À l’initiative d’une bouddhiste néo-zélandaise, le dalaï-lama sortira son premier album le 6 juillet prochain, jour de ses 85 ans. Intitulé Inner World, cet opus mêle musique et mantras.
Cet album a été coproduit par la musicienne bouddhiste Junelle Kunin. Stressée par son travail dans une banque, cette Néo-Zélandaise s’est mise à chercher, sans succès, de la musique pour accompagner des enseignements du dalaï-lama afin d’être plus calme et concentrée.
5 ans d’efforts
Junelle Kunin a alors proposé au Bureau de Sa Sainteté le dalaï-lama de réaliser un album de chants et de mantras du chef spirituel tibétain.
Elle a essuyé un refus poli, mais en 2015, lors d’un voyage en Inde, elle a réitéré sa proposition dans une lettre donnée à l’un des assistants du dalaï-lama.
Cinq ans plus tard, Inner World voyait le jour. Sur cet album composé de 11 titres, on peut entendre le dalaï-lama réciter des mantras et évoquer des sujets comme la sagesse et le courage.
L’extrait Compassion, qui est le nom de l’une des prières bouddhistes les plus connues, a été dévoilé mardi sur YouTube.
La musique pour transcender les différences
Junelle Kunin a eu l’occasion de parler de musique avec le dalaï-lama. Je ne l’avais jamais entendu parler comme cela. […] Il s’est penché vers moi, ses yeux pétillaient
, a-t-elle raconté à l’Associated Press.
[Le dalaï-lama] m’a expliqué comment la musique peut aider les gens d’une manière dont il ne peut pas, la musique peut transcender les différences et nous ramener à notre vraie nature ainsi qu’à notre bonté. Junelle Kunin
À son retour de l’Inde, Junelle Kunin a travaillé avec son mari, Abraham Kunin, qui est musicien et producteur, à créer de la musique et des sons pouvant mettre en valeur les mots du dalaï-lama.
Cet album ne vise qu’à essayer d’aider les gens, ce n’est pas un album bouddhiste
, dit-elle. Les messages [de cet opus] ne pourraient pas être plus poignants étant donné le climat social actuel et les besoins de notre humanité
, a-t-elle ajouté.
Les profits de la vente de cet album iront à l’organisme à but non lucratif Mind & Life Institute, qui explore la relation entre la science et le bouddhisme, et au programme éducatif Social, Emotional and Ethical Learning, développé par l’Université Emory et le dalaï-lama.
La joueuse de sitar Anoushka Shankar a été invitée à participer à l’enregistrement d’Ama La, l’un des titres de l’album.
Une chanson inspirée par des circonstances tragiques
En plus de coproduire l’album, Junelle Kunin y chante trois chansons. L’une d’entre elles est Purification, dont elle a aussi composé la musique au piano, alors que sa mère était hospitalisée en pleine crise de la COVID-19.
J’ai vraiment pensé que nous allions la perdre. Alors, j’ai écrit la musique que je voulais qu’elle ressente et entende au moment de mourir
, a-t-elle expliqué.
Sa mère a survécu, mais quelques semaines plus tard, le neveu de Junelle Kunin est mort. En raison des restrictions imposées lors de la pandémie, sa famille et elle n’ont pas pu dormir près de son corps, comme le veut la tradition maorie.
[Mon mari] était en pleurs à la maison, et c’est là que l’inspiration est venue pour terminer Purification
, a déclaré Junelle Kunin, ajoutant que ce morceau est dédié à la mémoire de son neveu Izyah Micah Toli.
Radio-Canada :
image : Le 14e dalaï-lama, en pleine prière
PHOTO : FACEBOOK/INNERWORLD