28 Février 2013
Une lettre ouverte chinoise demande aux législateurs de ratifier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Plus d’une centaine d’éminents universitaires chinois, des journalistes, des avocats et des militants ont signé une lettre ouverte demandant à leur législateur national de ratifier un traité important concernant les droits humains, une semaine avant la séance inaugurale de la 12e Assemblée populaire nationale à Pékin.
La lettre, considérée comme le dernier défi d’intellectuels désireux de restreindre le pouvoir arbitraire du Parti communiste, a été publiée sur plusieurs sites Web, blogs et forums Internet chinois de premier plan, mais ont souvent été rapidement supprimés.
"Nous faisons solennellement et publiquement la proposition suivante, en tant que citoyens de la Chine, que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (ICCPR) soit ratifié, dans le but de promouvoir et d’établir les principes des Droits de l’Homme et du constitutionnalisme en Chine", est-il écrit au début de la lettre.
Pékin a signé le traité en 1998, mais le parlement chinois n’a jamais ratifié le document. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui fait partie de la Charte internationale des Droits de l’Homme mise en place par les Nations Unies, oblige les pays qui ont choisi de le signer et de le ratifier, de respecter la liberté d’expression, de réunion, de religion, le droit à un procès équitable, entre autres.
La ratification du traité ferait "promouvoir et mettre en place les principes d’un pays fondé sur les Droits de l’Homme et une Chine gouvernée par sa Constitution", est-il écrit dans la pétition. "Nous craignons que, en raison de l’absence de soutien des droits humains et l’absence de respect et d’assurance des garanties fondamentales pour la liberté des individus, les droits et la dignité, si une crise de grande ampleur éclate, toute la société s’effondre dans la haine et la brutalité".
La pétition dit qu’il y a un "écart considérable" entre la situation en Chine et les exigences des traités internationaux des Droits de l’Homme. Elle invite le Conseil d’État à soumettre une proposition à l’Assemblée nationale populaire, qui ensuite devrait ratifier le traité immédiatement. Si l’Assemblée nationale populaire ne peut pas le faire cette année, elle doit en expliquer les raisons et fournir un calendrier pour la ratification.
La prochaine réunion de l’Assemblée populaire nationale verra l’installation de Xi Jinping en tant que président de la Chine, succédant à Hu Jintao.
En décembre, la plupart de ces mêmes intellectuels avaient également signé une lettre ouverte bien sentie demandant des réformes politiques en Chine, y compris un système judiciaire indépendant et un changement démocratique significatif.
"Si les réformes du système dont la société chinoise a urgemment besoin continuent d’être insatisfaites et stagnent sans progrès", mettait en garde la lettre en décembre, "alors la corruption officielle et l’insatisfaction dans la société vont monter jusqu’à un point de crise et la Chine aura de nouveau raté l’occasion d’une réforme pacifique, et se glissera dans la turbulence et le chaos de la révolution violente".
Toutefois, les chances que l’Assemblée ratifie le Pacte sont minces, selon les experts de la Chine.
Nicholas Bequelin, chercheur à Hong Kong pour Human Rights Watch a dit au New York Times que le gouvernement chinois "paraît réticent" à ratifier le traité, bien qu’il dise depuis des années qu’il se prépare à le faire.
"Le gouvernement chinois a signé le Pacte international relatif aux droits civils et politiques en 1998, mais la ratification par l’Assemblée législative apporterait une plus grande attention internationale par le biais d’un comité de suivi", a déclaré Bequelin.
La lettre ouverte devait être publiée dans un journal chinois de premier plan ce jeudi, selon le China Media Project de l’Université de Hong Kong, mais les censeurs l’ont découverte et donc, précédemment, il y a eu des fuites.
Source : Phayul, 27 février 2013.
27 Février 2013
Sangdag s’immole par le feu le 25 février 2013 à Ngaba.
Sangdag, moine du monastère de Dhiphu Gon Gelek Terzoe, s’est immolé par le feu le 25 février 2013 vers 10h30 (heure locale) dans une des rues principales du district de Ngaba [1], protestant ainsi contre le maintien de l’occupation du Tibet par la Chine.
"Peu de temps après que Sangdag ait mené sa manifestation, le personnel de la sécurité chinois est arrivé sur les lieux et a arrosé les flammes sur son corps", rapporte le monastère de Kirti en Inde.
"Il a été emmené dans un hôpital à Ngaba mais peu de temps après la police chinoise l’a emmené ailleurs".
D’autres détails et sa condition actuelle ne sont pas connus.
"Une présence policière très importante dans la ville a été rapportée à la suite de la manifestation mais actuellement, cela se serait détendu", selon Free Tibet.
Le monastère de Dhiphu Gon Gelek Terzoe, fondé par Dhiphu Choele, regroupe actuellement 500 moines environ.
Sources : Central Tibetan Administration, Phayul, Radio Free Asia et The Tibet Post International, 26 février 2013.
26 Février 2013
Tsesung Kyab s’immole par le feu le 25 février 2013 à Luchu.
Tsesung Kyab s’est immolé par le feu le 25 février 2013 vers 13h30 (heure locale). Ce jeune homme de 27 ans s’est mis le feu dans la cour du temple du monastère de Shitsang (Shedup Choekhorling) à Luchu.
Cette immolation coïncide avec le jour auspicieux de Chotrul Monlam Chenmo (Choenga Choepa), Festival des lampes à beurre. (Traditionnellement, les Tibétains créent des lampes à beurre avec des symboles auspicieux et des expositions élaborées dans des lieux publics. Les lanternes sont allumées pour célébrer le 15ème jour du 1er mois de la nouvelle année tibétaine). Elle a eu lieu pendant l’observation des rites religieux au monastère de Shitsang.
Tsesung Kyab est originaire du village de Choekor, comté de Luchu. Il est cousin direct de Pema Dorjee qui s’est lui-même immolé, exactement à cet endroit, le 8 décembre 2012.
Au cours de l’immolation de Tsesung Kyab, la police, présente lors de la cérémonie de prières, a tenté d’éteindre les flammes. Cependant, alors que Tsesung Kyab était déjà en flammes, des Tibétains ont empêché la police d’intervenir davantage. Il est décédé sur le lieu même. Ensuite, le corps a été emmené au village de Choekhor.
Sources : The Tibet Post International, Phayul, 25 février 2013.
25 Février 2013
Phakmo Dhondup s’immole par le feu, le 24 février 2013, à Bayen.
Le 24 février 2013, Phakmo Dhondup, jeune moine de 20-22 ans, s’est immolé par le feu sur le site du monastère de Jachung, comté de Bayen.
Il a été immédiatement emmené (par les moines du monastère) vers un hôpital proche, portant de graves brûlures. On ne sait pas s’il est décédé.
"Vers 20h (heure locale), il s’est auto-immolé pour protester contre la ligne dure de la politique chinoise menée au Tibet", selon une source parlant à Radio Free Asia. "Il a immédiatement été emmené à l’hôpital local et y est traité".
Phakmo Dhondup vivait dans le village de Haut Sakar, près du monastère de Jachung. Ce monastère est l’un des plus importants de la tradition Gelugpa en Amdo.
"Des moines du monastère font des prières particulières pour son rétablissement", poursuit cette même source. "Au même moment plusieurs centaines de forces de la sécurité sont arrivées au monastère et ont imposé des restrictions".
Phakmo Dhondup laisse Shawo, son père et un frère (ou une sœur) aîné(e).
Vingt-deux des Tibétains connus qui se sont immolés jusqu’ici étaient âgés de 18 ans ou moins.
Les auto-immolations de la nouvelle génération de Tibétains nés sous la loi chinoise "adressent un message non équivoque au monde sur la gravité de la situation au Tibet" a dit Dicki Chhoyang, Ministre de l’information et des relations internationales dans l’Administration Centrale Tibétaine située à Dharamsala, lors d’une réunion à Genève précédent la session 2013 du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. Elle a affirmé que la Chine devait être tenue pour responsable des engagements qu’elle a pris vis-à-vis de l’organisme mondial afin d’améliorer son bilan en matière de droits.
Sources : Phayul, Voice of America, et Radio Free Asia , 24 février 2013, The Tibet Post International, 25 février 2013.
22 Février 2013
Rinchen et Sonam Dhargye s’immolent par le feu le 19 février 2013 à Kyangtsa, Comté de Dzoege.
Rinchen, âgé de 17 ans et Sonam Dhargye, âgé de 18 ans, se sont immolés par le feu le 19 février 2013 afin de protester contre l’occupation chinoise et la répression menée par le gouvernement chinois au Tibet.
Ceci s’est déroulé vers 21h30 (heure locale), dans la municipalité de Kyangtsa, comté de Dzoege [1].
Les jeunes hommes étaient tous deux originaires du village de Gardong.
On ne sait pas exactement quels slogans ils ont crié. Ils sont décédés sur le lieu même de l’immolation. Leurs corps ont été emmenés dans leurs familles. Des sources rapportent que la famille et les proches espèrent pouvoir mener les rites et rituels religieux sans aucune interférence des autorités chinoises.
Le père de Rinchen se nomme Dhondup Tsering, sa mère décédée s’appelait Aadon. Le père de Tsering Dhondup se nomme Sonam Dhargye et sa mère Takho.
Dans leur enfance, Rinchen et Sonam Dhargye sont allés ensemble à l’école primaire de Kyangtsa. Ensuite, Rinchen est allé dans une autre école à Lunggu (Wenghuan) pendant quelques années. Il y a à peu près un an, il est allé au Qinghai, où il a travaillé. Au moment de son immolation, Rinchen était en vacances du Nouvel An (Losar) chez ses parents à Kyangtsa.
Sources : Tibetan central Administration, TCHRD, Phayul, The Tibet Post International, Radio Free Asia, 20 février 2013.
18 Février 2013
Namlha Tsering s’est immolé par le feu le 17 février 2013 à Labrang.
Afin de protester contre la politique répressive chinoise au Tibet, Namlha Tsering s’est immolé par le feu le 17 février 2013 vers 17h30 (heure locale) dans le Comté de Labrang, en face du cinéma, entre des voitures circulant sur la rue principale, très animée, de Labrang.
Selon des sources locales non confirmées, Namlha Tsering n’aurait pas survécu à ses blessures.
Des informations non confirmées précisent que la police chinoise et le personnel paramilitaire sont arrivés immédiatement sur les lieux, ont emmené le corps et auraient ensuite annoncé son décès.
"Les autorités chinoises ont immédiatement nettoyé l’endroit quelques minutes après l’incident, ce qui permettait de montrer une situation normale, laissant circuler les voitures et prétendre qu’il ne s’était rien passé du tout", ont raconté des sources à Tibet Post International.
Peu de temps après, des forces armées paradaient à l’endroit même de l’immolation.
Namlha Tsering, aussi connu sous le nom de Hoba, était âgé de 49 ans. Il habitait la municipalité de Gengya, reliée au monastère de Labrang. Il était marié et avait 4 garçons, l’aîné d’entre eux est moine.
Sources : The Tibet Post International, , Radio Free Asia, Phayul, Free Tibet , 17 février 2013.
14 Février 2013
Lobsang Namgyal s’immole par le feu le 3 février 2013 à Ngaba.
Selon des témoignages confirmés, un moine tibétain s’est immolé par le feu le 3 février 2013, dans la région de Ngaba , pour protester contre la poursuite de l’occupation du Tibet par la Chine.
Lobsang Namgyal, 37 ans, moine du monastère de Kirti est devenu le 100ème Tibétain connu s’étant auto-immolé depuis 2009.
A cause de l’immense répression sécuritaire dans la région, la nouvelle de la manifestation de Lobsang Namgyal n’a atteint l’exil que le 13 février, jour observé par les exilés tibétains dans le monde entier comme le 100ème anniversaire de la Proclamation de l’Indépendance par le 13ème Dalaï Lama.
Selon le monastère de Kirti à Dharamsala, Lobsang Namgyal s’est lui-même mis le feu à proximité du bâtiment de la police locale à Dzoege, vers 6 h du matin (heure locale). Il est décédé sur les lieux.
"Lobsang Namgyal, la proie des flammes, a scandé des slogans pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï Lama alors qu’il courait vers le bâtiment de la police locale", rapporte le monastère de Kirti, dans un communiqué citant des sources de la région.
L’identité de Lobsang Namgyal a été confirmée après que la police chinoise ait trouvé sa carte d’identité et une lettre à l’intérieur d’un sac près du lieu de l’immolation. Le contenu de la lettre n’est pas encore connu.
"Le personnel de sécurité chinois à retiré le corps du site et a effectué sa crémation, sans en informer les membres de sa famille", a déclaré le monastère de Kirti. "Seules ses cendres ont été remises".
En septembre 2012, Lobsang Namgyal avait brusquement disparu pendant deux semaines, occasionnant d’intenses recherches de la part des membres de la famille et des amis. Il a été découvert plus tard qu’il avait été placé en détention par le personnel de sécurité chinois pour des raisons inconnues.
A son retour, les autorités locales chinoises, lui ont rendu difficile la continuation de son séjour au monastère et il a été forcé de vivre avec ses parents dans les pâturages nomades. Cependant, les autorités chinoises ont suivi ses mouvements et ont continué de le harceler, note le communiqué.
Avant de procéder à son auto-immolation de protestation, Lobsang Namgyal serait venu au monastère de Kirti pour offrir des prières.
A l’heure actuelle, tous les mouvements de sa famille sont étroitement surveillés par la police et leurs appels téléphoniques sont surveillés, ajoute le communiqué. Son plus jeune frère, le moine Lobsang Sangay, a également été détenu pendant quelques jours suite à la manifestation.
Lobsang Namgyal laisse dans le deuil son père Karkho et sa mère Kar Kyi et ses huit frères et sœurs.
Précédemment, le 13 février, dans la capitale népalaise de Katmandou, un moine tibétain s’est immolé par le feu pour protester contre le gouvernement de la Chine au Tibet.
Source : Phayul, 13 février 2013.
13 Février 2013
Drugpa Khar s’est immolé par le feu le 13 février à Amchok.
Drugpa Khar, s’est immolé par le feu dans la région d’Amchok, comté de Sangchu le 13 février 2013, jour observé par les Tibétains comme le centenaire de la Proclamation de l’indépendance du Tibet par le 13ème Dalaï Lama et 3ème jour du Losar.
Ce père de trois enfants, âgé de 26 ans, s’est immolé vers 13h (heure locale). Il s’est arrosé d’essence et s’est mis le feu. Il a succombé à ses blessures.
"Il s’est auto-immolé pour protester contre les politiques chinoises", rapporte une source anonyme de l’intérieur du Tibet à Radio Free Asia.
"Il laisse son père, Tamdrin Tsering, sa mère, Tamdrin Tso et trois enfants".
Cette même source précise que Drugpa Khar était originaire du village de Lushoe Kyi dans la municipalité d’Amchok
Sources : Radio Free Asia et The Tibet Post International, 14 février 2013, Phayul et Central Tibetan Administration, 15 février 2013.
8 Février 2013
Un nouveau Tibétain condamné pour "incitation aux immolations"
Un Tibétain accusé d’avoir tenté de "pousser" un moine bouddhiste à s’immoler par le feu en Chine a été condamné le 8 février 2013 à 13 ans de prison, un verdict qui s’inscrit dans une offensive des autorités pour essayer de mettre un terme à ces gestes désespérés.
Cette condamnation vient alors même que les États-Unis et des groupes de défense des Droits de l’Homme, comme Human Rights Watch, ont condamné les décisions de justice à ce sujet, appelant les poursuites "sans aucune crédibilité.".
L’homme, identifié sous le seul nom de Phagpa, 27 ans, a été reconnu coupable par un tribunal de la province du Qinghai "d’homicide volontaire", même si le moine (Dolma Kyab, ou Drolma Je, 25 ans), ne s’est finalement pas suicidé, a rapporté l’agence Chine nouvelle.
Selon le jugement, le condamné a "endoctriné" Drolma Je, un moine du district de Rebkong, haut lieu de la résistance tibétaine, en le convainquant de s’immoler pour "la liberté et l’indépendance de l’ethnie tibétaine".
Une centaine de Tibétains ont ainsi tenté de se suicider par le feu depuis 2009 en Chine pour protester contre la tutelle de Pékin sur leur terre millénaire et la répression implacable de leur religion et de leur culture. La plupart sont morts de leurs brûlures.
Impuissante à juguler sur son propre sol cette vague de suicides, la Chine a récemment renforcé son arsenal pénal et, pour la première fois, a lourdement condamné le 31 janvier un moine bouddhiste et son neveu pour "incitation aux immolations".
La police a par ailleurs interpellé cette semaine environ 70 Tibétains dans la région de Malho dans le cadre d’enquêtes sur de récentes immolations. Certains sont soupçonnés d’avoir simplement favorisé la diffusion d’informations concernant un de ces suicides.
Les autorités ont par ailleurs lancé ces derniers jours dans la presse écrite et audiovisuelle chinoise une vaste campagne proposant d’offrir la "vérité" sur les récentes immolations.
Chine nouvelle a ainsi cité un grand brûlé ayant survécu à sa tentative d’immolation, qui a confié à quel point il "regrettait" son geste. La télévision nationale CCTV a de son côté consacré à la question une émission spéciale, diffusée sur ses chaînes en anglais, français, espagnol, arabe et russe, mais les régions tibétaines sont fermées à la presse étrangère, empêchant toute vérification des faits tels que rapportés par la presse officielle.
Source : AFP, Phayul, 08 février 2013.
5 Février 2013
NEW DELHI, 4 février 2013 : " La Chine joue impunément avec les vies de Tibétains innocents " déclare Kirty Rinpoché.
New Delhi, le 4 février : Dans les coulisses de cette Campagne de solidarité au peuple tibétain, Campagne juste achevée dans la capitale indienne, Kyab-Jé Kirty Rinpoché en appelait à la libération de huit Tibétains, condamnés pour avoir été reconnus comme ayant eu un lien avec les immolations par le feu.
Kyab-Jé Rinpoché, le Lama en chef du monastère de Kirty, où se sont produites plus de 30 immolations sur les 99 immolations, déclare ces condamnations parfaitement "injustes" et "contre les normes internationales."
"Ces condamnations de huit Tibétains ne sont pas conformes avec les propres lois de la Chine, encore moins avec les lois internationales." continue Rinpoché, qui un peu plus tôt remplissait la fonction de ministre dans l'Administration Tibétaine en Exil.
"Ces condamnations injustes, ont été prononcées "en catimini", sans même avoir appliqué la procédure normale fixée par la loi."
Le 31 janvier, la Cour de Justice chinoise, dans le Tibet oriental, a condamné à mort Lobsang Künchok, avec deux ans de sursis, et Lobsang Tséring, à 10 ans d'emprisonnement, sous le motif falasieux d"homicide volontaire." Ce même jour, une autre Cour a condamné six Tibétains à des peines d'emprisonnement plus ou moins longues, allant de 12 à 3 ans, pour des charges similaires.
Rinpoché déclare que le Gouvernement chinois n'a "jamais pu produire aucune preuve concrète", mais a plutôt retenu et même "tramé" des charges envers des parents et des amis de ceux qui se sont immolés, et "créer" des preuves.
"Lobsang Künchok et Lobsang Tséring se sont retrouvés inculpés pour avoir eu des contacts avec des groupes de média du monastère de Kirty, basé à Dharamsala, mais je peux certifier qu'aucun des deux ne nous ont jamais contactés."déclare Rinpoché.
" Il est vrai qu'ils ont un parent en exil, mais celui ci n'est pas membre du groupe des média. nous avons deux membres dans ce groupe, qui d'après la Chine se constituerait de 11 membres, et aucun de ces deux membres n'a eu un quelconque contact avec Lobsang Künchok ou avec Lobsang Tséring."
En poursuivant, Rinpoché ajoute qu'aucun des parents de ces deux membres inculpés n'étaient présents à la Cour au moment de la condamnation, et que les 100 personnes présentes, ou plus, à la Cour de Justice, comme la Chine le requiert, étaient comme par hasard, tous des officiels du gouvernement.
" Il est clair qu'ils ont été condamnés après avoir avoué sous la contrainte." Dit Rinpoché.
" Maintenant, je crains pour leurs vies, et je réclame instamment auprès de tout le personnel des média, d'apporter leur soutien afin de faire éclater leur innocence et que justice soit faite !"
En faisant part de cette inquiétude, Rinpoché fit remarquer qu'il y avait une menace sérieuse pour que d'autres Tibétains se retrouvent piégés et inculpés dans des condamnations similaires, pour des faits "montés de toute pièce" et le même genre d'inculpations dans d'autres régions, et un grave danger que le gouvernement chinois "continue impunément son jeu pervers en jouant sans scrupule avec la vie d'innocents Tibétains."
" J'implore chacun d'entre vous, et tout particulièrement les média qui peuvent s'exprimer librement, d'enquêter très en profondeur sur cette situation alarmante au Tibet, et d'analyser et contrôler soigneusement toutes les inculpations élaborées par la Chine contre les Tibétains, et alors, apporter leur soutien efficace pour faire éclater la vérité
." concluait Kyab- Jé Kirty Rinpoché.
" Avec la collaboration conjointe de tous vos efforts, cela contribuera à empêcher des injustices et à sauver des vies innocentes de Tibétains."
Traduction- "ani sherab zangmo"pour France Tibet, 5 janvier 2013
Source
http://tibet.fr
LHANZOU / TRAVAUX D’HERCULE – La Chine rase sept cents ... montagnes pour construire une ville ...
http://tibet.fr/site/index.php?itemid=20622
«La Chine, puissance la plus dangereuse au monde », 04/02/2013 par Pierre Haski (rue 89).
http://tibet.fr/site/index.php?itemid=20617
4 Février 2013
3 Février 2013
Condamnation à mort et lourde peine pour deux Tibétains accusés "d’incitation à l’immolation"
Xinhua, l’agence de presse officielle chinoise, a annoncé que le Tribunal populaire intermédiaire de Ngaba, avait prononcé deux condamnations inhabituelles le 31 janvier 2013.
Lobsang Kunchok, 40 ans, moine du monastère de Kirti à Ngaba, a été condamné à mort avec un sursis de deux ans et privé de ses droits politiques à vie.
Son neveu, Lobsang Tsering, 31 ans, a été condamné à 10 ans de prison et privé de ses droits politiques pendant trois ans.
Les deux Tibétains ont été condamnés pour "homicide volontaire" et pour "incitation et contrainte à l’auto-immolation à l’encontre de huit personnes, ayant entraîné trois décès". Les cinq autres personnes auraient changé d’avis ou en auraient été empêchées par la police, selon ce qui est mentionné par les journaux chinois à ce propos.
Les autorités judiciaires chinoises ont appliqué l’Article 233 de la Loi pénale qui demande une peine de 3 à 10 ans d’emprisonnement pour "homicide volontaire", dans le cas où les circonstances sont relativement mineures, et au moins 10 ans, pouvant aller jusqu’à la peine de mort, si les conditions sont sérieuses.
On dit que les immolations, considérées par beaucoup comme une manifestation politique afin d’exprimer ses reproches, sont criminalisées comme "meurtre" selon le Code chinois.
Bien que cela puisse procurer au gouvernement chinois une apparence de légalité à la sentence, l’usage impropre de dispositions légales pour l’accomplissement d’objectifs politiques est hautement condamnable.
En outre, le tribunal a accusé Lobsang Kunchok d’avoir envoyé des informations au sujet des immolations, "utilisées par certains médias étrangers comme base pour la création de la propagande séparatiste", est-il affirmé par le tribunal.
Toutefois, le rapport de Xinhua ne fait pas état de charges antérieures faites par la police chinoise qui auraient accusé les deux hommes de travailler sur les instructions du Dalaï Lama et de ses partisans.
Lobsang Kunchok et Lobsang Tsering ont été arrêtés en août 2012, mais leur détention et les charges policières portées contre eux n’ont été annoncées qu’en décembre 2012 par le gouvernement chinois.
Les deux hommes ont été représentés par des avocats désignés par le gouvernement ; Xinhua disant que les hommes "n’avaient pas eux-mêmes engagé d’avocats".
Depuis lors, les autorités ont rendu publiques les grandes lignes d’une criminalisation spécifique des activités en lien avec l’auto-immolation selon les dispositions de la Loi pénale.
De plus, la mise au secret lors de leur détention a permis aux agences du maintien de l’ordre d’avoir davantage de capacité pour manœuvrer le processus d’interrogatoire et l’obtention d’aveux forcés.
La nature politisée du système judiciaire chinois permet au gouvernement et aux fonctionnaires du Parti d’interférer dans des cas politiquement sensibles.
Le gouvernement chinois a pour objectif de discréditer les immolations tibétaines en criminalisant de tels actes. D’autre part, un autre motif tout aussi important est d’établir un lien entre les manifestations par le feu au Tibet et leurs "instigateurs" et leurs "incitateurs" en exil. Les autorités chinoises ont montré un objectif politique en condamnant Lobsang Kunchok et Lobsang Tsering.
Comme le dit Hong Lei, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères chinois : "A travers ces condamnations, nous espérons que la communauté internationale sera capable de bien voir les méthodes malfaisantes et criminelles utilisées par la clique du Dalaï Lama dans ces auto-immolations et de condamner leurs crimes".
S’exprimant lors d’une table ronde à New Delhi, en marge de la campagne en cours de sensibilisation internationale, Kirti Rinpoché, lama dirigeant du monastère de Kirti, a déclaré que "la reconnaissance des crimes" par les deux Tibétains, comme prétendu par le gouvernement chinois, est le résultat de la torture.
"Pour imposer et faire valoir leur affirmation que les étrangers sont les instigateurs des immolations, les autorités chinoises ont arrêté beaucoup de Tibétains et, en prison, les forcent à avouer des crimes sous la torture", affirme Kyabje Kirti Rinpoché. "C’est ainsi qu’ils récupèrent leurs soi-disantes preuves".
L’administration tibétaine en exil avait déjà contesté les prétentions chinoises de "confession", estimant que les déclarations d’un Etat "connu pour recourir à la torture et à la détention de personnes sans procédure judiciaire ne peuvent qu’être reçues avec scepticisme par la communauté internationale".
"Si la Chine souhaite sincèrement mettre fin aux immolations, au lieu de recourir à ce jeu des responsabilités, elle devrait permettre un accès sans entrave aux instances internationales dans les zones tibétaines afin d’enquêter sur les causes profondes de ces immolations", demande l’Administration centrale tibétaine [4].
Sources : Radio Free Asia et Phayul, 31 janvier 2013, Tibetan Centre for Human Rights and Democracy et Tibetan Review, 1er février 2013.
Source http://www.tibet-info.net/www/Condamnation-a-mort-et-lourde.html
3 Février 2013
TIBET / VISAS touristiques : NE PAS TROP Y CROIRE .. LHASSA INTERDITE bien que ... Le Tibet soit annoncé " à nouveau accessible aux touristes français "
Dernière minute : Alors que Pékin annonce que les permis de visiter le Tibet sont rétablis, les postulants aux voyages découvrent que :
" malgré les dernières infos, impossible d'entrer à Lhassa, permis refusé, donc l'agence contactée propose un circuit qui fera peu de Tibet historique...."
!!
Communiqué par un groupe de touristes français déçus , bien évidemment ( NDLR)
Le Tibet à nouveau accessible aux touristes français
Destinations / (Relaxnews) - Les permis pour visiter le Tibet sont à nouveau délivrés par les autorités tibétaines, selon l'Association des tours-opérateurs (Ceto), le 24 janvier
L'accès à cette province est autorisé "aux titulaires de passeports étrangers à condition de faire partie d'un groupe de trois personnes minimum et de même nationalité", a précisé le bureau des affaires étrangères de la région autonome du Tibet.
source :
http://news.fr.msn.com/ecologie/news.aspx?cp-documentid=253082359
3 Février 2013
2 Février 2013
" ETEINDRE LE FEU " dans DNA, 1er février 2013.
Impuissante à juguler une vague de suicides de Tibétains, la Chine condamne un moine et son neveu pour avoir « incité » des proches à des immolations par le feu.
Moine bouddhiste, Lorang Konchok, 40 ans, s’est vu infliger par le tribunal d’Aba, situé dans une région tibétaine de Chine, la peine capitale avec sursis – presque toujours convertie en réclusion à perpétuité- et son neveu Lorang Tsering, 31 ans, dix ans de prison. Leur crime ? Avoir « incité » ou « contraint » huit autres Tibétains à s’immoler par le feu, l’an dernier. Trois sont décédés.
Cette condamnation est une première. Une centaine de Tibétains ont tenté de se suicider par le feu depuis 2009 en Chine pour protester contre la tutelle de Pékin sur leur terre millénaire et la répression de leur religion et de leur culture. La plupart sont morts.
« Les autorités chinoises n’ont qu’une seule réponse aux immolations : répression et encore plus de répression », commente Katia Buffetrille, tibétologue à l’Ecole pratique des hautes études (Paris).
La Cour suprême avait annoncé en décembre que toute personne convaincue d’avoir aidé ou incité un Tibétain à s’immoler par le feu serait poursuivie pour « homicide volontaire ».
Pékin accuse la « clique » du dalaï-lama
Selon le compte rendu officiel du procès, le bonze et son neveu ont plaidé coupable et se sont repentis. « Dans ce pays où la torture est monnaie courante, on ignore comment ces aveux ont été obtenus, et cela n’explique nullement l’immolation des 90 autres personnes », dit M me Buffetrille.
Pékin a, sans surprise, légitimé le verdict :
« Nous espérons que ce procès va permettre à la communauté internationale de voir le rôle de la clique du dalaï-lama derrière ces immolations ».
Pékin accuse régulièrement le chef spirituel des Tibétains d’encourager le séparatisme et les immolations par le feu. Les autorités punissent en outre les proches du brûlé en les maintenant sous pression et en leur empêchant l’accès à l’hôpital. En cas de décès, le corps est rarement restitué à la famille, ou il est incinéré en son absence.
Le pouvoir fait aussi l’impossible pour empêcher la diffusion d’informations concernant une immolation, en particulier les photographies ou les vidéos. Pour être rendue publique, il faut que la nouvelle parvienne à des membres de la communauté tibétaine en exil. A chaque immolation, les autorités coupent donc les rares connexions téléphoniques et numériques et passent au crible les enregistrements des nombreuses caméras de surveillance installées autour des monastères bouddhiques, lieux souvent choisis par les candidats au suicide. Un Tibétain risque une longue détention en transmettant simplement dans un e-mail un cliché ou un message rapportant une immolation.
Les régions tibétaines chinoises restent par ailleurs fermées à la presse étrangère accréditée en Chine.
publié le 01/02/2013 à 05:0
http://www.dna.fr/politique/2013/02/01/eteindre-le-feu et
http://tibet.fr/site/index.php?itemid=20601
2 Février 2013
NEW DELHI, 31 janvier 2013 : " Marche de protestation et du souvenir " conduite par les leaders tibétains.
New Delhi, 31 janvier 2013 : Aujourd'hui, des personnalités tibétaines de haut rang, dont le Sikyong Dr. Lobsang Sangay, et le porte parole Penpa Tséring, ont entrepris une longue marche dans les rues de Delhi, à la tête de 7000 Tibétains, dans un rallye de manifestation, en solidarité avec les Tibétains résidant au Tibet.
Sur ces quatre jours de la Campagne de solidarité envers le peuple du Tibet, ce deuxième jour dans la capitale indienne, différents groupes inter-religieux se sont rassemblés à Rajghat, unis dans les prières prononcées, au mémorial du Mahatma Gandhi.
Des chefs religieux, Bouddhistes, Chrétiens, Musulmans, Jaïns, Hindous, Sikhs, Bahai et Juifs, toutes fois confondues, se sont rassemblés dans les environs de Rajghat, avec pour offrandes, des prières pour les
"Tibétains du Tibet" et pour le franc succès du combat tibétain.
Son Eminence- Kirty- Rinpoché, Chef religieux de Kirty" à Ngaba, où 30 immolations eurent lieu, a offert des prières pour les Tibétains immolés.
Depuis 2009, au moins 99 Tibétains se sont immolés par le feu, se sacrifiant en manifestant contre l'occupation chinoise, et en réclamant la liberté au Tibet et le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama de l'exil.
Après le service de prières, le Sikyong Dr lobsang Sangay, chef élu des Tibétains, ainsi que le porte- parole, Penpa Tséring, prirent la tête d'une imposante procession depuis Samtha Sthal jusqu'à Jantar Mantar.
Les manifestants de cette longue marche,plus de 7000 personnes, chacun agitant fièrement le drapeau national du Tibet et scandant, tous en choeur, des slogans pour la" Liberté au Tibet" et pour l'intervention internationale sur la crise actuelle au Tibet.
Puis la foule s'est rassemblée à Jantar Mantar, point clé de la manifestation, situé au coeur même de la capitale indienne, où un jeune Tibétain, Jamphel Yeshi, s'était immolé par le feu, au mois de mars, l'année dernière.
Les représentants des différentes confessions religieuses, dont Sanjay Singh, de Gurudwara Krishna, Bante sumit Anand de la Société Mahabodi de l'Inde, Farid Ahmed Nizami du Dargah Nizamuddin, le Père Dominique de l'Episcopat de la Cathédrale du Sacré-Coeur, Tanveer Ahmed Sehar, ancien président du Comité central Haj d'Inde, Girish Jujal, fondateur de Anjuman Parjandani et Monana Soeb Kasmi, président national de Jamiad-Ulema, étaient tous présents à ce grand rassemblement.
La manifestation s'est terminée par des huées de slogans, et par la récitation des
"Prières des Paroles de Vérité", exécutées par des artistes venant du Centre Tibétain des Arts.
Solidaires, dans cette importante campagne de solidarité, ils ont suivi aujourd'hui, la projection publique du film "Le Tibet en chanson", produit par l'ancien prisonier politique, Ngawang Choephel, à l'Université Jamia Islamia. Durant cet évènnement, Tempa Tséring, représentant de Sa Sainteté le Dalaï Lama, a pris la parole et assura ensuite un débat animé ponctué de" questions-réponses".
Se déroulait ensuite un autre sur la question du d "le Tibet ": situation actuelle au Tibet et conséquences qui en découlent pour l'Inde et pour la Chine; cette session a pris place au Centre-International de l'Inde.
Le Sikyong Dr Sangay, et KyabJé Kirty Rinpoché, Lalit Mansingh, ancien secrétaire, le Ministre des Affaires Etrangères et Jayadeva Ranadé, ancien secrétaire du Cabinet, étaient les principaux intervenants.
Des milliers de Tibétains, venant de toute l'Inde du Sud, vont actuellement participer aux événements, en exprimant leur solidarité, du 30 Janvier au 2 Février, tout ceci supervisé par" l'Administration Centrale Tibétaine en Exil",avec pour but de bien de mettre en pleine lumière la situation tragique au Tibet, et pour attirer l'attention de la Communauté internationale sur tous les sacrifices des Tibétains au Tibet.
Traduction : "ani sherab zangmo"pour France Tibet, le 1 er février 2013 -
http://tibet.fr/site/index.php?itemid=20586
2 Février 2013
KIRTI ( TIBET ), 31 janvier 2013 : Peine de mort et "incitation aux immolations" pour deux Tibétains lourdement condamnés.
Presque cent Tibétains ont ainsi tenté de se suicider par le feu depuis 2009 en Chine pour protester contre la tutelle de Pékin sur leur terre millénaire et la répression implacable de leur religion et de leur culture. La plupart sont morts de leurs brûlures.
Furieuse d'être impuissante à juguler sur son propre sol une vague de suicides de Tibétains, la Chine a pour la première fois lourdement condamné jeudi un moine bouddhiste et son neveu accusés d'avoir "incité" des immolations par le feu.
Lorang Konchok, 40 ans, s'est vu infliger la peine capitale avec sursis --un verdict presque toujours converti en réclusion criminelle à perpétuité-- et son neveu Lorang Tsering, 31 ans, une peine de dix ans de prison.
Les deux accusés ont été reconnus coupables d'avoir "incité" ou "contraint" huit autres Tibétains à accomplir ce geste désespéré, selon le jugement du tribunal d'Aba, situé dans une région tibétaine du sud-ouest du pays. Trois d'entre eux sont décédés en 2012 après avoir mis le feu à leurs vêtements.
Presque cent Tibétains ont ainsi tenté de se suicider par le feu depuis 2009 en Chine pour protester contre la tutelle de Pékin sur leur terre millénaire et la répression implacable de leur religion et de leur culture. La plupart sont morts de leurs brûlures.
"Les autorités chinoises n'ont qu'une seule réponse aux immolations: répression et encore plus de répression", a commenté Katia Buffetrille, tibétologue à l'Ecole pratique des hautes études (Paris). "Elles ne font ainsi que souligner encore plus l'échec de leur politique au Tibet".
La Cour suprême et les plus hautes instances judiciaires et policières chinoises avaient annoncé en décembre que toute personne qui serait convaincue d'avoir aidé ou incité un Tibétain à s'immoler par le feu serait poursuivie pour "homicide volontaire".
Selon le compte-rendu du procès donné par l'agence officielle Chine nouvelle, le bonze et son neveu ont plaidé coupable et se sont repentis de leurs actes.
"Ils les ont condamnés après avoir obtenu de soi-disant +aveux+. Mais dans ce pays où la torture est monnaie courante, on ignore comment ces +aveux+ ont été obtenus, et de toute manière, cela n'explique nullement l'immolation des 90 autres personnes", a dit à l'AFP Mme Buffetrille.
A Pékin, le gouvernement a, sans surprise, défendu le verdict. "Nous espérons que ce procès va permettre à la communauté internationale de voir le rôle de la clique du dalaï lama derrière ces immolations, toutes leurs manoeuvres traîtres destinées à nuire", a affirmé un porte-parole de la diplomatie chinoise.
Pékin accuse régulièrement le chef spirituel des Tibétains d'encourager le séparatisme et les immolations par le feu et évoque toujours le prix Nobel de la paix et ses partisans en employant l'expression péjorative de "clique".
Les autorités chinoises punissent en outre les proches du brûlé, en les maintenant sous pression et en leur empêchant l'accès à l'hôpital. En cas de décès, le corps est rarement restitué à la famille, ou il est incinéré en son absence.
Le pouvoir fait aussi l'impossible pour empêcher la diffusion d'informations concernant une immolation, en particulier les photographies ou les vidéos.
Pour que l'immolation soit connue, il faut en effet que la nouvelle parvienne à des membres de la communauté tibétaine en exil, eux-mêmes souvent en contact avec les ONG occidentales de défense de la cause tibétaine.
A chaque immolation, les autorités coupent donc les rares connexions téléphoniques et numériques existantes et passent au crible les enregistrements des nombreuses caméras de surveillance installées autour des monastères bouddhiques, lieux souvent choisis par les candidats au suicide.
Un Tibétain risque une longue détention en transmettant simplement dans un email un cliché ou un message rapportant une immolation. Les régions tibétaines chinoises restent par ailleurs fermées à la presse étrangère accréditée en Chine.
Source
http://tibet.fr/site/index.php?itemid=20585
1er Février 2013
CHINE / TIBET, 30 janvier 2013 : "C’est pour museler la contestation" La Chine en guerre contre les paraboles télé des Tibétains.
Les autorités de la province de Tso-Ngon (Qinghai en chinois), situé dans le Tibet historique, ont lancé une vaste opération de destruction des antennes satellitaires diffusant les chaînes étrangères dans les foyers. Si les motivations officielles de cette campagne restent vagues, notre Observateur y voit une tentative de censurer toutes les informations concernant la vague d’immolations qui frappe le Tibet et les zones tibétaines des provinces limitrophes depuis plusieurs mois.
Selon Radio Free Asia, la campagne a commencé en décembre dernier et se poursuit actuellement. Des milliers de paraboles auraient déjà été confisquées dans la province. Des photos sur lesquelles des membres de forces de l’ordre brûlent des satellites ont d’ailleurs été envoyées à la radio par des habitants.
Le 24 janvier, une autre notice a été distribuée dans la préfecture de Malho (Huangnan en chinois), toujours dans la même province, expliquant que les contrevenants sont passibles d’amendes allant jusqu’à 5 000 yuan (près de 600 euros) ainsi que d’ "autres conséquences".
Près d’un quart de la population de la province de Tso-Ngon est tibétaine. De nombreux Tibétains accusent Pékin de ne pas respecter leur culture et leur religion et réclament l’indépendance de cette province de l’ouest de la Chine ainsi que le retour de leur chef spirituel, le Dalaï Lama. Le Tibet, ainsi que les zones tibétaines des provinces limitrophes, sont totalement interdites d’accès aux journalistes.
Contributeurs
Tenzin Namgyal
"Les images des immolations fuitent régulièrement à l’étranger, puis sont diffusées sur des chaînes de télévision par satellite"
Tenzin Namgyal est un Tibétain qui vit en exil à Paris, où il co-préside la branche française de "Students for a Free Tibet". Comme souvent, il était impossible de joindre des Tibétains sur place, qui craignent de subir des répercussions s’ils s’adressent à des médias étrangers.
Au Tibet, dès qu’il y a des manifestations ou des troubles, la première réaction des autorités chinoises est de censurer l’information, par exemple en bloquant les ondes radio et l’accès à Internet [lequel est surveillé de près : les usagers de la province du Tibet qui veulent se connecter doivent s’enregistrer auprès des autorités]. Et le fait qu’ils s’attaquent directement aux paraboles satellites est, selon moi, lié à la recrudescence des immolations par le feu dans la région. [Depuis 2009, plus de 90 Tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre la présence chinoise, dont 28 personnes au cours du seul mois de novembre 2012, NDLR].
Les images de ces incidents fuitent régulièrement à l’étranger, puis sont diffusées sur des chaînes de télévision par satellite. Ce sont des images marquantes. Et il est arrivé que sur les notes laissées par ceux qui s’immolent, certains aient expliqué qu’ils s’étaient inspirés d’autres personnes ayant eu recours au même geste.
Si la campagne vise la région de Tso-Ngon c’est certainement à cause de son passé. C’est ici que se sont déroulées la plupart des manifestations en 2008.
"En ce qui concerne la télévision chinoises, les Tibétains la résument par cette boutade : 'Pour connaître les nouvelles, regardez les informations chinoises, et croyez tout le contraire'"
Pour les Tibétains avec qui je suis en contact sur place, les télés et les radios qui émettent de l’étranger sont comme une bouée de sauvetage. Les programmes de Voice of America en tibétain sont très populaires, de même que ceux de la télévision du gouvernement tibétain en exil. Mais pour eux, l’un des principaux avantages en captant la télévision par satellite, c’est qu’ils peuvent voir le Dalaï Lama [un sujet censuré dans les médias chinois, NDLR]. En ce qui concerne la télévision chinoise, les Tibétains la résument par cette boutade : "Pour connaître les nouvelles, regardez les informations chinoises, et croyez tout le contraire."
L’interdiction des paraboles satellites montre que la Chine pense que la cause des troubles se trouve hors de la région, mais c’est une erreur. Ce n’est que lorsque les autorités chinoises réaliseront que le malaise provient de leurs politiques arbitraires que les Tibétains pourront entrevoir une paix durable .
Lire aussi : Campagne de destruction des paraboles télé en Iran : "On s’en rachète dès le lendemain"
Au Tibet, dès qu’il y a des manifestations ou des troubles, la première réaction des autorités chinoises est de censurer l’information, par exemple en bloquant les ondes radio et l’accès à Internet [lequel est surveillé de près : les usagers de la province du Tibet qui veulent se connecter doivent s’enregistrer auprès des autorités]. Et le fait qu’ils s’attaquent directement aux paraboles satellites est, selon moi, lié à la recrudescence des immolations par le feu dans la région. [Depuis 2009, plus de 90 Tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre la présence chinoise, dont 28 personnes au cours du seul mois de novembre 2012, NDLR].
Les images de ces incidents fuitent régulièrement à l’étranger, puis sont diffusées sur des chaînes de télévision par satellite. Ce sont des images marquantes. Et il est arrivé que sur les notes laissées par ceux qui s’immolent, certains aient expliqué qu’ils s’étaient inspirés d’autres personnes ayant eu recours au même geste.
Si la campagne vise la région de Tso-Ngon c’est certainement à cause de son passé. C’est ici que se sont déroulées la plupart des manifestations en 2008.
"En ce qui concerne la télévision chinoises, les Tibétains la résument par cette boutade : 'Pour connaître les nouvelles, regardez les informations chinoises, et croyez tout le contraire'"
Pour les Tibétains avec qui je suis en contact sur place, les télés et les radios qui émettent de l’étranger sont comme une bouée de sauvetage. Les programmes de Voice of America en tibétain sont très populaires, de même que ceux de la télévision du gouvernement tibétain en exil. Mais pour eux, l’un des principaux avantages en captant la télévision par satellite, c’est qu’ils peuvent voir le Dalaï Lama [un sujet censuré dans les médias chinois, NDLR]. En ce qui concerne la télévision chinoise, les Tibétains la résument par cette boutade : "Pour connaître les nouvelles, regardez les informations chinoises, et croyez tout le contraire."
L’interdiction des paraboles satellites montre que la Chine pense que la cause des troubles se trouve hors de la région, mais c’est une erreur. Ce n’est que lorsque les autorités chinoises réaliseront que le malaise provient de leurs politiques arbitraires que les Tibétains pourront entrevoir une paix durable .
Lire aussi : Campagne de destruction des paraboles télé en Iran : "On s’en rachète dès le lendemain"
http://observers.france24.com/fr/content/20130130-chine-guerre-contre-paraboles-tele-tibetains-contestation
Secretary
Bureau du Tibet
84 Boulevard, Adolphe Pinard
75014 PARIS
Source
www.rfa.org et
http://tibet.fr