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Juin 2022
Juin 2022

TIBET : séances d’éducation patriotique et travaux forcés pour le prisonnier Rinchen Tsultrim

UN MOINE TIBÉTAIN EMPRISONNÉ S’EST VU REFUSER LES VISITES DE SA FAMILLE ET SOUMIS À « L’ÉDUCATION PATRIOTIQUE » ET AUX « TRAVAUX FORCÉS »

Les autorités chinoises refusent toujours les visites de la famille de Rinchen Tsultrim et le forcent à assister à des séances d’« éducation patriotique » et de « travaux forcés » après avoir été faussement accusé d’« incitation au séparatisme », selon des rapports récents .

Soupçonné de se livrer à des activités politiques sur les réseaux sociaux, Rinchen Tsultrim, un moine du monastère de Nangshing, a été initialement arrêté par les responsables chinois du Bureau de la sécurité publique de Ngaba le 27 juillet 2019 . Il aurait été condamné lors d’un procès secret à quatre ans et demi derrière les barreaux en mars 2021, deux ans après avoir été détenu au secret.

Rinchen Tsultrim peut peut-être parler à sa famille lors d’un appel téléphonique mensuel autorisé de dix minutes, selon le Tibet Times. Cependant, les autorités chinoises continuent de nier une rencontre en personne entre Rinchen et sa famille depuis qu’il a été brusquement arrêté à Ngaba (Ch: Aba).

« Rinchen souhaite obtenir une photo de ses parents, mais refuse d’envoyer quoi que ce soit d’autre pour éviter d’être confisqué par les autorités », indique le rapport citant un ancien détenu qui a maintenant été libéré. Rinchen est actuellement détenu à la prison de Mianyang près de la ville de Chengdu.

En outre, le rapport indique que Rinchen est soumis de force à « l’éducation politique » et aux travaux forcés en prison. Pour l’instant, aucun détail n’est disponible sur la fréquence et la mesure dans laquelle ces pratiques sont appliquées. Le rapport indique également qu’il est difficile de déterminer son bien-être actuel.

Le rapport indique que deux Tibétains, dont un moine du monastère Kirti de Ngaba et un homme d’affaires de Golog, ont tous deux été libérés de la prison de Mianyang en mars de cette année. Compte tenu de leur sécurité, d’autres informations ont été retenues à leur sujet.

Située près de Chengdu, la capitale de la province du Sichuan, la prison de Mianyang abrite de nombreux Tibétains aux idées et opinions dissidentes dans l’est du Tibet. Un moine tibétain et ancien prisonnier politique, Choekyi , est décédé en mai 2020 après avoir été libéré prématurément de la prison de Mianyang en janvier 2019, tandis que le gouvernement chinois s’est dérobé à sa responsabilité pour sa mort imminente en détention en raison de tortures et de mauvais traitements en prison.

-Déposé par l’ONU, l’UE et le Bureau des droits de l’homme, Section de défense du Tibet/DIIR


Juin 2022


Un écrivain tibétain condamné à quatre ans et demi de prison par la justice chinoise pour "incitation au séparatisme" .
Un intellectuel et écrivain tibétain nommé Thupten Lodoe (nom de plume : Sabuchey) a été condamné à quatre ans et six mois de prison, selon des informations fournies samedi par le groupe de recherche basé à Dharamshala (Inde), le Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie . L'homme de 34 ans a été détenu depuis octobre dernier par des officiers chinois et a été détenu dans un lieu tenu secret pendant plus de huit mois jusqu'à sa récente condamnation le 14 juin 2022 .
Une source à l'intérieur du Tibet a déclaré au groupe que Sabuchey avait été condamné pour de fausses accusations d'"incitation au séparatisme", y compris des accusations de publication de contenu qui "mettait en danger la sécurité de l'État chinois" et "nuisait à l'unité ethnique". Lodoe est un résident du village Bum-nying de Dzachuka dans le comté de Sershul, préfecture tibétaine de Kardze. De nombreux autres universitaires, écrivains et intellectuels ont été accusés de cette allégation vague mais courante d'incitation à des pensées et à des émotions jugées «séparatistes» par l'État chinois.
Des écrivains tibétains et des personnalités notoires comme Go Sherab Gyatso, Dhi Lhaden, entre autres, ont également été accusés d'« incitation au séparatisme » l'année dernière. Dans le profil TCHRD de l'auteur, Sabuchey est un universitaire connaissant à la fois les systèmes de connaissances traditionnels et modernes; il est connu pour ses écrits prolifiques fréquemment publiés sur des sites Web et d'autres plateformes en ligne au Tibet.
Les chercheurs ont découvert que la plupart de ses écrits étaient des analyses et des écrits d'opinion liés aux "questions sociales et de subsistance, à la langue et à la situation économique, ainsi qu'aux systèmes de connaissances traditionnels et modernes", et ont fait valoir qu'aucun de ses écrits n'enfreignait les lois chinoises. À la suite de son arrestation, les autorités ont saisi son ordinateur, qui a ensuite été utilisé comme « preuve » pour ses soi-disant crimes contre l'État
L'érudit est né en 1987 dans le village de Bum-nying à Dzachuka dans la région tibétaine du Kham. Il est retourné au Tibet pour travailler comme enseignant dans un collège du comté de Sershul après avoir terminé ses études en Chine. Son état actuel et l'endroit où il se trouve sont inconnus.
 

Juin 2022

Un Tibétain nommé Tsewang Norbu qui était en pèlerinage au palais du Potala de la ville de Lhassa a été arrêté par les autorités chinoises, selon des informations fournies à Phayul par l'organisation Tibet Watch basée à Dharamsala. Le pèlerin de 40 ans de la région de Kham aurait exhorté les autorités à donner la priorité aux Tibétains pour visiter les lieux saints au lieu du nombre croissant de touristes chinois, en particulier pendant le mois le plus sacré et le plus sacré pour les bouddhistes, qui tombe le quatrième mois du Tibet. calendrier lunaire.

Chinese police arrests Tibetan pilgrim for demanding access into Potala palace

Image representational (Photo/Xinhua)

By Choekyi Lhamo

DHARAMSHALA, June 17: A Tibetan man named Tsewang Norbu who was on pilgrimage to Lhasa city’s Potala palace has been arrested by Chinese authorities, according to information supplied to Phayul by the Dharamshala-based organization Tibet Watch. The 40-year-old pilgrim from Kham region reportedly urged the authorities to prioritize Tibetans to visit holy sites instead of the growing numbers of Chinese tourists, especially during the most sacred and holy month for Buddhists, which falls on the fourth month of the Tibetan lunar calendar.

Norbu had waited for a week in Lhasa but was unable to visit both Potala and Tsuglagkhang temple. “He was at the end tail of a long queue of Chinese tourists visiting Potala, he shouted at the police to allow people like him on the pilgrimage who have waited for more than a week,” the report said citing an anonymous sources who also confirmed that the concerned pilgrim was immediately taken away by the police after the incident. No further details of his whereabouts is available at the moment.  

Another source also divulged that the authorities were prioritizing tourists over Tibetans who have reportedly been told to limit their visit to the monasteries to three times a week. The report noted that the discrimination against Tibetan pilgrims will reduce Tibetan sites into “cultural zombie areas” catering to Chinese tourists and making it “devoid of its religious essence”. According to Free Tibet, the sources said that security officials increased their surveillance of Tibetans waiting to visit the palace after the arrest of Tsewang Norbu.

Last year during the pandemic, the Lhasa City Buddhist Association instructed followers to restrict certain religious practices during the holy month. While the sole reason for the order was premised on the risk of contracting and spreading coronavirus, the real aim, activist groups said, was to further restrict Tibetans religious freedom. “Despite Chinese government’s claim to impose these measures for containing the pandemic, the same government has fallen short of stopping Chinese tourists from visiting Tibet, which continue to pose risks to the people,” US-based International Campaign for Tibet said in a report in May.
 


Juin 2022

HIMALAYA : le troisième pôle sur le point de s’éffondrer

Les glaciers de l’Himalaya fondent à une vitesse inquiétante !

Article de Nathalie Mayer publié le 29/11/2021

Les scientifiques ont pour habitude de qualifier l’Himalaya de « troisième pôle ». Parce que ses glaciers renferment la troisième plus grande quantité de glace au monde. Et aujourd’hui, des chercheurs nous révèlent que, sous l’effet du réchauffement climatique anthropique, ces glaciers fondent à une vitesse record. Menaçant notamment l’approvisionnement en eau de millions de personnes.

Partout dans le monde, la glace fond. Une conséquence du réchauffement climatique anthropique. Et des chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni) nous précisent aujourd’hui que les glaciers de l’Himalaya, tout particulièrement, fondent à une vitesse qu’ils qualifient eux-mêmes d’exceptionnelle. Au cours de ces dernières décennies, ils ont perdu de la glace dix fois plus rapidement qu’en moyenne depuis leur dernière expansion majeure au cours du petit âge glaciaire, il y a entre 400 et 700 ans.

Les chercheurs s’appuient pour le dire sur une reconstruction de près de 15.000 glaciers de l’Himalaya. Alors qu’à leur pic, ils couvraient une superficie de quelque 28.000 kilomètres carrés, ils ne s’étendent aujourd’hui déjà plus que sur environ 19.600 kilomètres carrés. Soit une perte de glace de pas moins de 40 % en superficie. Dans le même temps, ils ont aussi perdu en volume, passant de 596 kilomètres cubes à seulement 309 kilomètres cubes. Une perte équivalente à toute la glace des Alpes, du Caucase et de la Scandinavie réunis.

Lorsque les glaciers sont couverts de débris naturels, ils semblent fondre plus rapidement encore que les autres. Ici, la moraine du Lobuche, une montagne du Népal près du glacier du Khumbu. © Duncan Quincey, Université de Leeds

Une fonte avec de lourdes conséquences

Les chercheurs précisent que la perte de glace est encore plus marquée dans les régions orientales. En cause : des régimes météorologiques différents. La fonte est aussi plus marquée pour les glaciers qui présentent de grandes quantités de débris naturels à leur surface. En volume, ils sont responsables de près de 50 % de la perte de glace alors qu’ils ne comptent que pour quelque 7,5 % du total des glaciers. Mais la perte de glace est aussi plus importante pour les glaciers qui finissent dans des lacs. Ainsi, avec une augmentation du nombre et de la taille de ces lacs de l’Himalaya, la vitesse de fonte pourrait encore s’accélérer.

Si cette fonte des glaciers de l’Himalaya a déjà provoqué une élévation du niveau de la mer d’environ 1 millimètre, c’est surtout pour l’alimentation en eau et en énergie des centaines de millions d’habitants de la région que les scientifiques s’inquiètent. Car l’accélération du phénomène aura des implications importantes sur les principaux systèmes fluviaux de l’Himalaya. Les habitants de la région constatent d’ailleurs déjà des changements qui semblent s’accélérer.


Himalaya : les deux tiers des glaciers vont fondre d’ici la fin du siècle

Le « troisième pôle terrestre », qui comprend toute la chaîne himalayenne, va connaître une fonte sans précédent, avec des conséquences sur près de deux milliards d’habitants. Les zones de montagne sont en effet particulièrement sensibles au réchauffement climatique.

Article de Céline Deluzarche paru le 06/02/2019

Les glaciers de l’Himalaya sont menacés par le réchauffement climatique. © Mariusz Kluzniak, Flickr

« C’est la crise climatique dont vous n’avez pas entendu parler », affirme Philippus Wester, responsable d’une étude menée par l’Icimod, une organisation intergouvernementale établie à Katmandou (Népal). Selon l’International Center for Integrated Mountain Development (Icimod), les deux tiers des glaciers de l’Hindou Kouch et de l’Himalaya (HKH) pourraient fondre d’ici à la fin du siècle si la planète reste sur la même trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre.

Réchauffement et pollution : le cocktail mortel pour les glaciers

Qualifiée de « troisième pôle » par les scientifiques pour ses gigantesques réserves de glace, cette région montagneuse, s’étendant sur 3.500 km et traversant huit pays, est susceptible de voir ses glaciers disparaître en grande partie. Même en limitant la hausse des température à la limite de 2,1 °C comme le prévoit l’Accord de Paris, un tiers aura fondu d’ici 2100, préviennent les experts.

Et si les émissions continuent au même rythme, avec une hausse de 5 °C, ce sont les deux tiers des glaciers qui se seront volatilisés. Bien que formés il y a 70 millions d’années, ces derniers sont extrêmement sensibles au changement climatique. Depuis les années 1970, un recul et un amincissement de la couverture neigeuse ont déjà été observés. Le phénomène est aggravé par la pollution provenant des plaines de l’Inde qui déposent de la poussière noire sur les glaciers, accélérant leur fonte.

La confluence entre le Zanskar et l’Indus en Inde. Les glaciers himalayens alimentent en eau dix des plus importants réseaux fluviaux du monde. © Pradeep Kumbhashi, Flickr

Un milliard de personnes en danger

Le rapport, inédit dans son ampleur, a nécessité cinq ans de travail et rassemble les points de vue de 350 chercheurs et experts provenant de 22 pays et de 185 organisations. Il met en avant les sévères conséquences de cette fonte pour les 250 millions d’habitants de ces montagnes et les 1,65 milliard qui vivent dans les bassins fluviaux en aval. Les glaciers du HKH alimentent ainsi dix des plus importants réseaux fluviaux du monde, dont le Gange, l’Indus, le Jaune, le Mékong et l’Irrawaddy.

« Une augmentation du nombre et de la taille des lacs glaciaires vont entraîner un afflux d’eau dans les principaux cours d’eau, ce qui pourrait provoquer des inondations et la destruction des récoltes », prévient l’étude. L’accroissement du débit du Gange et du Brahmapoutre va également forcer des changements dans l’agriculture. Les glissements de terrain et les inondations plus fréquentes « mettent en danger plus d’un milliard de personnes », avertit l’Icimod.

Les Alpes, aussi, pourraient perdre 90 % de leurs glaciers

Partout dans le monde, la montagne fond à vue d’œil. Les glaciers des Alpes françaises ont perdu 25 % en 12 ans an et leur fonte est trois fois plus rapide depuis 2003 par rapport à la période précédente (1986-2003), d’après le Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (LGGE) de Grenoble. Selon l’ampleur du réchauffement, 50 à 90 % des glaciers alpins pourraient disparaître d’ici 2100. Dans les Pyrénées, la moitié des glaciers ont fondu ces 35 dernières années et la tendance semble s’accélérer. Selon le dernier bulletin du World Glacier Monitoring Service (WGMS), les glaciers à travers le monde ont perdu en moyenne 0,9 mètre, équivalent en eau de masse par an, dans les années 2013-2016, contre 0,2 mètre pour la décennie 1981-1990.


Glaciers de l’Himalaya : la tendance à la fonte se confirme

Article de Bruno Scla publié le 06/12/2011

Le Centre international pour le développement intégré en montagne (Icimod) a rendu publique, en marge du sommet de Durban, une synthèse sur l’état des glaciers dans l’Himalaya. Globalement, ils ont tendance à fondre comme neige au soleil.

En « off » du sommet de Durban, le Centre international pour le développement intégré en montagne (Icimod) a publié le 4 décembre trois rapports concernant les glaciers, la neige et le changement climatique dans l’Himalaya. Ces rapports mettent notamment en évidence une importante fonte des glaciers, qui pourrait avoir de fortes répercutions sur les habitants des différentes vallées.

Ces publications constituent la synthèse la plus complète de l’état des glaciers et du manteau neigeux sur les sommets de l’Himalaya, dans la région de l’Hindu Kush-Himalaya, qui englobe la majorité des pics himalayens.

Cinquante-quatre mille glaciers dans l’Himalaya

Le premier objet des travaux de cette organisation consistait à recenser les glaciers de la région. Ils sont au nombre de 54.000 (soit 30 % de l’ensemble mondial) et couvrent une surface de 60.000 km² pour environ 6.000 km3 de glace. Mais parmi cette accumulation de glaciers – qui vaut à la région d’être appelée le troisième pôle – seuls dix ont été étudiés précisément, et c’est sur ceux-là que la synthèse de l’Icimod a porté.

Les glaciers de la région de l'Hindu Kush-Himalaya sont au nombre de 54.000 et alimentent 10 fleuves majeurs. © Icimod 2011

Et les résultats parlent d’eux-mêmes. Au cours des trente dernières années, la surface recouverte par les glaciers du Bhoutan a diminué de 22 %, et 21 % au Népal. De plus, les experts de l’Icimod ont noté une baisse importante du bilan de masse – la différence entre l’accumulation et l’ablation. Entre les périodes 1980-2000 et 1996-2005, le taux de fonte des glaciers a ainsi globalement doublé, bien que ce taux varie assez fortement en fonction de la zone considérée.

Plus d’1 milliard d’habitants dépendants des glaciers

Si le rapport de l’Icimod n’avance aucune date pour la disparition des glaciers de l’Himalaya, il confirme néanmoins une tendance : la fonte s’accélère.

Les membres de l’Icimod s’inquiètent également pour les populations qui vivent dans les vallées. Les glaciers alimentent en effet une dizaine de fleuve majeurs – l’Amou-Daria, l’Indus, le Gange, le Brahmapoutre, l’Irrawaddy, la Salouen, le Mekong, le Yangtsé, le Hunag He et le Tarim – dont 1,3 milliard d’habitants dépendent. Une diminution de l’approvisionnement en eau menacerait l’agriculture et la biodiversité et pourrait provoquer un stress hydrique, c’est-à-dire une demande en eau plus importante que l’offre.

En espérant que ces résultats soient entendus par les négociateurs sur le climat réunis à Durban.

 
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