.
Les experts craignent que les trois lacs formés lors des glissements de terrain ne se fondent plus qu’ en un seul et enclenchent des inondations dans les zones en aval, comme en l’ an 2000, lorsqu’un glissement de terrain massif sur le Yigong-Tsangpo, avait créé un réservoir naturel de 90 mètres de profondeur sur 2,5 kilomètres carrés, entraînant la disparition de plus de 50 villages dans l’Arunachal Pradesh et l’Assam en Inde, en conséquence de de ces débordements du Brahmapoutre.
Hua Chunying, la porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères de Chine a déclaré hier que son Gouvernement maintiendra la communication avec l’Inde au sujet du traîtement des lacs engendrés par les glissements de terrain sur le Yarlung Tsangpo.
Traduction France Tibet
LA CHINE ALERTE L’INDE SUR LES DANGERS DES LACS ARTIFICIELS
Le séisme de magnitude 6,4 qui a secoué le Tibet le mois dernier a entraîné la formation de trois grands lacs artificiels alimentés par la rivière Yarlung Tsangpo, connue sous le nom de Brahmapoutre à son entrée en Inde, selon l’ annonce du 26 décembre de l’ agence PTI, citant un fonctionnaire du ministère chinois des Affaires étrangères. Ces lacs énormes, formés par des glissements de terrain, soulèvent des inquiétudes quant à une inondation soudaine du côté indien, selon le ministère. La Chine s’est engagée à tenir l’Inde informée de leur évolution.
L ‘ étendue et le volume de l’eau dans ces lacs doivent encore être vérifiés. Mais l’ énorme accumulation dé l’ eau fait craindre que, si les lacs se rejoignent ou ébordent, ce serait des millions de personnes résidant le long des rives de la rivière dans les états indiens d’Arunachal Pradesh et d’Assam en aval, qui seraient gravement touchés.
« La partie chinoise, à travers les canaux existants, maintiendra la communication avec la partie indienne au sujet des rivières transfrontalières », déclare Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, à Pékin.
Elle déclarait que la vérification par les autorités chinoises avait révélé que les lacs se trouvaient sur la partie orientale de la frontière entre l’Inde et la Chine.
Se référant aux lacs détectés par satellite, Hua ajoute : » Il s’ agit de la conséquence de facteurs naturels. Ce n’est pas un accident d’origine humaine. »
La Chine avait précédemment rejeté les informations des médias selon lesquelles l’eau hautement polluée dans la rivière avait été causée par des tentatives de construction d’un tunnel massif pour détourner l’eau vers la région aride voisine du Xinjiang.
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SAN FRANCISCO : « Les souhaits de ma famille ont été satisfaits » interview de Lhamao Tso, épouse du cinéaste Dhondup Wangchen juste réfugié après son évasion réussie …
Le 25 décembre, le cinéaste tibétain Dhondup Wangchen arrivait à San Francisco sain et sauf, après sa fuite du Tibet où il avait été emprisonné pendant six ans pour avoir produit le film intitulé « Leaving Fear Behind », documentant les conditions de vie des Tibétains. Le 28 décembre, Tashi Wangchuk, journaliste de Radio Free Asia -RFA-, questionnait Lhamo Tso, épouse de Wangchen, sur ses sentiments après leurs retrouvailles.
RFA: Quand Dhondup Wangchen est arrivé en Amérique, qu’est-ce qui vous a traversé l’esprit?
Lhamo Tso:Cela faisait dix ans, deux mois et dix jours que nous nous étions vus pour la dernière fois. Et maintenant, après tant d’années, nous nous sommes finalement retrouvés ce 25 décembre. En général, c’est une cause de joie parce que c’est un jour nouveau pour nous en tant que famille. Mais en même temps, c’est un sentiment de joie mêlé de chagrin. Cela fait trois jours que nous nous sommes retrouvés, mais nous nous demandons toujours si c’est vrai.
RFA : Qu’ ont dit Dhondup Wangchen et les enfants lorsqu’ils se sont vus? Quels étaient leurs sentiments?
Lhamo Tso: Dans le passé, je pensais que les enfants oubliaient et avaient peu de souvenirs. Mais quand Dhondup Wangchen est arrivé en personne et les a étreint, et a parlé avec eux, j’ai vu que leurs visages changeaient. Leur façon de parler a également changé. Je n’ai jamais vu un tel changement dans leurs manières. Alors maintenant, quand je pense à eux, je sens qu’ils ne sont pas seulement des enfants. Ils sont comme des adultes, avec les mêmes sentiments de chagrin d’ avoir autant « manqué » leur père. Ils couraient souvent en sautant et demandaien t: «Quand notre père rentrera-t-il à la maison? Demain ou peut-être après demain?» Même maintenant, je suis dans un état de joie et de tristesse mélangés.
RFA : Qui l’a aidé à s’échapper avec succès?
Lhamo Tso:Principalement son frère aîné Jamyang Tsultrim en Suisse, son ami Wangpo Tethong et plusieurs autres amis. C’était aussi grâce à tous ceux qui avaient aidé à la production et à la promotion de son film dès le début. Il y a eu aussi des personnes qui ont aidé au sein de divers gouvernements, qui manifestaient un intérêt particulier pour son cas et qui ont écrit au gouvernement de la Chine, demandant sa libération. À tous ces amis et sympathisants – à tous ceux qui ont aidé de bien des façons pour me soutenir -, j’aimerais dire «merci» du fond du cœur.
RFA : Y a-t-il autre chose que vous aimeriez dire ?
Lhamo Tso :A travers cette interview, je voudrais aussi dire «merci» à ces amis, hommes et femmes, qui ont manifesté leur soutien à mon mari Dhondup Wangchen. Pour ceux qui vivent dans d’autres pays, pour ceux qui m’ont appelée au téléphone, et pour ceux d’entre vous qui nous ont fait savoir que nous étions dans leurs cœurs, même si vous étiez dans l’incapacité de l’aider : je vous suis reconnaissante d’avoir partagé vos sentiments et vos préoccupations pour nous, cela m’a aidé à accroître ma volonté et m’a montré, que dans vos coeurs, vous aviez le même souhait pour la réunion de notre famille.
Aujourd’hui, je pense que les voeux de ma famille sont pleinement exaucés et je tiens à dire que je ne me suis jamais sentie aussi heureuse. qu’aujourd’hui.
image : Dhondup Wangchen et Lhamo Tso (3ème et 4ème à partir de la droite) s avec leurs enfants à San Francisco après l’évasion de Wangchen du Tibet, le 25 décembre 2017.
Traduit du tibétain par Benpa Topgyal.
1er Janvier 2018
Un prisonnier politique malade interrogé pour avoir prétendument partagé des informations à l’extérieur du Tibet
Les autorités chinoises ont assigné à résidence un ancien prisonnier politique tibétain après l’avoir interrogé pendant des heures pour avoir prétendument envoyé des informations hors du Tibet, a rapporté le Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie (TCHRD).
Shonu Palden, 40 ans, aurait été interrogé sur un rapport publié le 18 décembre par l’organisationTCHRD, basée à Dharamshala, détaillant les difficultés auxquelles lui et sa famille ont été confrontés suite à son emprisonnement et le refus d’admission à l’ école de sa fille de 8 ans.
« Les officiers [chargés de l’interrogatoire] ont insisté sur le fait qu’il y avait un » objectif politique « derrière ce partage d’informations avec des étrangers », selon une source fiable |[qui s’est adressée] à TCHRD sous couvert d’anonymat.
Ce père de trois enfants, assigné à résidence par les autorités chinoises du canton de Machu dans la Préfecture autonome tibétaine de Kanlho de la province de Gansu, a été « sévèrement réprimandé » pour avoir partagé des « détails superflus » avec des étrangers.
Selon le rapport du TCHRD, il a été convoqué au poste de police du canton de Bhelpan à 10 heures (heure locale), où il a été interrogé par la police et un groupe d’officiers du Bureau de la Sécurité Publique (PSB) du Comté et de la préfecture jusqu’à 19 heures. (heure locale) hier.
Dans le cadre d’une enquête plus approfondie, le PSB a confisqué son téléphone et lui a ordonné de ne pas quitter son domicile jusqu’à nouvel ordre.
Tout en exhortant les autorités chinoises à cesser les actions de représailles contre Shonu et à lui fournir des soins médicaux appropriés, le TCHRD a déclaré: « Il est inacceptable qu’un enfant soit puni pour les activités politiques de son père. Les autorités chinoises ne peuvent plus ignorer et discréditer les griefs authentiques et toujours croissants des Tibétains en les plaçant sous le sceau trompeur des soi-disant «crimes de sécurité nationale».
L’ancien prisonnier politique âgé de 40 ans avait été libéré le 24 juillet 2013 avant la fin de sa peine d’emprisonnement, afin d’éviter sa mort en détention et a dû resté alité depuis lors, en raison de sévères tortures subies et de mauvaises conditions de détention dans la prison chinoise.
Il avait été arrêté le 18 juin 2012 et condamné à deux ans et neuf mois de prison pour avoir mené les manifestations de mars 2008 dans le Comté de Machu.
Image : Shonu Palden, prisonnier politique malade interrogé pour avoir prétendument partagé des informations à l’extérieur du Tibet.
[Jeudi 28 décembre 2017 18h12]
DHARAMSHALA, 28 décembre
APACT
Association Humanitaire exclusivement composée de bénévoles qui vient en aide aux réfugiés tibétains qui mènent la vie de l'exil et du dénuement dans les camps installés depuis 60 ans en INDE et au NEPAL.