Léopards des neiges : les chasseurs devenus protecteurs
France 2 vous emmène dans les montagnes de l’Altaï, en Russie. Il y a encore quelques années, les léopards des neiges étaient en voie de disparition. Désormais, ils sont de plus en plus nombreux.
Merguen était braconnier, comme tant d’autres
Ce matin-là, Merguen va relever le piège qu’il a posé à près de 2 000 mètres d’altitude, sous une barre rocheuse. Un piège photo qui se déclenche automatiquement dès qu’il détecte une présence. Merguen est impatient de voir ce qu’il y a sur la carte mémoire. Ce léopard tant espéré est présent sur les clichés, photographié au cœur de la nuit. Il y a cinq ans encore, Merguen était braconnier, comme tant d’autres avec lui. Quand le régime communiste s’est effondré, en 1991, la ferme d’État qui faisait vivre toute la vallée de l’Argout a vite fait faillite. Les employés se sont retrouvés au chômage sans la moindre indemnité. Alors, beaucoup se sont mis à braconner pour nourrir leur famille.
Le JT
30 Janvier 2019
Disparition de Corneille Jest, ethnologue spécialiste de la langue tibétaine dans l’aire himalayenne
Né à Strasbourg le 12 février 1930, Corneille Jest, ethnologue, spécialiste des populations de langue tibétaine de la haute chaîne himalayenne, s’est éteint le 23 janvier 2019 dans la région parisienne à l’âge de 88 ans, le jour même où la « French Himalaya team » du CNRS dont il avait édifié les fondements s’interrogeait sur son intégration au sein d’une équipe plus vaste.
Chantre de la pluridisciplinarité dans la mesure où ses différents acteurs – ethnologues, géographes, agronomes, botanistes, zoologistes, etc. – sont des hommes de terrain, il fut formé par Charles Parain (1893-1984), ethno-historien, spécialiste des sociétés rurales et par André Leroi-Gourhan (1911-1986), ethnologue, archéologue et préhistorien français, spécialiste de l’anthropologie des techniques et de l’art pariétal, dans le cadre du Centre de formation et de recherche ethnologique (CFRE) fondé par ce dernier en 1944. A la faveur d’un accord entre cet organisme et le CNRS, Corneille Jest est recruté en 1956 comme stagiaire au CNRS. Titularisé, il y fera toute sa carrière.
En 1960, il soutient à la Sorbonne une thèse de 3e cycle consacrée à l’étude historique et techno-linguistique du Haut-Lévezou, une microrégion de l’Aveyron où il possède des attaches familiales. Il poursuit ses recherches dans cette région, en effectuant début 1963 une enquête sur le dépeuplement rural et la transformation des activités agricoles pour le compte du Comité d’action économique du département, avant de coordonner avec Georges Henri Rivière (1897-1985), fondateur et conservateur en chef du Musée national des arts et traditions populaires (MNATP), une RCP (Recherche Coopérative sur Programme) sur l’Aubrac, une zone de montagne située à la frontière de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère, abritant des pratiques et techniques agricoles spécifiques (l’estivage), et affectée par de fortes transformations socio-économiques. Les deux hommes sont faits pour s’entendre. A l’instar de leur ami commun, A. Leroi-Gourhan, tous deux voient en effet dans le cadre muséographique et les activités (dont la collecte d’objets) qui lui sont associées le lieu d’exercice de leur métier et de l’ethnologie.
En 1964, alors qu’il s’est déjà rendu à plusieurs reprises dans l’Himalaya – d’abord à Kalimpong en 1953, puis au Népal, découvert en 1960 avec le tibétologue David Snellgrove –, Corneille Jest profite de son expérience aubracienne pour lancer l’idée d’une RCP au Népal. De nouveau, il y occupe la fonction de chef de mission et là encore, sous la responsabilité d’un directeur de musée, celui du Musée de l’Homme, Jacques Millot.
La RCP 65 « Étude des régions népalaises » débute en 1965 durant l’enquête « Aubrac » ; elle comprend des ethnologues, des agronomes et des géographes. Une seconde, la RCP 253 « Écologie et géologie de l’Himalaya central », prend la relève en 1971. Autour d’une zone géographique élargie comprenant, outre le Népal, le Bhoutan et le Sikkim, elle accueille désormais aussi des géologues et des botanistes. Entre ces RCP, on perçoit de nombreux croisements : de calendriers, mais aussi d’acteurs et de disciplines. Corneille Jest engage des chercheurs ayant fait leurs premières armes en Aubrac et qui, comme Philippe Sagant, devinrent des spécialistes du Népal, ou à l’inverse, fait participer à ses enquêtes sur les plateaux du centre de la France des chercheurs mobilisés dans les enquêtes himalayennes comme l’écologiste Jean-François Dobremez.
Les dispositifs de recherche de ces RCP sont aussi pour partie similaires, notamment la place donnée à l’anthropologie visuelle et à la réalisation de documentaires, grâce aux liens établis dès la fin des années 1950 entre Corneille Jest et le cinéaste Jean-Dominique Lajoux. Les deux hommes qui ont réalisé ensemble plusieurs films en Aveyron en 1959-1960 continuent de collaborer dans les vallées himalayennes. Ils tournent ainsi cinq films entre 1965 et 1970 : Tarap, la vallée aux chevaux excellents, Ma-cig la mère, peinture d’une thangka tibétaine, dByar ston, la fête du milieu de l’été, dans la vallée de Tarap au Dolpo, une région du Népal septentrional habitée par des communautés bouddhistes et de langue tibétaine, mais aussi Seto Matsyendranath consacrée à la fête éponyme qui voit chaque année la statue de cette divinité sortir de son temple pour être promenée dans les rues de la vieille ville de Katmandou ou encore sPre-lo l’année du singe, une cérémonie qui tous les douze ans fait revivre dans la vallée de Kali Gandaki les quatre divinités tutélaires des clans fondateurs des Thakali.
Outre des films, Corneille Jest rapporte de ses différentes missions dans l’Himalaya de nombreuses photos, des enregistrements sonores, mais aussi plusieurs centaines d’objets qu’il dépose au Musée de l’Homme, place du Trocadéro, ainsi que des échantillons de plantes, d’insectes et de minéraux, qu’il confie notamment au Musée National d’Histoire Naturelle de Paris ; des collectes qui témoignent d’une disposition encyclopédique et muséographique mêlant des registres aujourd’hui distingués. Qu’il s’agisse des plateaux de l’Aubrac ou des vallées himalayennes, une même approche ethnologique est à l’œuvre.
En 1972, Corneille Jest soutient, toujours sous la direction d’A. Leroi-Gourhan, une thèse de doctorat d’Etat à l’Université Paris V intitulée « Tarap, la Vallée aux chevaux excellents : communauté tibétaine du nord-ouest du Népal » et publiée en 1975 aux éditions du CNRS sous le titre Dolpo : communautés de langue tibétaine au Népal ; une monographie à tiroirs, divisée en 27 chapitres allant de « Dolpo, pays caché » et les quatre vallées qui le constituent, à « Tradition orale, musique et jeux », un travail encyclopédique et minutieux dans lequel, pour reprendre les termes de Sophie Houdart et Sylvaine Camelin (L’Ethnologie, 2018), « la préoccupation de donner à voir l’emporte sur la volonté de faire comprendre ». L’auteur s’en explique, mais à la page 383 : il a délibérément écarté une approche globale.
Outre les hautes vallées du nord de la grande chaîne, son terrain privilégié d’études, Corneille Jest mène également des recherches dans la vallée de Katmandou, associé dès les années 1960, en tant que consultant pour l’Unesco, aux premiers projets de conservation de l’héritage culturel
du Népal et de la Vallée. A partir de 1979, il participe à l’étude pluridisciplinaire « Versant » centrée sur Salme, un village des moyennes montagnes du Népal central, et initié par le Groupement de REcherches COordonnées (GRECO) n°12 – Himalaya-Karakorum qui, en 1978, a succédé à la RCP 253, puis de 1985 à 1995 aux recherches menées dans deux districts
de l’ouest du Népal, Gulmi et Arkha Khanci par « l’équipe Himalaya » du CNRS et l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique).
En dehors du Népal, Corneille Jest mène des recherches au Bhoutan dans lequel il se rend en 1980, 1981 et 1984, puis chaque année entre 1991 et 1999, mais aussi au Tibet (1980, 1982, 1985, 1990, 2000, 2003, 2004). Il visite également à deux reprises le Ladakh (1975, 1976), peu après l’ouverture – partielle –– de cette région aux étrangers, la Mongolie (1985, 1992, 1994,
1998), le Pakistan (1979, 1982, 1990) et de nombreux pays d’Asie du Sud-Est (Birmanie, Laos, Cambodge, Thaïlande).
A l’image de ses livres et articles, les archives photographiques, audiovisuelles et sonores, ainsi que les collections d’objets et les herbiers qu’il laisse derrière lui pour les générations futures, témoignent d’une vie passée à arpenter l’Himalaya et ses confins, du Pakistan au Bhoutan, du
Tibet central et des hautes régions de culture tibétaine du Népal à la plaine du Teraï, sans oublier la vallée de Katmandou et ses temples. Ces fonds montrent également la grande diversité de ses intérêts : agriculture, commerce et élevage, techniques de fabrication et de transformation, rituels, jeux, tradition orale, peinture et architecture, etc.
L’association locale Domey du village de réfugiés tibétains de Dhondupling a organisé l’évènement. L’invité d’honneur Sakya Gongma Trizin Rinpoche et les importants invités Pema Jungney (porte-parole du gouvernement tibétain en exil) ainsi que le vénérable Gelek Yuthok, ministre de la religion et de la culture.
Lors de la cérémonie eurent lieu les lectures par des représentants des déclarations de sa Sainteté le Dalaï Lama, de Kyabje Gaden Tri Rinpoche, Kyabe Menri Trizin Rinpoche, Gyalstab Khentrul Chekyi Nawang, Kyabje Khochen Rinpoche et du monastère de Tash Lunpo.
Sakya Gongma Trizin a évoqué la reconnaissance du Panchen Lama pour toutes les écoles du bouddhisme tibétain, y compris Sakya qui a pu se reconstruire après avoir vu ses monastères détruits par la Chine.
« Le Panchen Lama avait particulièrement placé beaucoup d’efforts dans la préservation de la langue tibétaine, de la religion et dans la protection de l’environnement fragile du Tibet, déclara l’invité d’honneur. »
Pema Jungney déclara : « le Xème Panchen Lama est parmi ses prédécesseurs celui qui a travaillé sans relâche sur les affaires politiques et religieuses du Tibet sous la répression politique de la Chine. »
Il ajouta : « Le décès final du Panchen Lama est une grande perte pour la reconnexion et l’amélioration du peuple du Tibet avec la Chine. »
Se rappelant l’engagement du Xème Panchen Lama pour la préservation de l’unique héritage culturel du Tibet, religion et langue, Kalon Yuthok Karma Gelek intervint : « Sa Sainteté le XIVème Dalaï Lama et le Xème Panchen Lama a travaillé sans relâche pour améliorer la situation du Tibet lors d’une période des plus difficiles. Malgré qu’il ait fait face aux plus grandes difficultés, le Panchen Lama a montré un courage sans faille dans son travail pour la cause du Tibet et des Tibétains en écrivant et soumettant une pétition de 70 000 caractères sur la souffrance du Tibet sous autorité chinoise..
« Le Panchen Lama a été condamné puis incarcéré pendant 13 ans après avoir été 5 ans en résidence surveillée. Il continua de travailler pour préserver la culture, la religion et la langue tibétaine, même après sa libération, jusqu’à son dernier souffle qui eut lieu en 1989. Ses efforts infatigables et son courage sans faille ont inspiré les Tibétains, au Tibet comme en exil, a maintenir l’identité tibétaine. »
27 Janvier 2019
« FRANCE et CHINE, deux grandes puissances de paix »… selon Laurent Fabius ! Perte de mémoire inquiétante ?
Laurent Fabius : la France et la Chine ont « d’excellentes relations » et doivent trouver de « nouveaux champs de coopération »
NDLR : Sous conditions de respect des droits fondamentaux ? Comme Monsieur Raffarin, vous les passez à la trappe, comme la poussière sous le tapis… Business avant tout !
Auriez-vous la mémoire courte ? Alzheimer déjà ?
Vous devriez pourtant vous souvenir avoir reçu le Dalaï Lama à l’ Assemblée Nationale : vous l’ avez escorté, en compagnie de Jean Michel Bélorgey, alors Président du Groupe d’ Etudes sur le Tibet à l’ Assemblée Nationale. Cela ne vous a pas marqué plus que cela ?
Vous n’aviez cependant pas parlé que de la pluie ou du beau temps …!!!
Le business vous lessive-t-il le cerveau à ce point …?
Vous aviez même fait appel à France-Tibet pour recevoir les dernières informations relatives à la situation au Tibet !!
France Tibet bonne mémoire … Nous en sommes désolés…vraiment !
ENTRETIEN
Les relations entre la France et la Chine, « deux grandes puissances de paix », sont « excellentes » et doivent être approfondies vers de « nouveaux champs de coopération », a estimé le président du Conseil constitutionnel français et ex-Premier ministre Laurent Fabius.
Il a tenu ces propos lors d’un entretien avec Xinhua, en marge de la célébration du 55e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, à l’ambassade de Chine à Paris.
« Les relations entre la France et la Chine ont énormément progressé, elles sont excellentes et je suis très optimiste pour leur développement futur », a déclaré le président du Conseil constitutionnel français. « La France est le premier grand pays de l’ouest à avoir (eu) des relations avec la Chine », a-t-il rappelé.
Il y a 55 ans, en 1964, la France a été la première puissance occidentale à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine.
« Le lien entre les deux pays a toujours un caractère particulier. La France a beaucoup d’estime pour le développement de la Chine. J’observe d’autre part lors de mes nombreux voyages en Chine que la Chine considère la France comme une grande civilisation, une puissance nucléaire, une puissance de paix, membre du Conseil de sécurité (de l’ONU) », a dit Laurent Fabius.
« Nous avons beaucoup travaillé ensemble, notamment dans le domaine du nucléaire et de l’aviation. Il faut continuer à défendre la même vision du multilatéralisme face à ceux qui peuvent imposer la loi du plus fort et trouver de nouveaux champs de coopération. A commencer en matière environnementale », a relevé l’ancien Premier ministre français.
« Nous n’aurions pas pu réussir la COP21 sans la Chine et l’Amérique », a souligné Laurent Fabius qui a présidé en 2015 l’adoption de l’accord mondial sur le climat. « Sur l’environnement, la France et la Chine sont des leaders. Notre coopération est fondamentale. Pour la grande conférence sur la biodiversité à Beijing, nous serons à vos côtés », a-t-il ajouté.
Interrogé sur les nouvelles routes de la soie, l’ancien ministre des Affaires étrangères (2012-2016) a appelé à « rapprocher deux mots d’ordre : les routes de la soie et la civilisation écologique, dans l’intérêt de nos populations ».
Concernant la première édition de l’Exposition internationale des importations de la Chine qui s’est tenue à Shanghai en novembre dernier, Laurent Fabius a salué une « très bonne démarche ». « Tout ce qui peut être fait qui va dans le sens d’une libéralisation des échanges est une bonne chose », a-t-il dit.
« Je souhaite que le développement ne soit pas uniquement économique mais aussi social, culturel, respectueux de la planète et permette de nouer des échanges humains étroits qui ont beaucoup d’importance en politique », a ajouté M. Fabius, également ex-ministre de l’Economie et des Finances (2000-2002).
« Il faut bien faire comprendre quelle est la politique chinoise », a-t-il ajouté.
Afin d’approfondir les relations entre les deux pays, il a par ailleurs estimé qu’il convenait de leur « donner un caractère plus concret » et d’avoir « une certaine visibilité ».
Selon les témoignages des étudiants de l’école, d’un tour de clé qui clame la domination de la culture chinoise, la plus ancienne université de Chine destinée aux Tibétains et aux autres étudiants appartenant à des minorités ethniques, a fermé les classes de tibétain, désavantageant par là les tibéto-phones tibétains.
D’après un étudiant, établie en 1958 à Xianang dans la province de Shaanxi, en tant que école publique tibétaine et renommée en 1965 Université du Tibet Minzu, l’école accueille plus de 6 000 étudiants, dont la moitié sont Tibétains. “Onze départements de spécialisations sont enseignés à l’Université, mais tous ces cours sont enseignés seulement en Chinois, ce qui est un problème pour nous étudiants tibétains” dit l’informateur, qui parle sous condition d’anonymat. Actuellement, il existe une seule classe en tibétain offerte comme seconde langue et une seule bourse d’étude pour les études tibétaines dans toute l’école”.
Les matières enseignées à Minzu incluent éducation, finance, sciences de l’information, ingénierie, sports, droit, management, langues étrangères, ethnologie, journalisme et médecine tibétaine, dit l’informateur. Même les classes de médecine traditionnelle tibétaine sont maintenant offertes seulement en chinois mandarin.
“Les étudiants tibétains spécialisés en médecine tibétaine se retrouvent devant un grand nombre de défis et de problèmes de compréhension parce que leurs sujets sont maintenant enseignés en chinois. Même les cours pour l’étude des nationalités ethniques sont donnés en chinois”.
”Pas d’opportunités du tout”
Bien que l’Université de Tibet Minzu se soit établie au début en tant qu’école pour les Tibétains, “il y a un manque grave ici d’enseignement de Tibétain”, dit un second informateur de l’école, parlant aussi sous couvert d’anonymat.
“Et il n’y a pas d’opportunités du tout pour prendre des cours spécialisés de Tibétain, ce qui est très triste”, ajoute-t-il.
Les étudiants tibétains à l’école, sont maintenant “en train de prendre en main eux-mêmes la formation d’un groupe d’études pour la culture et le langage tibétains”, dit notre informateur, ajoutant que le groupe se retrouve les week-ends pour échanger et organiser des événements.
Les écrivains, les chanteurs et les artistes qui font la promotion de l’identité nationale et de la culture tibétaine ont fréquemment été emprisonnés par les autorités chinoises, arrestations assorties de nombreuses peines de prison, à la suite des protestations à l’échelle de la région, contre la loi chinoise qui a balayé les zones tibétaines de Chine en 2008.
Les droits langagiers sont devenus un centre d’intérêt particulier pour les Tibétains qui s’efforcent d’affirmer leur identité nationale ces dernières années, avec des stages informels de langue tibétaine dits “associations illégales”, rendant les professeurs passibles d’arrestations et de détention, dit un informateur.
En mai 2018, une cour de la province chinoise du Qinghai, a prononcé un arrêt selon lequel le commerçant et activiste tibétain Tashi Wangchuk est condamné à cinq ans de prison pour “séparatisme”, provoquant un tollé de la part de gouvernements et d’organisations des droits de l’Homme qui voient là un criant mépris de la part de Pékin à l’encontre de ses propres lois de protection de l’autonomie ethnique.
23 Janvier 2019
SERTA ( TIBET) : Choekyi, moine tibétain du monastère de Phugu, libéré de la prison chinoise en raison de son état de santé critique.
Dharamshala : Choekyi, un moine tibétain du monastère de Phugu, Serta (Ch: Seda) de la province du Sichuan, arrêté en 2015 pour avoir célébré le 80éme anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama, a été relâché en raison de son état de santé critique, selon nos informations.
Choekyi a été arrêté par les autorités chinoises de la sécurité le 19 juin 2015 alors qu’il effectuait des achats avec son père portant un t-shirt portant un message en tibétain « kue-gya-ton-su », traduit approximativement par « Célébrer (Sa Sainteté le Dalaï Lama) Quatre-vingtième anniversaire ”. Inculpé d’incitation à des «activités séparatistes», il a d’abord été incarcéré dans le comté de Kangding, dans la préfecture de Kardze (Ch: Ganzi), avant d’être transféré à la prison de Mianyang, dans le Sichuan, pour y purger une peine de quatre ans.
Avant sa détention, Choekyi souffrait d’une maladie du rein et de problèmes de santé. La torture en détention et le dur travail en prison ont aggravé son état. De nombreux appels internationaux ont été lancés en faveur de sa libération immédiate et de ses soins médicaux.
Le 18 janvier 2018, le Parlement européen avait adopté une résolution appelant notamment les autorités chinoises à la libération immédiate et sans condition de M. Choekyi. Il a exhorté le gouvernement chinois à autoriser ses proches et les avocats de son choix à lui rendre visite, et en particulier à lui fournir des soins médicaux adéquats. »
Selon nos sources, Choekyi s’est rendu aux environs de 21 heures, heure locale à son domicile le 18 janvier 2019, dans le village de Shosang, dans le canton de Nyitod, du Comté de Serta. Les autorités chinoises ont menacé sa famille de conséquences graves si elles informaient des personnes autres que sa famille immédiate de sa libération, afin d’empêcher tout type de rassemblement public. Seuls les membres de sa famille ont été autorisés à venir le chercher par les autorités et interdit aux autres Tibétains de le recevoir à sa sortie de prison.
«Depuis son arrivée, sa maison est sous surveillance constante. On y remarque plusieurs agents de sécurité munis de des caméras photographiant les personnes qui lui rendent visite », a rapporté notre source.
La Chine a souvent dénoncé le «séparatisme» de Sa Sainteté le Dalaï-Lama et posséder de sa photo est considéré comme un crime ; il est encore encore moins possible de célébrer son anniversaire. Dans son récent Rapport mondial 2019, Human Rights Watch a noté que les autorités chinoises avaient encouragé les «citoyens à dénoncer les membres de leurs communautés au moindre soupçon de sympathie pour le Dalaï Lama en exil ou d’opposition au gouvernement» dans le cadre de Campagne conduite à l’ échelon national pour la lutte contre le crime.
image : Choekyi, un moine tibétain du monastère de Phugu, Serta, province du Sichuan, a été libéré de la prison chinoise en raison de son état de santé critique. Photo / VOT
– Déposée par le bureau des Nations Unies, de l’UE et des droits de l’homme, DIIR, CTA
18 Janvier 2019
PEKIN / LHASSA : Les Tibétains ont l’ordre deretirer toutes les photos du Dalaï Lama et d’afficher les portraits de Xi et de Mao
Les images du Dalaï Lama retirées des temples, alors que le Parti renforce l’iconographie de ses «héros» dans les mo
Le Parti communiste chinois (PCC) a interdit le culte des images du Dalaï Lama et contraint maintenant les Tibétains à accrocher les portraits du Président chinois Xi Jinping et du fondateur du PCC, Mao Zedong. (Photos fournies)
Le gouvernement chinois empêche à nouveau les Tibétains d’arborer les portraits du Dalaï Lama, malgré les protestations des nombreux Tibétains décédés après s’être immolés par auto-immolation lors de manifestations contre le «régime colonial» de Pékin et ses tentatives d’éradication de la culture tibétaine. Mais cette fois, il est également impératif que les temples et les monastères bouddhistes retirent son image et accrochent, en lieu et place, les photos du président Xi Jinping et du fondateur du Parti Communiste Chinois (PCC) Mao Zedong.
Les autorités de la ville de Hezuo, dans le comté d’Amdo, dans la région autonome du Tibet, ont publié un avis en décembre 2018 demandant à 38 comités de village, huit comités de résidents et 249 groupes de villageois (résidents) dans quatre bureaux de sous-district et six communes de la ville de « nettoyer des images du Dalaï Lama » – un euphémiste pour leur dire de détruire les images, en commençant par celles placées à la vue du public dans des lieux de culte – et d’ y accrocher des portraits de Mao et de Xi à la place.
La notice très ferme a ordonné aux entités villageoises d’adopter « une approche sérieuse » pour « mettre en place une réglementation et un système » afin de « contrôler et surveiller fréquemment » l’utilisation de tels portraits. Il leur a également demandé « d’établir un registre » pour évaluer le déroulement de l’opération.
Les Comités du Parti ont reçu pour instruction « d’organiser les responsables principaux de tous les villages, unités de département et monastères, ainsi que les cadres et les ouvriers des townships, de tenir des réunions spéciales pour mobiliser les gens en vue de supprimer tous les portraits du Dalaï-Lama, et spécialement organiser et assigner le travail de nettoyage spécifique « .
« Tous les camarades, dirigeants et cadres en charge de certaines régions, villages et temples sont tenus d’améliorer leurs positions politiques, de comprendre la portée considérable de ce travail et de clarifier les objectifs des tâches à accomplir« , précise cet ordre.
Le canton de Zuigedo, est un exemple d’autorité locale qui s’est pliée à ces directives avec enthousiasme, ce qu’elle a dit faire conformément à « l’esprit du 19ème Congrès national du PCC et à la nouvelle ère de socialisme à caractère chinois de Xi Jinping« .
Les responsables locaux ont déclaré que « le Parti doit gérer le Parti » et préserver la stabilité sociale, le système juridique socialiste et les intérêts fondamentaux du Peuple.
« Tout en supprimant tous les portraits du Dalaï Lama, il est nécessaire de présenter ensemble les images des dirigeants du Parti« , a déclaré un responsable local, évoquant également l’interdiction à la légère, comme une « campagne de nettoyage« .
Le Bureau de presse de la commune a confirmé que des images montrant le dirigeant exilé du bouddhisme tibétain avaient déjà été retirées de « quatre temples bouddhistes situés dans deux monastères, de six maisons Mani, ainsi que des domiciles de cadres de groupes de villages et de membres du Parti ».
Celles-ci ont toutes été retirées de la vue et remplacées par des images de Xi, de Mao et d’autres personnalités du Parti communiste, ajoute le journal.
Les bergers locaux ont emboîté le pas en modifiant les images encadrées ornant les murs de leurs maisons pour les rendre plus politiquement correctes, conmplète-il.
« Nous consoliderons encore l’efficacité de la Campagne et formerons un mécanisme de gestion à long terme pour contrôler et surveiller constamment la situation« , a déclaré un représentant du Bureau.
En d’autres termes, les cadres du Parti continueront à vérifier si quelqu’un viole l’ordre en cherchant des menaces potentielles contre le gouvernement du PCC, et recherchent des sanctions contre tout dissident présumé, ou contre tout « séparateur » – en utilisent le jargon du Parti.
Avec ce dernier mouvement, le PCC a de nouveau eu recours à une tactique du style de la Révolution Culturelle, dans le but de débarrasser le pays et, vraisemblablement, la conscience des gens de la pensée et des images du Dalaï Lama.
Cela non seulement bafoue les droits des Tibétains, notamment leur liberté de conviction religieuse, mais intensifie également leurs conflits avec le Parti. Les observateurs craignent que le PCC interdise non seulement les portraits du Dalaï Lama dans des lieux religieux tels que des monastères, mais oblige également les Tibétains à accrocher les images des dirigeants du parti, passés et présents, chez eux. Ils craignent que cela ne suscite un mécontentement généralisé et, éventuellement, davantage de manifestations de rue pouvant entraîner des décès.
Non pas que la suppression de l’identité religieuse du Tibet soit une nouveauté : la répression exercée par Pékin dans la région a commencé il y a plusieurs décennies. Lorsque des campagnes similaires ont été lancées pour la première fois, les monastères et les ménages ont été perquisitionnés et fouillés sans la moindre trace d’un mandat ou d’un soutien juridique. Les perquisitions ont souvent été menées de manière arbitraire et en toute impunité, en dépit de la violation des lois du PCC.
Les Tibétains ont répondu par des boycotts qui ont attiré le soutien des moines. Les affrontements avec les forces de sécurité chinoises n’étaient pas rares et du sang a été versé. La militante et poète tibétaine Woeser a bien résumé cela dans un article qu’elle a écrit dans « Images de dirigeants ».
« Il y a une implication cachée : nous vous libérons et vous donnons une nouvelle vie. Vous devez donc montrer votre gratitude, votre loyauté et votre obéissance dans vos paroles et dans vos actes« , a-t-elle écrit.
Le parti prétend que la Campagne vise à « éduquer et guider les habitants des villages de terres agricoles et de pâturages pour qu’ils maintiennent avec détermination la voie socialiste avec ses caractéristiques chinoises et renforcent leur conscience nationale« .
De plus, le PCC insiste toujours sur le fait que les Chinois patriotes doivent « lutter résolument contre la clique du Dalaï-Lama, les forces étrangères hostiles et les extrémistes religieux« .
Cependant, les Tibétains d’outre-mer ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences : « ces actes vont provoquer une forte résistance de la part des Tibétains locaux et davantage de répression et de meurtres« , comme pour beaucoup de Tibétains, la Campagne constitue une insulte à leurs croyances religieuses, leurs traditions et leur culture. Il suggère également que les autorités locales attisent le conflit entre les Tibétains et le Parti.
Sa Sainteté le Dalaï-Lama vient de féliciter l’honorable Nancy Pelosi pour sa réélection à la Présidence du Congrès américain. Il réitère sa conviction que les États-Unis sont la première nation du monde libre et sa conviction que, dans son rôle de Présidente, elle aidera à le diriger en ces temps difficiles.
« Votre amitié, votre soutien et votre solidarité au cours de cette période la plus difficile de la longue histoire du Tibet ont été une source d’espoir, d’inspiration et de force dans notre quête permanente et difficile de justice et de liberté.
« Par conséquent, en dépit de l’incertitude et de la détresse dont nous sommes actuellement témoins dans différentes parties du monde, y compris la détresse persistante de mes compatriotes.
Le Président de l’ Administration Centrale Tibétaine (CTA) [ Sikyong ] a également félicité Nancy Pelosi, au nom du Gouvernement Tibétain en exil.
La qualifient de « leader sans peur », Sikyong lui déclare : » Votre victoire est celle du Peuple Tibétain et de tous ceux qui à travers le monde se voient refuser leurs droits fondamentaux.
Image : Sa Sainteté le Dalaï-Lama salue son amie Nancy Pelosi, alors leader démocrate à la Chambre des représentants, alors qu’elle arrive à sa résidence à la tête d’une délégation bipartite du Congrès américain en visite dans la communauté tibétaine de Dharamsala, Inde, le 9 mai 2017. Photo Tenzin Choejordu leader tibétain Dalai Lama et de la cause tibétaine, a dirigé une délégation en Chine en 2009.
A propos de Nancy Pelosi :
Militante qui défend depuis longtemps la cause du Tibet, a été élue Présidente de la Chambre des Représentants pour la troisième fois, le 3 janvier 2019. Pelosi, deux fois Présidente de la Chambre, a déjà occupé ce poste de 2007 à 2011. Elle en est actuellement à son 17e mandat en tant que membre de la Chambre des Représentants. Elle a été élue pour la première fois lors d’une élection spéciale de 1987. Pelosi est également deux fois chef de minorité à la Chambre, de 2003 à 2007 et de 2011 à 2019. Au cours des soulèvements de 2008 au Tibet, Pelosi s’est rendu dans la capitale virtuelle de l’administration tibétaine à Dharamsala, pour un événement officiel auquel participait le dirigeant tibétain, Sa Sainteté le Dalaï Lama.
« Si les peuples épris de liberté du monde entier ne dénoncent pas l’oppression chinoise en Chine et au Tibet, nous avons perdu toute autorité morale pour parler au nom des droits humains dans le monde entier », déclarait Mme Pelosi à la réunion du 21 mars 2008.
Dans un éditorial publié dans le Boston Globe du 13 juillet 2018, Pelosi et James McGovern du Massachusetts déclaraient que, malgré l’absence de réaction de la Chine et son offensive opposée au Dalaï Lama au fil des années :«Il est encore temps. Il n’est pas trop tard pour que la Chine choisisse une voie différente. » « Quel cadeau merveilleux ce serait si la Chine traitait le peuple tibétain avec la dignité et le respect qu’elle mérite et laissait le Dalaï Lama rentrer chez lui au Tibet, que ce soit pour une visite ou un séjour », rapporte l’article.
Pelosi a également dirigé une délégation du Congrès américain au Tibet en 2015. Des représentants démocrates, Jim McGovern du Massachusetts, Betty McCollum et Tim Walz du Minnesota, Joyce Beatty de l’Ohio, Alan Lowenthal et Ted Lieu de Californie avaient accompagné Pelosi lors de cette visite.
Pelosi, qui s’est exprimé avec franchise sur la question des droits de l’homme et qui est un fervent partisan du leader tibétain Dalai Lama et de la cause tibétaine, a dirigé une délégation en Chine en 2009.
6 Janvier 2019
PLATEAU DE NGARI / TIBET : Découverte de grottes avec des vestiges vieux de 4 000 ans sur le plateau tibétain
Un site de grottes contenant de délicats outils de pierre et tessons de poterie, vraisemblablement âgés d’au moins 4 000 ans, a été mis au jour dans la préfecture de Ngari, dans la région autonome du Tibet (sud-ouest de la Chine).
Le site des grottes de Melong Tagphug, composé de deux cavernes de 1 000 mètres carrés et de 250 mètres carrés respectivement, se situe à environ 4 600 mètres d’altitude. C’est le premier site de grottes préhistoriques confirmé sur le plateau Qinghai-Tibet.
Photo d’archives fournie le 24 août 2018 par l’Institut pour la protection et la recherche des vestiges culturels du Tibet, montrant des vestiges découverts dans le site des grottes de Melong Tagphug, situées dans la préfecture de Ngari, dans la région autonome du Tibet (sud-ouest de la Chine).
Selon He Wei, un archéologue, outre d’abondants vestiges culturels et des ossements d’animaux, des peintures rupestres ocres composées de motifs géométriques, de figures humaines, de palmiers et du soleil ont également été découvertes.
Les fouilles ont été effectuées par une équipe archéologique commune de l’Institut régional de conservation des vestiges culturels et de l’Institut de paléontologie et de paléoanthropologie des vertébrés de l’Académie chinoise des sciences et se poursuivront en 2019.
D’après les archéologues, la découverte a mis en lumière les activités humaines, les changements environnementaux, les origines de l’agriculture et de l’élevage et l’art préhistorique sur le plateau.
6 Janvier 2019
Inondations et glissements de terrain au Tibet : pourquoi ?
Village de Bolo, périphérie de l’agglomération de Chamdo, à l’est du Tibet dans le comté de Jomda, le flanc montagneux s’est écroulé dans la rivière Drichu, formant un barrage ayant donné naissance à un lac long de 5 Km pour une largeur de 200m et une profondeur de 70 m. Deux villages ont été engloutis et leurs 13 600 habitants évacués, un « moindre mal » considérant les dommages si le barrage improvisé de pierre se serait affaissé. 11 000 personnes du Sichuan voisin ont été également déplacés.
Le 13 octobre, le ministère chinois de gestion des catastrophes ont annoncé qu’un autre glissement de terrain pourrait être imminent, devant la découverte d’une faille de 300m de long sur la même montagne. L’eau a été dégagée, inondant le village et le monastère de Po ainsi que des hameaux en aval, ce qui permit de sauver des vies et d’éviter des blessés. Le 14 octobre le niveau des eaux était revenu à la normale.Un second glissement de terrain se produisit le 3 novembre dans les environs de Bolo, faisant de nouveau barrage avec formation d’un lac qui inonda deux villages et une centrale hydro-électrique. Les média chinois ont reporté alors l’évacuation en 24h de 6 000 personnes. Les deux glissements de terrain et leurs inondations ont détruit 100 maisons et endommagé 1 000 autres, de plus, 8 300 personnes ont été déplacées – et bien d’autres à suivre.
Toutefois, selon les média chinois, les eaux du deuxième lac continuèrent à monter, atteignant le 11 novembre une profondeur de 55 m pour un volume de 470 millions de m³.
L’agence Xinhua a rapporté le 13 novembre l’évacuation de 67 500 personnes à l’occasion de la construction d’un tunnel de dérivation des eaux de barrage. L’article dit qu’il n’y a eu aucune conséquence négative, toutefois, de par la dérivation des eaux, le pont de la rivière Zhubalong Jinsha a été emporté au niveau de Kardze, 8 000 maisons ont été endommagées et 1 800 hectares de terres agricoles ont été inondées. Une semaine après le premier glissement de terrain sur la rivière Drichu, le même incident s’est produit sur le Yarlung Tsangpo (Brahmapoutre) non loin du comté de Menling. Les eaux se sont élevées de 40 mètres avec la formation d’un lac et 6 000 personnes ont été évacuées par prévention. Les autorités chinoises ont prévenu des risques d’inondation soudain les régions en aval, y compris l’état indien de l’Arunachal Pradesh.
Ces glissements de terrain ont un impact désastreux sur l’environnement toutefois, dans la mesure des informations fournies, il n’y a eu aucun décès. Le bien-être des habitants de ces régions et, dans la mesure du possible, la protection des propriétés sont la priorité.
Tempa Gyaltsen Zamlha, un chercheur de l’Institut de Politique Tibétaine de l’Administration Centrale du Tibet, est une référence des problèmes environnementaux du Tibet. Il a été très critique vis à vis des réponses des autorités chinoises apportées face aux catastrophes naturelles. Il considère qu’une réaction plus rapide et mieux informée aurait fourni une plus grande compréhension du problème et une aide plus rapide aux dizaines de millier de victimes. Ces évènements soulèvent nombre de questions sans réponse :
– Avons-nous des informations précises et réalistes
– Quelles sont les causes ?
– Quelles actions de prévention ?
– Quels autres menaces environnementales pèsent sur le fragile et précieux écosystème du plateau tibétain ?
Les Informations sur les glissements de terrain et sur les inondations et les évacuations qui s’en suivent proviennent des réseaux sociaux, des informations officielles chinoises et des déclarations des divers ministères chinois. Toutefois, les reportages chinois en anglais, en tibétain et en chinois peuvent varier. Les articles extérieur tel que ceux de Tibet Review, Tibet Express, Radio Free Asia et Phayul.com forment des sources secondaires. Par voie de conséquence, les détails précis, intensité et horaires de ces incidents, ne sont pas tout à fait clair.Pourquoi ces glissements de terrain se produisent et pourquoi maintenant ? Beaucoup d’habitants pensent qu’ils sont déclenchés par les activités minières et les constructions de centrales hydro-électriques. Toutefois Tempa Gyaltsen Zamlha pense que ces événements sont causés par différents facteurs : principalement un excès de constructions, de routes et de tunnels. L’organisation Free Tibet basée au Royaume-Uni rapportait le 15 octobre : « Dans le sud-ouest du plateau tibétain, la rivière Drichu est devenue un cours d’eau essentiel pour une série de projets de barrages hydro-électriques à grande échelle. Construits dans le but de faire face à la demande croissante en électricité des lointaines villes chinoises, les barrages ne bénéficient pas à la population locale de Tibétains. »
En plus de la dégradation de l’environnement et d’un exceptionnel écosystème en danger, Free Tibet cite différentes sources reportant des déplacements forcés de population pour la construction de ces barrages, ce qui représente 17 000 Tibétains expropriés ou expulsés.
D’autres facteurs à long terme et plus vastes pourraient-ils s’ajouter à ces conséquences immédiates ? Le réchauffement climatique se produit par la fonte des glaciers tibétains (la troisième source de glace sur la planète après les deux pôles) et du permafrost. Ces facteurs, avec des modèles climatiques changeants, pourraient-ils aggraver l’impact des projets de construction et d’exploitation ?terrain ne se produisent pas au moment de l’année où elles sont attendus. Ils n’arrivent pas pendant ou immédiatement après les fortes pluies de la mousson qui peuvent déstabiliser un sol gorgés d’eau, ceux-ci se produisent bien plus tard dans l’année.
Les raisons de ces incidents semblent fortement complexes et il serait pertinent que les autorités chinoises déploie des experts et des ressources pour rechercher et comprendre les causes et établir des moyens de prévention.
Le changement climatique est inévitable, il élève la température et baisse la couverture neigeuse du plateau tibétain, ce qui pourrait mener vers encore d’autres catastrophes naturelles tels des feux de forêts et les problèmes qui leur seraient liés : endommagement de la vie et de la propriété, pollution, déforestation, érosion, dégradation des cours d’eau, menace des espèces animales et végétales… M. Gyaltsen argumente donc pour l’adaptation à ces changements et l’atténuation des effets négatifs à travers une compréhension scientifique, une politique d’éducation publique, une modification des techniques de construction dans le contexte d’un développement soutenable et sensible, ce qui doit être adopté dans un programme politique majeur et prioritaire du gouvernement chinois.
Sans ses actions, les dramatiques glissement de terrain des dernières semaines pourraient être simplement un avant-goût des catastrophes naturelles à venir sur le plateau Tibétain, inestimable par son unicité.
Pas de mort sur les inondations sus-citées, mais pas cet été où 11 morts ont été dénombrés :
APACT
Association Humanitaire exclusivement composée de bénévoles qui vient en aide aux réfugiés tibétains qui mènent la vie de l'exil et du dénuement dans les camps installés depuis 60 ans en INDE et au NEPAL.