Alors que se pose la question cruciale de la future succession du dalaï-lama, retour sur l’histoire tourmentée du « pays des Neiges » qui vit sous domination chinoise mais reste un enjeu géopolitique de premier ordre. Un documentaire précieux qui redonne voix à un peuple que la Chine tente de réduire définitivement au silence.
C’est un pays qui n’existe plus. Envahi par la Chine en 1950, le Tibet est depuis rayé des cartes. Mais les Tibétains, eux, n’ont pas disparu. De leur exil en Inde, le dalaï-lama et son gouvernement continuent à garder vivace l’espoir d’un retour et d’une indépendance retrouvée, un rêve porté par la diaspora et les nombreux réfugiés disséminés à travers le monde. Mais le président chinois Xi Jinping n’a aucunement l’intention de rendre la liberté à cette population de 6,5 millions d’habitants. En fidèle continuateur de l’œuvre expansionniste de Mao et de ses rêves de grandeur retrouvée, il sait trop bien ce que la Chine avait à gagner à cette annexion brutale : le contrôle de gisements de minerais et des plus grandes réserves d’eau douce du continent, ainsi qu’un nouveau rapport de forces avec son voisin indien, en l’empêchant de contrôler la région et de la dépasser sur la scène géopolitique. Plus de soixante-dix ans plus tard, les deux géants se querellent encore sur le partage de frontières, tandis que les Tibétains subissent un génocide culturel et un ethnocide de masse.
À marche forcée
Est-il trop tard pour changer le cours de l’histoire ? Que peut encore la communauté internationale ? Alors que le dalaï-lama Tenzin Gyatso est âgé de 88 ans, la question de sa succession apparaît comme un enjeu crucial pour l’avenir des Tibétains mais aussi pour l’équilibre géopolitique mondial. L’Inde, les États-Unis, l’Europe sont des soutiens de la cause tibétaine, mais les tensions avec la Chine, bien décidée à nommer son successeur, laissent craindre une radicalisation des débats. La frontière avec l’Inde étant devenue aussi imperméable que celle qui sépare les deux Corées, personne ne sait vraiment ce qui se déroule de l’autre côté de l’Himalaya. Avec les témoignages de tibétologues, sinologues, journalistes, activistes – sans oublier une footballeuse de la sélection nationale du Tibet ! –, ce film retrace l’histoire d’une sinisation à marche forcée et tente d’en dégager les perspectives. Beaucoup de pays ont fini par s’habituer à la souveraineté de la Chine sur le Tibet, ce qui n’augure pas d’un avenir radieux pour le dalaï-lama et son peuple.
Réalisation
François Reinhardt
Aurine Cremieu
Pays France Année 2023
Novembre 2023
APEC / SAN FRANCISCO : les groupes pro-Chine et pro-Tibet s’affrontent avec TOUJOURS le LEITMOTIV la décolonisation du Tibet…
Des manifestants pro-chinois ont affronté des manifestants pro-tibétains devant l’hôtel Hyatt Regency à San Francisco mercredi alors que le dictateur chinois Xi Jinping arrivait pour la conférence de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC).
Près d’un millier de manifestants des deux côtés scandaient des slogans, agitaient des drapeaux, se criaient dessus et en venaient parfois aux mains au moment où Xi Jinping atteignait l’hôtel, ce qui en faisait la plus grande manifestation jamais organisée lors de la réunion de l’APEC.
Les manifestants pro-chinois ont entonné des hymnes et des hymnes communistes dans les haut-parleurs, tentant d’étouffer les chants de « Libérez le Tibet » et « F**k Xi Jinping ». Une personne est montée au sommet d’un mât de drapeau à l’extérieur de l’hôtel pour tenir un drapeau du Tibet », a déclaré la SFC.
« Les Tibétains ne parlent pas tibétain. Les Tibétains ne peuvent pas tenir le drapeau tibétain », a déclaré Lhamo.
M. Lhamo a critiqué les chefs d’entreprise américains pour avoir organisé mercredi une réception en l’honneur de M. Xi, « le type qui est responsable de millions de morts ».
« Les Tibétains, les Hongkongais, et même les Chinois eux-mêmes, il les tue », a déclaré Lhamo.
L’alpiniste, une étudiante de 20 ans qui s’est présentée sous le nom de « Tsela », a fait une déclaration après sa descente dans laquelle elle a déclaré que Xi Jinping était confronté à de « graves défis internes à son pouvoir », et que le moment était donc venu pour les militants d’exiger « une nouvelle ère de liberté pour tous ceux qui souffrent sous le régime du Parti communiste chinois ».
Des manifestants pro-Chine et pro-Tibet devant l’hôtel Hyatt Regency lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à San Francisco, en Californie, aux États-Unis, le mercredi 15 novembre 2023. (Crédit : David Paul Morris/Bloomberg via Getty Images)
Des manifestants défilent pour protester contre la participation au sommet de l’APEC du président chinois Xi Jinping, mercredi 15 novembre 2023, à San Francisco. (Crédit : AP Photo/Godofredo A. Vásquez)
« Sous le règne de Xi Jinping, nous avons assisté à la mise en place d’un système de pensionnats indiens qui a arraché un million d’enfants tibétains à leurs familles, et à la collecte massive d’ADN de moines, de nonnes et d’enfants tibétains », a déclaré Tsela, faisant référence au système de « pensionnats » que la Chine a récemment imposé au Tibet.
Trois militants de Students for a Free Tibet ont réussi à grimper au sommet du Moscone Center, lieu du sommet de l’APEC, et à accrocher une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Dictateur Xi Jinping, votre temps est écoulé ! Libérez le Tibet.
La bannière a été accrochée vers midi, mais n’est pas restée longtemps en place. Plusieurs témoins ont déclaré auSan Francisco Standard que les manifestants avaient retiré la banderole d’eux-mêmes après quelques minutes, en criant « Libérez le Tibet ! » en l’enroulant.
« Depuis la dernière visite du président chinois Xi Jinping aux États-Unis, les Tibétains ont vu notre langue, notre religion et notre culture être directement attaquées par les politiques génocidaires de Xi Jinping et nous sommes confrontés à l’élimination de notre langue, de notre culture et de notre identité tibétaines distinctes, si le monde n’agit pas », a déclaré Tenzin Namgyal, un Tibétano-Américain de 17 ans, l’un des militants qui a accroché la banderole.
Les militants pro-Tibet ont été rejoints par des partisans de Taïwan, des musulmans ouïghours opprimés et du mouvement démocratique de Hong Kong.
Des manifestants scandent des slogans devant le consulat chinois pour protester contre la participation au sommet de l’APEC du président chinois Xi Jinping, mercredi 15 novembre 2023, à San Francisco. (Crédit : AP Photo/Tony Avelar)
“We came because we want freedom… in Hong Kong. We cannot do everything over there, and we want to express ourselves. We want Xi Jinping to know we want freedom,” Stanley Tang of the U.S. Hongkongers Club told AFP.
L’un des manifestants pro-chinois, Yanghua Duan, étudiant à l’Université de Berkeley, a déclaré à ABC News que Xi Jinping était son « idole » et qu’il voulait montrer son appréciation.
« Les étudiants l’aiment en général et la façon dont le pays va », a déclaré Yanghua. (Les étudiants chinois aux États-Unis qui ne Ce n’est pas comme si Xi Jinping découvrait souvent que leurs familles restées au pays étaient menacées par la police.)
Des groupes pro-Chine et pro-Tibet ont également manifesté devant la maison historique Filoli près de San Francisco, où M. Xi a rencontré le président Joe Biden mercredi.
DEUX ANS D’EMPRISONNEMENT CONDAMNÉS POUR QUATRE TIBÉTAINS
Quatre Tibétains, Gelo, Tsedu, Bamo et Khore du village d’Awikyil Rigo, dans le canton de Khekor, dans le comté de Serta, au Tibet, ont été condamnés à deux ans d’emprisonnement chacun et purgent actuellement leur peine à la prison de Yak-Nga.
Le 24ième En août 2022, les autorités chinoises ont arrêté Shukdar, Gelo, Tsedu, Bamo et Khore, accusés d’avoir mené des activités religieuses telles que l’offrande de fumée aux divinités de la montagne et l’offrande de prière. Par la suite, ils ont été emmenés de force de Serta à la prison du comté de Karze. Shukdar a été roué de coups. En juillet de cette année, quatre autres Tibétains ont été libérés, mais plus tard, vers septembre, ils ont été arrêtés à nouveau et condamnés à deux ans de prison.
Un Tibétain inquiet a déclaré au Tibet Times : « À la suite de cet incident, les quatre autres ont été maintenus en détention pendant un certain temps, puis relâchés dans leurs résidences. Cependant, quelques mois auparavant, ils avaient de nouveau été arrêtés. La raison de la deuxième arrestation est inconnue.
Un autre Tibétain inquiet a déclaré au Tibet Times : « Ils ont été libérés cet été, mais en septembre, ils ont été arrêtés à nouveau et condamnés à deux ans de prison et purgent actuellement leur peine d’emprisonnement à la prison de Yak-Nga. Pour Gelo, Tsedu et Bamo, ils doivent purger une peine de prison d’un an et six mois, car leurs six mois de prison précédents ont été pris en compte dans la peine de deux ans. Mais pour Khore, il doit purger la totalité de la peine de deux ans, car ses six mois précédents en prison n’ont pas été pris en compte.
Cinq Tibétains, Shukdar, Gelo, Tsedu, Bamo et Khore sont nommés par les habitants de la municipalité de Khekor et organisent généralement des activités religieuses. Ils sont connus sous le nom de Five Good People pour leur bon caractère, leur altruisme et leur bon cœur. Shukdar, qui avait été tué par les autorités chinoises, est âgé de 52 ans. Son père, Thubwo, a 71 ans et sa mère 75 ans. Il a des enfants avec sa femme.
Photo de Katia Buffetrille qui illustre le livre “Amnyé Machen, Amnyé Machen”. Photo utilisée avec permission.
Les littératures tibétaines contemporaines s’écrivent en plusieurs langues, suite à l’exil forcé de nombreux Tibétains après la fuite du Dalaï Lama en 1959 et à la politique de sinisation imposée par Pékin. De plus, de nouvelles générations grandissent à l’extérieur du Tibet, et écrivent donc dans d’autres langues, comme l’anglais ou le chinois.
Le cas de la blogueuse, poétesse et romancière Tsering Woeser est particulier: elle est issue d’une famille tibétaine, et parle couramment le tibétain, mais a fait du chinois mandarin sa principale langue d’écriture. Libre dans sa création, elle est néanmoins interdite de publication et de sortie du territoire par les autorités chinoises. Récemment, un recueil de ses poèmes narrant un pèlerinage autour d’une montagne sacrée au Tibet, “Amnyé Machen, Amnyé Machen” a été traduit en français, accompagné de photos, dans un projet où sont intervenues autrice, éditeur, traductrices, tibétologue et photographe.
Couverture du livre, image utilisée avec permission.
Global Voices a interviewé plusieurs de ces participant.es, suite à une rencontre en septembre à Paris lors du Festival du Tibet et des peuples de l’Himalaya. Partie eux, Jérôme Bouchaud, éditeur de la revue Jentayu, qui se consacre en français aux littératures d’Asie en traduction, et qui publie ici son premier livre. Également, Brigitte Duzan, chercheuse et traductrice du chinois, et fondatrice de deux sites de référence: Chinese Movies sur le cinémade Chine, et Chinese Short Stories sur la littérature chinoise moderne et contemporaine. Enfin, Katia Buffetrille, ethnologue et tibétologue qui étudie – et effectue – des pèlerinages autour des montagnes sacrées, et note leurs changements consécutifs aux phénomènes de modernisation, tout en s’intéressant à des phénomènes récents tels que les immolations.
Panneau de propagande parlant du “Rêve chinois”, photo de Tsering Woeser, utilisée avec permission.
Portrait de Jérôme Bouchaud. Photo utilisée avec permission.
Filip Noubel (FN) : Jentayu a commencé comme revue francophone sur les littératures d’Asie. Comment se passe le passage à l’édition de livres? Quelle est la place des littératures d’Asie dans le lectorat francophone?
Jérôme Bouchaud (JB) : La revue Jentayu et ses dix numéros auront été une formidable aventure, maisla cadence semestrielle de parution m’était devenue difficilement gérable. D’où mon choix de m’investir plutôt dans des projets d’édition au long cours. Le recueil de Tsering Woeser, “Amnyé Machen, Amnyé Machen”, aura ainsi pris plus de deux ans entre l’accord de l’auteure et la publication en septembre dernier. Un cercle de cinq personnes – les deux co-traductrices Brigitte Duzan et Valentina Peluso, ainsi que Katia Buffetrille, Woeser et moi-même –aura travaillé à la réalisation du recueil.
Les tâches restent foncièrement les mêmes – traduire, éditer, promouvoir –mais le curseur se déplace de l’urgence vers l’exigence. La traduction et la relecture du recueil se sont avérées très complexes, tout comme la sélection des photographies, et il aura vraiment fallu nous accorder le temps de tout bien faire. Par ailleurs, le fait de publier l’œuvre complète d’un seul auteur implique que les liens noués entre elle et les éditions Jentayu sont d’autant plus forts. Nous sommes devenus, au moins pour le temps d’un livre, sa maison, et c’est un honneur immense pour nous que de l’y accueillir. Elle sera ici toujours chez elle.
Pour ce qui est de la place des littératures d’Asie en traduction dans le lectorat francophone, si l’on en croit les statistiques, elle reste très limitée hormis pour le japonais, qui bénéficie du phénomène manga. La littérature traduite représente chaque année entre 15 et 20% de la production éditoriale totale en France. Parmi toutes ces traductions, le chinois ne représente par exemple qu’un peu moins de 1%, ce qui en fait la première langue d’Asie traduite, après le japonais. Bref, la route est encore longue, mais l’action continue d’acteurs importants – traducteurs, éditeurs, libraires –font que les choses évoluent doucement dans le bon sens.
Portrait de Katia Buffetrille. Utilisée avec permission.
FN: Que représentent les pèlerinages autour de lieux naturels sacréset comment évoluent-ils ?
Katia Buffetrille: Un Tibétain définissait le pèlerinage comme « l’offrande religieuse du laïc ». Le pèlerinage au Tibet est la pratique essentielle des laïcs, mais pour autant, il n’est pas négligé par les religieux. Si les pèlerins serendent vers des sites construits par la main de l’homme, leurs pas les dirigent souvent vers des lieux naturels (montagnes, lacs et grottes).
Le pèlerinage au Tibet est un phénomène social total, associé à diverses activités rituelles et porteur d’une dimension sociologique, culturelle, économique, politique, littéraire et bien entendu, religieuse. Par cette pratique, le pèlerin cherche à obtenir une meilleure réincarnation mais également à améliorer son sort ici-bas, espérant l’obtention de biens matériels. Les montagnes sacrées, considérées à la fois comme la résidence du dieu du terroir et le dieu lui-même, peuvent répondre à cette attente. Ce dieu du terroir, dieu des croyances non-bouddhiques est, de nos jours encore, l’objet d’un culte ; mais sous l’influence du bouddhisme, la pratique de la circumambulation s’est imposée et les pèlerins tournent autour des montagnes comme ils tournent autour d’un temple.
L’invasion chinoise des années 1950 puis l’occupation ont eu un impact considérable sur la vie religieuse; mais pas seulement. La pratique du pèlerinage est confrontée de nos jours à la sinisation, la modernisation, la bouddhisation, phénomènes qui se chevauchent, auxquels il faut ajouter les conséquences du réchauffement climatique. Alors que l’importance d’effectuer un pèlerinage à pied a été théorisée par de grands maîtres, la construction de routes autour des montagnes sacrées pousse de nombreux pèlerins à venir en voiture. Ainsi, le pèlerinage autour de l’Amnye Machen requiert huit jours à pied, mais seulement un en voiture. Cela permet à des gens de régions plus lointaines de venir, mais qu’en est-il de la purification des actes négatifs que les efforts accomplis permettaient d’obtenir ?
Portrait de Brigitte Duzan. Photo utilisée avec permission.
FN: Quels sont les principaux défis pour traduire en français un texte sinophone ancré dans les réalités culturelles tibétaines?
Brigitte Duzan: Traduire dans une langue comme le français un texte écrit en chinois par un auteur tibétain comporte toujours une part de difficultés, sinon de défis. La principale difficulté estde comprendre la réalité culturelle et religieuse, qui se cache derrière un terme, l’auteur étant forcé de recourir à la transcription/translittération en caractères chinois d’un mot, ou d’une expression recouvrant une notion, un personnage, une divinité typiquement tibétains.
L’exemple-type de chausse-trappe est le terme de huofo [活佛] qu’il s’agit de ne pas traduire dans son acception littérale de « bouddha vivant », mais dans son sens réel de lama réincarné, ou tulku, avec éventuellement une note explicative en bas de page, selon le texte. Tsering Woeser le souligne dans sa préface : « la langue dans laquelle j’écris n’a rien à voir avec cette langue ».
Dans le cas des poèmes de Tsering Woeser, les difficultés sont accrues par le fait qu’ils traduisent son monde intérieur. Il s’agit donc non seulement de traduire mais de découvrir « Tout ce qui est caché dans cette langue dont je me sers », selon ses propres termes. C’est encore plus vrai de ce recueil qui évoque tout ce que la déambulation autour de la montagne a de révélateur d’une profonde religiosité qui sous-tend le moi de l’auteure. Le bouddhisme est omniprésent à chaque pas, mais aussi les idées qui lui viennent en tête au détour du chemin, parfois nées d’une histoire qu’on lui a racontée, à retrouver ou reconstituer.
Les photos de Katia, sa connaissance du pèlerinage et de l’auteure, ont beaucoup aidé à comprendre ce « sens caché dans la langue ». La traduction s’est faite à quatre mains, en parfaite symbiose. Il pouvait difficilement en être autrement. Il a parfois fallu faire appel à l’auteure pour comprendre, mais parfois la solution est venue… du journal de bord que tenait Katia pendant le pèlerinage. On peut parler d’une traduction de découverte comme on parle d’un voyage de découverte.
Crânes de chevaux. Photo de Tsering Woeser, utilisée avec permission
Avertissement au lecteur : l’auteur de cet article a également participé à la traduction de textes et d’interviews pour le magazine Jentayu.
Novembre 2023
Les Tibétains en exil placent leurs espoirs dans l’Histoire
LES TIBÉTAINS EN EXIL PLACENT LEURS ESPOIRS DANS L’HISTOIRE
Alors que la Chine ne montre aucun signe de compromis et que le dalaï-lama prend de l’âge, le dirigeant élu des Tibétains en exil porte son regard sur le passé afin de mieux servir l’avenir.
Elu en 2021, Penpa Tsering est le deuxième chef du gouvernement tibétain en exil installé en Inde dans le cadre des efforts du dalaï-lama, 87 ans aujourd’hui, visant à passer le bâton de pèlerin à une nouvelle génération de dirigeants tibétains.
A Washington cette semaine, il a rencontré des élus américains ayant déposé une proposition de loi qui reconnaîtrait, si elle était adoptée, que le Tibet — province dirigée d’une main de fer par la Chine depuis les années 1950 — est historiquement un pays indépendant et que son statut actuel reste « indécis ».
« Nous avons changé de tactique afin de mieux pouvoir faire pression », explique à l’AFP celui qui a vécu toute sa vie en exil depuis sa naissance en 1967 en Inde.
Penpa Tsering insiste sur le fait qu’il ne recherche pas l’indépendance du Tibet, conformément à la « voie du milieu » du dalaï-lama, qui a toujours estimé que vouloir davantage qu’un statut d’autonomie serait suicidaire face à la puissance chinoise.
Mais le dirigeant spirituel des Tibétains a aussi toujours refusé de dire, comme l’exige Pékin, que le Tibet appartient historiquement à la Chine.
Le Tibet, explique Penpa Tsering, était occupé au moment de l’accord de 1951 formalisant l’autorité de la Chine sur la province, ce qui rend l’accord « nul et non avenu ».
« Nous disons aux gouvernements que s’ils continuent de répéter l’assertion que le Tibet fait partie de la Chine, alors ils vont à l’encontre du droit international », dit-il, en espérant que d’autres pays suivront l’exemple des élus américains.
Un porte-parole de l’ambassade chinoise à Washington a dénoncé cette proposition de loi, réaffirmant que le Tibet faisait « partie de la Chine ».
Pour Penpa Tsering, il sera « difficile » d’envisager une reprise prochaine des discussions avec le gouvernement chinois, au point mort depuis 2010, mais le dirigeant tibétain ne perd pas espoir.
« En tant que bouddhistes, on ne croit pas à ce qui est permanent. Le changement est la seule constante », explique-t-il. « La Chine va changer, c’est certain. Mais la question est de savoir combien de temps cela va prendre. »
– « Poursuivre le combat » –
Pékin, toutefois, se montre de moins en moins ouvert au compromis.
La Chine a durement réprimé les manifestations à Hong Kong, effectué des manoeuvres militaires sans précédent au large de Taïwan, et est accusée par les Etats-Unis de « génocide » contre la minorité musulmane des Ouïghours.
Aux yeux de nombreux observateurs, le gouvernement chinois s’attend à ce que le mouvement pour les droits des Tibétains se réduise à peau de chagrin après la disparition du dalaï-lama.
Penpa Tsering plaisante lui en disant que la figure charismatique du mouvement, qui a parcouru inlassablement le monde pour plaider la cause du Tibet avant de ralentir le rythme ces dernières années, va encore vivre trente ans.
Il se félicite en tout cas que le dirigeant spirituel ait pu créer de nouvelles instances dirigeantes basées dans la ville himalayenne de Dharamsala, dans le nord de l’Inde.
Grâce à cela, dit-il, « notre lutte aura la force de poursuivre le combat pendant encore des décennies, si besoin est ».
– L’après dalaï-lama –
Les Tibétains en exil commencent, discrètement, à évoquer l’après dalaï-lama dans leurs discussions avec les Occidentaux.
Le dalaï-lama a évoqué la possibilité de rompre avec la tradition en désignant lui-même une réincarnation, possiblement une fille, voire de mettre fin à l’institution, provoquant la colère de Pékin, pourtant un Etat officiellement athée.
En 1995, après la mort du Panchen Lama — le numéro deux de la hiérarchie bouddhiste tibétaine –, Pékin a désigné un enfant comme étant sa réincarnation, et emprisonné un enfant de 6 ans qui avait été reconnu comme sa véritable réincarnation par le dalaï-lama, considéré par les groupes de défense des droits humains comme le plus jeune prisonnier politique du monde.
Mais, selon Penpa Tsering, toute décision à propos de la réincarnation appartient au dalaï-lama et à lui seul.
« La Chine dispose de toutes les ressources, humaines et financières. Ils sont très forts en matière de propagande et pour contraindre les autres pays à prendre position », affirme-t-il.
« Mais ils ont horreur de l’incertitude. Donc je pense que la décision de sa Sainteté (le dalaï-lama, ndlr) de ne pas dévoiler tout le processus soit très sage. »
Un reportage sur la perte identitaire de la communauté tibétaine d’aujourd’hui.
La région autonome du Tibet est totalement interdite d’accès aux journalistes indépendants, et les zones tibétaines dans les provinces chinoises limitrophes de plus en plus étroitement bouclées par la police et l’armée.
Même à Dharamsala en Inde, difficile de parler librement : les réfugiés tibétains – environ 3000 de plus, chaque année- sont traumatisés par la répression renforcée depuis les émeutes de l’an dernier et craignent des représailles contre leurs familles restées au Tibet.
Autrement dit, ce qui caractérise essentiellement le fait d’être tibétain, aujourd’hui dans le Gansu, le Qinghai ou le Hunan, c’est d’avoir peur …
Leur voyage a été ponctué d’expulsions manu militari, mais aussi de moments cocasses et de rencontres magiques, toujours en catimini… Delek, la jeune étudiante, qui étudie sa langue et sa civilisation, même si elle sait que la cause est déjà perdue. L’oncle Adung, l’éleveur de yacks, si fier d’être Tibétain… Tenzin , qui a 20 ans et débute comme acteur de télé et de cinéma, qui se verrait bien vivre à Shanghai, même si la pensée que ses enfants n’auront plus rien de tibétain lui brise le cœur…
Leur identité est en train de mourir, sur les haut plateaux, dans les villages et les monastères. Ecrasée sous la botte chinoise, ou noyée petit à petit dans une acculturation indissociable du progrès a la chinoise…
Un reportage de de Charlotte Cailliez, Frédérique Zingaro et Mathias Lavergne – ARTE GEIE / Hikari Films – France 2009.
Hikari média, la chaîne du documentaire et du reportage. Producteur de documentaires et reportages HIKARI décline ses histoires en de nombreux formats. Pour le cinéma, la télévision et les réseaux sociaux. Sans frontières. Notre projet : raconter le monde.
Notre méthode : vivre avec nos histoires, parmi elles, de Pékin à Los Angeles en passant par Paris.
Novembre 2023
Altannar, l’enfant de 8 ans sur lequel repose l’avenir du bouddhisme en Mongolie
À 8 ans à peine, un enfant mongol a été nommé Bogdo Gegen, un rôle clé dans la religion bouddhiste, par le Dalaï-Lama : il incarne déjà le futur d’une religion que le parti communiste chinois tente de dominer.
La vie d’Aguidai et Achiltai Altannar semble banale à première vue : ce sont des jumeaux nés aux États-Unis d’un père professeur et d’une mère entrepreneure. Mais si l’un des deux suivra peut-être les traces de ses parents, le deuxième jumeau va suivre un parcours plus atypique.
Comme l’explique le New York Times, il a en effet été reconnu comme la réincarnation du Bogdo Gegen, une figure centrale du bouddhisme, notamment en Mongolie, et se trouve désormais au cœur d’un bras de fer entre le Dalaï-Lama et le Parti Communiste Chinois.
UN STATUT ANCRÉ DANS L’HISTOIRE MONGOLE
Bien que les Mongols aient déjà été exposés au bouddhisme avant l’avènement de Genghis Khan, l’imposition du bouddhisme tibétain dans le pays remonte à son petit-fils Kubilai Khan. Le titre de Bogdo Gegen, reconnu comme la troisième figure la plus sainte du bouddhisme et centré sur la Mongolie, naît du sillage de cette conversion du pays dont la moitié de la population est aujourd’hui bouddhiste.
Mais la fonction du Bogdo Gegen est sous l’emprise chinoise depuis déjà des siècles, avant même que le parti communiste n’apparaisse : la dynastie chinoise des Qing avait ainsi ordonné que tous les Bogdo Gegen soient trouvés au Tibet, retirant ainsi à la Mongolie sous son contrôle une chance de s’organiser autour de cette figure.
La huitième réincarnation du Bogdo Gegen, Bogdo Khan, gouverne cependant la Mongolie de 1911 à 1924, après l’implosion de la dynastie Qing. Après la mort de Bogdo Khan, la figure du Bogdo Gegen apparaît comme un vestige du passé, qui n’avait pas sa place dans la Mongolie devenue communiste et inféodée à l’URSS.
Mais après la chute de l’URSS et la démocratisation de la Mongolie, le Dalaï-Lama finit par révéler qu’un neuvième Bogdo Gegen vivait secrètement en Inde après avoir été nommé dès 1936. Le testament de ce Bogd mort en 2012 indiquait que sa réincarnation serait mongole, plutôt que tibétaine. Le poste reste cependant vacant depuis quelques années, et la question de sa succession oppose Pékin et le Dalaï-Lama, deux figures pourtant non mongoles.
Car la Chine communiste continue à interférer avec la religion bouddhiste malgré son athéisme revendiqué. Le Tibet, devenu de facto indépendant en 1912 avec la chute de la dynastie des Qing, est envahi en 1950 par la Chine devenue communiste.
Le 14e et actuel Dalaï-Lama part en exil en Inde 9 ans plus tard, d’où il milite pour une indépendance de la région. Il mue ses positions en une demande d’autonomie réelle du Tibet au sein de la Chine. Pékin, de son côté, s’approprie la gestion de la foi bouddhiste et affirme être le seul acteur capable de nommer le successeur du Dalaï-Lama ou d’autres pontes du bouddhisme.
Une situation mise en pratique en 1995 : Le Dalaï-Lama nomme en mai de cette année un enfant du Tibet,Gedhun Choekyi Nyima, comme panchen-lama deuxième plus haut titre bouddhiste ; trois jours après sa nomination, le Parti Communiste fait disparaître ce dernier, qui n’a jamais été revu depuis. Six mois plus tard, la Chine reconnaît Gyancain Norbu comme la 11e réincarnation du panchen-lama.
UN ENFANT PLONGÉ DANS LE CONFLIT AVEC PÉKIN
La décision du Dalaï-Lama n’est donc pas sans conséquence tant pour Altannar que toute la région : si l’enfant est surtout lié à la Mongolie, l’influence de la Chine peut peser sur sa vie comme celle de son pays.
C’est pourquoi presque personne ne sait lequel des jumeaux est l’enfant élu. Afin de protéger la sécurité du Bogdo Gegen, les garçons parfaitement identiques sont toujours présentés ensemble. Le but est également de garantir une enfance plus paisible au Bogdo Gegen.
Ce dernier a fait l’objet d’un travail de recherche titanesque, avec un recours à des textes religieux séculaires. L’équipe du Monastère de Gandan, qui a lancé l’effort, a rassemblé les noms des 80 000 garçons mongols nés entre 2014 et 2015, juste après la mort du dernier Bogdo Gegen. Un processus complexe basé sur des visions mystiques et de l’astrologie a permis de réduire le nombre de candidats à 11, dont 9 ont finalement passé le test.
C’est à ce moment que la vie d’Altannar a changé, il y a sept ans, lors d’une visite à Oulan-Bator. Les 9 enfants sélectionnés ont été présentés à une table couverte d’objets religieux. Mais là où les autres nourrissons ont refusé de s’avancer ou se sont lancés sur des bonbons servant de distractions, Altannar a inspecté les objets et choisi un chapelet, a fait sonner une cloche servant à la méditation, et a joué paisiblement avec un moine, selon le New York Times. Des signes remarquables, puisque le chapelet et la cloche appartenaient au neuvième Bogdo Gegen, tandis que le moine fut son assistant. Mais ce n’est qu’en mars 2023 que le Dalaï-Lama a présenté l’enfant qui a été confirmé comme la dixième réincarnation du Bogdo Gegen.
LA MONGOLIE FACE À UNE CONTROVERSE RELIGIEUSE
L’impact de cette nomination mêle les domaines religieux et politique : la Mongolie se retrouve ainsi au cœur de la lutte entre le Dalaï-Lama et la Chine, alors que Pékin est le principal partenaire économique d’Oulan-Bator avec Moscou. En 2016, en réponse à l’annonce par le Dalaï-Lama qu’un Bogdo Gegen en Mongolie avait été trouvée, la Chine avait fermé les frontières et annulé des discussions en cours.
L’acceptation par la Mongolie d’un Bogdo Gegen choisi par le Dalaï-Lama donnerait donc du poids au pouvoir de ce dernier, tout en refroidissant les relations avec la Chine. La position d’Altannar, né à Washington D.C. et donc citoyen américain, pourrait également le protéger de la Chine.
La décision du Dalaï-Lama de sélectionner cet enfant a d’ailleurs été annoncée à la famille Altannar par l’alors président de la Mongolie Tsakhia Elbegdori : le pouvoir à Oulan-Bator comprend donc bien tout l’enjeu de la situation.
Altannar acceptera-t-il cependant la charge qui lui incombe ? La famille et le Dalaï-Lama sont arrivés à un compromis : l’enfant suivra l’instruction des moines bouddhistes en parallèle de son éducation, et décidera lui-même à 18 ans s’il restera Bogdo Gegen ou non. « Nous voulons que notre fils puisse grandir dans un environnement normal, sans pression », a indiqué la mère de l’enfant Munkhnasan Narmandakh au New York Times. « S’il veut jouer aux jeux vidéos, il devrait avoir l’occasion de le faire ».
LAURÉATS DU FESTIVAL DU FILM DE TOKYO : « SNOW LEOPARD » DU REGRETTÉ CINÉASTE TIBÉTAIN PEMA TSEDEN REMPORTE LE PREMIER PRIX
Le drame familial Snow Leopard, réalisé par le regretté cinéaste tibétain Pema Tseden, a remporté le Grand Prix de Tokyo, le premier prix du Festival international du film de Tokyo de cette année. Faites défiler vers le bas pour la liste complète des gagnants.
Le film, qui est également nominé pour trois Asia Pacific Screen Awards, suit une famille rurale qui se demande si elle doit tuer un léopard des neiges qui s’est introduit dans leur maison et a tué neuf moutons. Dans un village de montagne où vivent des léopards blancs, le film explore la symbiose entre les humains et les animaux à travers l’interaction fantastique d’un jeune moine tibétain et d’un léopard.
Snow Leopard est l’un des deux films sur lesquels Tseden, qui avait la nationalité chinoise, travaillait lorsqu’il est décédé en mai, à l’âge de 53 ans. Sa mort a été rapportée par les médias chinois. Aucune cause de décès n’a été donnée, mais des informations non vérifiées des médias chinois ont déclaré qu’il avait eu une crise cardiaque.
Largement considéré comme le principal cinéaste chinois travaillant en langue tibétaine, Tseden a notamment travaillé sur Jinpa, produit par Wong Kar Wai, qui a remporté le prix du meilleur scénario lors de sa première dans la section Horizons de Venise en 2018.
Le prix du Grand Prix de Tokyo est assorti d’un prix en espèces de 3 millions de yens. Par ailleurs, Tatami de Zar Amir et Guy Nattiv a remporté le Prix spécial du jury, assorti d’une bourse de 500 000 yens. Le film a également remporté le prix de la meilleure actrice pour Zar Amir. Le film, qui a fait ses débuts à Venise, suit une athlète de judo et son entraîneur qui sont contraints par les autorités iraniennes de se retirer d’un match contre un athlète israélien.
Le prix de la mise en scène est allé au cinéaste japonais Kishi Yoshiyuki pour (Ab)normal Desire, l’un des trois films japonais en compétition à Tokyo cette année. L’acteur iranien a remporté le prix du meilleur acteur pour son rôle dans Roxana.
En dix jours et en grande partie dans le quartier culturel luxueux de Hibiya-Ginza, le Festival du film de Tokyo a projeté 219 films et enregistré 74 841 entrées. Le nombre d’entrées est en hausse par rapport aux 59 541 de l’année dernière, où 174 films avaient été projetés. 38 des 219 films, soit 22,4 %, ont été réalisés par des femmes lors du festival de cette année.
Le jury du concours était présidé par Wim Wenders et comprenait Albert Serra, Kunizane Mizue, Tran Thi Bich Ngoc et Zhao Tao.
Tokyo clôt ce soir avec la première mondiale de Godzilla Minus One de Toho, réalisé par le cinéaste japonais Takashi Yamazaki.
2016, au Tibet. Après avoir heurté un âne sauvage dans la plaine, des hommes dans un 4X4 récupèrent au bord de la route un moine photographe. Équipe d’une chaîne de télévision locale, ils sont là en fait pour filmer un léopard, fait prisonnier dans un enclos de pierre, alors qu’il tentait de dévorer des brebis. La loi protégeant l’animal en question, les bergers se désespèrent de ne pouvoir l’abattre..Après le documentaire « La Panthère des neiges« , voici qu’un film de fiction nous emmène au pays de cet animal protégé, et théoriquement si difficile à voir. S’intéressant d’un côté à la colère des bergers, dont le troupeau paye encore les frais de la présence du léopard, le film tente d’amener un peu de spiritualité dans le débat, en embarquant le moine photographe dans une expérience de connexion avec l’animal alors que celui-ci le regarde fixement. Si les agacements d’un des éleveurs finissent par devenir répétitifs (entre menaces de tuer l’animal et demandes de réparation), le passage du regard humain aux souvenirs de l’animal, via une pupille dans laquelle se reflète l’homme fait plutôt bon effet.Cela permet ainsi à Pema Tseden (également réalisateur de « Jinpa, un conte tibétain« , « Tharlo, le berger tibétain« ) de développer en parallèle la manière dont le léopard des neiges chasse, puis s’est retrouvé enfermé dans l’enclos, devant laisser son petit à distance et subissant quelques violences au passage. Ces passages en noir et blanc sont sans doute les plus beaux du film et bénéficient de créatures en images de synthèses plutôt réussies, malgré quelques petits défauts dans la fluidité de mouvement. Développant également une histoire de compréhension réciproque en Homme et bête, grâce à ces moments, le film défend globalement l’utilité de l’animal comme con caractère sauvage (appréhendés grâce à des vidéos montrées, des images de caméras de détection…), comme son nécessaire respect, face à des éleveurs à bout qui remettraient facilement en cause leur protection.Olivier Bachelard
新一轮找矿突破战 略行动 UN NOUVEAU CYCLE D’ACTIONS STRATÉGIQUES DE PROSPECTION RÉVOLUTIONNAIRE
LES COLONIES CHINOISES DE L’AMDO ET DU KHAM À LA RESCOUSSE DE L’ÉCONOMIE CHINOISE AVEC 28 MINÉRAUX IMPORTANTS TELS QUE LE LITHIUM, LE VANADIUM, LE TITANE, PHOSPHORE, OR, NICKEL ET LES TERRES RARES…
Les ressources minérales constituent une base matérielle importante pour le développement économique et social, et le rapport du 20e Congrès national du Parti communiste chinois a souligné qu’il est nécessaire de renforcer le renforcement des capacités de sécurité dans des domaines clés pour assurer la sécurité des ressources alimentaires et énergétiques et des chaînes industrielles et d’approvisionnement importantes. Récemment, les départements concernés de la province du Sichuan ont tenu une conférence de presse, et le journaliste a appris de la réunion qu’après plus d’un an d’enquête et de préparation minutieuse, le Sichuan mettra en œuvre une nouvelle série d’actions stratégiques pour les percées de prospection.
En tant que province majeure de l’énergie et des ressources en Chine, le Sichuan a obtenu de nombreux résultats lors de la dernière série d’actions stratégiques révolutionnaires de prospection, avec 166 nouvelles découvertes minérales, et des progrès importants ont été réalisés dans les nouvelles réserves de ressources de gaz naturel, de gaz de schiste, de vanadium, de titane, de lithium, de phosphore et d’autres ressources énergétiques et minérales avantageuses.
Dans le même temps, le Sichuan est également un haut plateau pour la recherche géologique et une grande province pour les équipes d’exploration géologique. Comment porter le lourd fardeau de la nouvelle série d’actions stratégiques de prospection du pays ? C’est ce qu’a interprété le responsable des départements concernés de la province du Sichuan.
Il est prévu que d’ici 2025, le degré d’exploration des minéraux importants dans la province sera considérablement amélioré
S’efforcer de faire de nouvelles percées dans la nouvelle théorie de la prospection des minéraux en pénurie et des nouvelles ressources dans le pays
Lors de la séance d’information, la personne compétente en charge du département a déclaré que le Sichuan se concentrerait sur 28 minéraux importants tels que le lithium, le vanadium, le titane et les terres rares, qui sont en pénurie et que le Sichuan est avantageux, et mettrait vigoureusement en œuvre des projets tels que l’étude géologique de base, l’exploration des ressources minérales, la conservation et l’utilisation complète des ressources minérales, et l’innovation scientifique et technologique en matière de prospection géologique.
Il est prévu que d’ici 2025, le degré d’exploration des minéraux importants dans la province sera considérablement amélioré, les ressources identifiées de minéraux avantageux tels que le lithium et le phosphore augmenteront de 10 % à 20 %, les ressources identifiées d’or, de nickel et d’autres minéraux rares augmenteront de 5 % à 10 %, l’efficacité de la conservation et de l’utilisation globale des ressources, ainsi que la capacité d’innovation scientifique et technologique seront considérablement améliorées, et le taux de récupération totale des ressources minérales importantes et le taux d’utilisation globale des ressources minérales co-associées seront augmentés de 3 % à 5 %, et de nouvelles percées seront faites dans la nouvelle théorie de la prospection de minéraux rares et de nouvelles ressources dans le pays.
Le Sichuan aura pour objectif de « vérifier la pénurie, de trouver la quantité, de renforcer l’excellent et d’augmenter la production », conformément à l’idée de « percer la nouvelle zone et d’augmenter la réserve dans l’ancienne zone », en augmentant l’exploration et le développement des ressources profondes des mines existantes, et en améliorant le niveau d’utilisation globale, etc., pour accélérer l’augmentation de la production et de l’approvisionnement en minéraux stratégiques, et établir un certain nombre de bases de réserves de ressources minérales importantes dès que possible.
Dans le même temps, combiné avec le degré de travail géologique de base dans la province du Sichuan, le Sichuan se concentrera sur la distinction de quatre types de zones de mise en œuvre, y compris les zones d’étude de base, les zones d’enquête clés, les zones d’exploration clés et les parties profondes d’importantes mines, et classera et déploiera différents types de projets d’exploration géologique tels que l’étude géologique de base, l’exploration des ressources minérales, la conservation des ressources minérales et l’utilisation globale, et fera des efforts ciblés pour obtenir une correspondance des fonds du projet, de la force technique et des minéraux importants, et s’efforcera de faire des percées clés dans des domaines clés, des percées complètes dans les minéraux avantageux et des percées précises dans les technologies clés.
En termes de méthodes, le Sichuan adhérera également à des liens diversifiés, non seulement pour donner le plein jeu de ses avantages, mais aussi pour parvenir à une coopération gagnant-gagnant. Tirer pleinement parti des avantages professionnels des unités d’exploration géologique, des avantages techniques des institutions de recherche scientifique et des avantages industriels des entreprises minières dans la province du Sichuan, et inciter davantage de forces sociales à participer à la prospection géologique en créant des fonds de prospection, en promouvant le développement coopératif et en menant des recherches conjointes ; Accélérer la construction de grands centres de données géologiques, exploiter le potentiel des données existantes, intégrer les données sur les réalisations de la recherche scientifique, établir un système de services numériques géologiques avec une couverture, une ouverture et un partage mondiaux, et promouvoir le développement de haute qualité de l’ensemble de la chaîne d’exploration, de développement et d’utilisation des ressources minérales.
Mise en œuvre complète de l’exploration verte
Mettre en œuvre une gestion différenciée des minéraux à l’intérieur de la ligne rouge de protection écologique
La province du Sichuan est située dans la barrière écologique Qinghai-Tibet et la barrière écologique Loess-Sichuan-Yunnan, qui est une importante zone de conservation de l’eau dans le cours supérieur du fleuve Yangtze et une importante zone d’approvisionnement en eau dans le cours supérieur du fleuve Jaune. Dans le même temps, les métaux ferreux et les métaux rares du Sichuan sont principalement répartis dans des zones aux environnements écologiques fragiles tels que le Panxi et le nord-ouest du Sichuan.
Le responsable du département a déclaré que pour faire du bon travail dans le développement équilibré de la protection de l’environnement écologique et de la sécurité des ressources énergétiques, ce cycle de prospection d’actions stratégiques révolutionnaires adhère à la priorité écologique et au développement vert. Mettre en œuvre de manière exhaustive l’exploration verte, explorer activement de nouvelles technologies et méthodes d’exploration verte, et mettre en œuvre strictement les dispositions pertinentes des spécifications d’exploration géologique verte.
Plus précisément, la mise en œuvre du système de gestion différenciée des minéraux stratégiques à l’intérieur de la ligne rouge de protection écologique et les travaux de bien-être public tels que les études géologiques de base et les prospections de ressources minérales stratégiques peuvent être effectués en dehors des zones protégées principales des réserves naturelles à l’intérieur des lignes rouges de protection écologique. Et coordonner le déploiement de la prospection minière stratégique et de l’aménagement du territoire, clarifier les zones d’exploration et de développement des minéraux énergétiques de grande et moyenne taille, des minéraux métalliques et des minéraux non métalliques dans la province, renforcer la connexion avec les trois lignes de contrôle et inclure les zones minières de planification nationale, les bases de ressources énergétiques, les zones minières à valeur ajoutée et les zones d’exploration et d’exploitation minière clés dans la liste des zones stratégiques de garantie minérale, afin d’élargir efficacement l’espace de prospection.
Comment mettre en place une nouvelle série d’actions stratégiques de prospection de rupture ? Le responsable du département a déclaré qu’il se concentrerait sur les « quatre renforcements ». Tout d’abord, renforcer le leadership organisationnel et coordonner la promotion d’une nouvelle série d’actions stratégiques pour la prospection de percées dans la province. Deuxièmement, renforcer l’offre de politiques, créer un environnement politique favorable, encourager et mobiliser les unités d’exploration géologique, les entreprises minières et d’autres aspects pour qu’ils participent activement aux actions de prospection ; Renforcer l’innovation scientifique et technologique, prendre comme guide les grands projets scientifiques et technologiques, promouvoir l’innovation de la théorie de la prospection, briser la technologie des goulots d’étranglement et promouvoir la combinaison de la production, de l’éducation et de la recherche ; Renforcer la garantie de mise en œuvre, promouvoir la mise en œuvre des projets de prospection de manière ordonnée et orienter les fonds sociaux pour qu’ils augmentent les investissements sur le marché minier.
Novembre 2023
Tashi Wangchuk / TIBET : énième arrestation en violation des articles 33-35-37-38-39-40-41-42-47 de la Constitution chinoise
Le défenseur de la langue tibétaine Tashi Wangchuk sur une photo non datée.
LA POLICE A BATTU ET ARRÊTÉ UN DÉFENSEUR DE LA LANGUE TIBÉTAINE
Tashi Wangchuk a publié une vidéo de membres du personnel chinois qui ont refusé sa demande de licence commerciale.
Au Tibet, la police a battu et arrêté un éminent défenseur de la langue tibétaine et entrepreneur, et a fermé son magasin après qu’il ait publié une vidéo montrant des fonctionnaires chinois refusant sa demande d’enregistrement pour une licence commerciale, ont déclaré deux Tibétains connaissant la situation.
L’incident du 17 octobre a laissé Tashi Wangchuk, un ancien prisonnier politique, avec une petite entaille au-dessus de l’œil gauche et lui a valu trois jours de détention avant d’être libéré, a déclaré une source de la région qui a refusé d’être identifiée par crainte de représailles des autorités.
Wangchuk avait ouvert une station de lavage de voitures dans la ville de Yushu et avait demandé une licence commerciale, mais sa demande a été refusée, a déclaré le Tibétain. Il a enregistré l’incident sur son téléphone portable et a publié la vidéo sur son compte WeChat.
« Pour cette raison, il a été arrêté et battu par la police chinoise locale », a-t-il expliqué.
« Les autorités chinoises locales ont accusé Tashi Wangchuk de les avoir offensés en diffusant et en partageant des vidéos de l’incident sur ses réseaux sociaux », a déclaré la source dans la région.
Radio Free Asia n’a pas pu joindre par téléphone la police de la ville de Yushu pour commenter.
La rencontre de Wangchuk avec la police survient à un moment où le gouvernement chinois a intensifié ses efforts pour supprimer la culture, la langue et la religion tibétaines et pour assimiler de force l’identité tibétaine à la majorité dominante chinoise Han.
Il a érodé l’utilisation de la langue tibétaine comme langue d’enseignement dans les écoles et persécuté ceux qui préconisaient son maintien.
Arrestation antérieure, torture
Un autre Tibétain, qui vit en exil et est au courant de l’affaire, a déclaré que le chef du bureau de police de la ville de Yushu et l’adjoint au maire Ye Husai faisaient partie de ceux qui avaient brutalement battu Wangchuk.
« Tashi Wangchuk n’a jamais admis qu’il avait violé une quelconque loi en publiant la vidéo sur ses réseaux sociaux », a déclaré la source, qui a requis l’anonymat pour les mêmes raisons. « Au lieu de cela, il ne faisait qu’exercer sa liberté d’expression. »
Les autorités chinoises ont arrêté et torturé Wangchuk en 2016 en raison d’un documentaire du New York Times publié un an plus tôt dans lequel il plaidait en faveur de l’utilisation de la langue tibétaine dans les bureaux du gouvernement et dans l’éducation.
Il a été placé en détention provisoire pendant deux ans et a été condamné en mai 2018 à cinq ans de prison pour « incitation au séparatisme ».
Wangchuk a été libéré en janvier 2021, mais reste soumis à une privation de ses droits politiques pendant cinq ans, selon PEN America, une organisation américaine qui milite en faveur de la liberté d’expression dans le monde entier.
En août dernier, un groupe d’hommes non identifiés dans l’est du Tibet ont attaqué Wangchuk qui séjournait dans un hôtel du comté de Darlak après s’y être rendu pour sensibiliser l’opinion à la disparition de la langue tibétaine dans les écoles, a rapporté RFA, sur la base d’un rapport de Rights, basé à Londres . groupe Tibet Libre.
Pema Gyal, chercheur tibétain chez Tibet Watch, un groupe de défense et de surveillance basé à Londres, a condamné les derniers passages à tabac et la détention de Wangchuk.
« Gagner sa vie reste de plus en plus difficile pour les anciens prisonniers politiques qui sont également privés de leurs droits politiques », a-t-il déclaré. « Même après leur sortie de prison, ils sont soumis à une surveillance et à un harcèlement constants de la part des agents de sécurité, et la répression a été très importante. »
Traduit par Tenzin Dickyi de RFA Tibetan. Edité par Roseanne Gerin et Malcolm Foster.
APACT
Association Humanitaire exclusivement composée de bénévoles qui vient en aide aux réfugiés tibétains qui mènent la vie de l'exil et du dénuement dans les camps installés depuis 60 ans en INDE et au NEPAL.