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Avril 2021
28 Avril 2021

Thekchen Tcheuling, Dharamsala – Dans une lettre adressée aujourd'hui au Premier ministre Narendra Modi, Sa Sainteté le Dalaï-Lama écrit :

« J'ai suivi avec inquiétude le défi permanent que représente la pandémie de Covid-19 dans le monde entier, y compris en Inde.

« En ce moment critique, pendant cette vague alarmante de Covid-19, j'ai demandé au Dalai Lama Trust de faire un don au Fonds PM-CARES en signe de solidarité avec nos frères et sœurs indiens.

« Je profite de cette occasion pour exprimer ma profonde reconnaissance pour tous les efforts déployés pour lutter contre cette pandémie dévastatrice, en particulier par ceux qui travaillent courageusement en première ligne. Je prie pour que la menace de la pandémie cesse bientôt. »




26 Avril 2021

Un corps étudiant tibétain en France proteste contre la détention chinoise du Panchen Lama – ANI News

Paris [France], 26 avril (ANI): Les étudiants pour le Tibet libre-France ont organisé dimanche une manifestation de protestation à Paris contre le maintien en détention par la Chine du 11e Panchen Lama.
A l’occasion de l’anniversaire de la naissance du 11e Panchen Lama, Gedhun Choekyi Nyima, reconnu par le Dalaï Lama en 1995, pas moins de 300 manifestants se sont rassemblés place de la République pour demander sa libération.
Des bougies ont été allumées et des prières ont également été organisées pour marquer l’anniversaire du Panchen Lama. Yankey Muccini, président de SFT, a dirigé la manifestation.

Le sénateur français André Gattolin, qui est également vice-président de l’alliance interparlementaire sur la Chine, était également présent à la manifestation.
Les manifestants ont appelé la communauté internationale à mettre fin à la violence contre le peuple tibétain et au génocide culturel perpétré par la Chine.
Le Tibet est dirigé par le gouvernement du Parti communiste chinois basé à Pékin, le pouvoir décisionnel local étant concentré entre les mains des responsables du parti chinois.
Le Tibet était un État souverain avant l’invasion de la Chine en 1950, lorsque l’Armée populaire de libération (APL) est entrée dans le nord du Tibet. (ANI)

Source: https://yourtopia.fr/un-corps-etudiant-tibetain-en-france-proteste-contre-la-detention-chinoise-du-panchen-lama-ani-news/


17 Avril 2021

Tenzin Dekyi, exilée tibétaine : "Contribuer à une prise de conscience sur le Tibet d'aujourd'hui"


Tenzin Dekyi : "J’espère que mes recherches pourront contribuer à une prise de conscience de la
communauté internationale sur la situation actuelle au Tibet." (Crédit : Tenzin Dekyi)

Tenzin Dekyi a 25 ans. Diplômée de Sciences Po Paris, elle fait partie de ces quelque 100 000 Tibétains de l’exil.
Elle représente aujourd’hui un espoir pour l’élite tibétaine.
Pierre-Antoine Donnet, journaliste et auteur de Tibet mort ou vif, s’est entretenue avec elle.

Contexte

En 1962, vingt enfants tibétains débarquent discrètement à Orly sans leurs parents. Un projet du Dalaï-lama, ficelé dans le plus grand secret en accord avec le plus haut sommet de l’État français, y compris le général de Gaulle. La République française estimait qu’il fallait former ces gamins pour qu’ils deviennent un jour les cadres d’un Tibet indépendant. Aujourd’hui plusieurs milliers de réfugiés tibétains vivent en France, pour certains des demandeurs d’asile qui ont fuit récemment la situation critique à l’intérieur du Tibet, envahi en 1950 par l’Armée populaire de libération chinoise.

Le 10 mars dernier marquait le 62ème anniversaire de l’insurrection des Tibétains contre la domination de Pékin en 1959. La répression de cette rébellion a permis à la Chine de consolider son contrôle du plateau tibétain et a conduit aux nombreuses violations des droits de l’homme dans les décennies qui ont suivi. Aujourd’hui, le gouvernement chinois a lancé de grands projets d’infrastructures pour relier davantage la région au reste de la Chine. Dans le même temps, selon un rapport d’Adrian Zenz, chercheur spécialiste du Tibet et du Xinjiang, publié en 2020 par la Jamestown Foundation, les autorités appliquent les méthodes mises en place pour les Ouïghours : elles retirent des milliers de fermiers et d’éleveurs tibétains de leur vie traditionnelle et les forcent à suivre des « formations professionnelles » dans un cadre militarisé, avant de les envoyer en groupes faire un nouveau travail loin de chez eux.

D’où venez-vous ?
Tenzin Dekyi : Je suis née dans la petite ville de Dehradun dans le nord de l’Inde. J’ai passé toute mon enfance dans cette ville et j’ai été élève dans une école tibétaine dans cette ville avant de rejoindre Ahmedabad, dans l’ouest de l’Inde pour mes études secondaires.
Vos parents sont-ils toujours en Inde ?
Oui. Ma mère est née au Népal et mon père en Inde. Mes grands-parents avaient quitté le Tibet pour l’Inde.
Après vos études en Inde, qu’avez-vous fait ?
Après avoir étudié en Inde, j’ai poursuivi mes études à Sciences Po Paris à partir de 2014. J’ai ensuite commencé un Bachelors of Arts, que j’ai terminé en 2017, toujours à Sciences Po, puis j’y ai obtenu un Master en économie en 2019.
Où travaillez-vous aujourd’hui ?
Je travaille actuellement à l’OCDE en tant que consultante extérieure. L’OCDE est vraiment l’endroit où je voulais travailler. Mais je ne peux le faire sur une base permanente car je n’ai pas la citoyenneté d’un pays membre de cette organisation. Dans l’avenir, si je suis en mesure d’obtenir la citoyenneté française, j’adorerais continuer à y travailler. Sinon je continuerai à candidater pour d’autres emplois en France. Je suis intéressée par une carrière dans l’économie et je suis tout particulièrement attirée par le développement économique.
Qui sont les Tibétains en exil vivant à Paris et comment vivent-ils la situation actuelle au Tibet ?
Il y a beaucoup de Tibétains qui ont choisi la France comme refuge. Nombreux sont ceux qui se voient contraints de fuir leur pays en secret, pour éviter la prison ou d’autres situations terribles et trouver à l’étranger une meilleure éducation. Ils arrivent d’abord au Népal pour ensuite rejoindre d’autres pays. Beaucoup d’entre eux quittent le Tibet seuls, en laissant derrière eux leur famille, poussés par le désespoir. Beaucoup d’entre eux sont des jeunes. C’est souvent leurs familles qui les poussent à partir pour trouver une meilleure vie à l’étranger. C’est souvent un acte de désespoir. Ceux qui partent sont gagnés par la tristesse. Mais plus tard, ils trouvent réconfort et espoir au contact des Tibétains de l’exil. Bien souvent, ils se joignent à eux pour travailler ensemble pour renforcer les connaissances à l’étranger sur la situation actuelle à l’intérieur du Tibet.
Quelle inspiration trouvez-vous au contact de l’élite tibétaine en exil ?
Cette élite fait de son mieux pour mettre à profit ses connaissances pour le Tibet de demain. Peut-être pourrais-je un jour ajouter ma propre contribution à ce combat.
Que pensez-vous pouvoir faire pour le Tibet à l’avenir ?
Je vais certainement m’employer à continuer de répandre les connaissances sur l’avenir de la culture et la situation politique du Tibet. Il y a toujours avantage à apprendre pour moi-même aussi. Je suis intéressée au développement économique et j’ai donc l’intention d’écrire et de réaliser des recherches sur le développement de la communauté tibétaine en exil. Et, avec un peu d’espoir, à l’intérieur du Tibet. Je veux continuer mes recherches dans ces domaines. J’espère qu’elles pourront contribuer à une prise de conscience de la communauté internationale sur la situation actuelle au Tibet.
Quel regard portez-vous sur la situation actuelle à l’intérieur du Tibet ?
Je sais qu’elle est très difficile. Ma mère a encore de la famille au Tibet. Il est très difficile d’entrer en relation avec elle. Il y a très peu de liberté. Il est très difficile pour eux de communiquer avec le monde extérieur. Beaucoup de Tibétains à l’intérieur du Tibet ont de la famille à l’étranger. Mais il leur est très difficile de communiquer avec eux, sans parler de pouvoir évoquer la politique.
Comment voyez-vous le travail réalisé par le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala ?
Ce travail est crucial pour maintenir notre culture, nos traditions, nos valeurs. Il contribue également grandement à la prise de conscience à l’étranger sur la situation actuelle au Tibet. Ils s’emploient en outre à contribuer à une meilleure vie pour les Tibétains en exil. Il contribue également à instruire les Tibétains de l’exil à mieux comprendre les valeurs que sont la démocratie et les droits de l’homme.
Comment trouvez-vous du réconfort dans votre vie quotidienne ?
L’enseignement du Dalaï-lama est celui de la compassion, de la non-violence. Dans ce moment troublé, il est important de garder à l’esprit la non-violence, la compassion et le dialogue. Nous serons un jour récompensés pour ces efforts.
Par Pierre-Antoine Donnet

Pierre-Antoine Donnet
Ancien journaliste à l'AFP, Pierre-Antoine Donnet est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages consacrés à la Chine, au Japon, au Tibet, à l'Inde et aux grands défis asiatiques. En 2020, cet ancien correspondant à Pékin a publié "Le leadership mondial en question, L'affrontement entre la Chine et les États-Unis" aux Éditions de l'Aube. Il est aussi l'auteur de "Tibet mort ou vif", paru chez Gallimard en 1990 et réédité en 2019 dans une version mise à jour et augmentée.

Source: https://asialyst.com/fr/2021/03/26/tibet-tenzin-dekyi-exilee-tibetaine-contribuer-prise-conscience/

 

17 Avril 2021

Face à la Chine, les Tibétains entre soutien et attente envers l’Inde



Tenzin Tsundue, activiste et poète tibétain, et Namdol Lhagyari, présidente de l’association Gu-Chu-Sum pour les prisonniers politiques tibétains et membre du parlement en exil, lors d'un rassemblement à Dharamsala le 2 juillet 2020. (Crédit : Côme Bastin)

Après les affrontements du 15 juin dernier dans l’Himalaya, de nombreux activistes tibétains espéraient un geste de l’Inde envers leur cause… qui n’est pas venu. Malgré tout, la communauté tibétaine affiche une large solidarité avec le pays qui accueille le Dalaï-lama.
Lundi 6 juillet, ils étaient nombreux à attendre. À l’occasion des 85 ans du Dalaï-lama, certains rêvaient que l’Inde reconnaisse l’existence du Tibet, d’autres qu’une récompense soit remise à leur leader spirituel, d’autres enfin, d’un simple mot pour son anniversaire. Il faut dire que les récents affrontements de l’Inde avec la Chine dans l’Himalaya faisaient souffler un vent d’espoir. Jeudi 2 juillet, cinq ONG tibétaines avaient manifesté à Dharamsala leur solidarité avec l’Inde tout en l’appelant à passer aux actes « Il est grand temps que l’Inde reconnaisse le Tibet comme un pays indépendant et une nation occupée », avait demandé Gonpo Dhundup, président du Tibetan Youth Congress.
Au-delà de la communauté tibétaine, plusieurs politiques réclamaient un geste. « Nous devons rendre hommage au Dalaï-lama avec la Bharat Ratna [légion d’honneur indienne, NDLR] », avait peu avant déclaré Pankaj Goyal, le secrétaire général du Bharat Tibbat Sahyog Manch, proche du parti BJP au pouvoir en Inde. « Il le mérite pour son service à l’humanité, sa compassion, son courage et sa foi indéfectible en la démocratie et les libertés fondamentales, toutes les valeurs que notre République défend », avait tweeté de son côté Nirupama Rao, ancienne ambassadrice de l’Inde en Chine.

Diplomatie

Il n’en a rien été. Pour l’anniversaire du Dalaï-lama, le Premier ministre indien Narendra Modi ne s’est même pas fendu d’un tweet, alors qu’il l’avait appelé l’année précédente. Comprendre ce silence implique de revenir aux événements qui ont récemment secoué les relations entre l’Inde et la Chine. Dans la nuit du lundi 15 juin, des contingents de soldats indiens et chinois se sont affrontés dans la vallée de Galwan, le long d’une frontière qu’ils se disputent sur les hauteurs de l’Himalaya depuis six décennies. Vingt soldats indiens y ont trouvé la mort. Devant ce qui est perçu comme une preuve de plus des velléités expansionnistes de Pékin, l’Inde a montré les muscles : envoi de troupes supplémentaires dans l’Himalaya, interdiction de 59 populaires applications chinoises.
Mais derrière les apparences martiales, c’est la diplomatie qui est privilégiée par New Delhi, en discussion avec la Chine pour pacifier la frontière de l’Himalaya. « Historiquement, géopolitiquement, culturellement, le Tibet est au centre des tensions. Xi Jinping, lui-même, a déclaré que la sécurité et la stabilité de la Chine dépendaient de la sécurité et de la stabilité du Tibet, explique au site Bouddha News Lobsang Sangay, président du gouvernement tibétain en exil. C’est aussi un enjeu environnemental, le Tibet étant le château d’eau de l’Asie, le gouvernement indien devrait en faire l’un des principaux axes de sa politique. » Pour trouver un accord avec la Chine sur le Toit du Monde, l’Inde a cependant choisi d’esquiver l’enjeu.

Jeux de frontières

Rien de surprenant selon Tenzin Tsundue, célèbre activiste et poète tibétain, pour qui l’Inde a toujours joué un double jeu avec le Tibet. « Lors des invasions chinoises des années 1950, l’Inde a accueilli de nombreux réfugiés tibétains comme le Dalaï-lama. Mais d’un autre côté, elle s’est toujours sentie inférieure militairement et a cédé aux exigences territoriales chinoises. » Et le militant de citer la reconnaissance du Tibet comme partie de la Chine lors d’accords de coexistence pacifique de 1954, la défaite militaire de 1962 laissant de facto la zone de l’Aksai Chin aux mains du voisin… « Pourtant, c’est avec le Tibet que l’Inde a conclu un accord frontalier en 1914, pas avec la Chine. Il est donc paradoxal de nier l’existence de ce pays ! », juge Tenzin Tsundue.[/asl-article-text]
 
Depuis Dharamsala, l’homme regrette aussi que l’Inde ait trop souvent fait taire la contestation tibétaine dans l’espoir de capter des capitaux chinois. « J’ai été envoyé en prison préventivement quatorze fois, à chaque fois qu’un dirigeant chinois venait visiter le pays, c’est un record ! » Tenzin Tsundue appelle désormais l’Inde à sortir de cet attentisme. « Après les affrontements récents, l’heure n’est plus à la naïveté. ll faut penser les relations avec la Chine sur le long terme plutôt que de quémander des investissements. L’Inde partage 3 480 km avec le Tibet. Le reconnaître en tant que pays mettrait la Chine en difficulté comme puissance occupante et sécuriserait la frontière. » Namdol Lhagyari, présidente de l’association Gu-Chu-Sum pour les prisonniers politiques tibétains et membre du parlement en exil, juge elle aussi que l’Inde n’envoie pas un message suffisamment fort. « Que le Tibet soit une nation à part entière est un fait et l’Inde en est un témoignage. Mais en raison des relations bilatérales avec la Chine, cela n’est pas reconnu officiellement. »

Mémoires du Tibet

Beaucoup de Tibétains n’en espèrent cependant pas tant, à commencer par le chef de leur gouvernement en exil. « Nous admirons l’approche non violente de l’Inde en matière de diplomatie. C’est grâce à l’hospitalité de l’Inde que nous avons pu raviver et préserver notre identité culturelle », déclare Lobsang Sangay. « Les Tibétains du monde entier se tiennent au côté du peuple indien face à l’impérialisme chinois. Cela nous donne un sentiment de déjà-vu puisqu’il y a soixante ans, la République Populaire de Chine s’est introduite au Tibet et nous avons perdu notre liberté. » Cette reconnaissance envers l’Inde et cette solidarité avec son peuple est partagée par Namdol Lhagyari. « Citoyenneté ou pas, je suis Tibétaine de sang et cela ne changera jamais. Mais je cultive un lien naturel et un amour pour l’Inde, ayant grandi ici. »
Quels que soient les passeports et les tracés, l’Inde et les Tibétains se sentent indissociablement liés. « On parle de frontière chinoise, mais au fond de leur cœur, tous les Indiens savent que l’on parle du Tibet », juge Tenzin Tsundue. « Les habitants du Ladakh, du Sikkim, de l’Arunachal Pradesh n’ont aucune mémoire des Chinois. Ils se sont construits sur les échanges religieux et commerciaux avec le Tibet. » D’autant que l’Inde est la terre de naissance du bouddhisme, qui se joue lui des frontières. « La connaissance ancienne de grands érudits indiens tels que les Shantarakshita a été préservée au Tibet, raconte Lobsang Sangay. Sa Sainteté le Dalaï-lama s’est ensuite engagée à raviver l’intérêt pour la tradition Nalanda dans son pays d’accueil, l’Inde. Sur le plan culturel, l’Inde sera toujours le foyer spirituel des nations bouddhistes d’Asie. »

Action pacifique

À défaut d’un geste politique de la part du gouvernement indien, la communauté tibétaine reste mobilisée pour faire entendre sa voix face à la menace chinoise. Elle n’est pas la seule à y faire face. « Hong Kong, Taïwan, les Ouïghours et les Mongols sont aussi dans le viseur de Pékin, rappelle Tenzin Tsundue. Nous avons déjà manifesté ensemble à Paris, Londres ou New York. » Pour Namdol Lhagyari, il est trop facile de tout attendre de l’Inde. « Beaucoup de nations développées ont laissé le Tibet à la Chine pour leur intérêt personnel. » Aussi longue que soit la route, la militante se dit prête. « Les jeunes Tibétains ont toujours suivi le message bouddhiste de protestation non violente, de résilience et de persévérance. »
Par Côme Bastin

Côme Bastin
 
Côme Bastin est journaliste correspondant en Inde du Sud, basé à Bangalore pour Radio France Internationale. Auparavant reporter en France et en Europe (We Demain, Socialter, Radio Nova, RFI), il est aussi l’auteur de "Health Tomorrow", un recueil d’interviews de pionniers de la santé à travers le monde.

Source: https://asialyst.com/fr/2020/07/25/face-chine-tibetains-tibet-soutien-attente-inde/



17 Avril 2021

TIBET / KARDZE / CHINE : Répression contre des photos du Dalaï Lama

 
 

 
Les autorités chinoises de la préfecture de Kardze au Tibet lancent une nouvelle campagne contre l’affichage par les Tibétains de photos du Dalaï Lama, menaçant de couper les aides d’État à toute personne trouvée en possession des images interdites, selon des sources tibétaines.
La campagne, ciblant le canton de Dza Wonpo dans le comté de Sershul de la préfecture autonome tibétaine de Kardze, a commencé par une réunion publique le 17 mai au cours de laquelle les Tibétains ont été contraints de signer un document s’engageant à ne pas conserver ni diffuser de photos des exilés. chef spirituel, un Tibétain vivant en Inde a déclaré au service tibétain de RFA.
« Les responsables ont annoncé que toute personne trouvée en possession ou affichant des images du Dalaï Lama sera passible de poursuites pénales », a déclaré la source de RFA, citant des contacts à Kardze et s’exprimant sous couvert d’anonymat.
« Ils ont également été avertis que toute personne trouvée avec les photos interdites sera coupée de tout soutien financier ou autre aide qu’ils recevront du gouvernement », a déclaré la source.
Les autorités ont récemment inspecté une maison de retraite locale sous prétexte de nettoyer l’installation et ont confisqué un certain nombre de photos interdites, donnant aux résidents de l’installation des photos du président chinois Xi Jinping et d’autres dirigeants chinois à mettre à leur place, a-t-il déclaré.
« Les résidents de la région sont également tenus de télécharger une application sur leurs téléphones, donnant aux fonctionnaires un accès à toutes les données de l’utilisateur », a déclaré la source, ajoutant: « Ceci est certainement destiné à soutenir un examen plus approfondi des messages des propriétaires », a-t-il déclaré.
Le Dalaï Lama a fui le Tibet pour s’exiler en Inde au milieu d’un soulèvement national raté de 1959 contre le gouvernement chinois, qui a marché dans l’ancien pays himalayen autrefois indépendant et l’a annexé par la force en 1950, et des expositions par les Tibétains de la photo ou du public du Dalaï Lama les célébrations de son anniversaire ont été sévèrement punies dans le passé.
Déjà étroitement restreint à la suite de manifestations généralisées dans les régions tibétaines en 2008, le monastère local de Dza Wonpo a attiré une attention accrue de la police en 2012 lorsque des moines ont refusé d’accueillir des drapeaux nationaux chinois sur les toits du monastère.
La répression qui a suivi a conduit à des dizaines de détentions arbitraires, d’arrestations et de perquisitions de maisons tibétaines, et des manifestations sporadiques, y compris la diffusion de tracts appelant à l’indépendance du Tibet, se sont poursuivies à Dza Wonpo depuis lors.

Sources: Patrick Bonnassieux et www.rfa.org



16 Avril 2021



 
Selon les informations reçues par les Tibétains en exil, les autorités chinoises semblent avoir renforcé la répression et la détention d'écrivains tibétains, de militants, etc. au Tibet.
Dans la préfecture autonome tibétaine de Kardze, six Tibétains considérés comme éminents dans leur communauté ont été arrêtés au cours des dernières semaines, les raisons de leur arrestation étant inconnues.
Gangkye Drupa Kyab est un écrivain, poète, enseignant et père de deux enfants qui a été condamné en 2013 à cinq ans et six mois de prison pour « activités politiques ».
Le 23 mars 2021, Gangkye Drupa Kyab, également appelé ‘Gangme Thak’, a été de nouveau arrêté à Sertha et le gouvernement chinois n'a donné aucune raison valable pour son arrestation.
Écrivain et militant écologiste, Sey Nam a été arrêté le 2 avril également.
L’activiste tibétaine et ancienne prisonnière politique Tsering Dolma, qui avait déjà été détenu au moins deux fois auparavant, en 2008 et 2012 a été de nouveau arrêtée.
Le militant politique Gangbu Yudrum a été placé en détention le 22 mars. Yudrum avait déjà purgé une peine de trois ans de prison à partir de 2008 pour son rôle dans une manifestation au cours de laquelle il avait brandi le drapeau national tibétain interdit et appelé au retour au Tibet du chef spirituel tibétain en exil, le Dalaï Lama.
**************
Les larmes du passé, par Gangkye Drupa Kyab
L'histoire des habitants de la neige
Quand j'y pense maintenant, je n'ai que des larmes.

Aucun moment de joie ne se présente dans nos cœurs
Quand nous ne faisons plus qu'avaler des larmes
Au milieu de l'histoire illusoire
Et de la guerre des rouges d'airain
D'innombrables vies tibétaines ont été perdues
Ah, cette souffrance !

Au milieu de la guerre du passé
Notre protecteur exilé derrière les montagnes de neige.
La terreur rouge piétine le peuple tibétain.
Qui peut supporter la perte actuelle ?

Source: https://www.facebook.com/tenam
 
 

16 Avril 2021

Et pendant ce temps au Tibet occupé, Rinchen Tsultrim, un moine de 29 ans, a été condamné à 4 ans et 6 mois de prison pour avoir exprimé ses opinions sur les questions tibétaines sur le média social WeChat.
Rinchen Tsultrim était détenu au secret depuis plus d'un an, depuis l'automne 2019, pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions.

Source: https://www.facebook.com/tenam
 

9 Avril 2021

TIBET : Tout ce que vous devez savoir sur les prisons chinoises au TIBET

 

Projet de recherche sur le Tibet

 LIEN : Analyse Open Source des centres de détention tibétains

 LIEN : Open source investigation of detention in TIBET

Plus de 30 ans se sont écoulés depuis les investigations conduites en  1991 par Harry Wu, Président de la Loagaï Reasearch Foundation .

 

Plusieurs articles ont été publiés sur le site de France-Tibet dont voici les références et les liens :

 

9 Avril 2021

PETITION : Défendons la liberté d’expression et d’information au Tibet

Défendons la liberté d’expression et d’information au Tibet


 

Le 24 décembre 2020, les autorités chinoises annonçaient une campagne visant à renforcer le contrôle de l’information circulant notamment sur les réseaux sociaux. Dans la volonté du PCC de restreindre toujours plus les libertés des Tibétain-e-s et de refermer le Pays des Neiges sur lui-même, des actes tomberaient désormais sous le coup de la loi étant puni de « séparatisme » ou étant considéré comme « affaiblissant l’unité nationale » : discussion en groupe en messagerie instantanée, utilisation de VPN impossible…

La campagne « Frapper fort » s’ajoute aux multiples discriminations que subissent le peuple tibétain sur son sol, notamment en matière de liberté d’expression et de liberté d’information. Inutile de rappeler que la liberté de la presse n’est pas à l’ordre du jour, bien au contraire. La censure et la surveillance de l’Internet au Tibet est de rigueur.

Nous voulons croire que la soif de liberté des Tibétain-e-s est inaltérée. Les self-immolations sont une preuve parmi d’autres de la volonté d’indépendance et de la foi restée inchangée malgré la propagande depuis 60 ans.

Cependant, nous souhaitons par cette pétition dénoncer les risques que prennent les Tibétain-e-s au Tibet et en exil lorsqu’ils entrent en relation entre eux. Des Tibétains ont été arrêtés pour être simplement entrés en contact avec des membres de leur famille en Occident.

Ainsi, nous avons le cas de Tenzin Nyima, aussi connu sous le nom de Tamey. Ce moine de Wonpo (Kardzé, comté de Sershul) avait été arrêté (avec 5 autres personnes) une première fois en 2019 suite à une manifestation appelant à l’indépendance du Tibet. Libéré un an après, il a été arrêté de nouveau en août 2020, simplement pour avoir partagé les informations via Internet avec des personnes en Suisse et en Inde. Lui et son groupe de manifestants ont tous été condamnés entre 1 et 5 ans de prison pour cela, sous le chef d’inculpation de « incitation au séparatisme ». Libéré dans un état comateux, il est décédé après avoir été torturé par les policiers locaux, en détention le 19 janvier 2021.

Le régime chinois, en général, a peur que ces informations sortent du Tibet, pour contrôler son image. Aussi, nous rappelons que le Tibet est interdit aux journalistes occidentaux et que la politique des visas est une arme pour « gérer » la connaissance et la propagande.

Enfin, les Tibétain-e-s de la diaspora doivent redoubler de vigilance en utilisant les applications chinoises telles que Tik Tok ou We Chat, dont on sait qu’elles appliquent les règles de la propagande chinoise dans leurs algorithmes. Par ailleurs, ils reçoivent des pressions intolérables via l’Ambassade de Chine en France, par exemple des menaces directes sur leur famille au Tibet, parce que l’on sait que ces outils numériques (autorisés sur le sol français) sont utilisés à des fins de surveillance par la Chine. Ces actes, qui touchent de la même manière la communauté ouïghoure, doivent être dénoncés avec force par les autorités françaises.

Ainsi, nous demandons :

-que la diplomatie française dénonce avec plus de vigueur la restriction des libertés au Tibet, notamment les récentes mesures visant à isoler le Tibet et les Tibétain-e-s du reste du monde sur le plan de l’information et de la communication, et que soit appliqué une loi de type RATA, la réciprocité entre médias chinois et occidentaux, pour favoriser l’accès à ces derniers au Tibet.

-que le Ministère de l’Intérieur et le Ministère des Affaires Étrangères se saisissent de la question de la surveillance par la Chine de la diaspora Tibétaine sur le sol français, en somme que les autorités compétentes puissent assurer la tranquillité des réfugiés.

-Nous demandons enfin que le rôle de l’ambassade de Chine en France et de ses réseaux dans ces restrictions de liberté soit clairement mis au jour.

Co-présidence : Yangkey Muccini & Yves Coquard

DESTINATAIRES :

Gérald Darmanin (Ministère de l’Intérieur)

M. Jean-Yves Le Drian (Ministère des Affaires Étrangères)

Mme Elisabeth Toutut-Picard (Groupe d’Etude sur le Tibet à l’Assemblée Nationale)

Mme Jacqueline Eustache-Brinio (Groupe d’Information sur le Tibet au Sénat)

M. François Croquette (Ambassadeur pour les droits de l’Homme)

PREMIERS SIGNATAIRES :

Communauté Tibétaine de France et ses Amis, Chushi Gangdruk, TYC France, France Dhomay Association, Association U-Tsang de France, France Tibet, Club des Taiwanais, AHKF (Africa Hong Kong France), Comité pour la liberté à Hong Kong

Veuillez trouver ci-dessous la pétition en version tibétaine :

ཕྱི་ལོ་ ༢༠༢༠ ལོའི་ཟླ་ ༡༢ པའི་ཚེས་༢༤ ཉིན་རྒྱ་ནག་གཞུང་ནས་གནས་ཚུལ་བཀག་འགོག་སླད་སྤྱི་ཚོགས་དྲ་རྒྱར་བཀག་འགོག་བྱེད་རྒྱུར་གསལ་བསྒྲགས་སྤེལ་འདུག དེའི་དམིགས་ཡུལ་ནི་རྒྱུན་ལྡན་རྒྱ་ནག་གཞུང་ནས་བོད་ནང་གི་རང་དབང་ལ་ཚད་བཀག་བྱེད་པ་དང་། གནས་ཚུལ་འགྲེམས་སྤེལ་བཀག་འགོག་ཆེད་རེད། རྒྱ་ནག་གཞུང་ནས་ཁྲིམས་འདིས་ཁ་བྲལ་བའི་བྱ་སྤྱོད་དང་རྒྱ་ནག་གཅིག་སྒྲིལ་ལ་གདོང་ལེན་བྱེད་ཀྱིན་ཡོད་པར་བསྒྲག་འདུག གནས་ཚུལ་བཀག་འགོག་ཙམ་མིན་པར་དྲ་རྒྱའི་ལྕགས་རི་གཏོར་བྱེད་ཡང་བེད་སྤྱོད་བྱེད་པར་བཀག་འགོག་བྱེད་བཞིན་འདུག

གནད་དོན་འདིའི་བོད་ནང་གི་བོད་མི་ཚོར་མི་རིགས་དབྱེ་འབྱེད་ཀྱི་ལས་འགུལ་སྤེལ་བ་དང་། ལྷག་པར་སྨྲ་བརྗོད་རང་དབང་། གནས་ཚུལ་རང་དབང་སོགས་ལ་དམ་བསྒྲགས་བྱས་པ་མ་ཟད། བོད་ནང་ལ་གསར་འགོད་རང་དབང་མེད་པས་རྒྱ་ནག་གིས་དྲ་རྒྱར་གསང་ཞིབ་བྱེད་པ་དང་བརྒྱུད་ལམ་ལ་བཀག་འགོག་གི་ལས་གཞི་སྤེལ་བཞིན་འདུག འདས་པའི་ལོ་ངོ་དྲུག་བཅུའི་རིང་རྒྱ་ནག་དམར་པོས་བཙན་དབང་འོག་ནས་བོད་ནང་དྲིལ་བསྒྲགས་ལོག་པ་སྤེལ་ནའང་། བོད་ནང་གི་བོད་མི་ཚོའི་བློ་སྟོབས་མི་ཞུམ་པར་རང་ལུས་མེར་བསྲེགས་སོགས་བརྒྱུད་དེ་རང་དབང་རང་བཙན་གྱི་འབོད་སྒྲ་སྒྲོག་པ་དང་དགོས་འདུན་འདོན་གྱིན་ཡོད་།

སྙན་ཞུ་འདི་བརྒྱུད་རྒྱ་དམར་གཞུང་ནས་བོད་ཕྱི་ནང་གཉིས་ཕན་ཚུན་འབྲེལ་བར་བཀག་འགོག་བྱེད་པར་སྐྱོན་བརྗོད་བྱེད་ཀྱི་ཡོད། དེ་ཡང་ཕྱི་ལོགས་ནས་ནང་མིར་འབྲེལ་བ་བྱས་པས་བོད་མི་འགའ་བཙོན་འཇུག་བྱས་འདུག བོད་ནང་གི་གནས་ཚུལ་སྤྱི་དང་ལྷག་པར་དུ་གྲྭ་བསྟན་འཛིན་ཉི་མ་དང་བོད་མི་ལྔ་འཛིན་བཟུང་ལ་བློ་ཕམ་ཡོད། ཕྱི་ལོ་ ༢༠༡༩ ལོར་བོད་མི་དེ་དག་བོད་རང་བཙན་འབོད་སྒྲའི་ཁྲོད་འཛིན་བཟུང་བྱས་པ་དང་། ལོ་གཅིག་རྗེས་གློད་གྲོལ་བཏང་རྗེས་སུ་སླར་ཡང་ཟླ་བརྒྱད་པའི་ནང་རྒྱ་གར་དང་ཡུ་རོབ་སུད་སི་སོགས་ལ་གནས་ཚུལ་བཏང་ནས་འཛིན་བཟུང་བྱས། ཁོང་དང་རོགས་པ་རྣམས་ཁ་བྲལ་བའི་ཉེས་མིང་འོག་ལོ་གཅིག་ནས་ལོ་ལྔ་བར་བཙོན་འཇུག་བྱས་པ་མ་ཟད། ཕྱི་ལོ་༢༠༢༡ ལོའི་ཟླ་ ༡ པོའི་ཚེས་ ༡༩ ཉིན་བོད་མི་གཅིག་རྒྱ་ནག་བཙོན་ཁང་ནང་བཅར་རྡུང་བཏང་ནས་བཀྲོངས་པར་བསྒྲགས་འདུག

རྒྱ་དམར་གཞུང་ནས་རྒྱུན་ལྡན་གནས་ཚུལ་ཕྱི་ལ་ཤོར་བ་དང་རྒྱ་ནག་གི་སྣང་བརྙན་ལ་དོ་ཕོག་ཡོང་བར་དངངས་འཚབ་ཡོད། གནད་དོན་དེ་དག་ལ་བརྟེན་ནས་ནུབ་ཕྱོགས་རང་དབང་ལྡན་པའི་གསར་འགོད་པ་བོད་ནང་ལ་འགྲོ་ཆོག་པར་དགོས་འདུན་བཏོན་ཡོད། རྒྱ་ནག་དམར་པོས་ཐོངས་མཆན་སོགས་བེད་སྤྱོད་བྱས་ཏེ་ཕྱི་ཕྱོགས་སུ་དྲིལ་བསྒྲགས་ལོག་པ་སྤེལ་བཞིན་འདུག བཙན་བྱོལ་བོད་མི་ཚོས་རྒྱ་ནག་གི་བརྙན་ཆས་སྐད་འཕྲིན་དང་ཀྲིག་ཀྲོག་སོགས་བེད་སྤྱོད་སྐབས་རྒྱ་ནག་གི་དྲིལ་བསྒྲགས་ལོག་པར་དམིགས་བསལ་གྱིས་ཡིད་གཟབ་བྱེད་དགོས།

ཧྥ་རན་སིའི་རྒྱ་ནག་གཞུང་ཚབ་བརྒྱུད་དེས་བོད་ནང་གི་ནང་མི་ཚོར་དམ་བསྒྲགས་ཚད་ལས་བརྒལ་བ་བྱེད་བཞིན་འདུག རྒྱ་ནག་གི་འཕྲུལ་ཆས་བརྒྱུད་དེ་ཧྥ་རན་སིའི་ས་ཐོག་ནས་རྒྱ་ནག་གི་གནལ་ཚུལ་བཀག་འགོག་བྱེད་ཀྱིན་འདུག འདི་བོད་མི་དང་ཡུ་གུར་མི་རིགས་ཀྱི་གཞི་རྩའི་རང་དབང་ལ་དོ་ཕོག་གཏོང་བས་ཧྥ་རན་སིའི་གཞུང་ནས་བཀག་འགོག་བྱེད་དགོས་པར་དགོས་འདུན་བཏོན་ཀྱིན་ཡོད།

ང་ཚོའི་དགོས་འདུན་ཁག

ཧྥ་རན་སིའི་གཞུང་འཛིན་དང་ཕྱི་སྲིད་ལྷན་ཁང་ངོས་ནས་བོད་ནང་གི་རང་དབང་སྤྱི་དང་གནས་ཚུལ་བཀག་འགོག་བྱས་ཏེ་བོད་གཅིག་པོ་འཇོག་པའི་སྲིད་བྱུས་ལ་ངོ་རྒོལ་བྱེད་པ་དང་། རྒྱ་ནག་གཞུང་གི་མི་སྣ། གསར་འགོད་པ་དང་། མི་མང་ཕྱི་ལ་ཡོང་བ་ལྟར། བོད་ནང་དུ་ནུབ་ཕྱོགས་ཀྱི་གསར་འགོད་པ་དང་འབྲེལ་ཡོད་མི་སྣ་གཏོང་དགོས་པར་དགོས་འདུན་འདོན་ཀྱིན་ཡོད།

ཧྥ་རན་སིའི་གཞུང་འཛིན་དང་ནང་སྲིད་ལྷན་ཁང་ངོས་ནས་ཧྥ་རན་སིའི་ས་ཐོག་ཡོད་པའི་བོད་མི་སྐྱབས་བཅོལ་བའི་བདེ་སྲུང་སྤྱི་དང་ལྷག་པར་རྒྱ་ནག་གཞུང་ནས་གསང་མྱུལ་དང་སོ་ལྟ་སོགས་ལ་གདོང་ལེན་བྱེད་རྒྱུའི་དགོས་འདུན་བཏོན་ཡོད།

ཧྥ་རན་སིའི་རྒྱ་ནག་གཞུང་ཚབ་ནས་བོད་མིའི་རང་དབང་ལ་ཐེ་ཇུས་དང་རྡོག་རོལ་གཏོང་བར་མཐའ་གཅིག་ཏུ་ངོ་རྒོལ་ཞུ་རྒྱུ་ཡིན། དེར་བརྟེན་སྲིད་གཞུང་ངོས་ནས་དེར་གདོང་ལེན་ཡོང་བའི་འབོད་བསྐུལ་ཞུ་རྒྱུ་ཡིན།

ཧྥ་རན་སི་བོད་རང་བཙན་སློབ་ཕྲུག་ཚོགས་པ་ནས།

 

7 Avril 2021

TIBET / XINJIANG : le Far-West de Pékin et sa politique de colonisation. Une véritable politique d’APARTHEID

Les politiques de la Chine dans son extrême ouest : la revendication de l’équivalence Tibet-Xinjiang

Robert Barnett est professeur associé de recherche à la School of Oriental and African Studies, Université de Londres; un chercheur affilié au King’s College de Londres; et ancien directeur des études tibétaines modernes à l’Université de Columbia. Les volumes récemment édités incluent Conflicting Memories avec Benno Weiner et Françoise Robin, et Forbidden Memory  de Tsering Woeser. Cet article a été produit en collaboration avec un projet de recherche de groupe en cours sur les développements politiques au Tibet.

Depuis que la vague de détentions massives au Xinjiang est devenue connue internationalement, une proposition secondaire a commencé à circuler dans les médias et parmi un certain nombre de politiciens: l’affirmation selon laquelle les Tibétains subissent des abus similaires à ceux auxquels sont confrontés les Ouïghours et d’autres minorités au Xinjiang, l’autre vaste zone colonisée dans ce que la Chine considère comme son territoire le plus occidental. Cette affirmation est incorrecte. Bien que les politiques chinoises au Tibet soient exceptionnellement restrictives et répressives, pour autant que l’on sache, elles n’incluent pas les abus extrêmes constatés au Xinjiang. Bien sûr, nous devrions encourager de telles questions à être soulevées et évaluées, mais les universitaires, les médias et les leaders d’opinion doivent faire une distinction plus précise entre la spéculation et la connaissance, et entre le plaidoyer et les découvertes scientifiques. Les frontières entre ces catégories sont de plus en plus floues,

Variations de politique: un peu d’histoire

La prémisse centrale de l’affirmation d’équivalence Tibet-Xinjiang est que les programmes chinois au Tibet et au Xinjiang sont similaires en termes d’abus de masse. Les partisans notent correctement que les mécanismes, la terminologie, les objectifs et les théories sous-jacentes utilisés par le Parti communiste chinois (PCC) au Tibet et au Xinjiang sont similaires, et que l’actuel secrétaire du Parti du Xinjiang servait auparavant au Tibet. Ces continuités reflètent le répertoire commun du jargon et de l’histoire communistes dont s’inspirent tous les responsables du PCC, ainsi que leur adhésion à la politique globale du PCC concernant les nationalités, qui a montré une approche de plus en plus assimilationniste depuis 2014. Cependant, malgré leurs déclarations constantes d’unité avec le Centre du Parti, les responsables régionaux ne sont pas censés mettre en œuvre les politiques du Centre de la même manière dans chaque région.

Il n’y avait rien de nouveau ou de spécifiquement communiste dans ce débat sur la manière de gérer les minorités. À la fin de l’empire Qing, les réformateurs chinois s’étaient disputés sur la même question: s’il fallait incorporer les peuples chinois non-Han dans l’empire rapidement par la force ou progressivement par l’éducation, l’industrialisation, l’acculturation ou un processus plus long. Au Xinjiang, les Qing avaient eu recours au contrôle direct en envahissant la région en 1877 et en la transformant en province chinoise; Le Tibet avait une présence négligeable des Chinois Han ou Mandchous à cette époque. En 1910, les partisans d’une réforme rapide et forcée avaient persuadé la cour Qing d’autoriser une politique de domination directe et d’assimilation rapide des Tibétains, que le représentant des Qing au Sichuan, Zhao Erfeng, mena jusqu’à la chute de la dynastie un an plus tard. Certains chercheurs retracent les différentes manières de gérer les minorités en Chine à des perceptions beaucoup plus anciennes de la pensée politique chinoise quant aux minorités les plus «brutes» ou «indomptées» par rapport à celles considérées comme quelque peu «civilisées» et donc susceptibles de tactiques plus douces. Aujourd’hui, des arguments de ce type sont dissimulés diplomatiquement derrière des arguments plus doux, tels que l’opinion actuelle des décideurs du PCC selon laquelle il existe deux types de religion en Chine – les soi-disant «religions non indigènes», qui incluent l’islam et les «religions indigènes». religions »telles que le bouddhisme (même s’il est en fait originaire d’Inde, pas de Chine). Nous pouvons facilement imaginer les décideurs chinois affirmant que les adeptes d’une religion chinoise «indigène» sont plus facilement gérés et peuvent donc être convaincus par des politiques moins brutales que ceux qui suivent une religion monothéiste, «non chinoise» – lire,

Depuis le 11 septembre, cette version diffractée de l’islamophobie mondiale a été couramment exprimée en Chine en termes de terrorisme, que les politiques actuelles du Xinjiang sont censées prévenir. En revanche, le spectre du terrorisme est rarement invoqué au Tibet. Là, la menace consiste essentiellement en une idée que Pékin cherche à éradiquer: l’insistance du «Dalaï» sur l’indépendance du Tibet dans le passé. Cet effort de Pékin a conduit à des formes extraordinairement étendues de répression, de contrôle et d’ingénierie sociale au Tibet, qui augmentent presque de jour en jour. Mais en termes de violence, la Chine a été prudente au Tibet, comme en témoigne le fait qu’il n’y a eu que deux ou trois exécutions judiciaires connues de Tibétains dans des affaires politiquement liées au cours des 35 dernières années, par opposition à des dizaines d’exécutions de Ouïghours en Xinjiang.

Quelle que soit la justification, l’État chinois a souvent adopté des politiques de différentes manières dans différents domaines, même si les noms et les objectifs de la politique sont similaires. C’est ce qui était si important dans la décision de la Chine de réduire l’enseignement de la langue mongole en Mongolie intérieure l’année dernière: jusque-là, la politique d’assimilation et d’éducation bilingue de la Chine en Mongolie intérieure avait suivi un modèle de mise en œuvre politique totalement différent et plus accommodant de celui du Tibet. , Xinjiang, Qinghai ou toute autre région. Le changement annoncé pour l’enseignement en classe dans les écoles primaires de Mongolie intérieure était significatif car il signifiait qu’après plusieurs années à donner la primauté à la culture locale, la région passait d’une approche graduelle à une approche rapide et forcée de la mise en œuvre d’une politique sur un Chinois non-Han population.

Détention de masse au Tibet

L’affirmation selon laquelle le Tibet et le Xinjiang sont coïncidents en termes d’abus de masse a été avancée par un certain nombre de commentateurs , journalistes et politiciens, dont Lobsang Sangay, l’actuel chef de l’administration tibétaine en exil. Sangay a a déclaré, entre autres, que des camps de détention forcée existent actuellement au Tibet. Il y a eu des occasions au cours de la dernière décennie où des camps ont été créés pour détenir des Tibétains sans être accusés d’aucun crime. Deux de ces occasions impliquaient de graves abus. Celles-ci se sont produites dans des camps créés en 2017 pour héberger des moines et des nonnes expulsés d’un certain nombre de monastères dans les régions de l’est du Tibet, notamment Larung Gar, puis renvoyés de force dans leurs régions d’origine dans la région autonome du Tibet (TAR), où ils ont été détenus pour « éducation juridique. » L’un de ces camps a été créé dans la région tibétaine orientale de Nyingtri pour rééduquer un certain nombre de religieuses, tandis que le second était à Sog, Nagchu, dans le nord du Tibet, où les détenus semblent principalement avoir été des moines. Les religieuses détenues, comprenant au moins 30 femmes,ont été forcés de chanter ou de danser devant des fonctionnaires sur l’air de chansons patriotiques chinoises, dans au moins un cas en portant des tenues de type militaire. Dans le cas du centre de Sog, il y a un compte rendu par un moine qui a été détenu pendant quatre mois en 2017 , et il décrit des incidents de rééducation forcée, d’humiliation, de torture et de harcèlement sexuel. Il s’agit d’exemples d’abus graves, mais leur ampleur ou leur durée ne sont pas similaires aux pratiques systématiques et massives de détention et d’éradication culturelle dans le Xinjiang, où les détenus sont détenus et maltraités pendant des années, forcés à plusieurs reprises d’abjurer entièrement leurs croyances religieuses et utiliser une langue qui n’est pas la leur.

Il y a eu au moins trois autres occasions récentes au Tibet – en mars 2008 , janvier 2012 et mai 2012 – où des camps ont été créés temporairement dans des hôtels, des écoles ou des bases militaires converties pour détenir des Tibétains à des fins telles que «l’éducation juridique». Le camp de 2008 abritait plusieurs centaines de moines de monastères de Lhassa dont le lieu d’enregistrement était en dehors de la TAR, et les détentions de 2012 étaient d’environ 2000 à 3000 laïcs tibétains détenus pendant deux mois après avoir assisté aux enseignements religieux du Dalaï Lama en Inde. En outre, un Tibétain a déclaré avoir été détenu pendant deux moisdans un centre de détention à Driru, Nagchu, en 2016, et je connais deux personnes détenues pendant environ deux semaines chacune en 2019 dans certains immeubles de bureaux dans une zone tibétaine du Sichuan pour ne pas avoir mis en œuvre des mesures prétendument volontaires de «réduction de la pauvreté».

De plus amples détails sur ces cas n’ont pas encore émergé, et d’autres pourraient bien être révélés. Cependant, ces cas diffèrent à nouveau nettement de ceux des camps du Xinjiang en termes d’échelle ou de degré, impliquant environ 6 000 à 7 000 personnes sur une décennie ou plus – environ 1,4% de l’estimation la plus basse pour les détenus au Xinjiang au cours des quatre dernières années. En outre, d’après ce que l’on peut dire d’après les entretiens avec d’anciens détenus ou leurs proches, les camps tibétains semblent avoir duré au plus six mois, mais généralement beaucoup moins; inclus des quantités limitées de rééducation, le cas échéant; et, mis à part les deux camps en 2017, aucun dénigrement culturel, violence physique ou cruauté n’a été signalé.

Les programmes de travail et l’allégation de coercition

En septembre 2020, un rapport est apparu par un universitaire qui semblait montrer des preuves de camps de travaux forcés au Tibet et d’autres politiques de type Xinjiang dans le TAR. Cet érudit, Adrian Zenz, a fait un travail bien considéré sur le Tibet et le Xinjiang dans le passé. Son travail plus récent a été attaqué et maltraité par les médias d’État chinois et d’autres, y compris des dénégations sur ses croyances religieuses par un négationniste pro-chinois appelé Max Blumenthal , démontrant une forme d’hypocrisie particulièrement laide. Il est également poursuivi par des entreprises chinoises au Xinjiang et sanctionné par le gouvernement de la RPC .

Néanmoins, il y a quelques problèmes techniques avec l’article du Dr Zenz sur le Tibet. Bien que de nature scientifique, l’article n’a pas fait l’objet d’un examen par les pairs, n’a impliqué aucune vérification sur le terrain et ne faisait pas référence aux travaux d’ autres chercheurs ayant une expertise sur le travail , l’emploi et les statistiques au Tibet. En outre, l’article a été coordonné avec une importante campagne médiatique, comprenant la publication simultanée d’un éditorial dans le New York Times , d’un long article de Reuters , d’un éditorial du Wall Street Journal et d’un rapport d’un groupe de pression politique, l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC).

Le Dr Zenz et des écrivains partageant les mêmes idées ont décrit un programme de masse lancé par les autorités chinoises pour fournir une formation professionnelle aux Tibétains et, dans certains cas, organiser leur transfert vers d’autres lieux de travail. Ces auteurs ont tout à fait raison de dire que des programmes de formation prétendant impliquer un grand nombre de personnes ont été mis en place au Tibet, parallèlement à un programme permettant aux gens de se déplacer dans différents domaines pour travailler. Ils ont également raison de dire qu’au Xinjiang, un programme portant un nom similaire semble avoir impliqué des abus à grande échelle. Mais les détails du programme du Tibet ne sont pas clairs et – jusqu’à présent – n’indiquent pas encore une mise en œuvre à la manière du Xinjiang: jusqu’à présent au moins, environ 94 pour cent de ce qui est décrit dans ces rapports comme des transferts de main-d’œuvre au Tibet sont apparemment locaux, au moins une partie des transferts de main-d’œuvre au Tibet. le petit nombre de projets intraprovinciaux prétendent être à court terme,

Quant aux cas réels de coercition, il n’y en a aucun dans les rapports du Dr Zenz, de Reuters ou de tout autre média. Lorsque j’ai interrogé un collègue tibétain sur ses propres recherches, il a décrit une famille tibétaine de sept personnes, qui s’étaient toutes inscrites à des programmes de formation professionnelle. Cependant, un seul d’entre eux avait en fait suivi un cours et la famille n’avait signalé aucune menace de force ou pression pour se conformer. Cela semblait suggérer que, du moins dans ce cas, les autorités locales visaient principalement à inscrire des noms sur les formulaires d’inscription afin de gonfler le nombre de participants apparents au programme.

Cette affaire ne prouve rien, mais elle soulève des doutes. Si nous revenons à l’article du Dr Zenz, nous verrons qu’il se compose de deux déclarations entièrement différentes: une qui résume correctement les documents officiels chinois donnant les numéros d’inscription ou d’inclusion dans les programmes de formation professionnelle et les stages, et celle qui est purement inférence sur la possibilité de camps de travail (par opposition aux camps d’entraînement volontaires) et de recours à la force. Ces inférences se fondent sur des références dans des documents officiels à des éléments tels que la formation «de type militaire» et à des photographies de stagiaires en tenue militaire. Une telle inférence est possible. Ce n’est cependant pas fiable: chaque étudiant des écoles et des universités en Chine suit une formation de style militaire pendant une semaine environ chaque année et de nombreux grands magasins suivent une formation de style militaire tous les matins.

Le Dr Zenz lui-même a noté dans son rapport initial qu’il n’avait trouvé aucune preuve de l’existence de camps de travail de type Xinjiang au Tibet: « Il n’y a jusqu’à présent aucune preuve d’accompagnement de cadres ou de personnel de sécurité, de cadres postés dans des usines, ou de travailleurs détenus. dans des environnements fermés et sécurisés à leur destination de travail finale. » Il a ajouté qu ‘«il n’y a actuellement aucune preuve que les programmes de formation et de transfert de main-d’œuvre de la TAR soient liés à l’internement extrajudiciaire». Il a déclaré plus tard catégoriquement qu’il n’avait jamais mentionné les camps de travail .

Le rapport de Reuters contenait également deux types de conclusions: l’une confirmait l’existence des programmes de travail, citant deux ou trois documents officiels non utilisés par le Dr Zenz, tandis que l’autre répétait les preuves sur la coercition offertes par le Dr Zenz sans nouvelle preuve. Par conséquent, la question de la force ne faisait pas partie de son «enquête». L’article disait même que « Reuters n’a pas été en mesure de déterminer les conditions des travailleurs tibétains transférés »et que« les chercheurs et les groupes de défense des droits disent… sans accès, ils ne peuvent pas évaluer si la pratique [du transfert de main-d’œuvre] constitue du travail forcé. » Néanmoins, il a répété les mêmes allégations d’abus et de force, les attribuant à des «groupes de défense des droits». Il a ajouté un fait qui semblait corroborer, déclarant que «des versions à petite échelle d’initiatives similaires de formation de type militaire existaient dans la région depuis plus d’une décennie», mais ne donnait aucun détail sur ces cas, mis à part celui des 30 religieuses. en 2017, noté ci-dessus.

Les réserves fournies par les auteurs de ces rapports étaient correctes et appropriées, mais elles étaient trop peu nombreuses et trop tardives. Les rapports comprenaient de multiples références à la coercition, bien que spéculatives, et des affirmations plus catégoriques ont été faites dans des éditions d’opinion et des présentations orales. Une telle spéculation est souvent justifiée et nécessaire, notamment parce que des preuves d’abus majeurs pourraient encore apparaître. Les exilés tibétains et d’autres n’ont pas tort de s’inquiéter. Mais les rapports initiaux du Dr Zenz et de Reuters ont conduit à une vague de rapports secondaires qui, quelle que soit l’intention, ont brouillé les données solides sur l’existence de programmes de formation professionnelle et de placement professionnel avec des spéculations sur la coercition.

Ces rapports secondaires reconnaissaient l’article du Dr Zenz comme la source de leurs informations, mais affirmaient à tort qu’il avait signalé l’existence de camps de travail et l’utilisation alléguée de la force, sur lesquels il n’avait fait que spéculer. Le Times de Londres a déclaré que la Chine était «accusée d’avoir emprisonné 500 000 Tibétains dans des camps de travail» et que «jusqu’à un demi-million de Tibétains ont été transférés de force dans des camps de travail cette année», ce qui en fait un rapport de source unique, sans corroboration, affirmant à tort que Zenz avait allégué l’emprisonnement et les camps de travail. La BBC a déclaré que le rapport Zenz avait trouvé que la Chine «contraignait» des milliers de Tibétains dans des camps de travail de masse »et a déclaré que cela avait été corroboré par Reuters., bien que Zenz ne l’ait pas dit, alors que Reuters n’avait confirmé que l’existence de programmes de travail, pas l’existence de camps de travail ou de coercition. La BBC a ajouté que «l’échelle du programme telle que détaillée dans cette étude indique qu’elle est beaucoup plus grande qu’on ne le pensait auparavant», même si en fait c’était la première mention du programme en dehors de la Chine. Le Guardian était plus prudent et ne faisait référence à la coercition que dans les remarques citées de Zenz, mais, comme la BBC, a déclaré que le rapport de Zenz avait été corroboré par Reuters , ce qui impliquait que cela s’appliquait aux camps et à la coercition ainsi qu’aux programmes de travail. Le New York Times n’a pas rapporté la nouvelle, mais a publié un éditorial de Zenz qui a fait des affirmations plus fortes sur l’utilisation de la contrainte que son article original avait, cette fois sans aucune mise en garde. Pendant ce temps, le Sydney Morning Herald a rapporté sans réserve et sans aucune autre source que «la Chine pousse des centaines de milliers de Tibétains dans des camps de travaux forcés», dont aucun n’est connu pour être vrai.

Sans surprise, cette apparente unanimité dans les médias grand public impliquant une équation entre le programme de formation professionnelle et la détention forcée a été rapidement reprise dans l’arène politique. L’Alliance interparlementaire pour la Chine a évoqué «un système apparemment répandu de travail forcé » et «un programme de« formation professionnelle »obligatoire à grande échelle» au Tibet, reposant à nouveau sur une seule source et fusionnant à nouveau la question de fond des programmes de travail avec spéculation sur le fait qu’il est «forcé» et «obligatoire». La Commission exécutive du Congrès sur la Chine, basée à Washington, DC, a tenu  une audition  basée en partie sur des rapports sur ce qu’un orateur, Matteo Mecacci, a qualifié de « travail forcé » au Tibet; la Chambre des communes britannique a organisé un débat sur la questionau cours de laquelle un haut responsable politique britannique, Sir Iain Duncan Smith, a affirmé catégoriquement que les programmes de travail au Tibet étaient «obligatoires», «forcés» et impliquaient «des gens… étant emmenés d’un endroit et placés dans des camps »; et le Democracy Forum au Royaume-Uni a tenu une discussion en partie sur le fait que, selon son président, la Chine «a envoyé plus d’un demi-million de Tibétains dans des camps de transfert de travail sous une stricte supervision militaire».

Je n’ai trouvé qu’un seul rapport médiatique qui a correctement rendu compte du rapport Zenz: un petit groupe médiatique appelé TLDR. TLDR a publié un résumé vidéo du rapport Zenz qui est à la fois précis et succinct, mais parvient à détailler les affirmations factuelles sur les programmes de formation professionnelle séparément de la spéculation de Zenz sur l’utilisation possible de la force, qu’il a mise entre crochets comme non encore vérifiée mais potentiellement addendum important.

Depuis lors, la rhétorique s’est intensifiée. Le cas le plus frappant est celui d’un universitaire et d’un ancien journaliste affilié à des universités australiennes qui ont hébergé un podcast initialement appelé « Tibet-The Final Solution?»Le titre est tiré d’une déclaration d’un activiste tibétain selon laquelle la Chine prévoit l’anéantissement total du Tibet ou de sa culture, qui a servi de bande-annonce pour le programme. Le podcast proprement dit, dont le titre a été changé plus tard au milieu de plaintes, n’a pas discuté ou débattu de cette affirmation – il a été ajouté après l’enregistrement de la discussion et a été conçu, apparemment, uniquement comme un appât pour attirer un public. Que se passe-t-il lorsqu’un journaliste sérieux, et encore moins un universitaire, propose que la Chine est un État nazi essayant d’anéantir le peuple tibétain ou la culture tibétaine? La Chine minimise en effet le rôle de la langue tibétaine dans les écoles, insulte le Dalaï Lama, niant l’histoire tibétaine, persécutant les dissidents, relocalisant les nomades et essayant d’adapter les compréhensions populaires du bouddhisme tibétain afin que la religion insiste ou imite »Comme le dit l’État) les valeurs néo-confucéennes, au milieu de nombreuses autres politiques répressives. Mais assimiler cela à la Conférence de Wannsee est profondément offensant et contraire à l’éthique. En dehors d’insulter la mémoire de ceux qui sont morts, pour une chose, il n’y a aucune preuve d’une tentative, au moins dans l’ère post-Mao, d’anéantir le peuple tibétain. Quant à la culture depuis la mort de Mao, comme le Dr Zenz lui-même l’a documenté dans ses travaux antérieurs sur le Tibet, certains aspects de la culture moderne tibétaine ont prospéré, en particulier la fiction en prose, la poésie, le cinéma, les beaux-arts, la musique populaire et, dans une certaine mesure, la Épopée de Gesar, courses de chevaux et certains festivals locaux. Les publications de textes religieux traditionnels se comptent par milliers. Les événements religieux laïcs impliquent encore des milliers de personnes. Il y a une répression énorme, qui devrait être largement étudiée et médiatisée, et il y a des raisons compréhensibles pour lesquelles de nombreux Tibétains craignent pour leur culture, alarmés comme beaucoup le sont par, par exemple, la priorisation du chinois comme langue d’enseignement dans la plupart ou la plupart des écoles. Mais ce n’est pas la même chose qu’un génocide ou un anéantissement: le Tibet n’est pas le Xinjiang.

Les militants et autres devraient bien sûr être encouragés à faire valoir leurs points de vue et à présenter les preuves dont ils disposent. Mais pour un groupe de médias grand public, sans parler d’une université, utiliser une telle proposition comme un appât au clic est dérangeant. À long terme, ce genre de rhétorique anti-chinoise enflammée sur le plan idéologique nuira au peuple tibétain et à sa situation au Tibet, car eux et d’autres devront perdre du temps à débattre de ce qui est exagéré et de ce qui est fait. Le problème sous-jacent ici n’est pas que les universitaires ne doivent pas spéculer, ni que les militants et les membres de la communauté ne doivent pas soulever des préoccupations profondes: ils doivent faire les deux. Mais les écrivains, publications et médias sérieux doivent maintenir des distinctions nettes entre ce qui est de la spéculation et ce qui est une information fiable et confirmée. La qualité du discours,

 

3 Avril 2021

Inde: L’occupation du Tibet ne fait que commencer, la Chine s’efforce d’obtenir cinq doigts: Lobsang Sangay - Nouvelles de l’Inde

NEW DELHI: Après l'occupation du Tibet, la Chine s’efforce désormais de se procurer les « cinq doigts », chef de file tibétain Lobsang Sangay a affirmé vendredi, notant que les politiques expansionnistes chinoises sont une menace pour la communauté mondiale et que tous doivent se réveiller à ses desseins.
S’adressant à un événement organisé par le Centre pour la démocratie, le pluralisme et les droits de l’homme (CDPHR), il a déclaré que la perte du Tibet en tant que zone tampon entre l’Inde et la Chine a coûté énormément à l’Inde en termes de problème de frontière et de coûts militaires associés.
«L’occupation du Tibet n’était que le début. Vous avez vu l’incident de Galwan, combien de soldats ont perdu la vie. Le Tibet n’est qu’un début car c’est la paume de la main, mais il reste cinq doigts sur lesquels le PCC chinois (Parti communiste chinois) s’efforce de le faire. get », a affirmé Lobsang, président de l’Administration centrale tibétaine (gouvernement tibétain en exil).
Les cinq doigts du Tibet sont une politique étrangère chinoise qui considère le Tibet comme la paume de la main droite de la Chine, avec cinq doigts à sa périphérie: le Ladakh, le Népal, le Sikkim, le Bhoutan et l’Arunachal Pradesh, et qu’il est de la responsabilité de la Chine de « libérer « ces régions.
« L’Inde a besoin de comprendre, ce qui se passe au Tibet est le plan directeur et cela se passe au Xinjiang et à Hong Kong. Comprendre la Chine et y faire face », a déclaré Lobsang.
Il a déclaré que le pluralisme et la diversité, les droits de l’homme et la liberté unissent l’Inde.
« Le pluralisme est le fondement de l’Inde. Le pluralisme et la diversité unissent l’Inde, les droits de l’homme et la liberté unissent l’Inde, mais la Chine apporte un système plus autocratique donc pour l’Asie – un développement avec démocratie et diversité est meilleur que le modèle chinois », a-t-il déclaré.
Lobsang a également allégué que les politiques expansionnistes chinoises sont une «menace» pour la communauté mondiale.
« … Par conséquent, la communauté mondiale doit se réveiller à ses desseins le plus tôt possible. S’opposer à la Chine en raison de son bilan en matière de violations des droits de l’homme des minorités au Tibet et au Xinjiang n’est pas sous le contrôle d’un pays ou d’un petit groupe de pays mais la communauté mondiale tout entière doit être solidaire », a-t-il déclaré.
Il a en outre affirmé qu’au nom de la réduction de la pauvreté, le gouvernement chinois utilise les discours de la Chine continentale dans les régions minoritaires telles que le Tibet, créant ainsi un environnement susceptible de mettre en danger l’identité tibétaine.
« Ce n’est pas des politiques autoritaires de la Chine, mais des politiques démocratiques de développement qui respectent la diversité dont le monde a besoin », a-t-il déclaré.
Il a souligné que le modèle de développement démocratique de l’Inde est meilleur que le modèle chinois de développement sans démocratie.

Cet article est apparu en premier (en Anglais) sur https://timesofindia.indiatimes.com/india/tibet-occupation-just-beginning-china-trying-hard-to-get-five-fingers-lobsang-sangay/articleshow/81874992.cms

Source: https://teles-relay.com/2021/04/02/inde-loccupation-du-tibet-ne-fait-que-commencer-la-chine-sefforce-dobtenir-cinq-doigts-lobsang-sangay-nouvelles-de-linde/

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