24 Juin 2019
TIBET : Antilopes, shahtooshs et braconnage : l’espèce menacée …
Bien que la vente, l’exportation et la possession d’écharpes à base de laine d’antilope du Tibet, appelées « shahtooshs », soient interdites dans la grande majorité des cas, des centaines de spécimens continuent d’être massacrés afin de fabriquer ces étoffes dont les riches Occidentaux sont particulièrement friands.
UNE VÉRITABLE TOISON D’OR
Considérées comme menacées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les antilopes du Tibet, que l’on trouve principalement dans la région de Changtang, continuent d’être massacrées par centaines afin de satisfaire la forte demande en shahtooshs, écharpes confectionnées à partir de leur laine incroyablement soyeuse, sur le marché occidental. Tissées dans l’État du Jammu-et-Cachemire, au nord de l’Inde, celles-ci peuvent en effet être vendues jusqu’à 20 000 euros l’unité. On estime qu’il faut environ quatre antilopes pour en fabriquer une seule.
Au cours du 20e siècle, la demande en shahtooshs était telle que les populations d’antilopes du Tibet avaient été réduites de près de 90 %. Victime d’un braconnage incessant, l’espèce ne comptait en effet plus que 75 000 individus au milieu des années 1990. Cependant, une récente prise de conscience, comprenant le renforcement de la protection des espèces et de leurs habitats par la Chine ainsi qu’une meilleure application de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (interdisant le commerce de l’espèce) ont contribué à améliorer leur situation.
DE NOMBREUSES SAISIES D’ÉTOFFES RÉALISÉES EN EUROPE
Toutefois, National Geographic a souligné dans un long article qu’en dépit de ces mesures, les douaniers continuent de saisir un nombre important de shahtooshs chaque année. Rien qu’entre 2015 et 2018, les fonctionnaires suisses auraient confisqué une quantité d’étoffes ayant nécessité l’abattage de près de 800 antilopes du Tibet. Très prisées par les Occidentaux fortunés en raison de leur rareté, ces écharpes étaient généralement confisquées aux voyageurs européens. Le design moderne de certaines d’entre elles confirmant qu’elles avaient été confectionnées récemment.
Bien que l’antilope du Tibet bénéficie du même niveau de protection que les éléphants, tigres et rhinocéros, aucun recensement complet de leur population n’a jamais été effectué, de sorte que les chiffres avancés concernant leur population restent assez approximatifs. Mais il y a toutefois des bonnes raisons d’être optimiste. Selon Aimin Wang, de la Wildlife Conservation Society en Chine, leur population dépasserait aujourd’hui les 300 000 individus, soit quatre fois plus que durant les années 1990.
Il ne reste plus qu’à espérer que cette tendance se poursuive au cours des prochaines années.
16 Juin 2019
LONDRES / DHARAMSALA : Guéshé Tashi Tsering, moine tibétain récompensé par la «British Empire Medal» pour services rendus au bouddhisme au Royaume-Uni
Glastonbury Festival 2015 – Sunday Pictured Dalai LamaPictures Clare Green claregreenphotography.com28/06/2015
16 Juin 2019
YACHEN GAR ( TIBET) : Près de 3 500 moines et nonnes, étudiants du Centre Bouddhiste tibétain, expulsés ; les autres sous étroite surveillance …
Les autorités chinoises de la province du Sichuan ont récemment expulsé près de 3 500 moines et nonnes du centre bouddhiste tibétain Yachen Gar, dans le comté de Palyul, dans la préfecture de Kardze, a rapporté RFA.
Aussi connu sous le nom de Yachen Orgyen Samten Choling, le vaste complexe de temples fondé par Akhyuk Rinpoché à l’été 1980, abritait environ 10 000 pratiquants consacrés à l’étude et à la méditation des Écritures.
La campagne d’élimination dans une vallée isolée à 4 000 m d’altitude, qui a débuté en mai, visait principalement les résidents originaires de l’extérieur du Sichuan.
Aucun d’entre eux n’était autorisé à rester à l’écart de quelques maîtres bouddhistes exceptionnellement accomplis, tels que les lamas et les khenpos [instructeurs].
La source a ajouté que seuls les ressortissants du Sichuan seraient épargnés, tandis que ceux de la préfecture de Yulshul dans le Qinghai seraient autorisés à rester, à condition que les autorités de leur région d’origine donnent l’assurance que personne ne participerait à une activité politique.
Des sources précisent que près de 600 fonctionnaires chinois sont actuellement en poste permanent à Yachen Gar, aux fins d’ une surveillance étroite du Centre.
« Ils surveillent de près les mouvements des moines et surveillent tous les visiteurs extérieurs », selon cette source, qui ajoute que les moines les plus expérimentés et les instructeurs de Yachen Gar se sentaient découragés par les renvois et ne souhaitaient pas en parler.
Les abris de fortune où vivaient les résidents extérieurs auraient été nettoyés, bien que les autorités chinoises n’aient encore détruit aucune habitation de moines et de nonnes comme ce fut le cas à Serthar Larung Gar, il y a quelque temps .
Dans un rapport publié en mars 2017, l’ ONG Campagne Internationale pour le Tibet (TIC) déclare que les restrictions imposées aux vastes complexes de temples du Comté de Serthar, dans le Sichuan, faisaient partie d’une « stratégie politique en cours » visant à contrôler l’influence et la croissance de ces importants Centres d’étude et de pratique du bouddhisme tibétain. .
En 2017 et 2018, au moins 4 820 moines et nonnes tibétains et chinois avaient été expulsés de Larung Gar, plus de 7 000 habitations et autres structures ayant été démolies à partir de 2001.
Selon le rapport sur les Droits de l’homme publié par le Département d’État en avril 2018, le Gouvernement Central aurait également ordonné la destruction de Yachen Gar, ce Centre d’éducation bouddhiste tibétain où étudiants tibétains et chinois reçoivent ces enseignements.
Dans son rapport annuel de 2019 publié ce lundi10 juin la Commission américaine pour la liberté religieuse dans le monde -USCIRF – inscrit la Chine parmi les pires Etats dans le monde pratiquant la persécution de religions .
Tenzin Dorjee, président de la Commission américaine bipartite sur la liberté religieuse au niveau international, aurait déclaré à RFA que cette pratique de restrictions imposées par la Chine à Yachen Gar était une « violation flagrante de la liberté de religion ». Il ajoutait que l’affaire serait suivie de près et abordée dans toutes les enceintes importantes.